Le Naga se tenait face à Vi. Ils avaient palabré un bon moment, de sujets divers et variés, pour en venir finalement à un petit délit, commit il y a à peine quelques heures dans la cité de Kastalinn. Ce n'était pas vraiment la porte à côté, quelques jours à cheval, et Alphonse interrogea la dirigeante des Poings de Fer du regard.

"Le voleur est connu sous le nom de "Le Roux", il n'est qu'un garçon d'écuries, très trivialement formé au maniement de l'épée. Sa tête à été mise à prix par le Maître d'Armes qu'il servait, et c'est là où ça devient intéressant pour toi ; il a été dans les Contrées de l'Ouest et connaît les arts de combat de là-bas. Lui rendre un petit service pourrait t'être grandement profitable. Alors ramène-lui les armes que le Roux a volées et tu obtiendras un entraînement. Simple non ?
- Sven a déjà accepté de me former, et si de surcroit j'ai un autre maître alors mes compétences se feront plus aiguisées. J'avoue que tu me rends là un bon service.
- C'est la moindre des choses, mon pote. Greshk devra se passer de toi quelques jours, mais rien d'exceptionnel, tu auras tôt fait de trouver le bougre n'est-ce pas ?
- A l'heure où je quitterais ce bâtiment mes corbeaux s'envoleront pour Kastalinn, à la minute où je chevaucherais les Plaines d'Aran je saurais où trouver la cible. Et à la seconde où Le Roux me verra, ce sera trop tard. Quatre jours, cinq avec le retour. Vous tiendrez ?
- Te surestime pas non plus, aller file.
- On se boit un dernier verre avant ? Il lui adressa un clin d’œil complice"

Et en effet, alors qu'il campait au milieu de la Plaine, un croassement familier lui indiqua le retour de l'une de ses missives.


Décidément, ses collaborateurs étaient actifs ! Ceci lui facilitait grandement la tâche, de là où il se trouvait il gagnerait un temps précieux à couper en diagonale plutôt qu'à devoir s'arrêter à Kastalinn. Il abreuverait son Cerf Royal (belle acquisition à l'hôtel de ventes) à l'auberge la plus proche et finirait part trouver celui qu'il cherchait. Sans l'ombre d'un doute.

Le lendemain, il poursuivit sa route, chevauchant au travers des magnifiques paysages Dùralassiens en prenant le temps de préparer son approche. Ses dagues étaient prêtes, et son camouflage aussi... il rigola en pensant au fait d'être un espion aux compétences d'assassinat aussi évidentes. Tuer des gens ne l'attirait nullement (enfin, les voir mourir ne le dérangeait pas, mais plonger sa lame dans une gorge est une sensation trop horrible à son goût). Alors qu'il approchait des Sombres Montagnes, il aperçu l'auberge en question et arrêta son Cerf, l'attachant aux écuries et lui servant une bonne dose d'eau. La bête avait bien travaillé.

L'intérieur de l'établissement était assez agréable, considérez là qu'il n'empestait pas le vomi et que les rats ne grattaient pas aux murs, et plusieurs personnes le dévisagèrent lorsqu'il entra. (Il avait prit soin de changer d'apparence, adoptant la forme de l'Homme-Renard pour mieux se fondre à la masse. Un Naga hors d'Hukutav soulève trop d'interrogations) Personne de Roux à l'horizon, et d'après les clés pendues derrière le teneur du bar, seules cinq chambres étaient disponibles, or il y avait déjà trois gars qui discutaient bruyamment à une table derrière lui, et une autre clé demeurait accrochée. Ce qui voulait dire que si sa cible se trouvait ici, elle était dans la chambre qui restait. Bien.

Alphonse prit néanmoins le temps de commander une bière. Une grosse bière et des pommes, il n'y a rien de mieux après un voyage, le bœuf séché commençait à l’écœurer. Alors qu'il discutait avec le propriétaire, celui-ci lui confia par hasard qu'une fille avait débarqué ici, fuyant sa famille. Une histoire digne d'un roman, disait-il.
Soit, mais ça l'avançait pas plus que ça. Il demanda alors si un petit gars roux s'était pointé ici.

"AH ! Et comment ! Il nous a promis quelques pièces d'or lorsqu'il reviendrait, semblerait qu'il fasse copain-copain avec les Rabclaw de la montagne. Histoire d'armes je crois."

Le lendemain, après une nuit de repos, Alphonse fumait tranquillement une pipe d'herbe elfique sur les vestiges du feu allumé en pleines Montagnes. Quelqu'un ici était clairement un novice en camouflage et fuite, et il comptait lui faire regretter son laxisme.

Utop traînait aux alentours de Kastalinn, non pas que cela lui plaisait d'être proche de cette ville, mais bien car il était légèrement voire totalement perdu. Habituellement, il suivait de loin des groupes de marchands afin d'appréhender de potentiels brigands, mais apparemment, ce coup-ci il avait loupé le départ des caravanes. N'ayant pas de carte, et ne sachant pas ou aller, il errait dans la ville pour peut-être surprendre un voleur de pommes la main dans le sac. Mais cela faisait maintenant deux jours qu'Utop traînait dans la ville, et il ne put s'empêcher de remarquer que sa présence dérangeait les habitants.

