Si on le lui avait demandé, Amaryelle n'aurait pas su dire comment elle était arrivée dans cette clairière, elle n'aurait pas même pu retourner à son point de départ sans devoir humer l'air et forcer à retrouver les souvenirs de ces même odeurs. En réalité, elle cherchait tellement à être seule, qu'elle avait toujours prit le chemin le moins emprunter. C'était une chose plutôt aisée pour elle. Déjà visuellement ces pistes étaient plus discrète et de manière olfactive elles sentaient moins les parfums et autres odeurs qu'un voyageur laisse derrière lui.

Elle avait quitté le village quelques jours plutôt et se nourrissait des plantes qu'elle jugeait comestible selon ses connaissances. Elle ressentait parfois une grande envie de chasser, de manger de la chaire, et se persuadait que les haut-le-coeur n'était dû qu'à cette envie contre nature. La jeune elfe réussissait à passer outre, ce n'était pas facile mais il le fallait, elle se disait que le monstre en elle ne devait pas sortir, qu'elle ne devait en aucun cas, le laisser avoir le dessus. Si elle était partie de chez elle, ce n'était pas à cause de lui, ni pour lui. C'était uniquement pour elle, l'elfe. L'elfe qu'elle était et qu'elle devait être.

C'est perdue dans ses pensées que la jeune femme se retrouva dans une clairière, une jolie clairière où s'écoulait un petit filet d'eau. Amaryelle s'y avança et plongea une main dedans pour se rafraîchir et arroser un peu son visage. Elle lâcha un petit soupir de soulagement avant de se figer. L'elfe sentait quelques choses, son flair ne lui avait jamais fait défaut et sans savoir que cela lui venait de son père, elle lui avait toujours fait confiance. L'odeur lui indiquait qu'elle n'était pas seule, d'abord avec crainte, elle s'accroupit sur le sol avant d'en identifier la provenance.

Un homme. Un homme imposant était là, aussi tranquille qu'une biche et son petit, il semblait fort occupé et la curiosité d'Amaryelle fut piqué au vif. L'homme tranquille n'avait aucunement l'apparence d'un homme agressif, du moins dans sa manière de se mouvoir. Elle se redressa doucement et s'approcha de lui.  

"J'espère que je ne vous ai pas trop dérangé... je ne vous avait pas vu..."

Aujourd'hui, je n'étais pas d'humeur à supporter le quotidien tranquille et monotone de la cité. J'avais besoin d'espace, d'exprimer mon art loin en solitaire. C'était un besoin aussi vitale que celui de boire, manger ou même respirer. Je ne pouvais l'expliquer ou même y renoncer. J'avais donc pris quelques affaires avec moi et pris la route, en direction de l'inconnu...

Après quelques longues heures de route, je me retrouvais dans une clairière verdoyante, les rires et exclamations des passants de la cité avaient laissé place au chat des oiseaux, aux doux bruissements des arbres et au clapotis d'un cours d'eau ajoutant une note paradisiaque à cet endroit. Je me devais de l'immortaliser sur une toile. Je pris donc place sur l’herbe humide, posa mon chevalet ou siégea une toile vierge attendant d'être souillé par la peinture.

Avant de commençait mon art, je remplis un gobelet de terre cuite de l'eau fraîche et clair que m'offrais si généreusement cette nature. Enfin, la pointe de mon pinceau vient s'imbiber de peinture verte et bleu. Puis mes doigts commencent à guider ma brosse sur la toile qui peu à peu immortalise cet environnement qui enivre mes sens, les aveugle, rien autour de moi ne peut me détourner de mon artistique tâche.

Combien de temps s'écoule alors les poiles de ma plume danse sur la toile? Des minutes? Des heures? Cela m'importe peu, mon esprit ne pense à rien d'autre qu'à achever cette peinture. Une fois terminée, je plonge mon pinceau dans le gobelet, je souffle légèrement, satisfait par mon travail. Mais alors que je pensais méditer sur ma toile, une vois douce et féminine vient m'arracher à cette tranquillité où je pensais sombrer encore quelques minutes.

Il s'agissait d'une femme, à la chevelure aussi dorée que les blés, une visage rose dégageant une douceur sans pareil, elle avait une silhouette svelte, le genre de femme que les enfants s'imaginent dans les contes qu'on leur raconte. Mais ce qui me troubla le plus, c'est son regard, ses pupilles aussi clair et purs que l'eau qui coulait lentement.

