Ce n’était que maintenant qu’elle se trouvait là que la serpent questionnait ce qu’on lui avait dit à Lédéhi. Pas qu’elle ne croyait pas ce qu’on avait pu lui dire, plutôt qu’elle doutait de ce qu’elle avait à faire en ces lieux. Elle qui avait cherché à obtenir un familier assez puissant pour l’accompagner. Elle avait dans un premier temps cherché dans de nombreux livres sans trouver de bête qui seraient à la fois domptables, à la hauteur de ses attentes et assez belle pour qu’elle accepte sa compagnie permanente.
Au final, ce fût un autre membre de la congrégation qui lui parla d’un animal particulier qui vivait dans le nord de Dùralas, un œil-volant, créature dont la Naga n’avait jamais entendu parler mais qui attira immédiatement son attention. Elle demanda alors à ce membre ce qu’il savait sur l’endroit et parce, bien sûr, elle ne le croyait pas vraiment, elle chercha plus précision dans divers autres livres sur cette créature avant de se préparer à partir.
Mais si le voyage de la région dans laquelle elle se trouvait, à savoir le sud de Dùralas jusqu’au nord avait été pénible parce que long, il lui avait suffi d’avoir prévu bien assez de provisions et de se déplacer plusieurs jours durant, parfois à la seul force de son corps, parfois aidée par le destin lorsqu’elle lui arrivait de rencontrer des étrangers en caravane –Et qui n’avait pas peur d’elle…-
Mais maintenant qu’elle s’approchait de cette région que l’on appelait la Perracie, sa quête d’un peu plus de puissance n’était plus qu’à peine suffisante pour la pousser à avancer. La forêt dans laquelle elle se trouvait était particulièrement sombre, à un point tel qu’on aurait pu croire qu’il y faisait en permanence nuit. A cela s’ajoutait cette atmosphère oppressante, cette impression d’être en permanence observée par les silhouettes d’arbres qui lui semblaient même parfois avoir des yeux bien ouvert, brillant dans l’obscurité. Et plus elle avançait, lentement, certainement plus effrayée qu’elle ne le pensait, sa lanterne à la main émettant une faible lueur, éclairant à peine un semblant de chemin qu’elle était en train d’emprunter, plus l’oppression qu’elle ressentait semblait peser sur son physique.
Maintenant qu’elle s’était particulièrement enfoncée dans ces bois, cela devenait même presque une certitude, quelque chose l’affaiblissait. Et même si cela n’était pas extrêmement puissant, elle le ressentait tout de même assez pour que cela l’essouffle.
Enfin, par chance pour elle, après plus d’une heure de recherche, une rencontre vint enfin briser sa longue et pénible balade. Enfin se tenait devant elle un œil-volant. Alors, elle sortit sa lance et dès lors, peut-être par instinct, la créature y réagit négativement, non pas en fuyant –Certainement que ces horribles choses n’étaient pas de ce genre- mais en se préparant à combattre. Une chance, se murmura la Naga, quoiqu’elle aurait certainement à en finir rapidement au vu de sa situation précaire dans ce lieu où elle s’affaiblissait un peu plus pour chaque minutes passées…