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Le Monde de Dùralas


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 Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]

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Nina-Lou Knywett
Personnage décédé

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Nina-Lou Knywett

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(Elijane, crapaud de Nina [Modifié] +150, v+80)

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MessageSujet: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyVen 1 Déc 2023 - 21:51
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Définition "Déchirement" n.m.
État de ce qui est déchiré ou éclaté.
Division violente et tragique au sein d'un groupe.
Action de déchirer; résultat de cette action.
Sentiment d'oppression, angoisse.

**

Elle réfléchissait au comment.

Comment l’attitrer seul, hors de ses terres, sans ses larbins à son cul ? Pourrait-elle le séduire avec une invitation ? Ses lèvres se pincent légèrement à l’idée alors qu’une nouvelle question naît au sein de son esprit : daignerait-il seulement de lui répondre ? Montrer un sein, montrer une courbure de reins est une chose. L'attirer suffisamment loin de son petit confort et ne pas se contenter de faire la petite catin en est une autre. Quitterait-il sa demeure pour partir à la rencontre d’une femme du peuple des loups ? Son visage se secoue négativement à l’idée devinant que son ennemi n'est probablement pas fou-à-lier pour régner sur autant de terrain. Nina se demande si elle pourrait lui mentir… Après tout, les ours sont attirés par le miel, les sangliers par le grain et les mouches par la merde ! Quel est le point faible de cet homme ? Par qui, par quoi pourrait-il être attiré ? La question reste en suspens alors qu’elle envisage de le menacer. L’idée est brève, traverse son esprit en un éclair et s’y déniche en moins de secondes qu’il n’en suffit pour dire "ouf". Menacer l’un des grands de ce monde est probablement la moins bonne des idées. Il lui reste le cadeau empoisonné. Peut-être une pierre carnivore ? Ou bien grand cru mais Château-Rouge ne produit-elle pas à elle toute seule les 154% du total du vin Dùralassien en ses lieux ? Puis les astres se devraient d'être alignés: il faudrait que Sobek ouvre lui-même le présent... et qu'il n'ai pas de goûteur. Même avec la meilleure stratégie, même avec le meilleur coup marketing, même en rendant attrayante la bouteille à souhaits, le taux de chance reste minime et avoisine peut-être les 0.5 ou 1%...

Elle ne réfléchissait pas au pourquoi.

Le pourquoi était tout trouvé. Endoctrinée par de belles paroles et de belles croyances, le pouvoir, le désir de vengeance coulaient dans ses veines. Vermines discrètes mais tenaces elles se sont immiscées dans ses entrailles lui redonnant soif de vie. Il lui fallait un ennemi à abattre pour ses propres maux. Un ennemi qui porterait la mort de Lou à sa place, un ennemi qui porterait son malheur d'être louve sans l'avoir voulu. Au courant de ces cinq dernières années, la Mère-Veilleuse n'avait eu de cesse de protéger les siens envers et contre tous. Le témoin ultime de sa surprotection envers les siens restait cette affreuse balafre pourfendant ses épaules. Nina s'était mise en tête de trouver une solution pour faire taire sa culpabilité d'avoir faillit à son devoir dès les premiers instants de sa transformation. Le meurtre de Lou restait là, figé au travers de sa gorge au fil des années, rendant le quotidien étouffant, éreintant. Le bonheur n'était pas une constance envisageable pour Nina. Elle s'interdisait fermement l'accès au Nirvana, s'interdisait de redevenir l'humaine qu'elle était, s'interdisait de sympathiser avec autre que des loups de peur d'ôter une fois encore la vie...

Et pourtant, assise sur un large fauteuil ses jambettes croisées devant elle, la jeune louve scrute le dessin griffonné à même l’ébène de la table. Missionnée pour abattre, missionnée pour faire taire et éteindre toute forme de vie chez l'Eternel, elle courbe légèrement le dos se penchant vers l’avant pour mieux scruter. Ses doigts parcourent le motif, mémorisant chacun des traits du visage de l’homme qu’elle doit abattre. Ses jambes se replient en arrière et inspirant une bonne goulée d’air elle demande buste reposant légèrement contre le bord de la table  :
« Combien ? »

Ses yeux vairons se relèvent en la direction de l’homme balafré qui lui fait face. Il pèse probablement une centaine de kilos, mesurant plus de deux mètres de haut. En face du colosse, Nina n’en impose pas. La douce paraît frêle, rachitique la différence de taille ne lui rendant pas justice. Le silence vient envelopper les deux êtres qui se font face dans une atmosphère pesante. Le crépitement du feu allumé vient baigner l'atmosphère dans un entre-deux intenable : douceur du bois, folie meurtrière s'affrontent en un même et unique lieu. Les jolis yeux de la jeune femme viennent chercher ceux de l’homme tandis que ses doigts viennent s’agiter légèrement, effleurant les pourtours du dessin gravé sur la table. Elle ne se répète pas et lui laisse le temps de la réflexion. Ses yeux se portent à nouveau sur le dessin alors que résonne la voix assurée de l’homme, annonçant son prix :
« Une vie. »

Les doigts de Nina se figent sur l’ébène. Doucement les ongles de la jeune femme viennent griffer la surface du bois. Sa bouche se fait pâteuse, son cœur s’alourdit au sein de sa poitrine. Le froid vient ronger la pulpe de ses doigts se diffusant doucereusement le long de ses mains. S'autorise t-elle un seul instant à rêvasser ? Assurément. La jeune femme déglutit un peu bruyamment relevant son regard brillant d’une lueur d’espoir :
« Une vie ? » murmure t-elle reprenant les propos de l’homme qui lui fait face.
L’homme esquisse quelques pas, franchissant la distance qui les sépare jusque à présent, ses grosses mains viennent se planter sur le bord de la table. Son visage est impassible, froid. Il impose le respect et de sa voix grave, le grand brun dit avec sérénité sans que sa voix trahisse la moindre émotion :
« Oui. Une vie contre une vie Nina. »

Il marque une pause, scrute le visage de poupon qui lui fait face. Ses doigts se crispent et s’enfoncent dans l'ébène alors qu’il explique :
« Tu dois savoir qu’en nos terres certains pratiquent ce qui s’apparente à de la magie. »
Autour d’eux les bougies vacillent. Un courant d’air vient accentuer l’atmosphère chargée en émotions agitant doucereusement les braises de la cheminée :
« On raconte qu’au centre de Dùralas il y’a maintenant plusieurs siècles de cela, œuvrait un dénommé Yelan. Dans ses veines coulaient le sang de toutes les races et tous les hybrides que pouvait connaître nos terres. Il était loup, il était humain, il était vampire, il était nain, il était elfe... Il représentait à lui seul l’uniformité des races, la perfection incarnée prenant que le bon de ses ancêtres. L’homme était agile, rapide comme l’éclair. Il était fort au point de pousser des montagnes à mains nues. Il était sensible et humble, doté de l’éternité devant lui. Du moins, c’est ce qu’il pensait. »

Il marque une pause et tirant un tabouret vient prendre place face à Nina. Le grand gaillard inspire une goulée d’air et secouant négativement son faciès, continue à sa petite légende urbaine :
« C’est ce qu’il pensait Nina. Sais-tu quelle est la plus grande faiblesse des Hommes, Nina ? »

Les yeux de la jeune femme scrutent le beau brun à la gueule balafrée qui lui fait face. Ses épaules se rehaussent légèrement laissant l’opportunité à l’inconnu de continuer son histoire :
« L’amour Nina, le vrai. Celui qui vient retourner ton estomac, celui qui te fait embrasser l’autre comme si le lendemain n’existait pas. Celui qui agite si fort ton cœur, secoue si fort tes tripes qu’il te laisse pantoise sur le bord de la route lorsqu’au petit matin il s’en va. Il est tombé amoureux cet homme. Fou amoureux, fou à lier de l’âme d’un autre homme. »

Son index accusateur vient tapoter la table. La colère semble l'animer très brièvement, emporté par les émotions d'une histoire qui ne lui appartient pas. A nouveau, le silence vient baigner l'atmosphère jouant sur les sentiments de la jeune louve, l'amenant à intégrer l'histoire au sein de son esprit disloqué par la vie. Passé quelques secondes, minutes tout au plus, il reprend de sa voix grave son récit :
« Les belles âmes Nina se rencontrent au-delà de l’apparence. Il est tombé fou amoureux d’un vampire pas très beau, vivant en marge de la société dans les forêts de notre belle contrée. Un vampire humble, comme lui. Ils ont partagé ensemble des victoires mais aussi des défaites dont une en particulier qui a ôté la vie à son ami. »

La main du grand barbu vient se saisir d’un godet cessant de marteler la table avec entrain. Avec calme retrouvé, sérénité, il se saisit d’un pichet et vient faire couler l’alcool au sein du verre. L'homme tend le timbale en argent à la Mère-Veilleuse avant de porter un second godet à ses propres lèvres. Sa pomme d'Adam s'agite alors qu'il déglutit à grande-vitesse vraisemblablement assoiffé. D’un revers de la main, il essuie ses lèvres gercées et reprend cette fois-ci son histoire sans s’arrêter, les lèvres humidifiées par l’alcool :
« La mort Nina. Quoi de pire que la mort ? Hein ? La mort de l’être aimé. Vivre sans l’être aimé avec la culpabilité qui te ronge le ventre, te retourne les tripes. Alors de rage, de colère, il a écumé des centaines si ce n’est des milliers de livres. Il a parcouru les écrits de ses ancêtres pour en savoir plus. Toujours plus. Il a enrichi ses connaissances comme personne ne l’avait fait jusque à présent. Son royaume s’étendait dans l’ombre des plus grands, sans un bruit, devenant peu à peu l’ennemi à surveiller plus que de raison. N’oublie pas qu’il représentait l’Uniformité des peuples et jouissait de toutes les qualités possibles, rendant jaloux ses confrères et ses frères d’armes, rendant jaloux le petit villageois comme le grand bourgeois. Dans ses livres il parvint à apprendre la réincarnation. Tu vas me dire que je te raconte des pipeaux mais une peinture a été trouvée de lui, avant son amant, datée, signée, cinquante ans après la mort de celui-ci. Oui, je te vois venir Nina me dire avec tes grosses paluches que n’importe qui peut n’importe quand peindre n'est-ce pas ? Mais comment expliques-tu les lettres qui ont été retrouvées ? Était-ce de la folie pure de la part de Yelan ? S’écrivait-il à lui tout seul dans l’espoir vain de converser avec son défunt ? Non. Je t’assure et je t’affirme que non. Pourquoi je peux te l’affirmer ? Parce-que tiens, regarde. »

Il se relève. Ses bottines viennent s’écraser avant assurance au sol alors que son faciès se relève en la direction d’une gigantesque bibliothèque ornant le mur le plus proche. Une multitude de livres s’y trouve et en extirpant un, il vient souffler sur la tranche pour en chasser la poussière. D’un index baveux, le grand brun vient tourner les pages avant de déposer le livre juste sous le nez de Nina :
« Là, lis. »

Les yeux de la jolie viennent parcourir les mots qui s’agglutinent, écrits en pattes de mouche. Doucement les lèvres pulpeuses de la louve s’entrouvrent, ses yeux s’écarquillent alors qu’elle termine sa rapide lecture en souffle  :
« Une vie de sacrifiée pour une vie de ressuscitée. »

Son regard se relève vers le grand gaillard tandis que celui-ci referme le bouquin. Sur la couverture est inscrit en lettres dorées, capitales bien esquissées : mémoires de Yelan. Il reprend le livre en sa possession, l’enserrant de ses deux gigantesques bras tout contre son torse lançant en la direction de Nina :
« Je te laisse deux jours pour me donner ta réponse. »

Nina se relève et tournant les talons retourne s’engouffrer dans le massif de Spelunca. Une nuit de réflexion vient lui arracher tout semblant de sommeil. Les toiles tirées auront raison de sa nuit blanche, prétextant surveiller le campement et les installations.

Accoudée à la table du grand gaillard, Nina l’observe lui donner les directives. Il s’est chargé de lui prendre un rendez-vous en la compagnie de sa cible. Son rôle dans l’histoire ? Jouer la pauvre veuve éplorée qui vient pleurer dans les jupes du grand, Ô combien magnifique Saint Sobek de Spelunca. En bonne adoratrice de son souverain Nina s’entraine à gorger ses yeux de larmes. La simple pensée émue de Lou lui suffit à pleurer à chaudes larmes. La tâche s’annonce bien plus facile qu’il n'y paraissait la veille… Elle s’entraine également. Mentalement, Nina parcourt la bibliothèque mise à sa disposition. L'entrainement est également physique, s’entrainant encore et encore à dégainer ses dagues cachées soigneusement dans ses bottines hautes ou le long de l'une de ses cuisses. Son souffle s’améliore au fil des jours. Son esprit disloqué s’apaise quelque peu. Le combat l'anime, l’impression d’œuvrer pour le bien gagne son esprit, apaise son âme meurtrie. Une âme contre une âme, une vie pour une vie. Nina se persuade que le grand brun ne lui ment pas. Désespérée par la mort malencontreuse de Lou, elle porte le fardeau d’une vie ôtée. L’opportunité de se racheter est bien trop belle, bien trop irréelle. Pourtant Nina s’y rattache et fait de cette quête son devoir principal. Elle crèche quelques jours chez l’homme, un ermite bien installé qui tient en horreur les vampires qu’il qualifie de faux à la vie. La passivité dont témoignent certains, la zone de neutralité, l’homme n’y croit guère et amène doucereusement Nina à haïr les vampires tout comme lui. Il lui transmet sa hargne, sa colère et pousse la jeune femme à envisager mille et unes histoires pour se préparer au pire.

Poussée dans ses retranchements les plus purs, Nina-Lou prend rapidement possession de son personnage. Par ailleurs les jours défilent sans que Nina ne s’en aperçoive. Trente a été le délai. Trente jours avant que Sobek daigne de l’accueillir. Trente jours durant lesquels elle a pu se perfectionner. Trente jours durant lesquels Nina a laissé son âme se noircir abandonnant temporairement les siens pour espérant revenir en vie, galvanisée de cette expérience auprès d’eux.

Trente a été le jour avant qu’elle ne se poste à l’entrée de l’immense château. Ses yeux vairons tournés vers le sol par crainte d’être pointée du doigt et d’attirer ainsi l’attention a elle, Nina franchit le seuil de la bâtisse. Ses cheveux rattachés en un chignon négligé laissent quelques mèches rebelles s’échapper venant barrer son doux faciès. Aucune expression n’est visible sur son visage. Ses frusques sont salies par la terre, déchirées de toutes parts. Ses bottes usées au possible. L’accoutrement est presque semblable à une carricature alors qu’elle abat un premier pied en territoire ennemi. Deux dagues viennent longer l’intérieur de ses bottes. Une troisième effleure l’intérieur de son bras et une dernière effleure l'un de ses flancs de cuisse. Nina espère que le maître des lieux ne se prendra pas d’affection ou d’une familiarité quelconque pour elle en abattant sa main sur son avant-bras. Entre ses frusques elle dissimule également une fiole de poison, de quoi endormir son adversaire avant de lui asséner le coup fatal.

L'une de ses dagues enchantée par le grand brun doit être plantée dans le coeur et par conséquence tâchée par le sang. Un retour à la terre s'impose et la dague doit être enterrée proche d'un cours d'eau. L'eau nettoyant l'impureté amènera dans son sillage la résurrection de l'être aimé. C'est un fait, le plus important lu dans les mémoires du grand Yelan.


Le pas assuré, la jeune femme s’élance à la suite de la personne en charge de son accueil. Fixant ses chausses, ne relevant que très peu son regard, Nina tente de se repérer pour fuir en cas de problème. Elle note les pieds d’une statue, la démesure d’un fauteuil aux tons rouges. Elle note deux fois gauche, une fois droite avant de franchir le seuil d’une nouvelle pièce l’invitant à attendre Monsieur. Seule l’espace d’un instant, Nina sent son cœur tambouriner au sein de sa poitrine : pourquoi diable est-elle seule en cette pièce ? Le grand souverain va t-il vraiment venir à sa rencontre ? Ne devrait elle pas se tenir aux pieds d'un gigantesque siège deux fois trop grand pour la personne qui y trône ? La pièce dans laquelle elle se trouve lui semble soudainement trop étroite. Tout lui paraît inaccessible, démesurément trop petit. Mains croisées sagement dans le dos, adoptant la posture des grands de ce monde, Nina relève enfin le menton. Le froid vient frapper son visage avec dans son sillage cette odeur nauséabonde de mort atroce qui lui retourne l'estomac.

