Éloignée du monde. Cet endroit paraissait si petit, vu de dehors !
Halinor marchait seule, faisant attention à tout détail, entre les arbres de la forêt. Après un arrêt à Kastalinn, ou elle y avait vendu son cheval, elle avait traversé toutes les plaines d'Aràn et avait décidé de s'aventurer dans cette forêt dite hantée et peuplée d'étranges bêtes féroces... La curiosité l'avait attirée dans ce coin perdu, et la jeune femme était là, à marcher sans vraiment savoir où elle allait, et l'après-midi se transformait presque en soir... Enfin, selon ses calculs. De toute façon, ça ne ferait aucune différence, vu que la lumière du soleil ne pénétrait presque pas cette forêt : tout était lugubre, et une légère brume couvrait le sol, donc Halinor devait faire attention à où elle mettait ses pieds, à ne pas percuter une branche avec sa tête, et le tout, en devinant les obstacles, presque.

Elle avait l'impression que les arbres morts se déplaçaient, voulant l'attrapper pendant qu'elle leur tournait le dos, et qu'ils revenaient à leur place une fois qu'elle se retournait.

Quelle ambiance, ça me rappelle un conte que papa me racontait...

Halinor s'interrompit lorsqu'elle entendit le hurlement d'un loup, quelque part dans cette forêt interminable. Elle attendit un instant, immobile, en quête des hurlements des autres loups, en vain. Il lui semblait qu'il n'y en avait qu'un seul. Autant pour elle.
La Vampire continua sa marche. Il devait bien y avoir quelque chose d'intéressant dans ces bois, elle n'avait tout de même pas fait tout ce chemin pour rien ! Elle s'arrêta à nouveau quand elle aperçut, au loin, une paire d'yeux lumineux. Ils étaient énormes, et la fixaient sans bouger. Qu'était-ce ?
C'est alors qu'elle sentit venir quelque chose (un objet ou un animal ?) venir vers elle de côté, mais elle réagit en retard ; quand elle pensait qu'elle allait être atteinte, une ombre passa au-dessus d'elle, déviant d'un coup de patte la chose. Cinq secondes plus tard, Halinor se retrouva propulsée en l'air et retomba sur le sol pressionée par une bête énorme.
Un loup géant ! Son museau était très près de son visage, la jeune Vampire pouvait sentir son haleine. Elle ne pouvait pas attraper ses armes...

La forêt était étrange.
Les arbres étaient étranges.
La brume, aussi.
Excelsior, aussi.

_Eh !

Oh, c’est bon, je m’ennuie. Si on peut même plus plaisanter…

_Oui, bon. Plaisante tant que tu veux, mais essaie au moins de retrouver le chemin. Je crois qu’on a jamais été aussi perdu…

J’aimerais bien, figure toi, mais… Je ne comprends rien, ici. Il y a probablement une magie noire d’une puissance incroyable à l’œuvre. Même moi, je n’ai jamais ressenti ça…

_Je vois. J’imagine que la seule chance qu’on a est d’avancer, alors… Eh bien soit, avançons !

C’est alors qu’une fine silhouette se dessina dans l’obscurité et la brume, à quelques dizaines de mètres de là. Une fine silhouette, qui, par les circonstances, s’en trouvait vêtue d’un air plus que menaçant.

_Tu crois que c’est…

Non, ça, Excelsior, c’est pas un monstre. A première vue, c’est même humain.

_Oh, ne penses pas que je vais te croire, tu ne m’aides pas beaucoup, ces temps-ci. Cette ombre m’a tout l’air tout bonnement maléfique... Tiens, regardes, avec un peu de chance, cette pierre devrait l’assommer. Surtout à cette distance… Hiyaaaa !

Le projectile s’envola vers la silhouette avec une rapidité étonnante et une précision presque miraculeuse en vue du lanceur. Restait encore à voir ce qu’il se passerait ensuite.

Halinor pensait que sa fin était arrivée, qu'elle mourrerait seule et oubliée dans cette forêt éloignée du monde, qu'elle ne réaliserait jamais son rêve de remplacer son père en tant que Capitaine d'un navire...
L'animal se baissa un peu plus vers elle... Et lui lécha le visage.

