Kastalinn, la plus grande ville du Nord de Dùralas et également la plus importante aussi bien géopolitiquement que commercialement. Sous la protection de la Milice, elle est réputée pour être très surveillée. Et pour cause, étant donné que les plaines et sa géolocalisation en font une cible très facile, les Kastalinnois ont décidé d'ériger d'immenses remparts de pierre qui englobent la totalité de leur cité au cœur de laquelle la Milice Rôde pour empêcher tout individu dangereux d'y nuire à sa population. En plus de cette garde armée faisant ses patrouilles en permanence dans les ruelles de la ville. En plus des remparts vertigineux d'une pierre si dure qu'il est presque impossible de la briser, les mages de cette ville avaient trouvé que cela serait une bonne idée de créer quelques créatures magiques pour protéger celle-ci.

Les Gargouilles sont des sculptures de roche qui veillent sur la ville à l’intérieur comme à l’extérieur, et cela, du haut des grands remparts renforcés de Kastalinn. La plupart des gens pensent que les gargouilles ne sont que des effets visuels et architecturaux, mais il s’agit en réalité des puissantes créatures de roche animées par magie pour combattre ceux qui souhaitent porter atteinte à la cité, comme évoquée précédemment. Le Sortilège marchait plutôt bien habituellement, mais il arrivait de temps en temps qu'il y ait un "impair" comme disaient les mages. À supposer qu'une gargouille enragée attaquant et tuant tout ce qui passe à moins d'un mètre d'elle, pigeons compris, ne soit juste qu'un "impair".

En cette matinée brumeuse au sein de la grande citée de Kastalinn, ce fut justement un de ses "impairs" qui vint tirer l'ancien général de ses minuscules quartiers au sein de la Milice. Il semblerait que proche d'un vieux manoir abandonné, et heureusement peu fréquenté, quelques gargouilles subissent une altération d'état de leur sortilège et semblent être devenues inutilement agressives. "Un problème de mise à jour" disait le mage ayant requis les services de la Milice pour aller détruire ces statues de pierres mouvantes. La porte de son cachot aura aussi un "problème de mise à jour" au niveau de sa serrure s'il s'avère qu'il est lié au carnage que ces Gargouilles ont fait aux abords du manoir.

Cela dit, Greil fut assigné à cette mission et dut faire route vers le vieux manoir au nord de la ville. Arthur et Griffe Fürrhe Griffure furent, bien sûr, de la partie. Jais étant resté à Weissaupt avec Elincia et Aleyna, notre homme ne pouvait que compter sur sa plus jeune recrue et son griffon. Aussi tôt dans la matinée, les rues sont calmes et certains points élevés de la ville sont encore sous la brume fine dut à l'humidité des lieux proches des montagnes nordiques. Certes, nous sommes loin des brumes épaisses qui recouvrent les plaines d'Aran, mais celle-ci est suffisamment dense pour gêner légèrement la visibilité et pour pénétrer dans les habits de cotons, histoire que le froid nous prenne un peu plus au corps.

Ce fut donc après une petite demi-heure de marche que notre duo de Miliciens arrivaient aux abords du vieux manoir inoccupé. Les gargouilles défectueuses ne semblaient plus être aux abords de la propriété et le bruit de bois brisé provenant de l'habitation et son arrière-cour semblaient indiqué quelques présences minérales magiques et curieusement violentes au sein de l'habitation et ses jardins. Greil et Arthur observaient les lieux depuis le portail, hésitant encore un peu a forcer celui-ci pour entrer et trouver ces satanées bestioles magiques. Un peu de renfort ne serait pas de trop, car à deux, cela va s'avérer compliquer.

Dans la demeure devant laquelle notre duo se tenait, si vous tendez l'oreille, vous pourrez discerner plusieurs petits bruits. Outre les bruits ce coup porté sur certains murs, vous pourrez aussi entendre le doux bruit de bois se craqueler ou se briser dans la riche propriété abandonnée. Des bruit de pas de créatures massives comme, par exemple, des gargouilles beaucoup trop lourdes pour marcher sur un pauvre petit parquet bourgeois en merisier Wysterien de ce manoir anciennement luxurieux.

