Et alors que je pouvais sentir mon corps s’alléger peu à peu, je continuais de guetter nos assaillants qui nous avaient entourés de toutes parts. Nous encercler était la meilleur solution pour eux d’en finir rapidement, c’était évident, il ne s’agissait pas de vulgaires bandits sans cervelles. Ils avaient tout de même conscience que leur surnombre pouvait leur permettre un certain avantage s’ils se soutenaient mutuellement. Nous étions acculés, mais je ne pouvais me résoudre à perdre aussi facilement. Pour la troisième fois, j’hurlais de toutes mes forces, continuant de garder nos adversaires sous un voile de terreur. En faisant ainsi, nous pourrions garder l’initiative sur eux et changer le courant lorsque la situation sera plus en autre faveur.

Cavalier – N’ayez pas peur, ce n’est qu’un monstre solitaire, il ne pourra nous échapper !

Je me tournais un instant vers Cylicia et nous nous comprîmes presque instantanément. La jeune Stryge avait déjà essayée cette stratégie tout à l’heure, mais en dépit de ses efforts, leur nombre posait problème. Aussi, lorsque je me mis à charger celui qui semblait être le supérieur de cette bande de pillard, tous hésitèrent devant la frénésie qui s’était emparée de mon corps. Tout ceux qui s’était mis sur ma route se virent envoyés valdinguer en l’air sans sommation. Une fois devant ma cible, je le détrônais de sa monture et l’envoya à terre, aux pieds de la jeune femme qui avait suivis ma manœuvre. Tous focalisé sur ma forte présence, ils en avaient oubliés la menace que représentait réellement Dame Cylicia. Sa première tentative avait échouée et c’était tant mieux, les bandits ont vu en elle une faiblesse et ne s’intéressèrent qu’à ma monstruosité, pourtant, quelque chose me disait qu’elle était bien plus qu’une simple guerrière ailée. J’avais confiance en elle et sa force. Servir d’appât, voilà ce que j’avais prévus.

En traversant ainsi l’assemblée de bandits, je ne pus m’éviter quelques blessures. Je me sentais plus vif que jamais, mais je craignais que la réalité ne me rattrape à la fin du combat. Même sans chef, ils pouvaient être dangereux et je ne me voyais pas poursuivre ce combat indéfiniment. Il fallait mettre un terme à ce combat rapidement. Mon pelage continuait de se teinter d’une couleur ocre, le sable s’immisçant entre mes poils et brunissant au contact du sang. Je tenais maintenant devant moi les crapules qui nous observaient à l’auberge. Hmm … Je ferais de mon mieux pour ne pas les tuer, mais si la situation l’oblige, je ne retiendrais pas mes coups. Cela me paraissait tout à fait légitime dans cette situation.

[Attaque le seigneur de guerre]

Le plan s’était déroulé comme prévu. Une fois le leader du groupe en main, il fut réceptionné par les soins de Cylicia qui décida de mettre un terme à sa vie rapidement. Mais dans la surprise générale, elle fut touchée également, transpercé par l’un des hommes armés. Je ne pu que contenir ma rage en assistant à ce dénouement. Mais s’était bien sûr sans compter sur l’incroyable robustesse dont elle faisait preuve. Je n’avais jamais vu personne se relever après avoir pris une lame dans le ventre, mais elle, elle se tenait toujours debout. Elle s’était délicatement retourné pour faire face à son agresseur et lui rompre la gorge comme s’il s’agissait que d’un fil coupé, mettant fin à sa destiné. La guerrière cracha quelques giclures de sang avant de ressaisir un instant et de me rassurer d’un ton faible. Elle ne se rendait pas bien compte de l’état dans lequel elle était. Le combat était rude et je ne parvenais pas à prendre l’ascendant sur les cavaliers qui parvenait à me garder à distance avec leur rapière longue. Ma rage dépassait la douleur, je me contentais de continuer mes assauts, jusqu’à épuisement. Mais il n’y avait rien à faire … je n’étais pas encore assez puissant pour protéger autrui. Je n’avais pas encore acquis la force de protéger les autres.