Hein ?

La Vampire n'y croyait pas vraiment, mais vu que le grand loup ne l'avait pas encore dévorée, elle commença à le repousser délicatement, gentiment, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il devait se déplacer. Il recula et s'assit face à elle, qui se redressait en essuyant son visage. C'était... Étrange. Sans quitter le loup des yeux, elle se leva. Assis, il la dépassait d'au moins 20 bon centimètres, ce qui ne calma pas la jeune femme. Elle avala sa salive et mit ses mains sur la tête. Bon. Cette bête énorme n'allait finalement pas la manger. Pas pour l'instant, en tout cas.
Halinor avança lentement vers le loup géant ; celui-ci baissa son museau. Elle mit alors sa main sur la tête de l'animal et le caressa. Il semblait aimer cela. Halinor le caressa avec plus d'assurance.

- On dirait que tu n'es pas si mauvais que ça... Tu es... Mignon ?

La Vampire ne savait pas si elle était sur la bonne voie, mais élogier l'animal allait peut-être le rendre assez heureux pour ne pas la croquer. Elle se rappela que le grand loup avait dévié quelque chose quelques minutes auparavant, et regarda par-terre, dans les alentours. Elle s'éloigna de l'animal et s'accroupit près d'une pierre. Elle ne s'était quand même pas jetée sur elle toute seule ! Il y avait donc quelqu'un (ou quelque chose ayant la capacité de lancer des objets) dans les parages. La rouquine se leva d'un coup et partit en courant parmi les buissons, dans la direction d'où elle pensait. Ou pas.

La silhouette avait bougé.
Une autre était apparu, et avait dévié sa pierre.
Une plus grande. Beaucoup plus grande.
Tu devrais courir, Excelsior.

_Pas question ! Un héros ne fuit jamais !

Je crois que c’est un loup géant.

_Oh, eh bien, si je pars dans cette direction-ci, ce ne serait pas réellement une fuite, mais plutôt un détour quelconque pour parer à l’éventualité d'un contretemps. N’est-ce pas ?

Probablement.

_Alors allons-y !

Il fit trois pas et s’arrêta.

_Non, je ne peux pas fuir, quoi que je dise. Je ne me le pardonnerai jamais. Après tout, peut-être que les loups sont gentils, dans cette forêt.

Peut-être pas.

_Tu ne m’aides vraiment pas, tu sais ?

Bon, eh bien fait ce que tu veux, mais j’aimerais éviter de me retrouver au chômage technique, faute de héros vivant à narrer…

_Bon, eh bien… Je vais recommencer. Peut-être qu’avec une plus grosse pierre…

Lorsqu’Excelsior amena la pierre, qui, de par sa taille proche de la tête du héros, semblait plutôt être un véritable rocher, au niveau de son cou, son cœur rata un battement.
Dans la brume ne se distinguait aucune des deux silhouettes.
Quelque chose approcha.

La Vampire sauta au milieu d'un dernier buisson, s'arrêta et attendit. Rien. Silence parfait. Elle s'était encore perdue ?! Elle soupira. Superbe. La brume semblait s'être épaissit, elle voyait à peine à deux pas devant elle, et elle était seule à nouveau. Bon, si elle ne pouvait pas voir, elle se fierait à son nez. Elle ferma les yeux et commença à marcher. Elle sentait... La mort. Plusieurs arbres morts, des animaux morts. Mais en même temps, elle sentait la vie ; tout dans cet endroit semblait chercher à s'emparer du moindre petit morceau de vie qui passait. Les arbres voulaient remplir leur vide, les pierres voulaient se sentir plus légères, les animaux cherchaient à se nourrir.
Il y a avait la brume aussi, ce poids épais qui aveuglait et qui retenait les passants. Une ambiance lugubre, si vous vouliez l'avis d'Halinor. Les vieux buissons l'entouraient et paraissaient se resserrer un peu plus autour d'elle.
Et l'odeur... Oui, l'odeur la rassurait ; elle l'avait déjà sentie auparavant. À Stellaraë, la ville des humains... Un Humain ! Il y avait un Humain tout près ! La Vampire sourit.