Greil et Arthur observent par-delà la grille en fer rouillée du manoir, essayant d'apercevoir les gargouilles dans les jardins faisant le pourtour de la propriété. Cela dit Griffure piaille et pointe du museau vers les arbres du petit bois derrière eux, comme s'il sentait ou regardait quelque chose avec une certaine curiosité d'oiseau. Calme et observateur, le jeune griffon braque son regard sur ce qu'il a vu ou senti vers ce petit bosquet. Dans la brume matinale, tout ceci dura un moment jusqu'à ce que l'attitude du griffon change quelque peu, passant du calme à l'agitation sautillante d'un griffon content.

Griffure observait d'une manière plus agitée un trio particulier s'approcher d'eux. Le jeune griffon noir et blanc est plus agité et pour cause, le trio approchant contient un poney. Une version miniature et dépourvue de corne de son compagnon de jeu habituel, en somme. Une version blanche de l'équidé noir que Griffure a l'habitude de côtoyer. L'animal pialliant de joie pensait avoir là un nouveau compagnon de jeu et le jeune griffon s'en retrouvait agité à l'idée de jouer avec celui-ci. L'approchant en sautillant et en piaillant, invitant le poney blanc au jeu comme il le fait avec la licorne noire. Un poney qui ne semblait pas joueur avec un animal mi-félin mi-aigle faisant deux fois ça taille et ayant visiblement besoin d'être rassuré par sa maîtresse. Pauvre équidé apeuré. Ce fut d'ailleurs cette jeune femme qui fit le premier pas vers le duo d'aventuriers posté devant le portail rouillé. Adressant la parole aux deux comparses qui quittèrent des yeux les jardins du manoir pour regarder leur interlocutrice leur parlant d'un air amical.

Holy : " Bonjour messieurs, je cherche des gargouilles, vous ne les auriez pas vues par hasard ? Je suppose que ça ressemble à des gros rochers taillés, mais la description que l’on m'en a fait n’était pas très précise. "

Arthur: Plutôt à des statues mouvantes, si vous voulez mon avis. Nous avons pour mission de nous débarrasser de celles de ce manoir. Les civils ne devraient pas s'en approcher. C'est dangereux par ici, madame.

Ce fut le jeune Arthur qui prit la parole envers cette interlocutrice de quatre ans son ainée. De son coté, Greil ne répondit pas, enfin pas de suite. L'ancien général regardait son interlocutrice, se disant l'avoir déjà vu de par le passé. Ce ne fut que lors de sa seconde élocution qu'il remit un nom sur son visage. Il l'avait affronté dans l'arène de Baldorheim. Cette femme est une thérianthrope combattant avec des instruments de musique et une espèce de loup vaporeux qui lui grognait dessus en cet instant.

Holy : Oh, mais nous nous sommes déjà croisés, il me semble. Mais je ne vous en veux pas le moins du monde, c’était un beau combat. Je m’appelle Holy, elle s'est Lune et mon petit cheval s’appelle Flocon, je crois bien que sa première rencontre avec un griffon ne lui plaît pas beaucoup.

Greil : Ah mais vous êtes celle que j'avais affronté lors du tournoi dans l'arène de Baldorheim, si ma mémoire est bonne. C'était il y a quoi ? Deux mois à peu prêt ? Mon nom est Greil et le jeune Arthur est en quelque sorte mon disciple encore en formation. Désolé pour l'agitation de mon griffon. Griffure a pour compagnon de jeu habituel une licorne noire. Il est habitué des équidés et ne lui fera pas de mal, il ne cherche qu'a jouer. Il est encore très jeune, après tout.

