De retour d’une chasse au rhinocéros laineux, Ombrenuit s’était arrêtée comme souvent au logis du chasseur. Un endroit animé, où la beuverie n’avait semble t’il jamais de fin, où les chasseurs contaient leurs histoires extraordinaires de gros gibiers vaincus dans un affrontement épique… et comme d’habitude, ils en rajoutaient encore et encore. Assise dans un coin de la taverne, il écoutait d’une oreille distraite une histoire de chasse d’un de ces pitoyables humains ayant soit disant tuer a lui seul tout un groupe de rhinocéros laineux. Elle soufflait du nez en secouant doucement la tête. Qu’est ce qu’il fallait pas entendre… prenant sa pinte en main, elle la portait à ses lèvres relevant légèrement son foulard carmin pour boire.
Le chasseur n’ayant pas manqué son geste de désapprobation fronça les sourcils et se rapprochait d’elle sous les regards d’autres chasseurs habitués des lieux qui secouaient la tête d’un air de dire: non non! Ne vas pas la chercher! Mais trop tard… le chasseur appuyait ses grosses pognes sur la table se mettant face à l’elfe noire qui posait doucement sa pinte sur la table en le regardant de son regard de glace.
« T’as un problème avec mon histoire la Drow?! Tu t’es perdues?! »
Est ce qu’il venait de l’appeler la « Drow »? Ombrenuit gardait un calme olympien sans le lâcher du regard pour le moment. Un des autres chasseurs venait poser une main sur l’épaule de son collègue.
« Écoutes, comme t’es nouveau ici, je vais te donner un conseil l’ami… tu devrais pas lui parler comme ça… »
L’homme chassa la main de l’autre chasseur de son épaule en grognant. Ce dernier haussa les épaules et s’écartait.
« Je t’aurais prévenu… »
« Quoi?! Vous avez peur d’une femelle Drow qu’à perdue sa langue?! Hahaha! Elle comprend peut être pas ce que je dis?! Paraît que les Drow sont complètement débiles! Hein ma belle?! »
Si ces terres n’étaient pas autant surveillées par la Milice, il ne fait aucun doute que ce pitoyable humain aurait déjà la gorge tranchée et serait allongé sur le sol froid de cette taverne gisant dans son sang. Mais ici elle ne pouvait se permettre de faire trop couler le sang. Alors Ombrenuit se contenta de se lever comme si elle partait pendant qu’autour d’eux un petit groupe se formait. L’humain souriait fier de son petit effet. Mais ce à quoi il ne s’attendait pas c’était la vivacité de la mercenaire. Son pied vint s’écraser sur son genou qui prit un angle anormal dans un craquement sourd et un hurlement de douleur, avant que le poing de l’elfe noire ne viennent s’écraser sur son visage et que sa tête ne heurte violemment la table. L’homme tombait inconscient sur le sol. Ombrenuit regarda les autres chasseurs posant ses mains sur les manches de ses dagues, les toisants de son regard céruléen. Aucun n’osant dire quoi que ce soit. Elle fendait donc la foule pour quitter la taverne. Pas moyen d’être tranquille cinq minutes ici…