Et alors que je me rendis compte de mon impuissance, je me tournais vers Cylicia et décidais de la protéger, elle qui avait la puissance et l’expérience de les terrasser. S’il s’agissait de temps qui lui fallait, je pouvais très bien lui procurer le mien, le temps de lui créer des ouvertures. Je pourrais ainsi mieux la protéger. Nous n’avions pas beaucoup d’autre solution envisageable de toute manière. Nous étions dans une situation délicate et la fatigue s’était installé petit à petit sur nos épaules ensanglantés. La douleur ne me parvenait, mais qu’en est-il de Cylicia ? Une fois de plus, je traversais la horde de soldat qui s’était dressée entre nous et parvint à la rejoindre en faisant voler chacun d’entre eux avec la force d’un ours. Il fallait, selon moi, vite changer de terrain de combat, nous n’avions clairement pas l’avantage dans un endroit aussi vaste. Protéger nos arrières était impossible dans ces conditions.

Lonann Alhazred – Tenez bon !


[Lonann s'attaque au Cavalier B]

Le combat s’éternisait dangereusement pour nous, le sang allait vite me manquer, à moi comme à Cylicia qui étai étendue par terre. Nous avions été trop vite submergés par les pillards et nous étions rentrés dans le tas sans vraiment réfléchir aux conséquences. Pour moi, il était tout simplement hors de question que j’abandonne la jeune femme à son triste sort. J’allais me battre de toute mes forces pour la protéger et nous sortirent de ce mauvais pas. Je me savais doter d’une volonté d’acier lorsqu’il s’agit de protéger mon entourage. Cylicia avait retrouvé Loup à mon arrivé et m’avait offert le couvert. Un toit même ! Durant la moitié d’une nuit, certes, mais elle avait déjà trop fait pour moi pour que je l’abandonne. Je l’avais réalisé lorsqu’elle s’était efforcée de sortir de sa bouche un « Fuis … ». A ces mots, je sentis en moi une force impressionnante jaillir comme si je débordais d’énergie.

Une nouvelle fois, je pris place au milieu de la foule et hurlais de toutes mes forces, un hurlement de rage et de colère, mais aussi et surtout, un hurlement d’espoir pour la seule personne qui avait visiblement abandonné tout espoir. Loup avait entendu mon appel et s’était précipité sur l’occasion me rejoindre au pied levé. Lui aussi n’avait pas l’air de vouloir la laisser mourir et laisser ce petit Cherubin tout seul. A nous deux, on arrivera à s’occuper des pillards qui étaient encore en nombre, les deux cavaliers, sans chef pour superviser le travail, donnaient leur ordres sans jamais s’arrêter de cavaler autour de nous. Je savais d’ores et déjà ce qu’il allait faire. Désireux d’en terminer le plus rapidement possible, ils avaient pour objectifs de nous enfermer puis, de nous encercler avec leur copain bandits.

Lonann Alhazred – Si tu n’y crois plus, moi j’y croirai pour deux ! Aaahhh !!!

S’ensuivis un déferlement de colère, un premier pillards vola et vint percuter un des cavalier qui s’était retrouver à terre, un autre s’écroula devant moi sous l’effet de la peur et un dernier eu l’audace de s’élever contre moi, mais en vain, lui aussi, la poitrine littéralement traversé par mes griffes. Je n’avais aucun plaisir à trucider tout ces salopard, mais je n’avais pas vraiment le choix, dans ces conditions, c’était soit eux, soit nous. Loup s’en tait pris au cheval du Cavalier, se dernier se faisant la mal vers les ruelles de la ville. Le destrier enfin libéré, s’en alla, laissant son chevaucheur sans rien pour le défendre. Il y avait encore trop de monde autour de moi pour que je m’en occupe, mais si je parvenais à l’éliminer, nous aurons peut-être une chance d’inverser la tendance !

Lonann Alhazred – Allez Loup ! Whô whô wôôôa ! Arrrgh grrr wôwô !

