Pourquoi tous les endroits de ce foutu pays devaient être des pièges mortels ?! Pour un peu, le blizzard de Zarvellie était plus clément que cette satanée foret ! Zirra avait dû faire face à ses habitants armés au moins deux fois. Heureusement, aucun d’entre eux n’avaient représenté un réel défit, mais les blessures de la géante continuaient de l’handicaper.  

Kastalinn n’était paisible qu’à la nuit tombée. Et l’agitation continuelle, digne des grandes villes, avait contraint l’expirante guerrière à s’exiler dans ce qui semblait, à première vue, un havre de paix. Hélas, elle s’était lourdement trompée…A croire que chaque mètre carré de Dùralas était occupé par un troupeau d’enfoirés.

Lassée, la mercenaire s’octroya une pause. Adossée à un arbre –qui n’avait pas l’air enclin à la bouffer-, elle reprit son souffle.


- C'est parti, que le massacre commence !

Non. C’était pas sérieux ? La bête laissa échapper un grognement exaspéré. Visiblement, la menace lui était destinée, à en juger le regard résolu que l’importun lançait en sa direction. Elle se redressa d’un bond, posa sa main sur le manche de son épée. Décidément, on ne la laisserait jamais tranquille !

- Vous vous êtes passé le mot pour me faire chier ou quoi ?!

Elle s’approcha du jeune homme, planta ses mirettes charbonnées dans les siennes.

- Rengaine ça ! Fit-elle, désignant l’arme d’un mouvement de tête. Ou c’est toi, que j’vais massacrer !

Elle était peut-être malade, mais si cet abruti comptait jouer les gros bras, elle n’hésiterait pas lui coller une rouste, histoire de le remettre à sa place. En attendant, elle le parcourut de pied en cap, d’un regard méprisant. L'ombre portée de l'étrange demeure plongeait Zirra dans la semi-pénombre, emplifiant la noirceur de ses yeux.

Le gamin se retourna, puis vint se planter devant Zirra, tout sourire. Le genre de mimique arrogante que la géante soignait  volontiers à coup de pied aux fesses. D’abord, il la dérangeait, et maintenant, il se permettait de rouler des mécaniques, comme un jeune abruti en mal de sensations fortes. Si seulement il savait…

- Ma langue ? HA ! Ricana la bête. Son rire gras se propagea dans la forêt comme le cri d’une bête, avant de se muer en grimace de mépris. La guerrière repoussa violemment le jeune homme. C’est plutôt pour la tienne, que tu devrais t’inquiéter ! Les insolents dans ton genre, je les éduque à coup de phalanges !

Et, pour appuyer ses propos, Zirra dégaina sa moitié. La seule personne qui lui avait été fidèle durant toute son existence : Son épée. Cette dernière laissa échapper un son cristallin quand sa lame quitta le fourreau. Une douleur à inopinée assaillit son porteur à l’épaule, qui n’en laissa rien paraître. Les effets de la magie peinaient à se dissiper. Ce môme, bien qu'il soit idiot, avait l'air du genre casse-cou et prêt à attaquer. Surtout après la bousculade que lui avait infligée sa rivale. Oh, il ne représenterait pas un vrai défi. La bête de Zarvellie en avait saigné des bien plus coriaces...

Hrp:

 

Tu veux faire intervenir les armures maintenant ? Auquel cas elles peuvent être alertées par la crise de rire de Zirra. Ou tu veux qu'ils se pètent un peu la gueule avant ?

Des portes bâtèrent. Des guerriers sortirent de la forteresse, leurs armures, étonnamment belles, tintant au rythme de leur progression. Les trois fauteurs de troubles s’avancèrent vers les rivaux improvisés, visiblement décidés à mettre un terme à leurs jérémiades.

- Ça, c'est ce que je suis venu massacrer. Je te déconseille très fortement de tenter quoi que ce soit. Ta vieille épée ne risque pas de me faire bien mal, blah blah blah....

- Oh, la ferme ! Gronda Zirra, dans un soupir d’agacement. Cette discutions était d'un ennui...A vrai dire, elle n'écoutait plus les menaces stupides du gamin.

Alors qu’une brutasse de fer s’approchait d’elle, la zarvellienne se prépara à lui asséné un premier coup. Le mouvement nécessaire à lever son arme lui arracha une grimace. Ses muscles s’endolorirent comme si du feu les consumaient.