Laina se promenait dans BaldorHeim, elle aimait cette ville à la température glaciale et à la neige immaculée. A la base, elle n’était pas venue pour se divertir, mais pour accomplir un contrat. Cependant, la demande était très précise avec un itinéraire journalier de la cible, cela lui avait permis de s’éviter de longues heures voire jours de repérage. Elle s’était cachée dans l’ombre d’une ruelle que la victime devait prendre pour se rendre de son travail jusqu’à la taverne Au Fourré à La Myrtille, qu’il fréquentait tous les jours d’après le commanditaire. Ce contrat s’était déroulé avec la rare absence d’imprévus. La cible était effectivement passé dans cette ruelle à l’heure prévu, incroyable. En effet, avec l’expérience on apprend que les choses inattendues ont la fâcheuse tendance de se montrer le jour J. Exemple : vous suivez une cible depuis une semaine et pensez avoir appréhendé la moindre de ses habitudes ? Eh bien, pour une raison X, Y c’est le jour où vous avez décidé de la tuer que quelque chose de totalement incongru se produit. C’est pour cela qu’un bon assassin a toujours une bonne dizaine de plan de réserve au cas où les choses ne se passeraient pas comme prévu. Tout cela pour dire que fondue dans les ombres de la ruelle, Laina ne s’attendait pas plus que cela à ce que la cible y passe réellement et encore moins pile poil à l’heure prévue. Comme c’est une personne reconnaissante, Laina opta pour une mort rapide et sans douleurs, histoire de le remercier de sa coopération involontaire. Sans un bruit, elle sortit de l’ombre derrière la cible et lui plaqua un tissu imbibé de poison sur le visage. Avant qu’il ait compris ce qu’il venait de se passer, il s’écroula au sol comme endormi. Seulement, il ne se réveillerait jamais. Après ce contrat rondement mené, Laina était d’une humeur magnifique. Elle décida donc de se rendre dans la fameuse taverne où sa victime avait l’intention d’aller. Elle poussa la porte et une chaleur bienvenue la réchauffa doucement. L’endroit était agréable, il n’y avait pour le moment pas grand monde et des musiciens jouaient dans un coin, égayant l’atmosphère. Elle se dirigea vers le comptoir. Apparemment le fourré à la myrtille était sans surprise la spécialité de la taverne. C’est tout sourire et d’une voix joviale qu’elle s’adressa au tavernier :

- Une pinte d’hydromel et un fourré à la myrtille je vous prie !

- Tout de suite !

Laina déposa les quelques pièces nécessaires sur le comptoir en attendant sa commande. Quelque chose lui disait qu’elle allait passer une excellente soirée.

Un homme portant un capuchon qui cachait son visage et des vêtements de marchand passa la porte de la taverne. Laina nota un détail sûrement insignifiant, il ne se dirigea pas vers le comptoir pour prendre commande. Il n’y avait pas grand monde et la taverne était relativement calme. Ce qui faisait que l’on pouvait, si l’on se concentrait un peu, écouter les conversations. Laina ne pouvait pas les voir, toujours adossée au comptoir en attendant sa commande. Elle entendit le raclement d’une chaise, puis seulement quelques secondes après une voix retentit de ce côté :

-Alors, qu'en est-il ?
-Ils sont morts.
-Tous ?
-Tous !
-Vous avez été rapide !
-A vrai dire, je n'ai rien eu à faire ...

Deux autres hommes entrèrent dans la taverne, ils parlaient et riaient fort et se mirent juste à côté de Laina pour prendre commande. Elle n’eut pas la chance d’entendre la suite de la conversation qui semblait pourtant fort intéressante. Bien plus que les dernières conquêtes des deux mercenaires à côté d’elle en tout cas. Au moment où le tavernier lui amena sa pinte et sa pâtisserie, un homme à la forte carrure et au visage balafré sortit de la taverne précipitamment. En se retournant pour chercher une table elle vit que l’homme à la capuche était désormais seul avachi sur sa chaise.Elle se ravisa donc et demanda au tavernier d’apporter une pinte à l’homme au capuchon en posant une pièce sur le comptoir, elle était toujours d’aussi bonne humeur et même s’il ne pouvait pas le savoir, c’était un collègue qu’elle avait inconsciemment doublé d’après le bout de conversation qu’elle venait d’entendre. Elle se dirigea ensuite vers une table libre pour s’installer et enfin croquer dans le délicieux fourré à la myrtille tant attendu.

