Cela fait une semaine que je suis partie de BaldorHeim afin de découvrir le monde. Mais je suis beaucoup trop fragile pour tout faire d’un coup. Je vais retourner à BaldorHeim, un endroit que je connais. Qui m’est familier. Certains diraient que je suis un lâche peut-être, mais il n’en est rien. Je n’ai pas envie de mourir à peine partie à l’aventure. "Parti à l’aventure", j’ai l’impression d’être un gamin qui invente son histoire. Bah ! Conneries !

M’enfin, c’est vrai, petit je m’imaginais ce monde, ses monstres, ses paysages. Je rêvais souvent d’être quelqu’un de maléfique qui s’amusait à torturer les gens pour un rien. M’imaginant les entrailles sortir petit à petit, pour vraiment me mettre dans l’ambiance, j’allais près de la boucherie. Ou toutes ses odeurs de viande venant se mélanger, et venait emplir mes narines. Je n’avais qu’à fermer les yeux et je voyais les gens que je n’aimais pas embrochés, broyer, couper en plusieurs morceaux. Pour ceux que j’aimais le moins, je m’imaginais broyer leur cou de mes mains, sentir la trachée se rompre petit à petit, puis pendant qu’ils agonisaient là sur le sol, étouffant, je plongeais mes mains dans leurs entrailles afin d’y faire sortir toute la crasse, tous leurs organes, et tout ce qui faisait d’eux ce que je n’aimais pas.

Hum. J’étais petit, tout cela n’était qu’illusion. Il est beaucoup plus difficile d’arracher les boyaux de quelqu’un que ce que je m’imaginais à cette époque. Et puis, toutes ces personnes mortes de différentes façons autour de moi, rien de plus illusoire. Dans un champ de bataille, je n’aurais pas le temps d’établir une dizaine de mortes différentes. Surtout, je ne me vois pas sur un champ de bataille. Du moins, pas tant que je suis faible.

Me voilà à la ville. Le chemin du retour m’a épuisé. Une bonne nuit de sommeil, me remettra d’aplomb. La ville n’a pas bougé, pas un toit n’est plus clair, pas un ivrogne moins comateux, toujours cette odeur d’alcool et cette poussière venant de la mine toujours aussi agressive. La mine, voilà un souvenir ! Du noir, de la poussière, et du noir. On pourrait me séquestrer que j’en serais que plus heureux. M’enfin, je vais devoir y retourner quelques fois pour vraiment avoir de quoi m’équiper convenablement. Ce n’est pas ma dague et cette armure en cuir qui va me protéger longtemps.

Je prends la direction de l’auberge dans laquelle j’ai séjourné lors de mon dernier passage. Je l’aime bien, l’odeur me rappelle les veilles de bataille où mon père allait... "Tuer des gens", ça c’est la version gentillette pour ne pas me choquer. La vérité est qu’il aimait voir le sang de ses ennemis, donc il prenait un malin plaisir pendant une bataille à s’attarder sur chacune de ses victimes pour leur faire des entailles diverses sur le corps, qu’il soit toujours vivant ou mort. Je n’ai jamais compris. À quoi sert de déchiqueter un mort ? Bah, c’était mon père.

M’enfin, à l’étage se trouvent les chambres, et au rez-de-chaussée un bar avec des tables. Je pourrais donc prendre un verre avant d’aller me coucher. Je m’assieds à une table, et je commence à boire, me remémorant mes actions jusque-là, afin de corriger peut-être mon comportement. Aucune erreur n’est permise dans un monde ou la mort peut frapper à chaque instant.

Le stryge blanc considéra son public d’un oeil attentif. Ce soir-là, il se sentait… inspiré. Bien qu’il fusse habitué à jouer devant une masse de personnes plus intéressées par le contenu de leur choppe plutôt que la beauté de son art, la plupart du temps il vivait les premiers instants comme une corvée : rallier l’attention de cette lie inculte demandait bien plus que de la simple motivation… Surtout vu sa paye. Mais en ce jour, peu lui importait. Il avait cette intime conviction que quelque chose –une rencontre, un incident- viendrait teinter son quotidien de rouge ou de multiples couleurs.
Sous son masque blanc, un sourire s’esquissa. Dans le brouhaha ambiant, le ménestrel se fraya un chemin silencieux jusqu’à sa modeste scène. Il tira une chaise en bois à lui, puis luth en travers de son corps, commença à jouer quelques notes éparses. Claires. Graves. Solitaires encore. Le son de son instrument était si plaisant… Un ilot de tranquillité parmi ce raffut désordonné.
L’expérience lui avait appris à ne jamais tenter de conter aux premiers instants : l’attention était telle qu’il s’escrimerait en vain à se faire entendre. Non. Il valait mieux instiller doucement sa musique dans les esprits, entre deux conversations, entre deux descentes de bière tiédasse. Faire glisser la corde qui lierait chaque client avant de la tirer à lui d’un coup.

Depuis quelques minutes, le ménestrel aux allures de bardes jouait solitairement dans un coin de la pièce. Il avait eu le droit à quelques œillades, quelques murmures curieux. Wyrm s’en estima satisfait : il était temps. Qu’allait-il conter en ce soir si calme encore ? Son regard alla se promener sur les visages brunis par le soleil et rougis par la boisson, en quête de cette étincelle d’inspiration, sans accrocher le moindre d’entre eux jusqu’à ce qu’il le croise. Une paire de prunelles sombres, non par leur couleur mais leur profondeur. On disait souvent que les yeux étaient les fenêtres de l’âme. Encore fallait-il être capable de la voir au travers… Et celle-là lui insufflerait presque une douce peur. Qu’était donc cet homme à la stature si imposante ? Pas un elfe. Pas un nain. Un vampire peut-être… Un stryge noir, ce serait amusant.
Le public de ce soir n’était donc pas seulement constitué de travailleurs fatigués et de maris las des cris de leur femme. Wyrm s’en réjouissait presque. Ces quelques personnes échappant aux normes avaient toujours été de bons clients, qu’il s’agisse de l’écouter ou bien de lui fournir de belles informations…

Etre attentif. Voilà un de ses premiers principes ; il garantissait sa survie depuis longtemps déjà en plus de lui offrir de multiples occasions de s’enrichir. Ainsi il continua d’inspecter l’assistance sans veiller à être discret. Pour que vienne à lui les sujets dignes d’intérêt, il devait d’abord provoquer la rencontre par la curiosité sinon la méfiance… Mais il ne s’inquiétait guère du danger que cela représentait : ceux qui savent les bardes et saltimbanques plus futés qu’ils ne laissent le croire sont digne d’attention ! Cependant, ils sont bien peu.
Tiens. Ce gaillard là-bas, tout d’armure vêtu. Lui aussi l’intriguait. D’une façon toute autre que l’autre aux yeux fous. Disons qu’il lui paraissait un peu comme une pièce de puzzle sur le mauvais puzzle justement. Un guerrier, ça, c’était plus qu’évident. Mais alors ? Impossible d’en deviner plus : pas une seule partie de son corps était trahie à la lueur tamisée des bougies.

Chantons pour eux deux, s’amusa Wyrm. Pas de conte, pas de récit. Un poème quelque peu particulier… Il ferma les yeux.