  C'est sans regret qu'il quitta la ville, passant une dernière fois à l'auberge afin de se procurer quelques provisions. Il fallait vraiment qu'Utop trouve un moyen de se faire des pièces d'or. Hasard ou fait divin, son regard s’arrêta sur un homme roux. De là ou il se trouvait, Utop ne pouvais pas bien le voir, mais il le trouvait louche. Bien trop louche. Il s'approcha pour confirmer ses suspicions. Oui, c'est bien ça, il volait de petites armes comme des dagues sur un des étals du marché. Enfin Utop tenait sa cible et celle ci, il n'allait pas la perdre de vue avec ses cheveux roux. Dans le hameau non loin de sa cabane forestière, cet homme aurait été brûlé pour avoir été un de ces roukmouts.

  Utop le suivait donc de loin, jusqu'à ce que l'homme sorte de la ville. Tant mieux, il pourrait le tuer plus facilement en dehors des remparts. Mais les plaines environnantes l’empêchait de trop s'en rapprocher. Il le laissait donc avancer, sachant qu'il le retrouverait tôt ou tard. Mais où allait-il ? Pourquoi se dirigeait-il vers les montagnes ? Ce rouquin était vraiment plus qu'intrigant.

  Une fois dans la montagne, Utop le traquait grâce à l'aide des nombreuses traces que laissait l'homme derrière lui. Il savait qu'il en était proche mais à quelle distance exactement ? De plus, l'air se faisait plus rare à cette altitude et cela impactait la vitesse des deux protagonistes. Au petit matin de son deuxième jour de chasse, Utop remarqua qu'il ne semblait pas seul sur cette piste. Un homme se tenait près des restes d'un feu de bois. Il savait que ce n'était pas Le Roux, mais il ne savait pas pour autant qui était ce gars. Il semblait assez fort pour l'écraser, le détruire avant même qu'il ne lève sa hache. Il décida pour une fois d'être plus " diplomate ".

"Bonjour à toi, homme à la pipe ! A tu vu un homme roux dans les parages ? "

  Il attendait sa réponse, espérant que ce ne soit pas un de ses complices. Il restait donc sur la défensive, la hache toujours en main. Mais contrairement à son habitude, il ne souriait pas, cette situation pouvait s'avérer plus dangereuse qu'elle ne le paraissait. Il fit un ou deux pas supplémentaires, contemplant la vue. De là, il pouvait voir tout les alentours : Kastalinn et ses plaines environnantes, au loin, très loin se trouvait le désert et enfin, à l'est se tenait la forêt dans laquelle il avait passé le plus clair de sa vie, celle ou il avait appris à se débrouiller, celle ou il avait pour la première fois tué un homme. C'était décidé, ce serait sa prochaine destination. Puis il se tourna de nouveau vers le mystérieux homme dont il ne voyait pas bien le visage, attendant sa réponse.

"Bonjour à toi, homme à la pipe ! A tu vu un homme roux dans les parages ? "

Un homme en haillons noirs l'aborda. Il tenait une hache à la main, de pauvre facture toutefois, ce qui n'inquiéta nullement Alphonse sous sa forme d'homme-renard. Il envisagea d'ôter son masque mais se ravisa, les alliés d'aujourd'hui pouvant devenir les ennemis de demain. Il tira une bouffée sur sa pipe, de la fumée sortant par les trous situés à la hauteur de son nez et yeux, et planta son regard sur l'étranger.

"Tu es imprudent. N'annonce jamais qui tu traque où tu ne feras pas long feu, et si j'étais le garde du corps du Roux ? Il est aussi facile d'engager un protecteur qu'un chasseur de primes, ça va de soi, non ? Mais je suis pas ce genre de gars qui en tue un autre pour garder le butin pour lui. En fait, la récompense ne l'intéressait pas plus que ça, sinon il aurait probablement assommé cet individu. Mais il ne l'aurait pas tué, sur ça il n'avait pas menti. Viens donc t'assoir, la monté de la montagne est longue et l'air difficilement respirable pour les non-initiés. Tu veux tirer ? c'est de la pure Elfique. Il lui tendit la pipe d'herbe. Tu peux m'appeler "Treize", et toi, quel est ton nom ? Il lui révèlerait peut-être son identité, mais pour le moment il jaugeait que lui donner son "nom de scène" suffisait."

Le Naga sous forme humaine porta ensuite un regard sur l'immensité de nuages qui s'offraient à eux, flottant paisiblement en dessous de leur niveau en une masse considérable. C'était un drôle d'endroit pour trouver la mort, presque inadapté tant le calme et la tranquillité ambiante donnait au cadre une aura apaisante. Mais bien entendu, l'argent parle plus fort que le silence, alors il s'en fichait pas mal.

Un peu plus loin broutait son cerf royal, majestueux comme à son habitude. L'animal, probablement intrigué par l'arrivée de cet inconnu vînt à leur rencontre, ses sabots résonnant en un doux son. Il inspecta l'homme aux habits noirs de sa truffe, et le jugeant inoffensif s'éloigna de nouveau pour aller uriner sur un rocher près d'eux.

