La fin de journée profilait le bout de son nez tandis qu’un soleil rougeoyant déclinait dans l’horizon de la savane. Cela faisait bien deux heures qu’Hevoria pistait un rhinocéros. Ce dernier, particulièrement méfiant, se retournait sans cesse afin de vérifier qu’il n’était pas suivi, soupçonnant la présence d’un prédateur. De ce fait, il ne laissait aucune marge de manœuvre à la vestale pour qu’elle puisse s’approcher suffisamment prêt de lui et ainsi lui asséner le coup fatal.

Voyant que l’approche furtive ne serait visiblement d’aucune utilité, La jeune femme décida finalement de changer de stratégie. Les derniers rayons de soleil ne tarderaient pas à disparaître, il fallait donc agir et vite. Ses tatouages se teintèrent d’une lueur écarlate avant qu’elle ne concentre sa magie dans sa main droite. Une fois le processus terminé et la vapeur dissipée, un pierre luisant d’une lueur infernale et de la taille d’un poing trônait dans sa main : un cristal de sang, le joyau des démons. Une pierre aussi belle qu’explosive.

Satisfaite du résultat, Hevoria s’empressa de dissimuler le dit cristal sous une couche de sable ocre, dépassant à peine de la surface du sol. Une fois les dispositifs terminés, la chasseuse se saisit d’un pierre avant de la projeter violemment dans la tempe du rhinocéros, qui poussa un barrissement de douleur avant de se tourner furieusement vers celle qui avait osé commettre l’irréparable.

Allez ! Amène toi gros tas ! S’écria Hevoria en s’éloignant d’une vingtaine de mètres de son piège, tout en veillent à rester dans son axe. Le pachyderme, ivre de colère, ne se fit pas prier et répondit à la provocation en chargeant immédiatement son opposante dans un cri assourdissant. Mais au moment où ce dernier passa au-dessus la pierre écarlate enfouie, un sourire carnassier s’esquissa sur le visage de la démone avant qu’elle ne claque des doigts, faisant exploser le cristal de sang, à la manière d’une mine anti-personnelle.

La déflagration éventra le pachyderme, qui glissa sur une dizaine de mètres tout en déversant ses entrailles derrière lui avant qu’Hevoria ne stoppa sa course en lui plantant son kukhri dans le crâne, achevant définitivement le mastodonte. Son stratagème ayant fonctionné, la jeune femme se saisie de son couteau à dépecer afin de récupérer les précieuses ressources que recelaient le cadavre de sa proie.

"- Hé oh, Faustus, termine ces gars pendant que je m'occupe de dépecer le gibier. Et j'anticipe ta question ; oui j'ai la flemme."

Le Majordome s'inclina respectueusement, ignorant le désintérêt du Maître vis à vis des guerriers qui les avaient interpellés alors qu'ils mettaient fin à une partie de chasse particulièrement agitée. (Styx s'était depuis peu spécialisé dans "la traque aux troupeaux", ce qui plutôt que d'être impressionnant était plus tapageur qu'autre chose.)

Faustus redressa son col, sondant ses adversaires du regard. Des défauts de garde, une peur palpable, ils n'étaient que de simples guerriers, probablement n'avaient-ils jamais connu une réelle situation de danger. Le démon eut un sourire triste. C'en était presque injuste pour eux, qu'aujourd'hui, sous ce soleil agréable, ils doivent connaître un sort aussi violent qu'il n'est hasardeux. Quelles étaient les probabilités de ce croisement des destins ? Comme c'était cocasse.
Presque amusé, il déboutonna ses manchettes et retroussa les manches de son veston noir. Lui qui avait connu les batailles mentionnées dans les Anciens écrits, aux côtés des plus grandes terreurs que la terre n'avait vues, était en charge d'éliminer quatre pauvres garçonnets.

Les deux premiers, en armure lourde, tombèrent sous ses déplacements rapides couplés à deux surins maniés avec exemplarité, et alors qu'il prenait appui sur le torse de sa dernière victime pour se projeter vers les morts en sursis, il laissa la magie opérer.