Sa voix douce aux inflexions graves finirent de déclamer sur un air de luth languissant. Il avait pu au cours de sa prestation rallier de nouveaux regards, mais seuls deux lui importaient réellement : il souleva donc ses paupières pour aller voir s’il avait su capter l’attention des deux souris dans ce nid de rats…
Car ce n'était une poésie habituelle aux tavernes.

Hmmm enfin un peu de repos.

Sargas s'enfonça un peu sur sa chaise et posa son pied droit sur son genou gauche. Il n'avait fait aucune halte depuis Ishtar et ce combat avec l'autre assassin l'avait bien fatigué. Tout en se servant un troisième verre de cidre, le protecteur regarda un peu les autres clients de l'auberge. Ils avaient l'air tristes, las et fatigué de leur sinistre vie de labeur. Il faut dire que BaldorHeim est loin d'être une ville accueillante et chaleureuse. Les murs sont noirs, les gens sont agressifs.. La mine et l'arène prouve bien que les gens ne sont là que pour casser des rochers et se battre pour prouver qui est le plus fort..

Vraiment rien d’intéressant dans cette ville...

Tout en buvant quelques gorgées, Sargas voit arriver sur une petite scène un homme masqué avec un instrument de musique. Il s'assied et fixa quelques membres dans la pièces. Sargas cru que l'homme le fixait aussi, mais difficile à dire à cause de la distance et du masque. Au même instant, un stryge noir passa la porte. le protecteur senti des frissons dans le bas de son dos et la main armuré qui tenait le verre de cidre se mit à trembler. Ce n'était pas de la peur, mais de l'adrénaline. La vue de ses deux grandes ailes noires. Des visons de massacre et de champs de batailles immaculé de sang et de plumes noires revenaient à l'esprit du mort vivant.

Sargas quitta des yeux le stryge noir et se concentra sur l'homme sur la scène. Ce dernier commença un poème accompagné par quelques note de luth. Le protecteur n'était pas quelqu'un d'assez raffiné pour se permettre d'écouter ce genre de tirade musicale de manière régulière, mais ce spectacle avait quelque chose d'harmonieux. Quelques personnes osaient applaudir, et Sargas en faisait parti.

J’ai voulu goûter un nouveau breuvage. De la bière. J’aime pas. J’ai quand même fini mon verre, le goût n’est pas insupportable, mais je n’aime pas. Quand bien même, faire preuve de politesse dans un lieu inconnu ne me fera pas saigner. Puis, je suis trop fatigué pour inventer quoi que ce soit de désagréable à faire. De plus, ici je parie que je suis plus en danger que dans la forêt, avec tous ces voyageurs, et ivrogne. Les gens dans la salle ne m’ont pas l’air très dangereux, mais plutôt aussi épuisés, voire plus que moi.

Dans le petit brouhaha ambiant qui englobe le lieu, un chant se fait entendre. Le brouhaha cesse un peu pour laisser place à une voix plaisante, je dois l’avouer. Un homme, mais qui sais manier son art, ou plutôt ses arts vu que j’entends aussi un luth.
C’est reposant, ça diminue légèrement la fatigue due à la marche. J’en ai marre, je lâche mes ailes. Les extrémités inférieures se calent au sol, et le poids est réparti sur le sol et mon dos. Moi je suis adossé à la chaise. Donc ça me va. C’est vachement bien de voler, mais parfois ce n’est pas pratique ces extensions. Bon, ça me donne un petit côté imposant sympa quand je les écarte.

Les gens applaudissent. Je les comprends. Si j’étais aimable, j’en ferais de même. Mais trop fatigué.
Attends, je regarde autour de moi. Je regarde mes ailes. Je regarde le barde. Et je balaye de nouveau les lieux du regard. Pourquoi ai-je l’impression d’être observé. Quelques-uns applaudissent, et les autres parlent entre eux, mais personne ne me regarde. Seul le barde regardait son public. Je le fixe un instant, malgré son masque, je fixe les deux trous qui lui servent de vision. Peut-être je le déstabiliserais. Même un court moment.

Je suis curieux. La fatigue ne se fait plus sentir. Si je me lève, j’attire l’attention. Très bien, personne ne me regarde. J’étends mon aile droite jusqu’à la porte, et du bout de celle-ci j’essaie de donner un grand coup dans l’entrée. La porte s’ouvre violemment, et je rabats mon aile le plus vite possible, tout en me levant et faisant une rotation sur moi même afin d’atténuer le vent provoquer par mon repli, pendant que plusieurs hommes ce précipite dehors, à chercher des fauteurs de trouble. La plupart de gens ont sursauté, et maintenant, affalé sur leur table, discute entre eux et commence sans doute à crée une rumeur quelconque.

Parfait, je peux sans attirer l’attention avancer vers ce barde.

-Bien beau poème monsieur. Lui dis-je en m’inclinant très légèrement, et fixant les trous de son masque.-J’ai cru entendre qu’une partie de ton poème faisait référence aux stryges. Ai-je raison ?

HRP:

Wyrm laissa transparaitre un sourire derrière son masque lorsqu’il perçut quelques discrets applaudissements. Imbéciles. La moitié d’entre eux se contentaient de politesse, incapables de percevoir au-delà des conventions dictées par la société. Cette vaste blague était telle que seuls quelques uns, voire aucun de ces misérables, n’avait fait montre de sincérité : ce poème était de ceux que l’on méditait, non ceux desquels on s’en distrayait. Mais au moins il avait pu attirer dans sa toile l’un des papillons. Si l’argenté restait encore en retrait, comme prudent, celui couleur obsidienne avait promptement volé jusqu’à lui…
Encore le luth chantait alors que le doux silence et les applaudissements avaient fait place à des discussions diverses. Le ménestrel n’avait trahi aucune émotion et continuait son œuvre. Ses doigts glissaient sur l’instrument comme sur une amante dont il voudrait tirer une complainte…

« Bien beau poème monsieur. J'ai cru entendre qu'une partie de ton poème faisait référence aux stryges. Ai-je raison ? »

Le ménestrel ne prit la peine de le considérer derrière son masque immaculé, le regard toujours vers la salle, mais répondit dans un murmure mélodieux :

« Vous croyez mal, messire… »

Effronté, il se savait l’être. Mais peu lui importait : ce stryge noir n’irait l’attaquer céans alors qu’encore des regards convergeaient vers le ménestrel. Non, il n’oserait pas… Wyrm enchaina un autre air, plus entrainant que le précédent. Les habitués des mines lui adressèrent un sourire et se mirent à chanter dans leur barbe.

« Je ne chante le beau ni autrui, messire. Je laisse ça aux bardes, aux fous et aux amoureux ; mais je puis être une oreille attentive… N’avez-vous rien à me conter, messire ? »

Ce stryge noir avait l’allure de ceux qui savaient. Tout comme l’autre en armure… Qui des deux lui offrirait quelque plaisir, ce soir ? Car de ceux-là il espérait une information. Rumeur, fait divers, découverte ou simple supposition, sa faim était telle qu’il s’accommoderait de tout…

« Il est certain que vous en tirerez quelque bénéfice, il est entendu… »

Ce disant, il finit sa prestation et reposa son luth contre la chaise.

Après les maigres applaudissements, la salle replongea dans un brouhaha ambiant. Les gens discutaient, buvaient, jouaient. Une ambiance presque plaisante. Sargas se resservit un verre de cidre et regarda en direction de la scène. Le stryge noir s'était approché du musicien et commençait à discuter avec lui.

