Styx se balança d'avant en arrière sur sa chaise, au fond de la Taverne Kastalinnoise dans laquelle il se trouvait, tout en observant la demoiselle qui discutait bruyamment au bar. Elle semblait aux prises avec deux loubards, à propos d'une histoire de choppe de bière due, une simple altercation, qui en temps normal se serait réglée en quelques tintements de pièces d'or, laissant tout le monde satisfait.

Sauf que le seul tintement qu'il y eu, lorsque l'un des gars avança vers la femme un poing menaçant, fut celui d'un pistolet Technophile, de la taille d'un gros marcassin, à même la tempe du soûlard.
Styx entendit le rire de cette nana, "Minxy, la Bleue", et il ne put en détourner le regard. Son armure se limitait à un bandage pour cacher sa poitrine et un pantalon rapiécé, mais ses armes... Ô doux Seigneur ! Le pistolet qu'elle tenait était énorme, et suintait d'énergie bleue comme nulle chose aperçue par les yeux de l'arlequin. Il lui semblait qu'un seul tir de ce truc pourrait anéantir un groupe entier ! Mais le mieux, le top du sommet de Mont Sainte-Mort-et-Carnage était le canon qu'elle avait posé juste sous son tabouret ! Elle ne le manipulait pas, mais rien que d'imaginer les dégâts colossaux de pareil instrument, l'Ombre jubila.

Alors que leur dispute se calmait, l'homme suant la peur devant le canon logé sur sa tempe, Minxy continua de boire et de rire plus fort (et plus seule aussi) que tout le monde dans la Taverne. Son visage était enfantin, celui d'une poupée, et son corps n'avait pas les formes que beaucoup de femmes avaient ; en d'autre termes, elle était maigre, et pas très attirante, mais Styx tomba de suite amoureux de son âme.

Minxy était à n'en point douter totalement folle.

Styx s'approcha de sa convoitée d'un pas de Loup.

Il s'installa au bar sans qu'on ne le remarque, et il était vrai que sans son maquillage et ses vêtements excentrique, le vampire passait pour un noble comme il était rare d'en croiser en ces lieux. Mais bizarrement, personne n'était visiblement intrigué par la présence de cet homme au sourire constant, qui de temps à autres semblait discuter avec des interlocuteurs invisibles d'un regard mauvais.

Il prit place à côté de la femme aux cheveux bleus et lui parla d'une voix au timbre doucereux, trop peut-être, en se penchant légèrement sur elle. La technophile remarqua son parfum curieux, subtile mélange d'une fleur inconnue et de... sang ? Mais rien d'inquiétant, seulement une sensation de pesanteur et de bien être total en humant ses senteurs. Et lorsque son regard de saphirs croisa les pupilles légèrement dilatées, mi-closes, de Lachlan (elle savait qu'il s'appelait comme ça, c'était... dans l'air) il lui parut contempler le monde brûler. Des flammes envoûtantes s'échappaient de ses yeux, et elle s'y plongea avec l'ardeur des fervents, s'ouvrant toute entière à cette emprise aussi soudaine que malveillante.

Son esprit accepta les mots qui s'écoulaient de la bouche du vampire avec le zèle d'un spectateur conquis. Trois mots, murmurés avec une infinie tendresse. Tue. Les. Tous.
Elle se leva, et rangea son pistolet au profit du canon rangé sous son tabouret. Il fallait accomplir ce que le chuchotement avait demandé. En fait, à bien y repenser, alors que la tête d'un premier brigand se transformait en charpie sous son canon, la voix avait hurlé, le joli vampire n'avait pas été subtile du tout. Il avait commandé à toute la Taverne de s'entretuer en s'époumonant tel une harpie.
Ce qu'ils firent joyeusement.

Minxy se souvient du moment où elle s'est éveillée de ce rêve, alors qu'elle se tenait sur un parterre de cendres. D'un regard terrifié elle bondit le plus loin possible hors du carnage, fuyant ce clown comme s'il était une peste mortelle.


""Je vous dis qu'on est pas un poste de mercenaires, le rigolo.
Mais puisque je vous dis que ma chère et tendre est désormais portée disparue depuis... heu... j'ai pas vraiment de montre mais c'était tôt, ou tard, enfin vous voyez ! J'ai besoin de l'aide de vos meilleurs hommes afin de pouvoir explorer les pistes qu'elle m'a laissé, ô mon petit cœur tristounet... Je vous prie de mettre un terme aux tourments qui agitent ma personne en m'envoyant un beau destrier ! Tenez, celui-là, il a l'air bien portant, non ?"

Le laboratoire secret de Harzhan, situé sous Kastalinn, lui servait de refuge le plus clair de son temps. Pour lutter contre des démons, il en avait conclu qu’il lui faudrait en créer, ou du moins créer des humanoïdes capables de les combattre. Nul doute que de tels rituels de magie noire ne seraient pas cautionnés par la Milice, alors il faisait ses affaires dans le plus grand secret. Un cadavre ornait l’autel, un homme à la stature imposante. Officiellement, un milicien disparu en mission, mais Harzhan s’était occupé de le retrouver. En général, les escarmouches avec les barbares lui donnaient toujours quelques cadavres à utiliser, car utiliser un mort lui permettait d’évites les conflits avec sa personnalité antérieure. Après tout, les morts sont morts, il ne reste qu’une coquille vide d’eux. Pour autant, il n’existait aucune formule de magie, même dans les codex interdits, qui permette de créer un esprit pour contrôler le corps. Alors il s’essayait à des dérivés de la possession démoniaque.

Il s’entailla la paume et fit couler quelques gouttes de son sang corrupteur dans les lèvres du mort, traça la rune maudite sur son front, avant de commencer son incantation. Les ténèbres envahirent la salle, pénétrant dans le corps du mort par sa bouche, ses narines et ses oreilles. Le corps se cambra et fut agité de spasmes alors que sa peau se tordait sous l’effet de la métamorphose. Harzhan continua son incantation jusqu’à ce que le cadavre ouvre des yeux rougis. Il poussa un hurlement et se jeta sur le démon, usant de ses nouvelles griffes comme armes. Harzhan n’en fut pas surpris, et le décapita. Après quelques secondes, le corps se décomposa. Harzhan ne voulait pas d’une armée de créatures animées décérébrées, il voulait créer des êtres humains, dont les dons en magie noire dépasseraient les limites humaines. En soi, cela tenait des chimères alchimiques, les homoncules comme ils les nommaient, mais il ne lui semblait pas qu’à ce jour aucun n’ait été créé, et lui ne voulait pas créer un simple simulacre d’Homme. Quoi qu’il en fût, c’était un nouvel échec.

