Le marché grouille d’une vibrante animation quand Mowgl’ia arrive au point de rendez-vous. L’Orque s’étire un peu levant les yeux vers le ciel bleu et clair. Elle sourit, heureuse que la géante est acceptée de l’accompagner dans cette sortie. Tout en attendant Lana, elle écoute les voix des marchands orcs qui vendent leurs produits. Elle se laissait bercer par les odeurs différentes qui lui sont apportées par le vent chaud du désert. Celle de la viande cuite, des épices forte, celle du tissus, celle du sable… Elle sent d’autres odeurs, mais elles lui sont inconnues, du moins pour le moment. Elle se tarde à les découvrir en compagnie de la géante. Elle espère trouver des nouveautés locales. Une autre partie d’elle-même, aimerait en découvrir un peu plus sur son peuple.

« Mon peuple… » Murmure-t-elle pour elle-même.

C’était une réalisation étrange. Elle avait été élevée avec les Löwens très jeunes et elle avait peu de souvenirs de sa famille originale. Le chef de sa tribu adoptive lui avait bien parlé de son histoire, mais elle n’en avait aucun souvenir. Toutefois, elle avait gardé une étrange obsession avec les lions géants blanc et celle d’un arbre aux racines profondément enfoncé dans la chair. La preuve, elle avait adopté Mas’ru qui avait une fourrure blanche et elle s’était fait scarifier un arbre aux racines dans le dos et sur les épaules en espérant apaisée son obsession… Ceci n’avait pas réellement fonctionné. Son regard glissait sur les centaines de couleurs qui l'habitaient le marché quand une ombre géante l’enveloppe.

Elle sourit, reconnaissant la silhouette de la géante. Elle se retourne pour lui faire face et lève la tête vers elle pour l’accueillir.

« Bonjour Lana ! Je suis contente de te revoir ! J’espère que tu es d’attaque pour dévaliser le marché ! »

Une nouvelle épreuve fait face à la géante. Jusqu’ici elle se promenait avec insouciance au gré de ce qui attire son regard. Morti’ venait la chercher pour partir dans d'autres lieux. C’est plutôt simple de trouver une géante dans une foule de petit, encore mieux si celle-ci se dispute avec des locaux trop attaché à leur affaire. Cela était le cas à Kastalinn mais depuis son arrivée à l’oasis, elle adopté une nouvelle stratégie. Comme les décorations ne veulent pas venir à elle, la géante fabriquera les siennes en les imitant. Se conformant aux coutumes des petits peuples différentes, l’Agrothoa parvient à glaner des information importante. Malheureusement, elle se rend compte que sans pièce, elle ne pourra obtenir aucun matériau exotique facilement. Son périple semble bien plus compliqué qu’elle ne le pensait. Vient-il s’ajouter à ses soucis un rendez vous de sorti dit " entre filles " . Un souci car elle doit se rendre seule dans un point donné. La géante est très mauvaise pour s’orienter dans les rues des petits. Elle n’a aucun repère et les indications de Morti’ sont bien trop vague.

« Là où il y a des habits et des tissus sur les comptoirs… les comptoirs ? »
 
Progressant dans la ville du petit peuple vert, l’étrangère se perd en longeant les bâtiments qu’elle pourrait qualifier – la définition de ce mot n’est pas vraiment une des plus maîtrisée. Et quand on s’attarde sur la manière de s’habiller, il est naturel de se demander la même chose pour les habits. Finalement son seul mot clé reste le tissu. Elle passe à côté d’un restaurant en pleine préparation de plats alléchants. De quoi la troubler un instant.

« Ne pas suivre l'odeur, seulement les tissus… »
 
Son cerveau de géant cherche à fuir l’effort mental qu’il subit en utilisant ses pulsions primitives. Son projet est plus grand qu’un simple poulet fumant. Suante à cause de cette chaleur et de la concentration, Svetlana s’épuise et commence à croire tourner en rond, tellement son nez est aguiché à répétition par des effluves de viandes saignantes. Sa recherche de tissu lui parait inutile car il y a des tissus partout, allant des toiles couvrant des échoppes aux nappes étendu à côté des auberges. S’arrêtant pour regarder autour d’elle, la jeune géante soupire en se disant complètement perdu. Soudain,  une voix familière l’interpellé tout près.  Il faut croire que Lana a réussi une prouesse aujourd’hui. Rendant le sourire à la généreuse orque,  Svetlana répond en se penchant.

« Une géante est toujours prête ! Hum… comment on dévalise ? J’ai l’habitude de prendre ou échanger. »

Elle se redresse pour démarrer de suite le cœur de leur activité. Regardant de droite à gauche, elle commence à chuchoter.

« Au fait, tu as repéré des décorations bizarres ? Il m’en faut beaucoup, beaucoup ! J’ai toujours rien , cela me donne envi de taper ceux qui les gardent. »

Le sourire de Lana offre de l’espoir à Mowgl’ia. Elle ignore pourquoi, mais elle sent son cœur se gonfler d’un étrange sentiment heureux. Peu habitué à ressentir ce genre de sentiment, elle met ceci sur l’excitation du moment et au fait qu’elle se fait une nouvelle amie autre que Mas’ru. Face à la question remplie de question de la géante, l’Orque rit joyeusement avant de lui expliquer ce qu’elles allaient faire aujourd’hui.

« Nous allons acheter le matériel grâce à ces petites pièces doré. C’est comme échanger le tissu contre les pièces de métaux. » Explique-t-elle en espérant que je suis plus facile à comprendre pour la géante.

Elle l’invite à la suivre pour commencer à observer les tables qui traînaient le long de la rue principale. Plusieurs stand offrant différents tissus, que ce soit en texture ou en couleur. Sur d’autres, des babioles brillantes en métaux, en verres ou encore en bois. À la suite de la question de Lana, elle réfléchit un instant, que voulait-elle dire par décorations bizarres ? Des bibelots ? Des macramés ? Des bijoux ? Il pouvait y avoir plusieurs significations à sa question, mais ce qui l’intéressait, c’était surtout son idée personnelle qu’elle voulait connaître.

