Je trempai mes lèvres dans la boisson alcoolisée, appréciant la douce chaleur de l'âtre dans mon dos. Le vin chaud vint me brûler le palais, la gorge, mon poitrail puis tout mon corps... J'en vins à oublier doucement ma peine et mes pensées vagabondaient au rythme des discussions de la taverne.
Là bas, au niveau du bar, deux de mes compagnons de galère chahutaient sous le regard amusé d'une rouquine : j'avais préféré les laisser vaquer à leurs jeux pour me reposer du voyage.

L'absence d'Arwin me pesait toujours autant mais... j'arrivais à le supporter avec le temps. Il avait fini par rendre l'âme alors que nous quittions les côtes pour le continent. Au final, j'avais causé son agonie et mes pouvoirs de guérisseuse n'avaient que soulagé sa douleur, un peu.
Je soupirai. Mon regard alla se promener dans l'assemblée, s'attardant quelques secondes sur le ménestrel qui jouait. Du monde, de l'entrain, de la vie. J'étais si lasse...
Je terminai mon verre d'une gorgée. Je plissai les yeux tandis que le liquide me déchirait les entrailles. J'en commandai un autre. Le finis. En demandai un nouveau. Et ainsi de suite.

Ma tête tanguait sur le rythme de la lyre et des vivats. On s'échauffait dans la taverne. J'eus soudainement besoin d'air. Pourvoir respirer. Vite. Je suffoquais.

La porte s'ouvrit devant moi, et le froid me frappa avec la force d'un coup de poing mais je réussis à ne pas tomber. Vacillante, je passai le seuil et la nuit tout entière vint m'accueillir. Brusquement... le silence.
J'allais faire quelques pas avant que la force ne me manquât. Transie par le froid, l'alcool, la peine et les désirs, je me laissai tomber au sol, le dos contre le mur de la taverne. Dans ces moments de solitude, je me demandais toujours : où voulait donc me mener mon dieu ?
Le regard perdu dans le ciel d'encre, j'y réfléchissais.

Une jeune fille seule. La proie idéale. Artibus s'approcha de son futur gagne pain, lorsqu'elle se laissa glisser contre le mur de la taverne. Il s’apprêtait à la fouiller lorsque une voix retenti alors qu'on lui saisissait la nuque:
-Alors Art, on fait la manche?
"Marteau-de-Fer! Tu à l'air en forme!" balbutia le maigre personnage.
Moradund le tira hors de portée de la jeune femme.
-T'est à peine sorti de tôle que tu recommence à mendier?
"Faut bien vivre" se reprit Artibus, "ce blason... la garde Kazharienne?"
-Toujours aussi observateur à ce que je vois; tu manque à Fred tu sais!
"Ça va j'ai compris, je retourne voir mon copain le geolier..."grogna-t-il tandis que le nain le lâchait.
-Je suis de bonne humeur Art, et j'ai mieux à faire alors file!
"Je t'adore..."lui lança ce dernier "quand tu saigne" murmura-t-il avant de prendre ses jambes à son cou devant le grognement d'Azulgor.
L'hydro-cyno se tourna vers l'étrange personne affalé là et la renifla doucement.
-Azul...
Il regarda son maître avec un soupçon de tristesse.
~Trop bon, trop con!
-Ronin tu la boucle, Azul nuf!
L'interpellé s'assit en penchant la tête, déclenchant grognement et injure dans la barbe brousailleuse.
-Stok runk... lâcha finalement Moradund en chargeant délicatement la dame dans ses bras.
Il pris le chemin du retour tandis qu'Azulgor marchait à sa hauteur, heureux.

Les voix me parvenaient de façon lointaine, éthérée, comme dissolue dans quelque liquide. Je voulais tourner les yeux vers cet homme qui m'avait abordée mais toute force semblait m'avoir quittée... Je ne pouvais -ni ne voulais- plus bouger. Juste dormir. Rester là, le regard perdu dans le ciel, attendre.
Puis dans cette confusion silencieuse, je sentis mon monde basculer. Et je perdis conscience.

"Silence..."