Toujours les yeux fermés, Halinor ouvrit un buisson devant elle avec ses mains. L'odeur était bien plus forte ici, elle ouvrit alors les yeux. Effectivement, devant elle, se tenait un homme de grande taille, lui tournant le dos. Peut-être qu'il savait où étaient-ils ? Elle écarta le reste de buisson devant elle en silence, mais marcha accidentellement sur une vieille branche morte sur le sol.

Merveilleux.

Un bruit.
Une présence, quelque chose.
Certainement pas humain. A moins que l’atmosphère ne fausse les sens. Tout était possible dans un endroit aussi maléfique. Tout, même le fait de se faire attaquer par une vampire et un loup géant.

_Pardon ?

Oh, non, je n’ai rien dit. Et puis tu sais, tout n’est pas perdu. Tu peux encore fuir.

_Qu’est-ce que j’ai dit tout à l’heure ? Je suis un héros, Palsambleu ! Je ne fuirais pas !

La pierre encore au niveau de son épaule, il attendait un nouveau signe. Un nouveau son.
Une nouvelle présence.

_Là !

Le petit rocher partit en direction d’un buisson à quelques mètres d’où venait de s’échapper un bruit de branche cassée.
Si c’était un ennemi, il allait souffrir de migraine.
Si c’était un allié… Aussi, mais… Non, aucune différence, en fait.
Mais que ce soit l’un ou l’autre, Excelsior était tout de même mort de peur, sans vouloir l’avouer.
Un loup géant rodait.

En laissant échapper un cri assez perçant selon Halinor, l'humain se retourna et lui lança un rocher à la figure. Halinor se jeta sur le sol, l'évitant de cette manière, mais un bruit sourd et le choc sur le sol lui indiquèrent que la pierre n'avait pas atteint une longue distance, qu'elle avait même heurté quelque chose de solide. À terre, Halinor s'appuya sur ses coudes, pour voir que le loup géant l'avait suivie jusque là, et avait reçu le rocher en plein torse. Il grognait et regardait l'Humain méchamment.

Pauvre type... Hein ? Mais attends, c'est lui qui va me donner une infos, il ne peut pas le bouffer comme ça !

Halinor se mit entre l'homme et le loup, tournant le dos à l'humain et écartant les bras, espérant que l'animal comprenne qu'il ne devait pas attaquer. Comme réponse, celui-ci s'assit et commença à se lécher les pattes, comme s'il attendait qu'elle finisse ce qu'elle avait à faire.
La Vampire se retourna vers l'Humain et se rendit compte qu'il la dépassait d'une tête, alors elle s'écarta un peu. Elle n'aimait la proximité que pour se nourrir de toute façon. À cause de l'humidité de la brume environnante, ses longs cheveux rouges étaient mouillés, ainsi que son manteau noir.

J'ai vraiment l'air d'une fillette perdue... Autant pour moi, au moins il ne fuira pas.

_Oups…

Le projectile n’avait apparemment pas atteint la cible qu’il voulait.
La brume s’était quelques peu dissipée, et on pouvait de nouveau voir à plus de quelques mètres.
C’était une jolie demoiselle, d’un genre frêle, avec un beau visage encadré par de magnifiques cheveux d’un rouge aussi étrange que sublime.
C’était une jolie demoiselle comme il en avait rarement vu qu’aussi belle.
C’était aussi la jolie demoiselle qu’il avait failli tuer avec son rocher. Mais ce n’était pas grave.
Parce que c’était aussi la jolie demoiselle qui semblait ordonner au gigantesque loup derrière elle. Comment, sinon, aurait-elle réussit à l’empêcher d’attaquer Excelsior ?

_Euh… Désolé, jolie demoiselle… Avec cette étrange atmosphère, j’ai pris votre présence pour une banshee, ou un quelconque revenant, et je vous offre donc mes excuses les plus sincères ! Et… A vous aussi, maître loup…

Excelsior, pour étrange que ce fut, se sentait mal. Cette fille en face de lui lui donnait une étrange impression.
Une étrange impression qui en disait long sur elle.
Elle était probablement aussi puissante qu’elle était belle.
Et elle était probablement d’une puissance incroyable.