Dans ces champs, parcourus par un vent doux, au milieu de rhinocéros éventrés et de deux cadavres humains, des corbeaux apparurent. Au départ, seulement ceux déjà là pour partager le butin de Styx n'étaient visibles, mais dès que Faustus s'engagea dans la mêlée, il en eut des centaines. Les plaines d'Arràn grouillaient d'oiseaux noirs, soulevant leurs énormes ailes en des mouvements nonchalants, observant de deux petits yeux un combat dont ils n'avaient que trop connu l'issue.

Ce fut en une pluie de croassements que Faustus acheva les deux derniers hommes. D'un geste de main, il commanda à son armée d'ailes duveteuses d'aller se repaître de deux nouvelles victimes. Et finalement, il ne resta qu'une nuée de volatiles, croassant longuement, de leurs corps de jais colossaux.

"Tu peux pas faire des trucs du genre quand on a des Guerres de Faction ?" Soupira l'arlequin avant de se mettre une carcasse de rhinocéros sur le dos.

Ali Dougal avait pris congé de l'Ishtarien et avait fait venir son groupe de chasse préféré. Il était temps de traquer un gibier un peu plus gros, mais chut ! Il ne fallait surtout pas le dire à môssieur Je-Préserve-La-Faune-De-Cet-Endroit-Pourri-Qu'on-Appelle-Ishtar, sinon il allait dire que ce n'était pas bien. Et personne ne voulait qu'on lui dise que ce n'était pas bien. Le rôdeur avait conscience qu'il jouait les enfants et qu'il faisait preuve de mauvaise foi, surtout qu'ils allaient saccager la ville une fois l'armée ennemie arrivée, mais il n'en avait rien à faire. Il présenterait des excuses officielles au maire s'il le fallait, mais il avait d'autres chats à fouetter. Et ça signifiait que le Capitaine provisoire de la Garde devait maintenir un semblant de moral au sein de ses rangs. Et donc qu'il devait les occuper à la chasse.
Ali Chasser le rhinocéros est une activité dangereuse, mais avec un brin de stratégie, on pouvait faire des miracles. Pas de trop gros miracles non plus, mais les chasseurs allaient s'en contenter pour scalper et découper le rhinocéros. C'était en quelque sorte le défoulement de l'après-guerre mais avant la guerre. Un concept étrange mais obligatoire quand on combattait un tel danger.
- Je vous préviens, je ne veux pas faire de rodéo à chacune de nos chasses. Ce matin c'était avec le croco et l'autre jour avec le rhinocéros. Je compte sur vous pour faire preuve de professionnalisme et me montrer un peu ce que la Garde peut faire. Allez, dispersez-vous !

Ali La traque était la première étape. Lorsqu'on était aussi nombreux (et surtout avec des gens inexpérimentés), il fallait en profiter pour tenter une battue. Chacun se positionnait pas trop loin des autres et analysait ce qu'il se passait devant lui. Lorsqu'il repérait quelque chose, il donnait le signal. Vu qu'aucun n'avait les compétences de traqueurs adéquates, il était impossible de leur demander de chercher des traces de rhinocéros et de les suivre.
Ali Un premier signal ne tarda pas. Il était retransmis à chacun et la troupe s'arrêta. Dougal se dirigea vers la source afin de vérifier ce qu'il s'y passait. Le Gardien à l'origine avait aperçu un joli mastodonte cornu, exactement ce qu'ils recherchaient. Il était temps de passer au regroupement et à l'encerclement. Un nouveau signal fut transmis et les chasseurs entourèrent la cible. Cette fois, ils pouvaient se rapprocher les uns des autres puisqu'ils devaient serrer l'étau afin de ne pas laisser la bête s'échapper. Ils s'approchèrent tout doucement et des archers finirent pas décocher leurs flèches. Ils s'y prirent l'un après l'autre afin de déboussoler l'animal et lui montrer qu'il n'avait aucune échappatoire d'un côté de leur cercle. L'énorme créature ne sachant pas vraiment qui attaquer préféra tourner les talons et s'enfuir. Mais dans ce sens là, des piquiers l'attendaient de pied ferme. Les autres Gardiens se rapprochèrent plus vite afin d'achever la bête si elle se déchaînait.
Ali Dougal emprunta un arc et se positionna en arrière. Malgré la végétation, il avait un bon angle de tir et une bonne visibilité. Il tenterait d'éliminer l'animal si les choses ne se passaient pas comme prévu, mais il n'eut pas besoin d'intervenir. Les lances s'engagèrent, les piques touchèrent le mastodonte et essayèrent de pénétrer son cuir robuste. Derrière elle, les autres chasseurs se positionnèrent et la blessèrent avec leurs armes. Acculé de toutes parts, le rhinocéros ne put combattre et fut finalement tué. Les Gardiens s'assurèrent de son trépas en plantant des dagues dans le cou, mais la bête était bien morte. Ça avait été rapide et efficace. Malgré tout, le rôdeur était déçu : l'animal n'avait pas été très hostile. Il devait sûrement être un peu vieux. Néanmoins, il préféra garder cette information pour lui. Que ses hommes se réjouissent de cette victoire.

