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Le Monde de Dùralas


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 La famille s'agrandit [Solo - One-shot]

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Eyara Kilab
Rose du désert

Eyara Kilab

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MessageSujet: La famille s'agrandit [Solo - One-shot]   La famille s'agrandit [Solo - One-shot] EmptyDim 11 Aoû 2024 - 5:36
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La famille s’agrandit

Eyara et sa petite famille étaient de passage à Kastalinn pour le Cirque, s’entraînant et animant les rues de temps à autre en attendant la troupe. Quelques séances de divinations par-ci, des acrobaties aériennes de l’autre, tout était là pour plaire et divertir le public kastalinnois. Quelques jours s’étaient écoulés depuis l’arrivée du groupe et, déjà, les badauds avaient leurs noms de scènes à la bouche, incitant ceux n’ayant pas encore assisté à une représentation à se manifester aux suivantes afin d’être à leur tour ébahi.

Mais ce matin-là, la maman était plutôt en train de faire ses courses sous un soleil d’été radieux, histoire de nourrir tout son petit monde. Bien que commençant à se faire grande pour ça, l’arlequine avait encore installé ses jumelles dans son système astucieux de foulard pour les maintenir contre elle afin que ses deux filles ne s’éloignent pas trop, tandis que Petit Tambour la suivait de près. Le jeune garçon, aujourd’hui adolescent, était sous sa protection depuis bientôt un an. La renarde appréciait sa présence, celui-ci l’aidant beaucoup avec sa boutique et leur numéro commun. Mais aussi parce que c’était un vrai petit trésor de part sa gentillesse et sa constante envie d’aider les autres.

Là voilà qui lui tendait d’ailleurs une bourse contenant quelques pièces.

- Tiens, tu peux aller voir le boulanger à l’étal voisin et lui prendre quelques miches de pain, s’il te plaît ? Je vais terminer ici avec le maraîcher et te rejoindre ensuite.

- Tout de suite, mam’zelle Eyara !

- Normalement, t’as aussi assez avec ça pour te prendre une petite boîte de loukoums, mais interdiction de les manger maintenant. On va la garder pour ce soir.

- Ouah, trop bien, merci !

Et le petit fila en quatrième vitesse remplir sa tâche avec une énergie débordante. Ce qui, bien sûr, fit sourire la maman. Les loukoums étaient des sucreries que Petit Tambour adorait et que l’arlequine avait bien vite comprit être une récompense appréciée pour lui. Alors, de temps à autre, la maman lui en offrait afin de lui faire plaisir. L’harenienne reporta ensuite son attention sur l’étal de légumes, gardant tout de même un œil sur l’adolescent. Qui sait quel individu mal intentionné pouvait rôder dans le coin aussi ? On n'était jamais trop prudent loin de chez soi.

***

- Bonjour, m’sieur ! J’aimerais une petite boîtes de loukoums et quelques miches de pain, s’il vous plaît, assez pour ce que j’ai ici.

Petit Tambour tendit la bourse au commerçant, qui fit le compte.

- Tu peux prendre six pains avec ça, gamin. Tu peux les choisir sur l’étal, et donne moi un instant, je t’apporte la boîte.

Le boulanger, un kastalinnois de souche à en croire son apparence, s’éloigna un bref instant, rapportant une jolie boîte en fer à l’adolescent qui engouffrait les miches dans son panier d’achats.

- Voilà, petit.

- Merci, m’sieur !

Il en était à engouffrer la dernière miche de pain, après avoir déposé sa boîte de loukoums et les premières miches dans son panier, lorsque Petit Tambour remarqua la disparition de l’une de ses dernières. Mais il n’eut pas à chercher bien longtemps. Le commerçant soulevait une petite fille cornue par le collet, l’empêchant d’atteindre le sol. Pas plus âgée que cinq ans, la gamine avait de long cheveux noirs et sales, des petites cornes enroulées comme celles de certains ovins, des oreilles en pointes et des yeux d’un violet rosé. Crasseuse, elle ne portait pour tout vêtement qu’une tunique miteuse bien trop grande pour elle, lui donnant l’aspect d’une robe lui arrivant au genoux. La miche de pain manquante se trouvait dans l’une de ses mains.