Il prit un carnet de cuir, sa plume, et griffonna quelques mots
« Sujet n°144 : Echec de la transformation, le sujet est décérébré. Nécessité de trouver un nouveau catalyseur magique. »

Il sortit ensuite, il ne devait pas rester trop longtemps absent, sinon il risquerait d’être découvert. Mais une fois en ville, c’est la panique générale qui le saisit immédiatement. Quelque chose n’allait pas, il allait en avoir le cœur net. Il marchait néanmoins, nul besoin de se presser après tout. En demandant la raison de toute cette agitation, on lui décrivit une femme aux cheveux bleus, folle à lier, qui avait mis une vraie pagaille dans Kastalinn après avoir fait sauter une auberge. On lui conseilla de se rendre à la Milice, un homme y était apparemment allé peu après l’incident.
Entrant dans la grande pièce, il repéra tout de suite la personne en question en pleine discussion avec un garde. Il avait un mauvais pressentiment au sujet de cette personne, quelque chose n’allait pas, sans qu’il puisse mettre le doigt dessus. Mais sa vision démoniaque était bien plus pointue, alors il laissa son œil gauche regarder en soulevant le cache-œil qui le couvrait. Cette personne était en effet bien plus puissante qu’elle le laissait croire. Pourquoi se cacher ainsi ? Lorsqu’il vit que l’individu le montrait du doigt, il abaissa son cache-œil. Il doutait qu’il l’ait désigné par hasard, lui aussi avait dû sentir quelque chose de différent en lui. Difficile de cacher qu’on est un démon à une personne aguerrie…

« Si vous avez une idée de l’endroit où cette femme peut se trouver, je vous accompagne, après tout, c’est un devoir de la Milice que d’aider ses gens. »

Le garde sembla quelque peu soulagé d’être débarrassé de cet homme étrange. Harzhan hésita entre poser cartes sur table immédiatement et faire comprendre à cette personne qu’il n’était pas dupe de sa tromperie, ou bien cacher encore un peu la vérité. Il craignait qu’il ne s’agisse d’un piège pour l’atteindre, mais il était suffisamment intrigué par ce visiteur pour ne pas agir immédiatement. Peu importe qui était ladite femme, il se fichait bien de trouver celle qui avait mis la pagaille en ville, seules ses recherches lui importaient à présent, car seul, il aurait bien peu de chances de défaire les seigneurs infernaux. Il se pourrait que cette rencontre s'avère fort utile, après tout, l'âme d'un puissant sorcier peut aussi servir de catalyseur au besoin...

« Je vous en prie mon brave, mettons-nous en route au plus tôt, histoire que votre dulcinée ne prenne pas trop d’avance. »

L'homme qu'il avait désigné ne s'était pas privé de sonder son aura, bien, il fallait se montrer prévoyant de nos jours, bien. L'arlequin ne douta d'ailleurs pas un seul instant de ce que l'homme, (Kheeeeer... soufflaient les âmes) avait perçu, mais ce n'était qu'un centième de ce qu'il pouvait réellement dégager. Après tout, il s'était bien fait tatouer des dizaines de runes par les tribus de l'Au-delà afin de préserver son apparence. Il se dit qu'il devrait peut-être montrer toutes les abominations possibles à cet inconnu, au mieux il deviendrait fou, au pire il userait de cette connaissance des rîtes noirs pour semer le chaos...

Mais tenant en compte l'endroit, Styx se reprit et se contenta de sourire gaiement à son interlocuteur.

« Si vous avez une idée de l’endroit où cette femme peut se trouver, je vous accompagne, après tout, c’est un devoir de la Milice que d’aider ses gens. Je vous en prie mon brave, mettons-nous en route au plus tôt, histoire que votre dulcinée ne prenne pas trop d’avance. »

Ses mots étaient courtois, mais il avait la diction des parias, l'attitude des solitaires, cet homme qui qu'il fut, était assez fou pour continuer à sonder l'arlequin sans se soucier de savoir si son manège avait été perçu. L'Ombre décida alors de continuer son numéro, après tout, son observateur ne dégageait rien de particulier, et un seul sort du vampire suffirait à le mettre hors d'état de nuire. Faustus lui-même pourrait se charger de l'affaire, à vrai dire. Et puis il avait ce nouveau déguisement de société à utiliser, et ça promettait d'être rigolo !
Il ouvrit alors grand les yeux et s'exclama fou de joie ;

« - Oh vous m'ôtez un glaive du cœur, l'ami ! Lachlan Grey, Baron de Spelunca, enchanté, à qui ais-je l'honneur ? Il tendit une main blanche, aux doigts longilignes. Il haïssait les Stryges Noirs, ces chiens de guerre dénués de raison. Je ne puis que remercier le Dragon... Blanc de vous avoir mis sur ma route ! Que deviendrais-je sans le soutien d'un Milicien... travaillez-vous ici depuis longtemps mon ami ? »


Il écouta ses Esprits d'une oreille peu attentive, se concentrant d'avantage sur les résidus magiques qui émanaient du Corrompu, dangereux, un œil expert pouvait très bien déceler les activités peu recommandables auxquelles il s'adonnait. Invraisemblablement cette rencontre allait être beaucoup plus drôle que Styx ne l'avait imaginée ! Hihihihi !

Finalement, alors qu'il joignait à ses paroles un sourire cordial, il libéra dans sa magie un léger poison. Rien de bien méchant, mais assez pour piquer les yeux des petites fouines. Il fallait être prudent, même si les opinions des deux hommes se ressemblaient, au cas où leurs origines de Faction venaient à être révélées, alors une élimination devrait avoir lieu. Quel charme délicat que celui d'une conversation dont les termes élégants dissimulent des milliers d'ailerons et de crocs. Mais pour l'heure il s'agissait avant tout de se focaliser sur Minxy, elle avait survécut aux Lumières-Mortes, la magie la plus puissante de l'arlequin, l'illusion ultime, et son sang devait déjà être en transformation à l'heure qu'il est, muté par la corruption de son âme elle-même, et si jamais elle venait à embrasser le Sang Noir alors que le Valet n'était pas dans les parages, il ne pourrait pas contrôler la Bête qui jaillirait d'elle.

Il reprit, ajoutant précipitamment, comme si c'était un détail clé ;

« Elle n'est pas partie d'elle-même... je crains qu'elle n'ait été ensorcelée à vrai dire ! Il faut faire vite ! Elle est partie en direction de la Banquise, selon mes amis ! »

Oui, il fallait faire vite. L'air venant de la Banquise était déjà imprégné d'une odeur familière au vampire... la neige fondait sous le sang chaud de Minxy, qui en séchant laissait dans son sillage une traînée de matière nécrosée et informe. Le Sang Noir bouillait, attendant la libération.

« - Oh vous m'ôtez un glaive du cœur, l'ami ! Lachlan Grey, Baron de Spelunca, enchanté, à qui ais-je l'honneur ? Il tendit une main blanche, aux doigts longilignes. Il haïssait les Stryges Noirs, ces chiens de guerre dénués de raison. Je ne puis que remercier le Dragon... Blanc de vous avoir mis sur ma route ! Que deviendrais-je sans le soutien d'un Milicien... travaillez-vous ici depuis longtemps mon ami ? »
« C’est le dragon noir, il me semble, pour mon peuple. Mais je dois avouer que je ne les aime pas particulièrement, pas plus que leur religion. Ils sont primitifs, ils ne pensent qu’à tuer. Et je travaille ici depuis quelques temps… Mais je ne passe pas mon temps à Kastalinn, d’autres affaires requièrent mon attention ailleurs, je suis seulement rattaché à la Milice, je ne suis pas milicien à proprement parler. »

Il serra la main de l’homme, en se demandant ses véritables intentions. Sous forme humaine, son aura démoniaque était presque imperceptible, qu’avait ressenti cette personne si étrange ? Il incarnait un fragment du Pandémonium, les enfers, un monde de folie, impossible à appréhender pour les mortels. Mais il ne devait pas sous-estimer son adversaire, ce serait une grave erreur.

« Elle n'est pas partie d'elle-même... je crains qu'elle n'ait été ensorcelée à vrai dire ! Il faut faire vite ! »

Il répondit au sourire de son interlocuteur comme si de rien n’était, feignant de n’avoir pas senti la pique envoyée par celui-ci. Son œil gauche s’était mis à pleurer, des larmes écarlates bien vite absorbées par le corps du démon, si bien que c’était invisible, car caché par le cache-œil. Il invita alors celui-ci à partir, il ne comptait pas rester ici éternellement, il avait hâte de pouvoir parler plus librement, à l’abri des regards. Mais après tout, pourquoi ne pas répondre à son interlocuteur de la même manière, en l’empêchant de regarder trop avant en lui. Une simple mise en garde, une magie passive naturelle pour les démons, une magie insignifiante qui cause un léger sentiment d’inconfort en leur présence. Nul doute que sur une personne si puissante, l’effet serait moindre, mais suffisant pour qu’il sache avoir été repéré. Après tout, c’est donnant-donnant.

