Le Monde de Dùralas
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Bonjour Invité, et bonne visite sur Dùralas ! Nous sommes actuellement en l'An 811 du Ve Âge. Bienvenue à notre dernier membre : ibrahim Le Monde de Dùralas a précisément 4040 jours ! Contribuez en aidant et en faisant part de vos idées pour le forum ici Dùralas, le Jeu 21 Nov 2024 - 10:09 La Spécialisation de classe s'obtient à Wystéria. Pour être à l’affût des dernières nouveautés, c'est ici qu'il faut aller ! |
| | Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] | |
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Amarïe KaerendïlNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Ven 2 Fév 2024 - 17:44 | | |
Plusieurs semaines s'étaient désormais écoulées depuis d'Amarïe et de Melhyndil à Endorial.
Amarïe s'était finalement aisément acclimatée à la grande ville, et plus encore que les couleurs de son merveilleux manoir ou que la forêt qui l'environnait, elle appréciait de plus en plus les vastes opportunités qu'offraient les vastes magasins et la foule hétéroclite qui se pressait de toute part, à toute heure du jour ou de la nuit. Bien sûr, les réceptions mondaines lui manquaient, tout comme les bals et la vie sociale qu'elle menait chez ses parents ; mais elle était désormais une adulte, et devait apprendre les leçons de l'extérieur, avant de pouvoir oeuvrer véritablement pour sa famille.
Bien qu'elle ait évidemment l'intention de rencontrer, à terme, le très fameux comte Arua - pour lequel elle avait une lettre de sa mère - elle ne s'en souciait guère pour l'heure. Ce qui l'intéressait réellement pour le moment était d'apprendre à devenir une bonne guérisseuse. C'était pour cela qu'après quelques atermoiements, la noble haute-elfe avait finit par intégrer provisoirement le dispensaire de la ville, où elle servait d'apprentie et de petite main au personnel. Sans honte, elle s'appliquait ainsi l'essentiel de la journée à fabriquer des cataplasmes, à pansait les plaies et apprenait avec application à recoudre des blessures diverses - tâche où, heureusement, elle excellait, car ses doigts étaient sûrs et habitués à manier l'aiguille.
Sous la direction des guérisseurs et des chamans, la noble damoiselle se trouvait fort zélée à distraire les malades et à leur administrer différents remèdes - elle qui connaissait la théorie se retrouvait désormais confrontée à l'immense variété des différentes herbes et graines, et tâchait de garder en mémoire, jour après jour, l'ensemble de la pharmacopée elfique.
Ce soir-là, alors que l'astre dorée prenait des teintes écarlates, déclinant tout l'éventail de leurs couleurs pourpres les nuages qui flottaient paresseusement dans le ciel, du délicat mauve tendre à l'ardeur fauve d'un reflet incendiaire, qu'elle sortit enfin du large bâtiment. Sa jolie coiffure était défaite par l'effort et elle baillait de fatigue ; et ce fut d'un bon pas qu'elle se dirigeait vers l'auberge de luxe dans lequel elle dormait, en passant par un vaste marché, lorsqu'un hurlement aigu lui fit tourner la tête en s'immobilisant.
Il s'agissait du boucher, un elfe plutôt massif aux cheveux blanc, d'un âge avancé, qui coupait d'ordinaire la viande devant les passants d'un geste expert qui criait. Il se tenait la main, les larmes aux yeux, tandis que des flots de sang se devinaient. Et bientôt, il n'y eu plus qu'un mot à travers les rares passants : "Un guérisseur ! Allez quérir un guérisseur !"
...Que devait-elle donc faire ? Avec hésitation, portée par l'urgence et la conviction qu'il devait bénéficier de soins rapides, amarïe s'avança, le front plissé par une inquiétude sincère.
- "Je... Je pourrais peut-être l'aider, je travaille au dispensaire..."
L'elfe fut assis sur un tabouret à même la rue, et la damoiselle déglutit péniblement alors que le sang ruisselait sur le tablier utilitaire qu'elle portait toute la journée, et elle prit doucement la main en partie amputée dans la sienne propre. Deux doigts manquaient, violemment sectionnés par le couteau tranchant, et, d'une voix tremblante, elle demanda de quoi recoudre la plaie et de l'eau claire. Il aurait fallu des herbes pour la douleur, et l'emmener au plus vite au dispensaire ; et elle ne savait pas si elle pouvait remettre les doigts manquants ou s'il fallait cautériser immédiatement. Que faire ?!
Elle promena un regard paniqué sur les passants ; et cria d'une voix claire :
- "J'ai besoin d'un second guérisseur ! Et que quelqu'un prévienne le dispensaire !"
Une personne partit en courant, ses demandes furent déposées à ses pieds ; et Amarïe s'occupa avec précaution de nettoyer déjà les deux moignons à l'eau claire et avec un linge propre. Ah, si seulement quelqu'un de plus expérimenté se trouvait à ses côtés !
Dernière édition par Amarïe Kaerendïl le Ven 2 Fév 2024 - 21:58, édité 1 fois |
| | | LarielaGuérisseuse
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Ven 2 Fév 2024 - 18:59 | | | Lors du cours de cuisine, Elaran avait réussi à se faire des amis parmi les enfants venus avec leurs familles. Lariela se demandait d'ailleurs comment il avait fait, à chaque fois qu'elle l'observait, il était aux côtés de ce charmant homme, qu'elle devrait d'ailleurs remercier d'avoir pris soin de son "fils"... Enfin, toujours était-il qu'elle ne l'avait jamais vu auprès d'autres enfants. Et pourtant, le matin même, il lui avait déclaré que c'était l'anniversaire de l'un d'entre eux, et qu'il voulait absolument y aller. Evidemment, elle l'avait réprimandé pour l'avoir prévenue si tard. Mais il disposait de toutes les informations : le nom de cet ami, ceux de tous ceux qui s'y trouveraient, l'adresse exacte... Elle avait donc accepté de l'accompagner, après lui avoir fait promettre de la prévenir au moins deux jours à l'avance la prochaine fois. Après tout, c'était une bonne chose que l'enfant sociabilise. Ce n'était pas parce qu'elle aimait la solitude que son protégé était obligé de partager cet avis. Et puis, elle connaissait la mère qui hébergeait cette petite foule.
Ainsi, dès que l'enfant se fut précipité parmi ses semblables, Lariela prit un peu de temps pour discuter avec l'adulte, qui se trouvait avoir été une inormatrice précieuse lorsqu'elle avait eu besoin de connaître les goûts des citadins à l'époque où elle tentait encore de vendre des plats. À présent, elle avait compris que d'autres moyens étaient possibles, et surtout plus accessibles pour elle, pour gagner des pièces. Elle avait donné un cours de cuisine, il lui arrivait également parfois de monnayer ses soins... Et puis, elle était devenue une habituée de l'arène, ce qu'elle ne s'expliquait toujours pas, car elle était loin d'être une bonne combattante. Mais peu importait, elle arrivait à nourrir et habiller Elaran, et cela seul comptait.
Elle revenait, en profitant pour flâner dans les rues, lorsqu'elle entendit un appel. On réclamait un guérisseur. Elle se dirigea vers la source du cri, sortant dans le même temps son sceptre, qui ne la quittait jamais vraiment.
Une fois arrivée sur les lieux, elle prit le temps d'observer et de comprendre la situation. Le blessé était un des bouchers à qui il lui arrivait de vendre de la viande lorsqu'elle était à cours d'inspiration pour préparer le fruit de sa chasse (une autre de ses nombreuses sources de revenus, peu fructueuses à elles seules, mais qui, rassemblaient, lui permettaient un niveau de vie convenable.
Elle s'approcha alors de la femme qui se tenait au chevet du blessé. Après l'avoir saluée d'un signe de tête, elle ne perdit pas de temps et saisit délicatement la main blessée, pour étudier ce qui avait été fait et ce qu'il restait à faire.
- Ce sont de bons soins d'urgence, je vous remercie, Mademoiselle.
En effet, elle ne doutait absolument pas du fait que ce soit cette femme qui avait commencé les soins. Puis elle reposa la main, toujours avec autant de douceur, et se releva, pointant son sceptre vers le boucher :
- Je peux prendre la suite. Je ne sais pas à quel point j'arriverai à terminer les soins, la magie peut se montrer capricieuse. Sachez simplement que je ne pourrai pas vous rendre vos doigts et que vous ne devriez pas trop souffrir... Et je vais me dépêcher. Pour l'instant, vous êtes probablement encore en état de choc, vous ne sentez pas encore la douleur... Je vous promets de faire de mon mieux pour qu'elle soit au moins supportable.
Puis elle ferma les yeu, concentrée, rassemblant la magie. Elle avait volontairement omis de dire qu'elle était encore assez débutante, mais un blessé n'avait pas besoin de le savoir. Et puis, elle n'avait pour l'instant jamais connu d'échec dans ses soins. Leur efficacité était simplement variable. Aussi, elle tâcha d'avoir confiance en elle lorsqu'elle lança son sort.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle constata avec satisfaction que son patient se trouvait baigné de la douce lueur verte caractéristique de ses soins. Mais elle pouvait détecter que ce dernier avait une immense puissance... Peut-être plus que nécessaire. Mais peu importait. Au moins, il ne souffrirait pas.
Dernière édition par Lariela le Ven 2 Fév 2024 - 20:36, édité 2 fois |
| | | Le DestinPersonnage Non Joueur
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Ven 2 Fév 2024 - 18:59 | | | Le membre ' Lariela' a effectué l'action suivante : Actions
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| | | Amarïe KaerendïlNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Sam 3 Fév 2024 - 12:10 | | |
L'elfe qui vint lui porter le secours semblait heureusement plus compétente. Amarïe rougit de se sentir si néophyte tandis que la sauveuse du boucher fit son office avec célérité, utilisant ce qu'elle identifia facilement comme de la magie de soin. L'effet fut saisissant tant le sort fut bien exécuté - bien que le malheureux y perdit ses doigts définitivement, ce qui émut profondément le cœur ingénu et tendre de notre jeune damoiselle, qui ne s'était encore réellement confrontée à la misère du monde.
En tout cas, le boucher reprenait quelques couleurs, tandis que les blessures cicatrisaient et que la douleur devait s'éloigner lentement, comme un fantôme malvenu que l'on aurait apaisé avant qu'il ne provoque réellement de profonds dégâts.
La seule fille de la famille Kaerendïl se redressa, inclinant sa tête devant l'homme vénérable avec des yeux luisant de compassion, tandis que ses "collègues" - pouvait-elle les appeler ainsi alors qu'elle n'était qu'une petite apprentie ? - arrivaient en courant afin d'aider la victime à se redresser pour la prendre en charge.
- "Je crois que cette Dame a fait déjà tout le travail, car il me semble que la blessure est déjà nette. Sa magie a été très puissante, mais je pense qu'il a besoin d'être examiné, cependant. On ne sait jamais... Il doit être choqué, à n'en pas douter. - Ne vous inquiétez, douce enfant. Nous nous en occupons désormais." Ils tournèrent la tête en direction de Lariela afin de la complimenter sur son adresse, avant de finalement conduire, avec moult précaution, le vieil artisan en direction du dispensaire.
En un instant, leur patient avait disparu ; mais Amarïe reprit ses esprits, tandis que son cœur se calmait lentement. Avec grâce, elle s'inclina devant la guérisseuse, les joues légèrement rougies, alors qu'elle arborait une expression un peu gênée.
- "Chère Dame, je vous remercie d'être venue à mon secours, et à celui de cet homme. Je me nomme Amarïe, de la famille Kaerendil. Sans vous, j'aurai été bien incapable de le soigner correctement, car je ne maitrise pas encore la magie de soins. J'aimerai beaucoup vous récompenser de votre aide, mais j'ai pitié de cet homme qui devra fermer son étal pour la journée. Je n'ose plus partir d'ici, maintenant... Bien qu'il soit fort tard. Que devrions-nous faire, à votre avis ?"
