NOUNOUILLE BLABLA !! SUGOI !!

Horrifié. Voilà ce qu'on aurait pu dire du mage lorsqu'il observa la réaction d'Undvik. Littéralement, il ne savait pas si cette réaction avait été plus violente pour le seigneur des marais ou pour lui même. Oui, il était pour le coup sévèrement touché dans son esprit d'érudit. Là, il s'énumérait la probabilité qu'une telle chose arrive dans sa vie, et ce, en plusieurs siècles de vie. Il resta un moment immobile, contraint d'observer un seigneur des marais en train de se faire dorloter par un géant béa. Toutefois la légère décharge magique relâché par Wammu avait été détectée par Olórin. D'un côté, il fut rassuré de voir qu'il profitait, cette fois-ci, de la situation.

NOUNOUILLE ? NOUNOUILLE COPAIN !  

Le seigneur des marais se débattait tandis que le colosse tournoyait follement. Là... l'elfe était bouche bée. Il en vint même à se demander s'il n'avait pas été empoisonné ou drogué pour qu'une telle scène s'articule sous ses yeux. En effet, après un rapprochement certain la grenouille venait d'être expulsée à plusieurs mètres de la zone pour ensuite s'échouer violemment contre un arbre. Olórin avait visionné tout ça, autant voire plus ahuri qu'après l'épisode du câlin. Mais Undvik acheva psychologiquement le mage de glace lorsqu'il sembla se préoccupé de l'état de son jouet après cette chute...

Il secoua sa tête. Il n'en croyait toujours pas ses yeux mais il fallait continuer d'agir, le combat n'étant pas terminé. Malgré lui, le géant semblait avoir la maîtrise de la situation. Olórin, bien qu'il voulait réussir son offensive, s'essaya à un autre sort qui fonctionna. D'un petit geste il frappa le talon de son arme au sol. Un tracé bleuté circulaire fit son apparition au sol avant de monter dans les airs jusqu'à dépasser son créateur. Progressivement, il se déforma pour ne plus former qu'un halo de lumière tout autour du mage. La prochaine serait la bonne, espérait-il.

Voilà qu'il frémissait. La magie bienfaitrice qu'il avait invoqué venait de s'étioler dans tout son corps. C'était un sentiment toujours agréable et rassurant pour l'elfe. En effet, c'était un moyen de s'assurer qu'il était toujours détenteur de magie, et surtout en pleine mesure de la ressentir. Une crainte cachée depuis son plus jeune âge ; perdre un jour tous ses pouvoirs. Mais ici, le halo avait eu un effet réconfortant sur la mauvaise posture qu'il traversait. Il fallait l'avouer, un elfe, deux seigneurs des marais, une entité corrompue et un géant ne correspondaient pas vraiment aux rencontres qu'il s'était attendu d'effectuer lors de cette péripétie. C'était à prendre ou à laisser quoiqu'il en soit.

Les tentatives de résolution pacifique du conflit avait été toutes expérimentées. Il lui fallait se résigner à tuer, auquel cas la probabilité inverse gagnerai du terrain. La distraction du géant, bien qu'involontaire, lui avait octroyé quelques secondes pour la mise en place de sa prochaine attaque. Celle-ci ne serait pas aussi énergivore, puisque totalement maîtrisée et non influencée par une enfance meurtrie, mais elle serai à n'en point douter, létale dévastatrice. De son plein gré, il s'orienta vers le Seigneur des marais encore en pleine santé depuis ce début de combat.

Tendant la main poing fermé il croisa le regard de son adversaire. Tandis que ses yeux s'illuminèrent, son aura se gonfla comme jamais depuis le début de ce voyage. Ses doigts se détendirent, paume face à l'ennemi et progressivement, l'on pouvait voir que la glace se constituait à l'extrémité de ses doigts. Cette fois, il n'y avait nul intermédiaire. Son bâton lui était inutile, il fabriquait sa propre matière sans retenue particulière, aucune.

- J'espère que tu vas également aimer ce bleu là, Undvik.

Telle l'extension des doigts, la glace surgit à leur bout. Ses bras de glace commencèrent à former des lianes givrées qui s'entremêlaient entre elles tout en progressant vers l'ennemi. De plus en plus vite. Et tels les rouleaux produits par les océans en bord de plage, ils s'enfouissaient dans la terre pour ressortir avec davantage de véhémence. Toutes la végétations se voyaient aspirer et dévastée par la vague givrée, laissant même dans son sillage une plaque glacée pour seule preuve de son passage. Le Seigneur des marais n'eut pas le temps de réagir que déjà son corps était éventré et démembré de toute part.