Hmm ma foi, j'imagine que de crever l’abcès ne peut être que bénéfique..

le protecteur finit son verre et se leva, marchant vers le musicien. Tout en se rapprochant, il attendit que les deux personnes finissent leurs discussion pour enchaîner en direction de l'homme aux cheveux d'argent qui posa son luth contre sa chaise.

- Triste, noir et pesant. Similaire à la vie de quelqu'un possédant un destin inéluctable. C'est les mots qui me viennent à l'esprit à l'écoute de votre poème.

Sargas était malheureusement bien placé pour parler. Son ancienne vie fut si ennuyante, sans aucun intérêt, tout ça pour mourir au combat, seul, dans la neige. Après, ce ne sont pas peut être les émotions que l'homme voulait transmettre, mais après tout, ce ressentit et personnel et ne peut qu'être perçu par soi-même.

L'armure ambulante inclina légèrement la tête en avant pour saluer l'homme au cheveux blanc et le stryge noir. Mais il ne rejetait pas pour autant l'éventualité de sortir Léviathan en cas d'affront de la part de l'homme ailé. Et ce ne sont pas quelques hommes ivres qui iraient l'arrêter de toute manière.

« Il est certain que vous en tirerez quelque bénéfice, il est entendu… »
L’homme à l’air sûr de lui, et serein. Il pose son luth, et le guerrier ce joint à nous.

«- Triste, noir et pesant. Similaire à la vie de quelqu’un possédant un destin inéluctable. C’est les mots qui me viennent à l’esprit à l’écoute de votre poème. »

Je le sentirais presque triste ce guerrier. Pourtant, derrière son armure rien ne laissait sous-entendre cela. Peut-être une histoire qu’il n’aime pas, ou alors une croyance quant au destin. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas envie de le mettre en colère. Ce mec est intimidant. Mais je préfère ne rien laisser paraitre. Pas question de flancher.

-Eh bien, que de joie sur vos visages messieurs.
Je me moque un peu, l’adrénaline me fait faire des choses dangereuses parfois.
-M’enfin, toujours plus prometteur que le reste de cette assemblé.
Je regarde la salle.
-Pour vous décevoir, maitre poète, je n’ai aucune information quelconque sur quoi que ce soit. À part quelques jeux d’enfant peut-être.
Je souris en fixant de nouveau le barde.
Ni d’aumône à faire.

C’est lui qui m’observait, c’est sûr, mais juste pour récolter des informations ? Peut-être, après tout le pouvoir vient du savoir. Essayons d’en apprendre plus également sur ce barde, il m’intrigue. Bien que le guerrier doit avoir plus de choses à dire, je me fiche de son histoire et de ses croyances. Sauf s’il me donne des conseils pour le combat, ou une bonne boutique d’équipement. Là, je ne dirais pas nan.

-Que diriez-vous de ne pas discuter debout ? Personnellement, j’en ai marre, puis ici je ne pourrais pas voler aisément. Donc, m’assoir me parait une bonne solution.
Je m’assois à une table proche, sans les attendre, je veux les presser, et les déstabiliser. Même si je ne vois aucune de leurs émotions. Des gestes, des tics peuvent m’aider à mieux les comprendre.

Ainsi, il avait pu ferrer les deux poissons : parfait. Le ménestrel salua d’un geste discret du visage l’homme vêtu de son armure. Ainsi vu de face, il lui paraissait tout à coup plus imposant –presque inquiétant, sans doute à cause d’une certaine tension dans sa posture, si dans sa voix quelques secondes plus tard, il ne trahit une sorte de… tristesse. Wyrm n’était sûr de rien. Il ne s’agissait là que de simple supposition tout comme le stryge noir semblait homme de peu de foi. Instinct. Ou peut-être préjugé.

« Triste, noir et pesant. Similaire à la vie de quelqu'un possédant un destin inéluctable. C'est les mots qui me viennent à l'esprit à l'écoute de votre poème. »

Sous son masque impassible, le visage de Wyrm révéla son intérêt. Plus que la chauve-souris, il avait en bien des points raison… Aurait-il aperçu dans le poème des similitudes avec son vécu pour ainsi être juste ? Il se contenta d’acquiescer, ne sachant quoi dire, que commenter.

« Eh bien, que de joie sur vos visages messieurs. »

Le ménestrel se fendit d’un rire clair malgré ce qui couvrait sa bouche.

« Excusez l’inexpressivité de mon visage » répondit-il avec humeur mais plus amusé qu’agacé.

Le stryge ne releva son ironie, et poursuivit sur le même ton que tantôt.

« Pour vous décevoir, maitre poète, je n’ai aucune information quelconque sur quoi que ce soit. À part quelques jeux d’enfants peut-être, fit-il alors qu’un sourire s’esquissait sur ses lèvres dures, l'air presque narquois. Ni d’aumône à faire. »

Wyrm était quelque peu décontenancé. Avait-il nourri que trop d’espoir en cette race perdue ?

« Que diriez-vous de ne pas discuter debout ? Personnellement, j’en ai marre, puis ici je ne pourrais pas voler aisément. Donc, m’asseoir me parait une bonne solution. »

Impoli, rustre, illogique, contradictoire, presque paradoxal. Au fur que ce personnage s’exprimait, le ménestrel ne pouvait qu’éprouver une certaine… animosité.

« Je crains que nous ne pourrions nous entendre, messire, lâcha-t-il alors. Je vous prie d’oublier mes propos. »

Le stryge blanc n’était homme dont l’ire s’enflammait rapidement, toutefois, il savait qu’à trop user de sarcasme à son égard, sa patience serait bien vite épuisée. Evidemment, il n’aurait alors recours à la violence mais à des paroles dépourvues de politesse. Et il ne tenait pas à faire preuve de grossièreté sur le lieu de son emploi actuel pour finir banni à vie : sacrifier une source d’informations pour un vulgaire badaud, à d’autres.
Il regarda le stryge noir donner suite à ses paroles en allant prendre place à une table laissée vide. Le ménestrel, en toute logique, ne lui emboita pas le pas. Il lui tourna le dos pour ranger son instrument dans son étui et guetter la réaction de l’homme en armure : allait-il se joindre au stryge noir ou bien rester en sa compagnie ?

« Je vous remercie d’avoir prêté une oreille attentive à son poème, messire. J’avouerai qu’en vous voyant applaudir, quelques doutes m’ont envahi, mais me voilà rassuré. »

Il glissa son instrument dans son dos dénué d’ailes, puis ses yeux allèrent se fixer sur le casque de l’armure, sans ciller, presque insolent.

« Si jamais vous voudriez entendre d’autres poèmes, d’autres récits, n’hésitez pas à me demander au tavernier ce mois-ci, fit-il d’un ton avenant. Je suis également de bonne écoute au cas où vous voudriez partager de vos propres histoires. »

Il attendit ensuite la réponse de l’homme avant d’aller se rafraîchir d’une boisson : la nuit était encore jeune, et sa prestation qu’à son début.

La situation se dégrada peu à peu. L'homme au cheveux blanc, ne voulant pas avoir affaire au stryge noir à cause de son impolitesse et son manque de savoir vivre refusait de le suivre à une table. Tandis que le stryge noir partit s’asseoir, Sargas avait le choix. Devait-il s’asseoir avec le stryge, ou devait-il rester avec le ménestrel ?
Le choix semblait vite fait, surtout pour Sargas, mais avant même de réfléchir plus précisément, le ménestrel interrompit sa pensée.

