Nom : Halkeo  (Face d’ombre = Calimiléo)

Âge : 27

Sexe : Mâle

Race : Thérianthrope Lowen

Classe envisagée : Rôdeur

Métier envisagé : Chasseur

Capacité magique :
Thérianthropie (Métamorphose complète ou partielle du personnage en Lion ou en humain) : L’utilisateur peut récupérer les griffes pour le combat au corps à corps ou encore l’agilité féline pour gagner en vitesse et en réactivité. L’utilisation reste à la demande sauf cas particulier de la face d’ombre du personnage (Calimiléo)

Mode hardcore : Non

Halkeo est un Thérianthrope de type Lowen dans la force de l’âge. Plutôt grand, athlétique et robuste, il reste souvent sous sa forme hybride. Il change cependant en fonction du besoin et de la situation.

Il affiche une grande balafre sur le visage dévalant du haut du front jusqu’au milieu de la joue droite, et des yeux de couleur marron clair, presque jaunes, parsemés de pétales rouge flamboyant.

Sa couleur de peau mate et sombre fait ressortir ses multiples cicatrices sur son corps. Certaines sont des taches plus claires pour les plus récentes et d’autres plus sombre correspondant aux plus anciennes.  Il y en a pourtant une qui ressort plus que les autres. Deux grandes entailles sécantes, formant une croix au niveau de l’abdomen juste au-dessus du cœur.

Sa longue et imposante crinière ambrée lui tombe vers le milieu du dos comme la robe d’une cascade de feu. Mais ce sont aussi deux grandes mèches au niveau de son torse comme deux lames de cornaline qui lui permettent de dissimiler ses souvenirs douloureux. L’ensemble le fait ressortir dans la foule et lui agrandit la carrure tout en la rendant luxurieuse. Mais ce qui pourrait ressembler à un long filon de topaze impérial cache pourtant un lourd secret…

Dépassant légèrement de cette fourrure, on peut observer ses oreilles pointues dont la gauche est profondément entaillée sur le dessus. Son visage est légèrement plus clair que sa crinière et autour de sa gueule les poils sont de couleur argenté. Couleur que l’on peut retrouver au sein de ses oreilles comme des taches de la lune au sein d’un énorme rayon de soleil. Au-dessus, repose un museau des plus affinés terminant ainsi un modèle aussi énigmatique que serein et étincelant.

Lorsque sa face d’ombre, Calimiléo, émerge sa crinière devient plus foncé faisant ainsi ressortir ses yeux devenus rouge feu. Ses canines, présentent la majorité du temps, s’agrandissent et lui donnent un air plus sauvage, bestial et frénétique. Son regard, désormais celui d’un tueur, s’oppose à sa bienveillance généreuse passée.

Sa démarche lourde, calme et lente le font paraitre plutôt assuré et lui permet souvent de se frayer un chemin dans la foule sans soucis. Il affiche malgré cela un air très souvent renfermé dans ses relations sociales. Sa voix, grave et résonnante lui donne ce côté sombre et assuré du rôdeur en vadrouille.

Il est souvent peu habillé, torse apparent, du fait son pelage dense le protégeant contre les mésaventures de ses périples. Il ne voyage pour autant qu’avec le strict nécessaire et très souvent seul, à part si les conditions l’obligent.

Sa taille dépassant la moyenne des Lowen et des Thérianthropes et ses particularités quelque peu exotiques, font qu’il ne passe pas inaperçu auprès de la gente féminine. Il s’attire cependant souvent les foudres, la crainte et le rejet de la part des mâles. Il profite souvent de la luxure proposée par les femelles, qui ne résiste que très peu à cette dualité représentée par son image renfermée. L’aspect d’une bête viril attirante alliant la douceur et le lyrisme dans ses relations érotique.

Halkeo est un Thérianthrope très réservé et surtout très solitaire. Son passé oblige sa voie d’aujourd’hui. Dans les relations sociales, il n’est pas très avenant et est même plutôt très dur à cerner. Il contribue aux conversations avec le strict minimum et fournit les informations essentielles sans aucun superflu. Il préfère éviter tout contact, aussi court soit-il, et ne veut aucunes attaches. Son côté rodeur et fuyant fait de lui un étranger où qu’il aille, et cela ne le dérange en aucun cas. Il est même plutôt heureux de la vision des autres à son sujet, surtout quand elle ne recherche pas plus de détails sur lui ou sur son passé.