Alphonse eut un sourire amusé en direction du propriétaire de la hache.

L'homme à la pipe devina qu'Utop traquait le roux, or il n'avait pas précisé pour quelle raison il le cherchait. Il hésita à le lui faire remarquer, mais il se dit que cela se devinait à sa façon d'entrer en scène. L'homme se surnomait " Treize " et lui tendit sa pipe. Jamais Utop n'avait touché à ce genre de chose. Il déclina l'offre le plus sympathiquement possible. Enfin il se présenta.

"Moi c'est Utop Libert, mais appelle moi juste Utop. C'est pour quoi ce masque ?"

Une fois les présentations faites, un animal qu'Utop n'avait pas remarqué jusque là s'approcha. C'était un cerf. Il était imposant et ne semblait pas avoir peur du duo. Mais d'où venait ce truc ? D'habitude, les cerfs fuyaient le contact avec les Hommes. Il le sentait, l'observait puis repartit. Cela faisait sourire Treize. Pourquoi le cerf ne l'avait pas senti lui aussi ? Était ce possible que cet animal lui appartienne ? Utop savait que les elfes montaient souvent les animaux de la forêt, mais l'homme n'avait pas l'air d'un elfe. Ses oreilles avaient l'air normales à première vue, pas comme celle de la femme qu'il avait croisé près de Kastalinn. Saleté de louve ! Utop questionna de nouveau Treize :

"Il est à toi ce cerf ?"

  Puis il s'assit sur un rocher non loin de Treize histoire de se reposer un peu de son ascension. Il était habitué au froid, mais pas à l'altitude. Il sorti un bout de saucisson acheté à l'auberge afin de calmer un peu sa faim et en tendit un bon morceau à l'homme non pas par sympathie, mais parce que celui-ci avait voulu lui partager sa pipe. Il n'aimait pas partager mais il se sentait obligé. Il espérait donc un refus de la part de son " compagnon ". En regardant les environs, il remarqua des traces au sol, quelqu'un était passé par là avant Treize, probablement Le Roux. Il ne savait pas les intentions exactes du fumeur de pipe, et bien qu'il ne l'avait pas attaqué, il n'en restait pas moins suspect. Si il s'avérait dangereux, ce serait la fin pour Utop. Il pouvait fuir si il le voulait, s'écarter de tout danger et repartir d'ici. Mais ce n'était pas dans son caractère, la mort ou la vie, pas d'autres choix possible. Treize était-il lui aussi à la recherche du Roux ?

"Moi c'est Utop Libert, mais appelle moi juste Utop. C'est pour quoi ce masque ?"

La question était très juste. Alphonse ne voyait pas beaucoup de guerriers en masques, et cet Utop (quel drôle de nom) n'avait surement pas dû en voir des tonnes non plus. Ce qui d'un côté était naturel, les masques étaient l'acabit des discrets, ceux qui en portaient ne jouaient pas de front. Les "espions", les assassins... un monde qui devait être étranger à son interlocuteur.

"De là où je viens, les masques ne sont portés que par les unités furtives. Il est un signe pour les alliés, pour qu'ils sachent qu'ils ont affaire à un informateur où à un assassin sur le champ de bataille sans pour autant risquer que l'on ne découvre leur identité. Si l'on considère pour avoir guetter les évènements de nos ennemis, alors il faut présumer qu'ils peuvent en faire de même, les masques nous protègent de ça. Souvent, ils représentent la personnalité de celui qui les porte et ait attribué par nos supérieurs. Je n'en ai pas ici, mais le Renard me convient parfaitement, y'a une histoire de démons en plus, les Kitsune... mais c'est pas ta question ça. Et toi ? Ces habits et cette hache n'inspireraient confiance à personne, sauf aux détraqués de la Congrégations et à ces roublards de Pirates bien entendu. Pourquoi ne pas porter quelque chose de plus normal ? Tu pourrais assassiner bien plus facilement. Je présume que tu es un adepte des meurtres. Le Guetteur s'étire et se couche en arrière, les deux bras derrière la tête. C'est dans ta démarche, si ça se trouve tu es un joyeux apprenti guérisseur, mais les clichés ont tous une part de vérité."

Utop demanda alors à Alphonse si le cerf lui appartient. Le Naga claque de la langue deux fois et la bête s'approche de lui, courbant le dos pour lui faciliter le montage. Lorsqu'elle comprend qu'il n'en avait pas l'attention, elle recouvre son allure altière et repart.

"Pour sur. Un Cerf Royal pur sang venu des territoires elfiques acquis en hôtel de vente ! C'est une excellente monture, plus rapide que les chevaux, plus résistantes que les loups. On dit qu'elles ont des vertus guérisseuses, dans leur ramure, on pourrait en tirer un bon prix à la revente. C'est un tantinet cruel par contre, je préfère dresser ce p'tit gars, il s'appelle Napoléon, c'est rigolo comme prénom. Tu veux l'essayer ?"

