Le lecteur trouvera dans cet ouvrage les principaux artefacts légendaires liés à l'alchimie et le témoignage de ma propre expérience en la matière. La constatation sera vite établie qu'une liste exhaustive de ceux-ci est impossible, le but ultime recherché dans l'alchimie dépendant de chaque alchimiste. Mais nous pouvons néanmoins remarquer que quelques-uns se démarquent parmi d'autres, ce sont ceux-ci dont nous traiterons dans cet ouvrage.

Quant à mon expérience, croyez le ou non, mais notre petite guilde d'alchimistes composés de moi-même, Angus Bartoloméo, de l'illustre professeur Eithur Heilun et de Mr. X, dont nous tairons le nom, a réussi a percé à jour le secret de la Pierre Philosophale. N'étant plus en possession de la dite pierre, et ayant fait disparaître tous nos travaux et nos savoirs sur le sujet, nous ne craignons plus l'avidité de certains. Enfin, nous reviendrons sur ce sujet en temps voulu.

J'espère que cet ouvrage pourra ouvrir les yeux de la prochaine génération d'alchimistes quant aux erreurs des anciens et de leurs lubies, au travers de nos propres erreurs que nous regrettons aujourd'hui amèrement.

Les quatre artefacts légendaires que nous traiteront ici sont les suivants : la Pierre Philosophale, la Panacée, l'Ars Magna, et enfin l'Homonculus.


La Panacée serait, et je dis bien serait, car elle ne semble pas encore avoir été découverte, un artefact alchimique capable de guérir n'importe quelle maladie au monde.

Les non-initiés se demandent souvent, et à raison, pourquoi donc la Panacée est affaire d'alchimiste et non de guérisseur. En réalité, tout guérisseur qui se respecte (nous ne parlons pas ici des mages) envisagerait bien vite la Panacée comme un mythe. Ceux-ci savent bien qu'un mal a une cause fort bien spécifique et qu'utiliser le mauvais remède pourrait avoir tout l'effet inverse de celui escompté. C'est là affaire de précision, et il en faut souvent peu pour qu'un remède ne se fasse poison. Or, la Panacée prétend pouvoir guérir tous les maux. C'est là où l'alchimiste, maniant l'Art, intervient pour transcender l'impossible.

Un bien noble but que celui-ci pour un alchimiste. Malheureusement, combien de braves compères je n'ai vu sombrer dans la folie et le désespoir, sacrifiant leur carrière pour cette lubie possiblement inaccessible.
Bien souvent, ceux-ci ont pourtant le cœur pur et sacrifient leur carrière dans l'espoir de sauver un être cher d'une maladie incurable et provoquant bien des souffrances. Peut-être un jour trouverons nous malgré tout la formule de ce merveilleux élixir mais, d'ici là, je recommanderais à tout jeune alchimiste d'éviter de longues années de recherches inutiles à moins d'avoir une très bonne raison pour cela.


Depuis toujours, l'Ars Magna fut l'affaire de bien sombres et égocentriques personnages. En effet, cet artefact alchimique consisterait à la transmutation de l'alchimiste lui-même, le rendant l'égale d'un dieu.

Même si l'affaire peu sembler ridicule, car on a pas même vue d'alchimiste étant l'égale d'un dragon de second ordre, cela n'a pas empêché nombre d'entre eux de s'essayer à cette folie. Bien souvent, les alchimistes s'adonnant à cette passion dangereuse finissent morts ou avec de si graves séquelles qu'ils préféraient l'être.

J'ai moi-même du mal à comprendre quel genre de désespoir ou de sombres sentiments peuvent pousser un alchimiste dans cette voie, sans doute n'ont-ils jamais eu sous les yeux le corps d'un pair ayant fait cette erreur.


La quête de l'Homonculus n'est pas beaucoup moins narcissique que celle de l'Ars Magna. La création d'une vie aussi complexe que les êtres pensants de notre monde n'est pas une mince affaire. Créer par alchimie un être de chair, de sang, et surtout, possédant une âme, semble impossible.

Pourtant, peut-être aurez vous quelques invocateurs faisant apparaître des créatures de par le monde. Il faut bien prendre en compte que nous parlons ici de deux choses bien différentes. La plupart des invocations magiques consistent à attacher une âme déjà existante à un objet ou un corps inanimés, voir à simplement animer par magie pareil objet ou corps. L'Homonculus, lui, est création de la vie elle-même, âme et corps parfaitement soudés dès la création.

Si cette voie peut sembler sans grand danger. Il y eut malheureusement bien des abus dans celle-ci, où certains alchimistes se permettaient d'accomplir d'atroces expériences sur des êtres sensibles afin de percer à jour le secret de la vie.


"Oui, la Pierre Philosophale existe et a rendu fou votre ami. Ne la cherchez pas !" Tel est le mot que nous avons retrouvé sur le corps de notre cher ami, Mr. X, signé de ma propre main et de celle du professeur Heilun. Sur le moment, nous ne comprenions pas ce qu'il venait de se passer mais, très vite, nous comprimes que nous venions d'ingurgiter une puissante potion d'oublie qui se trouvait encore devant nous. Je me souviendrais toujours du sentiments d'impuissance et de honte qui m'envahit à ce moment-là. Nous venions probablement de tuer notre tant aimé Mr. X, et ce, sans même comprendre pourquoi. Les larmes furent notre première réaction, ensuite nous prîmes la décision de dissoudre ce qui restait de notre groupe de recherche, c'est-à-dire nous deux. Heilun, qui était plus coriace que moi, prit la décision d'accepter le poste qu'on lui avait proposé à l'Institut de Magie. Quant à moi, je me retire à présent loin du monde civilisé, là où mes expériences ne pourront nuire à personne d'autre que moi.

Nous ne savons donc ni où la Pierre se trouve actuellement, ni de quoi elle est actuellement capable bien que la légende veut qu'elle soit source d'immortalité et de richesse.


Partout où des alchimistes s'étant penchés sur pareils artefacts, le malheur et la désolation semblait avoir frappé plus sûrement que leur succès. Alors, jeunes alchimistes, prenez bien garde aux désirs que vous formulez au travers de l'Art, car ceux-ci vous mèneront sans aucun doute vers un chemin que vous finirez par regretter.