Les yeux blasés, le naga semblait fixé le vide, pourquoi faut-il que les clients soient toujours dans les villes? Ses lieux sont bruyants et cette cacophonie donne des pulsions meurtrières.
Il avait eu son argent, mais il fallait repartir, et rien que y penser pousser sa fainéantise à son paroxysme. Pourquoi ne pas taper un roupillon ici, bouarf mauvaise idée surtout avec ces humains et nains qui se gorgent le bide en provoquant plus de bruit qu'une troupe d'éléphants de Wystéria.
Et encore il n'était que peu à cette heure dans la taverne, mais bon l'ensorceleur faisait des efforts pour supporter ces endroits, car c'est bien là où on n'en apprend le plus.

Un serveur l'extirpa de ses pensées, et posa une pinte puis se mit à répondre au regard interrogateur du naga, avec un petit coup de tête et ces quelques mots :
"De la part de madame" il se pencha en signe de respect puis repris son travail en allant nettoyer quelques tables salis.
Le naga de ses grands yeux pourpres regarda cette offrande, puis regarda dans la direction indiquait plus tôt, d'habitude ceux ne sont pas les messieurs qui offrent aux dames?

Il se leva et rejoignit celle qui dévorait à pleine dents son fourré à la myrtille, il avait la boisson à la main et se posa toujours le regard blasé :
-"Merci pour la boisson gratuite, tu avais quelque chose à te faire pardonner?"
Le naga n'était pas idiot, il reconnu la panache d'une assassine, en fait il pouvait le lire dans son regard, elle avait le même regard, le même qu'il avait vu des milliers de fois à Lédéhi.

-"Dis moi, fleur de l'ombre, je ne crois pas t'avoir croisé dans notre faction, et pourtant tu élimines des cibles répertoriés dans nos contrats... Aurais-je à faire à une mercenaire? "dit-il d'un air pensif.

L’assassin à qui Laina avait offert une pinte se leva, prit sa boisson et la rejoint. Elle sourit intérieurement, si elle avait de la chance il faisait peut-être partie de la congrégation de l’Ombre. Comme la plupart des stryges noirs elle aspirait à rejoindre la fameuse faction. Elle devait cependant accomplir encore un certain nombre de contrats avant que la confrérie noire ne la laisse tenter sa chance de se faire recruter par la congrégation. En effet, les stryges noires ont tellement d’admiration pour cette faction qu’ils ne laissent pas n’importe lequel d’entre eux y aller et déshonorer la race par sa faiblesse, il fallait donc prouver sa valeur. Cependant, rien n’interdisait à Laina d’entrer en contact avec un de ses membres et toute information était toujours bonne à prendre surtout venant de quelqu’un de plus expérimenter. L’homme en question s’assit en face d’elle et dit :

-Merci pour la boisson gratuite, tu avais quelque chose à te faire pardonner ?

Laina prit le temps de finir sa pâtisserie avant de lever les yeux vers lui et de répondre :

-Faut-il vraiment une raison pour offrir une boisson à un collègue quand on est de bonne humeur ? Mais soit, c’est un petit dédommagement pour t’avoir doublé aujourd’hui.

De toute évidence elle était démasquée, elle n’avait plus besoin de jouer la comédie. Sa voix était plus grave, plus froide que celle qu’elle avait utilisée pour parler au tavernier. Quant à son sourire il n’avait plus rien d’innocent, il reflétait toujours son excellente humeur, mais avait à présent quelque chose de dangereux.

L’homme en face d’elle semblait pensif, il lui demanda :

-Dis-moi, fleur de l'ombre, je ne crois pas t'avoir croisé dans notre faction, et pourtant tu élimines des cibles répertoriées dans nos contrats... Aurais-je à faire à une mercenaire ?