Arthur se retourne de nouveau vers le manoir après avoir fait un salut d'usage tandis que Greil discute avec son ancienne adversaire d'arène. Tout était calme et serein jusqu'à ce qu'un point final particulièrement bruyant fut porté proche de notre équipe. Un point final à cette sérénité fut porté par une commode grand luxe en merisier qui venait de découvrir la désagréable expérience de la défenestration du haut du dernier étage du manoir pour atterrir bruyamment dans un bruit de bois brisé à quelques pas de l'entrée du bâtiment. Le bruit fut si soudain que le griffon eut pour réflexe de faire un bond orné de quelques coups d'ailes afin de se cacher, allongé, derrière le poney tandis qu'une bonne partie de l'équipe venait sans doute de faire un bond de surprise. L'ancien général répliqua simplement à son interlocutrice suite à cette chute de mobiliers tandis qu'Arthur cherchait comment ouvrir le vieux portail de fer rouillé qui semblait verrouillé tout en surveillant les fenêtres.

Greil : Voila, c'est là-dedans qu'on doit aller. Vous voulez vraiment venir ? Ce n'est pas vraiment un endroit sûr et le mobilier ne tient visiblement plus en place.

Le général ne pouvait, en tant que Milicien, empêcher les civils d'aller et venir, mais il ne pouvait pas non plus ne pas l'avertir du danger. Même si Greil savait que cette virtuose sait se battre, cet endroit serait clairement très dangereux pour un simple trio. Tel un Deus Ex Machina longuement prévu à l'avance, il faudrait qu'une quatrième personne se présente pour rendre la mission viable.

La jeune thérianthrope confirma sa motivation à venir avec nous dans cette propriété d'une manière franche et visiblement pleine de confiance. Paraissant motivée devant notre duo de soldats et s'estimant capable de combattre les créatures de pierre. Elle avait attaché sa monture au pied d'un arbre, proche de l'herbe et avait confirmé sa venue en sortant son violon et son archet tout en se débarrassant du surplus de tissus et d'équipements l'encombrant dans ses mouvements. Loin des oreilles de la Thérian, Greil glissa à Arthur sur le ton de la consigne pendant qu'ils essayaient de forcer le verrou rouillé, mais solide de l'entrée de la propriété.

Greil : Reste prêt d'elle dans le manoir et reste sur tes gardes.

Ce fut derrière notre duo que Griffure brisa la concentration des soldats en piaillant de nouveau d'excitation. Le jeune griffon voyait ce qu'il avait repéré dans les arbres s'approcher de lui. Peut-etre est-ce un nouveau compagnon de jeu ? Non, ce fut un elfe noir particulièrement pale qui approchait, bras en évidence et sans armes dans les mains. Visiblement, il ne vient pas en ennemi et tiens à ce qu'on remarque particulièrement cette information. Lorsque l'elfe posa sa main sur le jeune griffon, la main de Greil se posa instinctivement sur Ascalon et celle d'Arthur sur le pommeau de son épée. Qu'un étranger touche Griffure ne sera pas pour déplaire au jeune griffon appréciant la socialisation et n'ayant pas encore développé sa méfiance, mais nos deux Miliciens surveillaient ce que cet inconnu ferait à leur compagnon. Un coup de dague dans l'encolure de l'animal pourrait être fatal et Greil ne laissera pas cela arriver.

Cependant, il ne s'agissait là que d'une caresse se voulant affectueuse, sans doute pour montrer qu'il n'était pas un ennemi au duo particulièrement méfiant. Greil, la main toujours posée sur le pommeau d'Ascalon, mais affichant une mine plus détendue, observait l'elfe se faufiler à travers le groupe pour accéder au portail en fer rouillé et verrouillé. Suivit à la trace par un griffon sautillant curieux de ce que faisait son nouvel ami. Ce troisième individu voulait visiblement nous démontrer ses talents d'infiltration et son utilité dans la situation actuelle, sauvegardant ainsi l'épaule de l'ancien général qui aurait du forcer l'entrée d'une manière digne de Ghorloz.

