Depuis son enfance, l'Orc avait été bercé par les récits de ses ancêtres, comment ils étaient parvenus à transformer quelques chasseurs équipés de tente en véritable campement. Il avait entendu comment son père et nombre des siens avaient été en mesure de faire front commun durant la Guerre des Clans, pour ensuite rebâtir ce qui avait été détruit ou volé durant le conflit.
Lorsqu'on lui avait demandé de traquer des voleurs de bétail et de retrouver les bêtes disparues, Dranosh n'avait pas hésité, accompagné de Fork il avait traversé la mer de dunes, rencontré des amis, récupérer le bétail puis continuer sa traque jusqu'à la capitale pour en terminer une bonne fois pour toute avec les voleurs, mais tout ne c'était pas déroulé comme prévu...

La ville lui avait tout pris, sa vie, son ami de toujours... c'est un moins que rien et non un fier Orc qu'on échangea à un marchand du sud contre quelques pièces d'or. Le vieux marchand, bien que la peau tannée par le soleil et marquée par le temps semblait être animée d'une profonde sagesse.

"Je t'ai sauvé, sorti de ce cachot sombre et puant, maintenant c'est à toi de m'aider."

Au fond de cette cellule lugubre, Dranosh avait senti sa fin venir, il s'était vu mourir ici, seul et loin de son peuple. Pour l'Orc, rendre service en retour était une chose presque "normale", après tout sans l'aide du vieillard, jamais il n'aurait pu revoir la lumière du soleil.
C'est alors que la possible sagesse de l'homme se mua en un mensonge aux formes immondes et grotesques. Plus qu’une simple aide, Dranosh avait été rabaissé au rang de pantin tout juste bon à se battre pour les autres.
Avec ses connaissances limitées sur la langue commune et le monde des Hommes, le peau-verte ne comprenait pas ce qui lui avait été demandé, ni pourquoi il devait le faire. Pourquoi briser le crâne de quelqu'un qui ne lui avait jamais fait de mal ? Car oui, il ne s'agissait pas uniquement de duel dont l'objectif était de prouver sa force et sa valeur comme il était possible d'en voir au sein de sa tribu. Là, l'objectif était tout simplement de tuer son adversaire, plus la mort était donnée de manière brutale, plus les spectateurs semblaient heureux d’y assister.

Les jours s'écoulèrent ainsi, puis des semaines et enfin des mois... Après sa longue période d'entraînement et les combats, l'Orc avait finalement totalement perdu le fil du temps, peut-être était-ce à cause des coups qu'il avait pris sur la tête ou, car il avait dû mettre son esprit et ses valeurs de côtés afin de survivre. Du plus profond de son être, il espérait un jour avoir la chance de s’échapper, profiter d’un quelconque évènement pour enfin se libérer de cette situation qui l’empêchait de retrouver les siens. Dranosh imaginait sans mal qu’on l’avait déjà oublié, depuis combien de temps était-il parti ? Depuis combien de temps n’avait-il pas pu transmettre des nouvelles le concernant ? Tant de questions auxquelles il n’était pas en mesure de répondre. L’espoir lui permit de tenir, jour après jour, attendant que l’impossible se produise… mais rien n’arriva.


L’air marin, Dranosh n’avait jamais été à l’aise avec l’idée de voguer sur les flots. Cette étendue d’eau était tout aussi indomptable que l’était la mer des Dunes, cependant, lui connaissait le désert comme sa poche, alors que la Mer… L’Orc avait été invité à voyager en cale, après tout il avait tout juste la même valeur que du bétail, et le bétail ne faisait pas le voyage sur le pont. Pour s’assurer de sa coopération totale, on l’avait fait attaché à la coque pour s’assurer qu’il ne tenterait rien. En vérité, la chaine était si petite qu’il aurait été capable de la briser en forçant dessus, mais à quoi bon ? Au mieux il parviendrait à neutraliser l’ensemble de l’équipage, et pour quoi faire ? Se retrouver tout seul sur un bateau sans avoir la moindre compétence en navigation… L’idée était loin d’être bonne, même pour lui. Ce n’est qu’après plusieurs de navigation que des cris alertèrent l’Orc qui somnolait, toujours suspendu à ses fers. Quelque chose sembla percuter le navire, puis il sentit la structure trembler et ralentir. Qu’importe ce qu’il pouvait se passer dehors, peut-être était-ce là l’espoir qu’il attendait