« Je vous remercie d’avoir prêté une oreille attentive à son poème, messire. J’avouerai qu’en vous voyant applaudir, quelques doutes m’ont envahi, mais me voilà rassuré. »

Sargas ne su pas trop quoi répondre. Il sentait dans la voix du ménestrel une sincère reconnaissance, comme si ses poèmes n'avaient presque jamais été réellement entendu. Mais avant même que le protecteur ouvrit la bouche, l'homme au cheveux blancs continua.

« Si jamais vous voudriez entendre d’autres poèmes, d’autres récits, n’hésitez pas à me demander au tavernier ce mois-ci. Je suis également de bonne écoute au cas où vous voudriez partager de vos propres histoires. »

- Mes propres histoires..

Le protecteur marqua une pause. Ses histoires étaient peut être les plus intéressantes de toute la région. Mais avait-il vraiment envie de les partager ? Sargas respira un coup avant de donner sa réponse. Il jeta un oeil derrière lui et voyait le stryge, seul à la table.

- Pourquoi pas, vous semblez assez sage pour pouvoir les entendre. Je ne pense pas être captivant, mais j'espère au moins vous surprendre sur quelques passages.

Le ménestrel parti en direction de l'aubergiste pour commander une boisson. Sargas sentait quelque chose d'anormal. Il avait le pressentiment que quelque chose était en train de se passer. Cet homme aux cheveux blancs avait quelque chose à cacher. Il semblait trop "raffiné" pour n'être qu'un humain. Pourtant, pas d'oreilles pointues ou d'ailes blanc nacré.. Et ce masque. Il n'était pas là pour rien. Il l'utilisait sûrement pour le "spectacle" mais dans ce cas là il aurait dû l'enlever à la fin de sa prestation.

Sargas posa les yeux sur un homme horrifié. Depuis le début, Sargas réfléchissait en fixant un homme complètement au hasard dans l'auberge. Une fois qu'il se rendait compte qu'il avait mit l'homme en question complètement mal à l'aise, Sargas tourna la tête et partit lui aussi en direction de l'aubergiste et commanda une bouteille de cidre. Peut être se posait-il trop de questions, peut être tout ça n'était pas si important.

Les deux hommes partis en direction de l’aubergiste. Aurais-je perturbé un peu le ménestrel ? Je reste à la table, le regardant. Malgré le léger brouhaha, j’arrive tout de même à entendre leur dire. La salle n’est pas immense.

Ces hommes m’intriguent. Est-ce juste parce qu’il masque leur visage ? Mais pourquoi masque-t-il leur visage ? Qu’on t-il a caché ? Ce n’est pas un style, sinon ils les auraient enlevés pour pouvoir se détendre. Le ménestrel veut des informations. Il compte les utiliser et ne pas être reconnu pour rétribution violente ? Puis, il me parait bien propre, comme s’il n’avait rien fait, l’être parfaitement innocent. Même les humains de mon âge que j’ai croisé n’étaient pas aussi polis.

Je vais être prudent, de plus, si je peux éviter quelconque situation au guerrier, peut-être pourra-t-il me rendre service à l’avenir. On ne sait jamais, vaut mieux se faire des contacts.

Et ce guerrier, il porte sans doute un passé bien triste. Ça s’entendait à son ton. Et de quelle race est-il ? Avec son armure, on ne voit rien. Peut-être est-ce un elfe bien bâti, un humain ? Pas une stryge. Ça aussi ça pique ma curiosité, peut-être est-ce un individu très moche avec des boutons partout à cause de la chaleur sous son armure. Un homme très très poilu ! Bof... J’aime pas l’idée.
Je souris et les regarde un peu sans trop les fixer. Histoire de ne pas voir une arme sortie pointer vers moi. Je les entends, et ça me suffit pour m’indiquer leurs émotions, et leur distance.

Le ménestrel ne broncha pas à la venue de l’armuré. Les deux hommes étaient donc au comptoir, debout à attendre d’être servis. Wyrm était ravi de la situation : il allait pouvoir obtenir quelques informations de ce mystérieux inconnu dont l’histoire promettait de le surprendre, tout en établissant un contact pouvant lui être utile à l’avenir. Lui vêtu de son armure comme lui avec son masque, chacun avait de quoi attiser la curiosité de l’autre. Reste à savoir s’il gagnerait au change !
Il avait gardé son étui de luth dans le dos, afin de rappeler implicitement qu’il était en plein travail. Et donc que toute intéressante que serait leur conversation, il lui faudrait à un moment reprendre du service… surtout que le tavernier ne cessait de lui glisser des regards entendus.

Le cidre et le jus de fruit leur furent servis. Wyrm contempla son verre d’un air chagrin : toute collation durant son service serait évidemment déduit de son salaire, aussi ne pouvait-il se permettre le luxe de prendre de l’alcool. Enfin, il n’en mourra pas. Pas toute de suite.
Là venait un moment fort intéressant, en revanche. Les deux hommes devaient se plier à un exercice particulier dans leur cas : celui de boire…

Qu’allait révéler cet inconnu sous son casque, lui que l’armure intégrale dissimulait jusqu’à la moindre parcelle de peau ?
Et lui, le décevrait-il en ne montrant qu’un banal visage ?

« A votre santé, lança le ménestrel jovialement avant d’ajouter, presque banalement. Au fait, appelez-moi Wyrm. »

Puis il souleva son masque.

Après avoir commandé, Le ménestrel et le protecteur étaient au comptoir devant leur verre. Sargas n'aimait pas trop boire devant "tout le monde". Il préférait boire dans un coin sombre pour éviter que les gens ne voient ne serait-ce un centimètre de peau. Tandis que Wyrm releva son masque pour boire le contenu de son verre, Sargas mit son casque un peu en arrière, dévoilant juste sa bouche pour boire. Sa peau était sombre, grise voire bleue à cause des veines parcourant son visage. La peau d'un mort. Après quelques gorgées, Sargas remit son casque en position, et réajusta le tissu autour de son visage, comme si de rien n'était.

Étrangement, le ménestrel à côté de lui n'avait rien à cacher. Il n'avait pas de cicatrices, pas de brûlures et encore moins de marques désagréables. Peut être c'était-il trompé, ce n'était sûrement qu'un masque de spectacle.

- Bon vu que vous êtes toujours en service, j'imagine que je dois faire vite.

Sargas prit encore une gorgée et compta son histoire.

- Il y a environs 200 ans, j'étais un grand guerrier. "Un chef de bataille" comme on appelait ça à l'époque. Mais durant une expédition, mon équipe et moi avons été prit au piège dans une embuscade. Après avoir tué les 300 stryges noirs qui nous avaient embusqué, je suis mort dans la neige.

Le protecteur marqua encore une pause et après une longue respiration, continua son récit.

- Et il y a quelques mois, je me suis réveillé dans ce qui semblait être mon tombeau, entouré des cadavres de ceux qui m'avaient ressuscité. Ça devait être une secte ou un ordre. Mais je ne sais pas pourquoi on m'a réveillé, donc j'ère de ville en ville, libre de mes actes et de ma conscience. Je rencontre des tas de personnes plus ou moins intéressantes et j'essaye de vivre cette seconde vie comme il se doit.