« Essayons d’éviter de taper les gens aujourd’hui, je comprends ta frustration, mais commence plutôt par trouver ce que tu cherches… Quand tu dis décorations bizarres, qu’est-ce que tu entends par là ? Je doute que nous aillions la même vision pour ‘’décoration bizarre’’. »

Tout en l’écoutant, elle en profite pour observer les différents objets qui sont étalés sur les tables. Elle porte son regard sur certaines cuillères finement travaillées. Elle en prend une et offre quelques pièces à la femme qui accepte immédiatement. Avec de la force brute et beaucoup de volonté, elle réussit à en fait un large anneau, donc l’extérieur est gravé de lignes et de formes animalistiques. Elle fait signe à la géante de se pencher un peu et elle bien prendre une des larges tresses. Elle vient ensuite installer l’anneau nouvellement formé autour de la tresse. Elle tire de son sac de sculpteur une paire de pince et elle vient s’assurer que l’anneau soit assez serré autour des cheveux.

« Est-ce que ceci est assez décoratif pour toi ? Ou tu recherches plus ? »

La géante se reconcentre sur les mots de l’orque. Celle-ci lui explique clairement comment procéder. Pièces contre tissu, pièces contre décorations ! La grande blonde est ravie. Souriante, elle lui tend sa bourse.

« Oh ! Cela veut dire que tu t’occupes de toutes les pièces. Je n’aime pas compter. »

La gestion des finances n’est clairement pas le point fort de Lana. Celle-ci semble faire suffisamment confiance à cette orc pour lui confier ce que Morti’ lui a dit de garder à tout prix. Après tout, les pièces ne l’intéressent pas. Seules les décorations semblent être digne de son intérêt. Svetlana commence à suivre Mowgl’ia à travers la rue. Le regard de l’Agrothoa s’affole rapidement. Elle veut absolument tout toucher et sentir. Les paroles de sa nouvelle amie viennent interrompre sa transe.

« Frustration ? Il faut vraiment que j’apprenne votre langue… c’est dur de pas avoir les mots pour décrire tout ça ! Il me faut plus de mots. Parle-moi plus ! Décorations bizarres tous les beaux trucs qui ne viennent pas de chez moi. »

Regardant attentivement Mowgl’ia agir, la géante se colle à elle pour mieux voir ce qui attirent son attention. Silencieuse, elle observe l’échange. Un échange bien plus naturel et aisée que ce qu’elle a entreprit depuis lors. Le pouvoir de ces pièces est fort chez le petit peuple. Elle se redresse pour contempler tout ce qu’elle pourrait avoir avec ces pièces. Tellement de choix ! Svetlana a la sensation que ses rêves deviennent la réalité. Le champ des possibles devenant infini. Elle n’aurait jamais pensé ne pas savoir par où commencer. Il fallait simplement quitter son village. L’orque lui fait un signe avant que son excitation prenne le dessus. La jeune tatouée se rapproche d’elle avec une vivacité et un sourire permanent pouvant trahir son grand enthousiasme. Mowgl’ia a trouvé quelque chose de remarquable !

« C’est trrrrop joli ! Mais y a trop de trucs à faire, à mettre, à transformer ! Comment on fait ? Il faut vite trouver d’autres décorations à collecter. Collecter comme les fruits, tu sais. Un maximum de différents pour faire des choses encore plus bizarres ! Plus jolie ! Toujours plus ! Hiiii ! »

La grande blonde ne put s’empêcher de pousser un cri afin d’expulser toute cette énergie qui monte en elle. C’est mieux que la fois où elle racontait à tous son village qu’Adria avait couché hors des cérémonies. Le plaisir et les appréhensions sont tellement plus intenses. La géante, pleine de reconnaissance, sert fort son amie dans ses bras. Elle n’est pas prête à laisser partir une perle aussi rare chez le petit peuple.

À la suite de son explication sur les pièces et les objets de convoitise, Mowgl’ia à tout juste le temps d’attraper la bourse de la géante. Elle sourit face à l’enthousiasme de Lana et hoche la tête, fière qu’elle lui fasse autant confiance avec sa propre bourse. Ensuite, Lana la suit, observant les stands avec de grands yeux d’enfants. Momo sourit quelque peu maternellement face à l’illumination du visage de la géante. Il était plutôt rare de voir une telle créature aussi, enfantine ? Pouvait-elle dire ceci ? Elle pouffe de rire face à sa demande de plus de parler, la géante demandait plus de mots !

« D’accord, d’accord. Je ferais de mon mieux pour te satisfaire ! »

Momo laisse à son tour l’enthousiasme l’envahir face à la grande appréciation de la géante face à son idée. Ainsi, donc, Lana avait des envies plutôt simples, tout pouvait être une décoration, tant qu’on y mettait du cœur et que c’était joli et bizarre. Elle se met donc à réfléchir quand Lana pousse un cri de joie et vient la prendre dans ses bras. Malgré sa grandeur qui frôle le six pieds, la géante est si grande qu’elle ne touche plus le sol. Son oxygène est expulsé de ses poumons et elle sent contre sa joie le visage de Lana et son souffle chaud qui caresse sa peau. Malgré la douleur du pressage extrême, elle rougit.

« Lana ? Tu m’empêches de respirer… » Finit-elle par réussir à souffler à la géante.

Une fois l’enthousiasme terminé et l’Orque au sol, elle prend une grande respiration d’air, absorbant le plus d’air possible. Elle remarque ensuite les regards incertains de certains gens et elle les rassure avec un sourire. Elle se tourne ensuite vers sa compagne de sortie et l’invite à reprendre la découverte du marché.