depuis si longtemps. Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que des voix ne se fassent entendre. Dranosh posa un pied contre la structure du navire, puis il poussa suffisamment fort dessus pour casser l’attache de ses liens, il reproduisit l’action pour libérer sa deuxième main. Malgré la présence des fers autour de ses poignets, il pouvait à nouveau bouger normalement, il se redressa, puis enroula le morceau de chaînes restant autour de ses avant-bras, ainsi il pourrait se protéger des coups et en donner. L’Orc progressa le long de la cale jusqu’à atteindre l’accès au pont supérieur et à l’air libre. Étant dans la pénombre depuis plusieurs heures, le peau-verte fut éboulis quand quelqu’un ouvrit la trappe que la lumière du soleil lui éclaira le visage. L’homme poussa un cri de peur, ou peut-être de colère et essaya de repousser l’Orc en arrière. Dranosh dont la vision s’adapta rapidement attrapa l’individu par le cou et le jeta en arrière, si bien que l’homme vola par-dessus les quelques marches qu’il avait descendues et retomba lourdement sur le pont du navire.

Dranosh monta les quelques marches et se retrouva alors à l’air libre, son regard se posa sur les multiples individus armés, un autre bateau semblait les avoir rejoints. Cependant, l’Orc ne s’attendait à beaucoup de choses, mais certainement pas à faire face à l’un de ses congénères, bien qu’il ne fût aucunement en mesure d’identifier une quelconque tribu. L’homme qui l’avait attaché dans la cale était présent lui aussi sur le pont, son regard se posa sur l’Orc qu’il avait lui-même conduit à l’intérieur du navire pour s’assurer une traversée tranquille.

- Ta place est en cale escla…

Deux pas suffirent à Dranosh pour se tenir à côté de son geôlier, ne pouvait se contenir, il attrapa l’individu par les épaules, lui asséna un coup de tête si mémorable que le bruit du choc fendit les airs. Son acte accompli, jeta le sale type à la baille.

Dranosh avait agi avec précipitation, sans vraiment se soucier de ce qu’il pouvait se passer sur le bateau. Il avait réagit avec brutalité, guidé par sa colère et son envie de se venger de cette humiliation qu'il n'avait que trop long subit en courbant l'échine. Ce n'est qu'une fois l'homme à la mer, qu'il réalisa la portée de son acte, Dranosh pivota lentement pour faire face aux deux équipages, garder un oeil sur chacun d'eux était essentiel. Bien qu’il n’en connaissait pas la raison, les deux groupes semblaient sur le qui-vive, et cela ne semblait pas vraiment lié au fait d'avoir balancer quelqu'un par dessus le bastingage.

L’ordre de passer à l’attaque fut donné et les deux groupes commencèrent à s’affronter. Le peau-verte recula pour éviter la mêlée principale, même s’il n’avait pas besoin d’arme pour se battre efficacement, il ne souhaitait pas prendre un coup de sabre ni même se retrouver prisonnier d’un autre équipage. Dranosh grimpa quelques marches et monta sur une plateforme surélevée à l’arrive du navire, sans existait-il un mot précis pour désigner cet endroit, mais il ne le connaissait pas. Un marin lui barra la route et tenta de le frapper avec son arme. Le peau-verte releva aussitôt son bras et la lame tinta contre la chaîne enroulée à son avant-bras. Dranosh profita que son assaillant perdre l’équilibre pour le saisir par les épaules et le jeter contre le bastingage. Le bois de couleur sombre craqua sous l’impact, mais ne céda pas, l’homme s’effondra dans un râle de douleur.