J'ouvris aussitôt les yeux, me redressant dans le même mouvement. Arwin ?
J'avais rêvé.
Bordel de... Je retombais sur le dos, la tête en bien mauvais état. Il me semblait que mon esprit servait d'enclume à un forgeron. Une migraine.
Je soupirai, acceptant mon sort : j'avais eu la mauvaise idée de boire le verre de trop donc je devais en subir les conséquences. Pour cela, les Voies du Basilic m'étaient parfaitement limpides. Je regardai donc les lieux en promenant mon regard aux alentours : une salle modeste, assez vétuste en fait, du genre qu'aurait un homme occupé. Une nuit au moins avait passé : de la lumière me parvenait d'une petite fenêtre. E j'avais repris ma forme reptilienne dans mon sommeil.

Peu importait l'endroit où je me trouvais, son propriétaire ne devrait pas tarder à venir me rendre visite ou à m'expulser de ces lieux...

Moradund ne savait que penser de celle qui se reposais dans son salon. Quelques minutes après qu'il l'ai déposée sur le canapé, lorsqu'il vérifia qu'elle allait bien avant d'aller lui même se coucher, le bas de son corps se métamorphosa soudain. Le nain fut alors partagé entre le désarroi de l'existence d'une telle créature, la compréhension de l'empathie qu'Azulgor avait pour la jeune femme et une douloureuse empathie pour son canapé dont il ne savait si il aimerait le frottement des écailles.
~Debout feignasse...
Moradund grogna et se retourna dans son lit pour voir son hydro-cyno assis près de la porte de la chambre, le regardant d'un air intrigué. Voyant que son maître était réveillé, il se tourna vers la poignée de porte et attendit.
Le nain se leva pour lui ouvrir la porte:
-Vulkhrund Gorog.
~Dès le matin?
-Je me demande si elle en prendra aussi?
~Y'a intérêt!
-Et tu compte faire quoi wazzok?
~Bah vas-y insulte, je dirais rien!
Moradund se frotta les yeux, la journée était encore bien partie.

~Il va faire rouler le tonneau où?
-Dans le salon pourquoi?
~Et c'est moi le wazzok...
Le nain s'habilla en pestant contre Ronin avant de sortir de sa chambre.

Du bruit, ou plutôt des voix me parvinrent : il me sembla qu'elles provenaient depuis la pièce adjacente. A moins que... Non, j'avais dû rêver. A y songer de nouveau, je n'avais le souvenir que d'une unique voix. Cette personne monologuerait donc ? Je commençais à avoir des doutes sur ma situation et mes pensées allèrent vers mes frères d'armes. Avaient-ils seulement constaté ma disparition ?
Soupirant, je bravai ma migraine et me levai tant bien que mal. Je tanguai vers la porte... Posai une main dessus. Tournai la poignée et allai ouvrir quand je tombai nez à nez face à un nain -enfin façon de parler. Incapable de parler, je me contentai de le dévisager, l'air sans doute bien peu frais comme après une bonne cuvée.

HRP:

Moradund sentit un frisson lui parcourir l'échine lorsqu'il tomba nez à tronc avec la jeune femme qui semblait bien mal en point. Il lui offrit l'appui de son épaule pour regagner le fauteuil même si il servait plus de béquille vu la différence de taille. Le nain passa ensuite derrière le comptoir délimitant la cuisine pour sortir de quoi petit-déjeuner.
~Alors? On aime pas les surprises au réveil?
-J'avoue que pour le coup ça fait jamais du bien grogna-t-il dans sa barbe.
Il fronça néanmoins les sourcils en sortant de la partie cuisine.
-Arm a or, Azul!
L'hydro-cyno émis un petit grognement amusé avant de descendre du fauteuil de son maître. Lequel combla la place vide avant de se servir une bière au tonneau qu'Azul avait fait roulé jusqu'au salon.
Il se tourna enfin vers son étrange invitée:
-Excusez-moi pour toute cette agitation matinale, qui me fait oublier mes manières. Je suis Moradund Marteau-de-Fer et ceci est ma demeure.
~Une demeure carrément
Le nain l'ignora et posa une main son fidèle compagnon:
-Et ce petit voyou est Azulgor mon hydrocyno.
L’intéressé donna un petit coup amusé à la main de son maître comme pour signifier son accord.
-Je suis désolé de vous avoir kidnappé, si tant est que l'on puisse le considérer ainsi mais les rues de Baldorheim ne sont pas toujours sur le soir. Vous n'aviez pas l'air vraiment en état de rentrer chez vous, je vous ai donc emmener ici.
Moradund se caressa pensivement la barbe avant de continuer:
-Deux questions se posent néanmoins: Qui êtes vous? Et qu'est-ce qui vous à mis dans cet état?
~J'aurais dit vous êtes quoi moi...[/color]