« Regarde, un stand de tissu exotique, il semble aussi y avoir des foulards en fourrure ou en plume. Il semble aussi y avoir des masques colorés ou des effigies qui pourraient servies de décoration sur le corps…. Des bijoux peut-être ? Allons voir. »

Svetlana a failli casser sa nouvelle amie. Elle est bien contente de s’être arrêter avant le drame. C’est si vite arriver avec le petit peuple. Elle repose l’orque avec un peu plus de précaution. Regardant si son étreinte n’a pas fait de dégâts, le sourire de Mowgl’ia la rassure. Celle-ci revient rapidement au sujet important, attirant l’attention de la grande blonde vers de nouvelles découvertes.

« Eks…exotique ? »

Elle repère le stand en question. La brève descente de son exitation reprend de plus belle. Associant mot et image, la jeune géante a appris un nouveau mot dont elle semble déjà beaucoup apprécier son sens. Son sourire ne s’efface plus, même en prononçant des mots

« Oh oui, oui, oui ! »

Son pas rapide dépasse rapidement celui de l’orc. Les grandes jambes aident beaucoup. Elle met, tout de suite le nez dans ses merveilles. La blonde se permet des choses qu’elle n’aurait jamais fait seule. La présence d’un petit comme référent, la libère – selon elle - de la méfiance ambiante à son égard. Les limites du monde qui l’entoure se sont comme briser. Plongeant dans l’inconnu sans se soucier des conséquences, elle s’empare d’abord d’une poignée de foulards en fourrure sous le regard hébété du marchand. Caressant, reniflant et les analysant, Svetlana ne peut s’empêcher d’imaginer les combinaisons possibles.

« Mow’ ! Ce sont des foulards, c’est ça ? Cela est une décoration de pagne très joli. Regarde, le poil de ceux-là donne l’impression de gros et de doux, et les plumes de ceux-là, j’aime toutes ses couleurs mais, ils font une allure trop légère. C’est surement mieux autre part… »

Son regard se tourne ensuite vers des petits objets situés juste en dessous de visages colorés. Prenant un des visages et une petite décoration dont la forme lui convient, elle reprend son discours.

« Oh ! Avec ces visages eksotiques, on peut décorer mon haut. Mes ennemis auront peur et cela attire le regard sur les bonnes parties de mon corps. De quoi le rendre encore plus joli. Ah ! Et ce petit truc, pour les oreilles ! J’ai vu plein de petit avec des pierres aux oreilles, il m’en faut aussi. »

Les bras encombrés de toutes ces objets, Svetlana les regarde plus attentivement en attendant la réaction de son amie. Elle a pu constater son talent, son avis compte à présent pour l’Agrothoa. Il est si rare de pouvoir discuter de ses choses avec des personnes sérieuses. Corbeau lui aurait ri au nez.

L’enthousiasme chez Lana est pire qu’une maladie contagieuse. Tandis que le regard de sa précieuse amie s’affole et s’illumine de joie, l’Orque la suit calmement. De son apparence sereine, elle semble presque calmer les marchands qui se fond dévaliser par la géante. Sans la moindre restriction, elle sort les pièces d’or et elle négocie les prix de certains articles en usant du charme intimidateur de sa compagne.

Tout ceci en gardant le sourire bien sûr.

« Exo ti que, ce terme veut souligner le fait que certains articles viennent de pays étranger, qui est différent de ta culture. » Explique calmement l’Orque qui offre trois pièces d’or.

Suivant la demoiselle au stand suivant, elle attrape les quelques foulards de fourrures qui glissent de ses doigts. Elle les dépose sur le stand, s’assurant de les remettre en valeur et elle lance déjà des pièces d’or au marchand pour le distraire des manières de sa compagne. Elle observe à son tour les foulards en possession de Lana, les étudie un peu à son tour et elle se fait une image mentale des possibilités qui s’offrent.

« Humm… Il est vrai que les fourrures seraient jolies pour le pagne, mais tu peux aussi les utiliser pour faire un col, ou encore en épaulette décorative… Pour les plumes, les imagine en un contour de biceps, accompagné avec un col en fourrure noir, se doit d'être très jolie. »

La géante semble approuver avant que son attention ne soit tournée vers de nouveaux objets de convoitises. Tout en gardant en main les quelques foulards, elle s’éloigne vers un nouveau stand. L’Orque sourit et offre une nouvelle poignée de piécettes avant de suivre la demoiselle. Le prochain stand est très différent du précédent. Plus concentrer sur des effigies en bois, en verres et en argiles, ils semblent représentés des masques décoratif ou portable. Elle laisse ses yeux dorés vagabondés sur les objets, laissant la géante agir comme bon lui semblait.

Elle réfléchit aux nouvelles paroles et décide finalement d’agir. Elle retire doucement des mains les foulards et elle les jette sur ses épaules. Elle voulait avoir un meilleur visuel pour les nouveaux articles. Elle regarde ensuite la table avec tous les objets et attrape finalement une poignée d’os enrobé en or. Elle les soulève au niveau des oreilles de Svetlana et sourit finalement.

« Humm… Pour toi, l’imagine plutôt des os, mais avec cette touche-ci, très particulière, ça rajoute le brillant des pierres. Tu as déjà beaucoup de ‘’pierres’’ dans tes cheveux, alors j’ai peur que ça devienne répétitif. De plus, les os, ces plus intimidants que des pierres. »

Elle observe ensuite les masques, puis les étranges décorations de métaux. Elle attrape un large anneau de métal doré qui semble transpercer de billes de bois et de verre. Elle le porte à son cou, imaginant déjà un magnifique collier, il ne manquerait plus qu’une corde, des plumes ? Ou peut-être des touffes de poils ? Il y avait tellement de possibilités…

« Excusez-moi, mais vous avez l’intention d’acheter ? Sinon je vous demanderais de redéposer les objets, ils sont fragiles… » Marmonne le marchand.