« Parlez moi de cette femme, monsieur Grey. C’est votre amie donc ? Votre promise peut-être ? Et vous la dites ensorcelée, avez-vous une idée de quel type de sortilège il pourrait s’agir ? »

Il commença à penser que le baron se moquait de lui, Il prit un cheval à la Milice pour chacun d’eux, et ils s’éloignèrent bien vite de la ville. Il détestait monter à cheval, mais user de ses pouvoirs pour voler n’était pas nécessairement une bonne idée non plus, pas tant qu’il n’avait pas clairement identifié les intentions de son compagnon de route. La route qu’il lui indiquait allait vers le nord, vers la Banquise, le lieu où tout avait commencé pour lui. Que de chemin parcouru, et tant encore à parcourir… Les ombres murmurent, elles parlent à leur maître. Il n’est pas qui il prétend être. Comme s’il avait besoin d'elles pour le savoir, c’était si évident… Il cachait beaucoup en tout cas, mais si les cartes devaient être mises à plat, alors il découvrirait la vision de cauchemar qu’est une forme de démon incarnée. Un simple mortel ne saurait poser les yeux sur lui sans être pris d’un intense sentiment de panique, il avait même lu que certains devenaient fous et s’arrachaient les yeux en les contemplant… Que de réjouissances ! Il ne prenait que rarement sa forme véritable.

Je suis l’ombre éveillée, le monstre aux mains sanglantes, le démon aux milles visages. Je suis l’Arbitre de sang, pas un de ces démons de pacotille que l’on peut croiser sur les terres gelées du grand nord… Et toi, qui es-tu vraiment, baron de Spelunca ?

Styx refusa poliment le cheval du Milicien et monta à dos du sien, accompagné de Faustus arborant son costume noir de travail, qui les rejoignit à la sortie de la ville, galopant à fière allure. Lorsqu'il rattrapa le groupe, il s'adressa à Harzhan en le saluant et déclina son identité de Majordome du clan Grey.

L'arlequin quant à lui, était très amusé par cet Harzhan. Il semblait vouloir chercher à se mesurer à lui, comme un petit lézard viendrait titiller la griffe d'un dragon. Il se contenta d'ignorer ses efforts magiques, et ce fut Faustus qui lui donna les indications quant à Minxy ;

« Parlez moi de cette femme, monsieur Grey. C’est votre amie donc ? Votre promise peut-être ? Et vous la dites ensorcelée, avez-vous une idée de quel type de sortilège il pourrait s’agir ?
- Oui, une amie du Maître. Vous êtes bien impoli de vouloir savoir quel lien unit le Baron et la jeune Demoiselle, un peu de tenue mon garçon. Mais Styx rit à sa phrase et fit un signe de main à son Majordome pour lui signaler la vacuité de vouloir garder ça secret.
- Elle m'est promise, en effet. Un instant, il eut une mine funèbre avant d'ajouter l'air naïf. Hé bien... c'est Faustus ici présent l'expert en démonologie, je ne suis qu'un inculte Sire... Faustus veux-tu bien expliquer à notre ami la situation de Minx ?
- Son âme a été modifiée par un sortilège d'illusion très puissant. Il semblerait qu'elle soit partie, terrifiée car elle vit désormais dans une réalité altérée... Certains l'appellent la "Nuit Prédatrice", d'autres la "Longue Chasse", mais une chose est certaine, si elle n'est pas retrouvée à temps, son essence se consumera dans la folie et de son sang noir jaillira une bête atroce. Il nous faut sauver la jeune Demoiselle, comprenez-vous ? Il y a plus en jeu que l'amour de Monsieur pour elle. Styx frappa dans ses mains.
- Excellent ! Je n'aurais pas dit mieux ! Continuons, je peux sentir le parfum de notre union sur cette route ! Puis vint le murmure du démon.


- OH ! C'est de la télépathie ! C'est prodigieux, comment faites-vous ? Je suis désolé ne pas pouvoir répondre, je ne suis qu'un simple Baron qui cherche sa dulcinée comme il y en a tant d'autres... Mais si j'étais un démon, je choisirais... hum.... je ne sais pas... je ne les connais pas ! Ahahah ! Vous vous y connaissez en démons, l'ami ? Il se frotta la tête, l'air confus.»

Il n'allait pas rentrer dans le jeu de ce Stryge Noir. Sa mission dépassait une simple querelle Immatérielle, surtout s'il pouvait écraser son opposant en quelques mouvements seulement, alors il se contenta de jouer l'idiot. Cela le faisait atrocement rire ! Il languissait de pouvoir enfin mettre la main, et la mâchoire, sur cette douce Minxy... Ô ma tendre, ton amour arrive, monté sur son étalon noir et tout ce qu'il a à t'offrir c'est la libération totale, la transcendance du sang et l'élévation du corps jusqu'à l'état d'incarnation de la décadence ! Ahahah !

Autour d'eux, le manteau blanc commençait à s'élever tandis qu'ils s'engageaient dans la Banquise, endroit aussi inhospitalier qu'inexploré. C'était la première fois que l'arlequin posait un pied ici et il fallait reconnaître la superbe du paysage, lorsque les neiges volantes ne tapissaient pas leur vision d'un voile poudreux, la vue était à en couper le souffle.
Mais surtout, au milieu des hurlements du Blizzard et des râles du vent, personne ne serait jamais entendue. Il n'y avait plus d'issue possible aux glaces du coin...

D'ailleurs, voilà que Styx aperçoit la première tâche de Sang Noir au sol. Il s'arrête, et touche la matière d'un doigt circonspect... froid et dur. Elle a une avance sur eux de quelques heures, pas plus, rattrapable en une petite heure à cheval, rien de très délicat. C'était bien. S'excusant auprès du groupe, il remonte sur sa monture et frappe les flancs de l'étalon ; la prédation commençait.

« Oui, une amie du Maître. Vous êtes bien impoli de vouloir savoir quel lien unit le Baron et la jeune Demoiselle, un peu de tenue mon garçon. »

Harzhan s’abstint de faire une remarque cinglante au majordome, personne ne s’adressait à lui en disant « mon garçon ». Ceux qui avaient essayé ne pouvaient plus en parler, c’était la marque d’un dédain et d’un sentiment de supériorité prononcés qui résultait souvent en désillusion lorsque leur sang était aspiré pour le nourrir lui. Et en plus il se faisait démonologue, à en croire les dires de son maître. D’ailleurs, comme par hasard, il usait le terme de démonologie, or personne n’avait mentionné le fait que cela était lié aux démons. Il était le seul démon puissant restant, et même si il ne doutait pas qu’il en reste d’autres, enfermés, il y avait peu de chances qu’ils soient simplement liés à cette femme.

« Son âme a été modifiée par un sortilège d'illusion très puissant. Il semblerait qu'elle soit partie, terrifiée car elle vit désormais dans une réalité altérée... Certains l'appellent la "Nuit Prédatrice", d'autres la "Longue Chasse", mais une chose est certaine, si elle n'est pas retrouvée à temps, son essence se consumera dans la folie et de son sang noir jaillira une bête atroce. Il nous faut sauver la jeune Demoiselle, comprenez-vous ? Il y a plus en jeu que l'amour de Monsieur pour elle. »

Il écouta d’une oreille distraite, occupé à envoyer son message télépathique au baron, sans plonger trop profondément dans son esprit, qui regorgeait sans doute de pièges. La réaction de celui-ci ne se fit pas attendre.