Un autre adversaire se présenta à l’Orc qui laissa se dérouler une partie de ses liens pour attaquer à distance. La chaîne siffla dans les airs et percuta l’homme au visage, le coup lacéra la joue du malheureux tout en le privant de quelques dents. Le marin chuta par-dessus bord en laissant tomber sur arme sur le pont du navire. Malgré cela, Dranosh ne se jeta pas sur l’arme qu’il trouva moins pratique et trop petite par rapport à son gabarit.
Depuis sa position, l’héritier Gronarah put voir son congénère se frayer un chemin dans la mêlée, le deuxième peau-verte était lui aussi un bon combattant et il ne lui faudrait pas longtemps pour atteindre l’autre côté du navire. Du coin de l’œil, Dranosh aperçut un marin armé d’une arbalète, celui-ci s’apprêtait à tirer son projectile. Le peau-verte saisit une lanterne éteinte, ajusta sa visée et jeta aussi fort qu’il le put. La lanterne traversa les airs et s’écrasa sur la tête du tireur, celui-là lâcha son arme et le carreau se logea dans le bois du pont.

Trop occupé par ce qu’il se passait sous ses yeux, l’Orc n’avait pas entendu ni vu son dernier adversaire. L’homme au visage sévère et de taille plutôt imposante s’avança dans son dos, et passa une corde autour du cou du peau-verte dans l’espoir de l’étrangler. Dranosh tenta de saisir son agresseur, mais il manquait de souplesse et ses muscles étaient encore endoloris par la captivité dont il fut victime. Un coup de coude parvint tout de même à toucher sa cible, l’homme souffla bruyamment, mais ne lâcha pas sa prise pour autant. Commençant à manquer d’air, Dranosh s’arc-bouta puis sauta pour se laisser tomber sur le dos. La chute de l’Orc fut amortie par le corps du gaillard. À bout de souffle, il se laissa rouler sur le côté, puis il envoya son poing droit dans le visage du marin qui avait tenté de l’étouffer. Dranosh se redressa alors, faisait alors face à l’autre représentant de son espace.

Un énième fit son apparition sur la gauche de l'Orc. Malgré toute sa volonté, il n'aurait pas été capable d'agir suffisamment vite pour empêcher son adversaire de l'atteindre. C'était avec appréhension que Dranosh s'attendait à encaisser pour ensuite mieux répliquer, mais le coup n'arriva pas. Le marin, la mine tordue par la douleur s'écroula lourdement sur le sol, une arme de petite taille plantée dans son torse ridiculement menu. Aucun doute n'était possible concernant l'auteur du jet, Dranosh hocha la tête en guise de remerciement et enroula lentement ses liens autour de ses avant-bras. À la question de son congénère, le peau-verte présenta ses poignets en guise d'illustration à sa réponse. La marque des fers était nette, sa peau suffisamment entaillée par les frottements pour en devenir douloureux, ses vêtements étaient en piteux état et sa peau était parcouru de cicatrice dont la majorité semblait récente.

- Prisonnier...

Les combats, la maltraitance, tout ce qu'il avait dû supporter... ces choses qu'il ne pourrait jamais oublier et qu'il ne devait pas oublier. Au fond de lui l'Orc ne savait pas s'il fallait tout narrer, pour en arriver là il avait tué, tuer des innocents. Devoir faire ses choses avaient profondément affecté le peau-verte, allant même jusqu'à le hanté durant les courts instants de sommeil. Bien que fort, son mental avait pris un sacré coup et il lui faudrait patienter des années avant d'être capable de tourner la page. Dranosh maîtrisait mieux la langue commune, à cause de l'existence qu'il avait mené, bien sûr il n'était pas encore capable de s'exprimer parfaitement, mais il avait appris. Lui non plus n'aurait jamais pensé croiser un représentant de son espèce en mer, d'ailleurs lui-même n'avait pas imaginé une seule seconde se retrouver un jour sur les flots.

- Dranosh Gronarah. Pas sembler te reconnaître. L'eau pas mon domaine, peaux-vertes peu en mer.