Ali Après la mort du crocodile, le rôdeur de la Garde avait laissé les deux chasseurs s'occuper des aigles tandis qu'il récolta avec attention le cuir et les dents du crocodile. Il ne voulait pas courir le risque de leur laisser cette tâche délicate. Il perdrait peut-être la guerre, mais il rentrerait avec un peu plus d'argent dans les poches qu'à son départ.
Ali Une fois le dépeçage terminé, il reprit sa course poursuite pour rejoindre ses alliés. Il espérait qu'ils avaient suivi ses conseils et qu'ils n'avaient pas tenté de gagner un marathon contre la bestiole imposante. C'était peine perdue. Mais en examinant les traces, le Capitaine remarqua qu'il avait été écouté. C'était une bonne chose. Non seulement ça avait fini par ralentir la bête, mais en plus ça lui demanderait moins de temps pour les rejoindre. Il n'avait aucunement envie de participer à leur stupide jeu bien longtemps.
Ali Dougal les trouva, encerclant une sorte de rhinocéros transformée en porc-épic avec les dizaines de flèches décorant l'arrière de son dos. Les chasseurs étaient à bout de souffle et ne possédaient plus de flèches pour éliminer la créature. Ils n'avaient pas la force nécessaire pour batailler avec elle au corps-à-corps, mais elle ne s'en était pas encore rendue compte. C'était dommage, parce qu'elle allait mourir.
- C'est comme ça qu'on fait, s'exclama Dougal en décochant une flèche qui traversa la gorge de la bête. Là, la peau était moins épaisse et donc plus sensible aux attaques.

Ali C'était en cet endroit que la peau était la moins épaisse et donc la plus sensible aux attaques. La bête râla dans un grognement humide, tituba et s'écroula au sol. Ses derniers instants furent difficiles et douloureux, attendant que son sang vienne l'étouffer.

Rapport de récolte :

Hevoria gagne 2 cornes de rhinocéros, 3 peaux cuirassées.

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Rapport de récolte :

Styx gagne 2 cornes de rhinocéros, 3 peaux cuirassées.

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Rapport de récolte :

Dougal gagne 4 cornes de rhinocéros, 6 peaux cuirassées.

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Rapport de récolte :

Dougal gagne 3 cornes de rhinocéros, 2 peaux cuirassées.

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Rapport de récolte :

Dougal gagne 2 cornes de rhinocéros, 3 peaux cuirassées.

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Axe et le naga faisaient route depuis une longue semaine, la jeune fille montée sur un imposant cheval de trait, et son compagnon aux rênes d’une charrette de marchandises. Il était venu la retrouver quelques temps après leur rencontre dans les marais, lui laissant le temps d’effectuer quelques traques supplémentaires ; satisfaite, elle avait fini par accepter sa proposition, et ils s’étaient mis en route.

Le temps s’était petit à petit refroidi pour devenir presque glacial, tandis que le sol se couvrait de givre sous les pas de leurs montures. Un petit village apparut au loin, que le naga indiqua à la lycanthrope ; ils l’atteignirent dans la journée, fatigués par le voyage mais émerveillés par les lieux. Un grand glacier montagneux, au bleu profond et aux pics rocheux d’un noir fascinant.