Sa psychologie et son comportement s’appuie majoritairement sur sa peur personnelle et surtout de sa Face d’ombre, Calimiléo. Son développement solitaire tient ses racines de son passé tragique, son bannissement et rejet de la communauté Thérianthropique.

Généralement, il préfère rester discret et ne surréagit en aucunes façons pour éviter d’attirer l’attention sur lui. Il préfère acquiescer ou se dérober, quitte à se faire dominer plutôt que d’aller à la confrontation et de se faire connaitre de la population locale. Il compte sur l’anonymat pour se protéger et surtout pour préserver les personnes qu’il rencontre.

Il a pourtant un péché mignon… Il ne se prive d’aucun plaisir charnel avec la gente féminine. Il connait ses atouts et son charme. Il en profite pleinement sans pour autant s’attacher, ni donner de faux espoirs à sa partenaire. Il garde pour seul crédo : aucunes attaches. Seul le plaisir mutuel et le bienfait de l’autre dans un contexte privé et bienveillant est une chose qu’il affectionne particulièrement.

Sa perception du monde est assez nonchalante aux premiers abords. Les personnes s’arrêtent souvent sur cette façade, construite de toutes pièces. Mais, plus on fouille et persévère dans la compréhension de l’Homme, et plus on découvre une peur de la réaction des autres. Cette dernière se mêle à une haine aboutissant à une rage intérieure, dû à son passé de rejeté.

Aussi bizarre que cela puisse paraitre, il attribue cette haine à cette peur de lui-même. Pas forcément de lui mais plutôt de ce fameux Calimiléo. Représentation inavouable de sa facette purement mauvaise et ténébreuse. Ainsi, il essaye au mieux, quand il est conscient, d’exercer le bien pour compenser ses futures pertes de contrôle et, surtout, ses anciennes erreurs. Il aspire à cet idéal, même si son manque d’effort n’est pas aussi convaincant et représentatif de sa volonté profonde.

Ses interactions avec les autres races, peu nombreuses, restent toutefois limitées. Mais, il garde, surtout, une certaine distance avec ses congénères et semblables. Cette distance développe, pour lui, une peur inavouable et pourtant si honteuse.

De peur qu’ils le reconnaissent ? Qu’il soit exclu à nouveau ? Les conséquences ne sont pas prévisibles et pourtant il ne préfère pas jouer avec le destin. Il n’y croit d’ailleurs en aucun cas. Pour lui, tout être est maitre de son destin et demain est fait de ce que chacun décide. La Mort est partout, et la Vie est la seule chose qui importe.

Il a une perception du monde qui l’entoure assez idyllique, forgée à travers ses périples solitaires. Il explore le vaste monde, et se remercie d’être encore en vie une journée de plus, afin de pouvoir contempler à nouveau toute cette beauté. Beauté, qui se renouvelle et se dévoile à lui un petit peu plus chaque jour. Il se fascine, sans le dire, pour la nature et le développement de cette dernière lorsque personne n’influe sur elle. Il se sent observateur d’un cycle dont il fait pourtant bien partie.
Il se réserve à chaque voyage, un moment de communion avec la nature. Un instant de contemplation, de sérénité et de calme au sein de ce monde si beau à travers ses yeux. Un peu comme une bête traquée et dont les jours sont comptés, il se sent en harmonie avec cet ensemble et ne fait qu’un avec elle durant ces moments.

Commençons son histoire à partir de son enfance que l’on pourrait presque considérer comme dorée. Avant un certain évènement...

Il y a bientôt vingt ans de cela, Halkeo vivait sa tendre enfance, entouré de sa famille, dans un village dans la région de Spelunca. Un petit village où vivait presque une centaine de purs Thérianthropes. Plusieurs races arrivaient à cohabiter dans une ambiance respectueuse, calme, où chacun s’entraidait.  