La mer semblait cependant être bien le domaine de quelqu'un ici. Dranosh faisait son possible pour cacher son manque d'équilibre sur le pont du navire. Même si l'eau autour d'eux semblait calme, le bateau était faiblement ballotté. Même très faible, ce ballottement était perturbant pour l'Orc qui avait passé sa vie sur la terre ferme, une terre qui n'avait pas pour habitude de se mouvoir sous ses pieds. Dranosh pivota sur lui-même et contempla l'eau qui semblait s'étendre à perte de vue. L'Orc savait que quelque part, loin d'ici, son peuple continuait de vivre près de l'Oasis, des frères et des  sœurs qui sans doute le croire mort. Le rang de son interlocuteur devait être important, suffisamment pour diriger plusieurs des dizaines de personnes.  Dranosh tenta de remettre de l'ordre dans ses souvenirs, lui aussi un jour avait été chef, mais c'était il y a longtemps, et maintenant il n'avait plus rien d'un chef.

- Toi commander ? Chef sur l'eau ?

L'Orc n'avait aucune idée de ce que pouvait signifier le mot pirate, encore moins piraterie, c'était tout simplement des mots qu'il n'avait jamais entendus et qu'il n'était pas capable d'associer à une attitude ou à des actions précises. Et de toute manière jusqu'alors l'équipage qui venait de lui "sauver" la vie, ne semblait pas plus cruel que celui qui l'avait attaché dans la cale du navire. Pour lui il n'y avait pas de pirate, pas de capitaine, juste un congénère qui semblait être arrivé au bon moment, c'était l'opportunité qu'il avait attendue durant de longs mois, elle était là à présent, à porter.

Son congénère s'adressait à lui sur un ton cordial, malgré cela, Dranosh restait quelque peu méfiant. Les Gronarah et les Moral'Ban n'avaient jamais eux à souffrir de conflit sur la terre ferme, mais ici, loin des tribus, la situation pouvait en être différente. Le Gronarah connaissait nombre de peau-vertes qui au cours de leur vie avaient fait le choix de vivre loin de leur clan, parfois, l'Orc en question continuait de suivre les valeurs de sa Tribu, et parfois non. De quel groupe faisait partie ce "Kalevala" dont le nom n'inspirait pas vraiment la confiance ? Difficile pour Dranosh de se faire une idée aussi rapidement. Le peau-verte se présentait comme le chef, un "capitaine pirate" si l'on reprenait ses mots, cependant Dranosh n'avait aucune idée de ce que là pouvait signifier. Pour lui le terme devait avoir un lien avec le fait de vivre sur les eaux, et de s'y battre, d'une certaine manière son congénère était peut-être un équivalent à son rang, mais sur les flots indomptables.

Malgré les mois de captivité, les souvenirs de sa capture ne l'avaient pas quitté. Il se souvenait de cette injustice, cette façon d'être traités... même au sein de son clan, personne n'aurait traité un ennemi avec si peu de respect. Il se souvenait de cette femme dotée d'ailes majestueuses, mais dont l'esprit était étriqué, l'envie de lui rompre le cou traversa son esprit. Alors qu'il sentait la colère tendre ses muscles, il se ravisa, feignant d'être calme même si la chose n'avait rien de simple.

- Ville des hommes, grande cité, là-bas j'ai été prisonnier. Moi tuer voleur, et... Fer.

La possibilité de revoir la Terre lui insuffla un nouvel espoir, peut-être était-ce là une nouvelle occasion à saisir pour tenter de rentrer chez lui. Retrouver les siens, retrouver son clan qu'il avait quitté depuis bien longtemps.

- Revoir la Terre, ma Terre, les miens... ça être doux rêve.

Suite à l'interruption d'un des hommes d'équipage, Dranosh releva la tête et jeta un coup d'œil aux prisonniers. Ils étaient à genou et alignés en rang de manière à pouvoir les surveiller facilement. Le peau-verte n'avait pas son avis à donner concernant la traîtresse des prisonniers, avant il se serait sans doute interposé à ce qu'ils soient traités comme ça, préférant sans doute proposer une mort honorable à une vie de servitude. Cependant, lui n'avait pas eu le choix. Il reconnaissait le visage de certains survivants, ceux qui l'insultaient ou crachaient dans son dos lorsqu'il passait devant eux.

- Ishtar toujours besoin combattant frais.

Autant dire qu'il savait de quoi il parlait. L'Orc était enclin à suivre son congénère pirate sur son navire.

