Si beaucoup de gens peuvent se vanter d'avoir vu Lokyem, ils ne sont qu'un poignée à le connaitre ne serait-ce que légèrement personnellement, et je suis quasiment sûr que la plupart sont morts sinon pire. Pourtant... je fais partie de ces privilégiés qui le connaissent dans ses moindre détails. Je sais ce que veut dire le moindre de ses mouvements, le plus infimes de ses regards.
Avec un peu de recul et de réflexions, je crains même être le seul.
Peut-être est-ce pourquoi il me regarde avec tant de tristesse à chaque fois que les aléas nous donnent la chance de nous retrouver.
Je suis comme le conteur face à l'océan. Tant que je suis là pour lui parler, il restera calme et doucereux comme son odeur iodé. Mais si un jour je fatigue, je faiblis... et si un jour... je meurs ? Personne ne pourra savoir ce que fera l'océan.
Alors vous qui passez par là, vous l'inconnu qui tombez sur mes écrits, je pense que sans même vous connaitre je me dois de vous faire confiance et de vous retracer toute la vie de cet Abyssal. Car si le destin vient à l'emporter, il aura passé son temps sur la terre n'osant rien demander, et n'ayant rien reçu. Et ça, c'est bien plus que ce je ne puis permettre. Alors, cher lecteur, laissez moi vous parler de Lokyem Nesis.
Lokyem Nesis, qui est-il ?
Par Aris Mortepierre
Nom: Lokyem Nesis
Âge : Plus d'années que d'étoiles que tu pourrais compter en une nuit, plus de mois que de flocons de neige embrasés d'un regard lors d'un tumultueux blizzard... Eh ouais, voilà presque trois demi millénaires que cet enfoiré est en vie.
Race : Abyssal de la Muse
Classe : Rodeur
Ce qu'il aime : L'harmonie et tout ce qui s'en rapproche de près ou de loin.
La musique. La poésie, également. N'est-ce-pas une certaine forme de musique ? Le calme. Le silence et donc la solitude.
Ou bien l'excellente compagnie, qu'on serait capable de déguster petit à petit comme des précieuses lampées d'un rouge onéreux.
Mais aussi la foule un peu grégaire et joyeuse. Il ne s'y mêle pas forcément, mais apprécie ce tumulte qui ressemble à un océan en colère.
Car Lokyem aime l'océan. ll aimait y nager, il adore le parcourir. Voguer dessus, le regarder, le sentir... Il compte bien passer le reste de sa vie à ses côtés.
Ce qu'il n'aime pas : Pas grand chose, finalement. Il a passé mille cinq cents ans aimer tout ce qui était mort et l'an passé à se mettre à apprécier les vivants.
Je suppose qu'il ne supporterait pas qu'on s'en prenne à son équipage, pour qui il a tant d'affection et à qui il doit tant.
Il n'aime pas passer trop de temps sur la terre ferme, même s'il s'agit d'un mal nécessaire. Il déteste plus que tout le désert, si aride et insupportable.
Situation amoureuse : Devenu capitaine, je pense qu'il s'est officiellement fiancé avec l'océan.
Description physique
A la limite du petit pour un Abyssal, Lokyem est grand pour la plupart des autres. En haut de ses deux mètres se trouve un visage à la barbe souvent négligée, un teint un peu hâlé, très peu courant chez les siens, des yeux bleus très sombres et aussi des cheveux d'ébène. Le genre de cheveux égalisés à la va-vite au fil de l'épée, filassant à leur bon vouloir. Le genre de pilosité qui ferait cauchemarder un coiffeur tandis que Lokyem se contentera de les ébouriffer un peu plus quand le besoin s'en fait ressentir. En mer, ses mèches sont souvent assez rigide par l'air salé pour qu'il puisse juste les rejeter en arrière sans qu'ils ne bougent trop. En combat, il préfère parfois les nouer dans une queue de cheval un peu ridicule puisqu'ils ne sont pas vraiment assez longs pour cela.