C’était un petit village calme au milieu des montagnes et entouré d’une vaste forêt encore vierge de toutes actions et activités malsaines. Il était composé de nombreuses petites maisons modestes mais qui, finalement, était d’un certain luxe. Elles étaient assez espacées pour laisser assez d’intimité tout en gardant un lien étroit avec chacun des habitants. La nature entourait chacune des maisons et s’invitait assez facilement au sein du village donnant un aspect très pur au cadre déjà paisible. On pouvait retrouver au milieu du village un grand arbre qui faisait office de lieu de réunion, que ce soit pour les marchés ou autres festivités dans la vie d’un Thérianthrope.
Les montagnes qui entouraient le village protégeait les habitants contre la rudesse des saisons et stabilisait énormément l’écosystème global et permettait un rythme de vie agréable et facile à vivre. C’était une barrière naturelle indestructible et parfaite pour les Thérianthropes et leur permettait d’exercer leurs talents naturels et de s’y épanouir sans mal.

Sa famille était bien connue de la population locale et était l’une des plus respectée.

Son père, chef de famille, était un Lowen fort et de très grande carrure. Sa longue crinière marron foncé et ses yeux de cuivre lui donnait une allure de chef, ce qui lui avait attribué le respect instantané et incontesté de ses compatriotes. Sa gentillesse envers les autres et son respect de tous les êtres vivants formaient un ensemble qui lui a permis d’être en très bons termes avec les autres Thérianthropes du village ainsi que ceux aux alentours. C’était aussi un père aimant, protecteur et formateur. Il était toujours à l’écoute et était de bons conseils pour toutes affaires, qu’elles furent pour le village ou d’ordre personnelle. C’est, de part ces caractéristiques, qu’il assumait le rôle de chef des chasseurs. Il était connu comme le plus grand et le plus fort Lowen jamais connu dans la région. Il était si fort et si rapide qu’aucune bête ne lui résistait et jamais aucun monstre ne s’approchait de son village sans connaître son courroux. D’ailleurs, jamais aucun monstre n’a jamais réussi à lui infliger la moindre blessure ou le fatiguer. C’est pour cela qu’il n’arborait aucune cicatrice, comme preuve de son invincibilité. Plusieurs histoires de ses chasses étaient légendaires et avait été élevées au rang de mythe au sein du village et dans la région. Il gardait cependant une réserve quant aux combats et conflits extérieurs, pour lesquels il ne voulait en aucun cas participer pour de multiples raisons. Il s’en gardait bien d’ailleurs de les expliquer.

Quant à sa mère, c’était une perle tombée du ciel. Aimée de tous, elle était une femme parfaite, aussi belle qu’une déesse, auxquelles elle faisait de l’ombre. Sa longue crinière d’or, et ses yeux aussi jaune qu’un grand soleil d’été, la faisait briller dans les yeux de ses congénères mais aussi dans leurs cœurs. Elle était d’une gentillesse innée et d’une bonté sans pareille. Jamais personne n’avait connu telle altruiste. C’était une mère parfaite mais surtout aimante. On pouvait retrouver cette gentillesse dans ses trois garçons à qui elle avait donné tout son amour.

Les deux grands frères d’Halkeo étaient bien différents. Fougueux comme leur père dans sa jeunesse et altruistes comme leur mère. Rien ne pouvait effrayer ce duo inarrêtable. Deux jumeaux liés par le sang et un amour fraternel inconditionnel. Sans se parler, ils se comprenaient et venaient à bout de tous défis qui se présentaient à eux. Dès leurs plus jeunes âges, ils ont intégré la compagnie de chasseur comme le duo le plus fort et le plus connectés possibles. Ils représentaient le fer de lance de la troupe de chasseur la plus forte de la région. Ils étaient cependant des éléments importants de ce village. A l’écoute des besoins collectifs, se donnant cœurs et âmes pour les autres. Ils aimaient profondément leur mère et respectaient leur père comme un guide spirituel. Ils protégeaient leur petit frère et n’hésitaient pas à s’occuper de lui en l’absence de leurs parents. Ce jeune Thérianthrope était pour eux une perle de gentillesse et de bonté, pur héritier de leur mère.

Le village depuis de nombreuses années vivait dans la paix la plus totale et rien ne pouvait la l’ébranler. Pas même les combats et autres conflits extérieurs que les messagers rapportaient à chaque période de trouble mondiale. C’était un havre de paix que rien ne pouvait atteindre.

Mais, c’est lors du septième anniversaire d’Halkeo, qu’un évènement vint bouleverser la vie de cette région et du paisible petit village.