Sur ses derniers mots, Sargas finit son verre de cidre, attendant une quelconque réaction du ménestrel.

Le guerrier serait un mort-vivant ? J’ai bien entendu ou le brouhaha me joue des tours ? Je me lève et je m’approche des deux hommes en marchant d'un pas posé, et pourtant j'ai une soif de curiosité poussée a ce moment.

-Puis-je vous interrompre un instant ?  Vous dites être mort il y a 200 ans ?

La peur a disparu, je me sens comme un gosse. Soit je vais démonter ses dires, soit si ce qu’il dit est vrai, c’en ai passionnant.

-Excusez-moi, mais vous avez piqué ma curiosité, je ne pouvais m’empêcher de vous écouter. Comment pouvez-vous boire si vous êtes mort ? Et si vous êtes mort il y a 200 ans, comment pouvez-vous marcher ? Vous devriez être faible. Excusez ces questions. Je m’emporte un peu.
-Aubergiste, deux cidres s’il-vous-plait. Maître poète, si vous voulez, vous pouvez reprendre une collation, je prends l’addition.

Il vient de finir son verre que je lui en remets un autre. J’espère qu’il va au moins boire une gorgée, il sera forcé d’enlever son casque, et je pourrais voir sa peau. Si ce qu’il dit est vrai, je trouve la situation bien ironique. Une assemblée qui meurt pour le réanimer, pour atteindre un but qu’il ne connait pas. Ils l’on réveiller pour rien.

Le ménestrel a enlevé son masque. Il ne cache rien apparemment. Enfin, visuellement. Son arme serait plutôt ses mots et non des armes matérielles, alors restons prudents.
Je me place de façon à voir les deux hommes, mes ailes font presque un rideau, venant nous couper du reste de l’auberge pourtant, elles ne sont pas déployées, mais juste droites.  Je pense que les gens derrière ne peuvent pas voir le ménestrel, quant au guerrier, son armure doit dépasser.

-Dites-moi une chose au moins, les trois cents stryges noir. Je prends une légère inspiration, et un ton plus sérieux. Dites-moi qu’ils sont morts pour eux et non pour leur Dieu.

Il était militaire, il devrait savoir pourquoi ce bâtait mes semblables. Je vais regarder ses gestes, écouter sa voix, je pourrais peut-être détecter un mensonge. J’écarte un peu les ailes, je me fiche que mes semblables soient morts il y a 200 ans, mais l’idée de mourir pour un Dieu me répugne. Car après tout, ce n’est qu’une rumeur très développée. Et quand bien même il s’avèrerait qu’il existe, je préfère mourir pour un but qui m’est propre.

Hum... Maintenant que j’y pense, j’ai envie d’y croire à son histoire.

Sans regarder l'homme, Wyrm buvait toutefois ses paroles avec grand intérêt. Au point d'en oublier son propre verre. Ainsi donc les morts-vivants foulaient la terre bénie de Dùralas... Cette histoire était sans nul conteste la plus originale sinon la plus digne d'attention qu'il ait pu entendre ces dernières années : car de la simple existence de cet homme découlait magie noire et nécromancie, expériences, sectes et tout un florilège de choses oubliées ou classées dans l'imaginaire des légendes urbaines... C'était tout simplement excitant.
En entendant un verre frapper le comptoir, le ménestrel reprit ses esprits. Il prit un air songeur, avant de se tourner vers l'objet de sa curiosité.

"Il est certain que vous m'avez... surpris. Messire, serait-il que trop demandé que de m'enquérir de votre nom ?"

Une telle information pouvait lui ouvrir de nouvelles perspectives, si reliée à d'autres et partagées aux bonnes personnes. Dans l'esprit du stryge, les pensées se bousculaient, s'entrechoquaient, se chevauchaient, se liaient. C'était toutefois trop tôt encore. L'information était trop jeune et manquait de certitudes. De preuves.
Et cette peau sombre, racornie comme celle d'un cadavre, qu'il avait pu brièvement apercevoir du coin de l'oeil ? Non, ce n'était suffisant, du moins pour lui. Il jouait sa carrière sur la solidité de ses sources, aussi se devait-il d'aller au-devant des questions qu'on lui soumettrait : et savoir le nom de cet homme était un premier point.

Mais avant que l'intéressé ne puisse répondre, le stryge noir de tantôt s'invita à leur conversation d'une manière plus que cavalière. Le ménestrel ne releva pas cependant. Il se contenta de froncer des sourcils sans mot dire.

"Aubergiste, deux cidres s’il-vous-plait. Maître poète, si vous voulez, vous pouvez reprendre une collation, je prends l’addition.
- Merci, messire, cependant j'ai déjà pris mes dispositions, répondit-il sèchement en faisant sonner son verre sur le comptoir. Gardez donc vos largesses pour autrui qui nécessiterait de votre générosité."

L'importun jouait des ailes pour se donner des airs, peut être les intimider ; Wyrm n'en avait que faire de toute manière, ce n'était pas lui qui éveillerait sa peur, endormie depuis bien longtemps. Aussi se redressa-t-il tout à fait, égalant le stryge noir de hauteur et salua l'armuré avec plus de jovialité.

"Je me dois de vous quitter un instant, messire, mais si vous vient l'envie de converser à nouveau, demandez-moi. J'avouerai vouloir vous écouter plus en détail. Sur ce, je m'en retourne à mon public."

Il avait lâché ce dernier mot avec un brin de rire dans la voix, sachant pertinemment que peu l'écouterait ; qu'importe, toutefois, c'était là un inconvénient du métier. Sa chaise et son estrade regagnées, il entama une ballade solitaire.

Le ménestrel écouta avec attention l'histoire du mort-vivant. Une fois l'histoire conté, il demanda le nom du protecteur.

"Il est certain que vous m'avez... surpris. Messire, serait-il que trop demandé que de m'enquérir de votre nom ?"

- Sargas.. Sargas Dystopia. J'avais bien d'autres surnom à l'époque.. mes camarades m’appelaient "le géant d'acier" et mes ennemis "le démon" ou encore "Le semeur de mélancolie".. Ce sont des surnoms que j'aimerais oublier, si vous me demandez.

A peine avait-il finit son expliquation que le stryge noir s'empressa de poser des questions au protecteur. Le genre de question que Sargas lui même est incapable de répondre. Sargas avait mit ces capacités post-mortem sur le dos de la magie, ou plutôt de la nécromancie. Le sryge se proposa même de payer un verre au ménestrel et au protecteur, mais le ménestrel refusa catégoriquement.

"Aubergiste, deux cidres s’il-vous-plait. Maître poète, si vous voulez, vous pouvez reprendre une collation, je prends l’addition."

"Merci, messire, cependant j'ai déjà pris mes dispositions. Gardez donc vos largesses pour autrui qui nécessiterait de votre générosité."

- Je dois refuser aussi, je viens juste de finir mon verre, je vous remercie de votre générosité.

Au même moment, le ménestrel se redressa et se retourna.

"Je me dois de vous quitter un instant, messire, mais si vous vient l'envie de converser à nouveau, demandez-moi. J'avouerai vouloir vous écouter plus en détail. Sur ce, je m'en retourne à mon public."

Toujours accoudé au comptoir, Sargas tourna la tête vers l'homme au cheveux d'argent et fit un signe de tête, comme pour dire "d'accord". Puis il tourna légèrement la tête en direction du stryge, sans réellement le regarder.