L’Orque plisse des yeux et suit le regard de l’homme qui observe la géante avec méfiance.

« Et bien, oui, mais pour ceci, nous devons évaluer la marchandise. Voyez-vous, je suis prête à payer le plein prix pour ses trois objets, mais pas ceux-ci, leurs qualités restent à désirer… »

« Pardon ?!? Toutes mes marchandises sont des meilleures qualités ! »

« Ah oui !? Alors pourquoi cet objet ici est légèrement fissurer ? On a essayé de le camoufler avec de la pâte de cactus et de la peinture… Mais la manipulation a fait ressortir la supercherie, regarder mes doigts ! Et celui-ci, il y a encore du sang séché dessus, on dirait qu’il a été récupérer sur un cadavre ou la personne qui l'a fait, c'est blesser, mais elle n’a pas pris la peine de bien le nettoyer, visiblement presser de s’en débarrasser… Et celui-ci… »

« Ça va… J’ai compris, vous êtes perceptive… Donner ce que vous voulez et aller vous-en ! » Annonce-t-il maintenant nerveux.

L’Orque hoche la tête et donne des pièces, suffisamment pour payer ce qu’elle devait, mais pas assez pour tous les objets. Elle fait ensuite signe à Lana de passer au prochain stand sans porter plus attention au charlatan.

« Allons voir ce stand de tissu, je suis sûre que nous trouverons des couleurs et des textures intéressantes. Il me faudra aussi du fils de métal pour créer tes futurs bijoux… » Marmonne-t-elle finalement pour elle.

La géante était prête à rebondir sur les réponses de son ami, mais le marchand gâche la fête. Lana n’aime pas être déranger dans une activité si divertissante. Heureusement, Mow a su le remettre à sa place. Le pouvoir des mots chez le petit peuple l’impressionne de plus en plus. Avec son orque, la grande blonde va pouvoir beaucoup apprendre. Son amie l’enjoint à un nouveau stand. Elle la suit de hâte, en fixant ses nouvelles acquisitions de plus près.

« Tu as dit épaulette décorative ? C’est quoi ? De toute façon, la meilleure position est sur le pagne. Ma peau ne doit pas être trop couverte. Je ne suis pas un ours. »

La géante essaie de visualiser ensuite l’idée de l’orc à propos des foulards en plume. Elle est assez perplexe.

« A voir pour le reste, mais il ne faudra pas que ça gêne l’éclat de mes cheveux. C’est trrrès important ! »

L’Agrothoa souffle sur les masques avant de revenir sur les mots de son ami.

« Je sais pas ce que vous avez avec les os. Je veux pas que mes congénères mangent mes décorations. Les cailloux n’attisent pas la faim, c’est plus sûr. C’est quoi répétitif ? »

Les deux femelles arrivent devant un nouveau stand. Il y a du tissu à profusion. Des couleurs flamboyantes. Plein de merveilles et de matières différentes. Svetlana se jette dessus pour les toucher et les renifler. Un large tissu bleu, une écharpe dorée et une tapiserie rouge finit dans ses bras. Tout sourire, elle bouscule Mowgl’ia pour attirer son attention.

« Regard ça ! C’est tout doux ! Un peut servir de haut, le jaune une partie de mon bas, j’aimerais tellement tous les essayer !! »

La géante agit une nouvelle fois inconsciemment. Il lui est difficile de respecter des codes dans cet état second.

Mowgl’ia observe et écoute la géante. Elle réalise qu’elle connaît que très peu de chose du peuple de Lana. Ainsi donc, le fait de voir beaucoup de peau avait une importance ? Est-ce que ceci avait un rapport avec ses tatouages ? Elle se fit la réflexion de lire un peu plus sur le sujet… Elle pouvait peut-être aussi lui demander directement la question ? En même temps, elle craignait de toucher à un point sensible, voir tabou. Il n’était pas rare de refuser de parler de ce genre de sujet avec des étrangers… Elle chasse de son esprit les inquiétudes passagères et revient au moment présent pour répondre un peu à son amie.

« En fait, quand je dis décoratif, je pense plutôt à placer de la fourrure sous des vraies épaulettes, offrant ainsi une chaleur, une certaine protection, mais surtout une jolie apparence. Il dépend toujours de notre imagination… Mais si j’ai bien compris, tu préfères saturer tes hanches et ton pagne… »

Momo observe à nouveau les objets du stand. Son expression pensive dévoile que son cerveau vient d’avoir des idées et qu’elle chercher à les concrétiser pour mieux les montrer à son amie. Sans se décourager, Lana continue de parler, dévoilant que l’éclat de sa chevelure est un point tout aussi important que son pagne, peut-être plus même. Elle pose les yeux dorés sur sa compagne géante et elle visualise à nouveau. Elle hoche doucement la tête, puis s’approche du stand pour attraper les breloques colorées, tissus et lanières de cuir.

« D’accord, oublions ce qui pourrait attiser l’appétit des autres, mais sache que sa race à sa pensée bien différente des autres. Si pour certains, porter des os pourrait risquer d'être mangé pour d’autres, ils sont un signe de force parce que tu portes les os de tes ennemis que tu as vaincus. » Explique l’Orque qui bouge autour de la géante. « Soulève les bras, oui, c’est ça, tiens-toi droite… Je peux prendre votre petit banc ? Oui, merci beaucoup. Répétitif est quelque chose qui se répète souvent, voir abuser d’un objet ou encore d’une couleur au point que ce ne soit plus joli. »

L’orque se soulève et commence à placer sur le corps de la géante sa première idée qui consiste à mettre ses hanches plus en valeur. Avec des ceintures de cuir rabouter pour offrir une ceinture plus grande pour la taille de Lana, elle vient la placer juste en haut des hanches, et elle vient placer un tissu qui fait office de pagne, mais au lieu de le laisser flotter au vent devant le pagne déjà présent de Lana, elle le rentre à l’intérieur. Elle s’assure que la boucle en argent est bien visible. Elle rajoute trois autres boucles ou broches en argent sur le pagne principal. Avec cette attirable, les hanches de la géante étaient beaucoup plus mise en valeur et attirait donc plus l’attention sur eux et sur certains de ses tatouages.