Le jeune Loup reçu cinq sur cinq ce que je lui avais dit et se chargea le Cavalier à terre pour éviter qu’il s’en aille trop loin de la mêlée. Face à lui, il ne pourra pas filer très loin. Loup était un vrai traqueur,. Habitué à la chasse dés son plus jeune âge, élevé et éduquer par mes soins depuis la disparition de sa famille, il était dorénavant plus efficace que ces chiens de chasse qu’ils utilisent dans la région du Nord. Je savais que je pouvais compter sur lui. En attendant, je restais sur ma position et fit face aux derniers rebelles qui s’opposaient toujours à notre décision de libérer les petits élémentaires. Je voulais y croire, il y avait encore un espoir pour que l’on rentre ce soir ce coucher, sur un matelas bien confortable … J’y croyais de toutes mes forces !


[Lonann Alhazred élimine les pillard A et C]

[Attaque un cavalier]

La mêlée devenait de moins en moins rude, petit à petit la douleur se faisait de moins en moins intense. Leur effectif avait déjà grandement diminué. J’avais espéré que ma voix parvienne jusqu’aux oreilles de la jeune Stryge blanche, mais l’odeur de la mort vint la recouvrir petit à petit. Ce sixième sens qui me permettait de deviner l’hostilité et la présence de tout être m’entourant, je ne ressentais déjà plus rien en elle. La rage commençait à naître en moi, n’importe quel mordus aurait cédé à l’emprise du mal et aurait dévoilé son véritable instinct. Bien des Lycan dans ce cas y auraient laissé la raison en voyant un de leur compagnon tomber au combat. Et la mine réjoui des assaillants ne leur donna qu’une raison de plus d’en finir, plus hargneux encore qu’au début du combat. Cela n’allait jamais se terminer !

Et alors que tout espoir semblait être anéantie, l’âme de Cylicia se remit émettre de l’animosité. Elle était sortie des ténèbres par je ne sais quel miracle et s’était relevée tout naturellement, comme si elle n’avait fait qu’une petite sieste. Je ne pu cacher ma joie en la voyant se relever et reprendre les armes. Elle avait réussi à entendre ma voix, elle lui était parvenue. Elle savait que l’abandon était la seule défaite qu’il nous fallait éviter. Mais quelque chose semblait différent. Une aura étrangement lumineuse semblait la parcourir, l’ambiance était devenue électrique. La surprise avait refroidis les pillards qui s’étaient un peu trop emballé et l’instant d’après l’un des deux Cavaliers tomba au sol, sans sa tête sur ses épaules. L’attaque fut foudroyante, je n’eu même pas le temps de la suivre du regard. Cela dit, je profitais quel accaparait l’attention pour mettre à terre un des pillards près de moi afin d’assurer mes arrières.

Lonann Alhazred – On va en venir à bout, c’est un trois contre quatre maintenant ! Encore un effort !

Loup, de son côté, continuait d’occuper le cavalier tombé de son destrier un peu plus tôt, l’empêchant de se relever en le clouant au sol. C’était parfait, il avait compris qu’il s’agissait du meneur du groupe encore debout. Mon regard passa de Loup à Cylicia qui croisa le mien à son tour. Elle avait compris ce à quoi je pensais. De mon côté, il me faudrait les retenir et protéger ses arrières, car même si elle avait éveillé un second souffle, elle n’en restait pas moi gravement blessé. Son sang continuait de couler, simplement plus lentement. Comme si l’aura électrique qui l’entourait limitait sa perte de sang. Il fallait maintenant en venir vite à bout. Je ne pensais qu’elle serait capable de tenir tout le combat ainsi. La suite du combat, je m’en chargerai. Loup à mes côtés, tout devrait bien se dérouler.