"Dites-moi une chose au moins, les trois cents stryges noir. Dites-moi qu’ils sont morts pour eux et non pour leur Dieu."

- Je ne pense pas que la religion avait une quelconque importance dans cette guerre. La guerre avait éclaté à cause d'un meurtre dans un village entre BaldorHeim et le Lac Fresha. La victime étant humaine, les villageois ont commencé à s'en prendre aux stryges noirs qui n'étaient pas loin et y'a eu un effet boule de neige.. Vengeance, meurtre, raids, mise à sac, génocide et guerre de race. Et bien évidemment, personne ne savait qui avait tué cette fameuse personne. Je faisait partie de l'armée d'or à l'époque, donc forcément, étant militaire à Stellaraë, j'ai été directement enrôlé dans cette guerre.

Sargas marqua une pause. Il regarda le visage du stryge pour voir sa réaction face à cette histoire qui déclencha la grande guerre. Puis, il continua.

- J'imagine que mon histoire peut être dur à croire. Mais à son retour, je vous montrerais peut être quelque chose.

Sargas fit un signe de tête en arrière pour désigner le ménestrel qui avait déjà commencé à jouer pour divertir la sinistre assemblée.

Wyrm partit jouer une mélodie pour l’auberge, je ne sais pas s’il doit vraiment prendre du plaisir pour jouer devant ces gens. Ils ne l’écoutent pas, et applaudissent mécaniquement une fois que la musique disparait. On pourrait ce battre à mort qu’ils n’en auraient rien à faire.

Je me plaçai de fait à pouvoir voir la salle et Sargas, une aile bloquée contre mon dos et le comptoir, l’autre un peu écarté, longeant de moitié le comptoir. L’aubergiste ne voyant plus qu’une moitié de sa salle me demanda de me pousser un peu, ce que je fis volontairement en acquiesçant d’un signe de tête.
Le guerrier me conta le commencement de cette guerre, puis se stoppa un instant. Je fus pris d’un soupir rieur.
-Finalement je ne pense pas que ce soit mieux que de mourir pour un Dieu. Mais je vais tenir ma réflexion ici, après tout, je n’y étais pas.

Sargas parle de nous montrer quelque chose, une fois le ménestrel revenu. Une partie de son corps ? Il ne doit pas être très beau à voir. Une question me vient en tête, certes il avait fini son verre, mais... Peut-il sentir le goût, et, ou va le liquide ? Nan, je n’ai pas envie de savoir cette dernière chose.
Lorsqu’il désigna Wyrm d’un mouvement de tête, je regardai ce dernier, ce qui me provoqua une légère douleur au niveau de l’omoplate la plus proche de mon aile bloquée contre le comptoir.

-Ah ! Saleté ! Désolé, ces ailes ne sont pas pratiques en intérieur.

Apparemment, il a assez confiance pour nous montrer une chose. À moins que ce ne soit un piège, et qu’il nous tue. Alors, j’ai exprimé ma douleur pour le mettre plus en confiance. Peut-être, si c’est un piège, arriverais-je à le surprendre. Je ne suis pas aussi maladroit avec mes ailes, je les maitrise plutôt bien d’ailleurs. Même si j’ai vraiment eu une petite douleur...

-C’est vrai que votre histoire est du moins originale. Mais, vous ne savez vraiment pas pourquoi on vous a réveillé ? Ces cadavres, avaient-ils un emblème, un écusson ? Mais plus important, enfin, pour vous, maintenant que vous êtes de retour, que voulez-vous faire ? Vous n’allez pas errer de ville en ville indéfiniment. Il y a bien quelque chose qui vous réchauffe le cœur, enfin, façons de parler. Désolé...

Wyrm égrainait les notes de luth au gré de la mélodie de ses pensées, sans trop suivre une partition définie. Il avait cette habitude d'improviser lorsqu'il n'avait aucun intérêt à captiver son auditoire -ou comme précédemment, quelques têtes en particulier. Dans ces moments, il jouait pour lui-même. Pour s'aider à penser.
Un soupir franchit ses lèvres, vite étouffé par son masque. Il avait tant à espérer avec ce Sargas ! Mais s'il se montrait disposé à lui partager son histoire, le ménestrel ne voulait pas risquer de le presser de trop avec de la curiosité mal placée. Il lui fallait poser ses questions avec prudence, avancer doucement. Oh. Mais Sargas ne lui avait rien demandé encore. S'était-il tout simplement confié à lui, un inconnu, sans espoir de retour ? Sans guetter une information en échange ?
Il y avait des personnes comme cela, toutefois ils étaient rares : compassion, pitié, argent, il y avait toujours quelque chose à laquelle ils aspiraient. Sargas ferait il exception ?

Wyrm était un brin confus.
Il lui faudrait s'attendre à une demande en retour ne sait-on jamais. Ce pensant, il poursuivit sa prestation.

Le stryge noir continua son interrogatoire à propos de la condition physique de Sargas tandis que Wyrm continua de jouer de son Luth pour toute l'assemblée. Sargas n'avait presque pas le temps de parler sous cette avalanche de questions plus ou moins pertinentes. Après que le stryge ai fait -sans le vouloir- une remarque déplacée, Sargas profita de cette pause pour parler à son tour.

- La secte qui m'a réveillé n'avait aucun signe distinctif, les membres avaient juste une toge à capuche noire et une dague plutôt basique. Et pour ce qui est de mes occupations, j'ai le temps d'y penser, mais pour l'instant, le voyage est ce qui me semble être la meilleure solution pour m'occuper.

Sargas se retourna et regarda le ménestrel. Il ne semblait pas donner beaucoup d’intérêt à son public, il semblait plus en train de réfléchir, comme si ses mains étaient indépendantes de son corps. Le protecteur refit face au comptoir et regarda le stryge noir. Ses ailes étaient assez grandes mais sans plus, Sargas avait vu pire pendant la guerre. Mais celles ci étaient dénué de plumes, et Sargasse rappellait que rares sont ceux qui avaient ce type d'ailes.

- Vos ailes sont bien différentes de celles que j'ai pu voir durant les batailles. Les ailes de "chauves souris" sont-elles plus rare que les ailes de "corbeaux" ? Ou peut être que c'est de famille ? Ou est-ce que c'est un genre de mutation ?

Sargas n'y allait pas par quatre chemins, mais vu que le stryge avait été sans gène à l’assommer de questions, le protecteur fit de même histoire de se venger gentiment.

Me répondra-t-il sans vouloir un retour ? Après tout, il n’a rien demandé à Wyrm. Tandis le ménestrel chante de son instrument, la salle l’écoutant à peine continue son brouhaha, et Sargas me répondit.
Il n’a rien trouvé de mieux que de ce voyage. Bon, moi aussi j’ai envie de voyager, mais à ses dires c’est un grand guerrier qui a déjà combattu, et qui a pas mal de vécu, plus qu’un simple mortel. Bah, il était peut-être confiné dans une base militaire à étudier différentes stratégies, qui sait.

M’enfin, il n’a aucune indication précise confirmant ses dires. Quoique, s’il était très précis, ce serait douteux aussi. Attendons et on verra. Après tout, je saurais tout à l’heure s’il dit vrai ou non.
Il me pose des questions sur mes ailes. Sans doute pour se venger un peu de mes assauts curieux.