Hellébore : C'est une bonne serrure, ça va vous prendre une éternité comme ça.

Ce fut en s'immisçant entre le jeune milicien et le verrou que notre nouvel arrivant démontra ses talents en crochetage et ce verrou qui allait prendre de nombreuses minutes au jeune homme avant d'être bruyamment défoncé par le général n'avait duré que quelques silencieuses secondes avec le doigté de l'elfe qui finit son action par une petite exclamation sur la situation. Visiblement, cet homme avait de l'expérience en ce qui concerne le crochetage et notre duo de Milicien en resta coi un moment. Chose qui ne resta pas inaperçue, car celui-ci baissa son écharpe et roula des yeux, pas forcement dans cet ordre.

Hellébore: C'est quand même plus simple comme ça. Visiblement, ces gargouilles vous dérangent. Moi aussi. Le travail d'équipe, c'est pas mon truc. Mais vu leur nombre, je peux faire une exception... Je m'appelle Hellébore.

Greil : Mon nom est Greil, et Mon jeune disciple s'appelle Arthur. Joli travail sur cette serrure. Ça pourrait nous être utile dans tout le manoir pour s'y déplacer discrètement.

Arthur: ça pourrait m'être utile tout court. Je n'ai pas la carrure pour défoncer des portes, moi. Vous pourrez m'apprendre à faire ça, Hellébore ? Ça m'aiderait beaucoup dans les missions d'infiltration.

Greil : C'est une bonne idée, des cours d'infiltrations et de crochetage une fois qu'on en aura le temps. Cours moyennant salaire pour le professeur évidemment.

Ce fut après ce petit intermède déguisé en entretient d'embauche que la thérianthrope nous accompagnant prit la parole pour sonner le début de la mission, sur une note légère et une insinuation lourde quant aux capacités de dissimulations de l'elfe noir.

Holy : Bien, plus on est de fous, plus on rit non ? Je suppose qu’on n'a pas besoin de se présenter, ça fait un moment que tu es là, alors enchantée de faire ta connaissance et allons-y !”

Un peu brutal pour souligner un manque de discrétion, mais soit. Quoiqu'il en soit, le portail en fer rouillé était désormais ouvert et notre groupe pouvait progresser. Griffure allait tenir compagnie au jeune poney, à son grand désarroi probablement. Un griffon aussi joueur serait un handicap dans une mission ou la discrétion serait de mise et il ne fallait pas que le poney, avec les affaires de la thérianthrope, ne disparaisse pas. Ce fut d'ailleurs la thérianthrope armée d'un violon qui ouvrit la marche tandis que le jeune milicien essayait de lui passer devant, épée à la main, histoire qu'il n'arrive rien à la virtuose et qu'il puisse faire son travail d'éclaireur. Greil attendait en arrière, fermant la marche et prenant son poste pour surveiller toutes attaques dans le dos.

Un bruit dans le jardin arrière se fait entendre ainsi qu'un autre dans la propriété. Des cris féroces, des bruits de matériels qui cassent et autres joyeusetés du même genre indiquant que les gargouilles à l'intérieur n'étaient pas vraiment en pleine sieste. De plus, la porte d'entrée est fissurée, bombée, abîmée tout comme son cadre et le pourtour du mur. Comme si quelque chose, comme un boulet ou autre chose de massif l'avait percuté depuis l'intérieur de la bâtisse. La rendant impossible à ouvrir. Il va falloir trouver un autre accès, une fenêtre ou un des côtés du manoir. La jeune thérianthrope s'arrêta net et Arthur en profita pour repasser devant tandis qu'elle posait sa question.

Holy : C’est gros comment une gargouille au fait ?