Le reste de son visage ? Lokyem a apprit a sourire, récemment, et le montre d'une manière que je trouve assez insupportable. Souvent, un rictus un peu ironique, voire supérieur, orne ses lèvres, comme si rien ne pouvait l'attaquer. Comme s'il était au dessus, ou en dessous de tout, mais qu'il s'en fichait.
Il a troqué le noir de sa garde robe pour des vêtements bien plus propice à la vie sur la mer. Des teintes plus claires, des chemises d'une saleté - je dois l'avouer - repoussante, des braies de toiles un peu rugueuse, des armures - légères ! - pour le combat, mais même là, il semble les porter avec une désinvolture agaçante.
Et puis bien sûr, derrière lui, au niveau des omoplates, il y a ses branchies abimées, protégées par des opercules. on ne pouvait pas vraiment les distinguer, avant, car elles étaient confondus avec la blancheur de sa peau, mais maintenant, on les distingue clairement, traces blanches au dessus de son bronzage, mêlées à d’innombrables cicatrices et traces de brûlures blafardes.
Et quiconque verrait son dos nu verrait aussi le reste de son corps. Il faut croire qu'il n'avait guère fait d'exercice avant, car la rigueur - toute relative, j'entends - de la vie de Pirate lui a forgé un corps que je qualifierais presque d'athlétique. Rien à voir avec le gringalet. Ce n'est clairement pas une montagne de muscle, mais il dégage une certaine... puissance.
Son arrogance qu'il montrait avant par son air supérieur blasé, il la rayonne désormais par une assurance assez déstabilisante.
- Et ça, c'était avant:
A la limite du petit pour un Abyssal, Lokyem est grand pour la plupart des autres. En haut de ses deux mètres se trouve un visage blafard contrastant avec des prunelles anormalement sombres et des mèches de cheveux sombres de sa tignasse mal entretenue. Le genre de cheveux égalisés à la va-vite au fil de l'épée, filassant à leur bon vouloir. Le genre de pilosité qui ferait cauchemarder un coiffeur tandis que Lokyem se contentera de les ébouriffer un peu plus quand le besoin s'en fait ressentir.
Le reste de son visage ? Rien de très pertinent. Cette blancheur diaphane cache le reste aux moins observateurs. Les quelques autres verront un visage anguleux, comme incapable de la moindre souplesse. Avec des lèvres fines comme décolorées toujours un peu pincées.
Et puis bien sûr, derrière lui, au niveau des omoplates, ses branchies abimées, protégées par des opercules, relativement discrètes qui pourraient être prises pour des cicatrices vues de loin, et dissimulées par de nombreuses traces de brûlures qui ornent de son dos, contrastant à peine avec la blancheur de sa peau.
On ne peut pas dire de lui que c'est un gringalet mais pourtant sa taille lui donne un corps plutôt fin, à la limite du frêle. Il n'empêche, rares sont ceux qui oseraient s'en prendre à lui pour le simple plaisir de se sentir forts par rapport à ce faiblard.
Car si son physique ne lui donne pas son âge, il en est de toute autre façon pour son attitude. Il a la démarche sûre de celui qui a déjà tout parcouru. Le regard perçant de ce lui qui a déjà trop vu. Le mépris de celui qui pense qu'il n'a plus rien à apprendre.
En résumé ? Une sacré tête à claque arrogante, certains le verront du premier coup d’œil.
Description Mentale
Lokyem est, malgré tout ces changements, resté fidèle à sa plus profonde nature : c'est un égoïste. Certains diraient que son mode de vie a évolué vers quelque chose de plus social, où il lui arrive de rendre service à des gens, de se démener pour la gloire de son navire, de secourir des personnes au mépris du danger... Mais s'il vit ainsi désormais, je suis convaincu que c'est parce qu'il est plus heureux ainsi. S'il avait vraiment quelque chose à perdre, je ne crois pas un seul instant qu'il le ferait.
Alors oui, on pourrait le considérer comme un idéaliste épris de liberté, d'idéaux bien trempés, héroïque à ses heures perdues... Mais s'il fait cela, c'est pour ne pas se rendre compte que la liberté qu'il cherche n'est qu'une chimère qu'il poursuit.