Elle se sentait si jeune et si sotte qu'elle se mordit un coin de lèvre avec embarras. Si elle avait été seule, peut-être aurait-elle entreprit de ranger la nourriture de l'étal ; mais elle se sentait fatiguée, et avait nettement plus envie d'en savoir un peu plus sur cette inconnue qui l'intriguait tout autant qu'elle l'attirait. Cette dernière était certainement emplie d'un grand savoir, ce que la jeune haute-elfe respectait infiniment.
Elle ne savait guère également comment la retenir, et après quelques tergiversations intérieures, finit par reprendre d'une voix un peu hésitante :
- "Pardonnez mon outrecuidance, mais je suis fort curieuse d'en apprendre plus sur la magie de soin, et sur les techniques médicales en général, puisque comme vous l'avez si bien dit, la magie est parfois capricieuse. Je me demandais si nous pourrions, à défaut, nous revoir demain si vous aviez du temps à m'accorder sur le sujet.""
Certes, elle ne la connaissait pas du tout, et c'était une parfaite inconnue. Mais son extrême jeunesse la poussait à la confiance - et elle pouvait décemment laisser échapper une pareille occasion d'apprendre !
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| | | LarielaGuérisseuse
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Sam 3 Fév 2024 - 13:30 | | | Les employés du dispensaire ne tardèrent pas à venir prendre la relève. Lariela répondit à leurs remerciements par un simple hochement de tête reconnaissant. À présent, elle allait peut-être pouvoir se reposer, elle commençait à ressentir le contre-coup de son sort. C'était le problème avec cette puissance aléatoire : elle se devait impérativement d'être parfaitement en forme avant de lancer le moindre sort, car plus il était puissant, plus elle se sentait faible par la suite. C'était un peu comme si elle transférait son énergie vitale au patient... Ce qui n'était peut-être pas qu'une idée, après réflexion. Cela expliquerait beaucoup de choses. La fatigue proportionnelle à la puissance. Mais également l'absence d'échec : en effet, si elle était en vie, cela signifiait qu'elle possédait au moins un peu de force vitale. Force vitale qui pouvait donc être transmise à un blessé.
Enfin, ce n'était pas le moment de se perdre dans de telles considérations. Car la secouriste qu'elle était venue soutenir la remerciait à son tour. Pour un peu, elle l'aurait envoyée balader. Qu'elle la laisse se reposer ! Mais, comme d'habitude, elle voulait tellement être agréable à autri qu'elle fit passer ses propres besoins à l'arrière-plan. Un jour, elle le regretterait. Mais elle n'y pouvait rien.
Au milieu des paroles qui lui furent adressées, un mot la réveilla. "tard"... Mince ! Elaran !
- Oh non, c'est vrai, il est tard ! Je suis désolée, mais je dois absolument partir !
Elle prit néanmoins le temps de s'expliquer auprès de sa collègue du jour, qui continuait en lui disant qu'elle voudrait apprendre... Elle se rapprocha, et déclara, comptant sur ses doigts :
- Premièrement, je ne suis pas une Dame... Ou peut-être juste une Dame des bois. Deuxièmement, je ne suis pas noble, loin de là, donc inutile d'être si formelle... D'ailleurs qu'est-ce que vous avez tous à me traiter comme si j'étais importante, dernièrement ? Bon, j'imagine que c'est juste parce que nous ne sommes pas du même monde. Bref. Dernièrement, j'ai un fils à aller chercher, il doit m'attendre. Mais si vous voulez, on peut se retrouver... Hum, disons demain vers midi, ici même, qu'est-ce que vous en dites ?
Elle la laissa répondre avant de filer dès qu'elles eurent un accord. Le lendemain, c'était sûr, elle commencerait par lui présenter ses excuses pour la manière dont elle avait pris congé... Et connaissant Elaran, il lui demanderait la raison de son retard, et lorsqu'il saurait que c'était une collègue guérisseuse, il ne lui laisserait probablement pas d'autre choix que de l'emmener avec elle lors de leur rendez-vous du lendemain... Mais peut-être pourrait-elle à nouveau le confier à la famille d'un ami ?
Non mais sérieusement, dans quoi s'était-elle encore embarquée ?
Dernière édition par Lariela le Sam 3 Fév 2024 - 15:20, édité 1 fois |
| | | Amarïe KaerendïlNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Sam 3 Fév 2024 - 15:00 | | |
Amarïe se sentait stupéfaite, interdite de la réaction de l'étrangère. Depuis quand la politesse était-elle sanctionnée par un sermon ? ce fut avec de grands yeux étonnés, voir embarrassés et un peu épouvantés qu'elle écouta l'inconnue l'attaquer verbalement et lui faire la morale. Evidemment, elle comprenait bien que cette dernière put être pressée ; d'ailleurs, elle-même se sentait proprement épuisée après une journée d'intense labeur, mais cela ne l'empêchait de se montrait urbaine, ainsi qu'on le lui avait toujours appris.
La Haute-Elfe se sentait désormais un peu fâchée, sinon du moins fortement contrariée, et 'avait plus vraiment envie de la revoir, mais il était trop tard. Le mal était fait, l'invitation avait été acceptée, et elle se retrouva seule, avec ses questions. toute seule. Elle fit la grimace, regretta la présence de sa servante - quelle scandale qu'elle soit rentrée plus tôt ! - et, finalement, après quelques piétinements parfaitement inutiles, rentra dans la guérite du pauvre marchand. Elle lui lava bien maladroitement le sol, remit en ordre les couteaux et les différents plats, sans toucher aux monceaux de viandes, ce qui la répugnait proprement. Elle se décida finalement de les remettre dans un tonneau de sel, se lava hâtivement les mains avant de rentrer dans son auberge, le pas lourd et pesant de fatigue. Ce soir-là, elle put à peine manger, à la grande inquiétude de sa nouvelle garde du corps et de sa servante ; avant de s'effondrer sur sa couche, et de se lever tard le lendemain.
Elle fit mander sa suivante au dispensaire pour leur signaler qu'elle était malade, car en effet, elle se sentait faible et toujours sous le choc de la veille, avant de se préparer à repartir au marché tandis qu'un garde criait midi dans la rue. La politesse commandait qu'elle se rende au rendez-vous, malgré le peu d'envie qu'elle en avait ; et ce fut en achetant une rissole aux légumes qu'elle attendit, finalement, ladite Lariela.
Sa mise était moins négligée que la veille, et pour cause : elle avait enlevé son tablier sanguinolent et sa robe modeste pour enfiler une tenue plus agréable en velours blanc et argentée, surmontée d'une jolie cape au col de fourrure blanche, chaude et élégante, qu'elle affectionnait particulièrement. Elle piétinait entre les différents marchands, toujours accompagnée de son chaperon, lorsque la jeune noble aperçut enfin l'elfe malpolie, et lui fit un petit signe de la main, comme pour la héler.
- "Je suis là !"
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| | | LarielaGuérisseuse
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Sam 3 Fév 2024 - 15:19 | | | Elle en avait peut-être trop fait ? Enfin, tant pis. Alors qu'elle retournait, en compagnie de l'enfant surexcité, dans la maisonnette au milieu des bois, elle se fit la remarque qu'après une bonne nuit de sommeil, tout devrait mieux se passer... À condition que cette femme accepte de la revoir. Dans le pire des cas, elle referait un tour dans les environs. Et honnêtement, cela l'arrangeait bien de ne pas passer trop de temps en ville. Mais elle n'avait pas le choix. Elle voyait mal une noble comme elle se rendre en forêt... Quoi que, en y pensant un peu mieux, cela serait sûrement drôle !
Non, ce n'était pas bien de se moquer des autres. Mais il n'en restait pas moins qu'elle apprécierait certainement d'enseigner à quelqu'un avec qui elle s'entendrait bien comment survivre en forêt. Cela avait bien fonctionné avec Elaran, pourquoi pas avec quelqu'un d'autre ?
Enfin, là n'était pas la question. Elles allaient discuter, sans plus, et probablement ne plus se revoir par la suite. À moins qu'elles ne se découvrent un intérêt commun pour quelque chose, mais elle en doutait... D'un autre côté, elle ne connaissait pas du tout cette femme, peut-être avaient-elles plus en commun que ce qu'elle pensait... Ou peut-être moins. Seul l'avenir le dirait.
Le lendemain, elle profita donc du fait qu'elles devaient se retrouver au marché pour faire le tour des commerçants. Après tout, elle pouvait toujours glaner de nouvelles recettes auprès des vendeurs, même si elle avait l'habitude de créer les siennes de toutes pièces. Tout créateur avait de toutes façons besoin d'inspiration.
Finalement, lorsqu'on l'appela, elle se surprit à être en train d'admirer l'étal d'une fleuriste... Comment avait-elle atterri là ? Elle-même ne s'en souvenait pas. Quoi qu'il en soit, elle prit congé pour rejoindre la noble. Elle salua son escorte d'un signe de tête, avant de s'adresser de manière plus développée à la Dame en blanc, avec un semblant de révérence montrant avec une évidence criante son manque d'expérience dans les milieux nobles :
- Bonjour à vous. Veuillez m'excuser pour hier, j'avais... Un peu oublié l'heure. Mais aujourd'hui j'ai pris mes dispositions, demandez-moi ce que vous voulez, je vous écoute !
Comment était-elle censée l'aborder ? S'y était-elle prise correctement ? Elle adressa un regard un peu perdu à l'escorte de la dame, comme si elle pouvait lui indiquer la marche à suivre. |
| | | Amarïe KaerendïlNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Sam 3 Fév 2024 - 16:59 | | |
La suivante fit un petit signe discret et rassurant à Lariela, avec un petit sourire bonhomme. Elle n'avait pas de doute sur la douceur et la naïveté sans borne de sa jeune protégée, et se trouvait plutôt confiante sur le fait qu'il n'y aurait pas d'incident aujourd'hui. Et, de fait, Amarïe aborda l'inconnue avec un sourire aimable et détendue, rosissant alors que son interlocutrice lui faisait la révérence, ce qui la mit aussitôt de meilleure humeur. Elle lui répondit d'une brève inclinaison du buste à son tour, ses yeux émeraude brillant de joie ingénue.
- "Je comprends bien votre réaction, hier soir. Il était tard et je n'ai pas su trouver les mots justes. Appelez-moi Amarïe, ce sera plus simple. En tout cas, je suis bien aise de vous revoir... J'ai été très impressionnée par votre savoir magique et par votre efficacité, hier soir, et c'est vrai que j'avais des questions concernant les soins que vous prodiguez. Voyez-vous, je songe à commencer ma formation à l'Académie de Magie et à me spécialiser comme guérisseuse, ce qui nous relie toutes deux. Mais j'ai récemment travaillé au dispensaire de la ville, et je ne vous y avais jamais vu, alors je suis d'autant plus intriguée de vous rencontrer par hasard."
Un petit sourire maladroit et un peu gênée, et la noble posa ses mains sur son ventre sagement.
La question qui lui brûlait les lèvres pouvait être prise tout à fait de travers, et il n'était nullement question qu'elle vexe l'inconnue par une formulation incongrue.
- "Voulez-vous peut-être vous rafraichir ou manger quelque chose ? Il y avait des petits pains aux herbes et au fromage un peu plus loin, ils avaient l'air délicieux."
D'un geste du menton, la damoiselle lui désigna un marchand un peu plus loin, se laissant toutefois guider par sa nouvelle connaissance pour ne pas lui forcer la main.
- "Depuis combien de temps étudiiez-vous l'art de guérir ?"
C'était une question importante. elle désirait absolument acheter un livre sur les différentes herbes de la région, mais il faudrait également qu'elle aille les reconnaitre elle-même dans la nature. Elle avait d'ailleurs commencé à broder un charmant petit sac où déposer son précieux butin, décidée à embrasser cette profession à bras-le-corps et à faire honneur à sa famille en servant les bonnes causes et n sauvant autrui. Pour cela, il s'agissait de s'aguerrir ; mais l'avenir le lui apprendrait certainement...
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| | | LarielaGuérisseuse
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Sam 3 Fév 2024 - 17:35 | | | Amarïe ? Bien, elle s'en souviendrait. Et la politesse la plus élémentaire voulait qu'elle se présente à son tour.