Et sans que je m’en rende compte, j’étais passé d’un état d’esprit plutôt pessimiste à la vision d’un futur vainqueur. J’avais retrouvé ma confiance en un instant, il avait suffit de quelques mots et d’une oreille à l’écoute pour faire basculer le combat en notre faveur. L’espoir était un pouvoir fort étrange qui émanait de n’importe qui et dont le sentiment propagateur parvenir à rassembler des forces, jusqu’à lors, insoupçonné. Je me surpris moi-même en me déplaçant à toute allure entre les pillards et la jeune femme. Celle-ci n’aurait plus que d’une personne à se soucier. Leur formation était rompue et la tête du groupe venait d’être séparée de son corps d’armé. La pleine lune continuait à observer cette lutte pour la justice, en plein cœur de la nuit. Les bruits qui émanaient du combat avaient sans doute réveillés le voisinage, quel nuit agité !


[Lonann Alhazred s'en prend aux pillard D & E]

[Attaque le dernier cavalier]

Alors que la lueur de la lune commençait à s’assombrir sous les nuages s’accumulant peu à peu dans le ciel, le combat s’apprêtait à rendre son dénouement. Suite à ce revers de situation inattendue, les pillards n’avaient plus l’ascendant numérique sur nous. Cylicia était parvenue à défaire le bandit que tenait Loup et, avec l’énergie qu’il me restait, je leur libérai le terrain et couvrais leur arrière. Je n’avais pas quitté les bandits des yeux, mais j’avais deviné à leur visage que leur supérieur était tombé sous la lame de la jeune femme. Une légère secousse retentit puis, une forte odeur de brûlée s’engouffra dans mes narines. Je n’avais aucune idée de quel genre de pouvoir Cylicia avait bien pu hériter, mais la savoir aussi puissante me redonnait confiance. L’entendre dire le décompte de pillards me fit sourire inexplicablement, j’avais repris courage.

Les trois derniers assaillants, se rendant compte bien trop tard qu’ils nous avaient sous-estimés, commencèrent à reculer pas après pas. Leur mouvement était devenu plus nerveux, plus imprévisible. Le doute s’était installé chez eux. Lorsqu’ils prirent compte de l’ampleur que cette petite altercation avait prise, du nombre d’individus blessés ou tués. L’un d’eux, que j’avais envoyé valser un peu plus, se releva lentement et enfourcha sa rapière, le regard sinistre. Ils avaient décidé d’en finir, leur détermination avait scellée leur destin. Le premier se jeta tout bonnement sur moi, agitant son sabre sans aucun véritable effort. Après le doute, la peur leur faisait perdre leur sang-froid. Malgré ma grande taille, ce dernier ne parvenait pas à ne serai-ce que m’effleurer ou m’égratigner. D’un coup sec du revers de main dans la nuque, le pillard désespéré s’effondra, inconscient. Rien n’avait été plus fluide pour moi qu’à ce moment là. L’adrénaline et le courage que m’avait transmit Cylicia avaient su rallumer cette étincelle de chaleur en moi qui me faisait me sentir bien. J’acquerrai une nouvelle force, l’ultime force, celle du dernier espoir. Le désir de survivre et de protéger son prochain était les seuls choses qui traversaient alors mon esprit.

Les adversaires se confrontèrent une dernière fois du regard, se jaugeant minutieusement du coin de l’œil. Rien n’avait plus d’importance que ces derniers instants. Les gouttes de sang perlaient sur mon pelage, maintenant tacheté de rouge un peu partout. Je pouvais sentir mes jambes frémir par moment, la fatigue s’impatientait. Il fallait mettre un terme au combat au plus vite. Ma transformation ne me coûtais aucune énergie, mais la dépense énergétique n’était pas la même. Je peux ainsi me transformer à volonté, mais lorsque je fatigue, je reprends involontairement pour apparence originelle. Ce que je craignais, c’est que cette preuve de faiblesse frappe aux yeux de l’ennemi et qu’ils retrouvent encore de l’énergie enfoui tout au fond d’eux. Dans ces conditions, il s’agirait de la pire chose qui puisse nous arriver, alors que nous sommes tout deux au bord de la fatigue, sans compter Cylicia qui n’était pas en reste. Alors je continuais à combattre sous cette apparence, alors qu’au fond de moi, j’étais à bout. Il s’agissait des derniers efforts …