« Fleur de l’ombre » plutôt agréable comme appellation, assez cliché ceci-dit. Laina lui sourit néanmoins, cela lui avait donné une bonne idée. Elle assassinerait sa prochaine cible avec des fleurs empoisonnées.

-Certes non, je fais partie des assassins de la confrérie noire. Prendre des contrats par moi-même me destinerais à passer ma vie à fuir les exécuteurs et honnêtement, j’ai d’autres projets d’avenir.

Sur ces mots, elle but une longue gorgée d’Hydromel. Il n’y avait vraiment rien de tel que l’alcool pour se détendre, même si elle ne boirait jamais jusqu’à l’ivresse dans une taverne, un assassin devait toujours être sur ses gardes.

La jeune dame, levant le regard pour le pointer vers son interlocuteur et répondit d'un ton enjoué:

-Faut-il vraiment une raison pour offrir une boisson à un collègue quand on est de bonne humeur ? Mais soit, c’est un petit dédommagement pour t’avoir doublé aujourd’hui.


L'ensorceleur plissa les yeux, et laissa échapper un petit ricanement

-M'avoir doublé? (esquissa t-il un sourire) Je n'ai plus le temps de ce genre de contrats, mais l'un de nos assassins va avoir une dent contre toi, enfin qu'importe, moi tu vois je récupère de l'argent d'un client, qui a crû être mon client.... (ricanement) oh j'espère que tu n'avais pas craquer sur sa belle cicatrice au visage, parce que j'ai bien peur qu'il en est une nouvelle.... au niveau du cœur (ricanement) répondit t-il visage appuyé sur son main.

Lui aussi était soudainement de bonne humeur, décidément c'est contagieux! Cela méritait bien de boire un peu, quand le naga un peu curieux demanda à la jeune donzelle si elle était mercenaire, elle dégagea une espèce d'aura noire, et après un sourire de sa part, elle révéla sans grande surprise faire partie de la confrérie noire. Cela lui rappelait ses collègues stryges noirs de la Congrégation.
L'ensorceleur ne l'interrompit pas, se contenta d'hocher de la tête comme pour faire comprendre qu'il s'attendait à ce qu'elle réponde ça, puis relevant sa tête posée jusque-là dans le creux de sa main :

-"Des projets d'avenir? Et qu'est-ce qu'une dame de la confrérie noire à comme ambition? J'ai de nombreux collègues qui poursuivent leurs rêves, j'espère que les tiens sont aussi démesurés, j'apprécie les gens qui n'ont pas froid aux yeux"
-"Et puis je suppose que tuer de la vermine, c'est un peu lassant à force non?"

Cette jeune assassine avait au moins eu le mérite, de ne pas rendre ce voyage totalement soporifique, elle avait l'air elle aussi de fuir un destin tout écrit, elle voulait écrire ses propres lignes, alors autant commencer dès maintenant.

Le jeune homme semblait attentif à la réponse de Laina, il avait l’air de s’y attendre. De toute évidence, la plupart des stryges assassin faisait partie de la confrérie noire et les ailes de Laina en disait long sur son appartenance à cette race. Il semblait déjà de meilleure humeur, ce qui était une bonne chose pour elle, il aurait été dommage que son air maussade gâche la soirée. Il redressa sa tête jusqu’ici posée dans sa main comme pour marquer un intérêt avant de demander :

-Des projets d'avenir ? Et qu'est-ce qu'une dame de la confrérie noire à comme ambition ? J'ai de nombreux collègues qui poursuivent leurs rêves, j'espère que les tiens sont aussi démesurés, j'apprécie les gens qui n'ont pas froid aux yeux.
-Et puis je suppose que tuer de la vermine, c'est un peu lassant à force non ?