- Ville des hommes, grande cité, là-bas j'ai été prisonnier. Moi tuer voleur, et... Fer.

Son congénère semblait être un perdu dans le fil d'informations apportées par Garzvorgh mais il répondait correctement. En même temps, ce Dranosh n'était clairement pas du coin, et n'était pas venu ici de son plein gré. Le Kalevala avait tenté de répondre à son interlocuteur, mais la conversation avait dû être interrompue au moment où son second l'avait interpellé.

[i]Ils rembarquèrent donc sur le navire pirate au pavillon noir, et laissèrent les hommes de main s'occuper de placer les hommes à la cale. Enfin, le peau-verte se retourna auprès de son interlocuteur, lui proposant d'un geste de la main de se rendre sur le pont.

- Tu m'as parlé d'une grande cité humaine, c'est de Stellaraë dont il s'agit, la ville du désert ? Ce serait logique quant à nos origines. C'est là-bas que tu as été capturé ? L'on pourra te ramener sur la terre ferme pour que tu puisses reprendre le chemin de la maison.

L'Orc jeta un coup d'oeil aux prisonniers qui montaient sur le bateau avant d'être redirigé vers les cales. Ils étaient désormais pieds et poings liés, l'arroseur arrosé. Parfaite métaphore pour ceux qui voguent sur l'eau.

- Et effectivement, comme tu l'as dit, le Dépotoir, l'arène ishtarienne, est particulièrement friande de nouvelles recrues. Tant pis, la traite de prisonniers n'est pas mon passe-temps favoris, mais lorsque l'on ne respecte pas les règles régies par l'Ombre des côtes, on en paye le prix fort.

Puis le voleur arrêta d'un geste du bras un moussaillon qui passait non loin des deux peaux-vertes. Ce dernier, un humain petit et pâlot s'arrêta en relevant rapidement sa figure constellée de tâches de rousseur en direction de son supérieur. Il n'était pas apeuré, mais toujours intimidé lorsque le Kalevala le hélait.

- Wilsön, reste-là un instant, je te prie.

Puis, regardant à nouveau le membre des Gronarah.

- Dranosh, tu as faim peut-être, depuis ton périple ? Nous avons des fruits, du poisson, de la boisson... A moins que tu aies le mal de mer ?

L'ordre donné à Wilsön allait dépendre de la réponse du nouveau venu : il devrait soit aller chercher des victuailles, soit continuer à faire son travail.

L’Orc ne connaissait pas exactement le nom de la cité dans laquelle il avait été capturé, il savait qu’il s’agissait d’une ville très importante dont les proportions dépassaient tout ce qu’il avait pu connaître jusqu’alors. Cependant, à l’oreille, la prononciation du nom de la cité humaine ressemblait à ce qu’il avait pu entendre sur place à l’époque de sa capture, cela n’était pas une coïncidence.

- Là-bas oui… Maison semblait loin à présent.

Dranosh avait une certaine difficulté à comprendre les rouages de la traite de prisonnier. Bien sûr lui et les siens avaient déjà capturé des adversaires après différents conflits, mais jamais dans l’objectif de les revendre pour en tirer une certaine somme. Généralement le prisonnier avait surtout un rôle dissuasif, les Gronarah avaient pour habitude d’accrocher les prisonniers à des poteaux, puis de les laisser sécher au soleil. Ce destin funeste était réservé aux membres d’une tribu rivale ou à tout type de personne ayant causé beaucoup de tort à la tribu. Malgré une grande tolérance envers les étrangers et une attitude passive ou pacifiste, sous-estimer leur sens impartial de la justice était une grave erreur.

À peine la nourriture fut-elle évoquée qu’une crampe traversa l’estomac du peau-verte. Bien sûr il avait pu manger durant sa captivité, malgré tout il devait combattre et pour bien combattre il fallait le ventre plein. Il avait souvent eu droit à du pain sec, et des bols d’une mixture pas vraiment fameuse que les gens appelaient “gruau”, le plat n’avait rien de très succulent, mais il avait au moins le mérite de tenir au ventre. Les fruits et la boisson l'intéressaient particulièrement, pour le poisson c’était moins le cas, bien qu’il fut possible de pêcher des poissons au tout début de l’arrivée du clan à l’Oasis, ce n’était maintenant plus le cas et cela depuis longtemps.

