Les fables de La Futaie - Volume I


Le garçon et le corbeau

Le corbeau de son arrogance affiché
Mettait chaque flèche bien centrée
Quand un garçon rigolard
Vint attirer l'auditoire
Chaque projectile volant
Était meilleur que le précédent
Le garçon dans un sourire certain
Se plaça devant les gredins
Le corbeau bien agacé
Redoubla d'efforts pour gagner
Mais dans ses essais négligés
Ne fit que se ridiculiser
Le garçon empli de bonté
Vint alors pour l'aider
Et de ses conseils avisés
Permit au corbeau de s'illustrer
Mais c'était sans compter sur l'adresse du garçon
Qui ridiculisa le corbeau pour de bon


Le sanglier et le renard

Une odeur forte se dégageait
De ces imposants bosquets
Et le renard bien avisé
Savait qu'il se devait préparer
Quand jaillit enragé
Un énorme sanglier
Qui de ses énormes défenses
N'offrait que la potence
Pourquoi tant de haine s'exclama le renard
Mais le porcin enragé n'était pas bavard
Ce dernier attaqua de ses défenses tranchantes
Le pauvre renard qui s'enfuit dans une fente
Avant de voir de ses yeux ébahis
Ce qui enrageait ainsi son ennemi
Une dague dans l'aine l'emplissait de douleur
Alors le renard mit fin à son malheur
Ôtant d'un coup la dague cruelle
Qui de larmes emplissait ses prunelles
Ainsi se finit l'histoire des deux hères
Qui dans la forêt se trouvèrent


Le clown et le lion

Autour d'un verre rempli
Discutaient deux amis
Nouvellement rencontrés
Les deux aimaient à parler
Mais le lion un peu sot
Ne pouvait se douter
Que derrière le clown et ses mots
Se cachaient de sombres pensées
Par de nombreuses reprises, le clown avait tenté
De montrer au lion son visage caché
Ce dernier étourdit qui ne comprenait rien
Avait pour réponses les rires hautains
Du clown fort amusé par la situation
Et de la stupidité dont était faites le lion
Mais las du lion et de sa crédulité
Le clown préféra de ce pas le quitter
Errant à l'air libre heureux d'avoir pu tromper
Le lion si fort et si brave et pourtant hébété
Le clown et sa troupe de bras cassés
Mirent la pagaille dans la grande cité
Le lion de sa force arrêta les acrobates
D'un simple et puissant revers de la patte
Et c'est ainsi que furent arrêtés
Les présomptueux mal avisés
Qui prirent le lion pour un vieil âne bâté


Le serpent et l'oiseau

Le serpent sûr de lui
Se croyait plus fort que tout ennemi
Et de son ardeur sans limites
Vint attaquer l'oiseau bien vite
Mais c'était sans compter
Sur la force que pouvait déployer
L'oiseau aux ailes noir cendrés
Et aux serres bien aiguisées.
Il pouvait écraser le serpent sans forcer
D'une seule de ses grandes serres acérées
La bataille fut brève et sans étonnements
L'oiseau fit sans peine crier le serpent
Qui pas de si tôt ne reviendra chercher
Querelle aux vrais et forts guerriers
Qui pourraient de sa peau carmin
Se faire un joli sac à main
Que la morale vous soit divulgué
Un jour puissant, vous deviendrez
Mais il ne faut oublier
Qu'il faut d'abord vous élever

Auteur Anonyme