Les heures passaient et s’égrenaient aussi lentement que possible. Les signes que tout allait bien se transmettaient entre les différentes membres de la Congrégation. Tout était calme autour de la colline. Seul le léger vent chaud balayait les visages et faisait bouger les buissons. En même temps qui viendrait sciemment chasser sur les terres de la Congrégation. Il faudrait être stupide ou fou. Peut être suicidaire éventuellement. Alors peu de chances que cette surveillance serve à quelque chose. Mais les ordres étant les ordres, il fallait bien s’y plier… alors le regard céruléen d’Ombrenuit scrutait l’horizon autant que les mercenaires et assassins placés sous son champ de vision.
Finalement, elle plissa légèrement les yeux. Au loin, des formes commençaient à apparaître. Encore trop loin pour être clairement identifiées. Mais au nombre de quatre ça elle le voyait. Avec un petit sifflement imitant un bruit d’oiseau, elle attira vers elle le regard du mercenaire le plus proche pour lui faire des signes de ses doigts et lui indiquer la direction. Bientôt c’est une chaîne de signes qui se formait, Assassin après Assassin, pour que tout le monde se tienne près à intervenir. Un petit groupe d’aventuriers se rapprochait. Tout le monde se tenait prêt à agir. Trois hommes et une femme en armes approchaient de la demeure. Ombrenuit les laissait approcher en levant légèrement la main signe aux troupes de se préparer à agir. Arbalètes et arcs étaient prêts à semer la mort. Quant à elle, elle attendait toujours sous couvert de son buisson pour donner l’ordre de faire feu à volonté. Le petit groupe approchait encore. Elle n’abaissait toujours pas sa main. Ils devaient être encerclés par la Congrégation avant que ces derniers ne tirent. Pas de fuyards, pas de prisonniers. Quand ils furent à un portée respectable, qu’ils commençaient l’ascension de la colline menant à la demeure, elle abaissa sa main. Flèches et carreaux sifflèrent dans l’air et vinrent se planter un à un dans les aventuriers. L’un d’eux ayant été un peu épargné par la salve, rampait pour s’écarter du groupe. Elle sortit alors de son couvert, tirant une dague de son fourreau. De sa démarche féline, elle le rattrapait tranquillement avant de poser un pied entre ses omoplates et de l’attraper par les cheveux pour relever sa tête en arrière.
« Pitié… »
Fut le seul mot qu’il put prononcer avant que la dague d’Ombrenuit ne vienne glisser contre sa gorge et que son sang ne se répande sur le sol au bas de la colline. Elle essuya sa dague sur la cape de l’aventurier puis se tourna vers les mercenaires.
« Débarrassez moi de ça… »
Ordonna t’elle en remettant sa dague au fourreau. Voilà une mission rondement menée…