-Honnêtement, je n’en ai aucune idée. Je suis né ainsi, et les autres autrement. C’est vrai que je n’ai vu aucun autre stryge noir avec des ailes semblables, mais cela ne m’a jamais posé problème. Au contraire, comme ça, personne ne peut me prendre mes plumes.
Je lui fais un sourire.

Ceci est... À moitié vraie. En réalité, je suis une exception chez les stryges noir. Enfin, ce qu’on me disait. Mon père avait des ailes "normales", mais apparemment, son père avait les mêmes que moi. Ça a dû sauter une génération. Ça doit être un peu comme les cheveux. Certains sont roux, d’autre blond, d’autre brun.
Petit, j’ai vu un autre stryge noir avec les mêmes ailes. Donc leur "exception" n’est pas si exceptionnelle. Ça doit peut-être être semblable aux albinos chez les hommes plutôt que les cheveux.
Car c’est vrai, qu’à part ces deux-là et moi, je ne sais pas qui à de telles ailes.

Je n’ai pas envie de lui dire. Il reste vague, je reste vague. Puis, même s’il ne l’était pas, moi je le resterais. Aucune envie que quelqu’un me connaisse.
Cette pensée et un peu immature... Bof, c’est pas grave.

Je rigole un peu.
-Nous voilà, un guerrier, et un jeune stryge, à ce lancer toute une ribambelle de questions, comme pour s’attaquer l’un l’autre.
D’une voix plus forte, je lance : Qu’on en finisse !
Je vide la moitié restante de mon verre d’une traite, grimace, me retourne, le repose.
-Bah ! J’aime pas ça non plus. Je ne sais pas comment on peut créer autant de boissons différentes, et tout aussi mauvaises.
Sur cette dernière phrase, je me retourne une seconde fois pour faire de nouveau face à la salle, et adresse un sourire à Wyrm.
-Vous pensez qu’il en aura marre quand de ce "publics" ?

Jamais je ne manipulerais quelqu'un, je suis beaucoup trop impulsif, et je m'amuse de beaucoup de choses. J’oublie cette histoire de lui tirer les vers du nez. De toute façon, qu'il dise la vérité ou non, il est là et c'est un fait. De plus, il est sans doute plus fort que moi. Alors, le démasquer et s’attirer sa colère n'est en aucun cas une obligation. Plus tard, si je suis plus fort et si je le recroise peut-être.

Lorsque Wyrm finit de tirer de longues complaintes à son instrument, la soirée s'était depuis longtemps étiolée, se préparant aux premières heures de l'aube. Malgré la longueur de sa prestation, le ménestrel ne montrait aucun signe de fatigue apparent et descendit de son estrade de fortune d'un mouvement leste : il était habitué à dormir peu et le jour. Le propriétaire lui adressa un hochement de tête, avant d'aller chasser les derniers soûlards.
Une fois n'est pas coutume, la soirée s'était déroulée sans accrocs, ou en d'autres termes moins enjolivés, sans qu'une bagarre n'éclate pour quelque raison futile. Chose étant, le stryge n'avait pu profiter d'une nouvelle pause jusque là. Car aussi cruel que ce soit, les rixes de tavernes l'arrangeaient bien. Il gardait sa paye et profitait du luxe d'un peu de repos.

Wyrm rangea le bel instrument dans son étui. Puis il se souvint des deux hommes rencontrés un peu plus tôt. Il balaya la salle du regard. Ils devaient être partis depuis longtemps... Peut-être avaient-ils fini par demander une chambre ou alors regagné une auberge plus recommandable. Ou encore étaient-ils simplement partis vaquer à leurs occupations. Quoiqu'il en soit, il tardait au stryge de les revoir, du moins l'étrange Sargas...
Les pensées échafaudant mille et une hypothèse, le ménestrel regagna sa chambre et s'endormit. Il finirait bien par recroiser leur chemin. Il lui suffirait de patienter.

Ne sachant pas trop quand le ménestrel allait finir son spectacle, Sargas décida d'aller prendre une chambre. Bien qu'il n'ait pas réellement besoin de dormir, Sargas aimait ben profiter d'un bon lit de temps à autre. Une fois la conversation avec le stryge finie, le protecteur demanda une chambre au tavernier et après avoir réglé le montant, il partit s'y reposer.

Une fois seul, Sargas ne prit même pas la peine de retirer son armure ou son casque. Il se contenta juste de se laisser tomber dans le lit, les pieds dépassant du matelas, posés sur la structure en bois.

Sargas ne s'était jamais vraiment posé la question sur qui était cet ordre qui l'avait fait revenir à la vie et pourquoi ils l'avaient fait. Des apprentis nécromanciens n'auraient pas donné leur vie pour ça. Et même si Sargas ne s'y connaissait pas trop en nécromancie, maintenir un mort en vie de cette manière nécessite un grand pouvoir. Peut être qu'il allait devoir s’intéresser à cette histoire dans les jours qui suivent..

Après s'être correctement reposé, Sargas sortit de sa chambre et commanda un copieux petit déjeuner. Mort vivant certes, mais le gout du bacon grillé avec des œufs reste un plaisir. Assis à une table, Sargas se demanda ce qu'était devenus les deux personnages qu'il avait rencontré la veille. Puis, soulevant légèrement son casque pour ne laisser dépasser que sa bouche, Sargas englouti sa fourchette.

L’arme à la main, le stryge ce jeta vers la sortie et lança d’un rire démoniaque "Tu n’as plus rien désormais, la prochaine fois que nous nous croiserons, je te détruirais !"
Il sortit de la bâtisse, tourna la tête afin d’observer son chemin, et son avenir d’un air fier et conquérant lorsqu’il ce heurta violemment contre un mur. Pourtant, il n’y avait rien avant. Les rayons du soleil pénétraient dans le Hall du Manoir, et un soleil cuisant s’abattait sur le visage du jeune stryge deux pas avant. Rekhan regarda le mur plus attentivement, il avait l’air fait de bois, et continuait de se créer au-dessus de sa tête. "Quel est ce maléfice !" Il ce retourna brusquement, afin de défigurer l’hôte de ce lieu, mais rien. La porte qui était pourtant ouverte donnait naissance à de profond ténèbres. L’ambiance se faisait plus sombre, et la température chutait dangereusement. Le stryge regarda autour de lui. Il faisait sombre désormais. Au loin, vers sa gauche, il percevait une lueur bienfaitrice. Il le savait, il savait que cette lumière allait le mener à un lieu familier. Peut-être l’antre du démon, lieu ou ce trame nombreux complot, là ou tout à commencer pour lui.

Il examina de plus près le mur, afin de percevoir quel type de magie est-ce. Je ne perçois rien. C’est froid. Je regarde de nouveau dans la direction de la lueur, lorsque mon ventre me lance une douleur lancinante. Je me plie de douleur, sans lâcher un bruit. Ça passe. Je me relève lentement.

Qu’est-ce que j’ai foutu ? Saleté de rêve ! Dommage que le mur n’était pas que dans mon rêve. Ça fait mal de se prendre un mur en pleine tête en courant. J’espère que personne n’a fait attention au bruit de l’impact.
Je vais aller manger un bout. Heureusement que la fin m’a réveillé. Si maintenant je suis somnambule, je préfère que ça ne sache pas. Et puis pourquoi je suis somnambule ?!