- Je te tiens enfin, sale voleuse ! Tu vas connaître la justice nordienne et perdre ta main, tu vas voir !

La petite hurlait et se débattait, sans succès, hormis des regards haineux en provenance des autres marchands. Voilà bien une preuve que ce n’était pas son premier chapardage. Le jeune adolescent, plus hardi qu’il ne le pensait lui-même, songeait au code de conduite zéphyrien et prit la défense de la petite.

- M’sieur, c’est bon, c’est ma miche de pain que mon amie voulait.

- Peut-être, mais cette petite peste nous vole depuis trop longtemps, il est temps qu’elle paye.

- Que ce passe-t-il ici ?

Petit Tambour fut soulagé d’entendre sa protectrice arrivée et lui donner un coup de main.

***

La renarde avait suivi l’échange de loin, repérant l’intruse qui avait volé la nourriture de loin. Mais ses cris lui firent comprendre qu’il était temps d’intervenir. Pas en tant que zéphyrienne, car elle était loin de son territoire, mais en tant que dragonnière, d’argent qui plus ai, il était de son devoir de faire régner l’ordre et la justice pour tous. Surtout que là, il s’agissait d’une toute petite fille, visiblement.

- Que ce passe-t-il ici ?

Le marchand, d’abord colérique, se calma en remarquant son insigne de guilde.

- Cette petite démone est une voleuse ! Tous les jours elle prend de la nourriture sur nos étals et disparaît avant qu’un ne la rattrape. Pas question de la laisser s’enfuir sans remontrance cette fois. Et on exige la manière du nord : une main en moins !

D’abord surprise, l’arlequine ne le laissa cependant pas paraître. Il lui fallait rester de marbre devant ce genre de commentaire, même si cette solution la répugnait. Pourquoi amputée une enfant plutôt que de l’aider, quitte à la conduire à un orphelinat ? Une amputation était d’ailleurs brusque, allait nuire à sa santé, mais à sa vie future aussi. Mais il lui fallait aussi respecter les coutumes des autres. Il devait par contre y avoir une autre solution, moins extrême.

- Pour combien vous a-t-elle dérobé depuis le début de ses méfaits ?

- Dans mon cas, environ trois cents pièces, mais je ne suis pas le seul, ça doit monter à quelques centaines, voir un ou deux milliers.

- Je vois

Fouillant les sacoches à sa ceinture, l’harenienne en sortit quelques gemmes dans une bourse, qu’elle donna au boulanger.

- Ceci devrait payer les frais. Libérer l’enfant, je vais me charger d’elle.

L’homme bougonna, mais obtempéra. Surprise et craintive à la fois, la petite fille n’osa même pas fuir sa sauveuse, lui tendant même la main pour la suivre. Récupérant ses achats, la maman s’éloigna ensuite du marché, Petit Tambour sur les talons. Il lui faudrait trouver un endroit tranquille où questionner la fillette et tenter de retrouver ses parents, s’ils étaient encore en vie, afin de s’assurer que tout allait bien. Apercevant un parc, la jeune femme s’y dirigea et installa les jumelles et l’adolescent pour que tous puissent jouer en les gardant en vu, avant de s’asseoir sur un banc avec la petite djöllfulin. La gamine en était visiblement une, n’ayant ni sabots ni pelage sur les jambes. Son teint clair mais un peu rougeaud prouvait également son ascendance.

- Dis-moi, comment tu t’appelles, ma jolie ?

Elle se doutait devoir être patiente. Si l’enfant paraissait bien jeune, sans doute ne savait-elle pas encore bien s’exprimer. Qui sait quel genre d’éducation elle avait eu également.

- Na … Naomi.