Greil : Entre un et quatre mètres de haut, autant de large, sans aucune proportion. Ça dispose aussi d'une résistance hors norme, étant en pierre et d'une force herculéenne. Tu devrais peut-être te mettre au milieu du groupe et laisser les gens en armure lourde prendre l'avant et l'arrière-garde d'ailleurs.

L'ancien général répondit avec le sourire, amusé par l'innocence de la jeune femme. Mais la réponse était sérieuse, tout comme la consigne. Il fallait maintenant se décider par ou passer. Aller voir les jardins arrière ? Où tenter de rentrer dans la propriété par une porte ou une fenêtre dérobée ? L'elfe crocheteur serait sans doute le plus à même de savoir par quel endroit commencer leur dégargouillisation des lieux.

En formation pour prendre le moindre risque possible et se protéger les uns des autres, Greil regardait l'elfe noir assumer son rôle d'éclaireur et filer entre les herbes devenues trop hautes pour qualifier ce jardin d'entretenue. Une fois aux abords d'une fenêtre et après en avoir inspecté son intérieur, l'elfe faisait signe au petit groupe d'approcher discrètement. Greil approchait donc de la fenêtre désignée par Hellébore avec la plus grande discrétion et suivit de son apprenti. Ce fut donc une fois discrètement arrivé au niveau de l'elfe noir que Greil se risqua à un coup d'œil par-delà la fenêtre. Notre homme pu voir un petit salon, luxueux avec quelques vestiges de mobiliers encore présent et surtout une porte donnant sur un couloir. Une porte entrouverte qui indiquerait une entrée dans la bâtisse totalement furtive s'ils ne faisaient pas de bruit en pénétrant dans ce petit salon.

Ce fut donc de nouveau à Hellébore de jouer et l'elfe crochète la fenêtre avant de l'ouvrir sans aucun bruit. Une nouvelle preuve du talent d'infiltration de l'elfe noir fut de nouveau démontrée au groupe tandis que celui-ci pénétrait enfin dans le fameux manoir abandonné via le petit salon. Il s'agissait, pendant son heure de gloire, d'un magnifique salon à la tapisserie rouge, aux tapis de velours posés sur un planché en bois d'excellente facture. Des fauteuils en cuirs parfaitement entretenus ornaient la pièce et plusieurs bibliothèques ornaient les murs. Une magnifique cheminée avec son rebord en marbre devait éclairer et chauffer la pièce en ces temps pas si éloignés. Aujourd'hui, ce n'est qu'une pièce abandonnée. Un âtre de cheminée à moitié détruit et n'ayant plus vu de bois de chauffage depuis longtemps. Des débris en bois ornant le sol à la place des anciens meubles et une tapisserie terne et déchirée par endroit.

Greil entre en dernier, faisant attention de passer ses armes à Arthur avant d'escalader le rebord de la fenêtre, histoire de ne pas faire de bruit. Il serait dommage de se faire repérer après qu'un bouclier ne heurte le chambranle de la fenêtre ou qu'une hache ne tombe au sol dans un bruit sourd. Cela dit, ceci n'arriva pas et ce fut dans le silence total que notre groupe entra dans ce petit salon, contrastant avec les bruits de gargouilles faisant grincer le sol a chacun de leur pas dans tout le reste de cette vieille habitation. Une fois tous entrés dans la salle voici que la thérianthrope se tient le nez sous le regard curieux de l'ancien général et du jeune milicien. Curieuse action que voici, peut-être que l'odeur est trop forte pour son nez plus fin que celui des humains ? Cela ou autre chose, en tous cas Greil n'en avait aucune idée. Cependant, l'elfe noir, sensé avoir un organe olfactif aussi fin que la thérianthrope, et cela, même s'il avait une capacité capillaire nettement inférieure, ne semble pas en être dérangé. Quoiqu'il en soit, cela n'était qu'un détail et la thérianthrope tenta de justifier son pincement de nez par une petite phrase avant de reprendre sur un ton proche du chuchotement après avoir regardé par la porte entrouverte.

