Mes yeux revenant sur Rosy, j’eus un petit sourire contrit à sa remarque, « Oui, tout comme les hommes, les lycans ont une psyché complexe et parfois difficile à suivre. Quel peuple peut se vanter de vivre de simplicité et de cohérence d’esprit, après tout ? »

Mon regard se perdit de nouveau sur la surface à présent sombre de l’océan, un œil d’homme ne verrait bientôt plus que les limites du navire, éclairées par les lanternes qui pendaient un peu partout sur le pont.

« Je croirais entendre Jack parler. Riais-je, me moquant gentiment de l’influence inconsciente qu’il pouvait avoir sur cette louve. Il n’y a pas que des inconvénients, à être ce que nous sommes… Repris-je d’un ton plus doux. Nos sens sont exacerbés, on a une meilleure ouïe, un meilleur odorat et nous sentons des choses que les humains ne peuvent pas sentir… Je ne saurais l’expliquer avec des mots… Et puis on est plus fort, on a globalement, une meilleure endurance et au moment où tu épouses ta forme lupine, le monde se transcende. C’est la liberté. »

Rien que d’en parler, la louve en moi s’éveilla, je sentais fourmiller son énergie au bout de mes doigts et je n’avais plus qu’une envie, c’était de partir galoper, fourrure au vent. Mais nous étions sur un bateau, et l’espace réduit m’oppressa soudainement. Fermant les yeux, soufflant un bon coup, je recentrais mon énergie sur mon corps et mon âme, et puis j’observais Rosy d’un regard pétillant, plein de malice.
Je me saisis de ses mains, approchant doucement mon visage du sien.

« Les lycans ont des capacités, ma foi, un peu discrète, dont les non-initiés n’ont certainement même pas conscience. On parle de conscience collective, ce genre de chose. Il est normalement indécent de le pratiquer en dehors des membres de sa meute, mais tu ne m’en voudras certainement pas. » Minaudais-je. Et alors j’ouvris un peu mon esprit au sien, lui partageant mes expériences lupines, doucement, sans la brusquer. Ce n’était qu’un contact léger, une mise en bouche des pouvoirs thérianthropes, sans autres formes de magies aucune. Alors elle put sentir le vent dans sa fourrure, la terre se tasser sous ses pattes puissantes. L’appel de la lune au-dessus de sa tête. Et l’amour d’un autre loup qui courait non loin. Cela ne dura qu’un instant, et je finis par lâcher prise, rompant le contact de nos esprits, ses mains toujours dans les miennes, mes yeux lorgnant la moindre de ses réactions. Je lui avais partagé plus que j’aurais voulu, car moi-même, je m’étais perdu dans l’euphorie de l’exercice. Tant pis.

« Voilà pourquoi certains humains décident de devenir des loups. Parce qu’un lien lycanthrope est mille fois plus puissant qu’aucun autre. Et un amour privé de ce lien est souvent douloureux à vivre pour l’autre moitié. Je ne dis pas que c’est ce qui est le mieux à faire, mais ça existe, voilà tout. »

La jeune louve avait encore beaucoup à apprendre, mais je ne perdais pas espoir de pouvoir un jour lui faire apprécier ce qu'elle était devenue. Peut-être avait-il été trop tard pour Jack, sa haine contre lui-même était telle que lui faire entendre raison devenait difficile, voire presque impossible.
Pourtant cette petite lueur d'espoir brillait toujours au fond de mon cœur. La même qui me faisait dire que pour Rosy, tout n'était pas perdu, elle avait toute une vie devant elle, et c'était à nous qu'il incombait de la rendre la plus agréable possible.
Alors ses mains enserrant les miennes, son esprit ouvert sur ces sensations qu'elle ne connaissait pas encore, étaient autant de bons signaux que je savais lire et que je savourais. La suite de ce qui l'attendait serait certes une épreuve, mais une épreuve qu'elle n'aurait pas à subir seule.
Alors je me sentis responsable d'elle, en quelques sortes. Et je l'observais, de ce regard maternel et bienveillant qu'une mère pourrait porter à son enfant.