Telle une chienne enfermée, elle déambule nerveusement entre les quatre murs. Attendant que le Maître daigne de la recevoir, Nina se laisse bercer par l'odeur putride de la Mort qui hante les murs de ce château. L'atmosphère y est lourde, pesante, glacée et amène Nina à douter légèrement. Ses pensées jusque alors déterminées par les trente-deux jours de discussion, d'endoctrinement, vacillent légèrement. Le doute vient sournoisement caresser son esprit. Un frisson nait le long de son échine. Sa gorge se noue. Sa bouche se fait pâteuse. Son souffle se fait légèrement plus bruyant. Dans son dos, Nina joue nerveusement avec ses dix doigts, les tordant sans scrupules. Elle déglutit, observe les alentours pour se repérer. Le seul échappatoire possible en ce lieu reste le bord de fenêtre avec un dénivelé de plusieurs mètres. Les fenêtres en arc-de-cercle lui tendent sournoisement les bras. Une chute lourde mais probablement pas sans conséquences. Une chute qui lui offrirait une sortie pour détaler à toute vitesse après que son adversaire ai été brulé par le soleil…Si ce dernier est seulement sensible au soleil car après tout seules les rumeurs lui ont permis d’établir un plan d’attaque. Seules les rumeurs et les légendes l’ont amené désespérée ici, à cet instant précis. Folie sourde caresse, effleure et berce doucereusement Nina-Lou en attendant la venue du Suzerain.

Courbera t-elle l'échine dans un futur proche ?
Vouera t-elle allégeance au grand Maître des lieux ?
Ou parviendra t-elle à planter sa dague en un geste de désespoir ultime au travers de sa cage thoracique venant cueillir le dernier battement de son coeur ?  

**

n.m. Synonymes : affliction, arrachement, cassure, chagrin, crève-cœur, déchirure, deuil, discorde, discussion, dissension, division, douleur, égratignure, épreuve, éraflure, griffure, lacération, navrement, orage, plaie, rupture, souffrance, supplice, tourment, trouble, zizanie

n.m. (figuré) : brisement de cœur, meurtrissure, serrement de cœur

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Sobek E. Grey
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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptySam 2 Déc 2023 - 12:54
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Les dernières semaines au cœur du Massif Speluncien avaient été particulièrement mouvementées, cassant la torpeur qui s'était niché en le territoire durant l'année passée. Les périphéries Spelunciennes les plus affectées par le déclin économique, zones jugées les plus à même de manifester des comportements turbulents, avaient vu se déployer des escadrons de manticores et leurs queues dardées fouettant les airs tandis qu'elles déposaient les forces armées de l'Empire : les Frelons.

Unité d'élite formées par Alphonse Galhaad, le titan de fer et limier de Sobek Elpoemer, elle comptait en son sein d'anciens mercenaires et assassins de la Congrégation dont on avait effacé à la fois le passé et la volonté, grâce aux expériences de l'Université Impériale de Château-Rouge menées par Sobek lui-même. Chacun des Frelons prenait volontairement part à des rîtes spécifiques, mêlant sorcellerie, alchimie et absorption du proto-sang d'Adam manufacturé en masse dans les laboratoires royaux. Le distillat, résultat de mathémagies élaborées et nécessitant des ingrédients non conformes aux législations en vigueur ailleurs, permettait à Styx de déployer entre ceux qui le consommaient une toile mentale et de lier entre elles les âmes qui l'ingéraient. En d'autres termes, chaque Frelon pouvait accéder aux savoirs d'un autre et leurs attaques ainsi que mouvements diplomatiques étaient toujours menées avec une précision chirurgicale, dictés par une fusion des esprits sans faille. I y avait, comme dans tout remède, quelques effets secondaires. On racontait qu'au sein des souterrains du château, dédale infini dont les veines unissaient chaque bâtiment essentiel au bon fonctionnement politique de la cité, des spécimens enragés, brisés par la violence des procédés, étaient gardés en cage similairement à des molosses. Des armes incontrôlables, avides de sang et chair, prêtes à être parachutées au cœur d'affrontements pourtant inexistants en Spelunca. Pour ceux qui survivaient à l'ingestion et gagnaient le titre de Frelon, le résultat n'en demeurait pas moins destructeur. L'unicité des esprits demandait le sacrifice total d'individualité et d'auto-préservation. Tous les Frelons, emmurés dans leurs armures d'or et de plaques noires, n'étaient que silence, obéissance et dialogues répétés. Si un observateur s'était trouvé à deux endroits différents face à deux Frelons séparés, il aurait constaté que ceux-ci s'exprimaient en même temps, utilisant le même vocabulaire et gestuelle.

Leurs ordres, telles qu'annoncées par le Roi lors des séances du Sénat, étaient de superviser la construction des quinze centres de guérison, de prêter main forte aux vignerons et paysans ayant été les plus affectés par le manque de moyens -catégorie et aide réservée aux citoyens ayant préalablement rempli le formulaire adapté- et de rediriger doléances et requêtes vers Château-Rouge en des rapports bimensuels. Bien sûr, le Sénat ignorait tout de la condition des Frelons, et ainsi Saint Sobek put œuvrer à l'abri des regards pour commander à ses troupes des directives secondaires. Télépathiquement, Styx s'assura que les Frelons accompliraient en parallèle de leur mission officielle des tâches supplémentaires, parfaitement diluées dans leurs objectifs principaux.

L'épidémie de poudre speluncienne et son succès auprès de toutes les strates sociales avait été un projet financier élaboré par Sobek avant de disparaître, et la construction des sites hospitaliers n'en serait que la physicalité des profits. En d'autres termes, en compagnie d'Alphonse Galhaad et ses hommes, Styx avait budgétisé et fait commercialiser par des agents infiltrés au sein du peuple, la Cour, et le Massif, la drogue qui sévissait en son territoire.
Son absence elle-même, si elle tenait certainement d'une lassitude relative avait plutôt été pensée comme arme de diplomatie massive dirigée envers vampires et lycans qui l'avaient exaspéré suffisamment pour qu'il ne projette sciemment de laisser le royaume aux affres de la vacuité politique durant une année. Les esprits qui s'étaient jadis échauffés à l'idée d'une paix globale de Spelunca devaient avoir été suffisamment refroidis par la faim et l'angoisse de la ruine économique des commerces.

Les ordres réels de ses Frelons étaient donc de saisir la drogue achetée, grâce à la délation des agents qui l'avaient commercialisée, pour la réinjecter plus tard, lorsque les guérisseurs auraient purifié les individus et créer ainsi un cycle de dépendance constant. Cela permettrait aux revenus générer à la fois par les centres de soin et des narcotrafiquants à sa solde de non seulement se stabiliser mais aussi, à long terme, de croître.

En ce qui concernait ses occupations durant ladite disparition, le Dévoreur s'était retranché dans une pièce dont lui seul avait connaissance. À la croisée du système d'égouts et aqueducs de Château-Rouge, qui s'étendait sur l'ensemble du territoire grâce aux recherches hydrauliques de l'Université en matière de barrages et traitement des eaux, il avait rêvé.

Son antre, on ne peut plus sommaire, était composée d'un cercueil luxueux noyé sous le flux de toutes sécrétions de son royaume. Là, juste au-dessous de toute activité, il avait disposé un cercle runique et s'était endormi pour assimiler tout ce qui affluait vers lui. C'était ainsi qu'il s'était délecté des souffrances, jour après jour, qui taraudaient les plus précaires ; les urines et excréments, saturés de détresse avaient qui s'était bonifié au fil du temps. Le sang des camés, qui fumaient, reniflaient, et se piquaient venait chaque soir livrer des trips fous que le Dévoreur ingérait goulument ; des visions fiévreuses d'angoisses, rêves anéantis et effroi existentiel sans précédent en Château-Rouge. La sueur des agriculteurs, livrés à eux-mêmes, exhalait sacrifices, pensées suicidaires et tragiques décès familiaux.
Les animaux assez patauds pour tomber dans les courants lui rapportaient des récits merveilleux des chasses animiques auxquelles peinaient même les lycans les plus forts.
Les cadavres qui parfois venaient flotter jusqu'à lui narraient la descente aux accomplissements les plus vils, primitifs, pour les plus nobles des vampires.

Au milieu de cette tornade chaotique qu'il avait conjurée, par des procédés on-ne-pouvait moins magiques, Styx dansait dans les rêves de tous. Dans les brèches de tristesse, les appels au secours silencieux, le Dévoreur se manifestait pour grignoter santé mentale et ponctionner les volontés. De son cercueil, il dilatait les perceptions, ankylosait notions d'espace et de temps, dans un cercle vicieux de souffrance et fatigues grandissantes. Psychiquement, il était une vague de sel sur la plaie Speluncienne, un vent sec, imperceptible, d'épuisement mental.
C'était la raison pour laquelle tous semblaient aujourd'hui n'avoir qu'un souvenir vague de l'année passée.

Aujourd'hui, comme il trônait dans un château à la vigueur renouvelée, Sobek Elpoemer Grey était plus ravissant que jamais. Tous ses servants, aux cernes prononcés, le complimentaient sans savoir qu'ils étaient malgré eux son élixir de jouvence, et chaque rival au sein de la Cour lui implorait prêts et faveurs qu'il acceptait promptement, plume à la main. Et ils signaient en dépit des termes et intérêts toxiques inscrits noir sur blanc, rendant le sourire courtois du Roi plus large à chaque nouveau contrat. Dans son costume blanc et noir, les cheveux coiffés en arrière sertis de sa couronne, le Saint avait terminé sa matinée d'entrevues publiques et allait désormais s'affairer aux entretiens personnels. Une activité réservée à qui aurait su jouer des coudes pour grapiller une place sur son emploi du temps ; qu'ils aient sauté son personnel ou l'aient menacé, il reconnaissait à qui voyait apparaître son nom dans les petites cases des feuilles de papier qu'on déposait sur son bureau un talent certain.

Comme il examinait les colonnes horodatées et les lignes des cinq élus de la journée, il remarqua que le premier rendez-vous se ferait avec une certaine Nina Knywett. Dans une note griffonnée, attachée à un trombone fermement agrippé à son emploi du temps, il lit le rapport des services secrets concernant la concernée.

Lycane, 30 ans, yeux vairons ; cheffe de meute vivant aux abords des Cavernes. L'opinion des loups la concernant est celle d'une femme forte, mais attentionnée envers les nouveaux infectés. Projection de sa propre personne sur autrui ? Complexe de sauveuse ? Personnalité narcissique ? Aucune dissidence à proprement parler.

Objet de la visite : Faveur dûe à un "ami" de longue date.


Il demandait toujours un bref résumé des espions concernant ses invités. Cela lui permettait à la fois de savoir à qui il aurait affaire, mais aussi, pendant la dizaine de minute qui séparait son bureau privatif du petit salon d'entrevues dans l'aile Sud du château de s'adonner à un petit jeu qu'il avait toujours apprécié. Qui se trouverait en face de lui ? Quels désirs habitaient cette âme ? Ses problèmes ? Ses gloires ? Un moment de récréation dans sa journée, que de se rendre au petit salon.

Décoré avec goût par ses propres soins, la pièce aux rideaux noirs arborait un plancher de bois de cerisier et des fauteuils de cuir rouge. Sous deux fenêtres, au fond, se trouvait un grand bureau où l'on trouvait le nécessaire à l'élaboration de gages, contrats et toute autre demande qui viendrait à être approuvée par le Roi. Plusieurs bouquets de plantes locales, tableaux religieux d'Adam, décoraient respectivement angles et murs, tandis qu'une statue de sa personne en train de signer le Traité de Spelunca veillait à l'entrée.

Poussant la porte de laquelle se dégageat l'habituelle terreur qui habitaient les invités, il décrivit rapidement Nina du regard. Haillons usés, posture droite, et ses pupilles dilatées relèvent d'une appréhension certaine. N'est-il pas malheureux, voire hors personnage pour une alpha de meute d'être aussi pauvrement grimée ? Pas que les lycans soient particulièrement doués vestimentairement, tout le contraire, mais ils ont la décence de se tirer à quatre épingles en sa présence. Sans vendre une seule émotion, le visage de Sobek Elpoemer Grey revêt son habituel air poli. Ses lèvres s'agrandissent juste assez pour renvoyer sympathie, et il tend une main ferme vers son interlocuteur alors qu'il l'invite à prendre place face à lui, au bureau. Ses iris rouges flamboient néanmoins lorsqu'il les rive dans celles de Nina.
- Nina Knywett. Cheffe de meute. Sachez que j'apprécie grandement le travail des alphas, surtout lorsqu'ils véhiculent des valeurs de connivence avec celle de l'Empire. Je vous en prie, prenez place, mes oreilles sont vôtres durant l'heure qui vient.

L'absence de gardes et d'armement en ces lieux n'avait rien de louche. En réalité, la pièce avait été imaginée comme endroit d'interrogatoires dits "doux", en sa qualité d'assassin entraîné, Styx savait que les mortels parlaient plus librement en un décor sympathique. Ces entrevues avaient d'ailleurs une portée sociologique, au delà d'un geste diplomatique de proximité avec son peuple, il s'agissait de prendre la température à même les rangs de ses subalternes. Et qui sait ? Débusquer un complot et organiser des éxécutions publiques était toujours un bonus qu'il appréciait grandement.
- Vous prendrez quelque chose ? Demandez ce que vous voulez, j'ai moi-même enchanté ce meuble. Bien plus fiable que du personnel, et il ne prend jamais congé.

D'un claquement de doigts, une petite armoire jusqu'ici sagement posée contre une fenêtre sautilla jusqu'à eux, ouvrait ses portes et crachait deux gobelets en or devant chaque protagoniste. Ensuite, une bouteille de vin flotta jusqu'à la coupe du maître des lieux, qui leva son verre en direction de Nina, attendant qu'elle ne demande au mobilier sa boisson pour trinquer à leur entrevue.

Sa blague avait beau résonner encore dans l'air du petit salon, aucune hilarité ne parcourait ses traits, seulement une staticité proche du chat qui se couche, prêt à bondir.




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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyDim 3 Déc 2023 - 14:03
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Tout se fige. Son souffle se coupe, son cœur cesse de battre lorsque Sobek franchit le seuil de la pièce laissant la porte se refermer derrière lui. Destins scellés, leurs regards se croisent et les flashs de terreur viennent accaparer l’esprit de la jeune louve face au malfrat qu’il représente. Toute la mafia des hautes sphères réunie en une seule et même identité. Immuable dans son apparence, l'homme embrasse l'éternité avec charme et assurance. La jeune louve pourrait presque lui trouver un charme certain si elle ne ferait pas reposer sur ses épaules toute la misère qui accable le bas peuple. Il émane du personnage une toute puissance qui la laisse pantoise. L'instant est bref avant qu'elle ne reprenne ses esprits n'oubliant pas la raison de sa venue en ce château maudit.

Malheureusement, le masque tombe dès les premiers instants de leur entrevue. Nina comprend aisément que son identité a été dévoilée par un tiers et légèrement décontenancée, la douce vient prendre place sur le fauteuil qu’il lui désigne. Nerveusement, l’un de ses pieds vient battre en rythme le sol trahissant les émotions qui s’affrontent en son sein : comment ? Comment a-t-il pu obtenir diable son identité ? Grimée ainsi elle prend rapidement conscience que son interlocuteur doit se douter de quelque chose. Elle fait silence, l’espace de quelques instants tandis que pour briser la glace il lui propose de partager un verre en sa compagnie.

Elle hésite.

