Il était temps, les inscriptions de la journée clôturés, les matchs n’allaient pas tarder à débuter dans la prestigieuse arène Naine. Une fois de plus, de nombreux combattants s’étaient inscris pour participer à cette phase finale du championnat de Baldorheim, sans compter les spectateurs qui étaient venus en nombre dans la somptueuse cité de l’Est pour assister aux derniers matchs de la saison. Pour les parieurs comme pour les recruteurs de guilde et faction, il s’agissait d’un évènement un peu particulier, mettant en avant les qualités et compétences des participants, dont je faisais parti. L’intérêt pour moi dans tout ceci n’était que la culture du combat et le perfectionnement de mon art du combat au corps-à-corps, je ne cherchais pas à rejoindre l’une de ses factions pour le moment, bien trop occupé à parcourir les terres Dùralassienne, ni de Guilde d’ailleurs. C’était une occasion en or pour se mesurer aux combattants du continent venu de toute part pour clamer leur puissance ou bien comme moi, se perfectionner contre davantage de combattant. Mais à vrai dire, ce rythme effréné de combat m’épuisait.

Alors que je traversais l’immense hall pour rejoindre le centre de l’arène, je croisais le chemin d’un vieux soldat. Vêtu d’une armure plutôt lourde et d’un attirail de combat impressionnant, celui-ci me rejoint sur le pas de l’immense porte donnant accès à l’arène. Pour ce combat, nous formerions un duo. Un air sérieux, une chevelure grisonnante et une barbe de plusieurs jours soigneusement taillée, l’homme qui se tenait à côté de moi paraissait plutôt charismatique et il n’y avait aucune forme d’hésitation dans son regard. Alors que celui-ci s’avança le premier pour pénétrer dans l’arène, je le suivais d’un pas hésitant, comme toujours avant que ne sonne l’heure du combat. Devant nous, s’approchant du centre de la place, une femme ailée dont les plumes reflétaient la lumière du soleil. Vêtu de la même armure que le guerrier qui allait combattre à mes côtés, elle semblait être intouchable derrière celle-ci. Pour avoir déjà eu l’occasion de l’affronter dans l’arène, et ne plus se souvenir d’avoir quitté l’arène ce jour là, je savais pertinemment que l’on s’attaquait à un adversaire coriace.

Les combattants se saluèrent brièvement sous l’œil avisé du juge d’arène et le début des hostilités sonna. J’échangeais un premier regard avec mon coéquipier du jour et filais dans la direction opposé à celui-ci, décrivant un arc de cercle sur le flanc gauche et me rapprocher suffisamment pour entamer un combat au corps-à-corps. Je me savais de bonne constitution et possédais une bonne récupération, mais le tranchant de la lame ce n’était pas moi, mais le vieux soldat qui m’accompagnait. J’espérais au moins pouvoir décocher à mon adversaire quelques échanges de mon répertoire avant que ce dernier n’attaque à son tour. Peut-être arriverai-je à la déstabiliser suffisamment pour la suite du combat …

[Utilise Consolateur]

L’action avait été si rapide, les mots avaient filées jusqu’à mes esgourdes et étaient restés bien ancrés dans mon esprit. Ma foulée s’était faite moins sûre au fur et à mesure où je me rapprochais d’elle, connaissant dorénavant la vérité. Cette voix à la fois douce et déterminé, Cylicia n’allait pas nous ménager malgré les aventures que nous avions tout deux menés ensemble. Ce Greil semblait également connaître la femme ailée, ce qui signifiait qu’elle allait se battre contre deux de ses connaissances. Elle avait gardé son sang froid jusqu’au bout, contrairement à moi, et alors que je m’apprêtais à atteindre le corps-à-corps, commençant déjà à prendre appui et à me positionner, une lumière éblouissante jaillit de la Stryge blanche, l’enveloppant peu à peu d’une sphère de lumière. Par réflexe, je m’étais éloigné de quelques mètres pour reprendre mon calme et analyser la situation. Un cercle au sol avait été dessiné d’une couleur rouge écarlate, la lumière s’arrêta lorsque la guerrière effaça l’une de ces bordures, repoussant les assauts du vieil homme qui avait fait front à la jeune Stryge. Une odeur de sang s’installa dans mes narines, provenant du cercle de protection de Cylicia. Elle nous avait prévenus, elle nous avait mis en garde qu’elle combattrait sérieusement.

Pendant quelques instants, je restais là, figé, à regarder les deux autres combattants se faire face. Je me sentais impuissant et aucune flamme ne semblait m’animer de l’intérieur, juste une forme gêne qui s’était emparée de mon corps. Les paroles de Cylicia me revinrent en tête, raisonnant dans ma petite caboche longuement avant que je ne me ressaisisse, claquant mes joues franchement et en y laissant les marques rouges qui en découle. Mon regard se fit plus perçant, déterminé à lui prouver que je pouvais être digne de me battre à ses côtés comme dans la Savane. Je poussais sur mes jambes et fonçais au corps-à-corps de Cylicia qui était resté dans son cerclé brouillé, prenant le relais du guerrier argenté. A deux pas de celle-ci, je fléchis les genoux et basculai de profil, penchant mon corps légèrement en arrière. Sa garde était bien solide, mais est-ce que je parviendrai à la lui briser d’un puissant coup de pied ? Est-ce que ce sera suffisant ?

[Attaque Lonann]

Finalement, mon coup de pied retord parvint à perforer la défense de Cylicia, brisant l’aura qui semblait la recouvrir jusqu’à lors. Malgré l’agilité et l’efficacité de mes mouvements, la combattante Strygienne esquiva sans trop de difficulté d’un bon en arrière mon attaque latéral, calmant par la même occasion l’intensité du combat qui, jusqu’à maintenant, était devenue bien agressive. Le ton avait été donné dés le début du combat, il s’agissait d’un véritable combat, un duel franc et sincère. Il aurait été déplacé de ne pas donner son maximum dans un tel combat, je l’avais bien compris. Pourtant, n’adoptais pas cette vision des choses au sein de cette arène. Alors que Cylicia ne trahissait aucun signe de colère et affichait un visage de marbre, preuve qu’elle gardait son sang froid en toutes circonstances, Greil ne semblait pas approuver son comportement. Une sorte de gêne naissait au fond de lui, se transformant petit-à-petit en une colère répressive. Le vieil homme se tint un peu plus droit et exprima ce qu’il ressentait au fond de lui. D’une oreille attentive, je contemplais la scène sans en perdre une miette, mais n’osant pas intervenir puisque je ne connaissais pas les liens qui les avaient rapprochés.

Greil – Cylicia ! C'est un tournoi AMICAL ! Il n'y a pas de "frappez pour tuer" ou de "noblesse d'objectif" qui tienne, ici. Ce n'est pas un champ de bataille et tu es en train de combattre tes alliés, pas des abominations !

Serrant les dents, le discours qu’avait lâché le vieux soldat avait l’air d’avoir un goût d’amertume indéfinissable. Qu’avait-elle bien pu faire pour désappointer mon coéquipier à ce point ? Elle n’avait pas l’air pourtant de retenir ses coups, elle ne nous sous-estimait pas, bien au contraire ! Elle n’avait pas été arrogante dans sa démarche ou son discours, j’avais perçu ses derniers mots comme un encouragement, comme pour répondre à une attente bien particulière. Ce que je désirais au fond de moi, ce n’était autre que lui montrer ce dont j’étais maintenant capable ! Alors pourquoi l’Homme à mes côtés de semble pas voir la même chose que moi ? Que ressentait-il au fond de lui ? Avait-il bien conscience que nous étions dans une arène de duel avant tout ?

Cylicia – Encore une fois, dit-elle en plongeant son regard vide dans celui du général, vous vous fourvoyez Greil... Mes paroles étaient pleines de bon sens, mais votre vision étriquer du monde n'y voit là que de la folie. Avez-vous seulement la moindre idée des pouvoirs de l'Eau de Jouvence? De ce qui me serait possible d'accomplir avec elle? Croyez-moi, si vous voulez vraiment gagner ce combat, je le redis, frappez pour tuer!...

C’est lorsqu’elle énonça le prix du tournoi que je compris ce qui tracassait le soldat à mes côtés. Tout deux ne se battaient pas pour les mêmes raisons, ou plutôt ils n’avaient pas en foi en les mêmes convictions. Deux points de vue différents ayant le même objectif en somme. Pourtant, je n’avais encore jamais vu Cylicia désirer quelque chose à ce point, elle semblait vouloir y mettre toute son âme pour acquérir cette eau, bien que je me demande ce dont est capable cette boisson. Une saveur exceptionnelle ? Un effet particulier lors de la digestion ? Cette eau dont le nom pesait dans la bouche de la Stryge blanche devait être quelque chose de vraiment important à ses yeux, suffisamment pour quel prenne ce ton avec le vieil Homme et qu’elle ne lésine pas sur le tranchant de ses mots. Elle devait sans doute cacher quelque chose d’autre derrière cette expression, mais je ne parvenais pas y mettre le doigt. Je m’interposais instinctivement entre les deux individus et pris la parole à mon tour, bien que gêné de les couper dans leur histoire.

Greil - Ne m'oblige pas à me battre sérieusement contre toi.

Cylicia - A vous de voir où sont vos obligations général, de mon côté, je suis très au claire avec les miennes...

Lonann Alhazred - Si je peux me permettre … heu … rejoignant Greil pour faire face à mon ancienne alliée. Je pense qu’il est normal de vouloir acquérir un prix attrayant et qu’il nous motive à aller toujours plus loin dans la compétition. Poussé par un certain désir personnel et des convictions qui nous propres, chacun est libre de choisir sa voie, mais lorsque l’on combat un proche ou une connaissance, doit-on réellement retenir ses coups ? Je me tournais alors vers Greil, qui semblait plus déterminé que jamais de faire répondre sa pensée et sa justice à la guerrière devant nous, et lui demandait ceci, d’un ton à la fois neutre et solennel. De vous à moi, quel combattant honorable aimerait gagner un combat sans démontrer à son adversaire l’étendu de sa force ? Qui aimerait perdre face à un adversaire qui ne s’est pas donné à son maximum ? Je me tournais à nouveau face à cette personne que j’admirai et terminai mon discours, reprenant ma garde serrée et les poings fermés. Si je me bats aujourd’hui, c’est avec tout ce que j’ai. Peu importe le gouffre qui nous sépare, ne retenez pas vos coups, car c’est en se relevant que l’on apprend et que l’on devient grand !

Mon regard ne cachait aucune mauvaise pensé, un regard déterminé tourné vers l’avant. La raison qui m’avait poussée à participer à ce tournoi des plus singuliers était le fait de pouvoir affronter et côtoyer d’excellent guerrier, tous spécialisés dans un art qui leur est propre. Il s’agissait d’un défi pour moi, confronter mon art du combat à celui de grands combattants tel que Cylicia ou Lexshia. En me battant contre ou à leur côté, j’ai pu voir et comprendre plein de chose dans l’art du combat, mais aussi dans le respect de soi et d’autrui. Ce n’était certes pas un tournoi de combat à mort, mais l’intention devait y être pour se surpasser … pour connaître les limites de soi. C’est ce que j’avais pu apprendre en regardant combattre la Stryge blanche dans la savane contre les brigands. Le visage fermé, je ne laissais plus rien me distraire, reprenant le sérieux du combat et du poil de la bête.


Une douleur lancinante vint me tirer de mon sommeil, comme si une aiguille traversait mon bras et ma tête de part en part. J’ouvris alors les yeux et fit presque un bon sur le lit en me relevant. Je portais ma main libre à l’abdomen, recouvert de bandage puis, je me tournais vers la jeune femme qui me tenait l’autre bras, une aiguille à la main.

Infirmière – Reposez-vous, vous êtes ici à l’infirmerie de l’arène. Vous vous êtes fait plusieurs contusions au bras et au ventre durant votre dernier combat, rien de grave cela dit. Elle me rallongea d’une main ferme et tendit mon bras qu’elle tenait encore. Restez tranquille quelques instants, je n’en ai pas pour longtemps..

Sans un dire un mot, je fermai les yeux et tentai de me rappeler du combat entre Cylicia, Greil et moi. Comment le combat s’était-il terminé ? J’espère que je n’aurai pas causé trop de souci à Cylicia et son compagnon. D’ailleurs, sont-ils compagnons en-dehors de l’arène ?

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[Attaque Greil]

[Attaque Greil]