Sa voix fluette trahissait sa crainte, sans compter son regard fuyant. "Elle semble si jeune, la pauvre." Poursuivant tout doucement ses questions, sans compter quelques offrait un peu de nourriture à la petite, qui n’avait d’ailleurs que la peau sur les os, Eyara finit par gagner suffisamment sa confiance pour la calmer et glaner plus d’informations au travers son charabia d’enfant. La djöllfulin n’avait donc jamais connu ses parents, mais possédait un frère et une sœur, Damian et Isobel, pas de la même race qu’elle cependant. Adoptée donc, et par des enfants si la maman comprenait bien. Mais comment avait-il réussi à tous survivre, là était la question. La vie était souvent bien surprenante.

Une bonne heure s’écoula avant que la renarde n’entende une voix aiguë, mais masculine. Celle-ci appelait le nom de la petite fille, qui d’ailleurs s’était relevée et cherchait du regard l’origine.

- Grand frère !

Après quelques minutes, un garçon à peine plus jeune que Petit Tambour se manifesta à l’entrée du parc. Une chevelure brune et courte, des yeux noisettes, un teint clair … et surtout, un état tout aussi lamentable que la petite. Une odeur de sang s’échappait du sac du jeune humain, sans doute était-il sorti dans les plaines afin de chasser, comme le lui avait mentionné Naomi. C’était clairement le jeune Damian. Et pour preuve, la gamine se jeta dans ses bras.Petit Tambour avait relevé la tête, mais Eyara lui indiqua d’un geste à rester avec Jamila et Loona. La maman s’approcha des deux enfants des rues enfin réunis.

- Bonjour, tu dois être Damian ? Naomi m’a beaucoup parlé de toi.

L’adolescent porta son regard sur la cornue.

- Naomi, je t’ai déjà dit de pas parler aux étrangers, tu le sais.

- Ze sais, mais la gentille dame, elle m'a sauvé du mésant monsieur du pain !

Il releva la tête vers la renarde. L’arlequine dit donc les présentations et lui conta l'incident de la journée. L’adolescent la remercia pour ce geste, s’excusant de ne pas pouvoir la rembourser, mais la rouquine ne lui en tint pas rigueur. Après tout, leur situation précaire n’était pas de leur faute. La vie n’avait simplement pas été juste avec eux. Et son cœur de maman ne l’acceptait tout simplement pas. Il n’était donc pas question de laisser ces orphelins dans le besoin.

- Dis-moi Damian, qui s’occupe de toi et tes sœurs, exactement ? Vous avez un lieu décent où vivre, des parents ?

- Et bien, comment dire … c’est moi qui s’occupe d’elles. On n'a pas de parents.

- Tu sais, je suis maman, et j’aimerais vous offrir un foyer ou vivre convenablement. Il est juste impensable de vous laisser ici.

La petite la regardait, bouche bée. Comprenait-elle ce que la renarde tentait de leur expliquer ? Le garçon, quant à lui, semblait plus méfiant, raffermissant au passage sa prise sur sa gibecière.

- Merci, mais on ne peut pas. Notre sœur est … comment dire, quelqu’un de particulier. Je ne veux pas mettre votre famille en danger.

Eyara réfléchit à cette remarque. Qu’est-ce qui pouvait rendre une fillette dangereuse ? La jeune femme renifla subtilement les deux gamins. Hormis l’odeur de crasse, il y avait bien sûr celle des enfants, unique à chacun, et celle de la proie du petit chasseur, visiblement toujours gorgée de sang. Du sang ? Leur petite sœur serait-elle … non, sans doute pas, qui oserait faire cela à une enfant ? À moins que ce ne soit de naissance ?

- Je crois avoir compris : Isobel est une vampire, n’est-ce pas ?

- Je … comment ?

Tout juste alors.

- Tu as peur pour elle parce que je suis une thérianthrope, je le comprends très bien. Tu l’adore malgré sa condition. Si c’est ça, n’ai pas peur, j’ai un ami super sympa qui est comme elle. Il s’appelle Azriel et il dirige un cirque.

- Celui qui vient d’arriver en ville ?

- Exactement. Alors, qu’en dis-tu ?