La troupe de chasseur était partie le matin même pour organiser un banquet magnifique pour l’anniversaire du jeune Lowen, qui coïncidait aussi avec la fête annonçant l’arrivée de l’été. Comme chaque année, toute la journée, la population se démenait pour tout organiser et tout préparer pour que ce soit parfait. Chacun aidait mais, Halkeo et sa mère manquaient à l’appel cette fois ci. Tous deux étaient partis pour une session de cueillette dans les bois. Ils ne revinrent qu’au crépuscule, après une cueillette bien remplie.

A la tombé de la nuit, lorsqu’ils revinrent, ils allèrent directement se préparer pour les festivités. Après de longues minutes de préparation, ce fut sa mère qui sortit la première de sa chambre. Elle était resplendissante et incarnait parfaitement le rôle de déesse de la beauté arrivée en ce monde. Elle fut surprise de l’absence de son dernier fils. Elle l’appela une fois… sans réponses. Elle se rapprocha de sa chambre, vint toquer à la porte pour le prévenir. Puis elle décida d’ouvrir la porte de sa chambre. Elle trouva son fils tremblotant comme une feuille et recroquevillé sur lui-même en plein milieu de sa chambre. Son corps avait presque doublé de taille, le rendant presque aussi grand que son père, et sa crinière était beaucoup plus sombre qu’à son habitude. Elle fut, tout d’abord, totalement surprise et presque effrayé d’une telle apparence qui ne ressemblait pas du tout à son fils, pourtant si jeune et si frêle. Elle l’appela par son prénom tout en lui touchant l’épaule devenu d’une toute autre musculature. Halkeo  se retourna d’un seul coup et afficha des yeux d’une couleur totalement différente et parfaitement effrayante. De flambants yeux couleur sang et des canines bien plus longues et acérés. Sa mère recula d’effroi devant un tel être qui ne pouvait être son fils. Elle poussa un cri si puissant et si perçant qu’il pouvait en glacer le sang d’un serpent. Halkeo ne réagit pas et, en un instant, d’un coup de patte, il vint éventrer sa mère, éclaboussant le mur de sang et qui fit taire sa voix et écarquilla les yeux de la Thérianthrope.

Totalement sous le choc et ne réalisant pas encore la situation, elle recula en titubant, hésitante, se vidant de son sang abondamment à chacun de ses pas. Ce moment d’incompréhension dura de longues secondes. Puis, d’un coup, il lui bondit dessus et vint planter ses grandes canines qui lui traversèrent entièrement son cou, la tuant sur le coup. Il garda sa proie quelques instants dans la gueule puis écarta sa gueule, libérant le corps qui vint s’écraser lourdement sur le sol. Le bruit sourd de la faucheuse venait de résonner dans le village…

Toutes les personnes entendirent le son de mort qui retentit, provenant de la maison familiale. Ils accoururent le plus vite possible et découvrirent la scène venue tout droit des enfers. Le diable se tenait à coté du corps inanimé de cet ange, comme représentation d’une opposition du bien et du mal. Halkeo se tourna vers les spectateurs ébahis et totalement effrayés. Il grogna et afficha ses longues canines, lames luisantes de sang. Et, en un instant, il lacéra deux personnes et égorgea un enfant qui se tenaient sur le pas de la porte. Sans même avoir compris la gravité de la situation, ils s’écrasèrent sur le sol agrandissant le bain de sang déjà présent.

Le massacre atroce continua de longues minutes, tout d’abord dans la maison pour les moins chanceux, puis à l’extérieur. Les habitants courraient partout en espérant survivre à ce monstre devenu si fort et si imprévisible. Les quelques hommes qui restèrent se confrontaient à lui du mieux qu’ils purent.

La troupe de chasseur, sur le chemin du retour, entendit les cris glaçants qui résonnait dans la montagne et qui provenait du village à quelques kilomètres de leur position. Sans aucunes hésitations, ils se transformèrent complètement et se mirent à pleine puissance pour rejoindre le village aussi rapidement que possible, espérant élucider la cause de tels cris.