Le naga lui fit signe de ne pas pousser plus loin, et lui promit avec un sourire malicieux que sa curiosité allait être comblée. Elle obéit et le regarda échanger avec un groupe d’hommes bourrus à une vingtaine de mètre de là, puis revenir en leur compagnie.
« Jeune fille, ces hommes ont accepté de chasser en ta compagnie aujourd’hui. Strak, Lattisner, Garta Ryen, voici Axe, votre élève du jour. »
Les présentations ne s’éternisèrent pas, les hommes n’étant pas spécialement intéressés par la lycanthrope. Ils invitèrent Axe et le naga à s’installer pendant qu’ils sellaient leur monture, débattant dans leur propre langue de l’intérêt d’embarquer une fillette dans leur cession de chasse. Le marchand ne prit par la peine de les traduire et dit à la jeune fille de disposer de son temps comme elle le voulait, tant qu’elle gardait un œil sur les trois chasseurs.

Ils vinrent la chercher tandis qu’elle sillonnait les environs d’un trot tranquille, curieuse d’approcher le glacier. Chacun était monté sur un cheval de la même carrure que celui de la jeune fille et muni d’une longue lance de bois. Les trois hommes lui firent signe de rester derrière eux et éperonnèrent leurs montures, qui se mirent à galoper nerveusement vers le gigantesque amas de glace ; elle les suivit sans répondre, imitant leur mutisme résolu.

Arrivés près du glacier, les chasseurs ralentirent l’allure, et pointèrent une grande masse qui paissait dans l’herbe gelée. Toute en muscle et en poils, la bête arborait une gigantesque corne à l’extrémité de son mufle.
« C’est un rhinocéros laineux, expliqua Lattisner. Maintenant tu nous suis, et tu regardes bien. »
Sans lui laisser le temps de répondre, les chasseurs fondirent au grand galop sur le rhinocéros, la pique brandie dans sa direction. Axe les suivit avec peine, peu habituée à de tels pics de vitesse ; mais elle comprit bien vite l’utilité de la manœuvre, quand une des piques se brisa en tentant de pénétrer l’épais amas de poils et la peau de l’animal. Les deux autres y parvinrent grâce à l’élan, transperçant profondément la proie, qui poussa un long râle de douleur avant de s’effondrer.

Strak et Lattisner sautèrent de leur cheval pour aider leur compagnon, qui avait été projeté au sol quand sa pique s’était brisée. Ils vérifièrent qu’il n’était pas blessé, puis récupérèrent leurs ressources directement sur le gros cadavre ; ils les attachèrent à l’arrière de leur selle et repartirent au pas, ménageant leurs montures.

Une fois rentrés, deux des chasseurs raccompagnèrent Axe à la taverne dans laquelle elle allait séjourner tant qu’elle serait là, et lui offrirent une petite partie du butin. Garta Ryen fut renvoyé chez lui, avec l’obligation de rester étendu le plus possible.
La jeune fille se paya un repas, puis alla dormir, éreintée par sa journée ; ses remerciements envers le naga pouvaient bien attendre une nuit.

Rapport de récolte :

Axe gagne 2 cornes de rhinocéros, 2 peaux cuirassées, 5 points de métier et 5 points supplémentaires.

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Rapport de récolte :

Dougal gagne 2 cornes de rhinocéros, 3 peaux cuirassées.

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Contre toute attente, le sanglier s'était révélé comestible et sans impact sur l'estomac fragile de l'humain. Ce petit instant gustatif l'avait emmené loin de la bataille contre cette horde de revenants. C'était effrayant de voir qu'un être pouvait être aussi puissant pour ramener autant de morts à la vie. Ça lui rappela Toramarusama, mais il bénéficiait de la magie de l'orbe de la pyramide. D'ailleurs, en y repensant, lui aussi avait été ramené à la vie. Donc, quelqu'un était derrière tout ça. Serait-ce le même nécromancien ? C'était une bonne question. Quoiqu'il en soit, la personne derrière cette magie noire était devenue plus puissante que la dernière fois qu'il était venu s'aventurer par ici. Dougal en fit part à son compagnon.
- La dernière fois, je n'avais combattu qu'un rhinocéros. Je n'étais pas aussi doué qu'aujourd'hui, mais j'avais pu m'en occuper sans trop de problème. Cette fois, j'ai remarqué que les rhino étaient plus robustes et plus féroces.
- Je ne pourrai pas t'aider sur ce point, je n'ai jamais combattu de rhinocéros revenants avant aujourd'hui. Mais ils me semblaient bien plus vigoureux que les vivants. Il ne faut pas oublier non plus qu'ils sont morts et qu'ils ne sont plus soumis aux limitations de leur vivant.
- Je crains que le nécromancien responsable de ceci ne soit devenu plus puissant. Je n'ai malheureusement pas le temps de m'en occuper maintenant, mais j'ai demandé à la Garde d'envoyer une patrouille.
- Je me renseignerai du côté de mes connaissances mages pour connaître l'identité de ce mage noir. J'en ferai part à vos amis quand j'en saurais plus.