- Fruits et Grog ? Ça être bon.

Rien que l’idée de pouvoir savourer autre chose qu’un morceau de pain lui redonna une lueur d’espoir, peut-être que sa chance avait tourné après tout. Malgré le fait d’être originaire du même peuple, la différence de clan et de mode de vie empêchait pour le moment Dranosh de savourer pleinement cette rencontre, une question lui brûla cependant un peu trop les lèvres.

- Comment toi finir chef ici ? Tribu si loin.

La question avait tout compte fait son importance, il n’y avait pas beaucoup d’Orc en même, malgré le fait que deux représentants de l’espèce se trouvaient sur le même bâtiment.

Dranosh écouta avec attention les propos de son congénère, intérieurement il se demandait s’il aurait été capable de s’en sortir aussi bien avec une histoire similaire. Diriger un groupe de chasseurs, mener l’assaut sur une tribu adversaire, ça, c’était parfaitement dans ses cordes, manœuvrer cet énorme bout de bois sur l’eau par contre…
Pour l’Orc il fallait sûrement avoir la mer dans le sang pour arriver à ce genre de chose, ce n’était certainement pas à la portée du premier venu, sans parler de tout ce qui concernat la navigation en haute mer et la cartographie de manière générale -des sciences dont il ignorait l'existence-. Dranosh était un bon chasseur et un combattant redoutable, mais un bateau… Tout cela dépassait largement ses humbles compétences, heureusement le destin semblait avoir mis des personnes compétentes sur sa route.

Le plateau de nourriture était plus appétissant et cela changeait tellement du pain rassis que Dranosh se pensait largement capable de tout engloutir, bien qu’après il faudrait plusieurs buffles pour le faire rouler sur le pont du navire.

- Faction ? Ça être comme tribu ?

Bien que l’Orc ne connaissait pas le sens du mot “faction”, il en devinait vaguement le sens au vu de la formulation de la phrase. Les dattes furent les premiers fruits que Dranosh reconnut, un mets savoureux qui pouvait parfois avoir une grande valeur. Imitant son interlocuteur, il en saisit une entre deux doigts avant de la déguster. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas mangé quelque chose d’aussi bon, il eut presque l’impression de revivre. Petit à petit le navire s’éloigna de celui laissé à l’abandon, Dranosh se demandait ce qu’il adviendrait de cette masse de bois à l’avenir, il devait encore être possible de s’en servir, bien qu’il allait falloir se débarrasser des corps et nettoyer le sang incrusté dans le bois du pont principal. Le navire se déplaça lentement, il ballottait au lent rythme des vagues qui venaient s’écraser contre la coque, du moins c’est ce que pensait le Gronarah.

- Beaucoup d’esclaves sur la mer ? Bateau souvent passer par ici ?

L’Orc se doutait que le navire sur lequel il avait embarqué ne devait pas être le seul du coin à transporter des esclaves, il se demandait si cela était courant d’en croiser ou non. Il ne devait pas être le seul à avoir été forcé de voyager en cale et attaché comme une vulgaire bête de foire. Peut-être même que d’autres peaux-vertes avaient connu un sort identique… Dranosh se frotta la tempe est repensa malgré lui à quelques disparitions dont avait été victime son Clan, comme d’autres d’ailleurs, parfois certains Orcs solitaires partant pour la capitale ne revenaient tout simplement pas, on les croyait morts ou tout simplement partis vivre leur vie loin de la tribu. C’était sûrement ce que devaient penser ses congénères le concernant, il était parti depuis si longtemps qu’il était légitime de le penser mort.
Sa faible connaissance de la mer poussait l’Orc à être curieux, il aurait aimé poser toutes sortes de questions, mais manquait de vocabulaire pour parvenir à ses fins. Un pas après l’autre, Dranosh s’approcha du bastingage et regarda l’étendu bleutée. Tout ce qu’il avait sous les yeux semblait aussi calme que le désert qu’il connaissait tant, et comme le désert, cela n’était qu’une façade. Alors qu’il allait faire volte-face, l’Orc eut la sensation d’apercevoir quelque chose dans l’eau, une forme sombre glissant sous les vagues. Il se pencha un peu plus pour mieux observer, mais l'ombre sous-marine avait disparu. Le Gronarah n’était pas fou, ce n’était pas le soleil qui lui tapait trop sur la caboche, il avait bien vu quelque chose, même s’il ne pouvait pas dire quoi.