Holy : Ça sent la vieille pierre poussiéreuse et le rat mort ici. Cette maison à l’air d’être un vrai labyrinthe, on risque de mettre des heures pour les trouver, si elles ne nous trouvent pas avant ...

Ainsi donc, ce fut réellement l'odeur qui incommodait la jeune virtuose. Greil et Arthur se désintéressent de ce que fait la jeune femme, le temps d'un instant. Il faut dire que le pauvre Arthur est actuellement plutôt chargé et le jeune milicien ne demande pas mieux que de rendre ses armes à l'ancien général qui les raccrochait une à une dans leurs étuis respectifs avant de refixer son bouclier à son bras. Après tout, il valait mieux être prêt à parer un coup surprise s'ils venaient à déambuler dans les couloirs de cette habitation. Ce fut donc dans un silence total que nos alliés s'apprêtaient à

Holy : Elles sont à l'étage.

Cette allocution fit sursauter le jeune milicien et sortit l'ancien général de ses pensées et réflexions. Aussi, Greil répondit simplement à la virtuose ce qui semblait être logique pour lui. Après tout, ils sont en plein repaire ennemi, il ne risque pas d'être dépeuplé à cette heure de la journée.

Greil : Oui, il y en a sûrement à l'étage aussi.

L'ancien général parla à une jeune thérianthrope qui ne l'écoutait visiblement pas et venait de quitter la pièce, seule. Voici un mouvement un brin dangereux dans ce genre d'endroit et Arthur regarda Greil d'un air interrogatif, se demandant s'il devait la suivre pour l'escorter ou non. L'ancien général répondit simplement à son subordonné, d'une voix basse, mais assez élevée pour que l'elfe l'entende également.

Greil : Laisse la risquer sa vie en partant toute seule si c'est ce qu'elle veut. On l'attend ici, en groupe. Je ne vais pas risquer la vie de tout le monde en fonçant sans stratégie.

C'était le gros problème avec les civils, ils n'ont pas de formation sur les missions d'infiltrations ou de reconnaissances et n'en font généralement qu'a leur tête, estimant ne pas avoir d'ordres à recevoir d'un militaire d'un corps d'armée dont ils ne dépendent pas. La plupart du temps, ils ont même tendance à faire le contraire de ce qu'on leur dit s'ils se sentent froissés ou diminués. Quoiqu'il en soit, Greil n'allait pas risquer tout le groupe pour ... Elle vient de rentrer dans la pièce en courant sans aucune forme de discrétion et non sans lancer une petite exclamation de très mauvaise augure.

Holy : Je les ai trouvés…

Greil : Et bien, on dirait que nous allons avoir droit un grand combat dans le petit salon.

Il était évident que les gargouilles l'avaient trouvé, elles aussi et tout le groupe allait devoir s'assurer de s'être bien fait repérer. Cette phrase lancée par le général se voulait quelque peu sarcastique et était précédée d'un soupir. Greil en sortit ses armes, brandissant sa hache et tenant fermement son bouclier en se positionnant proche de l'entrée, caché par le mur pour pouvoir frapper la première gargouille qui entrerait dans la petite pièce. Les bruits de pas étaient lourds et nombreux et ils allaient en se rapprochant lentement. Ce qui semblait être au début un duo de pas semblait se multiplier et ce ne fut pas moins de cinq gargouilles qui entrèrent dans la pièce dans les secondes qui suivirent. Les combattants étaient en position, à quatre contre cinq et non sans rappeler une certaine scène des mines de la moria d'un certain univers Tolkiennien. La porte entrebâillée vola plus loin dans le couloir dans un bruit immonde de bois se fracassant contre un mur de pierre, alertant sans doute le reste des habitants de pierre de l'habitation. Les gargouilles du rez-de-chaussée entrèrent les unes après les autres en élargissant à grand coup de poings le cadre de la porte détruite du petit salon et l'une d'entre elles se paya même le luxe de passer directement par le mur sur le côté, juste à côté de ce qui semblait être les restes d'une petite bibliothèque, petite futée. Un combat s'annonçait, un combat de neuf créatures dans une pièce exiguë. En tous cas une chose est sure, pour ce qui est de la furtivité, c'est de l'histoire ancienne.