_Euh… Désolé, jolie demoiselle… Avec cette étrange atmosphère, j’ai pris votre présence pour une banshee, ou un quelconque revenant, et je vous offre donc mes excuses les plus sincères ! Et… A vous aussi, maître loup…

Halinor jeta un coup d'oeil au dernier interpellé, qui léchait toujours ses pattes, donnant l'impression qu'il n'avait pas entendu les excuses de l'Humain, ou encore qu'il s'en fichait totalement. Tant mieux pour cet homme. Elle lui répondit alors.

- Vos excuses sont acceptées, monsieur... Dîtes-moi, avez-vous une idée d'où nous trouvons-nous ? Je suis perdue dans cette forêt immense !

Il avait dit banshee ? Elle avait déjà entendu parler de ces terribles créatures... Sur la mer, plusieurs marins avaient affirmé avoir rencontré une, au milieu d'un tempête, mais elle, personnellement, n'en avait jamais vue. Et son père, Capitaine qu'il était, lui avait assurée qu'elle ne s'en serait pas sortie vivante de cette rencontre... Quand elle avait 14 ans. Depuis, la situation avait certainement changé. Elle espérait.
Halinor se demandait si le loup profiterait de son absence, ou, au minimum, de son éloignement, pour attaquer l'homme qui lui avait jeté un rocher.

- Vos excuses sont acceptées, monsieur... Dîtes-moi, avez-vous une idée d'où nous trouvons-nous ? Je suis perdue dans cette forêt immense !

Bien entendu, qu’Excelsior savait où ils étaient ! Ils étaient…

_Bien entendu, que je sais où nous sommes ! Nous sommes…

Dans la forêt…

_Dans la forêt…

Non, je ne me souviens plus du nom, par contre.

_Oh, aller, je vais passer pour un imbécile, maintenant.

Non, désolé, le nom ne me revient pas. Mais de toute manière, ce n’est pas avec le nom d’un endroit qu’on connaît le moyen d’en sortir.

_Bah, tu m’es vraiment de moins en moins utiles, toi… Enfin bon ! Malheureusement, je ne sais pas où nous sommes. Et je connais encore moins le chemin pour sortir d’ici…

Le loup géant derrière la demoiselle semblait ignorer le héros. Excelsior aurait la vie sauve pour le moment.

_Bon, eh bien... Mon nom est Excelsior Crive, héros du peuple ! Et enchantée de faire votre connaissance, demoiselle… ?

_Bien entendu, que je sais où nous sommes ! Nous sommes… Dans la forêt… Oh, aller, je vais passer pour un imbécile, maintenant.

Silence. Ça ne devait pas être le reste de sa réponse... Il parlait tout seul ? Halinor allait l'interroger, quand il reprit comme si de rien n'était.

_Bah, tu m’es vraiment de moins en moins utiles, toi… Enfin bon ! Malheureusement, je ne sais pas où nous sommes. Et je connais encore moins le chemin pour sortir d’ici…

Bon, et bien... Elle n'était toujours pas avancée. Il jeta à son tour un coup d'oeil au loup derrière, qui continuait sa toilette. Halinor en profita pour se recoiffer du mieux qu'elle pouvait. Ça devenait difficile dans cette humidité.

_Bon, eh bien... Mon nom est Excelsior Crive, héros du peuple ! Et enchantée de faire votre connaissance, demoiselle… ?

- Halinor. Halinor Deraborne. Je suis... Enchanté moi aussi.

Elle lui tendit la main, heureuse de ne plus être seule. À deux, ils s'en sortiraient plus rapidement. À trois en fait, si on comptait le loup, qui n'allait visiblement pas la quitter de sitõt. Après, elle pourrait continuer sa route pour devenir un pirate. Direction la mer !

- Dites, il y a quelqu'un d'autre avec vous ?

- Halinor. Halinor Deraborne. Je suis... Enchanté moi aussi.