Oui, il peut paraître amical, chaleureux (?), soucieux, mais cela n'aurait pas la moindre importance pour lui s'il ne pouvait, à la fin du jour, regarder le soleil se coucher sur la mer.
Il est devenu un peu comme une goutte d'eau, qui ne se braque jamais, se laissant glisser sur chaque obstacle et anicroches, mais qui rêve secrètement d'atteindre le bout de l'horizon et de toucher les cieux.
- Et ça, c'était avant:
Si tu me demandais à quoi ce pauvre être pense en ce moment, je te répondrais... Au hasard, sûrement à lui même. Ou à quelque chose qui s'en rapproche. En vérité, Lokyem est un être parfaitement imbu de lui. Bien entendu, ce n'est pas quelque chose qu'il s'avoue ni même dont il a conscience. En fait, on pourrait même dire qu'il se considère comme un philosophe à la limite de l'altruisme, totalement conforme à la doctrine de la Muse.
En effet, il place l'Harmonie au cœur de sa vie, au cœur de la moindre de ses pensées. Il ne désire rien d'autre que cette dernière, si ce n'est la paix. Pour Lokyem, l'Harmonie n'est pas qu'un simple équilibre, c'est une sorte d'état de perfection qui ne devrait en aucun cas être brisée. Un environnement sonore silencieux ou encore délicatement accompagnée d'une musique qui ne sonnerait pas délétère aux oreilles si sensibles de Lokyem, un paysage naturel ou bien ornée d'une architecture gracieuse voire gracile... Toute atmosphère propice au calme intérieur le plus absolu. L'Harmonie de l'extérieur pour pouvoir trouver un semblant d'Harmonie au fond de soi.
Où est le mal, me diriez vous ? Là, justement.
Lokyem a fait un standard d'un idéal et souhaite - que dis-je ? - exige qu’il en soit ainsi où qu’il aille. Ainsi, il se prend à acquérir une haine aussi farouche que soudaine pour quoi que ce soit qui aille à l’encontre de son Harmonie, et il est bien sûr évident que ces choses sont nombreuses.
Cela fait de Lokyem un être extrêmement peu social, qui préfère la solitude à toute autre rencontre qui pour lui ne pourraient lui être autre que néfaste. Lunatique, il peut passer du calme incarné au plus colérique des abyssaux de la Muse dès qu’un évènement vient le contrarier, même s’il essaye au mieux de se contrôler.
Pourtant, il n’est pas impossible qu’un jour il rencontre quelqu’un qu’il considère faisant partie intégrante de son Harmonie, ou bien qu’il se rende compte de la vanité dont il fait preuve, cela ne fait après tout que mille ans qu’il pense ainsi.
Son histoire
L’histoire d’un personnage n’a d’importance que pour comprendre qui il est. Quand ce dernier n’a plus aucune attache avec son passé, est-il donc nécessaire d’en conter ne serait-ce qu’une partie ? Mais soit, je m’en vais faire un récit de tout ce fatras d'événements qui se sont déroulés dans la vie de Lokyem.
Comme tous les Abyssaux, Lokyem est né dans les abîmes des mers. Drapé de la blancheur nacrée caractéristique des Abyssaux de la Muse comme ses parents, Lokyem était dans ses premières années semblable en tout point à l’océan : calme comme le flot des vagues, vif comme la douce odeur iodée et pourtant aussi serein que l’onde régulière. Une sorte d’enfant modèle faisant la fierté de ses parents mais dénigré des autres jeunes tant il était effacé.
Quand il eut dix ans, sa mère enfanta son frère, Raegen. Si un heureux hasard les avait vite rendus inséparables car complémentaires, il fallait le savoir avant d’émettre une supposition sur un éventuel lien de fraternité entre ces deux personnes, et pour cause : les deux frères étaient radicalement différents. Raegen était tout ce que Lokyem n’était pas : bruyant, ambitieux, capricieux... Et par dessus tout... Bleu.