Sa curiosité me surprenait à chaque instant, elle ne laissait aucune question en suspens, le franc-parler d'une pirate très certainement. Mais lorsque j'ouvris la bouche, perplexe, pour lui répondre, la voix du loup de mer me coupa, sauver par le gong... Et tandis que je compris ce qu'il se passait, je lui servis mon plus beau sourire contrit avant de la regarder prendre la navigation du bateau.
Jack méritait d'avoir quelqu'un comme elle à ses côtés...

Et puis j'ai profité de ce moment de solitude pour faire le tour de mes possessions, les chevaux dormaient paisiblement, bercés par les vagues. Et mes gardes lambinaient dans un coin. Ayant compris que sur ce navire, je ne courais aucun risque, ils avaient relâché leur attention pour se concentrer sur leur mal de mer...

Je me suis par la suite, retrouvée dans ma cabine, enfin. Spacieuse sans être gigantesque, j'ai observé mon lit un long moment, me disant que la journée avait été longue, que mon arrivée à Ishtar avait été éprouvante, et que ma transformation impromptue n'avait rien arrangé à la fatigue générale de mon corps...
Mais je me suis détournée à contrecœur de l'appel des rêves de Morpheus. Le capitaine de ce navire semblait bien occupé et ce soir serait certainement le seul moment où je pourrais lui parler... Lorsqu'il ferait jour, il reprendrait ses occupations de pirates et le voyage continuerais.

Ainsi je me suis retrouvé face à la porte close de sa cabine, hésitante. Avais-je vraiment envie de discuter, après cette éprouvante conversation que je venais de mener avec sa seconde ?

Mais je devais savoir... Car, quoi que je pouvais me dire, je m'inquiétais toujours pour lui, sa sécurité et celle de ceux qui l'entourait. Je savais qu'il pouvait déjà sentir ma présence à travers la porte, pourtant je pris un moment pour rassembler mon courage et mes pensées, je voulais que ça dure le moins longtemps possible. La fatigue engourdissait déjà mes membres, et mes paupières semblaient lourdes.
Trois petits coups résonnèrent dans le silence de la soirée, et je n'attendis pas vraiment de réponse avant d'ouvrir la porte, m'appuyant dans l'entrebâillement en croisant mes bras. Mon regard se posa instantanément sur le loup.

"Cette louve est complètement perdue, Jack, et c'est de ta faute. Le réprimandais-je, sans états d'âme, avant de me radoucir. Dis-moi... Qu'est-ce qui s’est passé tout à l'heure ? Cette aura... Ce n'était pas toi." Dans ma voix transparaissait un grain d'inquiétude et d'interrogation que je ne réussis pas à camoufler. Restant à l'entrée de la cabine, tout à fait appuyée contre le linteau de la porte, j'attendais sa réponse alors que longues mèches argentées jouaient avec les courbes de mes épaules.

La nuit noire s'étendait au-delà du hublot, et un instant, je me perdis dans cet œil sombre dénué de lumière. Le bruit des vagues qui se heurtaient sur la coque du navire ressemblait à une berceuse. La berceuse de l'océan, je souris à cette idée. Je culpabilisais un peu de l'avoir presque réveillé, mais le mal était fait...

"Elle aura tout le temps dont elle aura besoin, je veux l'aider."

Le silence retomba dans la pièce, et je l'observais d'un air grave. Je n'avais pas directement répondu à sa demande, je n'avais même pas encore bougé d'un iota. Les lèvres pincées, les bras croisés, mes prunelles azurées fixées sur lui, le lorgnant d'un air de défi.

La sortie était pour moi une bouffée d'air, un élément symbolique signifiant que je n'étais pas prise au piège et qu'à tout moment, je pouvais tourner les talons sans revenir en arrière.
Mais j'étais épuisée, et je ne voulais pas m'éterniser, aussi je savais qu'il ne lâcherait pas l'affaire, il soutiendrait mon regard jusqu'à que je capitule, peu importe ce que je déciderais de faire.

Alors j'ai lâché un profond soupir, bougeant enfin, entrant franchement dans la grande pièce, refermant la porte derrière moi. J'ai ensuite avancé vers le bureau central, en signe de bonne foi.

"Très bien, je t'écoute..." Grommelais-je, sachant pertinemment que cette fois-ci, je ne pourrais pas me défiler. Je ne quittais pourtant pas des yeux la porte close, ne sachant pas sur quoi d'autre poser mon regard.