Lorsqu’ils arrivèrent sur place, ils découvrirent un horrible spectacle macabre. Partout dans le village gisaient les corps ensanglantés de ses habitants. Les quelques survivants, en voyant le groupe, vinrent se cacher directement derrière les hommes encore sous le choc d’une telle scène. Plus loin dans le village, un cercle de quelques hommes entourait le jeune Lowen entièrement couvert du sang de ces congénères, grognant et rugissant. En un instant, il se déplaça près de l’un d’eux et l’emportât en un coup de griffe. Il rebondit presque instantanément et en tua un autre avec une agilité telle qu’aucun des deux ne put esquiver ni même comprendre ce qui venait d’arriver.

La troupe accourra tout de suite et se mit en formation de chasse autour d’Halkeo. Son père en premier lieu ne le reconnu pas. C’est lorsqu’il fit volte-face, et lui fit face, qu’il réalisa que c’était bien son fils. Il était complètement méconnaissable. Bien plus fort, plus grand, plus rapide qu’auparavant, mais surtout, bien plus violent et dangereux.

Le chef de la troupe avança de quelques pas vers lui et l’appela doucement par son prénom, espérant l’apaiser. Le jeune démon s’arrêta de bouger quelques instants, moment où son père baissa sa garde, pensant qu’il l’entendait et reconnaissait sa voix. Puis d’un mouvement rapide, il bondit et vint lacérer profondément le torse de son père, qui tomba à la renverse. Son père était encore vivant seulement grâce à son instinct qui lui fit se décaler au dernier moment, lui évitant de se faire éventrer et tuer d’un seul coup. Il comprit à ce moment que rien ne pourra le ramener à la raison.

La troupe entra en chasse, avec pour cible, le jeune mais néanmoins méconnaissable Halkeo. Ses deux frères n’avaient encore dit aucun mot. La situation paraissait irréelle. Ils ne purent en premier lieu se mettre en position mais le coup porté à leur père les mit en colère et les ramena à la réalité. Aucun être vivant ne pouvait blesser leur père, mais ce jeune garçon de sept ans le fit en un seul coup et un seul bond. C’est sans se regarder, ni se parler qu’ils se joignirent au cercle.

Le combat faisait rage et les coups pleuvaient. Chaque assaut donnait lieu à des blessures plus ou moins profondes dans chaque camp. La troupe réduisait à chacun des assauts du jeune Lowen. Cette troupe, pourtant si forte, se faisait anéantir par un enfant. Ce diable encaissait des coups stratégiques tout en assenant des coups bien plus forts et plus terribles à chaque chasseur qui osait s’en approcher.

Son père ne lui laissait presque aucun répit. Presque aussi rapide qu’Halkeo, il s’affrontait d’égal à égal. Chaque coup porté de part et d’autre, infligeait de profondes blessures pour les deux Thérianthropes. Le combat durait, durait… La troupe s’amenuisait à vue d’œil et perdait des chasseurs et amis valeureux. Chaque mort augmentait la colère générale du groupe et rendait le combat de plus en plus frénétique, augmentant ainsi le mare pourpre de sang déjà présente.

Les deux jumeaux firent un assaut simultané, avec un rythme au millième de secondes et lui infligèrent deux belles lacérations sécantes en diagonales. Elles formèrent ainsi une croix au niveau de son abdomen, symbole de la prochaine attaque qui viendra pourfendre son cœur. Cette dernière blessure ne fit pas vaciller Halkeo qui l’encaissa sans vaciller. Il s’arrêta quelques secondes sous les yeux des chasseurs, se recroquevilla et vint libérer un cri si fort et puissant qu’il détruisit l’ouïe des personnes présentes et les rendit confus quelques millisecondes. C’est dans cette ouverture que le jeune bondit et vint ouvrir en deux son père, en un coup et sous l’œil impuissant et médusé de ses congénères.

Totalement surpris, il comprit et ressentit la mort qui l’appelait. C’est presque solennellement que son père tomba à genoux. Il prit le temps et regarda chacune des personnes présentes, comme un remerciement dédié à chacun d’entre eux. Puis, son torse bascula et il s’écrasa par terre, le sourire aux lèvres. Le premier être à le blesser fut aussi le dernier : son fils. Une légende s’éteignit et une autre naquit.

Les chasseurs sous le choc ne bougèrent pas. Les jumeaux, dans un râle de colère, foncèrent têtes baissées sur Halkeo. Il ne fallut pas beaucoup d’énergie à ce dernier pour les punir d’une attaque aussi imprudente. Il les balaya en un seul mouvement, les laissant s’écraser plus loin, morts.