HRP:

Un nain ? Ainsi donc un de ces petits être était venu me sauver...?
Dans mon esprit, maintes questions se bousculaient : comment un si petit homme avait-il pu me porter depuis... depuis la taverne jusqu'à ici ? Je me souvins avoir encore conservé ma forme humaine le temps du trajet mais quand même... La force de cet être était donc à prendre en compte dans l'évaluation de ma situation. Autrement, il ne semblait pas animé de mauvaises intentions : mais quelque chose dans son comportement, une sorte de distraction, me poussait à la méfiance.
Je le laissai parler sans intervenir jusqu'à que survienne une question. De là, deux options s'offraient à moi : révéler mon don ou bien jouer les muettes. Mon coeur balançait entre les deux... Puis j'optai finalement pour la première. Il m'avait sauvée, quand même.

Je pris place dans un siège libre -comme il n'avait pris la peine de m'inviter à m'asseoir- et le fixai du regard. Puis ma main alla au contact de son bras...
Certes je lui faisais part de ma télépathie mais autant ne pas tout révéler à l'instant. Ni les limites de mon don, ni mon appartenance aux pirates.

"Je suis Silence, une prêtresse naga. Et pour ce qui est de mon état... Disons une bonne dizaine de verres de trop et un esprit propice à l'abandon, pour y mettre des mots."

Je l'observai, essayant de déterminer comment le nain prendrait le fait que je sois télépathe, avant de poursuivre.

"Vous avez ma gratitude, messire nain, de m'avoir sauvée du faquin et d'une bien sombre solitude."

Quelles auraient été les conséquences si on m'avait dépouillée de toutes mes affaires et laissée pour morte dans le coin de rue mal famé ? Naga ou humaine, le destin ne s’encombrait pas de ce genre de détails -qui sait si je serai encore vivante à l'heure qu'il est...
Mais si Arwin avait été là...

Moradund sursauta en l'entendant.
~Oh put...
Il secoua la tête comme pour chasser une mauvaise pensée et se servit deux bières coup sur coup pour se calmer avant d'en tirer une troisième.
-Ne fustigez point l'alcool, vous manquez simplement d'entrainement, et de discernement pour être sortit de la taverne au lieu de demander de l'aide au tavernier.
Le nain bu sa chope d'une traite avant de s'en resservir une autre.
-Pour le reste... Silence? Il en vas de mon devoir de paladin et de mon honneur de nain de ne jamais laisser une dame en détresse...
Il vida une autre chope avant de reprendre d'un air songeur:
-Même si j'avoue que la partie naga est dure à encaisser et au réveil et je ne parle même pas de la télépathie.
~Sorcière...
Moradund ignora son compagnon et repris la conversation et son petit déjeuner:
-Qu'est-ce qui vous amène à Baldorheim? Cela a-t-il un rapport avec le fait que vous soyez prêtresse? Prêtresse de quels dieux?
~Surement pas de Grungi, Grimnir ou Valaya...

Une voix, ou peut-être une pensée du nain m'arracha un air interrogatif. Je n'avais pas rêvé. Mais je classai vite cet incident de coté : bien que rare, il m'arrivait de percevoir les pensées de ceux avec qui je communiquais...
De ce fait je ne pus commenter son propos au sujet de l'alcool -ce n'était en effet pas ma première pinte, loin de là- avant qu'il ne poursuive. Un nain paladin, sans doute à la solde des Kazhariens donc...? Je déglutis. J'avais bien fait de veiller à ne pas trahir mon appartenance aux frères de la côte...

"Même si j'avoue que la partie naga est dure à encaisser et au réveil et je ne parle même pas de la télépathie."

De nouveau, je fronçais les yeux. J'aurai juré entendre une voix, une troisième. Elle n'avait été que murmure, à peine plus saisissable qu'un courant dans le flux de l'eau, mais bien là...

"Qu'est-ce qui vous amène à Baldorheim? Cela a-t-il un rapport avec le fait que vous soyez prêtresse? Prêtresse de quels dieux?"

Je souris à sa méconnaissance de la culture naga et lui répondit sur le même ton tranquille :

"Je partage l'esprit du Basilic ; c'est là un des principaux cultes des nagas messire Marteau-de-fer. Le connaîtriez-vous ? Je veux dire, au delà des simples murmures ignorants de quelque commère ?"