« Si tu tolères les bottes hautes, nous pourrons même en trouver une paire qui monte jusqu’aux genoux, rajouter de la fourrure ou des plumes, peut-être même rajouter des lanières de cuir au niveau de tes cuisses… Et avec ce genre de ceinture, nous pourrions même rajouter des attache pour que tu puisses exciper la tête de tes ennemis morts qui en valaient la peine. » Explique pensive Momo qui laisse la géante s’observer dans l’une des rares miroirs assez longs pour qu’elle observe la moitié de son corps.

« Magnifique n’est-ce pas ? » Demande la voix du vendeur qui est venu s’installer près d’elle pour observer la scène.
« Oui… Très admirable… » Souffle l’Orque qui a les yeux sur Lana.
« C’était une commande spéciale, la dame qui le désirait, voulait être capable de se voir au complet… Elle était une grande femme pour une humaine… Pas aussi grande que votre amie… »
« Le miroir ? Oh OUI, un travail d’artiste… » Se reprend l’Orque qui se sent stupide d’avoir confondu les deux…
« Vous le voulez ? Je pourrais vous faire un bon prix, de toute façon, il ne me sert à rien… J’offre même de le faire livrer chez vous… » Essaye amicalement le marchand.
« Oui, je vais le prendre, vous pourrez le faire livrer ici… » Dit l’Orque en tirant un bout de papier et un crayon.

Après avoir gribouillé une adresse et tendu la moitié du prix du miroir. Elle va rejoindre la géante.

« Qu’en penses-tu ? Partage-moi ta pensée, j’ai d’autres idées si tu n’aimes pas. J’essaye juste de savoir ce que tu aimes ou pas. » Explique l’Orque qui désirait réellement découvrir un peu plus son amie.

Des épaulettes ? Svetlana reste hésitante à l’idée. Elle connait la puissance d’attraction des épaules nues, et, selon elle sacrifiait cet avantage serait bien dommage. La chaleur et la protection sont des arguments moins retentissant que la jolie apparence. Son amie s’agite ensuite, comme si son imagination voulait absolument s’exprimer. Pendant qu’elle reluque son corps et ses contours, la géante est assez curieuse pour la laisser s’exprimer. Quelques mots la font réfléchir. Sa race à sa pensée ? L’Agrothoa a bien remarqué quelques différences majeures, déjà entre les tribus géantes. Cependant, elle ne voyait jusqu’à lors que les géants. Devrait elle s’intéresser aux autres races pour mieux emprunter leurs décorations ? Leurs mécanismes de séduction sont certainement très différents. Les découvrir pourrait lui donner de nombreuses idées.

Ces pensées les traversent pendant que l’orque l’habille comme une vulgaire capture. La jeune géante doit prendre sur elle. Elle sait bien que son ami pense bien faire et Lana ne veut pas gâcher son enthousiasme. La blonde regarde tout de même les alentours pour s’assurer qu’aucun ne la voit dans cette posture d’infériorité par rapport à une petite. Son habillage terminé, la géante commence à se contempler devant un petit miroir. Elle s’assoit, se relève, approche sa tête, les bras, s’éloigne. Ayant une clair idée de son apparence, la tatouée aurait apprécier la tester sur un autre géant ou géante.

La géante se contemple plusieurs minutes en silence. Non pas pour avoir un avis plus mesuré, car son regard est assez aiguisé pour ce genre de choses, mais pour trouver les bons mots afin d’être la plus précise possible. Il faut dire que les nouveaux éléments utilisés pour sa décoration lui plaisent, mais elle pense que les combinaisons lui correspondent peu. Svetlana aimerait faire preuve de diplomatie aussi aisément que son amie. La parole est tellement plus agréable ainsi et la géante n’a aucune envie de vexer sa consœur. Lorsque celle-ci revient de sa discussion avec le marchand, Lana se retrouve acculer pour un avis.

« J’aime bien les décorations mais… je ressemble trop à une Gaïade. Sinon c’est joli, mais que pense ceux qui vont me voir ? Une apparence si froide, alors que je veux de la chaleur. Tu comprends ? »

Malgré un discours mal maitrisé, la géante semble pensée avoir suffisamment mesurer sa critique. Elle sourit amicalement.

Très attentive aux paroles de Svetlana, elle hoche la tête. À nouveau, son expression devient pensive, signe qu’elle réfléchit à de nouvelles idées. Ainsi, les épaules devaient rester le plus possible à découvert, ses hanches aussi, ses cheveux devaient aussi rester intact de tout tissu ou décorations inutiles. Elle avait une préférence pour les pierres colorées plutôt que les os, elle semblait bien aimée le métal, toutefois l’argent devait être une couleur trop froide, l’or et le cuivre iraient beaucoup mieux.

Une apparence chaude et non-froide… Qu’est-ce qu’était une Gaïade ? Le titre spécial d’une femme ? Un rang dans le clan ? À moins que ce ne soit un tout autre clan ? Elle se fit la réflexion de se renseigner un peu mieux sur le peuple de Lana. Elle observe la posture de Lana, se remémore son comportement, ses actions, ses réactions et elle commence à se faire un nouveau portrait de la géante. Elle trouvait son style actuel trop froid… Il lui fallait quelque chose de plus chaud.

« D’accord, changeons alors, il y a tellement de possibilités… Quelque chose de plus chaud… » Murmure-t-elle pour en retirant déjà les accessoires de surplus.