- Enchantée, je suis Lariela. Et pour vous répondre... Je n'ai pas été à l'Académie. Honnêtement, j'apprends tout ce que je sais sur le tas. Certes, l'apprentissage est plus long, mais il est bien plus adapté aux situation réelles que tout ce qu'on peut apprendre à l'école. Voyez-vous, min école, c'est celle de la vie, tout simplement.
Elle se revoyait à la chasse, pratique qu'elle ne maîtrisait d'ailleurs toujours pas à la perfection. En effet, à part les sangliers, elle n'avait jamais réussi à attraper la moindre proie. Et depuis qu'elle avait complètement changé d'arme, elle estimait être presque repartie à zéro. Elle avait réussi à attraper le sanglier, mais pas sans gâcher la viande... Oh, certes, elle s'en servirait, elle avait déjà commencé. Simplement, les plats préparés ainsi ne quitteraient jamais son foyer... Et elle n'en fournissait d'ailleurs même pas à Elaran. C'était elle qui s'y était mal prise, elle le payait seule. Elaran continuait à consommer des ingrédients de première qualité, qu'il le veuille ou non.
- Pour ce qui est de se rencontrer... Mon activité principale n'est pas la guérison, c'est sûrement pour cela que nous ne nous sommes rencontrées qu'hier. Voyez-vous, vous avez plus de chance de me trouver dans les auberges, ou surtout sur les marchés.
Elle s'éloigna de quelques pas et prit la pose avant de se présenter de manière plus complète :
- Voyez-vous, je suis Lariela la cuisinière, qui chasse et sauve les intrus aux abords du Bosquet Maléfique. Je ne suis pas vraiment à l'aise en ville, je viens uniquement lorsqu'il le faut. Mon territoire, c'est la forêt. Je connais chaque plante, chaque créature des bois de Sylfaën. Mais emmenez-moi en ville, hors des quartiers que je fréquente habituellement, et je suis perdue.
Ainsi, elle tomberait peut-être de son piédestal dans la tête de cette elfe. Elle était certes plus âgée qu'elle, mais elles étaient si différentes... En ville, c'était plutôt l'aristocrate qui pourrait lui en apprendre beaucoup, pas l'inverse.
Puis elle lui indiqua un marchand... Lorsqu'elle le reconnut, le visage de Lariela s'illumina :
- Vraiment, vous voulez parler de Monsieur Dlairain ? Je serais ravie de le revoir !
Elle se rapprocha et, sur le ton de la confidence, poursuivit :
- C'est lui qui m'a accueillie lors de ma première visite à Endorial. C'est grâce à lui que je ne suis plus en train d'errer, perdue, à travers les rues. Lui, et un Zéphyrienne.
Une Zéphyrienne qui avait fait bien plus que la guider, d'ailleurs... Mais un tel récit n'intéresserait probablement pas la jeune aristocrate, avec laquelle elle reprit d'ailleurs une distance convenable. Elle entreprit donc de la guider vers l'étal du marchand, qui sembla immédiatement la reconnaître :
- Eh bien, voyez-vous ça ! Alors comme ça, on ne vient plus voir les vieux amis ? Enfin, j'ai cru entendre qu'il s'était passé beaucoup de choses pour vous maintenant, c'en est peut-être la raison...
- Ah oui ? De quoi voulez-vous parler ? J'ai eu... L'adoption, la chasse, la guérison, le changement d'arme, le... Les champignon. Ah ça, il faudra que je vous le raconte ! Mais plus tard. Pour l'instant, je vous ai amené une jeune amie qui voudrait tester vos pains.
- Et pourquoi ne pas lui proposer les vôtres ? Vous savez, depuis le temps, j'ai la prétention de dire que je les fais aussi bien que vous ! J'ai ail des ours et myrtilles, vous voulez tester ? Et bien sûr, pour vous, c'est gratuit !
Elle n'eut pas vraiment le temps de répondre que les trois femmes se retrouvèrent chacune avec un petit pain chaud dans la main. Lariela n'avait même pas vu le marchand se déplacer pour les leur remettre... Comme quoi, l'âge n'avait en rien altéré son agilité, il restait un digne représentant de leur race.
Elle ne put retenir un rire après avoir assisté à la manoeuvre et, après avoir goûté son en-cas, s'adressa de nouveau à ses compagnes :
- C'est pas mal, mais il faudra que je vous fasse goûter l'original. Si vous voulez passer chez moi ou qu'on se retrouve quelque part en ville pour la dégustation, prévenez-moi en avance, que j'aie le temps de tout faire correctement. En attendant... Vous vouliez savoir depuis quand j'étudie l'art des soins.
Elle prit le temps de réfléchir tout en marchant à leurs côtés. Il était difficile de répondre à cette question : elle avait toujours vécu au milieu de toutes sortes de plantes, dont elle avait toujours voulu connaître toutes les propriétés. Finalement, elle opta pour une réponse honnête, à défaut d'être concise :
- Vous savez, quand on passe sa vie au milieu des plantes et qu'on est passionné de cuisine, on finit vite par connaître tous les usages possibles de chaque essence. Je dirais donc que j'ai commencé à étudier les soins, par les plantes, depuis toute petite... Et j'avoue que ça m'aide bien. Imaginez : je prépare un plat que je sais consistant, mais je connais une plante qui aide à la digestion. Il me suffit donc de l'intégrer à l'assaisonnement et mes convives n'auront aucune douleur d'estomac, peu importe s'ils se resservent plusieurs fois ! Vous savez, une passion, ça ne se quantifie pas. Si vous aimez guérir autant que j'aime cuisiner, aucun doute, vous progresserez vite. Si vous aimez vraiment cet exercice, vous intégrerez immédiatement la moindre inormation que vous pourrez glaner à ce sujet. Et votre art sera d'autant plus efficace que vous aimez le pratiquer. Je sens que vous avez du potentiel. Vous serez probablement plus puissante que moi, dans quelques années. Poursuivez vos efforts et, tôt ou tard, ils finiront par payer.
Puis elle se tut, remarquant qu'elle était décidemment bien bavarde. Il ne faudrait pas non plus assommer son interlocutrice... |
| | | Amarïe KaerendïlNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Sam 3 Fév 2024 - 20:11 | | |
Amarïe allait de surprise en surprise. Son interlocutrice lui semblait si expérimentée, terre à terre et pratique, qu'elle douta le devenir à son tour également à ce niveau-là. A dire vrai, Amarïe n'avait jamais cuisiné de sa vie - ou peu s'en fallait - jamais chassé, ni même sauver personne d'intrus potentiels.
La violence lui avait toujours fait peur et ainsi, elle avait toujours eu horreur de se battre, bien que la haute-Elfe ne pouvait pas nier qu'elle détestait aussi la perspective de ne pouvoir réellement protéger Melhyndil. Du moins le pouvait-elle si la magie du soin habitait ses doigts, son corps et son âme, et si elle se montrait suffisamment attentive et vive pour suivre cette voie, pour s'y consacrer jusqu'à en devenir l'incarnation.
Son interlocutrice, aussi inconnue soit-elle, semblait enthousiaste et lumineuse, et elle se détendit un peu plus encore.
- "C'est vrai, vous le connaissez ?"
C'était une bonne nouvelle - elle était connue - et ce premier aperçu de sa vie l'intrigua fortement, même si elle avait conscience que ce n'était ni le lieu, ni l'instant adéquat pour poser des questions. Elle ne savait pas ce qu'était une "Zéphyrienne", et elle se promit de tâcher d'en savoir plus, plus tard. Elles s'approchèrent du marchand, et Amarïe fut charmée par la conversation sympathique. Elle accepta le petit pain, qu'elle partagea avec sa servante, remercia le vendeur, avant de se retourner dans la direction de la si intrigante Lariela.
- "Je serai curieuse de goûter vos petits pains, Lariela. Vos compliments me vont droit au coeur, mais voyez-vous, je n'en suis malheureusement qu'au début de mon chemin... Je ne connais guère la ville, et je n'ai fréquenté que les abords de la forêt du domaine de mes parents, même si je connais la faune et la flore qui la compose... Cependant, il est vrai que je n'aime guère à me battre, et que j'ai fait serment de ne jamais ôter la vie à qui que ce soit. Je préfère tenter de la sauver, et apporter le bien autour de moi. Alors... ainsi, vous habitez dans la forêt ? Est-ce en chassant et en faisant la cuisine que vous vivez ? Je suis certaine que si vous êtes talentueuse, vous pourriez vendre également vos produits à ma famille... Ils habitent à quelques jours seulement de la cité. Si cela vous convient, je goûterai d'abord vos mets avant de prendre une décision, mais je suis admirative de vos efforts. J'ai eu la chance de vivre une vie facile pour l'instant, mais... c'est également pour cela que j'ai décidé de suivre mon... mon meilleur ami sur les routes."
Ses joues rosirent, tandis qu'elle baissait les yeux avec une pudeur qui n'était pas feinte.
- "Je suis moi-même très bavarde, alors je n'oserais vous jeter la première pierre. Je suis cependant curieuse de savoir comment vous avez pu apprendre la magie du soin si vous ne fréquentez l'Académie ? ma mère m'en a dit grand bien, mais mon ami ayant d'autres ambitions, je me demande s'il ne serait pas mieux pour moi de continuer de me former au dispensaire. Je possède la magie, évidemment, mais sans mentor, comment pourrais-je développer mes dons ?"
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| | | LarielaGuérisseuse
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Sam 3 Fév 2024 - 21:03 | | | Elle estima inutile de répondre à sa première question. En effet, sa conversation avec le marchand semblait à elle seule répondre à toutes les interrogations à ce sujet. Même si elle avait pris soin de ne pas mentionner son intégration à la Garde Zéphyr... Elle ne savait trop pourquoi, mais elle n'avait pas envie qu'une oreille indiscrète soit au courant. Et, dans un marché, les oreiles indiscrètes étaient monnaie courante.
La noble accepta alors de goûter sa cuisine. Elle sourit. Bonne réponse ! Puis elle se plaignit de son manque d'expérience... Lariela brandit de nouveau le sceptre, mais sans s'en servir, cette fois.
- Vous ne me croirez sans doute pas, mais la magie du soin est encore assez nouvelle pour moi... Ainsi que la magie incantée, pour être honnête. Jusqu'à un moment qui me semble encore très proche, je me contentais de l'arc et de la dague. Avec une touche de magie druidique, c'est peut-être elle qui a évolué, finalement... Et je dois bien admettre que cette nouvelle connexion avec le monde végétal m'est bien plus agréable. Pour ce qui est de ne pas tuer... Cette intention est louable, mais vous devez alors vous allier à des personnes capables de vous protéger. Personnellement, je vis seule avec un enfant dans un lieu dangereux, je n'ai pas le choix, je dois nous défendre. Vous... Vous avez les moyens d'employer des personnes pour prendre soin de votre sécurité, vous permettant de vous concentrer sur autre chose. C'est une chance.
Une chance qu'elle n'enviait pas le moins du monde. En effet, sa vie en solitaire lui avait probablement enlevé toute possibilité de faire assez confiance à autrui pour lui confier sa vie. Certes, elle aimait les êtres vivants, humanoïdes ou non, et était même plus tolérante que la plupart des elfes. Après tout, elle ne connaissait pas beaucoup de ses semblables qui auraient été capables, comme elle, d'accueillir un naga chez eux, et de le protéger contre les esprits des forêts. Elle avait fait tout cela, et ne le regrettait absolument pas. Et puis... Il l'avait remerciée avec une incroyable dague, qui lui était très utile à la chasse. Voilà qui valait le coup... Même si un visage souriant aurait toujours plus d'importance pour elle que le moindre objet.
- Oui, j'habite en forêt. J'en fais partie, j'ai vu le plus beau et le plus terrible de ce qui peut s'y passer. Je prends soin des arbres et en retour, la forêt elle-même m'offre tout ce dont je pourrais avoir besoin. Seule, je pourrais vivre en autarcie sans problème. C'est d'ailleurs ce que je faisais avant d'avoir un enfant à charge sans prévenir.
