Après un repos bien mérité, la géante se remet de tous ses combats aussi éprouvants psychologiquement que physiquement. Heureusement, un service dédié aux soins de ses blessures n'est pas loin de l’arène. Cela lui a coûté pas mal de pièces, mais, malgré son long séjour en terre de petits, la notion de l'argent reste – et restera sûrement – une lacune. Évitant de vilaines cicatrices et de bleues moches, Svetlana passe sa soirée à réfléchir sur les raisons de chacune de ses défaites. Une mauvaise maîtrise de son héritage ? Une force bien trop insuffisante ? Si seulement, la géante pouvait être aussi rapide que le petit peuple. Ses réflexes sont bien trop lents en comparaison. Et la magie ! Quelle plaie pour l’Agrothoa. Celle-ci n’a aucune idée de comment la contrer efficacement. Il faudrait qu’elle puisse résister à ce genre d’attaque ou frapper bien avant. Pour la première fois, sa nature de géante semble la désavantager. Un constat impensable pour une géante fier de sa tribu et de son lignage. Elle préfère rejeter la faute sur sa faiblesse et son immaturité.
C’est ainsi que la tatouée se retrouve à chercher une confirmation de sa condition de géante accomplie à travers un tournoi lambda de petits. Tant qu’elle ne sera pas satisfaite de sa force, Svetlana refuse de retourner dans les terres de sa tribu. Ce serait une humiliation insupportable. Dès la mâtinée, la compétitrice déterminée, Svetlana d’Or Dur, est annoncée. Elle entre dans l’Arène, considérant son adversaire comme un ennemi à oblitérer. La géante ne se laisse plus avoir par leur apparence. Un lapin, un chien, une limace peu importe. Il faut l’écraser avant de se faire surprendre. L’arbitre donne le départ. La combattante charge de ses puissantes cuisses sa proie. La hache, filant au vent, percute l’armure du lapinou. Celui-ci est projeté d’une violence inouï dans les gradins. Cette chute provoque de nombreux blessés et la foule expulse l’intrus inconscient. Son adversaire s’écrasé à nouveau sur le sol de l’arène, face contre terre, armure fendu et taché de sang. La fin du combat est prononcé. La facilité de cet affrontement étonne la géante.
« Quoi ? C’est tout ? »
Elle est habitué à plus de résistance. Une once de déception s’ajoute à la fierté de la victoire.