-Pour commencer, j’ai comme premier but d’entrer dans la congrégation de l’ombre. Ensuite, je voudrais secouer la société stryges et ouvrir leurs esprits renfermés dans cette petite tour. Mon but ultime la liberté et l’aventure. Pourquoi restreindre ses rêves en leur donnant une fin ? Ce que je veux c’est vivre un maximum de choses excitantes et vivre ma vie comme je l’entends. Et pour faire ça il faut que je commence par me débarrasser de cette stupide loi stryge qui m’assigne à résidence. Et pour la vermine, c’est vrai que je ne dirais pas non à un contrat qui me donne plus de défi que ceux que j’ai eu jusqu’ici … Et toi quels sont tes aspirations ?

Laina planta ses grands yeux violets dans ceux de son interlocuteur. Il dégageait une sorte d’arrogance, comme si le monde était un jeu. Elle était certaine que les rêves d’un tel personnage devaient être des plus amusant.

Une future recrue? C'était ironique de constater que tous ceux qui viennent à Lédéhi recherche en quelque sorte une soif de liberté que ne leur offre pas les circonstances de la naissance.
Serions-nous tous des êtres enchaînés?


-Pour commencer, j’ai comme premier but d’entrer dans la congrégation de l’ombre. Ensuite, je voudrais secouer la société stryges et ouvrir leurs esprits renfermés dans cette petite tour. Mon but ultime la liberté et l’aventure. Pourquoi restreindre ses rêves en leur donnant une fin ? Ce que je veux c’est vivre un maximum de choses excitantes et vivre ma vie comme je l’entends. Et pour faire ça il faut que je commence par me débarrasser de cette stupide loi stryge qui m’assigne à résidence. Et pour la vermine, c’est vrai que je ne dirais pas non à un contrat qui me donne plus de défi que ceux que j’ai eu jusqu’ici … Et toi quels sont tes aspirations ?

-Tu seras la bienvenue dans la Congrégation, tant que tu valides les conditions de bases, je pourrais peut-être appuyer ta candidature, si je suis d'humeur généreuse!

Le discours de l'assassine en herbe, se poursuivit sur une histoire forte intéressante, très très intéressante, elle n'en servait rien mais l'acolyte du naga rouge, un jeune stryge noir du nom de Vallon à lui aussi pas mal contestait cette loi, mais les idées progressistes sont très mal vue dans la société des stryges.  
Le naga écouta attentivement cette fleur de l'ombre revendiquait son droit à la liberté, et il ne pouvait qu'acquiescer chacun de ses mots qui sonnaient le glas d'un esprit libre.

-Ne laisse jamais quelqu'un de mettre des chaînes, la nature t'as donné des ailes, alors il est temps de quitter le nid comme on dit. Je ne peux que te soutenir, comme je soutiens mon acolyte stryge noir, il s'est fait bannir de la Tour noire pour en d'autres ses idées visionnaires . Cette tour n'est rien d'autres qu'une prison, une cage pour des créatures ailés, affranchis-toi des règles qui t'oppressent, le monde est vaste et le ciel semble infini, seul les idiots se contenteraient d'admirer les étoiles depuis un seul endroit

-Oh, la Congrégation ne manque pas de contrats plutôt amusant, certains proposés ne manque pas de piquants. dit-il d'un ton enthousiaste.

Entre temps, le naga avait commandé à nouveau quelques boissons, il faut dire que parler donne soif c'est bien connu. Et puis cela rendait l'appareil à cette dame aux yeux violacées. Cette dernière, bougeant une mèche rebelle, fixa son interlocuteur pour parler ambition également.

-Fais attention à ne pas trop me fixer trop longtemps dans les yeux, tu y risquerais te me céder ton corps,  dit-il d'un air malicieux, ses prunelles brillèrent laissant une pointe de magie changer l'atmosphère autour d'eux.  
Il traça sur la table quelques runes, puis quelques fleurs couleurs pourpres finirent par pousser.