Refuser serait faire un affront à sa toute-puissance. Accepter pourrait la transposer dans un ailleurs auquel elle ne s’autorise même pas à penser. Que faire lorsque la Justice est aveugle pour ne pas dire inexistante ? Que faire lorsque les peuples s’affrontent et que du haut de sa tour d’argent, niché dans les voutes de son présomptueux château le maître du jeu ne daigne de poser un regard sincère sur l’échiquier en contre bas ? Il se contente d’user de sa toute puissance pour créer des artéfacts, divertissement pour sa propre éternité… Sa langue se tourne dans sa bouche, se retenant de lui répondre au tac-au-tac qu’elle aimerait user de son meuble pour faire apparaître une justice sociale. Nina se retient d’aller dans l’affront bien qu’il connaisse son identité, bien qu’il se doute probablement de la raison de sa venue ici, en terrain ennemi. Tout respire l’inconfort, tout respire la mort, cloisonnés entre ces quatre beaux murs, la louve qui sommeille en son sein lui intime, lui souffle de décamper au plus vite. La jeune Matriarche se fait violence pour ne pas céder à ses pulsions.

Que faire ?

En un souffle, ne quittant pas Sobek du regard, elle requiert :

« Un verre de vin également, s’il vous plaît. »

Se délecter d’un verre de vin au sein d'un domaine qui surplombe probablement tout un tas de corps morts pour la présumée-science lui fait un esquisser un sourire amer. Nina se doute que bon nombre d'ennemis doivent être enfouis dans les méandres du domaine... Elle lui concède un verre, entre dans son jeu. Son regard parcourt le meuble puis se reporte sur son interlocuteur. Saisissant son godet de ses ongles noircis par la terre, elle se redresse légèrement. Ses coudes viennent s’écraser sur le bureau, accentuant la courbure de ses reins. Sa dextre se tend, leurs verres s’entrechoquent avec flegme, quasi-paresse tandis que ses yeux restent plantés dans les siens durant un très bref instant : non, définitivement, Nina ne parvient pas à déceler la moindre once d'humanité chez le monstre qui lui fait face. Le silence vient baigner l’atmosphère. Les murs épais ne laissent rien transparaître de ce qui se trame à l’extérieur ou bien même à l'intérieur. Les ombres et lueurs menaçantes viennent dansent contre les murs et font frissonner la jeune louve. Avec méfiance toute trouvée, elle porte le verre à ses lèvres et humidifie légèrement celles-ci à l’aide du vin d’honneur. La cérémonie peut commencer. Un soupir franchit le seuil de ses lèvres alors qu’elle se redresse se tenant debout face à lui. Le surplombant physiquement, elle lui tient tête bien que mentalement tout décline pour elle. Pour la première fois depuis ses cinq dernières années, Nina craint de flirter et d'embrasser la Mort en personne car, une fois encore, il connaît son identité et sait qui elle est. Même s'il ne s'en prend pas à elle personnellement, il pourrait aisément décimer son camp et s'en prendre à chacun des individus qui le peuple. Cette simple idée vient se répercuter à l'infini au sein de sa caboche, lui intimant de faire profil bas quelques instants durant. Du coin de l'oeil, elle observe le meuble sautillant se demandant s'il ne peut pas la gober toute crue.


Faisant tournoyer le vin au sein du godet comme le ferait une personne de la haute et non pas une simple pécheresse, elle prend la parole avec calme, domptant le trémolo qui l’accable avec brio :
« Merci de me recevoir en ces lieux, Saint Sobek Elpoemer Grey. »

Le titre. Se montrer suffisamment convaincante dans ses paroles pour adoucir son âme et ses idées à son encontre. Nina-Lou se fait fayote l’espace d’un instant. Un sourire vient orner ses lèvres dévoilant des dents bien trop blanches, contrastant avec sa tenue de pauvresse. Elle marque une pause et doucement, pousse à l’aide de l’arrière de ses jambes le fauteuil sur lequel elle se devait de prendre place. Déambulant, verre à la main, son pas est léger, calme, retrouvant de sa sérénité l’espace d’un instant. Être en mouvement semble apaiser ses tourments. Son regard s’attarde sur les murs, les rideaux tirés tandis que le sourire qui vient orner son doux faciès s’élargit. Deux fossettes malicieuses se nichent au sein de ses joues. Prédatrice à n’en pas douter, l’instinct de survie vient ébranler son âme toute entière l’amenant à mettre en place le petit jeu pour lequel elle s’est entrainée ses trente-deux derniers jours.

Reprenant :
« Vous n’êtes pas sans savoir que les temps sont durs pour tout le monde. »

Louve en chasse, elle esquisse les cent pas devant son bureau. Son regard continue de se porter aux alentours fuyant ainsi l’aura quasi malsaine que dégage son interlocuteur. Sa voix est maîtrisée, trahissant aucune émotion bien qu’elle dégage et empeste le chien effrayé :
« Femme du peuple, je peux vous assurer aujourd’hui que lorsque vous vous délectez de votre bon vin ce sont dix humbles citoyens qui passent l’arme à gauche. Famine, froid… »

Elle lève ses yeux au plafond exprimant son mécontentement sincère. Nina est une piètre comédienne. Bien rapidement, elle laisse toute la noirceur et toute la rancœur qui l’habitent s’extirper hors de son personnage :
« Tous se pressent dans des habitations bien trop petites pour eux. Délabrées, ces habitations manquent de s’effondrer sur leurs habitants. Ils tentent d’avoir chaud lorsque vous, vous vous délectez de cet environnement… somptueux. »

Elle cesse de déambuler. Son regard vient chercher celui du vampire et sans qu’elle n’explique le pourquoi du comment, hors de toute raison, elle laisse une dague s’échapper de son avant-bras. La dague capte le regard vers le sol tandis qu’elle perd la face, jetant son verre en la direction de Sobek. Le vin vient frôler son interlocuteur sans jamais l’atteindre s’écrasant en une giclée théâtrale contre le mur derrière lui. Le vin de vérité semble l’avoir accablé. Baiser le cul du Diable quand il est frette n'est plus une option. Un grognement sourd monte le long de sa gorge. Impulsive à n’en pas douter, elle clame désormais avec hargne :
« Permettez-moi une familiarité, Sobek. Puis-je vous nommer ainsi ? L’écart se creuse. Nous ne sommes que des pions que l’échiquier triomphant de votre victoire mais n’oubliez pas qu’ils sont des centaines à vouloir votre mort aujourd’hui. Bientôt, ils se presseront aux portes de votre château et crieront votre nom. Le pain que vous leur lancez pour calmer leur faim, le vin que vous leur offrez pour étancher leur soif ne sera plus suffisant. »

Courbant l’échine, elle dégaine de ses bottes les deux lames enchantées. Son regard brille d’une étincelle meurtrière. Son aura toute entière clame cette volonté d’achever immédiatement le maître des lieux. Son heure est venue. La mort vient le cueillir au sein de son domaine, au sein de son propre bureau. La détermination de la Mère-Veilleuse semble sans faille. Son pas s’abat, lourd, assuré sur le parquet grinçant. Pas le moindre doute ne vient accabler son geste, pas le moindre frisson, pas le moindre tremblement ne vient agiter ses mains. Ses poings fermés contre les poignards se lèvent haut. Elle brandit les armes avec colère et les abat en la direction du Saint Sauveur, venant les planter juste sous son nez. Elle frôle dangereusement ses mains manquant de le crucifier sur place. Sur l’ébène de son bureau, les poignards tanguent et vacillent. Nina se rapproche, au plus près, vil-prédatrice. Ses mains fermement plaquées contre les lames viennent sceller les lames dans le bois, continuant sa tirade :
« Votre réputation est une infâmie. Vous pensez maîtriser votre image mais les regards qui se portent au loin sur votre domaine ne sont pas dupes ! Nous connaissons l’ampleur de votre grandeur, l’ampleur de votre toute puissance mais aujourd’hui le peuple a décidé de ne plus se taire. »

Son regard croise le sien. Le feu qui brûle son âme vient animer son regard. Ils ne sont qu’à quelques centimètres à peine l’un de l’autre. La folie sourde qui l’accable se dessine à même son regard. Son être tout entier bouillonne d'une rage nouvelle, certaine. Le temps se suspend entre les deux êtres alors qu’hargneuse, la louve lui souffle :
« Ce n’est plus possible, ce n’est plus tenable. Le peuple grogne, le peuple meurt à l’extérieur et vous m’offrez qu’une heure de votre temps pour solutionner ce problème ? J’espère que vous rigolez, Sobek. »

Son prénom Nina-Lou le souffle comme le tranchant d’une lame apposée à même son cou. Pour la première fois depuis son règne, Sobek trouve enfin quelqu’un de suffisamment fou pour lui faire face. Verrait-il en Nina un divertissement certain ? Ou verrait-il en Nina une adversaire à qui faire plier genoux ? Lou n’est qu’un prétexte fou pour affronter le beau diable qui gouverne ces terres. Lou représente aux yeux de Nina l’intégralité de sa meute, l’intégralité des siens. Se battre pour la renaissance de Lou équivaut à se battre pour l’intégrité des siens.


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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyDim 3 Déc 2023 - 15:19
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Assis, droit, les doigts entrelacés et coudes posés à son bureau, même lorsque le vin menaçe de ruiner son costume, Sobek Elpoemer Grey observe attentivement la scène sans parler. Il avait humé l'odeur du poison qu'elle dissimulait, et avait soupçonné qu'elle puisse être armée. Accoutumé aux travaux d'assassinat, mais surtout de part sa nature Immatérielle aux artifices et illusions, Styx avait trouvé le déguisement de Nina convaincant. C'était son exagération qui le rendait caricatural à qui l'existence gravitait autour des jeux d'ombre. Son costume, ses cheveux, ses onguents et parfums, étaient un subterfuge pour exister à la Cour. Il le changeait, s'adaptait et le déclinait selon où et qui se présentait à lui en dehors du terrain où il dictait les règles du jeu ; la Congrégation en avait une version violente et intimidante, ces cibles une déclinaison personnalisée selon la tâche à accomplir.

Celle de Nina semblait être sa mise à mort. Or, il n'y a que dans les romans de fiction où les personnages dialoguent avant d'affronter leur némésis et souvent, celui qui engageait le dialogue en ces circonstances trouvait une fin tragicomique. Lorsqu'on veut tuer, on le fait. Le geste en lui-même porterait tous les messages adéquats ; c'était une leçon qu'apprenaient bien vite les recrues de Lédéhi. Une leçon qu'il avait apprise, face à Saigo et Leigli dans une caverne, essuyant un revers fracassant face au duo qu'il avait tenté d'abattre.
Jamais plus il n'avait échoué.

Le côté pratique de son interlocutrice semblait donc taraudé, affaibli à la fois par son manque d'expérience et son idéalisme de jeunesse. La moralité de son discours était elle aussi accablée de défauts ; il n'observait pas pour habitude de se concentrer sur les apparences uniquement, un prédateur ultime se devait de comprendre, analyser, et décortiquer le psyché de ses proies. Nina Knywett semblait atteinte de la même déconnexion au réel qu'elle lui reprochait. Il y avait du vrai dans ses reproches, pourtant, il avait sciemment entamé des politiques autoritaires, dont la recherche de capital et progrès faisait peser des conséquences parfois lourdes sur les strates les plus fragiles de sa population.
Pourtant, la paix en Spelunca bien qu'étant un concept flou était relativement réelle, et même si certains individus nourrissaient rancœurs et suspicion quant à ses intentions véritables, le tableau de guerre civile qu'elle faisait miroiter dans ses grandes tirades tenait de l'impossible. Les pertes sont inévitables, et la sélection doit se faire d'une manière ou d'une autre, qui plus est il réservait un destin tout alchimique à chacun de ses sujets décédé. Leur esprit rejoindrait le sien, et ils vivraient éternellement en son sein pour voir le jour où il engloutirait ce Monde et les Autres.

Le bruit du verre qui teinte violemment contre le plancher de cerisier délicat attire l'attention d'un garde posté à l'extérieur, à qui il déclame que tout va bien, fermement, sans une once d'émotion dans la voix, mais, toujours altier, il fixe à présent la jeune mortelle d'un regard où nage une détermination farouche. Ce qu'il voit c'est de la souffrance, du chaos, et de la désorganisation ; trois tares que chacun des Hommes à sa solde, et quiconque œuvre pour son compte ont dû éliminer de leur comportement. La posture et la composition engendrent l'efficacité, le contraire amène mort et ruine.

Inclinant la tête, tandis qu'il agite un doigt en direction du mur blanc tâché de rouge d'où disparaît toute trace, Sobek Elpoemer Grey se fait ion ne peut plus sérieux:
- Je ne vais pas insulter votre intelligence, ni la détermination qui de toute évidence vous anime Nina. Il y a du vrai, dans vos paroles, le désespoir de cet acte m'en convaincrait si chaque paradigme social qui est sorti de votre bouche ne m'était pas connu. Je me demande quelle motivation peut néanmoins mener quelqu'un à mettre en péril les siens d'une façon aussi mal assurée. Vous n'êtes toujours pas passée à l'action, et la manière dont vos lames grattent le bois plutôt que mon cadavre pointe vers une réticence presque involontaire.

Il se lève, doucement, pour marcher jusqu'au verre à terre, mais, juste avant de s'en saisir, il rassemble assez de magie pour déclamer, impérieux et sans appel :
- Rasseyez-vous immédiatement.

Il se saisit du verre, et le rempli de nouveau. Cette fois-ci Styx opte pour cuvée millénaire, de Château-Rouge, le verse lui-même et le tend à Nina Knywett.
- Je suis encore disposé à parler franchement, uniquement car cette fougue se fait rare chez mes sujets. Tous trop couards, épris de leurs privilèges ou soucieux des retombées sur leurs maisonnées pour me faire face. Je ne dis pas que je n'ai pas mis en place ces dispositifs politiques, je signifie là une proposition de jeu violent, mais juste, à qui sait y jouer. Mon aide, à qui est suffisamment intelligent pour comprendre ce qu'est réellement Château-Rouge.

En dépit du verre tendu vers Nina, Styx ne le lâche pas, il ne détourne pas le regard non plus. Au contraire, celui-ci se fait dur, plein des conséquences qu'il atttend que Nina réalise a propos de son geste. Elle peut partir d'ici, ayant échoué à l'assassiner, car Styx ne peut mourir d'une dague aussi enchantée soit-elle, et arriver dans un endroit désert seulement décoré des cadavres calcinés de tout ceux qu'elle a un jour croisé. Mais en réalité, ces retombées ne seraient que les plus immédiates de son geste. Le Traité de Spelunca a techniquement été brisé, et, tel que stipulé, si un lycan ou vampire venait à menacer l'autre camp ce dernier serait en mesure de demander un lourd tribu de sang dont on ne pourrait s'acquitter que sur des générations.
Tout cela, il espérait que Nina l'eut compris.
- Votre décision, Nina ?

Demandait-il, accordant à chaque terme, chaque virgule, et à la question tout le poids qu'elle recelait.




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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyDim 3 Déc 2023 - 16:17
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Elle se recule légèrement, valse dangereuse à laquelle ils s’adonnent. Un pas en avant, deux en arrière. Un pas sur le côté, fesses échouées dans le large fauteuil. Leurs âmes se frôlent, s’effleurent sans jamais se rencontrer. L’un garde patience tandis que l’autre perd légèrement pieds. La figure d’autorité fait plier genoux à la Mère-Veilleuse qui cependant de son regard ne quitte pas un seul instant durant celui de Sobek. La magie plane dans l’atmosphère confortant Nina-Lou dans son choix de prendre place immédiatement, sans discuter, sur le velours. Son souffle s’agite légèrement, son cœur bat plus rapidement mais elle se tait. Son impulsivité retombe comme un soufflet et ses doigts viennent se crisper sur les accoudoirs du beau fauteuil rougeâtre. La fougue de la jeunesse, l’esprit suicidaire et téméraire, l’endoctrinement des derniers jours, la souffrance des siens et sa propre souffrance se bousculent en son sein. Ce qui rythmait ses pensées les derniers jours semble désormais tellement futile pour se frotter à la toute puissance qu’incarne Sobek... Elle aimerait hurler, elle aimerait s’appesantir sur toute la souffrance et toute la colère qui l’animent au lieu de quoi, la folie sourde qui l’accable laisse le silence gagner l’atmosphère.