Elle tourne ensuite sur elle-même, observant les tissus, les fourrures, les objets de métal, les pierres colorés. Elle glisse les mains sur le cuir, les ceintures puis remarquer une pièce plutôt étrange à l’écart. On aurait dit la base d’une selle de cheval en cuir qui n’avait pas encore été travaillé, modeler pour prendre la forme du dos. Elle ressemblait pour le moment qu’à un ceinturon ventral énorme. Elle l’attrape, puis des langue de cuir plus fin qu’elle peut glisser dans les trous qui devaient servir pour les langues des pieds. Elle vient le placer sur le ventre de la géante, l’ajuste à la haute taille et s’assure qu’il arrive au niveau de son ventre et qu’il laisse bien les hanches en vue, les mettant en valeur.

Elle attrape des pantalons rouge et orange très grand, et altère l’apparence pour qu’il soit utilisable comme un ‘’chandail’’ et utile à ne cacher que les bras, laissant le devant et les épaules ouvert. Elle fait ensuite signe à la géante de les enfiler comme s’il était une veste, les ajuste avec des languettes de tissus au avant-bras. Des pagnes aux couleurs du même style sont rajoutés sous le ceinturon pour cacher le devant et le derrière tout en laissant la plus grande partie des jambes à l’air, offrant une apparence sexy et désirable. Surtout que pour le moment, il n’y avait que les cheveux de la géante qui cachait sa poitrine et le semblant de chandail qu’elle portait. C’était un style moins encombré que le précédent qui offrait quelque chose de plus chaude.

« Humm… Dans certaines tribus Orque, les femmes se percent les mamelons, ça offre une jolie décoration qui fait aussi une très bonne distraction durant les combats… » Glisse-t-elle comme idée. « Est-ce que ceci est plus à ton goût ? Sinon j’aurais besoin d’un peu plus de détail, que sont les Gaïade ? »

@Mowgl'ia et @Svetlana gagnent 50 d'expérience et 50 pièces d'or.

En tant que peau-verte, Mowgli'a gagne aussi 10 points de vitalité.

Le RP peut continuer.

Svetlana suit attentivement des yeux les actions de sa camarade. Elle est curieuse de voir le prochain résultat. Son regard se perd dans les mouvements et les apports de Mow’. La géante se montre assez docile mais le malaise lié à l’orgueil inhérente de sa tribu commence à se faire sentir. Ce sentiment contrebalance sa curiosité, déjà très stimulée par la situation, lorsque qu’à travers les mains et les yeux de son amie, elle crut se voir costumant une de ses captures. Il est très difficile de s’affranchir de sa culture et de son éducation. Avec cette idée, ces joues rougissent de honte. Il lui faut beaucoup pour laisser la magicienne démontrer son ingéniosité. Heureusement, elle lui laisser enfiler les dernières décorations malgré ses indications. La grande blonde commence à se tortiller pour s’admirer. Des mouvements qu’elle fait souvent quand il n’y a pas de surface assez réfléchissante pour juger son accoutrement. L’étude de ses nouveaux contours et de ses couleurs lui permettent de se remettre dans l’action. La peau-verte a poussé cette idée de chaleur bien plus loin qu’elle n’aurait imaginé.  Les couleurs flamboyantes de pagnes la font tournoyer sur elle-même pour les admirer. Ses yeux s’intéressent à ces manches. Cet aspect est totalement étrange aux Géants habituellement. Elle ne connaissait que celles des Nains dont le sens de l’esthétique laisse à désirer. Levant les bras pour mieux juger ces décorations, ses paupières grandes ouvertes, elle semble même loucher dessus. Son grand intérêt pour ses manches témoigne que son ami vient d’ouvrir un nouveau champ de possibilité dans l’imaginaire de la jeune géante. Mow’ intervient avec une nouvelle idée remarquable. Rien que de l’entendre, elle en perçoit le génie et l’efficacité.

« Oh ! Je n’y avais jamais pensé ! Chez moi, personne ne sait faire ce genre de trucs. On se concentre sur les cheveux et la tête.  Et aussi, il n’y a rien de jolies dans mes montagnes qui peut percer la peau de géante. Si tu en as, il m’en faut pour mes captures. Mon corps est déjà parfait avec les marques de mon clan. »

Elle contemple sa poitrine avec une expression fier. Il n’y a aucune chance qu’un male de sa tribu puisse résister à ses avances avec ce costume, il n’en fait aucun doute… c’est surement trop efficace.

« C’est vrrraiment parrrfait ! Mais c’est triste, les matrones n’accepteront jamais. Elles vont encore dire que je vais rendre les males trop fébriles pour la cérémonie. Il faut garder tout ça quand même ! Testons autre chose sur ton corps maintenant. C’est plus facile, tout est à ta taille. »

Naturellement, elle n’attend pas vraiment son autorisation, et réfléchis déjà aux nouveaux accoutrements à projeter sur son amie. Ses yeux s’affolaient déjà sur l’étendue des choix pendant son discours. S’accroupissant, Svetlana s’empare d’objets très divers dans les stades. Le premier ressemble à un drap rouge, le second à des chausses en ficelles, ensuite elle s’empare d’une large écharpe jaune et de chaines. Elle continue le bavardage pendant sa quête de décorations.

« Il faut pas que les Gaïades attirent ton attention. C’est que des sauvages qui n’ont rien de femelles, ni de males. On dirait presque des monstres. Elles puent plus que les males. Toutes sont moches, avec le visage cassé et des dents perdues. Elles prennent des phallus pour compenser leur manque d’attraction. Ces idiotes les rendent inutiles et en détruis toute fertilité. C’est malsain. Elles ne savent que se battre et s’habillent pour faire peur aux géants. Leur stratégie est nulle, elle obtiendrait plus de tiges de males en nous imitant. »

La grande blonde esquisse un sourire taquin après ses mots. Le nouveau costume de son ami en main, elle s’agenouille devant elle.