Sitôt rentrée dans la pièce, la thérianthrope entendit mon soupir et se mit enfin dans la formation destinée à assurer la protection du groupe, non sans s'excuser au passage tandis que l'elfe noir semblait se démener avec brio non pas avec une, mais deux gargouilles. On peut dire que cet elfe est une rapidité et d'une agilité véritablement exemplaire au prix de sa force ne lui permettant pas de les tuer sur le coup. Peu importe avec une telle rapidité, il pourra handicaper plusieurs cibles simultanément, laissant le soin aux autres de les achever. Le jeune Arthur essayait, comme il pouvait de retenir les deux autres gargouilles tandis que notre maître d'arme s'occupait de celle passée à travers le mur, décidé à faire du sable de ces statues de pierres de malheur. Un conseil avisé fut lancé par l'elfe, auquel le général et le jeune milicien répondirent en simultané. Déformation militaire, il fallait que la confirmation de réception des ordres soit faite.

Greil : ok

Arthur : reçut.

Ce fut à ce moment-là qu'une musique se fit entendre. Comme dans l'arène, la thérianthrope commençait à jouer de son instrument tandis que le loup de brume l'accompagnant se préparait à attaquer. Un brouillard translucide animé par une partition de musique qui vint attirer l'attention des gargouilles, faisant de la virtuose une cible de choix. Il va falloir en finir vite avant que ces créatures ne l'atteignent, car à cinq contre une, elle n'aurait aucune chance. Cependant, la brume fit son effet sur les combattants présents dans la pièce. Arthur, tout comme Greil se sentaient plus fort, plus rapide et la possibilité de détruire ces gargouilles avant qu'ils ne touchent leur soutient était tout à fait possible. De plus, le général n'avait pas comptabilisé la louve de brume qui heurta littéralement toutes les gargouilles en une fraction de secondes, en détruisant deux sur son passage. Voilà qui forme l'admiration et la petite Holy venait de découvrir ses capacités comparées aux gargouilles en lançant une petite phrase rapide en plein combat.

Holy : Pas si terrible ces gargouilles.

Greil leva le pouce de sa main gauche vers le haut en témoignage de son approbation et en profita juste après pour porter un coup de hache en plein cou de la gargouille passant à travers le mur par le trou qu'elle venait de créer. Un coup de hache propre et sec qui fit rouler la tête de la statue déjà fragilisée par la louve de brume alors qu'elle était encore en train d'essayer de passer à travers son trou. Une autre Gargouille de moins, il n'en reste que deux désormais et elles ne sont pas vraiment dans le meilleur des états. Arthur est aux prises avec ces deux gargouilles justement, n'ayant pas pu attaquer à cause de leur surnombre et Greil, en bon général, fonça la hache et le bouclier en avant pour protéger son subordonné d'une attaque des deux créatures, préférant les encaisser lui-même et contre-attaquer. Cela dit n'étant pas le plus rapide dans la pièce, l'ancien général ne sera, peut-être, pas le premier à attaquer ces deux survivantes de pierre.

Tandis que l'ancien général fonçait vers son subordonné pour le protéger avec toute la lourdeur d'un maître d'armes suréquipé, Greil pu voir Holy se remettre à jouer de son instrument de musique visiblement imbibé de magie. La brume magique de la thérianthrope se propageait de nouveau dans la pièce tandis que le général en faisait fit et fonçait toujours vers les gargouilles, voulant protéger Arthur de leur assaut. Cependant, notre homme s'arrêta quand il vit la jeune thérianthrope tirer vers elle le jeune paladin de la milice, hors de portée des coups des deux gargouilles restantes et s'interposer entre lui et les monstres de pierre.

