N'osant trop relâcher sa concentration qu'il peinait déjà à maintenir, le faune brun se contenta d'incliner la tête de côté pour indiquer à la pirate qu'il avait compris ses propos. La conversation entre celle-ci et le spectre ne s'éternisa guère : malgré leurs origines communes de bandits des mers, ils semblaient peu enclins aux civilités entre eux, au grand soulagement du chamane, finalement. Sa magie blanche ayant fait effet contre l'ombre de l'ancien capitaine, il put cesser d'en irradier le filet lumineux, et s'appuya bien volontiers au bras que lui offrait discrètement Arhiann.
" Terminons de sortir de ces marais en entier, et cela suffira. Ne vous en faites pas pour les apparences... il semblerait que votre présence à nos côtés n'ait pas non plus fait un excellent effet auprès de vos anciens camarades de faction, "
commenta la blonde en repensant aux paroles de Barbe-grise, particulièrement à sa référence aux zéphyriens. Holy semblait plus enthousiaste à l'idée de côtoyer de nouveau l'humaine, mais les faunes restèrent, eux, sur une certaine réserve. Magnésie saurait leur faire signe le jour où elle souhaiterait les voir lier de plus solides alliances avec la faction maritime : pour l'heure, celle-ci restait un groupement de brigands dont ils préféraient se méfier.

Avant de repartir de ce nouveau champ de bataille, Manydh tint à s'attarder un instant auprès des cadavres de créatures, armé de petites fioles qu'il remplit de substances indéfinissables pour le profane, et pas forcément très engageantes, mais dont il pourrait faire usage au laboratoire d'alchimie. Ceci fait, Arhiann décida de mettre fin à leur équipée, même si l'objectif initial n'avait pas été atteint : ils retourneraient surveiller les skarniens une autre fois, en espérant passer un peu plus inaperçus, mais pour aujourd'hui, ils avaient eu plus que leur lot de combats, il était donc temps de retrouver leur forêt bien-aimée. Faisant effort pour assurer un minimum de conversation envers la pirate, l'éclaireuse accepterait sa présence parmi le groupe le temps qu'elle le souhaiterait, jusqu'à la sortie définitive de la zone bourbeuse, tandis que le guérisseur suivait sans prononcer davantage que des monosyllabes, épuisé par les dernières rencontres. Ils se dirigeraient ensuite vers le Rocher auprès duquel la blonde avait sa cahute, un peu plus détendus de n'avoir pour compagnie qu'une autre Zéphyrienne et son étrange compagne à plumes et à fourrure.

[HJ : fini pour moi, à moins que vous n'ayez des choses à ajouter]