Finalement, l'espion se relève et observe l'horizon de roches. L'odeur du bois brulé est tenace, elle les conduirait sans mal au Roux... décidément c'était là le plus mauvais voleur de toute l'histoire. Rien qu'avec cette trace Alphonse aurait pu le poursuivre des jours durant, sans parler des pas laissés visibles, de sa couleur de cheveux (les raser, ou porter une capuche était pourtant facile) et du reste des indices sur place. Il bailla de nouveau, sortit sa dague et observa sa barbe dedans avant de passer délicatement le tranchant dessus, des poils tombèrent et il fut très satisfait du travail de Dilon.

Un vrai rasoir.

Un masque pour signifier un rang, un rôle au sein d'un groupe. Un masque qui représente une personnalité. Le renard, qu'est ce que ça pouvait bien représenter ? La ruse, la fourberie et le mensonge. Ceci ne rassurait pas Utop quant à la potentielle perniciosité de Treize. Rien ne lui prouvait que derrière son air aimable ne se cachait pas une ruse. Il raconta aussi que le renard avait un rapport avec les Kitsunes. Mais c'était quoi encore ce truc ? Décidément, il ne tombait que sur des malades pendant ses voyages. Pourquoi ne tombait-il pas sur des gens normaux, des gens comme lui. Enfin, Treize finit exprimer qu'il était bizarre pour un assassin de se battre à la hache. C'était bien vrai ... Utop avait déjà hésiter à s'en séparer en échange d'une dague ou bien d'une arbalète, mais il manquait d'or.

"J'ai dû choisir entre une dague et une armure. Et puis cette hache, je l'aime bien."

  L'homme appela ensuite le cerf pour montrer qu'il s'agissait bien du sien. A peine eut-il claqué de la langue que l'animal s'avança et fit en sorte que l'homme puisse monter dessus sans trop de difficulté. Utop était ébahit ... Même un cheval ne faisait pas ça ! Une fois de plus, Treize voulait lui partager quelque chose, ici, c'était sa monture. Mais de nouveau, Utop refusa en essayant de rester aimable. Rester aimable. Cela le déchirait de l'intérieur de se contenir de la sorte ! Il essayait de contenir sa rage intérieur face à cet homme qu'il savait plus expérimenté que lui. Il devait tuer un truc ! Mais ou était parti ce fichu rouquin ?

  Treize se rasait maintenant, toujours aussi décontracté. Utop entreprit de continuer sa traque, bien décidé à trouver un truc à trucider, de préférence le bandit roux. Les traces continuaient leur chemin, toujours vers le sommet. Ce fichu roux ! Qu'est ce qu'il allait bien pouvoir faire si haut ? Plus il montait et plus l'air se raréfiait, ce voleur n'avait vraiment pas peur de tomber sur quelqu'un ou quelque chose de plus dangereux que lui. Cependant quelque chose attira l’œil d'Utop. Des traces. Mais pas celles du roux. D'ailleurs pas celle d'un humanoïde. Non ... Celle d'un ou plusieurs lapins. Non ... Pas des lapins non plus ... Un lapin debout ? Non, c'était complétement insensé ! Il décida donc de retourner auprès de Treize, histoire de savoir si celui-ci en savait un peu plus sur les environs.

"Dis moi Renard, y'a quoi comme bestioles ici ? T'es déjà venu en ces lieux ?"

  Pour calmer sa soif de meurtre et de violence, Utop se saisit d'un papillon qui passait butiner sur une fleur non loin et commença à le démembrer. Une patte. Deux pattes. Trois, quatre, cinq, six. Une antenne, deux antennes. Pauvre bête ! Allez les ailes maintenant. Une, deux. Une fois son petit massacre terminé, il tenta une approche du cerf. Il en avait un peu peur. C'était tout de même une bête imposante. Peut-être qu'une touffe d'herbe le ferait venir. Non ... Tant pis ! Il retourna s’asseoir de là ou il était parti, ne sachant que faire. Si ça se trouve, Le Roux s'était déjà fait tuer. Utop avait entendu des histoires de lapins mangeant de la viande dans les alentours de Kastalinn, mais pas qu'ils se tenaient sur deux pattes. Peut-être que ça mangeait du roux ces saletés. Il sorti à nouveau des vivres et mangea, comme si il n'avait pas bougé de là, comme si de rien était. Peut-être que Treize avait déjà tuer le roux et qu'il redescendait la montagne. Il se rappela que le Renard ne lui avait pas dit si il avait vu un roux ou non. Il attendit que l'homme en dise plus de lui même. Parler le fatiguait. Non pas physiquement, mais moralement. Il n'était pas fait pour ça, il ne savait pas s'y prendre. Et puis, pour raconter quoi ?

"J'ai dû choisir entre une dague et une armure. Et puis cette hache, je l'aime bien."

Alphonse comprenait bien cet attachement à son équipement. Cette hache en l'occurence, un peu rustre, pas vraiment adaptée, avait su gagner le cœur de l'assassin même s'il ne s'en rendait pas compte. C'était tout de même une chose curieuse, cet amour que portent les guerriers à leurs armes ; soient-ils paladins ou mages tous affectionnent ce qui leur permet de combattre. C'est un sentiment naturel, que même Styx lors de leurs temps passés à coopérer avait montré, ses cartes étaient ses seuls véritables amis et ceux qui avaient essayé de les abimer c'étaient retrouvés... pas besoin de développer ce point-ci. Alphonse planait un peu, alors se mettre de mauvaises images dans la tête l'aurait mis en rogne, il voulait rester posé.