Deraborne ? Où avait-il déjà entendu ce nom là… Peut-être que…
Il attrapa la main de la jeune demoiselle, s'agenouilla, et y déposa un rapide baiser, comme l'imposaient les règles de bienséances.
Quoique ces règles n'auraient pas existées qu'il l'aurait quand même fait, tant ce geste lui paraissait naturelle en face de cette jeune fille.

- Dites, il y a quelqu'un d'autre avec vous ?

_Pardon ? Oh, euh, non ! Enfin, oui, mais…

Et sinon, j’existe, hein. Ce n’est pas parce que personne ne peut me voir que je n’existe pas…

_Certaines personnes peuvent te voir, narrateur. Tu ne te souviens pas de Slayne ?

Oh, si tu pouvais éviter de me remettre en mémoire cet épouvantable chat…

_Bon, quoi qu’il en soit, je ne suis en effet pas réellement seul. Mon narrateur est avec moi. Pour la question de sa nature, eh bien… Il est invisible, pour sûr. Personne de normalement constitué ne peut le voir, et je suis le seul humain à pouvoir l’entendre. Et ça tombe bien, puisque c’est précisément à mes aventures qu’il est rattaché.

Avant qu’Halinor ait pu prononcer une phrase en retour, il dit rapidement.

_J’imagine que tu dois me prendre pour un fou, mais… Eh bien je ne pense pas que ce soit le cas. Certains ont déjà même pu parler à mon narrateur, et sans que je sache pourquoi, j’attache de l’importance à ce que vous ne pensiez pas ça.

_Pardon ? Oh, euh, non ! Enfin, oui, mais… Il hésita. Certaines personnes peuvent te voir, narrateur. Tu ne te souviens pas de Slayne ?

Narrateur ? Il avait dit "narrateur", à qui ? Halinor regarda autour d'eux, se rappelant que ce n'était même pas un nom. Toujours le même scénario, rien n'avait changé. Tiens, le dit Excelsior semblait lui reparler.

_... ne suis en effet pas réellement seul. Mon narrateur est avec moi. Pour la question de sa nature, eh bien… Il est invisible, pour sûr. Personne de normalement constitué ne peut le voir, et je suis le seul humain à pouvoir l’entendre. Et ça tombe bien, puisque c’est précisément à mes aventures qu’il est rattaché. J’imagine que tu dois me prendre pour un fou, mais… Eh bien je ne pense pas que ce soit le cas. Certains ont déjà même pu parler à mon narrateur, et sans que je sache pourquoi, j’attache de l’importance à ce que vous ne pensiez pas ça.

Malheureusement pour lui, Halinor le prennait déjà pour un fou. Quelqu'un qu'elle ne pouvait ni voir, ni entendre, était présent ? Sottises. Cela ne pouvait être qu'une âme errante en train de lui souffler des mots dans les oreilles.
Heureusement pour lui, Halinor avait déjà rencontré des hommes avec des cas pires que le sien, donc elle ne s'en importait pas trop, ni en était trop inquiète. S'il ne devenait pas dément d'un instant à l'autre, alors tout allait bien. De toute façon, elle savait se défendre, elle était un Vampire, et fille de pirate avant tout !

Halinor regarda vers le haut, mais se rappela que le jour et la nuit ne faisaient aucune différence dans cet endroit. Bon, depuis qu'elle marchait, il devait déjá faire nuit... Et le silence qui s'était installé devenait dérangeant.

- Bon, et bien, enchantée de faire votre connaissance, monsieur Crive. Elle fit la révérence. Mais nous devons nous quitter à présent, je dois trouver le chemin de sortie. De plus, je ne pense pas pouvoir retenir ce loup s'il décide de vous... Sauter dessus.

Sur ce, la Vampire retourna sur ses pas, conduisant ainsi le loup géant.

- Tu ne vas pas me laisser, hein ? Bon, si tu me guides vers la sortie, tu peux rester avec moi... BlackJack ?

Comme s'il l'avait entendue et comprise, le loup la lança sur son dos et se entama une course folle dans laquelle Halinor dû se baisser pour ne pas être atteinte par des vieilles branches des arbres. En quelques minutes à peine, elle et l'animal se trouvaient aux limites de la forêt, sains et saufs.