Elle semblait un peu prise au dépourvu, comme si sa présence était dérangeante ou n'avait pas lieu d'être en ses lieux. Je la regardais fixement, puis finit par prendre la parole:

- Mes excuses mademoiselle, ma peinture a tant occupé mon esprit que je ne vous avais point remarqué. Vous ne m'importunez point, je venais déterminer ma toile à l'instant. Mais je dois avouer, que je ne pensais pas rencontrer quelqu'un.

Une bien étrange trouvaille en effet, il me tardait d'en savoir un peu plus sur cette demoiselle qui avait piqué ma curiosité.

Quand l'homme se mit à parler, l'elfe était presque à sa hauteur et voyait à présent qu'il était en train de regarder son oeuvre. Sa voix était grave et chaude, un petit on-ne-sait-quoi qui la rendait rauque... Elle avait croisé beaucoup d'Elfe durant ses premiers jours de voyage et aucun d'eux n'avait eut autre chose qu'une voix clair et "pur". Au fur et à mesure qu'il parlait elle souriait.

"Je ne pensais pas non plus croiser quelqu'un. J'avais fait en sorte de m'isoler un peu..."

Amaryelle se laissa prendre dans le tourbillon de sa curiosité et se pencha sur l'homme afin de voir sa toile. Elle ecarquilla les yeux d'étonnement, c'était très ressemblant. Bien qu'elle soit sensible à la musique, l'art en général ne l'interressait pas plus que ça. Elle préférait de loin voir les paysages vivants plutôt que figé sur une toile. Toute fois, elle était impressionné par ce que l'inconnu avait fait. Ce n'était pas identique, ce n'était pas parfait -du moins à ses yeux, mais il fallait avouer que c'était beau. Et même si la réalité lui semblait mille fois plus belle, ses yeux restèrent un moment fixés sur les couleurs et les formes.

"C'est vous qui avez fait ça ? Enfin, je veux dire, c'est très ressemblant, c'est évident que c'est vous... on est que deux ici et c'est pas moi qui pourrait peindre ainsi. Vous avez dû beaucoup vous entraîner..."

C'était sûr, il n'était pas concevable pour elle qu'on puisse reproduire la nature comme ça sans avoir d'expérience. Elle même avait dû beaucoup s'entraîner avant de savoir jouer de la musique, et peut-être encore plus avant de manier l'arc. D'ailleurs elle n'avait encore jamais réellement eut l'occasion de s'en servir, ses doigts allaient justement se poser sur le bois de son arc qu'elle avait sur elle. "on est jamais à l'abris d'une mauvaise rencontre" lui avait-on dit avant qu'elle quitte les Sylvains.

"Cela vous prend du temps de peindre.. ça ? Heu.. une toile je crois... Je ne suis pas familière des termes... Sauf si vous voulez parler musique !"

Elle ne savait pas trop pour quel raison elle avait dit ça, peut-être pour montrer son aptitude ? A trop avoir été dans l'ombre peut-être voulait-elle, elle aussi, un peu de lumière ? Elle se sentit un peu gênée d'avoir dit cela mais rapidement son regard se reporta sur la toile.

La jeune demoiselle qui me faisait face semblait un peu nerveuse, comme si elle ne s'attendait pas à trouver une autre personne en ses lieux. Elle avait une manière d'être.. un peu étrange, le fait qu'elle s'excuse de en pas s'y connaitre en peinture, du moins sur les termes que l'on employait en ce qui concerne cet art. Cependant, cela ne voulait pas affirmer pour autant qu'elle était  ignorante.

Pourquoi cherchait elle donc à s'isoler? Elle avait la silhouette des princesses de contes de fées alors pourquoi se dissimuler ainsi des autres? Si elle était aussi talentueuse que belle, elle devait être comparée aux nymphes et dryades.

Je décide de lui répondre:

-Le temps et l'art sont deux choses bien différentes jeune demoiselle. Pour dire vrai, j'ignore combien de minutes voir d'heures cela me prend de peindre, je n'y prête guère attention. Car travailler sous la contrainte afin d'achever quelque chose est une chose que je me refuse, l'art est intemporelle et le restera toujours, mais cela n'est que mon humble avis.

Je marque une légère pause, pose mon regard sur elle. Cette étrange femme était comme les deux face d'un écu, curieuse, douce mais aussi craintive et un peu sauvage. Cela piqua ma curiosité mais je me dis que je devais rester un peu sur mes gardes, sachant que l'on ne sait jamais vraiment quel genre de rencontre l'on peut faire.