- Comme désert, mer abriter créature ? Grosse créature ?

Il était certain que l’ombre mesurait plusieurs toises.

L'Isonade a l'inititative T1, les joueurs l'auront à partir du T2.

Vitesse du groupe : 1826

Dranosh : 2245
Vitesse : 229
Dégâts : 1509
Bonus : Aura du berserker : les dégâts augmentent de 50% (755) en cas d'E.C.
Kama : CC augmentés de 25%.

Garzvorgh dit "Kalevala" : 3212
Aura : 200
Vitesse : 1597
Dégâts : 1660
Bonus : Voleur : reçoit le double d'or en fin de combat normal.
Boussole d'exploration : +25% de vitalité en cas de CC (803)
Pickpocket : A chaque Coup Critique, le voleur vole et absorbe 20% de la vitalité du plus puissant adversaire encore vivant.
Trident abyssal : +10% de dégâts en cas de RP dans les mers et océans)
Menpō (500 ; v+200. Aqua-respirateur parfait : Les malus de terrains aquatiques sont transformés en bonus)
Björgh :

Spoiler:

Ennemi !

Isonade : 2000
Vitesse : 400
Dégâts : 800
Bonus : Caché sous les vagues : L'Isonade a la priorité sur le début du combat (même devant la spécialisation Vigueur). L'adversaire touché par cette première attaque voit sa vitesse et ses dégâts réduits de moitié. [Imblocable]
Avis de tempête : Aux tours 3/6/9/..., l'Isonade n'est touchable que par les Coups Critiques.

Isonade attaque à 800 sur Garzvorgh. Les dégâts et les effets sont neutralisés par l'aura exaltée.

Dranosh n’avait encore jamais vu une créature à la forme similaire, tout ce qu’il pouvait dire c’est qu’elle était imposante et qu’il était bien heureux de ne pas être à l’eau. Le navire trembla une nouvelle fois, d’une manière un peu sérieuse, on avait l’impression que la coque venait de racler contre quelque chose de suffisamment solide pour que cela se ressente sur le pont. L’Orc fut obligé de se maintenir au parapet pour ne pas mettre en péril son équilibre précaire. Sur les conseils de son congénère, Dranosh ne perdit pas une seule seconde pour s’écarter.

Le peau-verte n’avait plus son arme favorite avec lui et cela depuis longtemps, son marteau devait toujours se trouver quelque part à l’arène, mais impossible pour lui d’en être certain. Dranosh saisit donc une sorte de lance que les marins semblaient nommer “harpon” dont la pointe, semblait confectionnée afin d’occasionner le maximum de dommage à la créature visée. L’Orc était prêt à se battre, maintenant qu’il avait l’espoir de pouvoir enfin retourner chez lui, il ne comptait pas laisser un gros poisson se mettre en travers de sa route. L’occasion de prouver sa valeur ne se fit pas attendre, une nouvelle secousse fit grincer le navire, cette fois le choc fut plus violent, comme si le bâtiment avait percuté quelque chose. La plupart des hommes sur le pont ne s’attendaient pas à un choc si inattendu, certains d’entre eux restèrent sur le pont, heureusement personne ne tomba à la l’eau. Malgré son imposante stature, le choc fit tout de même chuter l’Orc, il se redressa rapidement en espérant que personne ne l’avait vue, il était déterminé à occire cette créature qui jouait avec eux tout en se dissimulant. Dranosh s’était malgré lui approché du bord, afin de pouvoir attaquer s’il voyait la créature approcher ou sauter hors de l’eau. Il ne fut pas le seul dans ce cas, un des marins s’approcha à son tour, mais beaucoup trop près. Un nouveau choc secoua le navire et cette fois l'homme basculer par-dessus le bastingage, l'isonade serainement son repas en rôdant autour du bâteau.