-Des fleurs des rêves, si tu les vois c'est que tu n'es plus dans le monde réel.... Héhé, tu veux connaître mes ambitions? Suivre une ascension, accumuler un savoir et une magie sans limite, pour dépasser la divinité. On nous fait naître faible, et prier pour un ordre établi, je ne veux pas toute ma vie courber la tête....
Et puis... quand j'étais plus jeune, j'ai vu que nombre de personnes se prenaient déjà pour des dieux, utilisant une magie interdite pour extraire la vie, et tenter la résurrection... si je m'étais laisser faire par le destin je n'aurais jamais connu l'aventure et la liberté que tu recherches tant.
La vie, c'est une prédatrice, chacun veut être fort pour défendre ses idéaux et sa réalité...

Les fleurs se fanent, retour à la réalité. Il laissa un instant, le temps à ce que la stryge noir puisse sortir de cette drôle d'hypnose.

-La vie peut être excitante encore faut-il faire les bons choix, si tu n'as pas peur du changement tu sauras où nous trouver. En attendant, je dois reprendre ma route...
Sauf si tu as quelques questions, bien entendu.... (ricanement)

Une nouvelle nuit dans les rues naines, Baldorheim était devenu son fief le temps qu'il ne pouvait la quitter. Valphégas était absent et il se devait d'utiliser le temps qu'il lui était imparti ici à bon escient. La jeune Tara faisait fleurir le marché de la prostitution d'une main de fer et avec panache, son attractivité attirait beaucoup de client pour le bien de cette nouvelle petite communauté aux yeux de plus en plus méfiant des autorités kazhariennes. Comment ne pas les comprendre ? Leur moralité et leur mode de vie rustique lui cloisonnait à des valeurs conservatrices, cependant, cela en devait être ainsi pour les autres grandes villes.

Tara lui avait fait parvenir que quelqu'un allait mourir ce soir là, un client au visage balafré avait délier sa langue lorsque l'une de ses filles avait usé de la sienne avec agilité, une histoire de vengeance bête et méchante mais l'elfe-stryge se repaissait de ce genre d'histoire mais l'on ne convoquait pas la Congrégation de l'Ombre pour des futilités et pourtant, cet homme l'avait fait, crispant l'estime qu'il avait de cet ordre, être rabaissé à de telle besogne mais un contrat était un contrat.

Il sautait de toit en toit, vêtue d'une cape noire, les nuages obstruaient la luminosité déjà faible de la lune rendant les ruelles plus sombre qu'elles ne l'étaient déjà mais ça ne le gênait aucunement. Les habitants se faisaient rare la nuit, il n'aurait pas de mal à le trouver.
Après un petit temps, il remarqua une autre silhouette encapuchonné et décida de la suivre.

« Tiens, tiens … »

Son pas était agile et d'une vitesse fulgurante, elle plaça un mouchoir sur la bouche de la cible qui s'effondra quelques secondes plus tard.

« Propre. »

Puis elle s'en alla. Cependant, elle ne fut pas l'une des parties prenantes à la bataille de la maison du marionnettiste, elle n'était pas une membre de l'ordre. Il la regarda s'en allé quand quelqu'un d'autre arriva.

«  Toi par contre ... »

Il reconnut le visage du Naga rouge, surpris de la cible qui apparemment était à lui. L'observant du regard, il s'en alla vers la même taverne que l'inconnue précédente.

- Décidément, cette taverne est trop fréquenté.

Mais il prit la même direction.

Entrant, il garda sa capuche et s'assit à une distance raisonnable des deux personnage et écouta, Ce qu'il entendait en revanche, ne lui plaisait guère, chaque stryge devait une obédience absolue à la Matriarche et une loyauté sans faille. Elle avait raison de craindre les exécuteurs, elle était tombé sur un sans qu'elle ne le sache. Il n'avait rien contre l'ambition mais le désir de s'écarter de la vie de la Tour Noire et de ne plus y prendre part était de la trahison à ses yeux. Gàrran était déjà une trop grosse exception à ses yeux mais l'écart de leurs forces l'avait poussé à la résolution, il ne pouvait rien contre lui pour le moment. Par contre, une piqûre de rappel ne ferait pas de mal à cette stryge.

Il se leva et s'avança vers les deux protagonistes désormais siégeant à la même tablée et leur regard se soulevèrent vers lui.