Elle sourit, attendrie, au souvenir de sa rencontre avec Elaran. Elle tentait tant bien que mal de vendre de la nourriture à un humain, quand l'enfant avait fait irruption pour lui voler l'un de ses produits. Alors que l'humain s'était mis à le pourchasser pour récupérer l'objet du larcin, Lariela avait préféré le lui laisser et lui offrir un logement et un poste d'assistant, pour lui permettre de ne plus jamais avoir faim. Il apprenait à cuisiner ce qu'il trouvait à ses côtés, et elle était à présent persuadée que lui aussi saurait se débrouiller pour se nourrir s'il se trouvait perdu en pleine nature.
Néanmoins, la proposition qui suivit alluma une étincelle dans son regard. Son vieux rêve de servir la royauté refit surface. Cette demoiselle ne s'était pas présentée comme une princesse, mais être introduite parmi la noblesse lui permettrait probablement de se rapprocher de son objectif. De toutes façons, elle le savait, elle n'atteindrait pas la noblesse suprême sans avoir d'abord fait ses preuves. Aurpès de cette famille, peut-être ?
- Je serais ravie de vous faire goûter mes créations ! Que voudriez-vous goûter ? Je tiens à ce que vous me donniez votre avis sincère. Même si vous n'aimez pas, d'accord ? Sinon, comment m'améliorer ?
Néanmoins, le dernier détail l'intriguait. Elle ne ressemblait pas à l'image qu'elle se faisait d'une voyageuse. Probablement cela était-il dû à ses vêtements, tout sauf pratiques pour marcher. Et puis, si elle voyageait, elle devait être capable de se débrouiller au moins un minimum, non ? Elle était curieuse, d'un coup.
- Sur les routes ? Vous n'êtes donc pas aussi citadine qu'il semblerait... Pourquoi être partie ? D'où venez-vous ? Quand allez-vous repartir ? Est-ce que je pourrais vous accompagner, tant que vous resterez par ici ?
Soudain, elle se reprit. Quelle curiosité mal placée !
- Oh euh... Pardonnez-moi, je suis beaucoup trop indiscrète.
Son interlocutrice détourna alors son attention, visiblement peu rancunière. Comment avait-elle développé ses dons ? Très bonne question...
- Comme je l'ai mentionné plus tôt, la magie druidique a toujours été dans ma famille, d'aussi loin que je me souvienne. Ainsi que la confection de potions... J'imagine que j'ai simplement pris les traditions familiales pour les adapter à ma manière. Même si je me pense toujours capable de créer quelques potions, j'ai préféré détourner ce savoir pour l'appliquer à la cuisine. Quant à la magie à proprement parler... Ma vie seule au milieu des bois a certainement dû augmenter ma perception de mon environnement végétal. Et quand j'y pense, ce sont les végétaux qui me donnent ma magie. Vous ne m'avez pas vue attaquer, mais si c'était le cas, vous l'auriez immédiatement compris. Quant au soin, c'est une variante de ma magie naturelle. Mais j'avoue ne pas encore complètement le comprendre. Regardez.
Saisissant une pierre trouvée par terre, elle s'entailla la main, puis la soigna immédiatement, sans utiliser le sceptre, au simple moyen de sa lueur verte caractéristique.
- C'est le seul sort que je peux utiliser sans le sceptre, qui ne me sert qu'à le rendre plus puissant. Pourquoi ? Est-ce que j'étais destinée à suivre cette voie ? Ou, en tant qu'elfes, sommes-nous tellement connectés à la nature qu'il n'est pas nécessaire de l'invoquer pour qu'elle nous aide ? Mais dans ce cas, pourquoi dois-je communiquer avec un arbre pour qu'il m'aide à le débarrasser d'un parasite ? Il y a tellement de choses que je ne comprends pas avec cette magie...
Mais elle avait confiance. Avec le temps et l'expérience, elle finirait par en comprendre toujours un peu plus. Cette théorie s'était toujours révélée exacte. D'autant plus que si cette fameuse Alienor recevait sa lettre, elles se rencontreraient, et elle comptait bien lui poser toutes ses questions... Même si cette dernière semblait tirer ses pouvoirs d'une autre source. Et que ce n'était pas une elfe. Néanmoins, c'était une guérisseuse confirmée, elle l'avait tout de suite compris. Il faudrait simplement qu'elle accepte de la prendre sous son aile... Et si elle refusait, Lariela ne comptait pas l'y forcer. |
| | | Amarïe KaerendïlNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Dim 4 Fév 2024 - 16:56 | | |
La jeune Haute-Elfe trouvait décidément son interlocutrice bien courageuse. Elle avait manifestement adopté un enfant et vivait seule avec lui, qui plus est, dans une zone dangereuse de la forêt. Ce dernier point laissait Amarïe songeuse, car elle estima que dès lors qu'il s'agissait d'enfants, la responsabilité des adultes était de toute faire pour leur sauvegarde. Cette malheureuse n'avait-elle pas les moyens de déménager plus en sécurité ?
Dans tous les cas, ses propos étaient intéressants. Ainsi, les sceptres devaient aider à canaliser la magie curative, ce qui lui était une aide précieuse : déterminée à poursuivre son but, elle se promit de parcourir les étals dès le lendemain pour trouver des objets utiles à son développement magique. Cette femme était une véritable mine d'or en matière d'information, et elle n'avait désormais plus qu'une hâte : retrouver son précieux Melyndhil et tout lui raconter.
Elle offrit un sourire sincère à son interlocutrice, avant de lui répondre d'une voix douce.
- "Je voudrais goûter vos spécialités, évidemment, mais également peut-être des produits que l'on pourrait proposer à un banquet. Des friands, des plats en sauce, une entrée et un dessert si cela est possible ? Pour le présenter à la table de notre domaine, il faudrait que le visuel soit également à la hauteur, mais le cas échéant, j'imagine que notre cuisinier saura le dresser. Mais il prend de l'âge, et je suis sûre qu'un peu d'aide ne lui ferait aucunement tort. Je vous promets que je serai sincère, et que je vous rémunèrerai, en tout cas du mieux que je puisse pour l'instant. Justement, je pensais coudre et broder des .. tenues en tissu. Peut-être que cela vous intéressait, pour votre enfant. D'ailleurs, est-ce un fils, ou une fille ? Ce doit être une telle joie de prendre soin d'une jeune vie..."
Elle rosit jusqu'à la pointe de ses oreilles pointues. Elle trouvait l'idée très romantique l'idée de porter un enfant, mais peut-être plus encore de prendre soin de pauvres petits qui n'avaient pas de toits.
Comme sa famille serait ravie de savoir qu'elle s'occupe de charité ! Cela leur confèrerait probablement une excellente réputation, et à raison, car qu'y avait-il de mieux que de venir en aide à autrui ? La naïve damoiselle en concevait par hasard une joie intense.
C'était une excellente idée ; seulement il fallait penser aux détails, ce qui nécessiterait beaucoup de réflexions. Mais l'afflux de questions de la part de sa - espérons-le - nouvelle amie lui fit un peu tourner la tête. La noble haute-elfe aurait aimé s'asseoir et déguster un thé tout en devisant, et, son petit pain aux myrtilles terminées, elle se sentait un peu désormais un peu empreintée.
- "Vous n'êtes pas indiscrète, ma très chère, je n'ai rien à cacher, mais je n'ai pas l'habitude de discuter au milieu de la rue. A dire vrai, j'ai grandi dans le domaine de mes parents, et je n'en étais guère sortie jusqu'à maintenant, à part quelques incursions dans la forêt, dans lequel j'affectionne peindre. Ils me trouvent trop jeune et trop fragile pour explorer le monde, mais heureusement, je suis bien accompagnée !"
Et quelle compagnie ! Elle dédia un sourire lumineux à sa servante, en pensant également aux deux autres personnes qui constituaient son équipage.
- "C'est en tout cas extrêmement respectable que de grandir dans un milieu druidique. Mon .. ami, avec qui je voyage, est également touché par le don de soigner autrui par le toucher, mais j'ai créé des liens avec les petits animaux, et surtout les oiseaux que j'ai recueilli dans mon enfance. Je suis capable de communiquer avec eux... J'imagine que c'est ma plus grande force, car j'ai toujours été très sociable. Avez-vous songé à trouver des livres pour mieux répondre à vos questions ? Il doit certainement y avoir une bibliothèque, à n'en pas douter, mais mon voyage est seulement sur le point de commencer. Si besoin, je pourrais garder vos questions à l'esprit et aller quérir de nouvelles réponses dans d'autres cités. C'est bien le moins que je puisse faire pour vous remercier de votre générosité d'hier envers ce vieux marchand."
Elle garda le silence durant quelques secondes, avant d'ajouter :
- "Aurais-je le plaisir, un jour, de connaitre votre jeune protégé ? Quelles sont les circonstances de son adoption ?"
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| | | LarielaGuérisseuse
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Dim 4 Fév 2024 - 18:03 | | | Elle lui fit une liste des mets qu'elle voudrait goûter. À ce moment précis, Lariela se maudit de ne pasavoir emporté de quoi prendre des notes... Ou de ne pas tout simplement s'être faite accompagner d'Elaran. Deux cerveau valaient mieux qu'un et son protégé, malgré les étourderies propres à son âge, se trouvait avoir une bonne mémoire. Parfois, une information utile lui venait comme un flash alors qu'il n'y pensait absolument pas l'instant d'avant, mais cela ne le rendait que plus attachant... Oui, vraiment, cet enfant était une bénédiction qui lui était tombée dessus.
Lorsque l'accent fut mis sur la présentation, elle sourit :
- Vous savez quel est l'avantage de vivre avec un enfant, lorsque l'on travaille avec de la nourriture ? On apprend très vite à la disposer de manière attirante. Pour certains ingrédients, c'est le seul moyen de faire en sorte qu'il accepte de les goûter. Même si j'imagine que les goûts esthétiques des vôtres diffèrent de ceux d'un enfant, jeune, rêveur, et... Sauvage, certainement, selon vos critères. Mais sachez que nous ne faisons de mal à aucun être. Je chasse et nous cueillons, oui, mais uniquement ce dont nous avons besoin... Et lui n'aime pas la chasse. Il est donc bien plus pur que moi, si vous voulez.
Elle avait en effet tenté de l'y initier. Il avait catégoriquement refusé de participer à quoi que ce soit avant le dépeçage, et même à ce moment, elle avait senti que le contact avec la carcasse encore chaude n'était pas à son goût. Aussi avait-elle rapidement abandonné l'idée de le forcer à l'accompagner. Il gardait la maison et préparait la cuisine pour son retour, car il fallait cruire la viande immédiatement pour qu'elle se conserve. C'était là un exercice qui lui plaisait beaucoup plus, tout en aidant Lariela. Ainsi, chacun y trouvait son compte. C'était parfait quand de tels accords, qui arrangeaient toutes les parties, pouvaient être conclus. Elle aimerait que ce soit plus souvent le cas. Pour le moment, son protégé était la seule personne avec qui tous les accords leur bénéficiaient autant à l'un qu'à l'autre.
La mention du cuisinier vieillissant ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde. Même si elle faisait de son mieux pour ne rien en laisser paraître, elle comptait bien prendre sa place lorsqu'il déciderait de prendre sa retraite. En attendant... Elle serait sa parfaite petite apprentie. Car il était hors de question qu'elle ne puisse pas rejoindre ces cuisines. C'étaient celles d'une famille noble, celles dans lesquelles elle voulait faire ses preuves avant de chercher plus haut. Diriger les cuisines d'une famille noble, c'était un bon point de départ pour se faire remarquer par la royauté, non ? ... Ou peut-être d'abord une famille plus élevée dans la hiérarchie des nobles. Elle ne connaissait pas le niveau de la famille de cette femme, mais elle ne comptait pas laisser passer sa chance.
Maintenant qu'elle y pensait... Le chef de la Garde Zéphyr était un comte, si elle se souvenait bien. Et, en tant que dirigeant, il la connaissait, au même titre que tous ses membres. Peut-être pourrait-elle aussi tenter sa chance auprès de lui ? Enfin, chaque chose en son temps. Se disperser serait la meilleure manière de rater son insertion des deux côtés.