Je ne pensais pas qu'il puisse s'ouvrir à mon Dieu mais ne sait-on jamais... Arwin me l'aurait déconseillé. Cependant, il n'était plus là. Ce pensant, je tendis inconsciemment son esprit vers l'hydrocyno resté sagement près de son maitre ; pourquoi et qu'espérai-je de ce contact ? Je n'en avais pas la moindre idée. Une sorte de nostalgie vis à vis d'Arwin, la volonté de retrouver ce partage si particulier qui sait...

Azulgor regarda la drôle d'humaine. En voyant qu'elle avait des écailles, il fut enchanté de voir qu'il n'était pas le seul avec un tel épiderme. Cet enchantement devint étonnement et incompréhension lorsqu'il sentit quelque chose dans sa tête. Cela ressemblais beaucoup à un rutz mais à la tête, ça trottait dans tous les sens sur son crane comme pour y entrer. L'hydro cyno décida d'analyser le problème comme une conséquence de la faim et tapota doucement la main du nain.


Moradund tressailli légèrement. Impossible de s'y faire.
-L'esprit du Basilic? Une telle divinité m'est inconnu et pour ce qui est des rumeurs: je n'y prêtes pas l'oreille.
~Y'en à plus sur des conneries que sur les dieux...
-Vous dites que vous partagez son esprit? voila qui est curieux...
~Elle a pas répondu en plus!
-Mais cela ne réponds pas à ma première question: Qu'est-ce qui vous amène ici?
Le nain se tourna vers Azulgor lorsque ce dernier lui tapota la main et se leva brutalement:
-Bezek zagaz nagnol Moradund!
~Y'a pas que ça qui perds en fiabilité...
Il attrapa derrière le comptoir une petite bourse qu'il fourra avec quelque pièce, il la ferma et l'accrocha au collier de son compagnon.
-Gronti guz a fred!
~Tu risque d'en avoir pour ton fric à ce rythme.
L'hydro cyno reçut la bourse et une chatouille sous le menton avec un plaisir certains avant de détaler par la porte que Moradund lui ouvrait.[/color]

HRP:

Je soupirai en silence, constatant son manque de curiosité pour mon culte -ce semblant qu'il m'avait fait apercevoir n'avait donc que politesse... Sans intérêt pour lui, mon attention se détournait du manège de l'HydroCyno pour se maintenir qu'à son maitre.

"Ne puis-je venir en Baldorheim pour aller au contact des gens, et parler de mon Dieu ? Je devancerai votre prochaine question de ce fait. Les raisons qui ont conduit une prêtresse dans une taverne sont purement personnels et loin de moi l'envie ni même l'idée de les partager. L'interrogatoir est-il terminé ?"

Car en effet, l'insistance du nain m'avait fort irritée. Il est une chose que se plier à quelques politesses devant son sauveur, il en est une autre que d'être traitée en criminelle alors que rien, rien encore n'avait été commis...

Moradund s'irrita au même titre que son invitée dont il ponctua la phrase d'un coup sur la table:
-Dame silence, il suffit! Je dois vous signaler que vous ne devez votre statut de vivante à Azulgor qui m'a conduit dans cette ruelle, et m'a obligé à vous ramener au lieu de demander au tavernier de vous fourni un logis pour la nuit!
~Ouais, vas-y!
Il se leva pour ouvrir à l'hydrocyno qui revenait de chez le boucher, semblant s'énerver de plus en plus.
-Sachez en outre que ce n'est que par ma curiosité que vous n'êtes pas en prison: le maître paladin Ator a une très mauvaise opinion des nagas et m'a chaudement mis en garde contre tous ceux qui porte l'écaille au derme!
~MORDS LA!
Le nain termina en vociférant au diapason de sa colère:
-Mon rang de garde kazharien n'induis pas que votre sauvetage, il induis également la protection de cette ville contre toutes menaces, je vous interroge donc autant par curiosité envers votre race que par nécessité de prévenir Baldorheim des ennuis!
Il ponctua sa phrase d'un coup de pied rageur dans le tonneau de bière vide qui alla se fraccasser violemment contre le mur.
~Mais non, frappe la elle!
-Ronin, tu la boucles![/color]

HRP:

Je le laissai exprimer son agacement -ou plutôt sa colère- sans trahir la moindre émotion sinon par un regard incendiaire. Une fois qu'il eut terminé sa crise (qui à mes yeux avait des allures enfantines) je me permis de ponctuer la situation d'une parole franche :

"J'ignorais que les nains entretenaient des mœurs aussi tranchées et si peu bienséantes : c'est en montrant autant d'animosité qu'une personne sans intention malveillante fini par en nourrir..."