Prenant conscience que les trente-deux derniers jours n’ont pas été formateurs mais bien de l’endoctrinement pur et simple, envoyant sa petite personne naïve en guise de boulet de canon ou chair humaine directement dans la gueule de la Mort en personne pour rompre le traité, Nina laisse échapper un souffle entrecoupé. Il semblerait que l’un des ennemis de Sobek façonne des petits soldats à l’esprit tangible. Des vrais petits cadeaux empoisonnés à gérer, divertissements signés en la personne de son "ami" de longue date. Sur un plateau d'argent, il lui offre des personnalités fragiles, en déclin, de quoi amuser la galerie ou de menacer dangereusement l’équilibre. L’ami en question se plaît à jouer avec le fil de la vie. L’ami en question cherche à façonner pour mieux déstabiliser.

Avec lenteur, les doigts de sa senestre se décrispent de l’accoudoir. La jolie tend sa main pour se saisir du godet se doutant désormais qu’elle n’est plus que Muse dans le champ d’action du Diable, pantin désarticulé au service de sa majesté. Leurs doigts s’effleurent, la pulpe du bout de ses doigts ternit par la terre vient rencontrer la main de Sobek. L’instant est bref, le contact électrisant, avant qu’elle ne puisse se saisir du verre sans pour autant en boire le contenu. Nina se retient de lui aboyer le fin fond de sa pensée au visage. Omnipotent, omniprésent en ses lieux, la jeune louve pense qu’il peut aisément s’immiscer dans les cases de son esprit disloqué et en lire le contenu comme dans un livre ouvert. La douce se contente donc de tendre le menton en sa direction et profère intérieurement les insultes qui lui brulent la bouche. Sobek sait. Sobek sait qui elle est et sait probablement qui l’a missionné. S’il ne le sait pas, il ne tardera probablement pas à le savoir en la questionnant. Nina se fait violence pour rester bien sagement assise au fin fond du fauteuil comme il le lui a ordonné tandis que la louve en son sein s’agite, tourne en rond, grogne et menace de s’extirper de la carcasse de l’humaine qu’elle habite. D’une voix qui trahit désormais les émotions qui se bousculent en son sein, la douce souffle :
« Jouons. »

Signant sa destinée, offrant sa personne au maître de maisonnée, l’impétueuse Nina embrasse la Mort à pleine bouche. Les doigts de sa senestre enserrent le godet. Un fin tremblement vient agiter sa main, à peine perceptible, agitant légèrement la cuvée servie par le Saint en personne. Passé l’outrecuidance de Nina et lui servir un verre est annonciateur d’une lente, très lente déchéance pour sa petite personne qui regrette amèrement les quarante-deux derniers jours, un à un, grâce aux flashs qui viennent se diffuser au sein de son esprit disloqué. Pour la première fois depuis son arrivée dans ce Château-Rouge-Maudit, Nina prend peur. Elle aimerait rabattre ses jambes repliées tout contre son buste pour les enserrer. Elle aimerait se terrer auprès des siens, profiter de la chaleur d’un feu de joie, profiter d’une étoffe réconfortante posée à même ses épaules. Nina aimerait trouver du réconfort face à celui qui représente ses pires cauchemars. Elle s'imagine le pire et forcément, elle est la première à rompre le regard. Les sentiments qui l’accablent sont intenables et elle se réserve bien le droit de les lui communiquer du fin fond de ses jolis yeux expressifs.

Son regard se porte sur son propre godet tandis qu’elle agite légèrement la main, jouant avec le vin qui s’y trouve. Elle le fait légèrement tournoyer, silencieuse. L'idée fugace de lui rebalancer à la figure effleure ses pensées. L'idée meurt dans l'oeuf car elle signerait son propre arrêt de mort. Une chance, probablement pas deux. Avec suspicion, doute, elle porte le godet entre ses lèvres pulpeuses. Elle ne peut s’empêcher d’humer même si c’est bien trop tard pour elle : une unique gorgée du précieux nectar vient tapisser le fin fond de sa gorge, laissant sa main retomber sur l’accoudoir. Elle inspire une bonne goulée d’air et toujours aussi silencieuse, pince légèrement ses lèvres en jetant un coup d’œil en la direction de Sobek. Ses dagues plantées dans le bureau captent son regard l’espace d’un instant. L’idée est brève, effleure son esprit comme une petite voix diabolique au creux de son oreille lui soufflant de le tuer, de se précipiter vers lui pour l'achever.

Mais Nina n’en fait rien car les festivités viennent tout juste de commencer et qu'elle n'est pas maître du jeu auquel ils vont s'adonner dans Château-Rouge.


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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyDim 3 Déc 2023 - 17:42
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Sobek Elpoemer Grey reçoit le changement chez son invitée avec approbation. Le scénario où il lui aurait brisé les deux poignets, traînée jusqu'aux cachots et livrée à des tortures arcaniques dépassant l'entendement humain lui apparaissait comme fâcheux de gâchis. Autrefois peut-être aurait-il bondit sur l'occasion de prendre les lycans à revers et d'utiliser un exemple isolé pour légitimer de violentes répressions. Ce plan là présentait son lots d'avantages ; épurer la race opposante jusqu'à n'en filtrer que les éléments les plus serviles, s'occtroyer le privilège de jouir d'une réserve inépuisable de sang, cadavres et autres ingrédients organiques indispensables à ses expériences, se raproprier leurs terres pour y ériger des commerces et zones de productivité agricoles.

En dépit de toutes ces opportunités, et ce depuis sa fusion totale avec un esprit humain, le Dévoreur Styx considérait les potentiels individuels comme préférables aux actions collectives. S'il avait opté pour la même violence que Nina, ce qu'elle décrivait se serait sans doute passé : la guerre aurait éclaté entre les deux camps, en dépit de la supériorité vampire pertes et fracas se seraient élevées à des sommets rarement vus en Dùralas.
Très peu pour lui, s'il était adepte des frappes chirurgicales en l'acte du meurtre politique et des strangulations économiques, Styx laissait aux Hommes tels Saigo et Selsya les joies du bellicisme déclaré. Il attribuait cela à une forme de lâcheté contractée de part sa faiblesse au sein des Dévoreurs, mais mener des guerrillas n'étant pas sa spécialité, il préférait plutôt les exercices délicats de l'autorité.

Il gratifia Nina d'un "merci" où ne subsistait qu'exaspération, et se rassit tout aussitôt son approbation prononcée. Levant le verre qu'il vidait et reremplissait dans un même geste, le Roi Vampire fit apparaître une carte du territoire sur la table, et en survola l'entièreté du dos de sa main pour la montrer à la louve :
- Vous allez commencer par vous calmer. Si vous vous êtes dit que venir m'occire en mon terrain était du domaine de l'accomplissable, c'est que vous disposez d'un cran en réflexion qui n'est utile que lorsque vous avez pleine possession de vos moyens. Le reste viendra avec l'expérience, aussi, sachez que l'enchantement de ces dagues est faible, insuffisant à me tuer, voire à arrêter toute contre-offensive que je tenterais. Concentrons-nous sur ce qui est tangible : Duralas.

Il quitta Knywett des yeux, pour s'enfermer dans ses pensées et fixer les différentes parties du territoire national : à présent il allait lui livrer toute la vérité. Ces entretiens servaient à ça, après tout, et quoiqu'il arrive ici il serait malheureusement gagnant.
- J'ai autrefois mis la main sur Spelunca, érigé Château-Rouge du néant, à cause d'une affreuse erreur de jeunesse ; j'ai défié le Roi de Stellarae en sa capitale, attaqué le Capitaine de la Garde, et s'en sont suivis un séjour en prison et une marche de la honte qui me laissent encore aujourd'hui un goût nauséabond en bouche. Ce sont eux les ennemis Nina, pas moi.

La même haine qu'avait manifesté Lou, Sobek l'avait à présent dans les paroles. Elle avait embrasé son regard et rendait ses paroles moins soignées que d'habitude. Face au flot de son raisonnement les digues de son habituel théâtre mondain cédaient une à une.
- Le Roi des Humains aurait pu oeuvrer à rétablir la paix ici, mais il n'en a rien fait. Depuis mon arrivée ici, j'ai vu ce qui arrivait aux catins, femmes, assassins, elfes noirs, loups, vampires, fous, et tout autre exemplaire des réprouvés nationaux : l'oubli. On nous laisse crever dans notre coin, nous donne au pire la chasse en de prétendues mésicordieuses croisades. On oppose à notre survie, à la Piraterie d'Ishtar et à l'Assassinat de la Congrégation la sainte éthique du Roi. Je ne traite peut-être pas tous comme le voudrait la dignité, et je suis coupable de plus de crimes qu'une armée entière, mais je souhaite voir Spelunca prospérer. Imaginez-nous, fleurs répudiées du jardin des Dieux, fleurir et envahir la maisonnée qui nous a autrefois chassés, prendre ce qui nous est dû.

Un sourire mauvais gagnait ses traits, tandis que de Saint il n'avait plus que le titre. Styx livrait à découvert ses ambitions de lèse-majesté et anarchie, et si Nina le voulait elle comprendrait ses alliances.
- Château-Rouge est siège de vengeance, sa couleur propre évocatrice des personnes comme vous... et moi. La flamme nous habite tous deux, que vous vouliez ou non m'être associée, mais je reconnais en votre tentative beaucoup de mes précédents tâtonnements. Eux aussi motivés par un dédain mal placé. Je ne vous promets pas que demain tous les problèmes que vous avez évoqués seront balayés, il faudra du temps pour consolider les murs les plus éloignés de mon château, mais j'y tiens. Je tiens à manifester du soucis pour les Lycans, à défaut qu'ils acceptent ou croient en une honnête sympathie que je n'ai pas de toute manière. Je respecte vos alphas, car ils sont forts et déterminés, j'exècre les petites rébellions silencieuses, pernicieuses, et vouées à l'échec car elles ne font que ralentir l'alliance de nos deux peuples. Il n'y a qu'une fois unifié que Spelunca pourra offrir à tous des chances similaires.

La carte s'envola, soufflée poussière par un nouveau geste de main de Sobek Elpoemer Grey, désormais perdu à regarder le plafond, les bras derrière la tête qui n'allaient que chercher son calice pour s'abreuver d'alcool. Il reprit, comme pour lui-même :
- Je propose à Nina Lou-Knywett entraînement militaire et éducation politique, en nos bâtiments Impériaux officiels, sous ma tutelle. Si elle désire vraiment changer les choses, il lui faudra du pouvoir, des alliés, des moyens. Nous lui offrirons tout cela, et plus encore. Si l'assassinat est l'arme qu'elle juge la plus effifcace, et nous la comprenons, alors elle y sera entraînée. Mais n'allez pas croire que je vous propose une laisse dorée, Knywett. Vous serez libre d'user de vos apprentissages contre moi en temps voulu, si je ne parviens pas à vous convaincre de mon désir de voir les réprouvés prendre le monde par la force. Nos conflits raciaux ont assez duré, l'heure est à l'union, et si mes méthodes vous déplaisent, changez-les de l'intérieur. Divertissez-moi, mais ne nous opposons pas, les conséquences en seraient regrettables.

Se fendant d'un sourire joyeux, Styx la regarda avec espièglerie :
- T'as vraiment des grosses couilles en tout cas, tu sais ?




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Nina-Lou Knywett
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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyDim 3 Déc 2023 - 20:07
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Le voyant siroter son vin avec flegme, Nina ose une seconde gorgée tout en l’observant faire apparaître une carte du territoire juste sous ses yeux. Intriguée, elle ose approcher légèrement son siège pour observer ce qui se trame juste sous son nez. L’angoisse s’atténue légèrement, sensible au timbre de la voix du maître de Château-Rouge. De sa senestre elle porte une nouvelle fois le godet à ses lèvres et manque de s’étouffer avec le liquide carmin tandis qu’il anéanti toute éventualité d’une contre-offensive de sa part lui indiquant que ses lames sont parfaitement inutiles face à lui.

Bon.

Hormis sa gouaille, que lui reste-t-il et pourquoi diable ne tente-t-il pas de l’achever immédiatement ? Pourquoi prend-il le temps de lui expliquer ? Pourquoi lui accorde-t-il un semblant d’importance sur l’immensité de son éternité ? Se sent-il seul au point de considérer sa personne, elle, simple louve un peu folle à lier, un peu aimante, un peu naïve ? Les justificatifs ne tardent pas à résonner. La douce note l’ennemi qu’il soupçonne être commun et acquiesce en silence. Le discours est sensible, semblable à celui qu’on lui a rabâché les trente-deux derniers jours. Pion sur l’échiquier, elle se laisse manipuler à nouveau portée par le flot de ses paroles. Le sourire qui gagne son faciès arrache un franc frisson à la jeune femme qui retourne se nicher au fin fond de son siège. Fermement appuyée contre le dossier, elle le toise et l’envisage de ses jolis yeux sans piper le moindre mot bien déterminée à ne jamais être la dame présente sur son échiquier trompeur.

Elle écoute ses ambitions, ses rêves. Elle le laisse se gargariser de sa suprématie, de son idylle, terrée au fin fond de son siège, ses grands yeux le scrutant avec un mélange de dégout et de fascination. Une dualité constante qui vient à nouveau torturer son esprit disloqué. Les informations se succèdent et ne se ressemblent pas. Faire l’impasse sur trente-deux jours d’enseignement, d’endoctrinement, pour signer un semblant d’apprentissage avec le gardien de Spelunca...

Et pourquoi pas ?

Ses yeux clignent face à ses derniers propos et la jolie esquisse un demi-sourire, comme le ferait probablement une gamine prise la main dans le sac: oui, elle a eu des couilles et une folie certaine, un désespoir étouffant, un amour inimaginable, incommensurable pour les siens. Retrouvant bien rapidement de son sérieux, elle perd son sourire et lui assène avec calme :
« Ce n’est pas une laisse dorée que tu feras pendre à mon cou mais comment nommes-tu l’enfermement au milieu des tiens Sobek s’il te plaît ? Deux bracelets en or pendouillant à mes chevilles, est-ce là le nom juste ? »

Les formes y sont bien que légèrement piquantes. La politesse, le respect et le tutoiement... Tout y est. Elle s’autorise à tutoyer celui qui lui fait une proposition qui n’en est pas véritablement une. Les dés du jeu sont pipés. Si elle refuse, sa déchéance sera lente et douloureuse, Nina s’en doute, se frotter aussi ouvertement au gardien de leurs terres est d’une folie et d’une bêtise sans nom. Comment ? Comment a t-elle pu être aussi naïve ? La culpabilité ronge ses entrailles et contrairement à sa méfiance toute trouvée, sa culpabilité n'est pas prête de disparaître. Galvanisée par la proposition flatteuse qu’il lui fait et la haine qu'elle lui porte, Nina tend l'oreille même si elle se doute fort qu'il doit y gagner au change. Elle semble réfléchir tandis que les battements de son cœur se sont légèrement calmés.