« J’ai envie de voir ça. J’ai vu des choses similaires sur les routes et je veux le rendre plus beau. Tu seras parfaite pour, mais il faut enlever tes habits. Je peux ? »

Posant les décorations sur ses genoux, la géante tend ses mains vers l’orque attendant son autorisation pour la déshabiller – qui dans son esprit correspond à un acte de soumission pacifique. Cet échange mutuel de rapports entre l’habillée et la costumière – donc entre la capturée et sa matrone – devient, dans le schéma mental de Lana, l’ancrage d’une amitié plus intime que toute celle qu’elle a entretenu jusqu’à présent.

Une nouvelle fois, l’Orque écoute Lana avec le plus grand des intérêts. La géante à une manière bien particulière de communiquer et de partager la culture de son clan. Momo réalise que les géants ont une manière très différente et particulière d’agir. Que voulait dire Lana avec le terme capture ? Ce n’était pas la première fois que la peau-verte entendait ce terme. La première fois datait de longtemps, si elle se souvenait bien, c’était durant un échange entre elle et Lana dans l’Arène. Après avoir vécu une défaite de la main de la géante, elle l’avait pratiquement jeté sur son épaule en l’appelant sa nouvelle capture, mais Corbeau l’avait couper dans sa lancé. Ils avaient ensuite échangé des paroles à voix basse, mais l’orque était trop dans les ‘’vapes’’ pour se souvenir de la discussion. Par la suite, entre les voyages et les quêtes de l’académie magique, ils avaient été beaucoup occupés et elle avait oublié de lui reposer la question.



« Ha ha ha, si tu rends les hommes trop fébriles, c’est que tu fais un très beau travail pour te mettre en valeur ! Personne ne devrait te rabattre les oreilles pour ceci ! De plus, je crois qu’elles sont jalouses de ta beauté ! » 



La peau-verte hoche la tête aux paroles de la géante. Elle s'y attendait un peu, de plus, elle était très curieuse des idées de Lana. La blonde lui avait déjà partagé quelques idées, mais elles n’avaient jamais eu la chance de les mettre en pratique, c’était donc le temps maintenant de le faire ! Elle retire son manteau et ses ceintures ou sont accrochée des bourses et des sacoches qui servent à tenir son inventaire magique habituel. Le marchant attrape le tout et les dépose derrière le comptoir pour offrir une certaine protection. Après s’être assuré que les deux demoiselles avaient tout ce qu’elles avaient besoin, il se tourne vers le petit attroupement de potentiels acheteurs.



Les grands yeux de Momo suivent ensuite le cheminement de la géante qui par moment semble se parler à elle-même. Elle reconnaît facilement le processus de création qui lui active les méninges. Mowgl’ia sourit face à l’enthousiasme de son amie et une certaine fébrilité vient entourer son corps. Si elle n’avait pas de retenue, elle trépignerait d’impatience et d’excitation. Le commentaire sur les Gaiades rend Momo très perplexe, au point qu’elle ne pose aucune question sur ce peuple à la culture très étrange voir barbaresque. 



Quand Lana se rapproche d’elle et pose un genou au sol, l’orque reste surprise et un peu de rouge lui monte aux joues. Elle remercie intérieurement la couleur de sa peau, naturellement foncée, qui lui permet de cacher un peu sa surprise et sa gêne. Si Lana avait toujours su la surprendre, elle venait de gagner un nouveau point d’honneur en faisant ce simple mouvement. Mowgl’ia se doute fortement qu’elle ait simplement fait ceci que pour se mettre à sa hauteur, mais tout de même. La suite des événements la rendent complètement muette.



Avait-elle bien entendu ? À voir l’expression sérieuse de son amie, elle comprend que oui. Incapable de souffler un mot, elle hoche doucement la tête, puis écarte les bras pour lui permettre de faire ce qu’elle voulait. Une partie d’elle-même lui soufflait de ne pas se mettre autant à nue devant un membre étranger de son clan, mais en même temps, elle avait tellement confiance en Lana, qu’elle ne voyait pas, le mal qu’il y avait a accepter cette petite demande. Remplie de gêne, elle détourne la tête sur la gauche, elle attrape son reflet dans le miroir et elle reste hypnotiser par la scène qui lui semble, surréels.

Svetlana déshabille donc son amie. Le sourire aux lèvres, elle va pouvoir juger ses mensurations. Une pratique bien courante dans son clan. On juge bien plus ses semblables que ses captures, comme dit le proverbe. Le regard aiguisée, Lana commence quelques remarques.

« Mow’ ! Il faut manger plus de viandes. Il n’y a rien qui attire assez le regard, je suis inquiète. Et je dis ça en m’imaginant à ta taille. Prendre un peu de chair ne te ferait que du bien, car sinon tu as tout là où il faut. C’est trrrès joli ! Cela pourrait être tellement plus. »

Elle finit cette remarque en déposant les affaires de sa camarade sur le côté. Celle-ci est presque totalement exposée. La géante remarque curieusement une pratique vestimentaire qui lui étais jusque-là inconnue. Le visage interrogateur, l’Agrothoa découvre un nouvel aspect de la culture du petit peuple.

« Oh ! Tu porrrte du tissu en dessous d’autres habits ?! Cela sert à quoi ? Dans ma tribu, on enlève même les poils pour ne rien cacher avant les fêtes. Ça a pas l’air de déranger le reste du costume… ça protège ? C’est magique ? Si c’est magique, je touche pas. »

La blonde voit toujours la magie et les artéfacts d’un mauvais œil. En attendant la réponse de Mowgl’ia, elle jauge ensuite à vue d’œil la manière dont elle agencera le costume. Ce genre de toge, elle en a vu de nombreuses comme tel chez les humaines. Le rouge devrait ressortir la couleur naturelle de la peau de l’Orque. Svetlana pose d’abord les sandales à ses pieds et mets temporairement l’écharpe sur son épaule. Elle détend le drap rouge en essayant de comprendre la manière dont il s’enfile. En absence totale de pudeur, elle laisse sa camarade à moitié nue pendant son intense réflexion, et la différence de taille ne facilite pas la tâche.

