Raté pour la description, Fëanor s'est fait avoir avec sa manière étrange de marcher. Il cherche une excuse rapidement, espérant qu'elle ne s'attarde pas sur l'endroit incriminé.

"Non, non, juste le sol est froid, mais ça va."

Quelle excuse pathétique avec tout ce qu'ils ont traversé jusque-là, mais il n'a pas trouvé mieux avant d'arriver devant les paillasses ou il s'installe le plus vite possible sans soulever un brouillard de poussière. Il lui rend bien entendu le sourire qu'elle lui fait, aimant tellement ce visage si agréable qui fait battre son cœur plus vite que la normale.

"C'est une merveilleuse idée, quelques jours nous feront le plus grand bien."

Naturellement, elle réfute l'idée de devenir trappeur, après avoir pris quelques instants de réflexion, et acceptée, mais uniquement pour l'urgence. De toute façon, en la regardant, il se doute qu'elle n'est pas faite pour cette vie. Elle doit s'épanouir, elle est faite pour qu'on la regarde, et être entourée, c'est évident. Il est impossible pour Fëanor de la garder pour lui tout seul, c'est égoïste, et même s'il s'en moque, il ne veut pas la faire souffrir, ni la voir ainsi. Quand elle aura vaincu ses appréhensions à l'encontre des humains, Ellÿra pourra découvrir beaucoup de choses. Il répond laconiquement, avec une pointe de déception dans la voix tout en essayant de le dissimuler.

"Temporairement oui, bien entendu, juste pour avoir le minimum."

Presque aussi vite que son moral est descendu, il remonte quand les yeux verts de sa partenaire s'illuminent comme à chaque fois qu'elle parle des dragons. Il sourit donc en retour, contaminé par sa bonne humeur en l'écoutant parler une énième fois de cette lubie qui la rend si rayonnante et pleine de joie de vivre.

Sa compagne se blottit soudain contre lui, le paralysant un instant, ne sachant pas trop quoi faire dans l'immédiat, tellement surpris par ce geste alors que d'habitude elle évite le contact, de crainte de ses réactions assez fortes. Ce n'est pas forcément le bon moment non plus vu son état, mais au final tout est bon à prendre. Chaque contact est un moment d'intense joie pour l'elfe aux yeux bleus qui compte bien en profiter. D'autant que les mots qu'elle prononce résonnent tellement bien à ses oreilles, l'entendant parler du lien qui s'est forgé entre eux si rapidement, peut être trop pour la belle.

Délivré de sa maladresse, temporairement sans doute, et pris d'un élan que la jeunesse lui impose, au détriment de ses réflexions, il passe son bras libre (l'autre étant sous son corps puisqu'il est allongé sur le côté) autour de la douce Ellÿra, la serrant encore plus tout contre son corps torse-nu. Si proche, La tête de sa compagne sur son épaule, il peut chuchoter tout contre son oreille.

"Tu sais bien que quoi que tu me demandes, je le ferais. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi gentil et attentionnée que toi Ellÿra. De plus, je ne pense pas avoir le vertige" ajoute t'il en rigolant "Je serais donc derrière toi à me tenir pendant que tu dirigeras ton dragon là où tu le souhaites."

Une belle déclaration qu'il fait là, dans la même veine de la fois où Fëanor a dit à sa partenaire qu'il serait à ses côtés pour toujours.

"Je ne trouve pas que ce soit étrange puisque je ressens la même chose. Il y a des choses qui nous dépassent, et même si le temps depuis notre rencontre est court, nous avons déjà traversé plusieurs épreuves difficiles, les surmontant l'un grâce à l'autre. Il est donc normal qu'une relation particulière se soit tissée entre nous, nous liant l'un à l'autre, ne le penses tu pas ? Je me sens tellement bien quand je suis avec toi, comme si plus rien d'autre ne comptait."

Restera t'elle dans ses bras ? Il le souhaite, mais il sait aussi les soucis qui sont les siens. Peut-être que le lien dont l'elfe vient de parler permet de surpasser ses appréhensions, et qu'Ellÿra se sente si bien avec lui qu'elle parvient à franchir ses craintes.

"Je ne sais pas où cela se trouve exactement, mais je sais que la base des dragonniers se situe dans cette région. Souhaites tu que nous essayons de la trouver pendant notre voyage ?"

La question est sans doute ridicule, la réponse coulant sous le sens d'après Fëanor. Il se dit aussi qu'en parlant de voler à ses côtés, elle ne pensait peut-être pas sur le même dragon, alors il reprend, pour tâter la vérité.

"Et peut-être que j'aurais aussi un dragon pour voler à côté de toi. Préfères-tu que je sois à côté ou avec toi sur le tien ?"

Fëanor caresse doucement le dos de sa partenaire tandis qu'il lui pose cette question, ne souhaitant absolument pas rompre le contact qu'ils ont.