Reprenant :
« Une louve au milieu des tiens, Sobek ? C’est une douce histoire que tu nous proposes. Peut-être que cette histoire pourrait exister dans l’un des livres que j’ai parcouru au courant des trente-deux derniers jours. Peut-être que cette histoire pourrait m’être contée par Durnaur… » Elle marque une pause, consciente de dévoiler qui est à l’origine de sa venue ici, à cet instant précis mais en a t-elle véritablement quelque chose à foutre ? Cet enfoiré l'a envoyé tout droit dans la gueule du vampire tout en sachant pertinemment que les dagues seraient inefficaces ! Il mérite aucunement son silence ! « … mais je ne suis pas dupe et ils ne sont pas naïfs, tous voudront ma mort ici. »

Ses doigts viennent effleurer l’une des dagues apposées au milieu de l’ébène. Elle extirpe la lame et doucement, sous le fin rayonnement des bougies, observe le scintillement de celle-ci. Un rire mi-figue, mi-raisin s’extirpe d’entre ses lèvres alors qu’elle poursuit jouant doucement avec la lame sur le bois :
« A chaque croisement, à chaque couloir, je vais scruter par-dessus mon épaule de peur qu’on me suive, qu’on veuille m’achever. Je vais tendre l’oreille pour écouter le moindre chuchotement, le moindre bruissement, le moindre pas. La moindre latte de bois qui grince va me faire sursauter, le moindre courant d’air va me faire frissonner. Tu dois avoir des fanatiques dans ton domaine, des Hommes qui te vouent allégeance au-delà de tout entendement et ce sont ces derniers-là qui me planteront la lame dans le dos. » Pour appuyer ses propos, elle laisse le bout de sa lame s’enfoncer à nouveau dans l’ébène de la table « Je respecte ton pouvoir. J’entends ce que tu me proposes mais en échange de mon dévouement Sobek, je veux que tu me jures protection. Envers moi mais surtout envers ma famille basée à Stellarae et envers les miens, basés à Spelunca. Je ne demande pas la gloire. Je ne souhaite pas, passé des années à tes côtés, être présentée comme ton bras droit. Je ne te demande rien de tout cela je veux juste m’assurer qu’ici, à tes côtés, je ne souffrirais pas en voyant les miens partir de mon vivant. »

Mais que vaut véritablement la parole de cet homme ?
Les yeux inquisiteurs de Nina l’observent et elle laisse durant un très maigre instant le silence baigner l’atmosphère. Elle inspire une bonne goulée d’air et soupirant, secoue négativement son faciès lui lançant avec une spontanéité déconcertante :
« Parle-moi de toi. Raconte-moi qui tu es véritablement. Je te dirais alors si je préfère la mort ou apprendre à tes côtés... Dans cette pièce de théâtre à ciel ouvert tu es le protagoniste principal et je ne suis que l'ombre de celui-ci, n'est-ce pas ? Tu choisis et j'obéis, n'est-ce pas Sobek ? Mais jouons. Je m'y suis engagée, après tout. »

Un doux sourire vient naître sur son faciès. Ses propos sont mesurés bien qu'amers. Sa voix est douce et est un hymne à la confiance. Sa voix ne monte pas dans les aigus tandis que la louve accepte doucement la destinée qui lui tend les bras.
« Tu détestes Stellarae par nostalgie pour ton humanité ou parce-que ces crevures lancent régulièrement des chasses aux vampires dans l’ombre des plus grands noms ? »

La vérité ne cesse de se propager entre ces deux là et retirant la cape qui couvre ses épaules balafrées, laissant entrevoir une chemise grossièrement déchirée, Nina dévoile ses clavicules marquées par une énorme cicatrice boursouflée. La jolie se défait du collier qui pend à son cou. De sa dextre, elle pose au centre de la table le pendentif qui comporte la petite dose de poison présumé mortel. Sa main continue sa traversée et vient se saisir avec prudence de l’une des mains du vampire. Elle y entrelace ses doigts, son surnom de Mère-Veilleuse prenant à cet instant précis tout son sens. La douce esquisse un petit sourire, bienveillant, encourageant, dégoulinant de sincérité. Probablement peut-il le ressentir mais son cœur s’est apaisé à son encontre et la panique semble s'être légèrement amoindrie bien que la louve en son sein continue de grogner, exprimant son mécontentement au sein de l'esprit de la jeune femme.

Elle lui laisse l’opportunité de mettre un peu d’humanité derrière cette façade d'éternel conquérant. Elle lui offre une écoute, se doutant de toute façon que son existence est désormais rattachée à sa personne. Bien qu’elle connaisse son plan et son envie de dominer peu à peu l’intégralité du continent, Nina ne connaît pas qui il est véritablement. Elle ne sait pas ce qui l'anime en tant qu'ancien humain. Elle a haï cet homme sans le connaître, elle a pesté son nom, l’a insulté sans jamais l’apercevoir. Au pied du mur elle s’autorise un luxe rare celui d’apprendre à connaître celui qu’elle pense être son ennemi véritable…

Car après tout, tout n'est qu'un jeu aux dés pipés entre eux deux et l'épée de Damoclès qui pend au dessus de sa tête est bien réelle.
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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyDim 3 Déc 2023 - 21:43
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Styx détestait le contact humain. La moindre étreinte, le moindre toucher, faisaient appel à ses instincts de Dévoreur ; apprendre, assimiler, évoluer, un procédé qui le submergeait toujours à la manière dont les vagues déferlent sur la plage. Comment ces foutus sacs de chair pouvaient ressentir simultanément autant d'émotions différerentes ? C'en était enivrant. Dans un monde parallèle, il aurait été le meilleur ami des Hommes, absorbant et défendant tous ces idéaux qui nageaient en eux ; ces idéaux infondées, sans logique aucune, qui dictaient leurs actes. La part humaine de Sobek désirait avidement ressentir la chaleur, la grégarité, l'appartenance d'un simple entrelacement de doigts. Styx y mit fin après un délais qu'il jugea suffisant.
- Tu n'es pas prisonnière, Nina. Si je combattais mes ennemis de la même manière dont je traite mes alliés autant cesser mes petites tirades et m'emmurer dans ce château, en regardant tout le monde sauf ma personne crever sans bouger. La gorgée qu'il avait bu, malgré son interruption de leur contact physique, était en réalité une réaction humaine, dictée par les méthodes d'assimilation des Dévoreurs. Accablé d'émotions dont il haïssait la présence, Styx vidait son verre et s'en servait un autre. Il lâcha un petit rire, amer.  Tes percepteurs, et moi-même te dispenseront leçons ici, mais tu les demanderas quand tu le voudras, si tu souhaites continuer à vivre parmi les tiens. Sache néanmoins que je ne comprends nullement ce sectarisme que vampires et lycans expriment continuellement. On s'en fout d'être velus ou aux dents pointues non ? On peut pas se dire deux minutes qu'on est pareils derrière les transformations ? Si tu as des reproches à faire, orne-les d'autre chose que la différence raciale, je te prie, pour l'honnêteté de l'échange que l'on a. Qu'est-ce qu'on t'a dit ? Que le vilain Sobek voulait que tous les vampires aient du sang à boire pour l'éternité ? De préférence celui des Lycans ? Des conneries. Il balayait l'air devant lui d'un geste de mains, et levait les yeux au ciel.

Styx savait que prendre les rennes de ce territoire avait été une décision motivée par l'humanité contenue en Sobek. Membre des peuples nomades, il avait grandit ici, et pourtant tant envers les vampires que les loups, il n'avait aucune animosité. Ainsi, il était possible de ne pas pleurnicher sur des conflits raciaux et de se parler de vrais problèmes ; la manie des vampires de réléguer chaque problème à un excès administratif, ou le goût des lycans pour la violence physique. Ces différences tenaient plus du cliché, si l'on se référait à combien de connards avides de pouvoir présentaient des pattes de chien, et combien de tortionnaires avaient les crocs pointus. Sobek se désolait de voir que Nina-Lou Knywett, ayant probablement terminé sa croissance durant son règne, était criblée d'idées reçues. Il reprit, lui tournant le dos, les yeux ronds, et le cœur plein d'émotions.

Il détestait ça, et adorait ce sentiment... c'était comme une bonne trace de poudre :
- J'ai commencé comme assassin pour la Congrégation, j'ai essayé de copiner avec ces mange-pets d'Hommes, du Nord, du Centre, pour ne trouver qu'amitié parmi les nommés bandits du territoire. Ensuite je me suis dit que Duralas pouvait aller bien se faire foutre, parce que tout le monde veut le pouvoir pour soi, croit dur comme la bite d'une manticore détenir la vérité quant à comment diriger une population. Y'en a pas. Y'en aura jamais. Je fais ce que je peux pour maintenir mes hommes sains et saufs, ceux avec qui je me bats depuis le début, et j'ai essayé de l'étendre à ce conflit complètement con de lycans et vampires. On est les mêmes, ils ont autant peur des uns comme des autres.

Sans qu'il ne s'en rende compte, les émotions qu'il ne saurait d'ailleurs nullement nommer s'immisçaient en  lui ; il avait vu des camarades décapités, des amants traduits en justice, et des proches affamés car jugés handicapants. Au fur et à mesure qu'il vidait son verre, il s'emplissait d'une honnêteté qui l'écoeurait mais dont, n'arrivant pas à mettre les mots sur ce flot irrépressible, il estimait qu'elle devait être dite :
- L'autre jour une de mes servantes, une jeune lycane, s'est pointée avec des bleus sur le bras. J'ai fait empoisonner son mari, et tu sais quoi ? Elle est on ne peut plus joyeuse désormais. Et c'est tout ce que je souhaite à ma population, de briser leurs chaînes par tous les moyens. De préférence ceux qu'honnissent nos opposants, les vrais.Tous autant qu'ils sont méritent ne serait-ce qu'un instant de connaître la peur. L'irrépressible effroi de voir leur ordre mise à mal. Oh oui... craindre Spelunca c'est admettre l'échec des stupides préceptes qui régissent Dùralas jusqu'ici. Mais je m'égare Nina Lou-Knywett ; voici mes termes : tu seras acquittée de ton acte, si tu veux bien devenir mon alliée et apprendre les ficelles du métier d'assassin et les tenants et aboutissants de la politique. Bien menée, cette fois-ci. Pas des dagues dissimulées dans tes robes, je te prie.

Un brin éméché, très emporté, il scande en riant :
- Tu veux savoir qui je suis ? L'ennemi des connards. Et je crois que toi aussi. Donc maintenant moi je veux écouter ce qui te motive honnêtement et comment tu vas aller défoncer le salaud qui t'as mise dans cette position à la con. *Hic*

Il vidait un nouveau verre.




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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyLun 4 Déc 2023 - 17:00
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Elle l’observe, le voit faiblir et défaillir sous l’alcool montrant les premiers signe d’une défaillance commune à leurs âmes meurtries. Faire du mieux qu’on peut, avec ce qu’on nous offre. Bomber le torse et ne pas courber l’échine pour défendre les siens. Un travail de longue-haleine, éreintant, fatiguant à souhait, amenant quiconque un minimum sain d’esprit à flirter quotidiennement avec la folie.
Déposant son godet vide sur la table, elle le couvre du plat de sa main en esquissant un petit sourire désolé. Jamais en cinq ans Nina s’était autorisée à festoyer, à boire, à picoler et à devenir une poche. Elle se l’était juré, en tant que femme-louve jamais plus elle oserait boire de l’alcool. Se laisser aller à un lâcher prise total mettrait non seulement sa personne en danger mais aussi les autres… Et l’enfer étant les autres, Nina se refuse d’y plonger. Croisant ses mains sur ses cuisses, la douce le scrute en esquissant un sourire désolé : voilà. Voilà l’âme en peine qu’elle tentait de cerner, d’effleurer tantôt et qu’elle parvient enfin à apercevoir. Ne pas faire de sectarisme est l’un des préceptes que le Saint clame. La solitude profonde qui l’accable semble heurter de plein fouet les pensées de la louve : sa solitude le rend-elle fou au point de prêcher le bien commun dans l'espoir vain de trouver compagnie avec laquelle fricoter ? Pas difficile le bel homme, il se contenterait donc d'une personne peu importe si celle-ci est vampire ou loup ? Incroyable ! Nina entrouvre ses lèvres mais aucun son ne s’en extirpe tant la tristesse qui l’accable et la confusion qu’il dégage viennent ébranler son âme.

Pauvre garçon.

A l’image du maître des lieux, l’atmosphère dans la pièce se modifie, s’assombrit, se charge en émotion. Les lumières vacillent légèrement autour d’eux tandis qu’elle l’observe du coin de l’œil se resservir un verre. Les habitudes ont la vie rude pensa-t-elle sans pour autant le souligner, l’enviant quelque peu de pouvoir noyer aussi facilement ses pensées et ses émotions dans un verre de vin.
« Pas de dagues dissimulées dans mes robes… Et pas un accoutrement pareil, entendu. »

Un fin sourire vient orner son visage manquant de se prendre d’affection pour la double personnalité qui lui fait face. Son sourire s’efface légèrement au souvenir de Lou qui revient hanter ses pensées : s’était-elle éprise de cette femme au point d’y penser à chaque moment culminant de sa vie ? La question restait sans réponse. Elles ne s’étaient connues que très brièvement, un soir de pleine lune. Une rencontre au mauvais endroit, au mauvais moment qui rendait l’amertume de Nina toute particulière face à cette vie nouvelle et imposée. Troquer maison à Stellarae, confort de vie, petit nid douillet contre frusques humides, toiles tirées et grottes habitées lui laissait un goût âpre, amer et parfois même acide. Fort heureusement un petit coup de pouce de la part du destin lui permettrait de crécher quelques temps au sein de Château-Rouge, de retrouver un semblant d’humanité avant de devenir un rouleau compresseur face à la vie et d’écraser opposants, oppresseurs et quiconque tenterait de lui nuire. De leur nuire désormais. Cette idée, aujourd’hui Nina en est loin. Tuer, ôter la vie, la jeune louve ne l'a fait qu’une seule fois par maladresse. Elle voulait réitérer l’expérience, elle s’était persuadée d’être une tueuse, d’en être capable mais son cœur pur l’avait amené à échouer ce jour même face à Sobek. Embêtée, elle vient passer le bout de ses doigts contre son front, tapotant la peau fine de visage, affichant un air bien trop sérieux face à quelqu’un d’aussi éméché. Le courage lui manque et elle jette un regard furtif vers la bouteille murmurant pour elle-même :
« Non. »

Son visage se relève et quittant de son regard la bouteille Saint-Sauveuse elle laisse retomber sa main contre sa cuisse. Elle hausse doucement les épaules :
« Je pense que je serais incapable de le tuer, très sincèrement. Il mesure dans les deux mètres, pèse trois fois mon poids. Il connaît les poisons, les armes, il est vif, rapide. Sa peau est épaisse comme de la peau de sanglier... Les lames vont rebondir contre et me crever les yeux, c'est inconcevable. »

Capturant un pan de tissus entre ses doigts, elle vient doucement jouer avec et ajoute :
« Néanmoins je pense que la plus grande des souffrances serait de lui faire croire que je t’ai tué. De jauger sa réaction et une fois sa garde abaissée de l’abattre en lui admettant la vérité. Je te laisserais le soin de lui asséner un coup de poignard avec l’une de ses deux dagues qu'il m'a enchanté. J'apprendrais de toi bien volontiers mais je crois, aujourd'hui, que je suis incapable de tuer. En est la preuve... Mais, je ne demande qu'à apprendre, Sobek. »

La douce marque une pause alors que dans son esprit résonne la phrase : une vie de sacrifiée pour une vie de ressuscitée. Qu’elle arrache celle de l’un ou celle de l’autre la finalité reste la même. Ses yeux s’écarquillent de stupeur alors qu’elle se relève doucement du fauteuil. Entre ses lèvres siffle un premier juron tandis qu’elle passe derrière le siège, glissant le bout de ses doigts contre le dossier en velours. Croisant le regard de Styx, Nina lance :
« Une vie de sacrifiée pour une vie de ressuscitée c’est ce que le bouge m’a laissé croire mais si tel est le cas qu’il s’agisse de ta vie ou de la sienne… »

Puis rationnalisant, elle se saisit du godet qu’elle tend devant le meuble en secouant négativement son faciès. Ses yeux se gorgent de lames, le trop plein d'émotions ne tarde pas à gagner sa petite personne. Murmurant pour elle-même face au meuble, elle s'autorise une réflexion à mi-voix :
« Non, ce sont des foutues conneries. Personne ne revient d’entre les morts et puis, un verre... C'est quoi un verre supplémentaire ? Rien de bien important. Juste de quoi calmer tout ça, toute cette folie, tout ce qui se passe. Un peu de calme, bordel. »

Déterminée à plonger avec son nouvel acolyte dans les méandres de l’alcool, elle porte le godet plein à ses lèvres, consolidant leur alliance lui demandant :
« M’accordes-tu une visite guidée de ton Château, Saint Sobek ? »

La brunette s'abstient de lui signaler qu'elle a besoin d'un divertissement quelconque dès maintenant. Pour se donner du courage, elle vide d’un trait son verre avant d’en prendre un nouveau. Puis un autre. L’état second l'aide à envisager les environs sous un tout nouvel œil. Il pourrait lui montrer toutes les atrocités du monde qu’elle rationnaliserait en se disant que l’alcool lui a fait défaut face à la réalité. Ils pourront probablement s’entretenir plus tard, clarifier certains points de leur accord mais en l’état la jeune louve veut juste du divertissement. De quoi relâcher la pression, de quoi oublier l'espace d'un instant le tournant tragique et mélodramatique que prend sa misérable petite existence.
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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyMar 5 Déc 2023 - 11:16
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Sobek signifie Crocodile dans la langue des tribus nomades qui habitent et sillonnent le Désert, Spelunca, et Perracie, pactisant avec d'anciennes puissances dont on taît aujourd'hui les légendes soit car on les a oubliées, soit car leur simple évocation plonge quiconque en entend les descriptions dans un malaise au-delà de l'acceptable.