Les prochaines minutes furent totalement différentes. Les chasseurs étaient dans une optique d’esquive et de survie, à la recherche de bon moment pour asséner le coup final à Halkeo. Leur cible était la grande entaille en forme croix au niveau de son torse. Cette dernière plaie laissait une ouverture directe vers son cœur et donc à la fin du massacre.

Mais, d’un coup, il se figea net, comme inanimé, perdant cette lueur de feu dans ses yeux, s’écroula à genoux et perdit conscience quelques secondes sous le regard perplexe des chasseurs.

Pendant quelques secondes, tous le monde a pu observer le corps du jeune Lowen rétrécir à vue d’œil. Sa crinière s’éclaircissait et faisait apparaitre chaque goutte et tâche de sang, si bien que son corps entier en était recouvert. Et à un moment, lorsque son apparence retrouvait un physique plus commun, il leva les yeux. Chacun pu observer le changement de couleur de son regard. Le rouge sang venait de se changer en marron clair, retrouvant ainsi sa couleur naturelle. IL regarda tout autour de lui, désorienté et perdu. D’un coup, il aperçut le corps de son père et de ses frères gisants plus loin dans une mare de sang. Il se releva et fonça vers eux, comme guidé par son instinct. Tandis que les autres chasseurs ne comprenaient pas la soudaineté d’un tel changement.

Lorsqu’Halkeo arriva près des corps, il ne bougea pas pendant quelques secondes, tremblotant de plus en plus à mesure que la réalité lui apparaissait. Puis, il fondit en larmes en criant douleur.

La suite ne fut pas glorieuse. Les habitants revinrent quelques heures plus tard pendant que les hommes donnaient des obsèques valables aux corps meurtris de leurs congénères. Enfermé et sous bonne garde, plusieurs chasseurs expliquaient au jeune Lowen les dernières heures et ce qui était arrivé. Chaque mot rajouté venait alourdir le poids de ses crimes. En son sein, chaque détail venait le détruire de plus en plus, jusqu’à le laisser mort intérieurement et meurtrit physiquement. Il resta inanimé pour les heures qui suivirent.

Quand le calme revint le lendemain, les habitants se rassemblèrent et le convoquèrent. Sous les yeux accusateurs, emplit de peur et de colère, il sortit de la maison. Devant les survivants et, sans mots, il s’arrêta et fit face à la vingtaine de Thérianthropes. Un des chasseurs, le plus anciens vivant, s’avança et lui adressa la parole, assez fort pour que tout le monde l‘entendit. Il annonça le jugement : Halkeo est bannit à vie de cette région et que, s’il se représente à nouveau ici, il sera traqué et condamné à mort.

C’est avec un poids incommensurable, qu’il se retourna et s’en alla. Plus tard, cette tragédie fut appelé « le massacre de Calimiléo, la calamité de Spelunca ».

L’année qui suivit fut une année d’apprentissage et de survie en pleine nature, inconnue et sauvage. Il accumula l’expérience et les cicatrices durant les combats pour sa survie. Il apprit et s’endurcit à chacun de ses échecs. Il forgea ainsi une connaissance et un caractère qui lui permit de voir le soleil de chaque lendemain. Puis quelques années plus tard, il entreprit de s’engager en tant que chasseur dans les villes qui servaient d’étapes à ses voyages. Il gagna ainsi ses premières pièces et put vivre plus aisément.

Sa volonté première ? Survivre ! Ou surtout vivre !

Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, Halkeo veut vivre, chaque jour, un jour de plus. Un jour de plus afin de contempler à nouveau cette beauté et en découvrir de nouvelles facettes. Une autre journée pour se satisfaire d’être en vie et de pouvoir profiter des quelques plaisirs coupables dont il se permet.

Un rêve inavouable ? Celui de trouver une fin à ses crises et à sa perte de contrôle. Calimiléo est une de ces calamités qu’il porte seul, triste fatalité de sa vie.

Chaque massacre l’incluant est une dette éternelle envers le monde. Son fardeau l’oblige à trouver une solution à son secret et monstrueuse particularité.  Il ne peut encore se représenter l’impact créer par un tel changement dans sa vie. Un nouveau départ inimaginable probablement utopique.

Peut- être le découvrira-t-il un jour…