Il tira sur sa pipe, longuement, en observant Utop aller et venir. L'épisode du papillon ne lui plut pas vraiment, mais il décida de ne rien dire. Il était clair au vu de l'équipement du bonhomme qu'il était nouveau en ces terres il ne voulait pas le perturber lors de ses premiers pas, il aurait bien le temps de se rendre compte du ridicule présent dans le meurtre d'espèces inoffensives. Ou alors il deviendrait l'un des chiens de son ancien ami au sein de la Congrégation... quoi qu'il en soit, Alphonse garderait désormais une paire d'yeux (si ce n'était pas la sienne, un orphelin saurait suivre l'assassin en toute discrétion) sur lui.

"Dis moi Renard, y'a quoi comme bestioles ici ? T'es déjà venu en ces lieux ?"

Il fut tiré de ses pensées, et alors qu'il se sentait s'enfoncer dans le sol, ramolli par la chaleur du feu en fin de vie, il se releva vivement pour ne pas succomber aux effets de l'herbe. Il se passa une main sous le masque et s'approcha d'Utop, tout sourire.

"Non, c'est la première fois que je viens ici. J'espérais être seul pour cette traque d'ailleurs, j'ai... il rangea la pipe après l'avoir vidée au sol mes méthodes. Mais tu sais ce qu'on dit hein ? Plus on est de fous, plus on rit. Et puis c'est sympathique d'avoir de la compagnie, même si je vois bien que tu n'aime pas vraiment ça... Tu auras du mal à te frayer un chemin tout seul en Dùralas dans ce cas. Il y a des Magiciens aussi puissants ici qu'ils peuvent à eux seuls invoquer des Calamités, alors mieux vaut avoir des amis hein ? Enfin bref. Les traces que tu vois là sont celles de Rabclaws, une espèce de rongeurs humanoïdes à apparence de lapins... ils sont stupides, n'obéissant qu'à leur Reine. C'est un vieil ami qui m'a apprit tout ça, un vampire de la Congrégation, donc je n'en sais pas plus, même si les blagues à propos de ces lapins ne font que renforcer l'aura de débilité qu'ils arborent. Prudence toutefois, ils sont organisés et essayent de reproduire tant bien que mal les tactiques militaires qu'ils voient chez les Humains ! J'ai repéré deux guetteurs en haut de ce rocher tout à l'heure, pendant qu'on parlait... je les ai laissé filer, au pire ça fera un peu d'exercice supplémentaire, ils sont à la recherche du Roux aussi. Il était censé leur apporter des armes, mais j'ignore ce qu'il s'est passé, en route Utop Libert !"

Le Naga posa une main sur son masque, canalisant sa magie à lui. Ses tatouages s'illuminèrent de rouge et lorsqu'il lança sa dague sur la paroi rocheuse, il y fut immédiatement téléporté, profitant de l'élan pour bondir agilement jusqu'en haut du rocher qui le surplombait il y a à peine quelques instants.

"Je t'attends, Les traces continuent ici !"

Bien qu'il connaissait la raison pour laquelle Treize portait un masque, il se demandait si il avait une autre raison de le porter. Utop portait le foulard certes pour ne pas être reconnu, mais aussi pour cacher son horrible cicatrice. Le Renard avait-il aussi des cicatrices ? Utop se posait cette car il avait remarqué que Treize passait une de ses mains sous son masque, comme lui le faisait avec son foulard pour palper sa balafre. Ou peut-être était-ce une coïncidence.

Comme il s'y attendait, l'homme reprit la conversation, soulevant le fait que l’asociabilité de l'assassin le mènerait à sa perte dans ce monde sauvage. Il est vrai que seul il avait souvent eu des problèmes face à des ennemies souvent plus forts que lui. Mais c'était comme ça, il ne pouvait changer ce que lui même ne comprenait pas. Il savait pourquoi il n'aimait pas les autres, mais pas comment faire pour y remédier. Ce n'était pas tant leur présence qui le gênait, mais plutôt les choses qu'ils pouvaient faire ou dire. Seul, personne ne pouvait le trahir.

Trop occupé à penser, il en oubliait que Treize lui adressait la parole, mais heureusement, il retenu l'essentiel : les traces qu'il avait remarqué sur le sol à côté de celles du Roux appartenaient bien à des lapins, mais pas n'importe lequel. Ce n'était pas les simples lapins ou même les lapins des plaines alentours à Kastalinn. Non, il s'agissait de Rabclaws, une sorte de lapins sur deux pattes essayant tant bien que mal de se comporter comme des humains. Pour cela ils achetaient des armes à ce satané voleur roux. C'est pour ça qu'Utop l'avait vu voler des dagues. Pour les lapins, cela devaient sûrement représenter une épée.