- Ce n'est pas vraiment très intelligent d'évoquer ton appartenance à l'ordre dans un lieu publique Naga.

Il ne le regardait pas, toisant la jeune stryge d'un regard noir. Il enleva le bandage de sa main gauche, laissant apparaître le symbole des exécuteurs aux yeux de l'assassine.

- Comme il n'est pas bon de protester promptement ton désir de désertion ma sœur.

L'avait-il rencontré à la Tour Noire ? Probablement pas, la caste des assassins se faisait de plus en plus petite qu'elle en tombait en désuétude, forçant les adultes frais à choisir entre les adeptes du dragon Blanc ou les exécuteurs et peu était assez fou ou courageaux pour choisir les exécuteurs, tous pratiquement partaient se réfugier chez les adeptes à tel point que la Phalange Noire avait grossis ses rangs en quelques petites années.

- Dois-je te rappeler à l'ordre ? A qui tu dois ta loyauté ? Ou bien es tu déjà prête à mourir pour ta stupidité ?  

Le naga en face de Laina semblait approuver ses paroles, il évoqua même la possibilité de soutenir sa candidature à la congrégation. Cette soirée était vraiment une aubaine. Pas qu’elle compte sur lui, toujours accepter l’aide des autres, mais ne jamais en avoir besoin. Un de ses credo d’assassin. Il continua d’un ton enthousiaste :


-Ne laisse jamais quelqu'un te mettre des chaînes, la nature t'as donné des ailes, alors il est temps de quitter le nid comme on dit. Je ne peux que te soutenir, comme je soutiens mon acolyte stryge noir, il s'est fait bannir de la Tour noire pour en d'autres ses idées visionnaires. Cette tour n'est rien d'autres qu'une prison, une cage pour des créatures ailés, affranchis-toi des règles qui t'oppressent, le monde est vaste et le ciel semble infini, seuls les idiots se contenteraient d'admirer les étoiles depuis un seul endroit

-Oh, la Congrégation ne manque pas de contrats plutôt amusants, certains proposés ne manque pas de piquants.


Il recommanda des boissons, Laina but sans perdre le moins brin de lucidité. Au moment ou elle planta son regard dans celui de son interlocuteur il répondit une chose étrange :

-Fais attention à ne pas trop me fixer trop longtemps dans les yeux, tu risquerais de me céder ton corps.

Les yeux du naga brillèrent à la fois de malice et de magie. Quelque chose dans l’atmosphère devint plus lourd, il traça des runes sur la table et des fleurs pourpre apparurent, c’était sublime. Laina les contempla bouche bée.

-Des fleurs des rêves, si tu les vois c'est que tu n'es plus dans le monde réel.... Héhé, tu veux connaître mes ambitions? Suivre une ascension, accumuler un savoir et une magie sans limite, pour dépasser la divinité. On nous fait naître faible, et prier pour un ordre établi, je ne veux pas toute ma vie courber la tête....
Et puis... quand j'étais plus jeune, j'ai vu que nombre de personnes se prenaient déjà pour des dieux, utilisant une magie interdite pour extraire la vie, et tenter la résurrection... si je m'étais laisser faire par le destin je n'aurais jamais connu l'aventure et la liberté que tu recherches tant.
La vie, c'est une prédatrice, chacun veut être fort pour défendre ses idéaux et sa réalité...

Les fleurs se fanèrent, il fallut un moment à la jeune femme pour reprendre ses esprits.

-La vie peut être excitante encore faut-il faire les bons choix, si tu n'as pas peur du changement tu sauras où nous trouver. En attendant, je dois reprendre ma route...
Sauf si tu as quelques questions, bien entendu.... (ricanement)

Laina allait lui répondre lorsqu’un elfe des glaces se dirigea vers leur table l’air contrarié.  Il s’adressa d’abord au Naga. Mais sans la quitter, elle de son regard furieux. Qu’est-ce qu’un elfe des glaces pouvait bien lui vouloir ? Elle n’en connaissait aucun.  Avant de se lancer dans son discours enflammé sur la liberté elle s’était évidemment assuré qu’aucun stryge n’était présent dans la taverne.