Sobek Elpoemer, fils d'une chamane et d'un poète qui rêvait à l'Immatériel, avait été observé par Styx à partir des fenêtres de l'Immatériel, guetté dès son enfance par des milliers d'yeux et de bouches silencieuses, suçant le vide avidemment, désireuses d'engloutir les astres eux-mêmes et de contempler chaque réalité. Sobek, le rachitique, l'opportuniste, le camé, qui, dans un élan de folie avait conjuré un mal enfoui à Spelunca pour se lier à Styx.
Quelle autre existence pour celui qui depuis toujours trahissait ses proches, reniait les siens, et guettait chaque opportunité pour trouver le pouvoir. Un crocodile, patient et composé, sans aucune pitié.
Leur ressemblance ne pouvait que les unir.

C'était grâce à Sobek et son avidité infinie que Styx avait trouvé un nouvel hôte, et comme il contemplait son reflet dans le calice doré orné de rubis, un simulacre de son apparence d'une beauté sans égal, il se dit que Nina avait énormément à apprendre. Une vie pouvait ramener une vie, et beaucoup revenaient d'entre les morts à condition que l'expérience soit menée selon des magies maîtrisées. Son adversaire, dissimulé dans les pans de robe de la louve, s'il avait réussi à duper la jeune lycane dévoilait déjà ses limites au Dévoreur.
Les Hommes et leur sempiternelle manie de jouer aux apprentis sorciers. Sobek en savait quelque chose. Styx aussi. Mais eux, avaient réussi. Ils avaient ingérer le Sang d'Adam, et au lieu de brûler, ils étaient devenus quelque chose de nouveau ; une toute nouvelle sorte de monstre. Loin de la faiblesse du Styx de jadis, trop frénétique, si éloigné de la folie d'Harzhan et sa démesure ridicule, et tellement plus qu'Hevoria et ses terres informes.

Il se répandit volontairement un trait de vin sur les lèvres à l'aide de son index, comme s'il goûtait à sa propre essence, et se pourlécha les babines dans un plaisir narcissique à peine contenu. Désormais seul Dévoreur en Dùralas, il était très littéralement unique, il avait cannibalisé les siens jusqu'au dernier leur avait donné la chasse au fil des âges au cours desquels même la Mort s'était assoupie. Oh, comme le goût dans sa coupe était exquis : elle lui semblait emplie des derniers moments de ses proies. Hommes, Sorciers, Rois, un par un débusqués, mis à nu, éventrés, sucés jusqu'à la moelle, à jamais prisonniers de ses Lumières-Mortes où ne nagent qu'un vague semblant de réel. Condamnés à la dissolution de leurs esprits jusqu'à la fin des temps, jusqu'à la fin du Styx.

Il rit, plantant en Nina des iris farouches. Félines. Carnassières.
- Tuer ne requière aucun état d'âme, c'est un geste mécanique d'ôter la vie à autrui. Tes excuses s'apparentent à de la mysoginie ; non recevables. Regarde-moi, si faible, si androgyne, délicat, une vraie Rose Speluncienne. Les hommes et femmes que je chasse ont toujours été plus forts que moi, c'est là la vraie excitation. Tous plus rusés, plus rapides, plus ambitieux que moi, et pourtant je leur ai survécu. Apprends leurs désirs, fais toi pantin de leurs fétiches, joue de tes faiblesses pour les pousser à baisser leur garde. Laisse traîner un vêtement féminin quelque part dans la penderie de leur femme et voit force si grande anéantie de l'intérieur. L'assassinat passe par des procédés aussi divers que tu n'es capable d'en imaginer. Une activité cathartique, thérapeutique.

Le Dévoreur voit son ivresse se muer en passion ardente, de l'herbe pour le chat qu'il est, extatique de discourir sur son jeu favori. Toute contenance a disparu, toute l'humanité de Sobek, éveillée au contact d'un toucher préalable s'est envolée. Ne se montre à présent que la beauté folle de Styx, une mine diabolique aux airs d'ange, un sourire sans fin à la dentition de prédateur, un corps aux mensurations qui auraient rendu un moine rouge de désir qui ne s'exprime que par la férocité primale de ses gestes :
- Oh, il y a de nombreux sorts pires que la mort et je ne désire nullement me salir les mains avec un gorille de seconde zone qui dispense des enfants terrifiées pour accomplir ses basses besognes. J'irai trouver cette âme par delà les royaumes du réel, dans des rêves rouges, dans des terres où nagent les Léviathans et se pavanent les Satyres j'irais baiser sa substantielle moelle et la capturerait dans une prison de jouissance éternelle. Qu'il perde toute raison au fil des temps, ne trouve jamais le repos, et soit à jamais mon esclave. Qu'il serve pour l'éternité, la vraie, où nulle notion de temporalité ne puisse exister, la cause qu'il s'est jurée d'anéantir.

Il croise les jambes, et pose une main sur un globe doré posé sur son bureau noir. Posé sur un petit piédéstal ce dernier s'ouvre en deux, et révèle une multitude de cigarettes toutes fabriquées ici, pleines de tabac et d'herbe elfique. Il s'en allume une du bout des doigts qu'il enflamme, il fait signe à sa convive de se servir si elle en ressent le besoin :
- Bois, fume, transcende ces tracas qui hurlent à mes oreilles Nina-Lou Knywett. Car cette nuit, je te montrerais que les morts peuvent revenir à la vie. Choisis si tu veux voir mes salons où se pavanent éphèbes et vierges à disposition, mes salles de bain aux piscines de lait, ou les jardins où naissent des roses à partir du sang des marmots qui y disparaîssent. Peut-être même désires-tu voir mes cachots et le sort qu'on réserve aux ennemis de l'Empire vampire ? Oh, les possibilités sont infinies, mais quoi qu'il advienne, je soufflerais les braises de ton âme et nourrirait le brasier qui t'habite. C'est toi, qui reviendra à nouveau d'entre les morts aujourd'hui. Mais ressaisis-toi, bestie, t'as l'alcool du dodo là.




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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyMar 5 Déc 2023 - 15:37
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L’alcool vient emplir ses joues, noyer son gosier manque d’effleurer sa tendre trachée.
Elle l’écoute vaguement. Comme un bruit sourd dans le bourdonnement de ses oreilles. Le son de sa voix se fait de plus en plus lointain tandis qu’une doucereuse fumée vient emplir l’atmosphère. Laissant planer son destin dans l’air, l’épée de Damoclès suspendue au dessus de sa tête lui fait renverser légèrement le menton vers le plafond. Son regard vient scruter les moulures et les ombres dansantes, annonciatrices d'un grand tournant. Portant un énième godet plein à ses lèvres, Nina se laisse emporter par les effluves de l'alcool. Son regard se vide de toute lueur de vie, de toute lueur d’espoir. Son âme s’éteint entre les murs de Château-Rouge et ses lèvres s’entrouvrent puis se ferment. Un nombre incalculable de fois. Elle déglutit bruyamment, tente de répondre mais seul le vide vient accueillir ses mots morts, étouffés par la dualité des lieux.


Dans un autre contexte, dans une autre situation, peut-être aurait elle pu festoyer avec lui, se galvaniser de ses propos, croire en sa folie sourde. Dans ce contexte, celui pour lequel Nina voue corps et âme depuis cinq ans il lui est impossible de festoyer avec lui. La douce gouverne depuis cinq ans un pan de la grotte de Spelunca, ridicule morceau de gruyère dans le fromage de cette vaste contrée. Depuis cinq ans, Nina s’efforce de maintenir le moral de ses troupes. Elle s’efforce d’aménager les grottes pour offrir suffisamment de confort à ses pairs et souhaite depuis ces cinq dernières années que le fromage de leur belle contrée perdure ne devenant jamais une fondue sans saveur accompagnée d’une picrate fade et peu fruitée.

Presque humainement Nina s’applique à ce que ses acolytes, bien que menés par une main de fer dans un gant de velours, restent heureux. Elle s’applique à ce qu’ils connaissaient ni la faim, ni la soif, ni le manque de sécurité. Ses principes lui permettent de défendre la veuve, l’orphelin et d’évoluer, de grandir au contact des chiens mouillés qui lui servent d’alliés. Idéaliste, utopique, douce rêveuse, la Mère-Veilleuse peut-être qualifiée de mille et un adjectif différents mais probablement pas de celui de meurtrière. Les trente-deux derniers jours lui ont permis d’apprendre. Apprendre à manier une dague, apprendre à gagner en assurance. Ils lui ont également appris à ne pas accorder sa confiance au premier venu. A ne pas se laisser avoir par la première idiotie venue, à la première histoire offerte au risque de se retrouver entre les pattes du chat rouge. Félin habile, intelligent et clairvoyant sachant tourner les évènements en sa faveur, il se pavane, miaule à gorge déployée, se galvanisant de sa suprématie dans sa tour d'argent.

Son regard se détache du plafond : pourquoi jurerait-elle fidélité à ce monstre ? Elle pourrait se débiner. En face à face accepter sa proposition et par la suite changer de camp. Elle pourrait s'allier avec les humains mais ces faiblards pourraient-ils seulement faire basculer la donne ? Elle pourrait faire fructifier leurs liens... après tout il ne lui a pas arraché la tête sur place pour laisser les siens sans Mère au chevet de leur miséricordieuse existence. Il pourrait être l’un de ces chevaliers blancs, l’un de ces bonshommes avec qui on a envie de déplacer monts et marrées. L’un de ces bonshommes pour lesquels on sacrifierait sa vie sans hésiter au moindre souffle, à la moindre requête de leur part... L'idée germe dans son esprit timidement. Son regard le scrute et elle l’envisage comme jamais auparavant elle n’avait envisagé quelqu’un. Peut-être avec la clairvoyance des trente-deux derniers jours, peut-être avec la clairvoyance d’un gosier noyé dans l’alcool, peut-être avec la clairvoyance d’une rescapée de la mort… Elle l’observe. Dans ces montagnes russes d’émotions Nina aperçoit enfin qui il est véritablement et pas celui qu’elle s’imaginait qu’il puisse être, quelques secondes auparavant encore. Muette, Nina en vient de vendre sa langue au chat transportée par l’alcool et les effluves.

Son existence misérable espérait perdurer dans cette voie somme-toute banale bien que bancale. Elle espérait pouvoir guider les siens de longues années durant encore et probablement pas être prise en grippe, au pied du mur, entre la mort ou s’allier à pareil personnage. Probablement pourrait-elle le fuir. Probablement l’a retrouverait-il encore et encore, la ramenant par la peau du cul à sa destinée, ne lui offrant jamais la délivrance de sa mort. La même rengaine, la même chanson. Comme une sale épopée, comme une histoire mal racontée.

Détachement face à cette dualité constante.

Un mal nécessaire pour gagner en indépendance face aux personnalités qui se succèdent juste sous son nez. Comment peut-il être doux, tendre, accompagnant et si cruel, perfide à la fois ? Avec lenteur, décontenancée par les évènements qui se sont succédé avec violence les dernières heures, elle esquisse un premier pas au bon milieu de la pièce : vers où se diriger ? Quoi demander ? Que faire ? La panique ne semble être qu’un lointain et doucereux souvenir comparé aux descriptifs macabres qu’il lui a adressé et qui hantent son esprit. Le poids de son peuple semble soudainement reposer un peu trop franchement sur ses épaules. Ses yeux se gorgent de larmes. Des larmes de frustration, de perdition dans cet empire qui empeste la mort autant que la renaissance. Elle voudrait simplement retourner chez elle, pour peu qu’elle en a encore un après leur entrevue. Elle aimerait enserrer les siens, se blottir au coin du feu loin de tout ce machiavélisme. Un souffle franchit le seuil de ses lèvres et trahit l’émotion qui gagne son petit esprit disloqué, son petit corps grimé. A quel sein se vouer ? Quelle population embrasser ? Trahirait-elle les siens en évoluant au sein de Château-Rouge ? Jusque où pourrait-il rattraper sa personne ? La petite souris s’avance dans le piège à gueule ouverte du chat. Entre ses doigts tâchés par la terre, elle vient se saisir délicatement de l’un des mélanges destinés à apaiser les maux de son cœur et de sa tête. Son bouton off, son adrénaline. C'est à ses lèvres qu'elle vient presser le manquement à ses obligations. La mort se joue d’elle, se joue de ses émotions et le froid qui vient ronger ses entrailles l’amène à embraser le brasier de son âme...

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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyMar 5 Déc 2023 - 19:41
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Le moment était venu.

Interrompant sa défonce, totale, complète, seulement interrompue d'un délicieux sursaut que lui procurait le glas soudain et brutal d'une horloge qui sonnait une heure dont il se foutait éperdument. Cela le fit rire. Il faisait nuit noire, constatait-il alors qu'il bougeait, pris dans une sorte de slow-mo comme seule la meilleure came lui le permettait. Merde, si Nina avait fumé ça alors elle...

Il riait de plus en plus fort, les mains sur le ventre, les yeux sur une tapisserie murale le représentant épée à la main pourfendant un dragon. Rouge, en poils de lion, la décoration s'étalait sur des mètres et des mètres avec une habilité de confection qui en l'instant présent lui était comme une infinité de muses qui saisissant son cuir chevelu lui admnistrait le plus grand des mesages ; la beauté. Soudainement il se souvenait pourquoi il avait choisi de placer là cette tapisserie, son élégance, disséminée dans l'ostentatoire réalité d'un Saint qui s'amuse à se dépeindre dans des combats contre des Dragons, n'était égalée que par la douceur du toucher auquel elle semblait inviter. Alors il se jetait à terre, étonamment maître de ses mouvements, pour la caresser du bout des doigts.
- Hé Nina, téma comment c'est cool à toucher. On dirait un tapis de chatons. Oh on devrait mettre de la musique !


D'un claquement de doigts, il activait l'un de ses lecteurs de cristaux magiques, qui diffusaient à la fois sons et lumières préalablement capté par un arcaniste compétent en un procédé qui là tout de suite lui semblait fort compliqué à expliquer. Alors il se tut, admira l'appareil diffuser une aura rouge et noire, pleine d'une sensualité ténébreuse dans l'ombre de la pièce illuminée seulement par les bougies.
Dans le même temps, les sonorités des machines technophiles détournées, spécialité locale des orgies dont on appréciait la cadence soutenue, fort en rythme avec les mouvements sauvages qu'on y appréciait, répandait une orchestre fracassée dans l'air.

Voilà bébé, le cadre est posé.
De dos à la tapisserie, ses mains levées la caressant tandis qu'il fermait voluptueusement les yeux, Styx réfléchissait à pourquoi Nina était venue. Lentement, aussi doucement que son toucher ne s'abreuvait de la délicieuse texture de cette fresque murale, il échouait à s'en rappeler, puis préférait plutôt se souvenir d'Axe ; elle aussi était lycane. Elle aussi avait essayé de le tuer. Elle avait réussi, enfin il ne savait plus trop, c'était brumeux à ce moment là, comme maintenant.
Mais elle avait essayé de le buter, et il dirait que Nina aussi.

Et ça, ça méritait a minima une petite frayeur. Toutefois, ayant une certaine sympathie pour la personne (dont il ignorait à présent tout de l'évolution dans l'espace-temps) il se dit qu'il devait y aller doucement, par le passé il s'était déjà emballé. Les crises cardiaques étaient fréquentes chez les spécimens mortels exposés au stress.
Il se levait donc -en flottant cette fois- et, tête à l'envers, allait léviter jambes croisées en tailleur jusqu'à Nina dont il touchait le front. Il aurait dû montrer ça à Axe, ça l'aurait calmée, la petite.
- Pouf, c'est toi le chat.