Le Renard aussi était sur la piste du Roux, et il invita Utop à se joindre à lui pour la traque. Pour une fois, ce que Treize voulait lui partageait l’intéressait vraiment. Enfin du sang allait couler, enfin une action se déroulerait ! Il commença à suivre l'homme masqué, mais les tatouages de celui-ci devinrent soudainement rouges brillants. Puis il disparu ! Non, il ne disparu pas vraiment, il se téléporta. Il narguait Utop en lui demandant de se dépêcher, du moins, c'est comme ça qu'il le prit. Il s'avança tout de même prudemment. Qui sait ce qui pouvait sortir des buissons alentours ? Il décida de suivre Renard sans bruit, espérant qu'il n'utiliserait pas sa magie sans cesse pour se mouvoir. Il brisa tout de même le silence par une de ses éternelles interrogations plus issues de sa méfiance que de sa curiosité :

"Tu le traque depuis quand ?"

Cela suffirait sans doute à faire parler son interlocuteur et à lui fournir des informations sur cet homme étrange.

"Tu le traque depuis quand ?"

Alphonse soupira intérieurement, décidément cet Utop n'était pas du genre bavard. Il n'aimait pas trop ça, renfermé, violent et se prétendant glauque... Enfin, bon, faudrait faire avec. A partir du moment où il avait décidé de ne pas mettre ce concurrent hors course lors de la traque à la proie il ne pouvait décemment pas revenir sur sa décision. Mais il ne comptait pas faire discussion à un épouvantail.

"Depuis que l'annonce est passée."

Des traces de fuite, l'herbe était cornée par endroit et dans les parties constituée de terre des empruntes étaient visibles ; un homme, et un de ces Rabclaws étaient passés par là. L'odeur de feu de camp

Il continua de suivre la piste, s'engageant dans un petit chemin sinueux menant jusqu'à une corniche abrupte qui longeait le rebord de la montagne. Hum... le petit humain à défaut d'être doué pour couvrir ses arrières était agile. Combien de temps le séparait de sa victime exactement ? Les odeurs devenaient plus fortes ce qui était bon signe, mais il ignorait sur quoi il tomberait et voir son contrat déjà exécuté par un lapin-humanoïde ne lui plairait pas du tout.

Finalement, il déboucha de nouveau sur un autre plateau rocheux. Il pouvait entendre le muet dans son dos, au moins il suivait.
Du terrain jonché de rochers plus ou moins grands, lui parvinrent distinctement deux voix. L'une était celle d'un jeune homme, probablement l'homme qu'ils cherchaient, tandis que l'autre était plus... gutturale. Ses mots s'articulaient de des barbarismes qui singeaient les mots.

"Armes toi avoir, très agréable nouveauté !
- Oui, et le paiement ?"

La transaction avait donc lieu. Le moment de passer à l'action se présentait ! Alphonse sortit deux lames de ses manches et disparut soudainement, activant son camouflage intégral.

Treize lui répondit. Son ton était légèrement plus froid. Il avait dû comprendre que parler avec Utop était semblable au monologue. Bien que des réponses sortaient de temps à autre de sa bouche, il restait généralement silencieux. Les mots ne servaient pas à grand chose. La preuve, les animaux se débrouillaient et se comprenaient très bien sans en avoir. Bien sûr, ils avaient d'autres moyens de communiquer, mais jamais deux chiens iraient passer des heures à discuter. Discuter était vraiment une perte de temps à ses yeux. Treize savait par où était parti Le Roux, mais au lieu de lui dire, il avait tenu à parler. Maintenant, Le Roux était plus loin qu'au début de leur rencontre.

Utop suivait donc Renard silencieusement, observant ses moindres faits et gestes, regardant si ils n'étaient pas suivis. Treize était attentif à l'herbe et aux empreintes comme n'importe quel bon traqueur. Utop faisait de même, histoire d'être sûr du chemin à prendre. Non pas qu'il n'avait pas confiance en l'expertise de son compagnon, mais plutôt parce qu'il n'aimait pas suivre bêtement quelqu'un dans une direction inconnue comme un mouton suit son troupeau.

Ils montaient toujours plus loin, toujours plus haut. L'air se faisait de plus en plus rare, il allait être difficile de combattre dans ces conditions. De plus, un vent certes léger mais glacial se levait. Il avait perdu l'habitude de ce genre de vent, celui qui pénètre la chaire comme une morsure. Néanmoins, la vue était sublime. A mesure qu'ils montaient, les contrées les plus lointaines se découvraient. Ce n 'était pas très détaillé, cela lui redonnait le gout de l'exploration, de préférence solitaire malgré les divers dangers du pays.

Treize marqua un temps d'arrêt. Un plateau rocheux se dressait face à eux. Deux voix se faisait entendre, et soudain Treize disparu du champ de vision d'Utop. Mais où était-il passé ? Il était devant lui il y a même pas quelques secondes ! Utop décida donc de s'approcher dans la discrétion la plus totale du lieu d'où venait la conversation. Il restait à couvert grâce aux rochers afin d'observer la situation. C'était bien Le Roux, mais il n'était pas seul. Un de ces lapins bizarres était avec lui, mais Utop ne pouvait distinguer si il n'y en avait qu'un. En effet, si il s'approchait plus, il devenait visible. Il décida donc d'attendre de voir ce que Treize comptait faire avant d'agir.