« OH ! C'est de la télépathie ! C'est prodigieux, comment faites-vous ? Je suis désolé ne pas pouvoir répondre, je ne suis qu'un simple Baron qui cherche sa dulcinée comme il y en a tant d'autres... Mais si j'étais un démon, je choisirais... hum.... je ne sais pas... je ne les connais pas ! Ahahah ! Vous vous y connaissez en démons, l'ami ? »
« Oui, je m’y connais bien, aussi je suis intrigué par le fait que votre majordome soit démoniste, ou démonologue. Vous connaissiez la réponse à cette question avant même de la poser, n’est-ce pas ? »

Il ôta son cache-œil et le rangea. Même s’il était à l’avant du cheval, et que le baron ne le verrait pas tout de suite. Il sourit, cela ressemblait fort à un jeu pour le baron, mais que se passerait-il s’il refusait de jouer plus longtemps ? Au pire, il mourrait, et reviendrait à la vie. Le baron demanda à s’arrêter, et alla regarder une tâche de sang au sol. Un simple baron, hein ? Un baron qui s’intéresse à du sang, que pourrait-il y connaître ? Il le laissa remonter en selle puis fit redémarrer le cheval.

« Vous êtes confiant, baron, ce qui signifie que vous ne vous sentez pas menacé par moi. Aussi je suppose que vous êtes, ou vous croyez être, plus puissant que moi. Vous n’avez donc pas le moins du monde besoin d’aide, n’est-ce pas ? Autant jouer cartes sur table, non ? Car après tout, j’ai accepté de vous aider en sachant très bien que vous n’étiez pas qui vous prétendez être. Je me fiche de l’intérêt que représente cette femme pour vous, je vous aiderai, quel que soit votre but. Mais je préfère savoir à qui j’ai à faire, je ne vois aucun intérêt à nous cacher mutuellement des choses, nous serons d’autant plus efficaces dans votre entreprise si nous n’avons pas à nous méfier l’un de l’autre. »

Il sentit une certaine tension chez le majordome, il devait sans doute attendre la réaction de son maître pour agir. Harzhan ne le craignait pas le moins du monde, qu’importent ses pouvoirs. De toute façon, s’ils engageaient le combat, son principal adversaire serait le baron. Mais il n’avait pas l’envie de se battre avec lui, seulement, jouer à ce jeu ridicule ne l’amusait pas, il préférait juste que tombent les masques, les discussions n’en seraient que plus constructives et moins stériles. Après tout, si le majordome était bien démonologue, alors ils devaient tous deux tremper dans la magie noire, ou un de ses nombreux dérivés.

Il embrassa le paysage désolé et mort de la banquise, de la neige volant sous le vent cinglant et froid. Il n’y était venu qu’une fois, et avait survécu. Mais ce lieu regorgeait de dangers mortels, il le savait bien. Il faudrait sans doute continuer à pied d’ici, quitte à mettre un peu plus de temps à rattraper la jeune femme. Il n’y avait pas d’empreintes, elles étaient immédiatement effacées par la neige qui tombait. Mais le baron savait où il allait, à n’en pas douter…

« Vous êtes confiant, baron, ce qui signifie que vous ne vous sentez pas menacé par moi. Aussi je suppose que vous êtes, ou vous croyez être, plus puissant que moi. Vous n’avez donc pas le moins du monde besoin d’aide, n’est-ce pas ? Autant jouer cartes sur table, non ? Car après tout, j’ai accepté de vous aider en sachant très bien que vous n’étiez pas qui vous prétendez être. Je me fiche de l’intérêt que représente cette femme pour vous, je vous aiderai, quel que soit votre but. Mais je préfère savoir à qui j’ai à faire, je ne vois aucun intérêt à nous cacher mutuellement des choses, nous serons d’autant plus efficaces dans votre entreprise si nous n’avons pas à nous méfier l’un de l’autre. »

L'arlequin posa un doigt sur son menton, et tapota trois fois celui-ci, visiblement réfléchissant aux paroles d'Harzhan. Il attendit qu'ils descendirent de leurs montures pour mieux palabrer. Visiblement cet humain était de tempérament belliqueux, voire imprudent, ce qui était une bonne chose, pour Styx en tout cas.

Autour d'eux le vent grondait, comme un géant en colère, impossible de tenir une conversation décente en ces conditions.

"Bon, si c'est ce que tu veux."

D'un lancé de carte, il fit s'arrêter la poudreuse autour d'eux, et le vent qui fut autrefois d'une violence inouïe fut dompté comme un simple chien. Ils se retrouvèrent très vite dans une bulle, au centre de laquelle se tenait la carte flottante du magicien, Styx s'assit alors en tailleurs et fronça les sourcils.

"Il est important que je m'entretienne avec toi, je te sens tendu par tout ceci. Si tu le veux bien, un simple ralentissement du temps suffira pour que notre proie ne s'éloigne pas trop. Faustus, tu peux lancer le maléfice ? Je préfère ne pas utiliser mes pouvoirs pour des banalités."

Le Majordome se courba, approuva l'ordre, et se mit à incanter silencieusement la magie temporelle. Sans que rien ne se modifie, les minutes défilaient désormais différemment autour des trois protagonistes, bien plus doucement s'écoulaient les sables du temps pour eux.

Styx pointa ensuite un index sur le démon, Harzhan, ou quel que fut son nom, sans le regarder toutefois. Il était occupé à placer de l'herbe du démon dans sa pipe, tassant d'un ongle acéré le narcotique avant de balancer une légère étincelle dans sa pipe. Une fois que tout ceci fut accompli, il regarda de nouveau son interlocuteur. Le vampire était de bonne humeur.

"T'as du cran, ça je le conçois. Sonder une âme est un exercice banal, bien sur, mais tout dépend de qui tu examine. En ce qui me concerne je n'ai aucune raison de te dévoiler ce que je suis, pour ton bien ceci dit, mais c'est vrai que jouer les Barons est moins intéressant en présence d'un... qu'est-ce que tu es exactement ? Je pourrais le savoir, pour sur, tes pouvoirs ne sont pas au summum de leur puissance, mais discutons un moment. Discutons réellement, veux-tu bien ?" Il tira une longue bouffée, et tendit sa pipe à Harzhan.

"Bon, si c'est ce que tu veux."

Enfin il arrivait à quelque chose avec lui ! Il eut un instant de doute lorsque le baron sortit une carte de sa poche et la jeta. Le blizzard se calma, comme stoppé net par une puissante magie. En soi rien d’impressionnant, mais en revanche, le fait qu’il utilise la magie avec des cartes signifiait qu’il était un arlequin, Harzhan n’en avait jamais vu, et n’avait jamais contemplé leur magie. Il l’imita pour s’asseoir à son tour.

"Il est important que je m'entretienne avec toi, je te sens tendu par tout ceci. Si tu le veux bien, un simple ralentissement du temps suffira pour que notre proie ne s'éloigne pas trop. Faustus, tu peux lancer le maléfice ? Je préfère ne pas utiliser mes pouvoirs pour des banalités."

Donc ce majordome était une personne multitâche, plutôt impressionnant cette fois, les sorts permettant de modifier l’écoulement du temps étaient une chose rarissime. Son interlocuteur s’occupait de bourrer se pipe d’une herbe, et lorsque les premières fumées émergèrent, il reconnut de suite l’herbe narcotique si particulière. Lorsque le baron lui tendit la pipe, il la prit et tira une bouffée de fumée. Les narcotiques, comme toutes les substances telles que le poison ou l’alcool, n’avaient que très peu d’effet sur son organisme démoniaque.

"T'as du cran, ça je le conçois. Sonder une âme est un exercice banal, bien sur, mais tout dépend de qui tu examine. En ce qui me concerne je n'ai aucune raison de te dévoiler ce que je suis, pour ton bien ceci dit, mais c'est vrai que jouer les Barons est moins intéressant en présence d'un... qu'est-ce que tu es exactement ? Je pourrais le savoir, pour sur, tes pouvoirs ne sont pas au summum de leur puissance, mais discutons un moment. Discutons réellement, veux-tu bien ?"
« En effet, mes pouvoirs ne sont pas au mieux, je n’ai pas mangé pendant trop longtemps. Il me faudrait une quantité astronomique d’âmes puissantes pour relancer mes pouvoirs à leur maximum. En attendant, je prends de quoi subsister, la nourriture ne viendra pas à manquer. »

Il souffla longuement la fumée et tendit la pipe au baron.

« J’étais un stryge avant, mais j’ai renié les miens, comme je vous avais dit. Je recherchais un pouvoir plus grand, et je l’ai trouvé. A présent, il ne reste de stryge en moi que mon apparence, qui est d’ailleurs une illusion, et mes ailes. Je suis un démon, je le suis devenu en saturant mon corps d’énergies démoniaques, ce qui m’a permis de fusionner avec un démon enfermé en moi. Aussi je maîtrise la magie des ombres et du sang, qui constitue ma principale source de nourriture en l’absence d’âmes à dévorer. Plus toutes les petites choses communes à tous les démons, dont la télépathie sommaire de tout à l’heure. »

Il marqua une pause, et huma l’air. Il y avait une légère odeur d’ozone, sûrement due aux pouvoirs déployés par le majordome. Il n’allait pas parler de sa vision, ni de ses recherches, inutile de tout dévoiler, ce qui est secret doit le rester.

« Et vous, baron de Spelunca, qu’êtes-vous donc, pour avoir un majordome doté d’une magie pareille ? »

« En effet, mes pouvoirs ne sont pas au mieux, je n’ai pas mangé pendant trop longtemps. Il me faudrait une quantité astronomique d’âmes puissantes pour relancer mes pouvoirs à leur maximum. En attendant, je prends de quoi subsister, la nourriture ne viendra pas à manquer. J’étais un stryge avant, mais j’ai renié les miens, comme je vous avais dit. Je recherchais un pouvoir plus grand, et je l’ai trouvé. A présent, il ne reste de stryge en moi que mon apparence, qui est d’ailleurs une illusion, et mes ailes. Je suis un démon, je le suis devenu en saturant mon corps d’énergies démoniaques, ce qui m’a permis de fusionner avec un démon enfermé en moi. Aussi je maîtrise la magie des ombres et du sang, qui constitue ma principale source de nourriture en l’absence d’âmes à dévorer. Plus toutes les petites choses communes à tous les démons, dont la télépathie sommaire de tout à l’heure. »

Fort heureusement pour le vampire, Harzhan lui avait rendu sa pipe pendant qu'il parlait, dressant là un véritable bilan de compétences. Ce qui aurait impressionné le vampire s'il avait 50 ans, et si Harzhan était impressionnant, bien entendu. Mais les démons sont des êtres généralement égocentriques, et il faut l'accepter et leur parler en conscience de leur égo aussi grand que ne l'étaient leurs ambitions. Il tira sur sa pipe trois fois d'affilée, se délectant du goût de cette herbe délicieuse.

« Et vous, baron de Spelunca, qu’êtes-vous donc, pour avoir un majordome doté d’une magie pareille ? »

"Oh et bien vous savez, un simple Illusionniste qui a vécu assez longtemps pour voir des Empires s'écrouler. Rien d'aussi extraordinaire que vous, pour sur. Les Majordomes sont très souvent aussi puissants que le mien, après tout, on est en Dùralas, pas à l'église du Saint Dragon Noir, et savoir se battre est comme respirer pour les péquenauds qui peuplent ses vastes contrées. Ravi de me savoir en compagnie d'un démon affamé, votre fougue n'étant égalée que par vos talents, j'ai hâte de me battre à vos côtés, Sieur Harzhan ! Il se retourna vers Faustus, et leva une main ganté en direction du Majordome. Nous n'allons pas tarder à reprendre la route, tiens-toi prêt. Minxy doit être dans les parages, je peux sentir son odeur... ô la Traque recommence."

"Oh et bien vous savez, un simple Illusionniste qui a vécu assez longtemps pour voir des Empires s'écrouler. Rien d'aussi extraordinaire que vous, pour sur. Les Majordomes sont très souvent aussi puissants que le mien, après tout, on est en Dùralas, pas à l'église du Saint Dragon Noir, et savoir se battre est comme respirer pour les péquenauds qui peuplent ses vastes contrées. Ravi de me savoir en compagnie d'un démon affamé, votre fougue n'étant égalée que par vos talents, j'ai hâte de me battre à vos côtés, Sieur Harzhan ! Il se retourna vers Faustus, et leva une main ganté en direction du Majordome. Nous n'allons pas tarder à reprendre la route, tiens-toi prêt. Minxy doit être dans les parages, je peux sentir son odeur... ô la Traque recommence."
"Je n'appartiens pas à l'église du Dragon noir, ni a aucune autre par ailleurs. Se battre aux cotés d'un immortel doit être une expérience... intéressante. Allons-y alors."

Ils se levèrent et le majordome relâcha son sort. Ils furent de nouveau assaillis par le blizzard lorsque le baron reprit sa carte. Non pas que les vents gênent Harzhan, pas plus que le froid mordant, seulement le vent s'engouffrant dans ses ailes les faisaient claquer périodiquement. Il s'affaira à les rapprocher le plus possible de son dos. Il huma l'air, puis il sourit, l'air satisfait. L'odeur d'ozone avait disparue, au profit de l'air pur du grand nord. Quelque part dans ces lieux se trouvait une jeune femme, et la retrouver ne serait pas aisé. Mais le baron Grey savait sans doute où il allait, car il prit la route immédiatement, suivi par son majordome.

Le sang, elle en laissait de plus en plus par terre, Harzhan se demanda s'ils n'allaient pas la retrouver morte de ses blessures. De plus ce sang était altéré par quelque chose, une chose insidieuse. Son goût prononcé pour la magie du sang lui permettait de le voir sans équivoque, mais pas d'identifier ce qui souillait ces taches de fluides vitaux. Il garda ces considérations pour lui, mais c'était sans doute la vraie raison de cette traque. Plus ils avançaient, plus le blizzard se faisait intense, réduisant encore la visibilité. Se pourrait-il que cette traque ne serve à rien, et qu'ils retrouvent la jeune femme morte au fond d'un ravin qu'elle n'aurait pas vu, ou gelée jusqu'aux entrailles ?

Justement, ils arrivèrent au bord d'une falaise de glace, formée par le déplacement des couches de glace sûrement. La contourner leur rallongerait le parcours de quelques heures. En revanche, s'ils sautaient en bas directement, ils gagneraient un temps précieux, car leur proie n'avait sans doute pas pu descendre ce mur de glace. Il ne s'arrêta pas de marcher jusqu'au bord, et lâcha quelques mots sans se tourner.

"Je suis certain que votre majordome sait aussi voler."

Et il se laissa tomber dans le vide.

Le sang noir était partout. Il tambourinait, comme un cœur prêt à rompre, désireux de croître encore plus en dévorant de nouveaux hôtes et ne laissant de leur humanité qu'une vaste blague monstrueuse. Styx pouvait clairement fermer les yeux pour entendre la Dame hurler à ce qu'il nourrisse ce qui servirait à la ramener l'heure venue. Oh.. elle était partout, plus puissante que jamais, et plus dangereuse aussi. Son voile avait commencé à se déchirer, laissant apparaître de son visage de monstrueuses formes.

Le Valet se laissa aller, tandis qu'il marchait d'un pas décidé, sa cape fouettant l'air, à de bien curieuses pensées. Il pouvait presque sentir le liquide épais et sirupeux s'étendre en ces lieux, contaminant quelques animaux au passage qui deviendraient de lentes bombes à retardement, et surtout, il pouvait se voir jaillir de ce spectacle d'hémoglobine. Il jaillirait en sa condition de Régent de la Dame, son Valet le plus puissant, pour trancher la gorge de tous les chiens qu'il avait croisé jusqu'ici. Oh, tous connaîtraient une lente agonie au bout de ses griffes, et il n'y aurait plus que lui seul sur ce monde, le seul à régner sur un Enfer de damnation. Sa Déesse... viendrait plus tard. Hahaha... il la mangerait aussi, mais avant ça, il fallait se nourrir. Il commencerait sa marche funèbre par les couloirs de Lédéhi, faire comprendre à ces fleurs fragiles la vraie nature d'un mal qu'ils pensaient à tort incarner. Oooh, ça allait être délicieux !

Il fallait donc s'assurer de quelques paramètres. Et prendre un petit pari aussi, qui lui coûterait au pire la vie ; mais héééé, c'est la vie.

Revenant soudain à la réalité, il vit Harzhan se jeter dans le vide, suite à leur rencontre avec un mur de glace. Pour sur, ils pouvaient aussi planer, mais il préférait d'autres astuces plus rapides. D'un geste de main, un portail s'ouvrit sous les pieds du Valet et de son servant, pour les faire ressortir au pied de l'obstacle.

"C'est plus simple, comme ça. Fit-il à Harzhan. Bon, elle est dans le coin, regardez comme la trace de sang reprend par ici. Et en effet, ce qui s'apparentait à des excroissances noirâtres jonchaient le sol jusqu'à une grotte."

Harzhan tomba dans le vide, dans une chute parfaitement maîtrisée grâce à ses ailes. Sa magie stoppa sa chute quelques centimètres avant qu'il ne heurte le sol, provoquant une bourrasque autour de lui. Puis, doucement, il se posa. Un cercle se dessina alors dans les airs, et s'allongea pour devenir un ovale. En sortirent le baron et son majordome. Rien d'étonnant venant d'une personne capable de ralentir le temps après tout.

Ce qui attirait bien plus son attention, c'était les taches de sang noirâtre au sol. Il semblait vivant, littéralement. Harzhan savait pouvoir contrôler le sang, lui donner différentes formes, mais celui-ci semblait avoir une consistance propre, cela le fascinait. Il aurait bien prélevé un échantillon, qui pourrait s'avérer utile pour ses essais, mais pas maintenant. Après tout, son compagnon de route semblait très secret, et mieux valait ne pas risquer de provoquer sa colère en touchant à ce sang. Du moins pas maintenant, alors qu'il se trouvait si près du baron. Mais l'heure viendra où il pourrait goûter de ce sang, après tout, celle qui le possédait et le semait était non loin.

Il releva justement la tête à l'appel du baron, qui lui désignait une grotte dans le mur glaciaire. Rien de surprenant à cela, si la jeune femme avait voulu se protéger du blizzard, elle avait dû chercher un refuge, et les grottes sont le meilleur moyen de se cacher. Il huma l'air, l'odeur du sang était palpable, pour lui qui avait un goût prononcé pour celui-ci. La proie était ici, terrée non loin, aucun doute là dessus.

"Allons-y alors, la traque prend fin, le dénouement approche."

Restait à savoir quel serait ce dénouement, car rien n'assurait que le baron le laisse partir ensuite. Après tout, il allait peut-être trop en voir là dedans. Mais la perspective d'en savoir plus sur le sang de cette personne l'attirait. C'était un mets de choix pour lui, une experience nouvelle qui pourrait même conduire à de nouvelles avancées dans ses recherches.

Il marcha encore quelques instants, jusqu'à se retrouver protégé des vents froids.  Dans la grotte, le Sang Noir était partout, comme escompté.

L'expérience avait commencé par trouver un métabolisme capable de procéder à l'assimilation de la substance. Minxy avait été repérée il y a quelques mois, suite à un incident à Ishtar durant lequel sa résistance avait été exceptionnelle lors de son arrestation. Par chance, l'un des gardes était un Amant, et avait soufflé à Styx les caractéristiques indissociables à la personne concernée ; Une roublarde sociopathe, de basse naissance, orpheline ou déshéritée. Le sujet parfait, en somme, que personne ne regretterait.

Mais la réceptivité n'était que le premier point requis pour l'expérience. Dans un second temps, Styx se devait de s'assurer la grandeur de ses pouvoirs, et douce Dame que Minxy était puissante. Un phénomène technophile, maniant les armes avec justesse en dépit de sa folie apparente. Nul doute que le Sang Noir, une fois distillé dans son organisme, trouverait un terrain de jeu exquis à sa prolifération, absorbant la quantité d'énergie de son hôte avec lenteur, avant d'exploser en une déferlante d'hémoglobine furieuse.

Finalement ; il fallait également que Minxy soit assez faible psychologiquement pour que Styx puisse éveiller en temps voulu le sang en elle, sans qu'elle ne résiste, ce qui aurait résulté en un succès, résistance ou non, mais les résultats non optimaux d'une cible qui n'embrasse pas sa transformation ne l'intéressait nullement.
Ce dernier point avait dû être minutieusement préparé. Leur retrouvailles dans cette Taverne avaient été un travail de longue haleine. Après des nuits passées à hanter ses cauchemars, à déformer sa réalité, à faire bouillir le Sang en somme... le porter à la réactivité exacte pour le moment d'apex avait été compliqué et fastidieux, mais Styx n'était pas du genre à laisser un travail mal fait.

Et pour preuve, la cinquantaine de cadavres qui jonchaient le sol de la Taverne.

La fuite de Minxy aurait très bien pu être matée par Styx et les Amants, la femme ne présentait rien d'insurmontable au niveau de ses aptitudes de combat, mais quelque chose disait à l'arlequin que le travail du Sang n'était pas terminé. Il restait... des miasmes, des résultats insoupçonnés, et il avait fallu adapter l'expérience en conséquence.
C'était là où le démon était entré en scène. Un allié, ou plutôt un combattant non pas pour abattre Minxy, mais pour subir cette dernière. Quel que soit le résultat final, le combat serait avant tout une observation plutôt qu'une exécution.

Styx sortit une carte en entrant dans les profondeurs de la grotte, où le Sang Noir volait littéralement dans les airs, autour d'une figure recourbée et souffrante ; Minxy était morte, mais son corps vivait.
Ses yeux roulaient dans leurs orbites, et de temps à autres, alors qu'elle se tenait assise, ses membres bougeaient de façon désarticulée. Il apprenait à vivre, le Sang apprenait à exister dans ce monde... oh ! OH ! OOOOOOOH !

Le Valet se laisser tomber à genoux, riant aux éclats, son visage parcouru d'une folie sans nom. Puis, dans son hilarité malsaine, il retrouva finalement une expression calme, de celui qui admire le résultat exemplaire d'une expérience rigoureusement menée.
Un Grey n'agit que lorsqu'il fait mieux que les autres, après tout.

Désormais, il allait entamer la phase finale, l'improvisation ultime. D'un geste de main, il traça à l'aide d'un doigt un portail d'invocation, non sans s'être entaillé le pouce, pour libérer un peu de sang. Puis il incanta, les paroles sacrées, les dires de la Dame, le pouvoir ultime du Valet. Ces mêmes paroles qui avaient précipité des civilisations dans le chaos par le sang et érigé des aristocraties dans l'impure délice de l'hémoglobine ; les vampires, en d'autres termes.


Il répéta le verset trois fois, et le cadavre vivant s'éleva d'un coup, dans d'horribles craquements, tandis que le sang coagulé au dos de la Technophile se détachait mollement de la glace avec laquelle il avait tenté de fusionner. Le Sang Noir cherchait donc à dévorer toute chose... excellent.
Minxy avança d'un pas mal assuré jusqu'à Styx, non sans tomber à plusieurs reprises, son visage se fracassant sourdement contre le sol givré. Mais à chaque fois, elle se relevait dans des angles improbables et continuait sa route vers son Valet, devant qui elle s'agenouilla.

L'Ombre lui posa une main sur la tête, et au contact de celle-ci, le corps noirci, à moitié bouffé par la vermine grouillante, exprima une sorte de sourire.
Le visage de la Technophile se déforma, son sourire s'élargissant grandement, en une demi grimace pour dévoiler des dents pourries, dont beaucoup étaient tombées. Son sourire se maintint même lorsque le Sang Noir jaillit de sa bouche, en un geyser impressionnant, pour aller se distiller dans le Valet. Styx aspira la moindre goutte du liquide qui rampait littéralement à la surface de sa peau avant de s'y glisser tout aussi sauvagement.

De Minxy, il ne resta qu'une carcasse vidée, détruite et désaxée. Mais le contact avec le sang avait été fructueux, et la transformation ne tarda pas ; en quelques instants à peine, Minxy devenait une Bête ancienne, de celles que seule la ville de la Dame avait connu, un vestige d'un autre temps que Styx recherchait activement. Il avait réussit. Il était à deux doigts de ramener l'empire de sa Déesse sur terre.

Mais pour l'heure, il fallait tuer cette créature, absorber son essence pour renouer avec le pouvoir d'antan. Styx s'avança en direction de la bête hurlante, mi-louve mi-femme, mi-démone mi-parasite, un énorme sourire rivé sur son visage.

"Harzhan, mon cher ? L'heure du divorce a sonné pour moi et ma promise, je crois que je vais avoir la garde exclusive du patrimoine, si vous voulez mon avis."

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'Dé - Arlequin' :

Harzhan suivit le baron vers la grotte, tout cela ne présageait rien de bon. Le sang qui se trouvait au sol à l’extérieur ne réagissait pas à sa présence, a lui, un démon majeur du sang et de l’ombre. Il sentait que les choses lui échappaient, et il n’aimait pas ça. Mais si le baron Grey avait voulu sa mort, il avait eu de multiples chances de l’obtenir, aussi il le suivit, avec une confiance relative.

L’intérieur était une scène de cauchemar. S’il n’avait pas eu l’habitude, ce spectacle l’aurait sans doute choqué. Le liquide noir recouvrait les parois, semblant vivant, se mouvant dans les airs comme Harzhan le faisait avec les ombres. C’était comme si le liquide noir parasitait la caverne. Et au centre de cette infection se trouvait la carcasse brisée de celle qu’ils avaient dû venir chercher. Harzhan s’était attendu à ce qu’ils la retrouvent morte, ou que l’arlequin n’ait pas tout dit, mais il ne s’était pas attendu à une telle chose. Quel genre de manigance étais-ce là ? Il garda le silence, laissant la scène se dérouler sous ses yeux.

L’air enjoué du baron lui confirma qu’il avait bien préparé cette rencontre, que tout s’était parfaitement déroulé. Harzhan n’avait été qu’un pion alors, mais il y avait nécessairement une raison à sa présence. Il semblait devenu fou, fou de joie certainement, il riait. Il traça des symboles ésotériques dans l’air, que Harzhan, malgré ses immenses connaissances en magie occulte héritées des créatures infernales immémoriales elles-mêmes, ne comprit pas. Puis une incantation, pareille à une chanson. Le liquide noir s’anima, obéissant au baron. Ces compétences le dépassaient totalement, c’était une grande frustration.


Le cadavre s’anima, comme un pantin désarticulé, et marcha jusqu’au baron avec difficulté. Puis elle muta au contact de celui-ci, le corps de la femme devint autre chose. S’il n’avait pas contemplé les horreurs du chaos, il aurait sans doute été pris de folie à cette vue difficilement soutenable. Elle devint une chose informe, une bête décérébrée pareille aux sujets ratés de méta-humains qu’il tentait de créer. Sauf que cette créature ne semblait pas faible, pas du tout même, les forces qui l’animaient étaient au-dessus de tout ce qu’il avait pu espérer créer.

« Harzhan, mon cher ? L'heure du divorce a sonné pour moi et ma promise, je crois que je vais avoir la garde exclusive du patrimoine, si vous voulez mon avis. »

Harzhan retira son bandeau, des voix se mirent à murmurer des paroles incompréhensibles. Les forces du pandémonium saturèrent l’air autour du stryge. Les ombres l’enveloppèrent tel un cocon, alors que se firent entendre des craquements désagréables. Les ombres retombèrent telles un voile, révélant une silhouette maigre et frêle, a la peau blanche et portant des excroissances osseuses rouges par endroits. Sur son visage, ni yeux nu bouche, seul un masque d’os était visible, et rien ne prouvait qu’il y ait quoi que ce soit d’autre. Il tenait ses mains en calice, au-dessus desquelles flottait un sang rouge sombre, le sang démoniaque, corrompu et corrupteur. Il ne portait qu’un bas, semblable à un pagne, et le long de ses jambes dégoulinait le même sang démoniaque. En gouttant au sol recouvert de sang noir, celui-ci sifflait et bouillait. Les deux substances ne s’aimaient visiblement pas, et s’autodétruisaient, confirmant à Harzhan que ces deux sangs étaient incompatibles.

Il se sentait faible, Harzhan avait repris sa forme véritable, celle d’un démon, qu’il avait adoptée au prix de son humanité. Mais il n’était pas assez nourri, loin de sa pleine puissance, mais il pourrait quand même mener le combat. Lorsqu’il répondit à Styx, il le fit d’une voix décharnée, crissante, résonnant autant dans le plan physique que psychique.

« Personne ne donnerait du patrimoine à votre promise dans cet état…  Débarrassons-nous de cette aberration alors, je suppose que vous y gagnez dans un sens. Je m’occuperai du banquet de divorce, si je puis me permettre de manger quoi que ce soit… »

Rappel:

L'équipe des joueurs commence le combat.

Harzhan : 2005 (2005 de base)
Vitesse : 174
Dégâts : 36%
Bonus : Demi-Démon ; Tape et se régénère à hauteur de 722. Régénère seulement 361 s'il a toute sa vitalité

Styx : 2309 invisible
Vitesse : 1282
Dégâts : 827
Lame : Cœurs (+20% aux effets sur la vitalité)
Pouvoirs ; Aura toxique ; L'ennemi touché perd 125 vitalité / tour.

Decks:

Faustus Fortuna : 1255invisible
Vitesse : 7541
Dégâts : 514
Pouvoirs ; Majordome toxique ; L'ennemi touché perd 63 vitalité / tour.
Lame : Cœurs (+20% aux effets sur la Vitalité)

Decks:

Monstre :

Vitesse cumulée de l'équipe B : 1000

Minx, Première Née du Chaos : 5000
Vitesse : 1000
Dégâts : 1000
Pouvoirs ; Sang Noir ; Tous les trois tours, Minx attaque tous les joueurs.
Lorsque sa vitalité tombe à moins de 30% (1500), Minx gagne 500 à chaque stats.

Malus de terrain : En cas de combat, la vitalité ainsi que la vitesse des combattants baissent de 20%, que le combat soit un combat membre contre membre ou membre contre ennemi.

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#1 'Attaque - Vampire' :


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#2 'Attaque - Vampire' :

Harzhan ne put qu'admirer le déchaînement de violence du baron et de son majordome. Le rire de Grey était dément, pas de quoi effrayer un démon, mais quand même, en public, ce devait être quelque chose. La magie des arlequins était insidieuse, mêlant poisons et illusions, dans un pur ballet de cartes multicolores. Harzhan ne compose que d'une seule couleur, le rouge du sang. Il était légèrement frustré tout de même, il se sentait inutile, il aurait aussi bien pu être absent. Mais il devait remplir ses objectifs, percer le mystère de ce sang si particulier, et de cette curieuse personne qui se disait baron.

Harzhan conjura une sphère de sang amené ici depuis la flaque qui s'était formée à ses pieds. Rien d'impressionnant, mais l'efficacité n'en était pas moins là. Il tendit la main, la sphère explosa en une grêle rouge meurtrière, perçant de nombreux petit trous dans la créature. Ceux-ci se mirent à fumer. Le sang démoniaque semblait ne vraiment pas apprécier le contact avec le sang noir.

Harzhan se sentait encore trop faible, trop peu puissant face à cette créature et à son adversaire arlequin. Mais drainer une force vitale telle que celle de cette créature était un mets de choix pour un démon affamé. Au moins ce combat aurait un intérêt, même si à peine celui-ci fini, le baron le laisserait sur place sans rien lui expliquer, ou pire, le tuerait. Il n'avait pas peur de la mort, cependant, cela le ralentirait dans ses recherches.

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'Attaque - Corrompu' :

Minx saute son tour, paralysée.


L'équipe des joueurs commence le combat.

Harzhan : 2780 (2005 de base)   +414/tour.
Vitesse : 174
Dégâts : 36%
Bonus : Demi-Démon ; Tape et se régénère à hauteur de 722. Régénère seulement 361 s'il a toute sa vitalité

Styx : 2723 invisible +414/tour.
Vitesse : 1282
Dégâts : 827
Lame : Cœurs (+20% aux effets sur la vitalité)
Pouvoirs ; Aura toxique ; L'ennemi touché perd 125 vitalité / tour.

Decks:

Faustus Fortuna : 1669invisible +414/tour.
Vitesse : 754
Dégâts : 514
Pouvoirs ; Majordome toxique ; L'ennemi touché perd 63 vitalité / tour.
Lame : Cœurs (+20% aux effets sur la Vitalité)

Decks:

Monstre :

Vitesse cumulée de l'équipe B : 1000

Minx, Première Née du Chaos : 2092 -842/tour.
Vitesse : 800   -200/tour.
Dégâts : 800   -200/tour.
Pouvoirs ; Sang Noir ; Tous les trois tours, Minx attaque tous les joueurs.
Lorsque sa vitalité tombe à moins de 30% (1500), Minx gagne 500 à chaque stats.

Malus de terrain : En cas de combat, la vitalité ainsi que la vitesse des combattants baissent de 20%, que le combat soit un combat membre contre membre ou membre contre ennemi.

La cohue générale continuait, accentuée par les attaques de sang du démon, à l'apparence impressionnante, qu'était Harzhan.

Les innombrables Styx, toujours aussi frénétiques, perpétuaient leurs assauts vifs et aériens en prenant appuie sur la Bête qui se relevait afin de se replier. Ils valsèrent rapidement, tous ensembles, comme régis par un système nerveux collectif, si bien qu'en à peine quelques minutes ils trônaient tous à quelques mètres de Minx, alignés en un mur vampirique de sourires et de rires moqueurs. Faustus se tenait étrangement à l'écart, ayant terminé son portail d'invocation.

"Monsieur, je crains que nous ne soyons un brin gourmands, cette nouvelle magie nécessite plus de ressources qu'escompté. Reposons-nous et laissons le démon se repaître, si cela vous convient."

Il avait parlé au vide, à l'air emprunt de sang et de magie d'illusion du lieu d'affrontement, où l'écho risible continuait à rebondir furieusement. Il semblait voir quelque chos qui n'était pas là, et sa mine était quelque peu angoissée, comme si Harzhan n'était pas le seul démon de la salle, et que la chose à laquelle il avait effectuée sa demande aurait tout aussi bien pu lui arracher la tête dans un éclat de colère inopiné.


Les échos déjantés laissèrent progressivement place à un murmure sourd et inaudible pour l'oreille inattentive, un râle menaçant et froid dénué de toute émotion. Un murmure qui hurlait "In Tenebris, Sanguis Est".
Faustus se passa une main dans le cou, et recula un peu plus des Styx en ligne, désormais tout à fait immobiles tandis que Minx se relevait, la gueule décharnée et l'allure estropiée, elle écumait de rage. En un bond, ses griffes pourfendaient de nouveau les marionnettes à présent silencieuses, sans que celles-ci ne se régénèrent, mais lorsqu'elles furent toutes détruites, l'Ombre fit son apparition en silence au-dessus de son ennemie.

De ses mains pendaient des fils d'énergie, tous reliés aux membres disloqués de ses innombrables répliques. Elles se relevèrent progressivement, certaines mêmes coupées en deux bougeaient normalement, vérifiant l'hypothèse qu'aucun des arlequins n'était réellement vivant, mais tous se jetèrent de nouveau sur Minx, explosant en des nuées de spores multicolores dans les airs.

Styx se laissa tomber au milieu des détonations silencieuses, couvert par l'opacité des brumes qui se dégageaient des pantins qui explosaient, dans un sourire froid. Il lorgna les blessures de Minx, à vif, et claqua des doigts.

Ceci ne fit aucun dégât, mais assura à leur ennemi des souffrances continues et creusa un peu plus les sillons entamés par le poison. Minx ne tarderait à mourir, les maléfices qui l'affectaient étant déjà bien trop graves, comme le démontraient les kystes et autres malformations à l'endroit des griffures et cartes qu'avaient infligés les sosies vampires, mais Harzhan pourrait au moins s'amuser un peu avec elle.

Styx fit un geste théâtral en direction de son allié, lui ouvrant le rideau pour l'acte final.

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#1 'Attaque - Vampire' :


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#2 'Attaque - Vampire' :

le démon entendit un murmure, telle une armée de zombis, les mini Styx se remirent en mouvement, se levèrent, tous en même temps. Un tel niveau de maîtrise paraissait inconcevable au démon, et en même temps terriblement intéressant. Étais-ce la toute l'étendue du pouvoir de l'arlequin ? Le démon en doutait fort. Mais la mise en scène était impeccable, bien que tout cela ne fusse que poudre aux yeux, car la créature sembla n'en subir aucun dommage. Le majordome avait laissé du champ, et l'arlequin l'invitait à finir le travail.

Le démon posa les pieds au sol, sept sceaux apparurent au sol autour de lui, les sept sceaux qui contenaient son pouvoir. à l'heure actuelle, il n'était capable d'en lever que trois, il était trop faible pour la suite.Il traça de complèxes motifs dans l'air, et les trois sceaux extérieurs explosèrent.

Le sang au sol s'éleva, le sang des démons. Il rassembla ses mains, concentrant sa volonté sur la sphère qui se formait au dessus de lui. La créature enragea et fonça vers lui, mais le démon tendit le bras, et des liens de sang se saisirent de la bête, l'immobilisant au moins temporairement. Ce serait une exécutions dans les règles.

Une première onde émergea de la sphère, se répandant dans un plan fixe. Elle frappa de plein fouet la créature, qui en fut profondément entaillée, de même que les murs de la grotte touchés par l'onde. Il y allait fort, eut égard au peu de sang qu'il avait ingéré ces derniers temps, mais il fallait au moins cela. Une seconde onde fit ployer le genou de la créature. La troisième lui coupa net une jambe.

La créature tirait sur ses liens qui finirent par céder, mais elle tomba lourdement au sol du fait de sa jambe manquante. Elle rampait rapidement vers lui cependant, et un coup envoya le démon en arrière. Sa magie stoppa sa chute avant qu'il ne touche le sol, il se releva droit comme in I, et fit un geste de la main à son compagnon.

"Elle est à vous, baron. Après tout, c'était votre promise n'est-ce pas ?"

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'Attaque - Corrompu' :