Le Gronarah était à ce moment là le plus proche du bord, il s'élança dans l'espoir de parvenir à rattraper le bougre, mais lorsqu'il atteint le parapet il était déjà trop tard. L'énorme créature aquatique avait d'ores et déjà tuer le marin mais elle se tenait encore à portée de navire, mais surtout à la surface de l'eau. L'Orc changea sa posture et lança de tout ses forces le harpon dans la direction de l'ombre qui filait sous les vagues. L'arme fila dans les airs avant d'atteindre le dos de la créature, celle-ci vrilla sur elle-même à l'impact avant de plonger.

Le membre 'Dranosh' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Peau verte' :

Le membre 'Garzvorgh dit "Kalevala"' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Peau verte' :

Les joueurs ont l'initiative.

Vitesse du groupe : 1826

Dranosh : 2245
Vitesse : 229
Dégâts : 1509
Bonus : Aura du berserker : les dégâts augmentent de 50% (755) en cas d'E.C.
Kama : CC augmentés de 25%.

Garzvorgh dit "Kalevala" : 3212
Vitesse : 1597
Dégâts : 1660
Bonus : Voleur : reçoit le double d'or en fin de combat normal.
Boussole d'exploration : +25% de vitalité en cas de CC (803)
Pickpocket : A chaque Coup Critique, le voleur vole et absorbe 20% de la vitalité du plus puissant adversaire encore vivant.
Trident abyssal : +10% de dégâts en cas de RP dans les mers et océans)
Menpō (500 ; v+200. Aqua-respirateur parfait : Les malus de terrains aquatiques sont transformés en bonus)
Björgh :

Spoiler:

Ennemi !

Isonade : 491
Vitesse : 400
Dégâts : 800
Bonus : Caché sous les vagues : L'Isonade a la priorité sur le début du combat (même devant la spécialisation Vigueur). L'adversaire touché par cette première attaque voit sa vitesse et ses dégâts réduits de moitié. [Imblocable]
Avis de tempête : Aux tours 3/6/9/..., l'Isonade n'est touchable que par les Coups Critiques.

Malgré sa réussite, l’Orc était surpris d’avoir mis un coup au but, cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas utilisé une arme de jet qu’il avait bien cru ne pas être capable de toucher sa cible au premier lancer. Le peau-verte ne se réjouissait pas trop vite pour autant, il avait certes effectué un beau tir, blessé la bête, mais cette blessure ne l’avait pas neutralisée, celle-ci était simplement plus énervée qu’au début de l’affrontement.

Alors qu’il cherchait un nouveau harpon à lancer sur la créature, un bruit assourdissant résonna sur tout le navire, l’Orc fut si surpris qu’il en chancela presque. Il crut dans un premier temps que c’en était fini du navire et qu’ils allaient tous finir à l’eau, mais le bâtiment continua de flotter et le peau-verte se rendit compte que l’équipage était à l’origine de ce bruit infernal qui lui fit siffler les oreilles. Il s’agissait visiblement d’une arme avec un grand potentiel de destruction, mais peu adéquate à la situation au vu du ton employé par son congénère. Dranosh attrapa une nouvelle arme alors que la créature marine semblait revenir à la charge, que son tir atteigne le monstre ou non, l’Orc craignait que le navire soit de toute manière percuté violemment.

Dranosh avait mal anticipé la distance entre le navire et la créature, celle-ci percuta la coque avant qu'il ne puisse jeter son arme. L'Orc s'était préparé à tirer et non à encaisser un coup qui fera trembler tout le navire. Le choque fut violent, c'était comme heurter un mur et se retrouver stoppé net. L'Orc chuta lourdement sur le pont et rencontra quelques difficultés pour se remettre debout. Il se demandait combien d'attaques similaires le bâtiment pourrait supporter.

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'Attaque - Peau verte' :

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'Attaque - Peau verte' :

Isonade attaque à 800 sur Garzvorgh.