J’arrive dans la salle, après avoir fermé la porte et ouvert les deux rideaux de ma fenêtre, puis je commande une soupe. Avec mon mal de crâne, et le froid, je me sens pas de mâcher quelconque viande durcie par le climat.
À une table non loin, j’aperçus Sargas. Ce guerrier est toujours là. Le ménestrel était trop long, du coup nous sommes parties avant qu’il ne revienne. Du coup, je n’ai pas pût réellement vérifier que ce guerrier soit un non-mort.
Je me lève, avec ma soupe, et viens m’assoir à sa table.

Bonjour, vous avez passé une bonne nuit ?

Aucune agression, aucune pique dans mon ton, ou même mes paroles. Je n’ai pas trop envie de réfléchir pour l’instant. Je vais laisser mon crâne se reposer un peu.

Il ouvrit les paupières. Son regard fixa pendant quelques secondes le plafond d’un uni monotone avant de glisser sur le coté puis de l’autre. Le ménestrel était un voyageur. De ce fait, il était de ces personnes qui trouvent aisément le sommeil mais laisse leur conscience non loin pour aussitôt se réveiller en cas de danger. Enfin il lui était souvent arrivé de s’alarmer d’un rien, toutefois… Seul dans sa chambre, qu’est-ce-qui avait pu le déranger ?
Moins d’une minute lui suffit pour récupérer toutes ses facultés cognitives. Il identifia rapidement la cause de son éveil : sa fenêtre était légèrement ouverte. Wyrm continua de mimer le sommeil malgré ses yeux ouverts car quelqu’un ou quelque chose s’était introduit dans la pièce. La fenêtre avait été fermée par ses soins juste avant qu’il aille se coucher.

Dehors, l’aube avait rangé ses affres pour laisser un timide soleil se lever : le matin était avancé. Sans doute trop pour une tentative de meurtre, se dit le ménestrel assez habitué de ce genre de situation après tout. L’heure du petit déjeuner arrivait à terme. Il resta quelques secondes encore à l’affût…
Une minute passa.
Une autre.
Encore d’autres suivirent.
Et toujours rien.
Wyrm soupira : la fenêtre avait dû être mal fermée et s’ouvrir sous un coup de vent. Il sortit donc de son lit énergiquement malgré le peu de repos –il repiquerait un somme dans la journée- et alla rabattre les volets. Le ciel sans nuage laissait présager une belle matinée et déjà en bas quelques artisans ouvraient leurs échoppes, sortant leurs étals et rabattant les premiers clients. Le grand bâtiment en face l’empêchait de sentir tout à fait la caresse du soleil mais dispensait sur la rue une ombre tranquille. L’air doucement s’emplissait de bonnes odeurs. Un sourire affamé se dessina sur ses lèvres quand soudain il se figea.
Ce bâtiment lui coupait partiellement du soleil mais complètement du vent. Comment les fenêtres auraient-elles pu s’ouvrir en ce cas… ?

L’air de rien, le stryge s’étira. Ses pieds le rapprochaient dans un mouvement naturel de ses armes tandis que ses muscles se détendaient. Et que ses yeux inspectaient innocemment les alentours. Rien. Il était seul mais alors, quel était tout ce manège ?
Le ménestrel n’eut longtemps à patienter : deux puissants coups frappèrent la porte. On devinait sans peine que ce n’était pas la belle brune de l’autre soir. Wyrm laissa échapper un sourire. Avec un raffut pareil, le patron rappliquerait rapidement, inquiet pour sa propriété –plus que son employé en fait. Il rassembla ses affaires en vitesse puis par la fenêtre il s’enfuit.

Le pourquoi du comment lui échappait encore, alors qu’il marchait lestement sur le toit. Mais la taverne s’emplissait de bruits et il devinait que quelques coups agrémenteraient le début de journée.

HRP:

Toujours son assiette rempli de bacon, d’œufs et de fromage en tout genre, Sargas continua son repas. Mais lorsqu'il prit une autre bouchée, quelque chose lui faisait de l'ombre. Une paire d'ailes noire étaient devant l'une des fenêtre de la taverne.

Bonjour, vous avez passé une bonne nuit ?

Le stryge s’assit à la même table que Sargas. Intérieurement, le protecteur soupirait. Le fait qu'il est passé toute sa vie dans un camp militaire ne le dispensait pas des bonnes coutumes, par exemple demander l'autorisation de s’asseoir à une table avant de s'y installer. Mais Sargas ne voulant pas gâcher son repas, il fit l'impasse sur cela.

- Ma foi, oui, j'ai pu me reposer convenablement.

Et Sargas engloutit une autre bouchée. Au même instant, deux hommes pénétrèrent dans la taverne. Encapuchonnés et armes à la ceinture, ce n'était sûrement pas de simples voyageurs. Puis, Sargas vit son reflet dans la vitre. Il était armé et encapuchonné aussi.

J'imagine que je n'ai pas grand chose à dire dans ce cas...

Sargas continuait d'observer ces deux hommes. Ils étaient louches. Au lieu de s'asseoir à une table et de commander à manger, ils se dirigeaient d'un pas décidé, presque pressé vers l'escalier qui mène aux chambres. Peu de temps après, à travers le léger brouhaha, le protecteur entendit des coups sur une porte en bois.

De plus en plus étrange... J'espère que ce n'est pas le ménestrel qui à des prob..

Sa pensée fut coupé par une femme s'exclamant à l’extérieur de la taverne, qu'un homme était en train de se promener sur les toits. Sargas ne mit pas trois heures pour comprendre que quelque chose clochait. Les deux hommes louches, les bruits et l'homme sur les toits.. Il fallait agir. Sargas se leva et sortit dehors pour voir ce qu'il se passait. Sa carrure lui permettait de naviguer sans trop de problème dans la foule et il voyait assez bien vu sa taille.

Ses craintes étaient réelles. C'était bien le ménestrel qui parcourait les toits de la ville. Les deux hommes louches sortirent aussi de la taverne et sans prévenir, ils sortirent leurs arcs et commençaient à bander chacun une flèche en direction du ménestrel. La réaction de Sargas fut instantané. Il donne un gros coup de pied à celui qui était proche de lui, qui tomba et qui emporta l'autre mécréant avec lui. Les flèches partirent dans la pierre, se brisant sur le coup.

- S.. Salopard ! Tu vas payer !

Les deux détrousseurs se relevèrent et sortirent chacun une épée et une dague. Ce genre de geste est assez révélateur pour éloigner la foule de plusieurs mètres qui préfère éviter de se prendre un coup. Sargas quand à lui, ne sortit pas son arme.

- Vous n'êtes pas ambidextre. Et votre position de combat est minable. Vous jouer seulement sur la peur avec vos deux armes rouillées. Je n'ai même pas besoin de mon arme pour vous supprimer.

- Crève enfoiré !

Un si beau matin qui commençait.. quand je pense que je n'ai même pas fini mon assiette...

Les joueurs ont l'initiative !

Vitesse joueurs : 425

Sargas : 920
Vitesse: 217
Dégâts: 223

Wyrm : 145
Vitesse: 110
Dégâts: 30

Rekhan : 120
Vitesse: 98
Dégâts: 35

Vitesse ennemis : 300

Homme louche A : 300
Vitesse : 150
Dégâts : 65

Homme louche B : 300
Vitesse : 150
Dégâts : 65