L’enfant réfléchit, avant de lancer qu’ils devraient d’abord en parler entre eux. Il fallait dire que l’idée était tentante, mais la situation semblait en même temps trop belle pour être vraie. Et ça, l’harenienne ne le comprenait que trop bien. Si la petite vampire avait été transformée par morsure, qu’est-ce qu’ils avaient pu vivre après cela ? Et si c’était un vampirisme de naissance, cela ne voulait pas dire que c’était mieux. Et puis, la maman était une parfaite inconnue pour eux, la prudence voudrait que ces enfants refusent son offre. Mais si c’était là leur chance d’avoir une meilleure vie, justement ? Damian n’avait pas plus de onze ou douze ans, et Naomi pas plus de cinq, allez savoir l’âge de la troisième. Définitivement, ils étaient bien jeunes pour prendre ce genre de décision.

- Avant que je n’en parle à Isobel, vous pouvez me confirmer à cent pour cent que vous prendriez soin de nous jusqu’à ce qu’on soit tous adulte ? Êtes-vous assez fiable pour cela ? Financièrement, vous pourriez prendre trois enfants de plus ?

Jeune, mais intelligent, le gamin. Voilà qui plaisait à l’arlequine. Elle lui fit donc le topo : sa maison et sa boutique de sculpture à Stellaraë, son travail au Cirque de l’Éclipse, qui n’obligerait en rien les enfants à participer à ses numéros, son statut d’étudiante à l’Institut de magie et son rôle dans la Garde Zéphyr, sans bien sûr tout lui dévoiler les secrets qu’elle connaissait de la faction, son rôle chez les dragonniers également. La maman voyageait également beaucoup, idéal donc pour faire découvrir le monde à tous. Également, chaque enfant aurait des leçons, au possible, sur le métier qu’il aimerait avoir, sans compter les connaissances plus générales comme l’histoire, les mathématiques ou la linguistique, le tout, bien sûr, adapté à leur âge. Sans oublier repas et vêtements pour tous également.

L’adolescent sembla tout prendre en note mental, avant de remercier Eyara pour son offre si généreuse.

- Et, si tu veux, je peux te laisser discuter avec Petit Tambour aussi. Je ne l’ai pas à proprement parler adopté, mais c’est un enfant du Cirque de l’Éclipse sur qui je veille depuis bientôt un an. Il pourra sans doute répondre à d’autres questions que tu pourrais avoir.

- Ce ne sera pas nécessaire. J’en sais assez pour discuter avec les filles. Mais Isobel ne peut pas sortir en pleine journée. Il faudra attendre cette nuit, si nous acceptons.

- Je comprends. Il a-t-il un endroit sécuritaire où je pourrais vous retrouver à la nuit tombée ?

L’adolescent regarda autour de lui, comme s’il craignait que quelqu’un ne l’entende, avant de lui lancer :

- Venez m’attendre au parc. Si on accepte, je serais là pour vous menez aux filles.

Il ne dit rien d’autre et quitta les lieux, avec une Naomi qui semblait bien triste de quitter la famille qui l’avait aidé pendant un instant de cette journée. Mais voilà, la renarde ne voulait forcer personne, pas plus qu’elle ne pouvait laisser ses enfants seuls, cependant …

L’après-midi étant là, il était l’heure de la sieste des jumelles. Eyara décida donc de rentrer au campement du Cirque pour confier Jamila et Loona à Éléonore et Mivian, avant de revenir au parc avec Petit Tambour. Voilà qui leur permettrait en même temps de passer un peu de temps ensemble, que ce soit pour jouer à la balle ou tenter des acrobaties pour le prochain numéro. Certes, ils n’avaient pas leur costume sur le dos, mais le spectacle leur demanderait quelques tours plus complexes qu’à l’habitude, et ils se devaient d’être parfait pour épater la galerie.

***

Le soleil était couché depuis un moment. La renarde craignait que les orphelins n'aient décliné son offre, mais la maman gardait espoir qu’ils feraient le bon choix malgré leurs craintes, qui en soi était tout à fait normale. En attendant, là voilà couchée dans l’herbe en compagnie du jeune protégé d’Holy, devenu le sien également, avec le temps. Les étoiles étaient nombreuses, c’était l’occasion rêvée pour une leçon d’astronomie, bien que l’adolescent commençait à avoir sommeil.