[Olórin attaque Seigneur des marais B.]

Avec sérénité, il rechargea ses batteries pendant que le géant s'acharnait sur la créature des marais ; la dernière qui restait encore en vie. Une donnée importante et oubliée depuis la rencontre du colosse. En effet, pour un individu qui prônait la protection de la vie, il n'avait guère entrepris de poursuivre ce chemin idéaliste depuis le début du voyage. Mais pourquoi ? C'est alors qu'il venait à se demander si cette entité corrompue avait également un effet néfaste sur lui. Cela paraissait impensable mais face à l'inconnu on ne pouvait jamais être certain. Il laissa cette hypothèse dans un coin de son crâne avant que ses yeux ne s'illuminent de nouveau, braqués férocement sur le seigneur des marais mal en point. Il leva sa main gauche. Cette dernière dessina quelques choses dans l'air avant qu'un cri de douleur ne se fasse entendre par l'habitant Hukutav. Une glype de glace venait d'être marquée à vie sur sa paume de main gauche.

Nous n'étions pas obligés d'en arriver à ce stade. Et pour preuve de ma bonne foi, je vous laisse la vie sauve. Mais pour votre insolence, et votre manque de diplomatie envers un membre haut placé de la Garde Zéphyr, cette marque sera votre punition. Où que vous irez vous porterez la honte de cet affront, qui aura très mal tourné pour vos collègues.


Le ton était entendu. Sa voix n'avait trahi aucune émotion, elle n'avait énoncé que la stricte vérité. Du moins, tout en conservant la partie cachée de l'iceberg. S'il venait l'idée à cet imbécile de lever une nouvelle fois la main sur l'elfe-mage, la magie de sa gravure corporelle, englobera son cœur dans une poche de glace qui le tuerai sur le coup. Il ne fallait pas risquer l'incident diplomatique avec la région des marais Hukutav, mais des précautions étaient à prendre. Assimilant lentement les dires d'Olórin, le crapaud déguerpis en vitesse et la situation retrouva une once de paix.

Bien.

SYPHILIS GUN !

L'elfe n'avait pas envisagé une telle provocation de la part d'Undvik. Et c'était tout bonnement normal, puisque après mûre réflexion, il comprit que cette décision n'était en fait que celle de l'ombre indésirable qui occupait le corps du colosse. Olórin regarda avec rancune l'être inerte se faire déposséder de ses dernières essences vitales. Bien entendu, il n'était plus l'heure de laisser paraître quoique ce soit. Agir était urgent. Il choisit dans un premier temps de s'adresser au plus humain des deux, probablement.

Undvik..., dit-il d'un air pensif avant de regarder le gros géant dans les yeux.

Ravi... je suis d'avoir fait ta connaissance, grande brute que tu es. Une qualité qui te portera loin si tu en fais bon usage. Je vais malheureusement devoir te laisser retourner vaquer à tes occupations, mon ami. Prends bien soin de toi, nous nous reverrons, je n'en doute pas.

Et oui, malgré un voyage chargé d'évènements, l'elfe avait encore beaucoup de chemin à parcourir pour rejoindre sa destination finale. Une zone qu'il espérait propice à la découverte de nouvelles informations pour sa quête et de nouveaux savoirs. La compagnie du géant ne lui déplaisait guère, bien au contraire, un certain attachement avait fait surface au plus profond de son âme. La problématique demeurait en l'être ignoble qui possédait sans contre-mesure le contrôle de son nouvel ami. Il ajouta toutefois.

Quant à vous Wammu... je vous souhaite sincèrement de réussir, un jour peut-être, de vous libérer de cette prison corporelle. Si d'ici là, il s'agit toujours de votre souhait, bien entendu. Que votre chemin soit sans encombres.

Il sourit en coin, très légèrement. Aucune feinte n'apparaissait dans un tel discours. Il espérait pour lui qu'il trouve un jour l'occasion de saisir cette chance. Quoique, ce dernier s'était déjà agréablement installé et semblait en découvrir davantage de jour en jour. Son assise devenant plus confortable avec le temps, il était fort probable qu'il ne cherche plus à s'en défaire. Mais... c'était sans compté sur la volonté propre d'Olórin d'étudier la question pour qu'un jour son nouvel ami soit lui aussi libéré de cette gangrène. Un travail de longue haleine qui n'était en aucun cas l'une de ses priorités, mais il savait que la vie apportait parfois quelques éléments inattendus pour résoudre ce genre de situations.