Je m'étais redressée ce disant, gardant un port fier. Jamais je n'avais été aussi insultée. Jamais je n'avais plié devant mes convictions... La tension était plus que palpable et pourtant. Idiote, téméraire ou simplement je-m'en-foutiste depuis la disparition d'Arwin, une fraction de seconde ne s'écoula avant que je m'emporte aussi :

"Menacez donc, nain. Essayez de m'emprisonner. En aucun cas vous ne me contraindrez à la parole de cette manière."

Ma queue de naga redevint une paire de gambettes humaines et je lançai des regards autour de moi, en quête de la sortie. Il était hors de question que je passe plus de temps avec cette personne. Il m'inspirait autant de crainte que de colère et à cet instant, à vrai dire, j'étais à bien peu de choses de lui planter un couteau au travers de la gorge...

HRP:

La voyant chercher la sortie des yeux, Moradund laissa la colère l'envahir.
Il ne pouvait accepter une telle insolence; bien qu'ayant sans doute été un peu rude, il avait été clair sur ses intentions. Puisqu'elle ne voulais répondre et enrichir le nain sur la culture naga tout en l'assurant sur ses intentions, il pris la décision que son rang de garde kazharien nécessitait:
-Hors de question de sortir sans répondre, lâche!
~YEAH!
Il pris un gros morceau de ce qui restait du tonneau et fonça vers Silence, montant sur la table basse en passant pour lui mettre un coup en plein visage.

[spoiler="HRP"]Je propose un combat hrp, j'ai jamais essayé! Je crois que j'explose mon record de retard, encore désolé mais je dois admettre que j'était très incertains sur la façons dont j'allait réagir.^^[/spoiler

Le butor allia ses paroles à ses gestes et me fonça dessus sans plus d'ambages. Mais quel malotru ! Désarmée comme je l'étais, que pouvais-je bien faire contre lui et l'animal qui l'accompagnait, sinon fuir ? Heureusement pour moi, j'avais eu la bonne idée de revêtir mon apparence humaine et donc de bénéficier d'un peu plus d'aisance dans mes mouvements... Je m'accroupis tandis que le nain passait au dessus de ma tête, avec son bout de bois.
Alors qu'il retombait, je me précipitai vers une autre salle puisque celle-ci ne semblait pas offrir la moindre sortie. Fichue architecture naine ! On ne pouvait décidément pas s'y retrouver !

Par chance, un projectile manqua de m'assommer -il alla percuter la porte que je refermais derrière moi, dans l'espoir de gagner du temps.

"Rustre ! Gougeât !"

Mes pensées m'échappaient tandis que la panique montait doucement en moi. Une sortie, une sortie... Soudain, je vis mon salut. La fenêtre laissait filtrer une lumière mordorée. Prenant mon élan, je m'apprêtai à sauter au travers de la glace...

La naga se baissa et le coup partit dans le vent, à l’atterrissage Moradund se retourna juste à temps pour la voir s'enfuir dans la salle familiale avant qu'elle ne referme la porte derrière elle. Il jeta son morceau de barrique et attrapa son marteau de forge contre le mur.
~Vas-y aplati la!
Le nain ouvrit la porte mais Azulgor se glissa dans la pièce en même temps que lui et vint se placer entre son maître et Silence.
-AZUL NUF!
L'hydrocyno lanca un regard tant accusateur qu'attristé.
~C'est pas parce qu'elle a des écailles qu'elle est comme toi, crétin d'eau douce!
-Azul...
L'interpellé poussa alors un cri long et doux, semblable à celui dont il avait gratifié son maître lorsqu'il était devenu paladin. Ce dernier s'immobilisa, la main serré sur le marteau de forge.
~Si tu me fais une poussée de conscience Moradund, tu n'en dormira pas pendant une semaine, je m'en assurerais!