Mais je finis par lui adresser un sourire afin de chasser ce début de malaise afin qu'elle ne se sente pas plus gêner qu'elle semble déjà l'être :

- Mais j'apprécie vos compliments, si vous le désirez je peux vous offrir cette toile. Je suis pour ma part un bien piètre musicien, mais j'admire ceux qui savent extérioriser des émotions fortes à partir de simples instruments qui entre leurs mains se transforment en jouets divins. est ce pour cela que vous vous êtes isolée?

Amaryelle l'écouta en silence sans quitter le tableau des yeux. Doucement elle hochait de la tête, c'est vrai qu'être pressé par le temps n'aidait pas dans l'art, mais elle savait aussi qu'il fallait le prendre pour apprendre. Tout ne pouvait pas être inné. Son regard se porta sur lui quand elle eut l'impression qu'il la fixait, une pointe de gêne s'insinua en elle mais se dissipa quand il prit la parole. L'elfe fut surprise qu'il veuille lui offrir la toile, c'était plutôt inattendu. Elle resta quelques secondes interdites avant de secouer la tête avec une mine d'excuse.

"Je suis désolée, je ne peux accepter, je n'ai pas d'endroit où le mettre, je.. disons que je voyage en ce moment et je ne peux malheureusement pas m'encombrer..."

Amaryelle n'avait aucunement envie de paraître impolie mais elle ne pouvait réellement pas prendre cette toile aussi belle soit-elle. Peut-être qu'un jour -si cela arrive-, quand elle possédera son propre toit, elle essayerait de trouver cet homme pour lui prendre une toile... Mais elle n'y pensait pas trop, le monde était bien vaste, et sans doute elle ne le reverrait jamais.

Sa dernière question resta en suspend un moment, elle ne savait que dire. Non la musique n'était pas le but et la cause de son isolement, mais devait-elle parler de ses rêves et du monstre à un parfait inconnu ? Elle n'arrivait déjà pas à se livrer à l'un des membres de sa famille... Elle fit alors le choix de mentir, rien qu'un petit mensonge ne pouvait pas faire de mal n'est-ce pas...

"En partie, je voulais être seule pour m’imprégner... de.. de la nature et je suis arrivée ici. C'est vrai que c'est inspirant..."

Avant qu'elle n'ait pu aller au bout de son mensonge, son attention fut captivé ailleurs, un craquement plus ou moins lointain, une odeur avait légèrement changer dans l'air... Il lui semblait même que la plupart des oiseaux s'étaient tue. D'un geste rapide, la jeune femme posa un doigt sur ses lèvres pour intimer le silence et attrapa de l'autre main son arc et une flèche. Elle n'était pas la meilleurs archères surtout sur une cible mouvante mais il lui fallait mieux se préparer qu'attendre bras ballant. Cependant, elle ne savait pas avec exactitude d'où venait le bruit, le bruit de l'eau et de leur discussion avait brouiller son audition, mais son odorat, lui indiquait vaguement l'endroit.

La jeune demoiselle refusa mon présent, cela ne me vexa point, peut être m'étais je montré trop familier pour cette première rencontre. Difficile de dire si elle était honnête avec moi, elle semblait mal à l'aise et cela commençait à se faire ressentir de plus en plus.

Mais alors que je pensais percer le mystère qui planait autour de cette inconnue, quelque chose attira son attention, aux aguets tel un loup sauvage, je fus un peu surpris que ses sens soient aussi aiguisés. Je devais être trop concentré sur ma toile pour déceler quoi que ce soit, car deux coupe gorge accompagné d'un molosse sorti tout droit de l'Oblivion sortirent de leur cachette afin de nous attaquer.

Il était triste de voir que même dans un lieu paradisiaque, ce dernier n'est pas à l'abri de la souillure. Je serrais les poings, fixant mon regard sur les deux brigands qui décidèrent de m'affronter à deux contre un, preuve de leur impitoyable lâcheté. Mais qu'importe, qu'il soit à deux, à cinq ou même à dix contre moi, je comptais ne pas me laissais faire et briser leurs corps.

Je leur affirma d'un ton impérial et sans aucune émotion:

- Des animaux ignares comme vous ne méritent pas de vivre, le prix de votre sauvagerie et de votre idiotie sera votre misérable vie.

Je me mis en garde, en posture défensif, exactement comme au temps où j'étais combattant dans l'arène. Je finis par me lancer dans la mêlée, m'attaquant à l’ennemi se trouvant le plus près de moi. Comme quoi, il faut croire que les vielles habitudes ont du mal mourir...