- Ce n'est pas vraiment très intelligent d'évoquer ton appartenance à l'ordre dans un lieu publique Naga.

Il laissa apparaitre le symbole des exécuteurs. Merde ! Elle avait bien entendu quelques rumeurs au sujet d’un elfe exécuteur à la tour noire mais ne l’avait jamais croisé.


- Comme il n'est pas bon de protester promptement ton désir de désertion ma sœur.

- Dois-je te rappeler à l'ordre ? A qui tu dois ta loyauté ? Ou bien es-tu déjà prête à mourir pour ta stupidité ?

Que faire ? Une rage intense lui brûlait les boyaux , mais ses talents de comédienne ne laissait rien transparaitre sur son visage. Son Kuro Kasai moins docile illumina son œil gauche et la brûlure familière se fit sentir. L’elfe des glaces était à présent marqué, elle le reconnaitrait n’importe où même déguisé ou enchanté. C’était la première et la dernière fois qu’il la surprenait. Cependant rester le problème de survivre jusqu’à la prochaine fois. Elle était la seule à pouvoir voir la flamme sur l’elfe mais ses deux interlocuteurs pouvaient voir un symbole noir complexe illuminer son œil gauche.

-Ma loyauté va à la matriarche et au grand dragon blanc, je ne les remets pas en cause mon frère.

Elle ne revint cependant pas sur ses paroles précédentes, Laina n’était pas du genre à mourir pour rien mais dire à voix haute son désir de liberté et d’aventures avait enlevé un poids en elle. Elle n’était pas capable de se courber maintenant. De plus, elle n’avait fait que partager une interprétation différente et non pas une véritable trahison. Les stryges ne tuaient pas les leurs si facilement après tout. Elle planta ses yeux dont le motif du gauche était toujours visible et lui donnait une forte présence et un charisme étonnant.

Note Chrono:

Spoil :

Alors qu'il avait soin de laisser l’envoûtement se dissiper, la jeune stryge semblait avoir rapidement retrouvé ses esprits. Il allait s'éclipser, mais peut-être que l’assassine avait des interrogations aussi sommaires qu'utiles, mais elle n'en a pas eu le temps, qu'un énergumène vint se planter à leur table, l'air hautain, prenant ses aises pour faire des reproches :

- Ce n'est pas vraiment très intelligent d'évoquer ton appartenance à l'ordre dans un lieu publique Naga.

-Regardez qui vient nous dire bonjour, mmh comment il s'appelle déjà ... tss c'est que je retiens jamais les gens de peu d'importance. Aboie pas trop fort, petit chien de Valph tu risques de me faire frisonner. dit le naga d'un air songeur.

Il aboyait fort mais ce n'était pas sur le naga qu'il dirigeait sa colère, non en tant qu'exécuteur il venait sermonner celle qui avait soif de liberté, elle n'avait pas eu le temps de rêver que déjà on lui coupait l'herbe sous le pied, dit prosaïquement, mais avec plus de panache, on lui attacher déjà les ailes.
Elle vint à se défendre comme elle pouvait, pesant ses mots pour ne pas être traqué et peut-être tuer pour son envie de rébellion (enfin vu du point de vue des adeptes de la Matriarche)

Mais comme il l'avait si soigneusement souligné, l'endroit n'était pas prompt à un assassinat direct, il y avait quelque gens dans la taverne, peut-être trop bourré pour pouvoir se défendre, mais le tenancier de la taverne avait du répondant. Donc elle ne craignait pas grand chose ici, d'autant plus que l'ensorceleur assurait une protection plus ou moins forte, disons que tout exécuteur qu'il était, il devait réfléchir à deux fois avant de planter sa lame.

Équinoxe s'étira, toute cette tension l'ennuyait, il avait autre chose à faire que subir ce long silence de marbre, et la promesse d'un châtiment qui n'arrivait pas.