Je me sentais étonnamment calme, car alors, je savais que ce moment arriverait un jour. Et je n'étais certainement pas du genre à contrarier la destinée.
Mais cela n'empêcha pas ses mots d'exploser à mes oreilles comme autant de bombes jetées dans l'océan. Je n'osais pas le regarder parce qu'alors il saurait à quel point tout ça me peinait. Je m'en voulais, et quelque part, je me disais que j'avais eu raison d'agir comme je l'avais fait. C'était la meilleure chose à faire... Et je me répétais ce mantra en boucle, dans l'espoir de finir par y croire moi-même.

Alors qu'il s'approchait encore de moi, et que je me sentis étrangement minuscule entre ses bras, écrasés par le poids de sa Présence et de ma propre culpabilité. Je fuyais encore un moment ses yeux. Mais je finis par jouer le jeu, relevant enfin mes prunelles azurées vers les siennes, les transperçant et lui ouvrant tout à fait les fenêtres de mon âme, je n'avais plus rien à cacher.

« Oui. Répondis-je simplement, laissant passer dans mon regard tout ce que je ne pouvais formuler. Avant de reprendre, accompagnée par un profond soupir las.
En partie, mais pas que.
À Château-Rouge. Je voulais seulement te protéger de ta propre stupidité. Tu ne pouvais pas rester, et je devais trouver quelque chose d'assez fort pour que tu te décides à partir.
Ensuite, j'ai rencontré mon ancêtre... Une longue histoire de magie, dont tu ne comprendrais rien de toutes façons…
Et puis j’ai compris certaines choses. Du sang de vampire coule dans mes veines, Jack. Je ne vieillirais pas, ou du moins très lentement. Et je ne pourrais jamais avoir d’enfant. »

Ces mots que je m’étais souvent répétés, sonnaient étrangement à mes oreilles. Ils tombaient comme un glas, comme si les formuler les rendais plus réels. Et le silence seulement brisé par le clapotis des vagues à l’extérieur du bateau donnait une note d’autant plus lourde et sinistre à la conversation.

« Alors j’ai pris cette décision, pour nous deux. Pour que toi, tu aies une chance de vivre la vie que je ne pourrais jamais avoir, parce que je ne pourrais jamais t’infliger ça. »

Dans mes yeux ne passait que de la sincérité. Dans mon âme se disputaient mon cœur, ma raison et ma tristesse. Les bras croisés, appuyés contre le bureau, mon regard fiché dans le sien, je le laissais digérer ce que je venais de lui dire. M’intimant le plus de calme possible, maîtrisant ma respiration car je devais garder le cap, ne pas craquer. J’attendais ma sentence, j’espérais qu’il hurle ses peines et qu’il me balance en plein visage à quel point je l’avais blessé. Je voulais qu’il me déteste pour l’avoir torturé et tourmenté. Je me préparais à essuyer une tempête en pleine mer.

J'ai lâché un nouveau soupir, peu désireuse de me rappeler de mes mots.
"Je voulais que tu me détestes... Parce que je me disais que tu aurais été moins triste si jamais je mourrais. Maintenant, je me rends compte que c'était stupide... Rexia... Détruisait mon esprit. Ces mots, je les avais pensés, tous... Sans exception. Tout était vrai..."

Et puis la colère ne vint pas, nul grondement ne faisait vibrer sa voix, et ses mots faisaient horriblement sens à mes oreilles. Jamais je ne m'étais posé ces questions-là et cette tristesse qu'il m'envoyait, je la ressentais aussi.
Il me fixait, et je me noyais un peu plus dans l'abîme de ses yeux.

Une larme silencieuse roula sur ma joue, à l'écoute de ses paroles. "Il m'aime... Et c'est aussi simple que ça ?" Alors que je pouvais clairement deviner ce qu'il pensait, ses prunelles devinrent deux rayons de chaleurs insupportables pour ma peau d'albâtre, ils me brûlèrent et je voulais qu'une chose, qu'il cesse de me regarder. Je détournais mes yeux humides, les fermant tout à fait pour ne plus à le supporter. Et je vins poser une main sur son torse, en vaine tentative pour le repousser, sans y mettre une once de volonté.