Le monde s'affaisait. Les contours du réel n'existaient plus. Tout n'était qu'obscurité et musique technophile, des odeurs de barbe à papa, dangereusement sucrée sortaient des ombres et peignaient la scène de couleurs bariolées. Mornes, et menaçantes. Ils étaient toujours à Château-Rouge, s'il avait été un trip sous acide, le château respirait, les murs s'arquant à chaque souffle du colosse au service de Styx . Celui-ci bien qu'invisible faisait résonner des gloussements moqueurs à travers l'espace. Les murs disparaissaient réaparassaient, flashs électriques, et des scènes aussi diverses qu'il n'y avait des pièces infinies en le lieu se dévoilaient rien que pour Nina.

Des cadavres, rassemblés en masse informe, noireâtre, gorgée de sang, se tordaient tandis que des vampires assis dessus jouissaient en se dévorant du regard. Ils tenaient en leurs mains des croix et couronnes de piquants. Plus loin, des rosiers vigoureux, aux branches si solides qu'elles auraient pu accueillir des familles d'hibours, poussaient vivement à partir de l'estomac ouvert, rempli de terreau, d'enfants disparus.
Ils étaient pourtant juste là.
Styx réapparaissait, tout de noir vêtu, en longue veste en peau de panthère sertie de dents au niveau des épaules, régissant le peuple tout entier qui se tordait d'une insupportable douleur, en des positions infernales, les yeux tournés vers un soleil qui n'en était pas un. Astre moribond, œil écarlate tapis de sang, un serpent nageait en son sein comme ver dans une pomme, sa chaleur n'était que froideur et tromperie. Le maître de ce cirque, avançant d'un pas guindé et chaloupé, écrasait de ses bottes impeccables crânes et phalanges sur son passage. Tchouh tchouh pas de place pour les gueux, Styx domine et tu t'incline.
HAHAHAHAHAHAHA !

Puis, d'un revers de main, il saisissait le crâne de Nina-Lou Knywett et le tournait vers l'affreux Soleil. L'œil pleurait. Ses larmes de crocodile, feintes pour que sa voix n'attire la horde d'attention des masses citoyennes, déversait sang, sueur, et foutre sur Château-Rouge.

Et les Hommes chialaient à l'unisson, leurs sépulcrales lamentations se joignant en une seule voix qui se fondait parfaitement à l'ambiance sonore du cristal magique qui continuait de tourner en boucle. Le ciel fondait, mou, fatigué, mort.
Des lumières folles appelaient à elles tous les esprits sans distinction de race, sexe, ou âge. Dans les nuages, des bouches passaient des langues fourchues sur leurs lèvres absentes en toisant le festin d'en bas.

Alors Styx interrompait son sortilège, et dévisageait Nina-Lou Knywett les yeux à quelques centimètres des siens en chuchotant, feignant d'être terrifié :
- Tu la vois ? La porte rouge, là-bas ? Il faut que tu l'ouvres. Elle me l'a dit. Regarde-la bien.

Elle n'avait rien à faire là, pourtant ladite porte cramoisie trônait au milieu de la pièce, derrière eux ; de sa stature tentatrice, elle invitait à ce qu'on touche sa poignée nâcrée. Vilaine démone.




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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyMer 6 Déc 2023 - 11:52
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Entre ses lèvres le savant mélange, exquise dépendance, s’embrase. Elle inspire, tire dessus comme si sa vie en dépendait laissant une doucereuse fumée s’extirper d’entre ses lèvres. Sa réalité se fait plus tangible, moins saisissable tandis qu'elle presse entre son index et son majeur l'herbe elfique. De ses pupilles brillantes, Nina l’observe déambuler, agir. Ses yeux se plissent lorsque elle croit le voir suspendu dans les airs tel un génie en la provenance d’un autre monde. Il est irréel, il est fantastique, il est insaisissable, il est libre. Sa main libre de toute substance se tend légèrement en sa direction, cherchant à l'effleurer, à le saisir, à le faire descendre sur terre, lui qui soudainement semble être son tout dans la perdition.

Un gloussement s’extirpe d’entre ses lèvres alors qu’il vient tapoter son front lui intimant qu’elle est le chat. Il n'en faut guère plus pour que tout vacille. Absolument tout tangue, tout bascule.

Crescendo.

Comme le ferait les battements d’un cœur, c’est en rythme que les murs se pressent et oppressent: lub-dub, lub-dub, lub-dub. Les battements s'intensifient. Les couleurs se succèdent, frôlant le rouge cynique, projetant un rouge pourpre de toutes parts. Les fluides, les effluves se déversent d’un pan de mur à un autre. Au sein de la cale du bateau Rouge, tout tangue, tout vacille, tout se noie, tout renaît. Les murs se tordent, se modélisent, se fondent dans la masse, disparaissent pour réapparaître jusque à ne plus rien distinguer. Un mur ? Quel mur ?! Les ombres reviennent, refont surface, se courent après en quelques rires cristallins. Puis les ombres se meurent, disparaissent sur un pan de mur à tout jamais. Du sol s’extirpent des mains, suppliantes, tirant pans de tissus et bottes en lamentation à peine audibles. De leurs doigts crochus, noircit par la moquette, ils déchirent les frusques et s'y rattachent comme si leur vie en dépendait. Puis les mains se coupent, tombent et s'en vont à toute berzingue de leurs doigts crochus qui viennent escalader murs, moquettes et personnages. Comme un murmure, comme un souffle, comme une bourrasque tout gagne en ampleur. Petit à petit, puis c'est la fanfare, tout explose, tout se meurt, tout renaît, tout se fond, tout se reconstruit et c'est reparti mon kiki.

Le néant les accueille puis les recrache à l'infini tandis que les corps s’agglutinent dans la masse. Pyramide humaine, il trône au sommet des corps qui s’enlacent, s’embrassent, s’embrasent. Tout pétille, tout scintille, tout piétine. Les craquements résonnent, les os se brisent, la peau se déchire. Pas l’ombre d’une voix dans cette solitude pesante où les flashs lumineux se multiplient et où l’odeur change, se matérialise au fil de l’univers qui se modélise. Un profond sentiment de solitude flotte dans l'atmosphère alors qu'ils sont des dizaines, des centaines de milliers avant de n'être finalement qu'un. A l’infini, les odeurs viennent percuter, frapper, embaumer l’atmosphère. Barbe à papa, cacahuètes grillées, les odeurs laissent une pointe d’amertume sur le bout de leurs langues crochues. Les langues s’étirent, fourchues, fichus murmures, venant envelopper dans leurs doucereuses courbures les scènes pour les gober et les faire disparaître à tout jamais. Successivement, elles défilent, insaisissables, filant entre leurs doigts les ombres renaissent et offrent leur éternelle recommencement. S'immisçant dans leurs gorges déployées, les torrents de larmes sournoisement s'incrustent et viennent noyer le coeur pur, rougeâtre, battant entre les mains crochues de Nina.

Pum-pum-pum-pum-pum.

Ils se retrouvent face à face, s’observent en chien de fusil. Leurs iris se scrutent, leurs yeux se rencontrent et dans l’éternel de leurs regards vient se mourir leurs esprits disloqués. Comme une chienne courant après sa récompense elle s’élance dans les méandres de l’enfer sympathisante au service du tout puissant, actionnant la poignée, s’immisçant dans le réel, frontière tangible avec le fictif. Croyante, fervente défenseuse des droits du diable en personne, elle embrasse sa destinée et se voue à son sein. Fidèle, elle l'aime, transposée elle se dévoue. Ne reconnaissant plus véritablement le vrai, du faux, ne sachant plus qui elle est vraiment si ce n'est cette masse uniforme transportant les pans de vie rocailleux d'une qui lui semble être Autre, elle avance. La lumière qui l’accueille est aveuglante, éreintante. A nouveau un sifflement tenace vient cueillir ses tympans. Sa tête se fait lourde, douloureuse. Elle se fait violence, plisse ses jolis yeux vairons dans l’espoir vain d’apercevoir quelque chose dans le vide le plus absolu.

Tout est blanc.
Bienvenue à la maison blanche ?

Petit à petit, la lumière désemplit. Putain ! Enfin quelqu'un pour appuyer sur le variateur de lumière ! C'est pas trop tôt. Comme une colère qui retombe, le soufflet laisse l'opportunité douce de retrouver son ouïe. Ce qui était qu'un jeu de défonce tantôt se transforme en cris d’agonie et supplications inhumaines. Elle reconnaît le timbre de leur voix ce sont ses amis nocturnes ! Un souffle court, haletant, vient emplir l’atmosphère. Les sanglots embrassent l’horreur. Quelques bruissements timides se font entendre. Puis le toucher. Elle reste aveuglée mais sous ses doigts une matière visqueuse vient se greffer sur le bout de ses dix phalanges. Elle frotte entre son pouce et son index la pulpe de ses doigts, cherchant à comprendre ce qui se trame tout autour d’elle, en elle et sur elle. Osant avancer d’un pas, sous le plat de ses pieds viennent craquer une multitude d’ossements tranchants se nichant dans son talon d’Achille. La douleur est vive, fugace, comme une multitude de petits couteaux plantés sur la pointe de ses pieds. Une grimace vient peindre son visage mais ce n’est rien face au froid mordant qui vient ronger ses chevilles. Puis le goût. Le goût métallique vient cueillir l’ensemble de sa bouche, s’immisçant dans les recoins les plus sombres de sa gueule, se logeant dans chacune des parcelles de ses lèvres. Assurément, elle ne s'est pas mordue l'intérieur de la joue pour qu'un tél geyser sanguinolant vienne baigner le fin fond de son palais. Pourfendant ses lèvres en deux, un fin filet sanguin glisse, s’échappe, venant retenir au sol dans un bruit de poc répétitif.

Poc, poc, poc.

Son estomac se soulève. Elle dégobille, odorat retrouvé. Les odeurs nauséabondes des corps en décomposition viennent gagner son esprit. Son cœur se soulève, son estomac se resserre, son esprit se déconnecte, se fait la malle pour la laisser se vider. Purge avant le purgatoire.

A ses oreilles résonne le rire fou, frénétique du maître-chanteur. Elle évolue, pas à pas, comme si quelqu’un tirait les ficelles de ses songes qu’elle espère irréels. Elle enjambe, esquive, tandis que des mains s’agrippent à ses chevilles ne cessant de la tirer en arrière, manquant de la faire chuter à de nombreuses reprises. Haut dans le ciel c’est la nuit la plus noire que Duralas n’ai jamais connu qui vient baigner l’atmosphère. Les rayonnements de la lune se font discrets, cachés derrière un épais nuage et une brume timide. Les animaux aux alentours se sont tus, la raz-de-marée humaine laisse dans son sillage effluves sanguines et boyaux disloqués.

Au sommet de son art, elle retrouve sa vue. Perchée sur ce qu’elle pensait être une colline elle est en réalité au sommet d’un tas de corps qui s’entassent. Dépouilles inanimées, elle s’effondre au sommet, triomphante, glorieuse. Une gigantesque main rouge vient se saisir de sa cheville pour la tirer en arrière l’amenant à refranchir le seuil de la fameuse porte. Derrière son corps inanimé la porte se referme en un claquement sourd.

Decrescendo.
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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyVen 8 Déc 2023 - 10:42
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Sobek Elpoemer Grey, à qui drogues et alcools ne produisaient qu'un effet atténué, peu durable, était revenu de la porte infernale à forme toujours changeante plus éclatant que jamais. Le papier peint des murs de Château-Rouge l'accueillit de ses arabesques soignées, mues de volonté propre, excitées, dont les formes semblaient s'être transformées pour revêtir des contours acérés. Quiconque dévisageait trop longtemps les dessins muraux pourrait s'y trancher les rétines, se perdre dans les pétales de roses vivaces, carnassières.

Le plancher en bois de sureau, et les tapis de divers animaux qu'il avait lui-même chassés, semblaient avoir regagné de leur superbe ; bois et poils luisaient d'un éclat radieux. Les rideaux satinés, pourpres et noirs, cousus de fils d'or, dansaient doucement derrière les statues d'opale et ébène dont jusqu'ici personne n'avait remarqué les sourires.
Nymphes, guerriers de légende, et toutes les autres représentations sculpturales s'animaient en des expressions rieuses, presque condescendantes de moquerie.

Parmi le personnel, au sein de la Cour, et partout en Spelunca on livrait différentes descriptions de la décoration et agencement du Château de Saint Sobek, Empereur Vampire et Thaumaturge. L'architecture du bâtiment ne tenait pourtant ni du divin, ni de prouesses d'ingénieries, mais bien des arcanes sombres dont usent les Cabales, Assemblées, et sociétés secrètes comme les -pas si disparus- Amants de Dame Fortune.
Il y a de cela quelques années, vivait un moine hybride du nom de Kanshu ; il arpentait les terres de Duralas, lanterne dans une main et pinceau dans l'autre. Issu d'une lignée de guides de l'Immatériel, ses dessins et tableaux permettaient aux disparus de trouver le chemin jusqu'au fleuve d'éther primordial, sans tomber dans les pièges qui tapissaient les recoins des Autres Plans.

Styx avait rompu les phalanges de Kanshu, plongé sa langue dans sa bouche pour goûter aux vérités que le moine gardait jalousement, et s'était servi de son cadavre grossièrement boursoufflé comme décorateur intérieur. Il aurait tout aussi bien pu lui foutre l'avant-bras dans le rectum et s'en servir comme pantin. Haha.
Il avait également demandé au démon Faust, et aux sorcières de Lem'Sa, guidées par Yuli Sibly la Muse du Kraken, horrible sirène, de bénir l'endroit afin qu'il ne soit un dédale informe de couches infernales. Immatériel, Enfers, et tunnels où des laboratoires aux expériences indicibles prospéraient cohabitaient en Château-Rouge.
Un château vivant, organique, homoncule alchimique au service du Dévoreur.

La porte s'était donc rouverte, dévoilant un Styx nu, s'avançant dans les couloirs entièrement couvert de sang. Pour seul vêtement, une hache légère en obsidienne aussi longue qu'une canne, qu'il tenait à la main et qu'il faisait crisser au sol, élégamment, comme il déambulait jusqu'à la salle des bals.
Mais en Château-Rouge les bals sont rares, seulement donnés en l'honneur d'invités étrangers pour lesquels la coutume se fait pertinente. Les vampires n'ont que faire des valses et festins, ce n'est
ni dans leur nature ni dans leur coutumes.
Leurs festivités, surtout sous la férule de l'Empereur, sont toutes autres. Sur invitation, par des biais de communication plus sécurisés encore que les corbeaux de la Congrégation, les orgies de Spelunca débutaient toujours suite à des événements majeurs.

La dernière fut donnée lorsqu'ayant recueilli l'écaille du Dragon local, suite à l'épisode des Rivières d'Or, Sobek Elpoemer Grey dévora un peu de l'essence de la créature au milieu de ses invités. Clou du spectacle, sorcières, conspirateurs à la Couronne Stellaroise, et autres amis égaux en malfaisance au Dévoreur avaient dansé, célébré et forniqué.
Aujourd'hui, comme il franchissait la porte de la salle des bals, il trouvait les mêmes visages couverts de masques noirs disposés autour de l'habituel cercle alchimique servant à conjurer l'élément le plus délicieux de tous ; l'albedo.

Produit suprême que cherchent à éteindre les pratiquants des arcanes transformatrices, pierre philosophale des ignorants, l'Albedo était la sublimation de la matière, l'essence du Divin. Le Sang d'Adam auquel aspirait Sobek Elpoemer Grey ; le résultat de millénaires de farces mortelles, conspirations d'état et la raison pour laquelle il avait évincé sa propre espèce et d'autres éléments. Dont Harzhan, le prétendant aux trônes infernaux, qu'il avait transformé en chimère à demi-chien que ses invités aimait à faire glapir et jeter cacahuètes.

Les mathémagies et procédés qui permettaient la manufacture de l'essence de ce qui transcende le royaume du réel demeuraient à ce jour inconnus. Il y avait autant d'alchimistes que de procédés, et si les plus idiots d'entre eux débattaient férocement lors de leurs conclaves à comment y parvenir, Styx n'avait jamais piaillé mot sur ces orgies macabres où lui et ses alliés, dissimulés derrière leurs masques et costumes noirs s'adonnaient à leurs expériences les plus excitantes.
Il ne décrirait pas ce qui se déroulait au sein du titanesque cercle tracé du sang d'esclaves humains (vierges) orné d'organes spécifiques aux quatre points cardinaux, et dont les courbures elles-mêmes, le rayon et les dimensions, étaient le résultat de siècles de recherches.

Mais à toute ignition une étincelle était nécessaire ; et Nina Lou-Knywett, qui avait eu la prétention naïve de venir ici dans des buts aux aboutissements sans conséquences pour les immortels du château leur livrait présentement un putain d'orage.
Sobek, Yuli, Alphonse, Faust, et chacun des treize invités, (même Harzhan jappait d'excitation) incantaient, récitaient leurs savoirs ancestraux, surfaient sur les vagues de violence qui éclaboussaient le Massif tout entier. La lune se teinta de rouge, tandis qu'en le cœur du château des lumières folles valsèrent, et que tous souffriraient de cauchemars abominables où des masses de corps mutilés se pressaient les uns contre les autres pour hurler. Prisonniers destinés à l'ultime sacrifice.

Les diaboliques célébrations, rituel sacré et véritable objet du culte établi en Spelunca, dura aussi longtemps que Nina-Lou Knywett se gorgeait de violence, offrait aux fleuves infernaux assez d'eaux viciées afin qu'ils ne débordent sur les mondes tangibles.
Et la louve, simultanément au centre du cercle alchimique et vacant à ses occupations insensées, resta là, immobile les yeux rivés dans des songes doucereux, aussi longtemps que l'illusion ne faisait effet. Les treize sorciers aussi.

Des jours et des nuits de recherche, grâce à un seul et unique sacrifice de masse mené par une innocente créature.
Ce fut la plus grande avancée que ne connut l'assemblée en quête du Sang d'Adam.

Lorsque Nina s'éveillerait, car les effets des drogues et substances sont quantifiables dans une approximative mesure aux scientifiques qui les fabriquent selon la masse, le sexe, et l'état général d'un corps donné, tout cet infâme dispositif aurait depuis longtemps été effacé. Pareil aux cauchemars qui déserteraient les nuits Spelunciennes, les rîtes alchimiques n'auront été que poussière au gré des vents. Secrets à jamais perdus dans le temps.
Et la lycane payerait le juste prix pour avoir attenté à la vie d'un sorcier dans la réalisation de ses actes.

Pour l'heure, son corps gisait à présent dans une chambre du château, perdu dans des fièvres et tressautements induits par les psychotropes et Styx s'assura que ses meilleurs médecins ne se relaient à son chevet. Elle devait à présent vivre, car les agneaux sacrificiels doivent être traités avec la gratitude qu'on se devait de leur témoigner.
Aussi, parce qu'il avait hâte de la voir réaliser.

Quel coup de maître.




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Nina-Lou Knywett
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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyVen 8 Déc 2023 - 21:21
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La main l’attire, l’amène dans un gigantesque réfectoire. L'herbe, l'alcool, tout ce qu'elle a pu ingurgiter au courant des dernières heures continue de ravager son esprit. Elle voit, imagine, songe aux tables qui s’étendent à perte de vue, couvertes par des nappes nacrées, brodées avec soin des initiales du maître des lieux. Tout n’est que foutaise, mensonge, simulacre de repas et pensées permissives en ce lieu de débauche. Nina les nourrit du sang qu’elle ôte, presse, des siens comme une vulgaire bouillie servie dans un réfectoire chicos. Ils se succèdent, les louches s’abattent dans les assiettes rouges creuses. Les dents creuses se pressent à la chaîne et la Matriarche s’empresse de les nourrir tendant coupes pleines à ras-bord. En un bruit horrible de slurping horripilant ils boivent la soupe qu'elle leur offre. Puits sans fonds, ils boivent, mangent, festoient sans jamais être rassasiés. A ses seins se pressent les créatures maléfiques qu’elle nourrit de son sang avec cet éternel regard maternel, bienveillant, aimant. Elle les porte à bout de bras, à bout de souffle, tandis qu'ils ponctionnent ses mamelles comme ils pourraient le faire avec une vache à lait.

Ce peuple n’est pas le sien mais elle se dévoue comme une Mère-Nourricière au service de ceux qui se pressent, les crèves la faim, les mendiants de l’amour dans la ruche de l’éternel. Les enfants qui n’en sont pas véritablement ont les yeux révulsés, ils ne sont que le simulacre de cette cour hautement malveillante, malfaisante. Nina les protège derrière elle, instinct de la Mère protégeant ses petits, rabattant ensuite les morveux de l’éternité au sein de ses bras qui lui semblent deux fois trop courts pour les englober, les chérir et les aimer. En une fumée, l’apiculteur maître du jeu chasse les abeilles laissant la reine seule, exposée, sans les siens.

Elle les imagine festoyer, rigoler à gorge déployée. Elle entend le glas des verres qui s’entrechoquent résonner en fond. Les rires malsains s’immiscent dans les esprits, noient la réalité de leur brouhaha tenace. La distinction, la limite entre le réel et le fantasmé demeure fine laissant néanmoins la jeune louve au centre des attentions. Pourtant, dans la réalité, ce sont sous ses pieds que les corps s’imbriquent, s’embrassent, se meurent. Ils se galvanisent de jouissances communes, de fluides épars, tirés de toutes parts. Les murs se teintent d'hémoglobine, les flashs demeurent insupportables tirant l’esprit dans ses retranchements les plus impurs. Dans chaque recoin de son esprit disloqué, dans chacune des parcelles de son corps le feu ardent coule et embrase, embrasse tout ce qui lui est possible de saisir, de maltraiter, de malmener et de tordre dans une infinité de possible.

A la frontière tangible entre le réel et l'irréel, Nina se presse, se meut, s'épuise dans l’espoir vain de s’extirper des songes d’horreur. Son esprit vagabonde, vit les mille actions qui découlent du cercle alchimique tandis que son corps reste inanimé au centre. Son corps tremble, atteinte d’une fièvre sans nom, de maux caractéristiques des rituels les plus sombres. Son corps se tord, se mouvant comme le ferait un serpent pris au piège, désarmé, sans venin pour attaquer. La louve torturée en son sein est muselée, refoulée, refourguée dans les tréfonds de son esprit, oubliant sa nature, oubliant sa personne jusque à en créer deux entités distinctes: Nina et la Louve. La louve ne bataille plus, laissant les assauts rocambolesques et tordus des treize l’atteindre en plein cœur. L’animal se meurt dans un coin sans japper, sans montrer les crocs, désarmé, chétif, rachitique. Nina leur voue corps, âme, maintenue en vie par toute la magie qui sournoisement s’infiltre dans ses veines. Il pourrait lui ouvrir le crâne, se délecter de sa cervelle qu’elle leur tendrait encore et encore ses bras en leur soufflant des propos réconfortants. L’amour qu’elle lui porte à cet instant précis dépasse le stade de l’entendement. Tout est surnaturel dans cette consommation impropre de l’amour pur qu’elle leur offre. Amour, pureté, bienveillance, au service de l’orgie titanesque qui opère entre les murs de Château-Rouge.

Les esprits galvanisés ne sont jamais las. Ils ponctionnent, prennent, dévorent, tout ce qu’ils peuvent prendre. La jouissance tant spirituelle que physique atteint des sommets. Moteur de toute cette déchéance, les mains de la jeune louve se teintent une dernière fois de l’hémoglobine des siens. La protestation retentit. Le peuple en demande plus, toujours plus. En un souffle, ils quémandent : encore, encore, encore, encore. Ils veulent qu’elle s’en prenne à d’autres, encore et encore. Ils veulent qu'elle attaque Stellaraë, qu'elle s'en prenne aux humains. Sur consumérisme, vile tentation. Les siens ne sont plus suffisants, les esprits vocifèrent, se pressent, affamés, bestiaux, demandeurs d’un plus qu’elle n’est pas capable de leur offrir. Son corps déshumanisé, carcasse inanimée s’écroule sous les effluves qui viennent cueillir et transporter son corps dans le fleuve de la déchéance.

Muette, fiévreuse, fébrile sur son lit de mort, ils se succèdent à son chevet pour maintenir ce qui a été de longs jours durant leur unique source de festoiement.

Elle reprend vie au bon milieu des draps en satin froissés. Son souffle s’emballe, son cœur manque de lui sortir par la bouche tandis qu’elle scrute les personnages aux environs. La louve refait surface et leur implose en pleine gueule, ses vêtements volant en éclats au travers de la pièce. L’animal se tient sur le lit, ses griffes s’enfonçant dans les étoffes. L’animal chancèle légèrement, sa gueule se secoue, tandis qu’il dévoile deux belles rangées de dents aiguisées. Il attaque l’air, sans réfléchir, menaçant les yeux révulsés par le sang. L’animal est décharné, sa fourrure misérable. Une oreille se tend, l’autre se couche. Il s’apprête à s’élancer en dehors du lit et se voit tiré en arrière par sa patte enserrée au bon milieu des chaînes. L’animal devient belliqueux, fou à lier. Il grogne, mord quiconque ose s’approcher de lui. Il arrache la chair, plante ses crocs sans la moindre once de réflexion dans les mains qui se tendent en sa direction. Ses babines se retroussent, sa gueule se teint d’hémoglobine. Son instinct de survie prend le pas sur tout le reste. La raison n’existe plus pour celui qui se rappelle de tout, absolument tout, tandis que l’humaine est reléguée au second plan dans un pan de son esprit douloureux car l’humaine, elle, ne se rappelle de rien.

L’animal s’épuise, il offre ses dernières forces avant de disparaître au second plan et de laisser l’humaine s’échouer nue, au bon milieu des draps. Fièvre, maux, viennent accabler sa personne durant de longs jours encore sans que jamais plus l’animal ne resurgisse laissant définitivement Nina seule face à ses tourments.


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Sobek E. Grey
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MessageSujet: Re: Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE]   Déchirement [PW Sobek E Grey][TERMINE] EmptyJeu 14 Déc 2023 - 9:59
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Sobek Elpoemer Grey attendait depuis deux jours les nouvelles du réveil de Nina. Non pas qu'il se soucie particulièrement de l'individu, mais la présence de celle-ci au sein de ses murs pourrait s'avérer préjudiciable si elle décidait de se confier à quelque infirmière.

N'allez pas croire que Styx est incapable de gratitude, si Nina Lou-Knywett possédait encore un cœur fonctionnel et une nature mortelle inchangée c'était uniquement par bonté d'âme. Il n'y avait rien dont le Régent ait présentement besoin chez elle ; faible, pauvre, et trop laide pour devenir l'une de ses espionnes travesties sous l'identité d'une danseuse exotique, la louve présentait plus d'inconvénients que d'atouts pour l'Empire Rouge.
Néanmoins, sa survie au rituel intrigua le Roi sorcier. Nombreux furent ceux qui, pris dans les nuits fauves du Dévoreur, trouvaient extase et oblitération en un même orgasme fulgurant, Nina, quant à elle, faisait exception. Il la gardait donc en tant que spécimen d'étude, ayant ordonné aux agents médicaux de consigner chaque température, chaque symptôme, chaque variation arcanique qu'elle pouvait présenter. Ordre, et progrès, ombres et expériences.

S'il n'avait pas tranché le cou de Nina pour abreuver son cercle alchimique du rubicon vital, extrait le plasma de ses veines pour en faire des pierres d'âmes, et fumé les vestiges de son esprit dans sa pipe, c'est uniquement car il aimait parier.
Investir.
Déplacer des petites pièces sur l'échiquier multijoueur de Dùralas, et voir les vibrations que ses griffes produisaient sur la toile politique se transformer en ouragans. Elle était problématique, en essence, et le chaos peut être militarisé à qui sait tenir compte de sa divine et bestiale nature ; alors il l'avait même recommandée pour un entraînement vis à vis de Saigo.
La première d'une série d'étapes insensées, une stratégie viciée, folle d'aléatoire, pour sa quête personnelle. Il s'était longtemps demandé quelle était-elle, cette "quête", ces rêves qu'il avait jadis, ces ambitions ; dominer le Monde ? Asservir les Hommes ? Manipuler les plus grands et trôner sur leur phallus dans l'ombre ?
Que nenni. Le chaos total, l'anarchie, l'effroi d'un nouvel ordre sans structure dans lequel seraient précipité lentement le territoire. La réponse semblait évidente, cohérente, maintenant qu'il avait ancré sa personnaltié au sein de Sobek et délesté les caractéristiques les plus volatiles de Styx ; lui, parfaite fusion d'un homme et d'un prédateur Immatériel, était un artiste du Hasard. Il était succession d'échecs critiques dans un combat gagné d'avance, trou sous un tapis, peau de banane sur un trottoir. Oui. Styx était de retour, et rien n'arrêterait plus jamais ses manigances fiévreuses ; pire encore, personne, pas même lui, ne saurait dire exactement jusqu'où se réverbéreraient les dégâts qu'il comptait produire. Le règne de ses ténèbres ne serait ni glauque, ni violent en démesure, juste assez pour permettre à la confusion de s'installer.

Qu'ils doutent, qu'ils redoutent, qu'ils cogitent. Jusqu'à se déparer à leurs limites, ils creuseraient dans leurs petits cerveaux pour trouver un sens à ses agissements ; aucun.
Il voulait juste rire, le soir, en fumant un gros bédo face à son miroir. Il regarderait chaque parcelle de son corps délicieusement bronzé, musclé, et embrasserait son reflet en se gratifiant d'être le Dieu Fou le plus sexy qu'on ait jamais vu.

Nina, petite louve stupide, aux agissements motivés par des ambitions enfantines et des sentiments exacerbés d'incohérence trouvait grâce à ses yeux en ses disfonctionnements cognitifs. Qu'elle aille donc répandre un peu de sa bêtise au travers du royaume, de préférence une tronçonneuse à la main, dévorée par les flammes de la culpabilité ; peut-être assassinerait-elle une crèche ? Ferait-elle sauter un hôpital à Wystéria ? Prendrait-elle la vie d'une âme soeur ? Oh comme les fils du Destin sont inextricables, touffus, cancéreux, et comme Styx les masturbe d'un doigté incorrigiblement malicieux. Nina était une gratte, Dùralas une basse, et l'heure du concert s'annonçait pleine de bière et cocaïne !

Pouffant à ses propres pensées, tandis qu'il posait pour un artiste peintre venu prendre son portrait nu, seulement vêtu d'une nouvelle gamme de vêtements conçus par une de ses amies qui désirait promouvoir une nouvelle mode, le Régent attira l'attention du travailleur occupé à trouvé la teinte parfaite à ses cuisses couleur caramel :
- Est-ce mon regard que vous devinez troublé de votre beauté qui vous amuse, Empire ?

Il n'avait même pas remarqué que ce gros porc le reluquait. Comme pour tout travail "d'influençage commercial" nouveau terme découlant de diverses politiques dites "publicitaires" de la Guilde Marchande et de la Banque Vampire, qui façonnaient pour lui des stratégies de commerce redoutable, Sobek Elpoemer Grey s'était contenté de se faire beau durant des heures et s'était posé en caleçon rouge sur un sofa noir.
Il allait répondre à l'individu qu'il le baiserait bien, avant de lui arracher la gorge avec les dents, lorsqu'un page entra timidement dans la salle pour murmurer quelque chose à une servante, qui à son tour se déplaça jusqu'à son majordome Faustus. Celui-ci s'éclaircit la voix, puis lorsqu'il fut assuré d'avoir l'attention de son Roi, déclara :
- La prisonnière s'est éveillée, votre Sainteté. Quels sont les ordres ?

Il se leva, feignant d'être pensif, un doigt sur le menton, les yeux rivés sur le peintre. Il pouvait sentir son érection d'ici.
- Qu'on l'encourage à poursuivre ses occupations. Désormais laissez-nous seuls, nous avons une peinture à terminer, et je connais la nature intime du processus créatif de certains hommes.

Styx cligna de l'œil à l'homme au pinceau tandis qu'on vidait l'espace. Il allait repeindre la pièce de rouge avec ses intestins.
[FIN DU RP]




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