- Et tu vois cette étoile, la plus brillante, là-bas ?

- Ouais ?

- Dans mon clan, on l’appelle Enaruk’Talak, ou l’Étoile du Nord, si tu préfères. Si un jour tu perds ton chemin, cherche la dans la nuit, parce qu’elle sera toujours en direction de Kastalinn. Comme une lueur pour guider les égarés, justement.

- D’accord ! Mais, et si je m’égare en plein jour ?

Petit rire de la part de la jeune femme.

- Il y a d’autres signes pour te guider, selon ton environnement. En forêt, tu peux te fier à la mousse sur les arbres, qui, elle aussi, ne pousse qu’en direction du nord, par exemple. Mais dans le désert, on a l’habitude d’attendre la nuit et les étoiles pour retrouver notre chemin.

- Je vois. Et sinon, cet amas d’étoiles là-bas ? On dirait qu’il forme le dessin d’une créature qui ressemble à Vroska, mais sans les ailes, tu trouves pas ?

Eyara entendit alors un bruit suspect grâce à son ouïe surdéveloppée. Tournant le regard pour observer du coin de l’œil, l’arlequine remarqua une petite silhouette s’approchant doucement. À l’odeur, la maman comprit qu’il s’agissait de Damian. Il venait donc enfin lui donner une réponse. Mais elle avait le temps de répondre au petit musicien avant de poursuivre.

- C’est la nébuleuse du Latagurk, ou du lion si tu préfères. L’été, on la voit régulièrement au-dessus d’Harena. C’est pour ça qu’ici elle semble plus au sud de notre point de vue.

Au fait, bonsoir, Damian, je suis heureuse que tu sois revenu nous voir.


Petit Tambour, n’ayant pas entendu l'arrivée de l’autre garçon, redressa la tête, curieux, tandis que l’orphelin approchait.

- Bonsoir, madame.

- Tu vas bien, et tes sœurs aussi ?

- Je … c’est compliqué. On a discuté et on est d’accord … à quelques conditions.

Intelligent et pragmatique malgré son âge, voilà qui était surprenant.

- On veut pouvoir partir si on est pas satisfait, ou du moins que vous nous trouviez une famille idéale sinon. Et, maintenant que vous savez pour Isobel, vous pouvez me garantir qu’il n’y aura pas d’autres loups ou peu importe la sorte de garou, qui voudrait s’en prendre à elle ?

Piètre menteuse, l’harenienne n’avait de toute façon que l’intention d’être entièrement honnête.

- Si la vie que je vous offre ne vous plaît pas, alors oui, je vous aiderai à trouver ce qui vous convient, soit en garanti. Cependant, pour Isobel, je ne peux rien promettre contre une éventuelle attaque, mais advenant le cas, je la protégerais, quoi qu'il arrive.

Apparemment satisfait, Damian les invita à le suivre vers l’endroit où le trio logeait afin d’aller chercher les filles. Endroit qui, au final, n’était qu’un taudis, un amas de planches au fond d’une ruelle. Comme elle s’y attendait, l’endroit était loin d’être sécuritaire, crasseux et sombre. Mais ce dernier point était sans doute pour protéger la petite vampire des rayons du soleil, dangereux pour la plupart d’entre eux. De la taille d’un cagibi, et pouvant à peine rester debout dans le cas de la renarde, il n’y avait qu’une pièce, pas vraiment meublée, hormis de vieux sacs de toiles moisis dans un coin, sans doute remplis de paille et de tissus au vu de l’odeur. Mais encore là, difficile à dire, vu la propreté du "domicile". Une caisse un peu plus loin semblait servir de table au trio.

Naomi semblait dormir à point fermé aux côtés d’une fillette de six ou huit ans qui lui fredonnait une mélodie dans le style ishtarien. Ses cheveux bruns et ternes étaient en bataille. Ses yeux d’un gris acier s’étaient levés vers les nouveaux arrivants, mais sa voix douce n’avait cessé pour autant la berceuse. Son teint pâle et les petits crocs trahissaient cependant sa véritable nature. Par dessus tout, elle semblait faible et malade, ce qui ne devait pas l’aider."Sans doute Isobel."

Au bout d’un moment, la fillette vampirique cessa sa mélodie. La petite djöllfulin dormait profondément sur ses genoux, lui tenant même une main.

- Vous êtes la dame renard et son fils que Damian m’a parlé ?

Eyara s’approcha avec Petit Tambour, avec qu’elle ne se pencha pour être à la hauteur des petites. Pendant ce temps, l’adolescent kastalinnois rassemblait leurs maigres effets personnels.

- Je m’appelle Eyara, et oui, c’est bien de moi et Petit Tambour que ton frère parlait. À un détail près : il n’est pas mon fils, mais mon protégé, bien que je le traite comme l’un de mes enfants. J’ai également deux jumelles d’un an, elles s’appellent Jamila et Loona. Je te les présenterai demain.

La petite ne fit qu’hocher la tête faiblement. Sans doute que les proies que lui rapportait Damian n’étaient pas suffisantes pour la nourrir convenablement. Lorsque la rouquine lui demanda si elle pensait pouvoir marcher jusqu’à son campement, la gamine était loin d’en être sûr. Alors, tout gentiment, la maman réveilla la petite cornue, ne pouvant pas être emmenée dans les bras de l’un des garçons, tandis qu’Eyara prenait Isobel sur son dos. L’enfant était si légère que l’arlequine ne la sentait presque pas contre elle. Petit Tambour aida Damian à ramasser ce que les enfants cachaient dans la caisse, à savoir un tricorne et un journal pour Isobel, une petite couverture pour Naomi, avec son nom brodé dessus, et un médaillon en argent pour l’adolescent. Sans compter les rares vêtements et autres objets de la vie quotidienne du trio. Lentement mais sûrement, le groupe regagna la roulotte de la maman.


***


Dans les jours qui suivirent, Eyara s’occupa énormément des nouveaux enfants parmi sa marmaille. Tous reçurent quantité astronomique de nourriture, ou de sang pour Isobel, histoire de reprendre des forces, prirent un bain afin de retirer toute la saleté et obtinrent plusieurs ensemble de vêtements propres. Comme il restait des chambres disponibles dans sa maison de Stellaraë, l’harenienne en avait aménagé une pour les fillettes, tandis que Petit Tambour accueillait avec joie dans la sienne le jeune kastalinnois. La jeune femme ne forçait aucun des nouveaux enfants à l’appeler “maman” mais, déjà, la petite Naomi le faisait à chaque fois. Son très jeune âge, quatre ans en vérité, aidait sans doute à cette situation. Il s’avérait également qu’Isobel en avait huit, et était bien une vampire par héritage, tandis que Damian en avait douze. L’adolescent du nord était assez doué pour la chasse, alors la renarde lui chercherait sans doute un mentor dans cette voie parmi les zéphyriens, du moins si le garçon désirait poursuivre dans cette voie. Quant aux filles, il était encore un peu tôt pour savoir leur talent naturel, mais l’arlequine ne douterait en aucun cas que cela viendrait.

Au moins, ces enfants avait désormais une famille avec laquelle vivre et une mère adoptive pour veiller sur eux et cela, la jeune femme en était fière. Mais plus les jours avançaient, et plus Eyara songeait aux autres enfants dans les différentes villes qui devaient se trouver en situation précaire. L’idée d’un orphelinat germait dans son esprit, mais la jeune femme ne savait pas trop comment s’y prendre pour en ouvrir un. Mais ça, il s’agissait là d’un souci qu’elle trouverait bien une solution un jour ou l’autre. Bien d’autres projets tournaient dans sa tête, l’arlequine ne pouvait décidément pas tout faire en même temps. Mais l’idée resterait là et, le moment venu, qui sait si ce projet ne verrait pas le jour. Seul le temps le déciderait.


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La famille s'agrandit [Solo - One-shot]

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