"Mais peut-être que moi, je ne veux pas vivre tout ça... Peut-être que je ne supporterais pas de te voir vieillir, puis mourir, sans que je ne puisse rien y faire... Dans un siècle... Dans trois siècles... Je serais toujours là, moi... Et... Et... Non, c'est trop difficile..."

Mes mots moururent sur la fin, se bloquant dans ma gorge serrée en une prise de conscience douloureuse. Voilà le prix de ma liberté, de la mort du démon, du pacte brisé. Je ne pleurais pas, aucun sanglot ne vint me secouer. J'étais simplement épuisée et démunie car ces réponses qu'il voulait simple et clair, je ne les avais pas. Ma tête, pesante tout à coup, vint se poser contre lui, alors que je m'accrochais à lui de mes deux mimines pâles. Mes barrières tombaient une à une et je me permis de profiter un instant de son odeur, ainsi que de sa chaleur qui m'enveloppait, me couvant d'un voile réconfortant.

Me laissant bercer par sa main dans mes cheveux, j'écoutais ses mots rouler comme du velours auprès de mes oreilles. Il m'apaisait, ainsi enveloppé dans la chaleur de son étreinte, et sans pour autant le lâcher, mes mains se décrispèrent et ma respiration ralentie. Les yeux fermés, le visage enfoui tout contre lui, mon esprit se permit même de vagabonder vers de doux souvenirs heureux. Certains venus tout droit d'un passé partagé, d'autres étaient la projection d'un avenir simple, confortable, irréaliste mais pas moins enviable.

Je me permis même de sourire, de lâcher un petit rire amusé, brisant le silence qui c'était installé dans la pièce. Celui-là qui laissait la place à l'imagination de deux esprits qui se côtoyaient pour la première fois depuis trop longtemps.

Au bout d'un moment, je dus me décider à exprimer la raison de ma pensée.
« J'ai l'impression que quoique je fasse... Ou quoi que je dise... Je n'arriverais jamais à me débarrasser de toi, hein ? Jack ?
Et puis une pensée vint assombrir mes réflexions, mon sourire retomba, et mon ton se fit plus sérieux.
Ce n'est pas bien... Je ne devrais pas... Je n'ai pas le droit de profiter de tes bras... De ton amour... Je n'en suis pas digne... J'ai l'impression, d'être un imposteur et qu'à tout moment, je te briserais de nouveau le cœur... Pourtant... Je me sens si bien, si... Humaine, auprès de toi. »

Et puis je levais deux prunelles chocolat vers lui, en une seconde, ma peau se fit caramel et mes cheveux argentés, un champ de blé doré. Une apparence qui aurait pu être la mienne, ainsi purifiée de toutes trace de magie pure. Sans la Lune et son influence, sans l'Immatériel et sa présence. Et je le fixais, gravant ainsi dans ma mémoire les traits de son visage, par crainte que si je clignais des yeux, il ne disparaisse. Car, n’était-ce pas là les dangers du temps ? Les dangers de nos vies ?

Je décidais pourtant de balayer ces questions pour un temps, de suivre son conseil pour finalement seulement profiter du moment présent. Me risquant même à déposer une petite main contre sa joue, pour capter un peu plus de la chaleur de sa peau.

Et la nuit qui s’étendait au-dehors chantait de douces mélodies. Le clapotis des vagues, le chant d’oiseaux nocturne planant au-dessus du navire, l’équipage qui sommeillait dans de calmes respirations régulières.

J’ignorais de quoi j’étais capable, mais ici, je souris. La béatitude de l’instant me fit tout oublier.
« Céléaë n’est peut-être pas si cruelle, dans le fond… Peut-être qu’à nous mettre l’un sur la route de l’autre, elle ne veut pas que l’on perde notre humanité. Où alors est ce un nouveau plan machiavélique duquel nous sommes tout deux victimes… Car à deux, il était peut-être possible de sauver le salut de nos âmes. Ou de les faire sombrer pour de bons. Tu as raison… Ce n’est pas une décision qui m’appartient… Mais tu n’es pas assez intelligent pour la prendre tout seul. »

Puis le temps se figea, coupant court à mes taquineries. Plus rien n’existait mise à part ces deux abîmes chaleureuse dans lesquels je me perdais. J’ai penché la tête, accentuant le contact de sa main contre ma joue. Et les yeux fermés, je lui ai rendu son baiser. Avec une grande douceur, profitant de chaque seconde, comme s’il s’agissait de la dernière.
Une éternité s’écoula en un clignement de cil. Sa main dans mon dos était l’encre à laquelle je pouvais me rattacher. Car je savais que quoique je fasse, elle ne me laisserait jamais tomber. Et puis j’ai doucement rompu ce moment de pure tendresse. Une mine contrite et désolée sur le visage, emprise d’une grande inquiétude. J’avais peur. Et je me suis reculée, lentement, pour ne pas le brusquer, prenant sa main dans la mienne.

« Tu dois répondre à ma question de tout à l’heure, maintenant. » Demandais-je les yeux perdus vers un point invisible.

Sans le lâcher, je me suis dirigée vers le lit, m’asseyant sur le matelas confortable, car mes jambes fatiguées ne demandaient que ça. Je luttais contre le sommeil qui me grignotait les sens, m’aspirant dans une profonde léthargie.

M'interdisant de trop penser pour le moment à ce que nous étions en train de vivre tous les deux. Par peur qu'à trop cogiter, je puisse briser cet instant de bonheur retrouvé.
Je me concentrais plutôt sur ce que Jack me disait, Je le regardais un instant de bié, songeuse. Ça pouvait effectivement être anodin ou carrément plus grave. Je cherchais dans ma mémoire si j'avais déjà pus rencontrer une forme de magie, car j'étais quasiment certaine que c'était de ça dont il s'agissait, équivalente a ce que j'avais ressentie plus tôt. Une aura... Une Présence...

Les sourcils froncés, j'observais intensément un point aléatoire devant mes yeux, ne revenant à lui que lorsque je sentis ses mains se serrer sur les miennes. Alors je levais de petits yeux fatigués vers lui.

"Ça peut être beaucoup de choses... Une connexion latente avec la source... Les lycans ne sont pas réputés pour être sensible à la magie, de base, mais ça ne veut rien dire. Il y a des sorcières très puissantes, qui se regroupent dans les cavernes, par exemple... Des cabales douées pour les arts occultes. On dit qu'elles peuvent même ramener les morts à la vie... Énumérais-je pensivement.
Sinon... Le loup qui t'a mordu aurait très bien pu être lié à quelque chose... Est-ce que tu as un souvenir en particulier, qui te revient ?

Je pourrais faire des recherches, une fois arriver à Astre-Lune... Je... Je me suis levée, mon esprit carburant de mille et une hypothèses, faisant une liste mentale de tous les ouvrages dont je pouvais me souvenir en faisant les cent pas dans la pièce. Si seulement j'avais ma bibliothèque sous la main ! Un artefact perdu... Un démon... Un esprit vengeur..."

En l'état, cela pouvait être n'importe quoi, mais tenter une analyse psychique maintenant pourrait s'avérer dangereux, car s'il s'agissait d'un esprit malin en dormance, je pourrais très bien le réveiller par inadvertance.

Si mon esprit ne carburait pas de réflexions ridicules, sa remarque m'aurait certainement amusée, et j'aurais pus comprendre le ridicule de mes hypotheses. Car il etait vrai que la magie et Jack faisait deux...
Je me fis tout à coup très attentive lorsqu'il parla du loup, notant le moindre détail aussi flou soit-il dans un coin de ma mémoire, jusqu'a ce petit moment de doute qui passa dans ses yeux... Et puis je soupirais profondément, déçue de ne pas avoir de réponse à lui apporter. Mais il avait raisons, et deux esprits épuisés ne pouvaient être efficace dans rien. Cependant j'eus un petit instant d'hésitation a l'idée de le rejoindre. Un petit flottement durant lequel mes craintes refirent surfaces.
Mais je ne pouvais pas m'interdirent de vivre par crainte du futur, n'est ce pas ?

Alors doucement je pris sa main dans la mienne, me blottissant dans le creux de ses bras qui me serrèrent, tout contre lui.
Le sommeil m'attrapa sitôt que mon esprit s'apaisa, dans de doux songes partagés.