Il était désormais complètement invisible, camouflé par sa nature de Caméléon qui étrangement semblait pouvoir agir même lorsqu'il était sous la forme de l'homme-renard. C'était assez drôle de surprendre ses alliés en disparaissant d'un seul coup, devant eux de préférence. Après avoir fait patienter Utop, Treize jugea ces longues secondes (qui au sein de l'action pouvaient s'avérer anxiogènes) suffisantes à surprendre l'assassin.

Il posa une main sur son épaule, désormais derrière lui et lui chuchota :

"La transaction est en train d'avoir lieu, c'est le moment ou jamais de frapper. Saisis-toi de ta hache Utop Libert et faisons couler un peu de sang. Je te laisse mener l'assaut, donne le signal quand bon te semble."

Alphonse se retira ensuite de nouveau, escaladant le petit rocher qui les séparait de leurs ennemis. Toujours invisible, il porta une main à son masque et ses tatouages se mirent de nouveau à briller... son corps était en ébullition, le moindre de ses mouvements serait porté à la vitesse de l'éclair, et il s'appliquerait à rendre chaque coup aussi mortel que possible. Il fallait frapper vite et silencieusement, pas le droit à l'erreur, ou les Rabclaws débarqueraient en force et il faudrait qu'il s'occupe d'Utop qui ne pouvait pas disparaître à sa guise. D'un geste de bras il déploya ses lames cachées dans ses manches, qui elles aussi arborèrent un éclat rouge, la magie de renforcement aiguisant les dagues pourtant aussi tranchante qu'un rasoir.

Si le Roux et le Rabclaw n'étaient pas aussi imprudents, ils auraient pu déceler à temps ce scintillement cramoisi, juste au-dessus de leur tête, prêt à fondre sur ses proies... Tout reposait sur l'ordre d'Utop.

Utop observait la conversation entre le lapin et Le Roux, se demandant que faire, se demandant si Treize n'était pas un traître. Impossible ! Il l'aurais déjà tuer si ça avait été le cas. Il hésitait donc maintenant entre foncer tête baissée ou attendre. Après tout, le combat serait plus simple contre un seul homme. De plus, celui-ci aurait les poches pleines d'or suite à l'échange.

Utop sentit une présence dans son dos. Pas le temps de faire quoi que ce soit, une main lui touchait l'épaule. Il sursauta sous l'effet de la surprise, mais il reconnut la voix du Renard. C'était rassurant, il n'était pas repéré. "Faisons couler un peu de sang". Du sang ? Enfin quelque chose de vraiment intéressant ! Ce nouveau frère d'armes était moins bizarre que l'Hérétique, mais surtout plus attrayant. Il indiqua à Utop que ce serait à lui de donner l'assaut, mais il fallait faire vite. Treize semblait porter une certaine importance à ce que l'échange ne se produise pas.

Utop ne le voyait pas, mais il savait que Treize s'éloignait, puis, sur un des rochers, il remarqua cette étrange lueur qu'il avait aperçu quelques minutes plus tôt, juste avant que Treize ne se téléporte. Il devait maintenant trouver le meilleur moyen de donner l'assaut. Quelle cible privilégier ? Le roux avait des armes en main pour effectuer l'échange, mais le Rabclaw avait probablement de quoi appeler des renforts. Un tel échange avec un bandit sans renforts serait suicidaire. On ne sait jamais vraiment si la personne en face tiendra son accord. C'était décidé, Utop ciblerait le lapin et laisserait Le Roux au Renard. Cette pensée le fit sourire, un roux contre un renard. Il essaya alors de se faire comprendre par Treize en lui faisant des signes. Il se pointa lui même du doigt, mit deux autres doigts de sa deuxième main derrière sa tête. Puis, à l'intention de Treize, il le pointa et ... Merde ! Comment il pouvait désigner Le Roux par un signe ? Ne sachant pas quoi faire, il passa sa main, paume vers le bas deux ou trois fois au dessus de sa tête, espérant que ce signe soit compréhensible.

Utop donna un signal assez mal assuré à Alphonse qui eut une mine interrogative en réponse à cela. Visiblement, le petit était encore bien inexpérimenté, mais c'était marrant de voir ce gars tout silencieux et hargneux manquer de rigueur une fois le moment clé venu. S'il n'était pas aussi muet, Treize lui aurait bien demandé de suivre un entraînement à ses côtés.

Une fois cette fraction de seconde passée à réfléchir à ce que pourrait advenir son compagnon, le Naga revêtit sa forme de Chaméléon, dévoilant à Utop sa véritable apparence de traqueur écailleux. Il utilisa ses yeux pour définir le plan à 360 degrés des lieux, et se laissa tomber de son rocher en un bond rapide, pour bondir sur le Roux qui l'accueillit d'un revers de sabre qu'il parvint à esquiver in extremis.
Il se releva et utilisa une chaîne pour capturer l'épée de sa cible qu'il désarma d'un coup sec avant de lui décocher un puissant coup de pied au visage. Son ennemi réussit néanmoins à parer son assaut, et bientôt ils se retrouvèrent en face à face. Enfin jusqu'à ce qu'Alphonse ne disparaisse, utilisant son camouflage. Il utilisa finalement sa langue pour attraper les jambes de l'homme et de le hisser au dessus du sol pour l'abattre violemment par terre.