- Ne vous inquiétez pas pour ma rémunération. Entrer à votre service serait la meilleure récompense que vous puissiez m'offrir... Ainsi qu'un moyen d'héberger Elaran (mon fils). Parce que j'imagine que si je vous rejoins, je ne pourrai plus me permettre de vivre si loin. Et je passerai probablement beaucoup de temps dans les cuisines, je ne veux pas qu'il se sente à nouveau abandonné. D'ailleurs... Je ne sais pas s'il serait accepté en tant qu'assistant ? C'est le rôle qu'il tient avec moi, et je sais qu'il lui tient à coeur. Eh oui, on dirait qu'il est bien parti pour suivre mes pas !
Elle rit à cette remarque. Mais c'était vrai. Elle pouvait encore le voir, vert de jalousie, lorsque, pendant son cours, elle s'était faite aider par le propriétaire des lieux. Mais l'enfant avait également besoin de voir autre chose que sa technique à elle. C'était pour cela qu'elle l'avait placé parmi les autres élèves. Il avait un meilleur niveau que la plupart d'entre eux, mais elle voulait qu'il voie la technique d'autres personnes. Qu'il crée la sienne, qui n'appartiendrait qu'à lui, au lieu de copier celle de Lariela.
Les propositions et les questions continuaient. Lariela y répondait de bon coeur :
- C'est un garçon. Mais, si vous me permettez... Il ne tient pas en place, il faut toujours qu'il coure partout. Et en forêt, vous imaginez bien, il lui faut des vêtements solides. Vos tissus sont-ils assez résistants ?
En effet, en lui proposant de tels services, la noble ne s'attendait probablement pas à se voir demander des vêtements capables de résister aux aventures d'un enfant des bois ne manquant jamais d'énergie. Elle préférait donc l'avertir.
- Je vous le confirme, c'est une joie immense... Beaucoup de sport, aussi, quand il faut lui courir après quand il ne veut pas rentrer, et deux fois plus de responsabilités que lorsqu'on vit seule... Et des sacrifices. Par exemple, ma dernière prise à la chasse était de mauvaise qualité, parce que je m'y suis mal prise et j'ai gâté la viande. J'ai horreur du gâchis, donc je la consomme. Mais Elaran n'a pas le droit d'y toucher, lui, il n'a que le meilleur. Il a d'ailleurs du mal à le comprendre... Enfin ! C'est la cohabitation aussi, tout ça.
Cohabitation... Un mot qu'elle avait appris avec l'arrivée de l'enfant. Avant lui, il lui arrivait bien sûr de recueillir les voyageurs égarés, mais cela ne durait jamais plus d'un jour ou deux. Depuis l'arrivée du jeune elfe, elle découvrait les joies et les peines de la cohabitation à temps complet.
Puis son interlocutrice mentionna que cela faisait en effet un moment qu'elles discutaient en pleine rue. Lariela se frappa le front :
- Mais oui, suis-je bête ! Je suis désolée. Venez, allons nous asseoir. Il y a une auberge pas loin, dont le patron a une dette envers moi !
Encore un moyen d'avoir une consommation gratuite. Mais elle comptait surtout sur un endroit calme, où elles pourraient tranquillement poursuivre leur conversation. C'était l'auberge où elle avait donné son cours de cuisine, offrant à l'aubergiste une immense publicité.
- Bonjour ! Les affaires marchent bien, j'espère ?
-Voyez-vous qui arrive ! Vous devriez donner des cours plus souvent... Ou vous reconvertir dans le marketing, je suis sûr que vous seriez douée.
- Merci bien, non. Et je m'excuse pour ces stocks que je vous ai laissés...
- Rho mais regardez-la toute polie, là ! Vous m'avez donné des idées de recettes avec les ingrédients pour les tester, c'est juste magnifique ! Oh, mais vous avez de la compagnie !
S'approchant de manière tout sauf discrète des deux accompagnatrices de Lariela, il les prit familièrement par les épaules, comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Puis, sur le ton de la confidence :
- Elle vous a sorti son numéro de jeune femme toute gentille à vous aussi, je parie, hein ? Mais sous ce masque, c'est un tigre ! Vous voulez que je vous raconte comment elle a mis à la porte un malotru qui...
- ça suffit ! On veut juste une table, d'accord ? Et on évite le centre, je n'ai pas vraiment envie de répondre à des questions toutes plus malvenues les unes que les autres.
- Et une table pour trois, une ! C'est parti !
Lorsqu'enfin il les laissa tranquille après les avoir installées, Lariela eut envie de disparaître sous terre.
- Je... Hum.. Désolée. Je ne sais pas si c'était une si bonne idée, finalement. Enfin, nous sommes assises et relativement tranquilles, il a d'autres clients dont il doit s'occuper. Où en étions-nous ? Vous disiez aimer peindre ?
Elle espérait ainsi relancer la conversation et dissiper la gêne créée par cet aubergiste un peu trop enthousiaste. Néanmoins, quand son invitée mentionna un autre guérisseur, elle ne put retenir sa curiosité :
- Vraiment ? Et il est puissant ? À quel niveau est-ce qu'il s'y connaît ? Il utilise la magie seule ou, comme moi, les plantes et les potions aussi ? Il sait en faire, d'ailleurs ? Et... Hum, je crois qu'il faudrait que j'aille lui poser mes questions directement, au lieu de vous assommer. Ce serait possible de le rencontrer ? Enfin, s'il a le temps, j'imagine qu'un homme noble a autre chose à faire que de discuter avec les campagnardes... Vous appelez ça comment, vous, déjà ? Des... Roturières, c'est ça.
Puis elle mentionna les livres. Aussitôt, Lariela se calma. C'était vrai qu'à part pour dénicher des recettes dont elle pourrait s'inspirer, elle ne lisait pas beaucoup... Et ne savait pas vraiment où se trouvait cette fameuse bibliothèque, pour le coup.
- Il y en a bien une... Quelque part. Je ne connais pas assez la ville pour savoir où exactement, par contre. Mais ne vous embêtez pas avec mes questions, c'est à moi d'y répondre, puisqu'elles ne vous concernent en rien.
Elle n'allait pas en plus l'exploiter...
C'est alors qu'elle lui demanda de parler d'Elaran. Elle rit :
- Vous n'en avez pas encore marre de mon bavardage ? Enfin, si vous voulez savoir... Je tentais de vendre certains de mes plats à un humain qui semblait plus intéressé par une dégustation qu'un achat, quand un orphelin a fait irruption sur l'étal pour voler ce qu'il a pu attraper puis fuir. C'était Elaran. Alors que l'humain le prenait en chasse dans le but de lui faire rendre le fruit de son larcin, j'ai préféré le lui laisser et en faire mon apprenti pour qu'il puisse lui-même préparer sa nourriture... Et surtout ne plus jamais en manquer. Voilà mes deux objectifs principau avec lui : qu'il ne manque plus jamais de nourriture, et ne se sente plus jamais abandonné. Je ne sais pas vraiment ce qu'il a vécu, mais il ne doit pas le revivre. Quant à le rencontrer... Oh, il me suffit de lui faire cette proposition pour qu'il fonce à l'endroit indiqué. Autant dire que je ne le ferai pas, qui sait ce qu'il pourrait lui arriver s'il prend trop d'avance et que je ne peux plus le voir... Mais nous pouvons organiser une rencontre, oui, si vous le voulez. Vous pouvez me donner un lieu et un moment qui vous arrangeraient... Ou mieux, vous pourriez venir chez moi pour goûter les plats dont nous parlions, ce serait plus simple. Mais si vous choisissez cette option, pensez à ne pas venir seule. On ne sait pas ce qui rôde par là-bas. Je pourrais vous escorter à votre retour pour m'assurer de votre sécurité, mais vous aurez besoin de quelqu'un à l'aller... D'autant plus que si vos parents tiennent autant à vous que moi à Elaran, ils ne vous permettrons pas de remettre votre sécurité entre les mains d'une presque inconnue, et je ne pourrais pas leur en vouloir. |
| | | Amarïe KaerendïlNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Dim 4 Fév 2024 - 21:28 | | |
L'enfant n'aimait pas la chasse, tout comme elle.
Il fallait dire qu'Amarïe détestait les mises à mort, et qu'elle ne mangeait qu'un tout petit peu de viande, principalement lorsqu'elle n'avait pas le choix, en voyage. Cela ne l'empêchait pas, évidemment, de prier pour l'esprit de la noble bête qui s'était sacrifiée pour sa survie - c'était même, au contraire, une condition indispensable, car elle avait toujours été très respectueuse de la vie en général, bien qu'on ne pouvait se passer de sa propre place dans le système de la nature. Dans tous les cas, la haute-elfe se sentait plus proche de cet enfant que son interlocutrice lui présentait comme sauvage. Il était naturel qu'un petit être apprenne à vivre dans la forêt et s'y mouve comme dans son élément naturel ; elle avait conscience d'avoir été une exception, car sa famille avait toujours eu d'autres préoccupations et d'autres demandes à son encontre. Son éducation avait été excessivement soignée, mais cela l'avait également rendue un peu plus faible, et presque inadaptée au commun des mortels.
- "N'ayez crainte, Lariela. je ne suis pas votre ennemie, et j'imagine sans peine que les modes de vie diffèrent aisément. Il n'y a pas de honte à vivre de la chasse et de la cueillette... J'ai déjà pêché moi-même, et il est vrai que je serai heureuse d'en apprendre plus sur la façon de mieux survivre dans la nature. Mais j'ai beaucoup de chance, car je suis bien entourée."
Elle s'appliqua à sourire aimablement à l'elfe qui s'était un peu emportée, et qui semblait quasiment certaine de pouvoir prendre la suite de leur vieux cuisinier. Après tout, ce n'était probablement pas une mauvaise idée, et son assurance semblait bien augurer. Bien sûr, il faudrait prévoir tous les petits détails, le cas échéant, mais il lui paraissait évident que jamais Dame Kaerendil ne séparerait un enfant de sa mère. Elle avait, certes, bien d'autres défauts, dont celui de l'exigence à tout prix ; mais elle n'était pas cruelle.
Amarïe reprit la parole d'un ton posé et les yeux lumineux et confiants, aussi paisible qu'un lac en été par temps clair.
- "Ma chère, soyez rassurée. Si vous entrez dans les cuisines de notre manoir, nous vous assurerons un logement de qualité, même en qualité d'apprentis ou d'employés. J'imagine qu'il serait accepté comme assistant, mais cela dépendra évidemment de son âge et de ses compétences. Je n'en ai pas de doutes, puisque vous l'affirmez, mais j'imagine qu'il devra faire ses preuves. En tout cas, celui qui séparerait un enfant de sa mère n'aurait pas de cœur, et cela ne saurait se passer dans notre demeure !"
La haute-elfe était entièrement sincère, et elle lissa pensivement le tissu de sa cape d'une main songeuse. Elle se sentait toute étourdie ; et fut heureuse d'avancer enfin en direction d'une auberge, qu'elle jugea à peu près correcte d'après sa devanture. En tout cas, l'accueil du tenancier fut très chaleureux, et même personnalisé, car son interlocutrice semblait très connue dans la région - et la demoiselle, après avoir salué le brave homme avec chaleur à son tour, s'installa avec soulagement en compagnie de son chaperon et de sa nouvelle amie. Mais à peine s'étaient-elles assises, que, de nouveau, sa bavarde compagne la pressa de nouveau de questions. Au moins, on ne s'ennuyait pas, et après un échange de regard éloquent, où sa servante se redressa pour aller lui commander un lait aux épices douces, Amarïe baissa les yeux avec modestie, un peu intimidée malgré tout par la verve de son interlocutrice.
- "Je vous assure, votre bavardage ne m'importune pas du tout. Il est agréable de converser avec quelqu'un qui a de la répartie, et qui se trouve tout à la fois être une bonne mère. Je n'aurais pas approuvé qu'un enfant soit déprécié et qu'il n'ait pas de quoi s'épanouir, mais je suis rassurée sur ce point, et rien que pour cela, je viendrais volontiers pour goûter à vos plats. Je suis certaine qu'il aura un très bel avenir... c'est tout cas tout ce que je lui souhaite. Concernant sa vêture, d'ailleurs, je puis évidemment me pencher sur des tissus solides, qui résistent aux jeux dans la nature et à toutes les activités qu'il pourrait trouver à y faire."
