Les spectateurs en auraient pour leur argent pour le combat qui allait se dérouler sous leurs yeux. Alors que le nom du combattant qui s’avançait devant moi ne me disait rien, c’était bien ce dernier qui siégeait en haut du classement du Championnat de Baldorheim. J’avais con devant moi le combattant le plus assidu et le plus émérite de cette saison. A côté de lui, je ressemblais plus à un combat d’entraînement même si mon classement restait tout à fait honorable de mon point de vu. Je ne me considérais pas comme étant tout puissant et compétent, j’étais encore bien loin de connaître les techniques et stratégies de combats dans ces duels de l’arène naine. Je n’y étais présent que pour y apprendre et mettre en place de nouvelle posture. C’est en se relevant que l’on apprend.

Le combat commença une fois que les deux combattants ce saluèrent, chacun prenant leurs armes en main. Un premier combat de regard pour savoir qui allait prendre l’initiative et qui allait opter pour une posture plus défensive. Je ne laissais pas le temps à mon adversaire de réfléchir et pris l’avantage rapidité sur ce dernier, le clouant au sol. Tonfas en main, je m’approchais du flanc droit du guerrier et ouvris sa défense d’un violent coup de pied avant de pivoter sur moi-même et frapper de toutes mes forces avec mes armes fétiches. La violence de l’attaque n’avait pas du laisser le vieil homme indifférent qui n’en resta, tout de même, pas moins imperturbable. Je reculais ensuite de quelques bonds afin d’adopter à mon tour une posture plus défensive, mettant en place ma garde. Cela ressemblait un peu à une épreuve de force comme le basique bras de fer, mais avec les encouragements et applaudissement des spectateurs, ce n’était pas la même chose. La pression que l’on ressentait était bien différente.

En regardant le vieux soldat de plus près, je constatais que le premier assaut que j’avais effectué précédemment avait été bien plus efficace que je ne l’aurai espéré. La douleur l’avait immobilisée, l’empêchant de répliquer convenablement. Coup de chance ou coup de maître, le vieil homme à la chevelure grisée et à la barbe soignée peinait à rester droit comme il se tenait lors du salut. Pourtant, en croisant son regard, je pouvais voir briller l’espoir et la détermination. Il n’abandonnait pas le combat et faisait preuve de courage, d’autant plus qu’il ne devait plus être dans la fleur de l’âge. C’est ce même regard qu’avait eu Cylicia lors de notre périple dans la savane, ce même regard oui. Je me devais donc de me battre à fond jusqu’à la fin du combat pour ne pas le couvrir de déshonneur. Les guerriers et combattants d’arène prennent très au sérieux l’honneur dans un combat. Bien que ce ne soit qu’un trait dont je ne me souciais guère d’ordinaire, je parvenais tout de même à reconnaître ces gens dont la fierté réside en partie dans l’honneur du combat. Je me devais donc de l’honorer ainsi.

Après avoir prit mes distances, je continuais à rester en mouvement, tournant lentement autour de lui sans jamais le quitter du regard. Sa garde était ferme et solide, je n’avais pas d’autre choix que de frapper directement sur une ouverture déjà présente ou de m’en créer une en deux coups, comme ma précédente attaque. Pour autant, je ne me voyais réutiliser la même attaque sur lui, cela ne prendrait pas. Je cherchais donc un moyen de créer cette ouverture d’une autre façon, mais toujours en réalisant mon attaque en deux temps. Le soldat en armure gardait toujours sa garde quasi parfaite, mais il ne parvenait pas à deviner ma gestuelle, mon style de combat lui était probablement inconnu. A l’inverse, des combattants comme lui, il y en avait quelques uns ici, j’avais donc un avantage martial sur ce dernier.

Le plan échafaudé, je m’arrêtais de lui tourner autour et chargeais de nouveau sur le vieil homme barbu. Mes poings fermés sur les tonfas, les coude en arrière, je retirais volontairement ma garde et me ruais sur lui. Cela se jouerait à l’agilité. Je comptais sur mes réflexes pour éviter son assaut et contre-attaqué au même moment, en pivotant sur moi-même au tout dernier moment. Ainsi, d’une main je parviendrai à me frayer un chemin à travers sa garde et de l’autre main, je frapperai avec mon coude le même flanc que tout à l’heure. Ou peut-être un peu plus bas pour éviter de lui casser quelque chose …