Bleu. Ce mot à lui seul résumait tout ce que sa famille lui reprochait. La couleur de sa peau était sa tare, parfaitement visible de tous. Qu’il soit différent, on aurait pu lui pardonner, mais qu’il soit bleu dans cette famille de la Muse depuis tant de génération, cela ne pouvait être acceptable.
Bien sûr, il ne fut pas abandonné pour autant, mais chacun de ses écarts étaient réprimandés de façon plus qu’injuste. Lokyem, assistant impuissant au clivage qui se créait entre son frère et le reste de sa famille, se disait que cela finirait par s’arranger avec le temps.
Et en effet, Raegen trouva assez vite la solution : partir. Âgé à peine de 20 ans, il quitta le foyer familial au fond des abîmes, désireux de voir le monde extérieur et d’échapper à cette famille qui le reniait en silence. De quinze ans son aîné, Lokyem décida de l’accompagner dès qu’il eut vent de son entreprise. Il avait peur que son cadet ne se tue hors de l’enveloppe gardienne de l’océan, et puisque ses parents ne se faisaient pas un devoir de protéger leur fils, il était en droit de vouloir protéger son frère.
Ainsi, les deux frères quittèrent l’océan pour gagner la terre ferme, utilisant leurs poumons qui n’avaient jamais respiré l’air extérieur aussi longtemps. Raegen décréta qu’il voulait se rendre à Stellaraë, tout charmé qu’il était par les descriptions d’un voyageur croisé au détour d’un chemin. Mais ils n’atteignirent jamais leur destination.
Alors qu’ils faisaient escale dans une auberge, cette dernière fut attaquée par des bandits qui après de violents combats avec les propriétaires qui tentèrent de résister, mirent le feu au bâtiment, ne laissant aucune chance aux hôtes d’en réchapper. Mais Raegen et Lokyem dormaient alors dans l’écurie, faute de moyens. Lokyem réchappa de justesse à l’incendie, écopant *juste* de sévères brûlures, mais Raegen n’eut pas cette chance.
Affaibli par ses blessures, hanté par les hurlements de son frère se consumant dans l’enfer ardent, Lokyem décida très vite de retourner dans les Abysses retrouver les siens qui panseraient son corps et l’océan qui soignerait son âme.
Il atteint très vite la côte et rejoint son élément tant chéri. Mais après seulement quelques minutes immergé, le voilà qui sent quelque chose pour la première fois : la sensation d’asphyxie. Paniqué, il revint à la surface pour constater l’horrible vérité : ses branchies avaient été irrémédiablement blessées dans l’incendie et l’empêchaient de rester plus de quelques minutes dans l’eau.
Contraint à la vie terrestre, emplit d’une rage insatiable qu’il n’avait jamais connu avant, il vivota pendant quelques mois dans un état à la limite du sauvage pour mieux appréhender un monde qui lui était inconnu et qu’il n’était pas près à connaitre. Complètement perdu, il se fixa un objectif simpliste dans sa futilité : venger son frère et sa vie détruite.
Il apprit auprès d’un homme à se servir d’une arme, mais plus encore, il apprit à tuer. Il lui fallut plus d’une vingtaine d’années pour venir à bout du dernier des brigands. Et quand il y parvint, il se sentit étrangement... vide. Il se découvrit complètement éloigné de l’Harmonie si chère à la Muse. Alors il revint près de l’océan, pour avoir au moins la vue de ce qu’il ne pouvait plus gouter, même si avec le temps, ses branchies lui permettaient parfois de rester quelques heures sous l’eau mais jamais beaucoup plus.
Il y vécu longtemps en ermite, loin de tout et surtout de toute vie, avec pour seule compagnie sa chère Harmonie et le bruissement des vagues, partant parfois quelques années dans l’intérieur des terres mais pour toujours revenir vers l’océan.
Ambitions/envies actuelles
Il n'a pas vraiment de bute, il se contente de voguer. Il espère devenir plus fort pour être digne de la tâche de capitaine et rendre aux pirates sa gloire passée. Peut-être dans le fol espoir que les légendes parlent de lui comme le fiancé de l'océan, l'amoureux des mers, le plus grand pirate à n'avoir jamais vogué.