Elle ouvrit un petit sac de cuir ouvragé qui lui pendait au côté, en tira une plume et un petit pot d'encre consciencieusement fermé, ainsi qu'un carnet à la couverture de soie.
- "Pour lui confectionner un habit, j'ai besoin d'information... Par exemple, en ce qui concerne sa couleur préférée, ou encore les objets ou formes qu'il préfère. Cela dépend également de votre budget, car je pourrais lui faire, ou non, des broderies, pour lui ajouter un peu d'élégance. Mais je note... évidemment, que le tout doit être solide. Et pour vous ? Désireriez-vous également un habit ? Je pourrais procéder de même, et peut-être même prendre vos mesures plus rapidement."
La damoiselle était plutôt fière d'elle. Son carnet n'était pas destiné à prendre des commandes - c'était sa première - mais plutôt à accueillir ses dessins, comme des fleurs de pensées éparses qui s'envolaient de sa plume au gré de ses fantaisies.
- "En ce qui concerne mon ami, ne vous emballez pas trop. S'il a le pouvoir de guérison, il ne s'y destine pas, bien qu'il y ait un grand cœur, et qu'il soit noble et courageux. Je suppose que vous le rencontrerez aisément si nous nous reverrons, car Melhyndil m'accompagne la plupart du temps. Ainsi, il ne manipule ni les herbes, ni les potions, mais il deviendra, à n'en pas douter, un grand et brave guerrier au sein de la garde Zéphyr. Je songe à l'y suivre, mais je ne sais pas si cela me conviendrait. J'ai bien peur de ne pas me sentir à l'aise au milieu des soldats, même si je ne doute pas de la pureté de leurs intentions. Enfin, quoi qu'il en soit, je doute fort que mon ami ne veuille pas vous parler à cause de votre position dans le monde.... Il sera sûrement curieux de vous rencontrer. Vous avez une telle verve et un tel enthousiasme que je ne doute pas que la conversation soit fructueuse. D'ailleurs, quand voudrez-vous que nous nous rencontrions ? Je serai certainement présente avec ma garde du corps... ni Melhyndil. Ils ne me laisseront pas seule dans un endroit plus dangereux que celui-ci, j'espère que vous le comprendrez."
Elle était décidée à visiter la bibliothèque de la ville dès le lendemain. Il y aurait sûrement des indications sur la magie de guérison et comment la pratiquer - il faudrait simplement avoir de la patience, et peut-être... peut-être trouver un mentor, à défaut d'intégrer l'Académie de Magie.
Il serait toujours temps de se décider, de toute manière !
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| | | LarielaGuérisseuse
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Lun 5 Fév 2024 - 21:56 | | | Elle avait pêché... Lariela grimaça. Cela lui rappelait le souvenir désagréable de sa première chasse au crocodile... Et le fiasco que fut la tentative de se mesurer au rhinocéros. Mais surtout, la pêche était bien plus cruelle pour l'animal que la chasse. Alors qu'un chasseur tuait directement sa proie, un pêcheur la laissait suffoquer. Lariela n'aimait pas ce procédé.
- Ne vous en faites pas, lorsque vous viendrez me voir, il est évident que vous apprendrez à survivre. Même si les ents décident de nous laisser tranquilles, il n'y a là-bas aucun commerce ni aucune rue pavée. Vous serez en pleine nature, obligée de vous adapter, que vous le vouliez ou non.
Même si elle n'en dit rien, elle s'inquiétait néanmoins. Certes, peut-être les ents seraient-ils plus indulgents avec les elfes, c'était d'ailleurs sans doute cela qui avait sauvé Elaran, mais s'ils venaient en groupe... Elle ne savait pas comment ils seraient reçus. Elle espérait simplement que ces gardiens forestiers ne verraient aucune objection à croiser PACIFIQUEMENT la route de ses semblables. Il était vrai qu'auparavant, les voyageurs qu'elle avait reccueillis étaient tous des étrangers, peut-être était-ce là la raison de l'offense que semblaient y avoir vue les êtres végétaux ?
Puis vint la question de leur potentielle future embauche.
- Nous ferons nos preuves ! Tous les deux ! Enfin, s'il est d'accord...
Il ne s'agissait pas de le forcer à quoi que ce soit. Même si compte tenu de son jeune âge, serait-il capable de comprendre ce qui se tramait ? Probablement pas. Mais elle n'avait rien à perdre à lui demander son avis. En parlant de l'enfant, la conversation dériva rapidement sur une commande de vêtements pour lui. Voilà qui prenait une étrange tournure... Enfin, elle n'avait rien à perdre à lui faire un cadeau.
- Voilà des questions précises... Je pense qu'il vaudrait mieux que vous les lui posiez directement. Ah, mais ça ruinerait la surprise... Tant pis, sa surprise, ce sera de vous rencontrer, voilà ! Si j'ai une opinion à donner, merci d'éviter les fanfreluches inutiles et qui pourraient s'accrocher aux arbres.
Et qui augmenteraient le prix, ajouta-t-elle en elle-même. Certes, rien n'était trop beau pour Elaran, mais si les ajouts ne lui permettaient que de mieux déchirer l'oeuvre entière, c'était inutile. Elle préférait garder ses pièces pour le nourrir. Quant à elle... Elle réfléchit un instant.
- Je suis guérisseuse - mage... Vous avez quelque chose d'assez spécifique pour ça ?
Après tout, une tenue de combat ne serait pas de refus, ne serait-ce que pour briller à l'arène... Avant de mordre la poussière, mais briller quand même. Pour les mesures...
- Peut-être qu'on devrait aller ailleurs pour voir les détails. Je ne me sens pas vraiment à l'aise ici pour me faire prendre mes mesures...
En fait elle ne se sentirait à l'aise nulle part pour ce genre d'exercice. Mais ça, elle n'osait pas le lui confier.
Melhyndil ? Cela lui fit l'effet d'un choc. LE Melhyndil ? Non, c'était impossible, ce n'était pas le même ! Pourtant, la description lui correspondait. C'était un noble, il avait bon coeur, tout cela, elle l'avait remarqué, alors qu'il prenait soin d'Elaran lorsqu'elle était occupée ailleurs. Mais il était impossible que ce soit lui. La coïncidence était trop grosse.
- Hum... Je connais un Melhyndil. Qui est d'ailleurs devenu très ami avec mon Elaran... Mais ce n'est pas la même personne, c'est impossible. Le monde serait vraiment trop petit.
Et puis, elle ne voulait pas y croire. Quelle était la probabilité que les deux dernières personnes qu'elle avait rencontrées se connaissent bien ? C'était tout simplement impossible ! Elle apprit d'ailleurs qu'il comptait rejoindre la Garde. Hum. Décidemment, elle ne semblait pas avoir fini de le croiser. Ah mais non, qu'elle était bête ! Il ne s'agissait pas de la même personne...
Puis son interlocutrice mentionna sa possible intégration au sein de cette même Garde. Lariela l'observa d'un regard clairement critique, avant de donner son verdict :
- Je sais que les apparences peuvent être trompeuses et que je ne suis qu'une nouvelle recrue... Mais vous ne semblez en effet pas faite pour devenir Zéphyrienne. Vous ne me semblez pas aimer le combat. Et même sans l'aimer, nous devons toujours être prêts à défendre les elfes. Tout le monde n'est pas un combattant actif dans la Garde. Mais notre chef sait qu'en cas d'urgence, il peut compter sur chacun de ses membres. Il faut savoir honorer ses demandes, et ne surtout jamais se défiler s'il nous confie une mission. Vous sentez-vous capable de remplir tous ces critères ? Evidemment, vous y trouverez une famille et un soutien indéfectible de la part des autres membres. Mais eux aussi auront besoin de savoir qu'ils peuvent compter sur vous autant que vous comptez sur eux.
Et de ce côté, j'ai encore des progrès à faire. Néanmoins, si cette demoiselle n'était pas effrayée par son discours, elle avait peut-être trouvé son mentor au sein de l'organisation. Car cela ne faisait aucun doute, d'ici à ce qu'elle se soit suffisamment aguerrie pour poser sa candidature, Lariela serait montée en grade. Du moins elle l'espérait. Et puis, elle doutait que ses camarades laisseraient une novice jouer les mentors.
Puis vint la question de leur prochaine rencontre. Ce qui signifiait que leur conversation actuelle touchait à sa fin. Ah, déjà ? Elle n'avait pas vu le temps passer... Et elle voulait remettre ça au plus tôt ! Alors, sans réfléchir, elle lança :
- Demain !
Avant de se reprendre.
- Oh, excusez-moi... Simplement, je sens qu'on a encore tellement à apprendre l'une de l'autre... J'ai hâte de vous revoir. Même si je dois bien avouer que les plats mijotés ont besoin de plus que quelques heures pour pouvoir révéler toutes leurs saveurs... Mais je pourrais vous faire tester d'autres choses, plus rapides à faire, mais tout aussi savoureuses... D'une manière différente. Savez-vous qu'un même ingrédient peut avoir au moins une centaine de goûts différents, selon la préparation et l'assaisonnement ? Ce serait d'ailleurs intéressant de faire un repas... Voire un concours, sur ce thème. Tout le monde a le même ingrédient, et le but est de faire autant de recettes différentes avec que possible ! Oh désolée, je m'emporte encore.
Elle était décidemment incorrigible. |
| | | Amarïe KaerendïlNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Mar 6 Fév 2024 - 14:45 | | |
La bonne volonté de son interlocutrice, et son désir marqué de prendre en compte les désirs de l'enfant plut beaucoup à la jeune noble. Elle la trouvait intelligente et volontaire, deux qualités indispensables en ce monde si grand qu'il lui donnait le tournis. Rien que de découvrir cette ville l'avait ouvert à de nouveaux horizons, et Amarïe ne put s'empêcher d'hocher la tête avec enthousiasme à la première remarque de Lariela.
Cette dernière avait parfaitement raison d'ailleurs. Partir vivre quelques temps dans les bois serait différent de sa vie au domaine, et il lui faudrait apprendre rapidement à s'adapter à un couchage médiocre, mais aussi à des conditions de vie très différentes. Il lui faudrait chasser et en manger le produit, et apprendre même à vivre par elle-même. Cela ne pouvait être une mauvaise chose, car le moment viendrait où elle-même serait - parfois - séparée de Melhyndil et même de sa garde du corps, ce qui serait probablement inéluctable. Mieux valait ainsi se préparer avant qu'il ne soit trop tard, bien que la mention des ents ne la mettent sur ses gardes.
- "Je pense que découvrir cet aspect-là de la vie est une bonne chose. Je ne suis pas sûre de pouvoir communiquer avec les ents, qui sont de très grandes créatures, mais j'ai un lien fort avec les habitants de la forêt. Je ne suis pas leur ennemie, bien au contraire, alors je tâcherai de les apaiser s'il y en a le besoin et la possibilité."
Cela ne marcherait sans doute pas, mais qui ne tentait rien n'avait rien. C'était, de toute façon, bien le moins qu'elle pouvait faire, car elle serait obligée de demander beaucoup à leur hôtesse : il lui faudrait accepter trois personnes de plus chez elle, ce qui serait certainement un effort conséquent de sa part.
- "Je vous rembourserai en outre les frais supplémentaire qu'engendrera la présence de ma garde du corps, de ma servante et de mon ami."
Ami était un terme étrange : ils avaient grandit ensemble et n'étaient pourtant pas réellement frères et soeurs ; cependant, leur lien était si étroit qu'elle avait du mal à le qualifier ainsi... âme sœur était certainement ce qui se rapprochait le plus de leur relation.
- "Nous apporterons des couchages, par exemple, afin de ne pas vous déborder en terme de ressources. En tout cas, si vous le connaissez, tout sera plus simple... figurez-vous qu'il m'a parlé d'une charmante rencontre qu'il aurait fait d'une mère et de son fils, auprès de qui il a pris un cours de cuisine. S'il s'agit bien de vous, je n'ai pas de doutes que tout se passera bien. Cela me parait de bonne augure !"
L'elfe aux cheveux roux se calma doucement, affichant une moue un peu perplexe tandis que la serveuse lui servait son thé très chaud dans un bol tout simple de faïence, et qu'elle observa avec une mélancolie soudaine la superbe fleur qui délivrait son arôme en laissant une trainée dorée dans le liquide fumant.
Elle se sentait plutôt vexée qu'on ne reconnaisse pas en elle une future Zéphyrienne. Bien sûr, elle n'était pas aguerrie et devait paraitre délicate, peu préparée à affronter les dangers auxquels ils seraient amenés à se confronter, et ce n'était guère le problème. Ce n'était pas pour cela que son cœur battait de honte, oubliant la joie et la paix qu'elle avait éprouvé jusque là. En la voyant, en la côtoyant quelques instants, une inconnue ne la pensait pas digne de confiance.
N'avait-elle pas agit pour sauver un homme, même si elle n'avait rien pu faire de plus que d'appeler de l'aide ? N'avait-elle pas rangé elle-même son étal alors que manipuler la viande la répugnait ? Son interlocutrice, elle, se prétendait guérisseuse, et n'avait pas songé que le pauvre vieil elfe aurait certainement besoin de ses doigts ; sans parler du fait qu'elle ne s'était pas appesantit sur ce qu'il ressentirait en rentrant chez lui pour découvrir son propre sang étalé partout. Amarïe se sentait jeune et se savait immature, mais l'idée que l'on remette en question sa faculté à se montrer loyale et digne de ses engagements la blessait, peut-être plus que de raison. Elle n'avait jamais eu à faire ses preuves jusque là - et dans l'histoire, ce serait à la guérisseuse de lui démontrer qu'elle saurait se trouver une cuisinière capable de se montrer régulière et responsable sur la durée.
- "Si je m'engage quelque part, il ne sera nullement dit que la fille de la famille Kaerendïl se montre indigne, inconséquente et déloyale. C'est pourquoi je ne fais que réfléchir présentement à ce que je voudrais faire, parce que l'on ne doit s'engager dans une voie qui ne nous convient pas. Je ne vis pas pour la violence, même si je sais qu'elle est parfois nécessaire, et que la Garde Zéphyr est une grande institution... mais je ne sais pas encore pour quelle cause je désirerais réellement me battre, si ce n'est déjà mes chers amis qui m'entourent."
Elle serra avec affection la main de sa chère servante. Renoncer à la perspective de la Garde - qu'elle n'envisageait que de très loin, sans passion - n'était pas difficile. Mais les idéaux qu'ils recouvraient étaient beaux et nobles, et il lui semblait qu'elle renonçait à cette noblesse d'âme en choisissant de faire autre chose de sa vie. la haute-elfe soupira dans ses beaux habits, but deux petites gorgées élégantes de thé, en se forçant à se calmer. Après tout, il était naturel qu'on interroge autrui sur leurs motivations, et elle décida qu'il était salutaire de l'aider à formuler ce qui ne pouvait être une évidence.
- "Malgré les apparences, je suis ici d'abord pour aider ma famille. Comme la garde, je dois l'honorer, et tous ses membres comptent sur moi pour bien les représenter, et mener les combats qui sont nôtres. Il s'agit de fidélité, de décence et de loyauté, et sont inhérents à toute activité qui se fait en groupe. Si l'on peut compter sur autrui dans un dispensaire, ou même au sein de notre société, alors le désespoir et le chaos s'ensuivrait. Ce sont des vertus auxquelles je crois particulièrement, ma chère Lariela. La question prépondérante concernant la Garde Zéphyr est que je ne sais pas si je supporterai une vie trop dangereuse, car mon caractère n'est guère porté, ou habitué à la violence physique. un combat peut sûrement être mené - parfois en tout cas - autrement, par la diplomatie, par exemple."
Elle esquissa un sourire bienveillant, remise de ses émotions changeantes, et finit son thé du bout des lèvres, en battant les cils de délice tandis que les saveurs émerveillaient son palais délicat.
- "Nous pourrons nous revoir demain, bien sûr. Peut-être devant cette auberge, avant de partir pour votre maison ? Je dois demander l'avis de mes compagnons, mais il serait très amusant de prévoir un concours de cuisine. Nous comparerons nos talents, et j'aurai l'occasion de voir comme vous savez travailler avec votre fils. Je suis très enthousiaste, sachez-le, et ravie de cette rencontre. Cependant... j'ai une dernière question à vous poser, au sujet de cet homme que vous avez soigné hier avant tant de célérité. J'ai bien peur de ne pas avoir compris ce qui a pu vous pousser à ne pas chercher à lui recoudre ses doigts. La magie l'a soigné, mais ... n'y avait-il réellement aucune autre solution ?"
Enfin, son cœur se trouvait soulagé. La réponse lui importait extrêmement ; et sans doute même leur collaboration future dépendrait de la réaction de son interlocutrice. Car si les serviteurs de sa maison dépendait de cette guérisseuse, qui se trouvait aussi cuisinière, alors que se passerait-il pour eux s'ils devaient perdre leur place parce que l'on avait souhaité le guérir le plus vite, et non le mieux possible ?
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| | | LarielaGuérisseuse
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Mar 6 Fév 2024 - 16:37 | | | Elle voulait tenter d'apaiser les Ents... Lariela ne pouvait que saluer son ambition et lui souhaiter bon courage. Si cela était aussi simple, elle leur aurait demandé de s'établir ailleurs ou de laisser ses invités tranquilles depuis bien longtemps. Mais non, ils étaient plus sourds à ses demandes que les autres arbres, qui eux-mêmes n'en faisaient qu'à leur tête.
- Peut-être... Vous êtes douée avec les animaux, c'est bien ça ? De mon côté, je me spécialise dans les plantes. Nous pourrions peut-être tenter de nous allier, puisque les Ents semblent appartenir aux deux règnes. C'est d'ailleurs peut-être pour cela qu'ils ne m'écoutent pas. Je suis trop insignifiante pour eux.
Mais ils laissaient Elaran et elle-même (lorsqu'elle n'hébergeait pas d'étrangers) en paix, et, pour être honnête, elle ne leur en demandait pas vraiment plus. Cela l'empêchait simplement de sociabiliser.
Puis elle secoua négativement la tête à la mention de cette offre de remboursement.
- Il n'y a rien à rembourser. Si vous y tenez, vous pourrez m'aider à gérer les innombrables tâches que requiert un tel logement. Mais je ne vous demanderai aucun dédommagement... Dans la mesure où c'est moi qui vous ai invités.
Bon, il était vrai qu'elle n'avait invité que la noble. Mais elle lui avait aussi recommandé la prudence, et se faire accompagner de personnes plus douées qu'elle au combat était une bonne manière de suivre cette recommandation. Mis à part que plus de personnes signifiait probablement plus de chances de troubler les environs... Mais elle voulait croire que ce ne serait pas le cas. Que leur simple nature d'elfes les protégerait.
Puis elle lui confirma qu'il s'agissait bien du Melhyndil qu'elle connaissait. Oh pitié. Certes, elle l'appréciait, là n'était pas le problème... Mais il était devenu un peu trop complice avec Elaran. Elle les voyait bien fomenter un complot ensemble, ces deux-là. Et elle n'était pas certaine que ce soit une bonne chose. Certes, elle avait confiance en l'adulte et songeait même à lui confier l'enfant lorsqu'elle devrait s'absenter, par exemple pour aller chasser. Mais elle avait l'impression d'avoir raté un épisode, avec eux. Et cette sensation était loin d'être agréable.
- Il est très ami avec Elaran... Il va falloir que vous le surveilliez, et que je surveille Elaran, je suis sûre qu'ils sont capables de faire des bêtises. Oui, même si votre ami est adulte !
Elle laissa échapper un rire. Imaginer ce noble adulte faire des pitreries d'enfant était on ne pouvait plus amusant.
Puis lorsque Lariela lui livra les résultats de son analyse, l'atmosphère changea soudain, s'assombrissant à vue d'oeil. Elle se recula, plaçant les mains devant elle comme pour se dédouaner de toute responsabilité :
- On se calme ! Je vous ai livré l'impression que vous me donnez aujourd'hui, et je n'avais pas du tout abordé le sujet des valeurs morales. Vous ne me semblez pas une combattante, mais vous pouvez vous entraîner. Et je ne doute pas que vous soyez honnête, loyale ni que vous ayez un bon coeur, vous l'avez prouvé hier. Je ne dis pas que vous ne pouvez pas évoluer, bien au contraire. Je dis simplement que dans la Garde, il faut savoir se battre un minimum, ne serait-ce que pour y rester. Vous parlez de diplomatie... Je dois avouer que je ne sais pas si c'est reconnu, il faudrait en parler à notre dirigeant. Il est lui-même noble, il vous comprendra donc probablement bien mieux que moi sur ce point.
Puis la girouette tourna encore alors que la demoiselle reparlait de leurs retrouvailles du lendemain. Décidemment, Lariela avait du mal à la suivre. Que devait-elle faire ? Continuer à s'excuser ou retrouver son enthousiasme ? Ne la blesserait-elle pas encore une fois sans le vouloir ? Elle se contenta donc d'un hochement de tête, cette fois peu assuré, et la laissa l'interroger sur ses motivations lors du sauvetage de la veille.
- Si, bien sûr, il y avait d'autres solutions, il y en a toujours plusieurs à un même problème. Sachez-le, la vie est faite de choix et rien d'autre. Ce sont nos choix qui forment qui nous sommes. Et il est impossible de toujours faire les bons choix. Cela dit... Je pense que même en ayant tenté de lui remettre ses doigts, ils ne lui auraient pas vraiment servi à grand-chose. Je ne pense pas que j'aurais été capable de leur rendre leur sensibilité ou leur mobilité. Autrement dit, ils auraient simplement été un poids pour lui. J'ai peut-être pris une mauvaise décision, mais il y a des situations dans lesquelles il n'y a aucune bonne solution. Il faut donc choisir la moins pire... Et cette appréciation dépend du vécu et de la sensibilité de chacun. J'ai estimé qu'il valait mieux ne pas l'encombrer d'un poids mort. Visiblement, vous auriez pris une décision différente. Apprenez, améliorez-vous, et vous n'aurez plus besoin d'aide. Ainsi, vous pourrez prendre seule vos propres décisions. En attendant... Je ne peux vous dire qu'une chose : objectivement, aucune solution n'était la meilleure. À chacun de juger par la suite.
Elle le savait, cette leçon pouvait être dure à avaler, mais pour avancer, il fallait surmonter des épreuves. Ceci en était une... Tout comme...
- J'y repense. Rejoignez la Garde Zéphyr. Prouvez-moi que j'avais tort de ne pas croire en vous, de la meilleure des manières : en réussissant brillament une action que je pense compliquée pour vous.
Voilà qui boosterait définitivement sa confiance en elle. En plus de lui apprendre quelque chose de très important : se faire sa propre opinion. Ne pas laisser quelqu'un vous dire que vous étiez incapable de réaliser vos rêves. Faire tout votre possible pour les atteindre malgré vous, et ensuite juger vous-mêmes vos capacités et vos limites. |
| | | Amarïe KaerendïlNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Mar 6 Fév 2024 - 18:47 | | |
Sa bonne impression et son enthousiasme se dissipait un peu. Elle n'aimait pas qu'on lui fît la leçon ; et plus encore quand il s'agissait d'inconnus et de potentiels employés. Amarïe avait bien conscience qu'il s'agissait d'elfes plus sages et plus expérimentés qu'elle - mais se voir remise en question sur la base d'une simple conversation la vexait profondément.
Néanmoins, la jeune adulte lui offrit un sourire poli, songeant qu'elle n'avait pas besoin de cette femme pour savoir ce qu'elle devait faire. Cela ne la dérangeait pas du tout de se trouver aidée au quotidien, car cela ne l'empêchait pas de prendre ses propres décisions ; mais il était aisé de comprendre que tout le monde ne partageait pas son point de vue. Dans tous les cas, elle avait eu la réponse à sa question la plus importante : les doigts du vieil elfe n'aurait pas pu être sauvés, du moins, pas complètement. Quel destin tragique pour ce pauvre homme ! Son cœur tendre se serra à la pensée qu'il devrait trouver une façon différente d'exercer son métier - mais ce n'était pas de son ressort, et elle ne pouvait pas y faire grand-chose.