[Caeryn attaque Malandrin B]

Amaryelle se tenait au aguets, tout ses sens en alerte. Elle serra les dents quand enfin le bruit se fit plus proche. Deux hommes était à l'orée du bois, elle pouvait à présent les sentir. Ses doigts et ses mains s'installèrent sur son arme de manière à la bander dès que possible.

Quand les deux hommes surgirent de la foret, elle se tourna et bandit son arc dans la direction de l'un d'eux alors que l'homme à coté d'elle se raidit. Elle frémit avant de faire à nouveau demi tour pour faire fasse à un molosse. Elle ne l'avait pas vraiment sentit celui là... Dans son dos, elle entendait l'inconnu, le peintre se préparer et parler aux deux hommes. Ils étaient lui et elle, prit en tenaille entre les trois assaillants. L'Elfe devait réagir vite, l'animal, le monstre n'allait pas attendre tranquillement qu'elle se prépare.

La jeune femme n'avait jamais eut besoin de viser sur une cible mouvante, elle s'était toujours entraîner sur une cible. Elle lâcha deux doigts avant de laisser filer la flèche en direction du molosse. Elle espérait de tout cœur toucher l’animal. Elle sentait derrière elle, qu'il y avait du mouvement mais elle ne pouvait pas, absolument pas regarder, sinon elle perdrait sans doute l'avantage qu'elle avait, ou qu'elle pensait avoir.

Alors que sa flèche volait vers le monstre, elle prépara un seconde projectile qu'elle plaça sur la corde tendu. Amaryelle devait se tenir prête. Les grognements de l'animal qui courait vers elle, faisait écho en elle, comme si elle comprenait ou aurait pu comprendre ce qu'il voulait dire. Est ce que c'était sa partie animal ? Le monstre en elle ? Elle n'y songeait même pas, l'Elfe était beaucoup trop concentrer pour y réfléchir...

[Amaryelle attaque Molosse]

Il y a longtemps que je ne me suis pas battu, trop longtemps... J'ai sous estimé la force de mes ennemis et je le paye par un coup qui aurait pu m'être mortelle, un coup de chance mais il n'était pas dit que cela arriverait une nouvelle fois. Je recule brièvement afin que cette attaque ne mette fin au fardeau de ma piètre vie. Mes opposants semblent déjà se délecter de ma mort et des biens que je ne possède pas mais qui excitent leur fantaisie.

Je jette un rapide coup d’œil vers la demoiselle, j'espère qu'elle s'en sort mieux que moi et c'est avec surprise que je constate qu'elle n'a pas autant de mal que moi dans l'art du combat. Elle abatis son molosse d'une flèche rapide et brutal. Je serrais les poings, je devais oublier la douleur, ne pas penser à autre qu'à corriger ses coupes jarrets. Comme à l'arène, me souvenir de cette sensation, celle où l'on joue sa vie alors que la foule crie au meurtre et au sang.

Je m'élance, protégeant mon flanc blessé, ma main se dirigeant cette fois vers la nuque de mon opposant. Tuer pour rester en vie, quoi qu'il arrive...

[Caeryn attaque Malandrin B]

Amaryelle fut plus que surprise de voir sa flèche faire tomber l'animal. Elle resta interdite quelques secondes l'arme toujours pointé vers le monstre, juste pour s'assurer de sa mort. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi ne s'était-elle pas retourner immédiatement ? Le peintre derrière elle devait se battre, et quand elle se retourna l'un des assaillants était déjà sur elle en lui portant un coup dans le ventre. Ce qui la fit reculer de quelques pas. Elle porta une main là où il avait porté le coup et avec son autre bras, elle tenta de le repousser en donnant un large coup d'Arc dans sa direction.

Elle ne l'avait pas touché mais lui avait coupé son élan. L'elfe repris son souffle et osa jeter un rapide coup d'oeil à son coéquipier du moment. Trop rapide, elle n'avait même pas eut le temps de voir ce qu'il faisait. Le malandrin tentait à nouveau de l'atteindre et la jeune femme, qui ne savait pas se battre à mains nues, tenta d'abattre la flèche qu'elle tenait sur l'homme. C'était quitte ou double. Il était beaucoup trop près pour bander son arc.

Elle espérait bien que son coup porterait ses fruits, elle n'aimait pas se battre. En elle, elle sentait gronder quelque chose, elle ne devait pas le laisser grandir. Il ne fallait pas que l'animal se réveil.