« Hum… il faut te tourner, je crois… Oh, non ! Comme ça. Rrrr ! les petits aiment les choses compliquées. »

Même si ce genre de casse-tête l’agace, elle apprécie de trouver de tel ornement à l’étranger. Les nouvelles possibilités fusent dans son esprit. Son humeur transparait avec évidence dans ses ricanements.

Mowgl’ia est emplie d’émotion. Des émotions qu’elle ne sait pas comment gérer ou plutôt bien comprendre. C’est bien la première fois qu’elle se laisse autant à découvert avec quelqu’un. Toutefois, Lana dégageait quelque chose qui la réconfortait et qui la faisait sentir en sécurité. Pendant un instant, elle sourit bêtement, à quand, remontait la dernière fois qu’elle c'était aussi bien sentit avec quelqu’un ? Mas’ru… C’était la seule autre personne qui l’avait fait sentir aussi… Faible ? Son sourire disparaît à la pensée de son ami. Leur chemin, c’était malheureusement séparé. Cependant, elle ne reste pas longtemps à regretter le passer, la voix de Lana la ramène au moment présent, l’encrant solidement avec ses paroles.

« Mais Lana, il faut prendre en compte la différence de grandeur, si je prends trop de poids je deviendrais toute ronde… J’ai un corps athlétique moi… » Termine-t-elle dans un murmure.

Toutefois, les paroles de Svetlana la font réaliser qu’elle a effectivement perdu un peu de poids. Le reflet que lui redonne le miroir ancien, dévoile la silhouette un poil plus maigre qu’elle est habituée. Une expression pensive se dessine sur son visage. Elle se doute légèrement de la raison, mais elle finit par esquisser aux paroles de la géante.

« Tout compte fait, tu as raison. Je ferais en sorte de prendre un peu de poids. » Termine-t-elle avec une grimace moqueuse.

La suite fait grandement rire l’Orque. Parlait-elle des sous-vêtements ? Elle ne pouvait pas voir autre chose. Elle hoche la tête et les épaules toujours secoué par un petit rire, elle explique à son amie ce que c’est.

« C’est petit, bout de tissus s’appelle des sous-vêtements, je les ai découverts en magasinant un jour en ville, peu de temps après notre arrivé ici. Les humains appellent ceci des protections contre la pudeur, ou quelque chose du genre… J’ai encore de la difficulté avec le concept, mais sa serre principalement à ne jamais être complètement nue devant quelqu’un. Et non, ce n’est pas magique, mais j’y avais pensé… Mais les enchantements ne sont pas mes forces… »

Du moins, c’était ainsi qu’elle l’avait compris le fonctionnement des sous-vêtements. À nouveau pensive sur la question magique, elle ne remarque pas immédiatement l’attroupement de personnes qui se demandaient bien ce qui se passaient. Surtout qu’une des deux femmes était en petite tenue. Elle allait poser des questions quand la voix un peu grognonne de Lana s’élève. Toute l’attention de Momo revient sur la géante qui semble se débattre avec un long morceau de tissus.

« Dis-moi un peu ce que tu veux faire, je peux peut-être t’aider dans la manœuvrassions de se bout de tissus. Tu sembles presque déborder… »

Toutefois, elle ne termine pas sa phrase et les mots meurent dans sa bouche sous l’illumination que lui offre Lana. Malgré la difficulté du tissu, elle semble heureuse de la situation. Mowgl’ia finit donc par se taire, observant avec intérêt son amie qui s’active à lui donner une nouvelle apparence. Elle écoute les demandes, offrant le maximum de soutien à cette dernière.

« Je dois avouer que j’ai hâte de voir tes idées ! Elles m’ont l’air fantastiques. »

La géante est satisfaite de la prise de conscience de sa camarade. Un corps en bonne santé est un corps voluptueux. Il faut bien lui donner des conseils utiles avec le monde que Mowgl’ia lui fait découvrir. C’est le juste retour des choses. Tout en marmonnant face à son casse-tête, la géante rajoute des indications.

« Il faut ! Je connais un régime parrfait pour toi. Viande et graisse. Rien de plus, rien de moins. Pas de lait, ni de pain. Cela rempli trop facilement le ventre. »

La blonde s’arrête un instant pour assimiler les nouvelles informations sur les bouts de tissus. Ce n’est pas magique donc. Depuis le début de son voyage, elle n’a jamais compris la pudeur dont fait référence Mow’ et cela ne l’attire pas vraiment. Cependant, elle trouve dans ces petits tissus un effet de surprise étonnant. Son esprit bouillonne d’idées qui n’en finisse pas. La géante acquiesce simplement aux mots de son ami pour se remettre à sa tâche. Ses neurones sont bien trop sollicités pour plus d’interrogations.

L’orque fait preuve de gentillesse. Cependant, Lana y voit un défi à réussir. Comment pourra t’elle le reproduire si elle ne le réalise pas. Elle offre une rapide réponse.

« Non, non, j’y suis prrresque… Un peu par là… ça ici. Ah non ! J’ai compris. »

D’extérieur, on pourrait croire qu’elle s’emmêle les pinceaux. C’est un peu le cas, même son visage souriant montre que ce mystère est en voit de résolution. La difficulté se situe à présent dans le doigté. La manipulation de vêtements pour petits requière une plus grande concentration. En passe de terminer son œuvre, Svetlana lève la tête aux mots de son amie.

« Oh, j’aurais amplement le temps de toutes les montrer en temps voulu. Tourrrne-toi, je sais comment te le mettre, maintenant ! »

Il y a tellement d’idées à explorer, il faudra plus d’un après-midi de boutiques pour satisfaire la soif de l’Agrothoa.