Le front nord contre la Calamitée ressemblait de plus en plus à n'importe quel front de guerre. Autour de nous, s'étendait de plus en plus le chaos au point d'en être total, une véritable guerre "rangée" qui n'a de rangée que le nom et un bordel ambiant, particulièrement prenant. Ce chaos assourdissant s'enrichissait encore d'un assaut des sapeurs nains. Il sera certainement le dernier de leur participation à cette guerre. Les troupes naines se replièrent sur les ordres de leur chef tandis qu'une explosion provoquée par les sapeurs faisait entendre sa détonation au niveau des skarniens sous la calamité. Une couche de chaos supplémentaire vint donc se superposer au chaos ambiant et c'est cette créature de pierre ordonnant aux skarniens qui prit cette couche supplémentaire de plein fouet.

Un jet de flèches dignes de lances et une autre détonation vinrent sonner la fin de la calamité qui s'effritait avant de s'effondrer. Ce fut le signe de la victoire de notre front et le début de la débandade chez nos adversaires rats, paniqués et vaincus. Quelques stryges et autres combattants pourchassaient les fuyards ayant perdu leur front et voulant se mettre à l'abri.

Cependant, quelques skarniens restaient encore un peu, espérant tuer encore quelques miliciens avant de partir loin de ce front. Ce fut un de ceux-là qui attaqua le général Greil par surprise. Un coup de lame skarnienne plongeante verticalement dans le dos du général qui avançait sans avoir remarqué ce nouvel adversaire parmi les décombres et les cadavres ambiants. Espérant le toucher mortellement grâce à cette attaque surprise, ce fut un coup d'épée parée par la lame de la Milice sans doute la plus jeune du front. Un jeune milicien d'une quatorzaine d'années venait de parer le coup de sa lame et se tenait entre le général et le Skarnien, ayant une pose de combat militaire particulièrement soignée. Ce fut le discours du jeune homme aux couleurs de la Milice qui interpella l'attention de notre amnésique qui s'apprêtait à répliquer contre l'homme-rat fourbe.

Arthur : Général Greil, vous n'avez rien ?.

Greil dévisagea un instant le visage du jeune combattant, caché par son casque de milicien. Comment celui-ci pouvait t'il connaître à la fois son prénom, son grade et relier le tout à son apparence ? Il allait devoir discuter avec ce jeune homme une fois la situation plus calme, mais pour le moment, le skarnien devait être défait. Notre général empoigna donc son épée fermement et porta un coup dans le flanc droit de l'ingénieur skarnien le tranchant trop légèrement pour le tuer. L'homme rat décida de fuir plus loin vers le champ de bataille, jugeant ce deux contre un à son désavantage. Une fois les dangers écartés, le jeune milicien se rapprocha du général et retira son casque, révélant ses cheveux blonds et son air innocent. Il accosta le général d'un air joyeux, cachant un fond d'inquiétude.

Arthur : Je vous croyais mort, Général ! Vous ne me reconnaissez pas ? C'est moi, Arthur, votre dernière recrue. Moi et ma sœur, on est chez la Milice pour le moment. Il me semblait bien vous avoir reconnu de loin, j'ai traversé la moitié des rangs pour me rapprocher.

Un gamin souriant, fier de lui, mais également innocent sur encore bien des points. Un enfant qui ne devrait pas être sur le champs de bataille. Visiblement, il semblait connaître Greil, mais malheureusement le général ne pouvait lui rendre la pareille. L'amnésie est quelque chose de terrible et cet enfant fait malheureusement partit des souvenirs perdus. Quoiqu'il en soit, le chaos du front n'était pas un endroit sûr pour discuter de ce genre de chose aussi Greil indiqua à l'enfant, avant de se mettre en marche.

Greil : L'endroit n'est pas sur Arthur. Suis-moi, nous allons nous mettre en sécurité avec le reste de la Milice en attendant que le front soit sécurisé. Nous pourrons discuter sans risquer de nous faire embrocher par un skarnien énervé.

Notre duo allait donc se mettre en marche un peu plus loin du front pour renouer avec son passé. Il risque sans doute de rester quelques skarniens belliqueux sur la route cela dit.