[Amaryelle attaque Malandrin A]

Loupée ! Amaryelle sentait le malandrin refermer les doigts sur les siens. Il tira brusquement sur son bras pour la faire tomber. Elle tenta de se rattraper sans succès. Elle grommela en se disant qu'elle était décidément aussi doué au corps à corps qu'un nain l'était en art. Elle tomba sur le ventre et se retourna presque aussitôt pour voir son assaillant fondre sur elle à nouveau.

De justesse, elle tourna sur elle-même en sentant l'humidité du sol pénétrer ses vêtements mais ce n'était pas du tout son souci. Le grondement, qui sonnait en elle, continuait de s’amplifier. Non il ne fallait pas qu'il sorte ! Elle savait gérer son monstre de manière général, mais quand elle ne savait plus quoi faire ou qu'elle lâchait prise dans la panique le monstre reprenait le devant.

Le malandrin revint vers elle avec l'agilité d'un géant et ne pu cette fois se dérober. Elle remonta ses jambes pour les déplier d'un coup vers lui. Son espoir était de le renvoyer en arrière et donc de pouvoir se relever. Dans son esprit, elle pourrait ensuite s'écarter en récupérant son arc. Si seulement cela pouvait fonctionner !

[Amaryelle attaque Malandrin A]

Amaryelle resta figé quelques secondes. Haletante et encore a demi accroupie, elle avait rattraper son arc dans une main et regardait le corps du malandrin qui ne bougeait plus. Il avait dû heurter quelque chose durant sa chute. Elle se redressa rapidement en se souvenant que l'homme était toujours au prise avec l'autre. Mais l'autre justement s'était détourné et la regardait avec un air différent. C'est vrai qu'elle avait réussi ses deux affrontements, mais quand elle entendit clairement le monstre sortir de sa bouche, elle entendait à nouveau sa grand-mère le dire, et son cousin la pointer du doigt. Elle vacilla.

Non elle n'était pas un monstre... Le molosse était un monstre ! Pas elle ! Elle se mit presque à trembler de rage en attrapant l'une de ses dernières flèches pour la bander vers le malandrin. Elle serrait les dents pour ne pas se laisser submerger par la rage que ce petit mot provoquait en elle. Trop d'émotion et de souvenir mauvais étaient lié à ce mot. Elle tira sur la corde en soufflant doucement.

"Je ne suis pas un monstre !"

Elle ne croyait pas réellement en ce qu'elle disait, elle savait qu'elle était un monstre, elle savait qu'elle cachait une bête en elle. Mais quand il le lui avait craché, elle eut la sensation que non elle n'était pas cette chose. Elle avait même entrevue l'idée d'être elle même.

Alors qu'il tituba vers elle pour sans doute lui apprendre la vie et toute ses couleurs, Amaryelle lâcha enfin la corde qui fit partir la flèche rapidement. Elle n'était pas très loin, peut-être pas suffisamment pour être tout à fait sereine et elle n'attendit pas que le projectile atteigne son but pour reculer de quelques pas.

[Amaryelle attaque Malandrin B]

Je n'étais plus habitué aux combats, la tranquillité d'une vie artistique et sereine avait quelques peu rouillé mes sens et mes muscles. Il est difficile de reprendre les sinistres mécaniques de la violence, je n'avais qu'une hâte, c'est que ce combat prenne fin le plus vite possible, du moins j'essayais de me rassurer ainsi. Car le pire dans tout cela, c'est que cette rencontre avec l'elfe me montra qu'une infime partie de moi, voulait regoûter aux havres du carnage et de la fureur.

Le coupe jarret la traita de monstre, une insulte de bien bas étage, du moins c'est ce que je pensais un bref instant. Car plus je regardais la jeune demoiselle, plus elle semblait moins pure et innocente qu'elle le paraissait. Son visage crispée par une douleur inconnue, comme si elle luttait contre elle même ou contre quelque chose qui la terrorisait.

Ce combat risquait de ne laisser aucun de nous indemne. Je pris une profonde respiration, sentant chacun de mes muscles tendus par la douleur du combat, puis je décide de m'élançais vers le dernier assaillant, visiblement trop occupé par la jeune femme, arrivé à moins d'un mètre derrière lui, mes puissantes mains se dirigèrent vers son cou à nu et je lui affirma comme simple jugement:

- Finissons en rapidement...

Je me saisis de son cou et tenta de le briser en une seule attaque vive et brutale.

HRP/

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