La louve de brume se matérialisait une nouvelle fois dans son nuage bleu entre les gargouilles et la thérianthrope et semblait tenir immobiles les créatures de pierres. Se débattant, les deux gargouilles ne semblaient pas pouvoir avancer. Les cocons bleus contenant les deux gargouilles semblaient se remplir de cette énergie magique liée à la virtuose et soudainement... Une implosion. C'est une grande implosion qui détruisit les deux gargouilles en une myriade de petits éclats furent projetés à travers la pièce avec une telle force qu'ils déchicteraient tout sur leur passage. S'accroupissant et levant son bras pour mettre son bouclier en face de lui afin de le protéger, Greil serrait les dents, espérant qu'Arthur ne soit pas déchiqueté par cette myriade d'éclats, ne pouvant rien faire de mieux.

Le temps sembla durer des heures et Greil était inquiet, cependant l'absence d'impacts sur son bouclier l'interpellait. Notre homme était pourtant bien placé pour se recevoir cette explosion de shrapnels de plein fouet, mais il ne sentait aucun éclat s'écraser sur son bouclier. Relevant la tête, Greil pouvait voir que le même type de champs de force les entourait tous et bloquait les éclats qui avaient ravager la pièce et tout son contenu de leur puissance de projection. La musique s'arrêta et la magie disparue. Il ne restait dans cette pièce que des lambeaux de mobiliers et le mur troué par la gargouille n'était qu'un lointain souvenir, montrant un couloir derrière lui. Certains éclats avaient même partiellement détruit le second mur du couloir, révélant une grande salle derrière, ce qui devait sans doute être une bibliothèque. Remplie de livre, une forte odeur de moisi s'en échappait indiquant qu'il ne devait plus rester grand chose à y lire et les éclats de gargouilles avaient endommagé quelques bibliothèques.

L'ancien général libre de ses mouvements alla voir en premier lieu son compagnon d'arme et s'assura qu'il n'était pas blessé. Arthur hochant de la tête pour signifier qu'il va bien, Greil se tourna vers la jeune thérianthrope assise au sol, visiblement fatiguée par son exploit. Souriante, elle s'étirait comme si de rien n'était et fini par déclarer amicalement.

Holy : Et tout était calculé ! ... Vous n’auriez pas quelque chose à manger ? Je suis affamé !

Cette dernière allocution fut lancée à la fois par holy et par son estomac et Arthur chercha quelque chose dans sa besace avant d'en sortir quelques baies et fruits rouges enveloppés dans un linge en lin et tandis le tout à la thérianthrope visiblement affamée. Greil s'approcha donc de la jeune femme et lui parla, amicalement et impressionné par sa prestation.

Greil : Joli coup. Je ne savais pas que tu avais ce genre de capacités, c'est assez specta

Inconnu inconnument inconnu : AAAAHHH !!! AU SECOURS !!!

Le cri de détresse venait de l'étage et avait coupé le général dans sa discussion. Se tournant vers l'origine du cri, l'ancien général et le jeune paladin entendaient des bruits de pas lourds de gargouilles, mais aussi des plus légers. Brisant d'eux-mêmes la formation, pour une fois, Greil et Arthur se ruèrent à l'étage pour trouver l'origine des bruits. Dévalant les escaliers de marbre quatre par quatre, le duo arriva dans un étage tout aussi en ruine que le rez-de-chaussée et ouvrirent sans ménagement la porte de la pièce d'où venaient les appels à l'aide. Peu discrets, ils furent instantanément repérés par les habitants de cette pièce. Un voleur ainsi que pas moins de six gargouilles semblant leur obéir menaçaient un pauvre homme aux habits nobles et a la cinquantaine légèrement passée.

Un nouveau combat allait s'annoncer, nos deux hommes étaient prêts à en découdre et espéraient intérieurement que l'elfe noir et la thérianthrope arrivent à suivre.