Mais avant de pouvoir faire le moindre geste, le nain enfonça la porte et son familier déboula dans la salle comme une tempête ; je crus finir dévorée vivante... Je fus la première surprise à le voir faire face à son propre maitre. Il prenait mon parti ? Enfin une personne de raisonnable et de raisonnée !
Toutefois, je ne m'accordais pas le moindre doute. Qu'il reprenne ses esprits et il verrait bien que mon attitude avait quelque chose de louche -en même temps, je ne tenais pas à me faire capturer, pirate que j'étais. Je déglutis à l'idée de terminer sur un gibet ou dans une prison pour le reste de ma vie... Très peu pour moi.

Alors j'accueillis la protection de l'hydrocyno avec une joie toute détachée, mon regard retournant vers la fenêtre. Avais-je le temps de la franchir avant que le nain ne me découpât en morceaux ? Sans doute pas. Ne me restait plus que la diplomatie. Damnation.

"Calmez-vous, vous voulez vous bien, messire ? Je ne suis pas une menace pour vous après tout, vous me l'accorderez sans mentir... Reprenons une attitude plus civilisée, cela limitera au moins la casse... Qu'en dites-vous ? Si vous vouliez bien poser votre masse..."

Je déglutis.

Moradund serra sa hache, il devait reprendre son calme, il avait formulé des vœux.
~AH MAIS NAN!
Le nain grommela dans sa barbe et fixa la naga du regard. Maître Atur n'approuvais pas toute la démarche.
~ET IL AURAIT RAISON!
-D'accord mais a une condition, si vous vous comportez d'une manière qui pourrais porter atteinte aux khazariens, à leurs missions ou aux paladins...
~OU MÊME À NOUS!
-Ma hache te dispensera de toutes possibilités de procès!
Sans desserrer sa main du manche de sa hache, le nain se dirigea à pas lent vers le salon.
-Azul git!
L'hydro cyno courba l'échine face au ton impérieux de son maître et alla s'allonger au pied de son fauteuil.
-Retournons nous asseoir ajouta Moradund en lâchant sa hache d'une main pour la laisser pendre au bout de son bras.
~Mérite rien qu'un coup de hache c'te sorcière...

Je lâchai un soupir, un soupir de soulagement… et de dépit peut être. Qu'avais-je espéré ? Qu'il ne m'attaquât vraiment ? Ah serai-je donc devenue à ce point faible pour n'attendre qu'une occasion de passer d'une dure vie au reposant trépas ? Je le regardai retourner dans le salle principale, s'apprêtant à reprendre place comme si de rien n'était. Sa hache en main omise. Je soupirai à nouveau.
Et me jetai vers la fenêtre.

"Pardonnez-moi sire, mais je doute que votre compagnie ne me soit bénéfique à la réflexion. Je me permets ainsi de prendre... quelque distance avec vos interrogations !"

Ce disant, alors que je m'éloignais du nain, ma pensée devenait sans doute plus difficile à "entendre" ; au passage, la glace brisée m'égratigna la peau en de multiples endroits. Je ne ralentis toutefois en rien ma folle course loin de ce maudit Moradund.
Au diable les petites douleurs ! Cette souffrance là n'est que bagatelle face à un étêtement ou une pendaison. On n'aimait pas trop les pirates après tout.

HRP:

Après une courte hésitation la naga sauta par la fenêtre.
-Tu as choisi la fuite et le déshonneur, très bien.
Moradund se tourna vers son bureau duquel il sortit un parchemin et de quoi écrire. Azulgor vint s'allonger à ses pieds, inquiets de la réaction inhabituelle de son maitre.
~Genre même pas un pétage de câble, rien?
-Chaque chose en son temps.
~Même azul trouve que c'est pas logique! allez juste une ptite colère...
-Non, Ronin...
Le nain relu le parchemin qu'il venait de rédiger
~Non...
-Me faudra juste le portraitiste de la garde pour le compléter.
~La vengeance est un plat qui se mange froid, hein?
-Peu importe la température, il sera toujours aussi nécessaire que savoureux.
~Là ça me parle!
Moradund ramassa sa hache et se dirigea vers la porte après avoir enroulé son parchemin.
-Azul git khulghur!
L'hydro cyno passa la porte avant son maître et le suivi jusqu'au poste de la garde en agitant la queue, heureux de pouvoir jouer avec le nain.
Lorsque ce dernier sortit du poste, Azulgor vit un garde mettre l'affiche sur le panneau de la garde: la chasse était lancé!

Spoiler: