Stellaraë n'était définitivement pas une ville pour Celestia... Peut-être parce que ce n'était pas une ville pour son mode de vie, ou peut-être parce qu'après seulement quelques semaines à écumer les lieux malfamés, elle avait finit par dépouiller aux cartes la moitié des brigands de cette ville, et que ceux-ci comptaient bien remettre la main sur leur or... Dire qu'elle n'avait même pas triché... Enfin presque pas...

Et donc, après un long trajet sur un cheval emprunté, la jeune rouquine entra dans la ville de BaldorHeim, relâchant l'animal avec bon espoir qu'il retrouverait avec grande joie sa liberté.

BaldorHeim était une grande ville brumeuse, nichée dans les montagnes, l'écart de température avec la ville du centre était important, et Celestia sentait le bout de ses doigts se glacer, et son souffle devenir une buée épaisse qui se mêlait au brouillard environnant. Elle ouvrait et fermait ses doigts de temps en temps pour faire repartir la circulation sanguine, tout en admirant les petites rues sinueuses de la ville.
Glissant ses mains dans les poches de sa veste, la jeune fille, de son sourire le plus aimable et charmeur, héla un garde:
-Excusez-moi Sir? Auriez vous l'adresse d'une auberge ou d'un taverne sympathique, histoire de se réchauffer un peu?
Le garde se voulant courtois, répondit au sourire de la jeunette:
-Bien sûr Mam'zelle, je vous conseille de vous rendre au fourrée à la myrtille, c'est une taverne naine qui se fait un plaisir d’accueillir les voyageurs.
-Le fourrée à la myrtille hein? C'est un nom alléchant, je vais vous faire confiance Sir!
Après une indication du garde pour s'y rendre, et une assurance que la jeune femme pouvait lui ré-adresser la parole si elle avait besoin d'autre chose, la jeune chapardeuse se mit en route vers l'établissement.

Et, en effet, la taverne avait l'air d'un lieux fort sympathique. Dans l'âtre d'une cheminée, quelques bûches se consumaient en ronronnant, émanant une douce chaleur dans toute la pièce. Son regard s'accrocha à une cible en liège dans un coin, sur lequel quelques dagues étaient plantées. Quelques nains discutaient d'une voix forte en picolant de la bière, un barde jouait une entraînante mélodie au luth dans le fond, et alors que Celestia fermait la porte tranquillement, quelques regard se posèrent sur elle.
Celestia s'accouda au comptoir un peu bas, pour demander au tavernier quelles étaient les spécialités.
-Mmmmh... Bon, eh bien, une pinte d'hydromel chaud, et votre spécialité à la myrtille, siou'plait!
Et, alors que le tavernier lui préparait sa commande, Celestia se retourna pour s'accouder au bar, tout sourire, et examiner la grande pièce, dans l'espoir de trouver quelqu'un d'atypique, quelqu'un avec qui s'amuser, n’importe qui! Après tout, c'était dans les bars que l'on faisait les meilleurs rencontres non? Si, bien sûr que si, et personne ne pouvait résister  à ce sourire!
-Personne pour un jeu de carte? Ou un lancer de dagues...?

J’avais décidé de prendre un peu de beau temps aujourd’hui. Alors que je rentrais de la demeure isolée, le quartier général de notre faction, pour faire mon rapport mensuel à la Tour Noire, je m’étais petit à petit rendu compte de quelque chose : je n’avais plus de contrat à faire. Alors que cela faisait des années que j’enchaînais les contrats inlassablement, ne prenant une pause que pour aller voir mes concubins et mes concubines l’espace d’une soirée ou faire mon rapport à la Matriarche.
Bien sûr, j’avais actuellement des projets de grande envergure qui me demandaient beaucoup de temps de mise en place. Mais je préférais ne pas y penser aujourd’hui. Aujourd’hui, place au loisir !

Cela faisait donc quelques heures que j’étais dans le Fourré à la Myrtille, une taverne réputée de BaldorHeim où j’étais allé quelques fois. Je n’étais pas grand amateur de taverne malgré mon assurance et mon charme légendaire. La raison se résumait à bien peu de mot : je ne buvais pas beaucoup. En effet, l’alcool avait un effet néfaste sur l’esprit et sur le contrôle de soi. Je ne pouvais me permettre, en assassin d’excellence que j’étais, d’avoir l’esprit embrumé trop souvent ni trop longtemps. Néanmoins, un petit verre de vin de temps en temps ça ne mangeait pas de pain. Nalphégius, mon jumeau qui résidait au fond de ma tête, sommeillait paisiblement, rêvant probablement de massacres et de torture de bébé blangos. Où alors il faisait un cauchemar où il était devenu un père de famille aimant avec deux chiens, une propriété en bord de mer et une femme qui le chérissait. Beuark !
Et moi, de mon côté, je sirotais un lait de chèvre en compagnie d’une charmante danseuse assise sur mes genoux, me piquant le verre de temps en temps pour goûter. A dire vrai, je ne voyais de toute façon pas comment je pouvais passer une journée sans une femme ou un homme en ma compagnie, assis sur mes genoux ou dans mon lit. Ma nature de charmeur l’empêchait tout bonnement. Cette danseuse-là avait, comme bon nombre avant elle, été charmée par mon regard et mon petit sourire en coin, et après quelques discussions d’une banalité sans nom, elle s’était joint à moi pour boire et pour me raccompagner dans mon lit une fois que j’aurais fini de m’amuser. Pour me border, bien sûr.

Soudain, alors que je rigolais en voyant les quelques fans de ma danseuse me jeter des regards noirs, une voix féminine s’éleva dans la taverne :

« Personne pour un jeu de carte ? Ou un lancer de dagues… ? »

Je cherchai du regard la voix du regard, une lueur s’allumant instantanément dans mes yeux. Le lancer de dague, c’était ma spécialité, après la séduction. Et puis si quelqu’un m’opposait une résistance, je pouvais toujours user de la télékynésie pour dévier la trajectoire de son tir. Dans tous les cas, la victoire était assurée.
J’aperçus enfin d’où venait la voix : c’était une jeune et jolie rouquine, d’apparence humaine, et qui semblait avoir l’œil pétillant. Je souris en coin. On allait bien s’amuser aujourd’hui.

Je tapotais les jambes – à moitié dévêtues – de ma partenaire du soir afin qu’elle se lève et je me dirigeai vers la jeune rouquine, un sourire charmeur sur le visage. Puis, de ma voix naturellement suave, je dis :

« Beauté écarlate, permettez-moi de relever le défi. Je suis Valphégas, mais vous pouvez m’appeler Valph. »

Puis, dans un mouvement presque thêatral, je dégainai en un instant deux dagues de jet et me mis en position de tir, les lames coincées entre l’index et le pouce. Pas pour tirer, mais juste pour allier la démonstration à la parole. Je ne manquai d’ailleurs pas de faire un clin d’œil à la malheureuse qui avait osé me défier. Si seulement elle savait…

Celestia n'arriva pas à voir qui était ce jeune homme qui venait de se lever vers elle, à cause du coin obscure dans lequel il se nichait, mais il était accompagné d'une jolie jeune femme qui ne manqua pas d'attirer le regard de la rouquine pendant quelques secondes, pour parcourir les courbes de la jeune danseuse. Son possible futur assaillant possédait également deux étranges appendices sur le dos.. Celestia croisa les jambes avec un petit air fier, d’avoir trouvé un participant, lorsque l'homme se leva pour s'approcher de la rapineuse.
La taverne reprit le cours de son brouhaha chaleureux, à part la barde qui avait cesser de faire vibrer l'air, et son instrument.

Quelle ne fut pas le soulagement de la jeune femme que de voir quelqu'un céder à sa proposition si alléchante, elle n'aurait pas supporter se prendre en retour une bourrasque glaciale et silencieuse. La  voix était viril et suave et elle appartenait visiblement à un de ses hommes au teint sombre qui possédait des ailes. Il avait les traits fins et masculin, très loin d'être disgracieux. C'était le premier de son espèce que Cella rencontrait, et pour l'instant, il lui avait fait bonne impression! Le terme "beauté écarlate" n'était évidemment pas tomber dans l'oreille d'une sourde, et la rouquine eut un sourire involontaire. La jeune fille comprit bien vite quel défi il voulait relever, lorsqu'il sortit magistralement deux jolies dagues. Elle s'abreuva d'une gorgée de sa commande avant de lui offrir le sourire le plus chaleureux que la gamine pouvait offrir.

-J'en prend bonne note Valph! Je suis meilleur aux cartes qu'au lancer, mais tout est bon pour s'améliorer! La chance de l'ingénue, ça va bien quelques jours, mais ça ne me sauvera pas tout le temps. Donc, on tente les démons contre une chanceuse invétérée?
A ces mots, Celestia sortis sa dague étincelante pour la poser innocemment sur sa lèvre inférieur et se dirigea d'un pas léger vers la marque qui indiquait a quelle distance devait-on tirer, et se planter juste à côté pour dire joyeusement, croisant ses doigts fins derrière son dos en se penchant légèrement en avant, curieuse comme tout:
-Vous qui semblez apprécier la danse, je vous laisse ouvrir le bal?

La jeune femme qui avait lancé le défi me regardait avec un sourire sympathique. Visiblement, mes compliments avaient touché juste. Rien de bien étonnant, je connaissais mon charme fou et mon pouvoir de persuasion qui m’avait sorti de bien des situations compromettantes, et m’en avaient attirées bien d’autre dont je me serais passé. Je me rappelais encore avec un certain sourire en coin mon aventure avec la femme d’un capitaine de la garde. Ah, ça avait été bien marrant de prendre l’ascendant sur un membre de la garde, mais ça n’avait pas été très à son goût.
La jeune rouquine me lança donc :

« J'en prend bonne note Valph! Je suis meilleur aux cartes qu'au lancer, mais tout est bon pour s'améliorer! La chance de l'ingénue, ça va bien quelques jours, mais ça ne me sauvera pas tout le temps. Donc, on tente les démons contre une chanceuse invétérée? »

Je ricanai de mon rire un peu cristallin, et lui dit l’air assuré :

« Ne vous inquiétez pas d’une éventuelle malchance de ma part. Il n’y en a pas. Tout me sourit, même les plus belles pousses de ce monde, telle que vous. »

Nous nous plaçâmes ensuite face à la cible en bois, derrière la trace visiblement faite pour donner un ordre d’idée d’où il faut lancer la dague. J’étais entraîné au lancer de dague, comme en témoignait la cible en bois de ma chambre, à Lédéhi, couverte d’entailles et de brèches. Et au-delà de ça, j’avais un avantage plus grand encore : je pouvais manier la matière, et donc faire dévier la dague de mon adversaire si elle tendait à toucher la cible. Mais ça, elle ne le savait pas.
L’humaine aux cheveux roux me dit alors, l’air amusé :

« Vous qui semblez apprécier la danse, je vous laisse ouvrir le bal? »

Je souris en coin, et lui répondit simplement :

« Nous n’avons pas encore fixé de mises, ma chère. »

Je laissai mes mots flotter dans l’air festif de la taverne puis enchaînai :

« Si je gagne, nous danserons ensemble. Si je perds, je vous paie un verre et vous pourrez choisir un gage approprié, selon votre convenance. Cela vous convient ? »

Bien sûr, il allait sans dire que même si je gagnais – ce qui allait arriver de toute façon – je lui paierais un verre. Mais le fait que je n’y sois pas contraint ne ferait qu’augmenter la valeur du geste.

Entrant pour la seconde fois dans la taverne, celle-ci était peuplé comme à son habitude de diverse publique festoyant à raisons diverses. L'une étant bien entendue à la victoire de la cité face à l'invasion skarnienne, le nom de “l'imperator” étant notemment cité en trinquant à chope ferme et mousseuse à souhait, il se disait bien qu'un personnage important se cachait quelque part dans la cité, en connaitre la personne et ses ressentissants seraient peut-être des informations utiles.

- Personne pour un jeu de carte ? Ou un lancé de dagues … ?

Une belle rouquine à la chevelure flamboyante se démarquait par son attitude engageante et son charme indomptée. Bien évidemment, chose qu'il ne l'étonna guère, Valphégas répondit d'un ton non-chalant à l'appel de la jolie jeune femme tel un mâle répondrait à la complainte d'une femelle lors de la saison des printemps.

- Beautée écarlate, permettez moi de relever le défi. Je suis Valphégas mais vous pouvez m'appeler Valph.

Un léger rictus se dessina à la lisière de ses lèvres, si elle savait sur qui elle était tombé, elle renoncerait probablement bien avant que l'idée ne vienne lui taroder l'esprit. Ou bien, elle en oublierait le défi pour s'accoquiner à d'autres aventures en sa compagnie. Quoiqu'ils en étaient des hypothèses mortes dans l'instant que le destin prit d'autres tournants, il claqua la porte d'un revers de main et tapa deux légers pas pour observer la pièce. Des nains, des hommes, un stryge et pas d'elfe des glaces. Il avait définitivement perdu sa piste pour ce soir.

“Fais chier ...”

Il s'approcha du bar, il abandonnait tout espoir et préférait s'abandonner aux bras délicats de Morphée pour la soirée. Le voyage à dos du pégase de Valphégas avait eu raison de lui ainsi que ses ébats avec Tara, il était fatigué.

- Je peux vous aider Mon... Oh !

Juviel s'empressa de soutenir la surprise du tenant de boutique en le regardant dans les yeux.

- Je veux dire .. Pardon, voulez-vous un … Une .. Bière …
- Fraîche ?

Son interlocuteur déglutit quelque peu. En effet, l'air s'était refroidit et l'elfe n'était pas sans savoir que sa propre personne dégageait une aura glaciale due à sa caractéristique raciale.

- Non, je prendrais juste une chambre.

Le nain, du haut de son estrade, tentait bien que mal de garder sa contenance, l'elfe de la Tour Noire voyait bien qu'il avait à faire à un bonne tête, un gentil p'tit gars, la politesse dans ce genre de commerce valait bien plus que d'afficher ses propres opinions personnelles ou politiques en fonction de la clientèle, cela aurait été contreproductif.

- Oui .. Bien sur, la numéro 7 est libre. C'est l'une des meilleurs chambre.

Il ne répondit pas et prit la clé.

- Vous qui semblez apprécier la danse, je vous laisse ouvrir le bal ?

Pauvre enfant. Elle n'avait aucune chance. Mais sur ces propos, quelques secondes plus tôt pour être cohérent, il avait noté que la musique paisible et chaleureuse s'était tût pour poser son regard sur le défi qui venait de se lancer à travers le silence. Il tourna la tête vers la barde.
Une jeune femme se cachait derrière l'instrument mélodique aux notes rustres mais délicatement enjouées. Un colier, une belle chevelure mi-blonde, mi-chatain, quelques tâches de rousseurs qui ne décontenanceait pas son visage, il en présumait une locale ou une habitante des contrées nordiques.

“ Intéressant...”

Il aimait les tempéremment de feu mais il avait une préférence pour ceux d'une température … se rapprochant à la sienne. Pour autant, bien que Valphégas s'engageait dans l'aventure d'un élan trop confiant et il avait probablement bien raison, cette barde s'élança à son tour bravant l'atmosphère pour y ajouter son grain de sel et ajouter de la jouvence à cette folie !

« Mes dames et messieurs, nous allons maintenant assister à un duel fort intéressant, alors, qui de la jolie rouquine ou de l’homme aux ailes de corbeau va remporter la partie ? Les paris sont lancés !»

C'était là qu'il partait. Il n'avait pas l'envie ni le courage de rester contempler un combat perdu d'avance, du moins, pas celui là. Si cela impliquer la torture longue et agonisante d'un être hurlant pour rester accrocher pathétiquement au dernier filin de sa vie, il y réfléchirait à deux fois. Celui là, non. Il passa discrètement devant Valphégas, croisant son regard mais sans piper mot, lui indiquant qu'ils repartiraient sans doute vers la suite de leur quête de façon inaudible, il savait qu'il était au courant, il n'avait pas besoin de le dire à haute voix, puis passa devant cette joueuse de flûte et croisa son regard également. Quelque chose de singulier se dégageait de chez elle mais il ne préférait pas y mettre de mot non plus. A vrai dire, ce soir n'était pas pour lui à la conversation, par ailleurs, si elle souhaitait une conversation plus parlante que les mots si elle était intéressée, elle pouvait le rejoindre plus tard dans sa chambre.
Auquel cas, il quitta la pièce et monta dans sa chambre pour s'allonger sur le lit.

Que de flatteries... Celestia ne put s'empêcher de se dire que, si ce jeune éphèbe avait accepter le jeu de la rouquine, peut-être que ses yeux gris orageux pouvait y être pour quelque chose... Lorsqu'il lui rappela qu'il manquait une mise à ce challenge, la jeune fille se frappa le front mentalement! Evidemment, tellement subjuguée et délectée par les flatteries, Celestia avait omit de poser une mise de départ. Voilà que de renard rusée, elle devenait corbeau flatté! Qu'aurait-dit sa préceptrice? Ce qui était un comble pour une voleuse telle qu'elle. Mais, étonnamment, ce n'est pas de l'argent que le stryge lui proposa, mais une dance et un verre. Ne pas inclure l'argent dans ses transactions n'était pas dans les habitudes de la jeune femme, mais il fallait admettre que la proposition était tentante... Tellement délicieusement tentante que Celestia aquiecsa, mettant son amour de l'argent de côté pour dire de la façon la plus détachée qu'elle put, toujours souriante:

-Mmmh... Je pense que c'est plus qu'honnête, la partie me laissera le temps de réfléchir au gage! Mais je vous promet d'être le plus créative possible!

Celestia allait ajouter quelques choses lorsque la barde de la taverne, une jeune femme aux longs cheveux noisettes, se mut à jouer un air de flûte endiablé, ce qui attira immédiatement l'attention, non seulement de la rouquine, mais aussi du reste de la taverne! Celestia était persuadait que la mignone musicienne allez continuer sa mélopée entraînante mais elle s’arrêta, pour les représenter d'une voix forte et claironnante, Cella n'avait même pas remarqué qu'elle épiait la conversation, la canaille!
Celestia ne put s'empêcher de rire en s'entendant être appeler de "jolie rouquine" devant la taverne devant tout le monde, et fit un vague signe pour saluer son public.

Alors que le public se mit à parier, la voleuse tira la langue, elle ne serait surement pas la favorite des paris, mais elle espérait au moins se défendre dignement! La bardesse se remit à jouer un air entraînant, plus rapide, Celestia ne put que la fixer, perplexe, avec, cependant, un rictus amusé sur les lèvres. Le jeune prodige semblait avoir le même âge que Celestia, environ une pomme de moins quelle en terme de taille, un fille de la neige, semblerait-il, surement une autochtone. Pour sa jeunesse, elle semblait avoir autant de cran que la rouquine en possédait elle-même! Par contre, un truc la tracassa, personne n'avait ouvert la porte pourtant... La température avait légèrement baissé d'un cran... La douce brise glaciale calma au moins la roseur des joues de la jeune fille, et elle prit le temps de se poser, et de réfléchir aux choses... Elle prit une nouvelle gorgée de son si doux hydromel, de avant de se tourner vers Valphégas:

-Bien, maintenant, on passe à un cran au dessus, il semblerait... Prêt à divertir...? On fait ça en 3 manches?

A ces mots, se laissant entraîner par la musique, la jeune fille prit sa dague par le manche, la retourna d'un jet gracile, et une fois la dague entre ses doigts fins, elle pria la très grand mère, se retourna d'un geste expéditif, pour lancer la dague vers sa cible:

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'Attaque - Humain' :

La belle rouquine acquiesça à mes conditions et répondit avec le sourire :

« Mmmmh… Je pense que c’est plus qu’honnête, la partie me laissera le temps de réfléchir au gage ! Mais je vous promet d’être le plus créative possible ! »

Elle semblait bel et bien déterminée à s’amuser, et c’est ce qui m’importait à l’heure actuelle. Je lui fis un sourire charmant et me mis en position, lui désignant que j’étais d’accord et que la compétition pouvait débuter.
Alors que nous allions débuter la jeune barde commença un air de flûte entraînant et énergique, dans le but de mettre un peu d’animation dans la taverne. L’effet fut immédiat car rapidement le silence se fit, et elle s’arrêta un instant pour nous annoncer, comme une barde professionnelle :

« Mes dames et messieurs, nous allons maintenant assister à un duel fort intéressant, alors, qui de la jolie rouquine ou de l’homme aux ailes de corbeau va remporter la partie ? »

Je souris à cette dénomination. L’homme aux ailes de corbeau ? Ma foi, le surnom n’était pas si désagréable à l’oreille. La jeune rouquine, elle, semblait contente de se faire publiquement appeler « la jolie » comme le démontrait sa langue tirée de façon amusée. La barde finit par dire avant de reprendre un air de flûte plus épique :

« Les paris sont lancés ! »

Petit à petit, l’ambiance reprit et les gens allèrent voir en file indienne le tavernier qui, surpris de la tournure de la soirée, prenait les paris de bon cœur. Et bien, on pouvait dire que j’étais bien tombé pour m’amuser ce soir !
Alors que je m’apprêtais à ouvrir le bal – comme l’avait si joliement soulignée la rouquine – je croisai le regard de Juviel un peu plus loin. Sans un mot il se dirigea vers les chambres, et je crus percevoir dans son regard quelque chose qui signifierait « Je monte, je me suis assez amusé. ». A son passage, l’air se fit plus froid mais je ne le perçus presque pas, moi qui était habitué à vivre près du Lac Fresha au nom évocateur. Sûrement allait-il préparer le voyage qui nous attendait pour rallier Lédéhi ? Grand bien lui fasse, je lui fis un « coucou » et un sourire avant de me reconcentrer sur la cible de tir.
Mon adversaire prit une gorgée d’hydromel et me dit :

« Bien, maintenant, on passe à un cran au-dessus. Il semblerait… Prêt à divertir… ? On fait ça en 3 manches ? »

Je lui fis un signe de la tête pour donner mon approbation et n’eus pas le temps de tirer que les doigts fins de la jeune humaine jetèrent une dague de jet, qui alla se ficher droit dans la cible avec les applaudissements du public. Néanmoins, elle n’avait pas touché le centre. Je me raclai la gorge, fit craquer mes articulations – profitai que les regards furent braquées sur moi pour faire un clin d’œil enjôleur à mon adversaire – puis tirai à mon tour, jugeant qu’il n’était pas nécessaire d’utiliser mes pouvoirs pour le moment. Une victoire à l’amiable était tout à fait envisageable après tout.

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'Attaque - Stryge N' :

Tu peux mieux faire Celestia! Allons, un petit effort! Songea la jeune femme.
L'adversaire de la rouquine se prit au jeu autant qu'elle, ce qui était une nouvelle fort rassurante. a présent, ils avaient un public, qui avait misé de l'argent, et qui suivait chacun de leur mouvement avec intérêt, entre deux gorgées de bières naines et de grivoiseries. Le stryge fit un clin d’œil à Celestia, qui ne manqua pas de glousser, n'oubliant pas de réfléchir à ce fichu gage. Peut-être qu'une leçon d'armes serait de mise, ou peut-être lui demanderait-elle de la laisser l'accompagner dans sa prochaine aventure, il fallait à la jeune fille encore une ou deux manches pour trouver un concept satisfaisants... Après tout, elle doutait être aussi douée en danse qu'en lancer de couteau. Les seules danses qu'elle maîtrisait, c'était les danses sauvages autour du feu de camp de sa famille, accompagnait de luth et de tambour... Ce qui n'avait rien avoir avec les valses complexes des humains de la haute société... La vie de thérenard était tellement plus simple...

La bardesse énonça le score de Celestia avant de reprendre sa mélodie. La rapineuse se fit la réflexion qu'après tout ça, il allait falloir payer un verre a la jeune fille pour faire connaissance!

La jeune femme profita de la manche de son adversaire pour dévorer son fourrée à la myrtille avec bonne humeur. En effet, la pâtisserie méritait que l'on nomme l'établissement à son nom! Cela faisait fort longtemps que Celly n'avait pas savourer un dessert de cette qualité, elle gigota de contentement sur son tabouret, avant de rendre l'assiette sans aucune miette dessus, et de prendre une nouvelle gorgée d'hydromel. Elle joua avec ses cheveux pensivement alors que le jeune homme ailés s'apprêtait à lancer sa dague vers la petite cible en liège, abîmé par le temps et les nombreuses parties dont elle avait était la victime.

-Et sinon, puis-je en savoir plus sur mon adversaire? J'avoue être curieuse de nature, et quand un bel inconnue me propose un lancer de dague contre une danse, je veux en savoir plus!

Le jeune homme toucha également la cible, aussi bien que Celestia. Alors que la jeune barde énonçait le score, la jeune rousse les notas à la craie sur l'ardoise avant de reprendre leurs dagues sur la cible et de lui rendre la sienne au stryge avec un sourire. La voleuse se replaça sur la ligne de tir, se plaçant d'un air de princesse pour la deuxième manche. Elle se concentra, bien déterminée à éblouir les feux de la rampe, mais encore fallait-il que le poignet daigne de faire de même! D'un geste le plus assuré possible, elle lança sa dague rutilante de nouveau.

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'Attaque - Humain' :

Pendant que ma dague – sans grand étonnement – filait droit vers la cible, je vis mon adversaire du soir dévorer avec appétit son fourré à la myrtille. Elle avait un sacré coup de fourchette, c’était peu dire.
Je jetai également un coup d’œil à la bardesse, qui semblait prendre plaisir à animer la taverne. Déjà, un amas de personne commençaient à s’entasser devant le tavernier, et certains n’ayant pas compris à qui s’adresser s’étaient mis devant la bardesse, attendant de pouvoir prendre les paris. D’autres encore, plus rare, restaient dans leur coin à faire ce qu’ils avaient prévus sans se soucier de l’évènement de la taverne.
La jeune femme finit par se tourner vers moi et me demander :

« Et sinon, puis-je en savoir plus sur mon adversaire ? J’avoue être curieuse de nature, et quand un bel inconnu me propose un lancer de dague contre une danse, je veux en savoir plus ! »

Je ricanai devant la curiosité de la jeune rouquine. Ainsi donc elle voulait en savoir plus sur moi ?
Elle alla chercher les dagues une fois les scores annoncés et me rendit la mienne avec un sourire sur le coin des lèvres. Pendant qu’elle se préparait à tirer à son tour, je lui répondis de ma voix éternellement suave :

« Moi ? Je ne suis qu’un mercenaire itinérant qui, quand la bourse ne lui fait pas défaut, aime prendre du bon temps et en donner. Et vous, jolie pousse aux cheveux de feu ? »

Je ne lui avais bien sûr pas révélé que j’étais un assassin de la Congrégation. Cela ne faisait pas bon à être su, de nos jours. Une fois son tir exécuté, ce fut à mon tour de me concentrer. Je plissai les yeux, toisant la cible en priant pour toucher juste. J’avais le coup de poignet, mais la malchance était si vite arrivée. En parlant de malchance, je me demandais quel gage elle avait choisi si jamais je perdais. Je lui demandai donc, tout en fermant un œil pour tirer :

« Et dites-moi, jeune demoiselle, avez-vous en tête un gage dans le cas où je perdrais ? »

Puis, sans attendre la réponse, mon bras se tendit et mon poignet donna l’impulsion à ma dague de jet pour qu’elle fonce sur sa cible.

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'Attaque - Stryge N' :