"Hé Utop ! Je te laisse le Lapin mon grand !"

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'Attaque - Naga' :

Le signal était donné, cependant, Treize eut l'air de ne pas le comprendre dès le départ. Soudainement, il commença une étrange transformation. Encore un de ces Hommes Loups ? Non, ça ne ressemblait pas à un loup ... Ni même à un autre machin poilu d'ailleurs. Cela ressemblait à des écailles. Qu'est ce que c'était que ce truc encore ? Bien que la transformation fut brève, pour Utop ce genre de chose semblait durer des heures. Cette chose lui faisait toujours un effet indescriptible. Une sorte de frisson qui parcourait tout son corps, partant du bas vers le haut. Il trouvait limite ça dégouttant.

Cependant il n'avait encore jamais vu un homme se transformer en lézard. Celui là avait en plus une sale gueule comparé à d'autres. Ses yeux tournaient bizarrement, regardant partout à la fois. Terriblement flippant. Le Lézard bondit sur Le Roux. Le combat était mouvementé, mais Le Lézard souleva va le bandit avec ce qui semblait être sa langue et l'écrasa au sol. Vraiment écœurant.

Il avait tellement était occupé par ce changement de forme qu'il en avait oublié le combat. Pendant qu'il courrait vers le Rabclaw, il claqua sa langue. Ou était Ankou ? Tant pis, il devait frapper ce satané lapin. La bête était occupée à bander son son arc en direction du Lézard. Il ne fallait pas que cette stupide bestiole ne lui tire dessus, bien qu'il était étrange, Utop ne pouvait pas laisser un " allié " se faire blesser.

Il abattu horizontalement sa hache sur le lapin. La flèche parti, mais de travers à cause du déséquilibre causé par l'attaque de l'assassin. Ankou arriva enfin. Il devait probablement être en train de dévorer une charogne. Ce corbeau était un goinfre ! Un véritable estomac volant. Le lapin était immobilisé, Utop allait donc le laisser finir le travail. Et si jamais ce Rabcalw tentait quoi ce soit, il serait à côté pour détruire sa vie à jamais. Il claqua donc des doigts en montrant la proie affalée sur le sol.

[Utop Libert attaque Rabclaw Archer]

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'Attaque - Humain' :

Le familier n'a pas besoin d'attaquer. Les joueurs gagnent 20 points d'expérience, 15 PO, 1 lien incassable chacun.

Le RP peut continuer.

La poussière retomba sur le champ de bataille aussi vite qu'elle ne s'était levée. L'assaut avait été rapide et mortel, parfaitement coordonné. Alphonse devait admettre que cet Utop savait ce qu'il faisait en combat, malgré son manque d'expérience en infiltration.
Le Naga remit son masque, redevenant l'humain qu'il avait été quelques instants auparavant, sa forme reptilienne lui permettait une plus grande force et rapidité, mais elle était un brin moins esthétique et digne de confiance que celle du Guetteur au visage de Renard.

"Voilà, la tâche est accomplie. Il secoua ses vêtements. Tu t'es bien débrouillé, c'est toi qui a dressé ce corbeau ? C'est un travail impressionnant ! Fut un temps où j'étais un dompteur émérite, aaaah... oui... je crevais les yeux à mes bêtes, ça permettait une meilleure obéissance de leur part. Bref. Il mit un petit coup de Tonfa au Roux qui grogna, un filet de sang s'échappant encore de sa bouche. Toujours en vie, c'est bien mon grand. Je le ramène à Kastalinn, son commanditaire le veut vivant. J'espère que ça ne te pose pas de problème, ce serait idiot de devoir te remercier de ton aide en te mettant hors course. Il lança à Utop une mine enjouée, mais somme toute menaçante."

Ankou avait achevé le Rabclaw et dépouillait maintenant son cadavre. Décidément ce corbeau ne cessait jamais de manger ... Treize semblait impressionner par ce qu'Utop avait appris à Ankou. Il lui expliqua que lui crevait les yeux de ses bêtes pour qu'elles obéissent. Utop n'était pas de cet avis :

"Pas besoin de crever des yeux, ça les handicapent ! Moi je l'affamais un peu et lui donnait des bandits comme repas. T'associe les gestes à un son et c'est bon."

Puis, il remit un coup au bandit qui était déjà mal en point et demanda à Utop si il pouvait embarquer Le Roux. Utop grimaça, grogna et grommela.

"Lui laisser ... J'voulais le tuer ...   Puis il haussa le ton et articula légèrement plus Ouais vas-y embarque-le ! J'en trouverais un autre."

Utop attrapa la dépouille de lapin, se demandant si le Rabclaw se mangeait. Ankou croassa puis se posa sur l'épaule de l'assassin.

"Au revoir Treize, merci du combat ! lui cria Utop avant de marmonner : Fait chier quand même pour Le Roux ..."

A ces mots, l'homme parti en direction de la forêt sans attendre de réponse de l'Homme Lézard. Il campa à une journée de marche de là, goûtant à cette viande de lapin humanoïde. Pas fameux pour du lapin ...  Il jeta le reste à Ankou qui s'empressa de tout engloutir. Sa destination était maintenant la Forêt de Sapins, lieu où il avait grandi.