-"Dommage, on n'est toujours interrompu qu'on on s'amuse, bien ma belle je te laisse cogiter à ceux qu'on a dit, et puis qui sait peut-être à bientôt, ahaha" dit-il amusé en offrant une rose noire à l'être ailé.

Il se redressa sur sa queue, affrontant le regard de l'elfe noir, qui avait une lueur dans l'un de ses yeux, plutôt badass le jeunot.

-"Vous avez surement des choses à vous dire, mais garde des ardeurs de meurtre" c'était une remarque non négociable, sauf si l’exécuteur ne craignait pas les représailles, avant de poursuivre il jeta un regard noir à ceux qui tentait de suivre la conversation, il retournèrent bien vite à un brouhaha habituelle qui couvrait les paroles, d'ailleurs l'exécuteur devait avoir l'oreille fine pour avoir entendu tout l'échange entre le naga et la stryge noire.
"Mmh l'avenir se promet d'être intéressant" finit-il par conclure.

Il se dirigea non pas vers la porte de sortie, mais vers un coin plus loin dans la pièce où l'ombre masquait le regard perçant même des plus adeptes en matière d’acuité visuelle.
Là disparu, dans les étreintes des ténèbres, et comme un souvenir éloignait, sa présence n'était maintenant perçue comme un doute, était-il vraiment là, était-il vraiment partit?
Avec les adeptes de la magie du vide, on ne peut jamais vraiment savoir, l'Enchanteresse suprême était à prêt tout connu pour ça.

Spoiler:

- C'est ça.

Dit-il simplement en émettant un rictus amusé.
En le voyant quitter la pièce, il savait qu'il avait raison. L'endroit était trop prompt aux oreilles oisives pour une discussion telle que la leurs et tant pis s'il interrompait les prémices d'une belle association, potentiellement entre un maître et une apprenti ? Ce qui était sur, c'était que son désir brûlant de plus d'autonomie serait récompensé si le Naga la prendrait sous son aile.

Redressant son regard vers la jeune stryge, il retourna un siège et s'assit le dos du siège face à lui.

- Bien.

Il prit une gorgée tout en fixant l'oeil obscure avant de reprendre.

- Mes excuses pour avoir interrompu ce futur parrainage qui ne sera que parti remise, je n'en ai pas doute mais en vous entendant, j'avais quelques craintes à ton propos qui avaient besoin d'être rassuré. Et elles le sont n'est-ce pas ?

L'elfe-stryge avait fait fi des moqueries du Naga, ils avaient du braver sa vie entière celles de presque l'intégralité de la Tour Noire pour le simple fait de ne pas être un vrai stryge. Il comprenait aussi qu'il vouerait plus d'intérêt à la jeune stryge, les deux peuples étaient alliés et probablement que le peuple Naga avait peu de considération pour les peuples elfiques.

Au fond, il se fichait que les tourtereaux parlaient de la Congrégation mais puisqu'il comptait également y entrer, s'assurer de sa discrétion lui paraissait le mieux. D'autant plus qu'il ne connaissait pas réellement le rapport à l'ordre par les Kazharien où si les deux ordres avaient un passif commun, voir des griefs.

- Vu ta réaction à mon égard et puisque je ne t'ai jamais vu dans les cachots, que les adeptes et la Phalange Noire sont assignés à la Tour, j'imagine que tu fais partie de la caste intermédiaire.

Il sourit, mise à part les deux membres stryges de la Congrégation et les rares membres de la Tour dans cette caste qui partait en désuétude, il n'en rencontrait que peu.

- Qu'est-ce qui t'a poussé vers ce choix ? Si ce n'est pas indiscret ?

Il repensa à son meurtre précis et rapide. Puis tendit tout de même une main en guise d'amicalité. Il n'avait certes pas fait son entrée sur une entrée des plus conviviales mais il se méfiait de chaque stryge puisqu'ils n'en avaient connus que très peu amicaux à son égard, que c'était une marque de bon sens de se méfier d'eux mais à présent qu'il était également et officiellement un stryge reconnu par la Matriarche en personne, il se faisait un devoir de bien s'entendre avec ses congénères.

- Je m'appelle Juviel.