Ses yeux d'émeraude prirent une teinte mélancolique à cette pensée, et la damoiselle inclina sa tête avec élégance devant son interlocutrice.
- "Merci beaucoup de votre réponse avisée. J'imagine sans peine qu'en tant que guérisseuse, vous devez être souvent confrontée à ces choix difficiles à prendre. Je vous suis gré de m'avoir explicité votre pensée."
Elle n'avait aucune envie d'aborder à nouveau le sujet qui se trouvait désormais le plus compliqué à exprimer, aussi prit-elle soin de ne plus l'évoquer, pour se concentrer sur des aspects plus concrets.
- "En tout cas, je vous aiderai volontiers aux tâches de la vie quotidienne, le temps de mon séjour. Je vous paraitrait certainement novice et maladroite, ce que je suis, mais rassurez-vous : je suis déterminée et je ferai de mon mieux. Quant à Melhyndil, je doute qu'il entraine votre fils sur une voie dangereuse. Voyez-vous, j'ai grandi en sa compagnie, et bien que nous ayons toujours été complices, il ne m'a jamais poussé à quoi que ce soit qui puisse être interdit. Je vous remercie, en tout cas, de votre hospitalité. Je prévoirai de quoi vous coudre des vêtements appropriés, solides, élégants et surtout pratiques. Je prendrais vos mesures un jour prochain, nous serons plus à l'aise dans un endroit intime et familier pour vous."
Elle laissa sa domestique sortir sa bourse pour déposer quelques piécettes afin de payer le petit goûter, puis se redressa, avant d'incliner sa tête dans sa direction.
- "Je suis vraiment heureuse de vous avoir rencontré, ma très chère Lariela. Je sens que nous allons mener une longue et fructueuse collaboration, et que cela nous aidera à grandir toutes les deux. D'ailleurs, vous ne m'avez pas exprimé vos préférences en matière de couleurs ou de figures ? Comme des animaux que vous et Elaran appréciez particulièrement ? Je suis toute à fait à votre écoute.. Je désire vraiment vous fournir un beau produit, que vous aurez envie de porter."
La question restait entière et en suspend, et elle ne pouvait décemment partir et commencer ses achats de couture avant d'avoir eu une réponse claire.
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| | | LarielaGuérisseuse
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Lun 12 Fév 2024 - 12:34 | | | Confrontée à des choix difficiles... C'était le moins qu'on puisse dire. Voilà pourquoi, la plupart du temps, elle agissait vite, histoire de ne pas se laisser le temps d'avoir trop d'états d'âme. Après tout, supprimer la douleur était bien plus important que tout le reste, non ?
- Honnêtement... Dans des situations d'urgence, j'essaie plutôt de ne pas trop réfléchir. Penser à toutes les conséquences possibles, qui auront ou non lieu... C'est le meilleur moyen de perdre sa confiance et son courage et de ne rien faire du tout. Certes, à l'Académie de Magie... Eh bien, c'est une école, donc j'imagine qu'ils ne seraient pas d'accord avec cette vision. Mais le fait est que dans la vie réelle, il arrive bien souvent qu'on n'aie même pas le temps de réfléchir, même en le voulant. D'une manière ou d'une autre, il faut agir. Après tout, rester en vie, même avec un handicap, vaut mieux que de mourir, non ? Même si pour notre cas, c'est une formulation un peu extrême... Grâce à vous, cet homme ne serait pas mort, même sans moi. C'est vous qui l'avez sauvé.
Un petit compliment pour lui donner confiance... D'autant plus que ce n'était pas un mensonge. Après tout, en lui produiguant les premiers soins, elle avait ralenti l'écoulement du sang, qui ne se serait donc pas vidé... Du moins, pas tout de suite. Il aurait au moins pu tenir jusqu'à l'arrivée des soigneurs du dispensaire. Après cela, quelques aliments sucrés, du repos, et il aurait réussi à s'en remettre. Et puis...
- Il y a néanmoins du positif dans tout cela, non ? Tôt ou tard, il aurait de toutes façons dû prendre un apprenti qui pourrait lui succéder lorsqu'il décidera de prendre sa retraite. Si j'étais lui, je recruterais cet apprenti dès maintenant, pour m'aider également. Et puis, qui sait, peut-être que l'enseignement deviendra une nouvelle vocation ?
Elle essayait de trouver du positif. Elle n'était évidemment pas certaine que le boucher le voie du même oeil, mais elle essayait. Elle essayait de ne pas se sentir trop coupable. Si jamais il en souffrait, ce serait de sa faute, elle le savait.
- Hum... Je devrais peut-être l'aider dans ce processus. Peut-être en lui présentant des candidats...
Puis elle enchaîna sur le dédommagement dont elles avaient parlé. Maladroite ? Novice ? Lariela secoua la tête avec un petit sourire :
- Je ne vous demande pas d'être la meilleure, loin de là. Et puis, n'oubliez pas : c'est vous qui vouliez me dédommager. Honnêtement, je préfèrerais vous traiter simplement comme des invités. Je n'ai donc pas le droit de vous blâmer pour votre performance à une tâche que selon moi, vous avez réclamée. Vous êtes volontaire, je ne vais pas briser cet élan... Même si je ne vous cache pas que je préfèrerais que vous vous contentiez de simplement profiter, faire comme chez vous.
Et cela lui semblait évident que chez elle, cette demoiselle ne faisait pas les tâches ménagères. Elle hocha la tête alors qu'elle prenait des notes mentales de ce qu'elle lui dit pour la suite. Pour ce qui était de Melhyndil, elle attendait de voir. Elle n'empêcherait pas Elaran de retrouver son nouvel ami, mais elle les surveillerait. Quant à la couture... Elle devait bien avouer que c'était un exercice auquel elle était tout sauf habituée. Elle se nota mentalement de lui poser plus de questions à ce sujet lors de leurs retrouvailles. Elles seraient ainsi dans une maison, il serait donc peut-être plus facile à son interlocutrice de lui expliquer les détails lorsque, par exemple, elle aurait accès aux vêtements que possédait déjà Lariela. Peut-être que cela lui donnerait des idées, ou lui inspirerait des axes d'amélioration... À voir. L'ermite était consciente qu'en matière de mode, elle avait encore tout à apprendre.
Lorsque la servante fit un geste pour payer, Lariela se leva pour l'arrêter, de la manière la plus polie possible.
- Excusez-moi. Cet aubergiste a une dette envers moi, et je compte bien faire en sorte qu'il la paie en m'offrant une consommation. Partant du principe que je n'ai rien pris aujourd'hui... C'est vous qui bénéficierez de la consommation gratuite. Disons que... Vous êtes mes invitées, je paie pour vous. Ah, mais on m'a promis que ma prochaine consommation serait gratuite... Donc par ricochet, c'est la vôtre qui est gratuite, d'accord ?
Elle ne leur laissait pas vraiment le loisir de refuser... Mais attendit quand même une réponse avant d'aller négocier avec le propriétaire des lieux. Dans la pratique, elle-même n'aurait donc jamais eu de consommation gratuite. Mais peu importait. Il s'agissait de sa table, donc pour elle, cela comptait.
Puis la conversation revint sur les étoffes. Leurs goûts ? Elle réfléchit. Et... Les animaux ? Pourquoi donc ? En quoi cela pouvait-il être utile ? Enfin, elle n'y connaissait rien, elle devait donc lui faire confiance. Les animaux étaient peut-être une source d'inspiration...
- Elaran aime beaucoup les rongeurs, du genre lapins ou écureuils... Peut-être parce que comme eux, il aime courir et grimper aux arbres. De mon côté... Ce sont les oiseaux. J'admire leurs ailes, j'aimerais tant pouvoir voler comme eux... En matières de couleurs... Honnêtement, j'aime les bleus, les blancs, ça m'évoque le rêve... Mais là où l'on vit, être trop visible pourrait s'avérer dangereux en attirant l'attention de créatures indésirables. Tout comme nos voisins animaux, nous préférons le camouflage, les couleurs de la forêt. Donc des bruns, verts, peut-être quelques touches de couleurs, comme les fleurs au printemps, du rose ou rouge pas trop vif... Je ne sais pas si ça peut vous aider, n'hésitez pas si vous avez besoin de plus d'informations. J'avoue ne pas m'y connaître du tout, donc ça ne m'étonnerait pas si je n'arrive pas à vous donner d'informations utiles. Alors, n'ayez pas peur de poser des questions ! |
| | | Amarïe KaerendïlNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Les soins des apprenties commencent au marché [Lariela] Sam 2 Mar 2024 - 12:18 | | |
Décidément, les propos de son interlocutrice étaient aussi intéressants qu'ils amenaient de la réflexion. Amarïe comprenait mieux pourquoi ses parents avaient tant désiré qu'elle suive son cher Melhyndil à l'extérieur du domaine, dans le vaste monde ; car ce n'était qu'ainsi que l'on pouvait grandir, et voir des idées nouvelles émerger de ses interlocuteurs.
Elle inclina sa tête, laissant ses cheveux roux se déverser sur son épaules menue, tandis qu'elle réfléchissait au sens de la situation d'urgence. Elle comprenait évidemment que la guérisseuse avait d'abord songé à la sauvegarde de la vie du vieux boucher - et qu'il gardait des possibilités d'action, même avec quelques doigts en moins. Elle hocha donc son joli minois avec gravité, tandis que sa servante posait une main sur son épaule, comme pour la réconforter devant son désarroi naïf.
- "Je comprends fort bien que la vie réelle ne nous offre pas forcément le choix, Lariela. Il ne faut pas trembler lorsque l'on prend des décisions... Mais, en toute honnêteté, je n'ai pas fait grand-chose. Je pensais l'aider, mais j'aurai été bien en peine de lui sauver la vie. Dès demain, j'irais le voir afin de lui proposer votre excellente idée, s'il ne l'a pas eu avant. Il y a des manière de s'adapter, j'imagine, face à l'adversité. Je serai fort curieuse de savoir comment on pourrait lui trouver des candidats... Je pourrais afficher une annonce, qu'en pensez-vous ?"
La jeune elfe lui offrit un sourire radieux et détendu, satisfaite d'avoir eu sa réponse ; puis replongea ses yeux d'émeraude dans ceux de son interlocutrice, intéressée par le nouveau sujet de conversation. Elle ne pouvait s'empêcher de se trouver étonnée d'être invitée à découvrir la vie sauvage tout en faisant "comme chez elle" : car elle avait conscience que la mère qui se trouvait devant elle n'aurait probablement que peu de temps à lui consacrer. Ce n'était d'ailleurs pas l'objectif si elle devait s'installer quelques jours chez une inconnue.
Aussi plissa t-elle légèrement les lèvres en une moue embarassée. Peut-être faisait-elle erreur en acceptant l'invitation ?
- "Lariel, je ne désire pas m'imposer chez vous s'il s'agit de simplement profiter de me reposer. Voyez-vous, j'ai décidé de parcourir le monde en compagnie d' un proche, mais je suis totalement inexpérimentée. Cela sera simplement un échange de bons procédés. Quant aux vêtements, je note bien ce que vous désirez. Vous verrez, vous aurez à la fois des vêtements beaux et adéquats."
Elle prit le temps de noter les couleurs et les motifs désirés, afin de pouvoir réaliser de premières esquisses des futures broderies, avant de lui offrir une nouvelle inclinaison gracieuse de la tête, avec un brin de ce paternalisme inconscient qui était l'apanage de ses parents.
- "Bien, je vous remercie, c'est fort aimable à vous. Eh bien, que la Déesse vous protège. Nous n'aurons donc qu'à nous retrouver ici dans deux jours ? Tout ceci est très excitant."
Elle la salua avec chaleur, alors que sa domestique faisait de même, pour partir à petits pas, en discutant avec animation. Tout ceci promettait une suite aussi charmante qu'inattendu !
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