Dougal le remercia et lui demanda de lui en dire plus sur lui. Il voulait en savoir plus sur l'orc qui l'avait fortement aidé lors des combats du jour. Les orcs étaient des créatures bien puissantes, mais semblaient être particulièrement amicales. Ils étaient de très bons alliés.

Rapport de récolte :

Dougal gagne 2 cornes de rhinocéros, 3 peaux cuirassées.

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Lattisner se réveilla en sursaut, alerté par un long hurlement ; jamais il n'avait entendu quelque chose de semblable, du haut de sa quarantaine. Il repoussa les fourrures qui l'aidaient à lutter contre le froid des glaciers la nuit venue, empoigna la vieille arbalète sous son lit - dont les mécanismes avaient vu de meilleur jours -, et enfila un épais manteau.

Dehors, un vent sec et froid soufflait, ébranlant à chaque assaut la baraque de chasseur. Lattisner poussa la porte et plissa les yeux pour tenter d'apercevoir la source de la clameur, qu'il devinait toute proche. Trop proche. Soudain, une longue plainte grave s'éleva à son tour, cette fois bien connue du chasseur ; un rhinocéros laineux qui rendait son dernier souffle. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? L'homme s'engouffra à nouveau dans l'unique pièce dont était pourvue sa maisonnette, se saisit d'une torche qu'il embrasa, puis repartit affronter le froid nocturne.

Il se fit bien vite happer par les tourbillons infernaux du vent, qui finirent par éteindre complètement sa torche. Quel abruti ! Balloté de tous côtés par la violence de la tempête, Lattisner erra longtemps, sentant ses forces diminuer petit à petit. Comment avait-il pu se faire avoir, lui qui habitait les steppes depuis presque un putain de demi-siècle ?
Son dernier espoir ne lui apparut cependant pas sous la forme d'un rayon de lumière, mais d'une masse sombre devant lui. Un abri ! Il fonça vers le relief étrange, qu'il prit tout d'abord pour un rocher. Cependant, Lattisner se rendit vite compte qu'un rocher laineux...ça n'existait pas, hallucinations dues à la fatigue ou pas.

Il palpa avec incrédulité le cadavre de rhinocéros, à la fois soulagé et anxieux. La fourrure de l'animal allait lui permettre de tenir jusqu'au lever du soleil ; mais si c'était lui que le chasseur avait entendu agoniser, alors la bête qui l'avait abattu était encore toute proche.
Un long grondement se fit entendre à quelques enjambées de lui seulement, répondant à sa question. Il constata avec horreur la grande silhouette blanche qui s'approchait lentement de lui, pareille à un spectre. Toutes les légendes aberrantes qu'ont lui avait conté enfant lui revinrent à la mémoire, et Lattisner sentit une peur panique l'envahir. Nya ? c'était la bête qui servait d'animal de compagnie à Dörtmund, le sombre guetteur...certains les qualifiaient déjà de spectres, tant leur présence en ces terres était immémoriales. Hyena, la compagne de Nya, peut-être ? on disait que tout voyageur perdu dans le froid devait contempler sa fourrure avant de mourir, sous peine d'errer à jamais dans la tempête qui agitait les tréfonds du glacier.

Il ferma les yeux par réflexe, incapable d'en supporter plus. Une mâchoire longue et pleine de crocs se referma soudain sur son épaule, lui arrachant un cri de douleur ; puis, plus rien. L'homme se leva, ahuri, juste assez de temps pour voir un énorme loup blanchâtre filer à travers les vents déchaînés. Qu'est-ce que...? Une puissante sensation de brûlure envahit son épaule, et son regard glissa vers la pleine lune, comme aimanté. Ronde et blafarde, elle semblait l'appeler d'une voix inaudible, hérissant ses poils sans qu'il comprenne pourquoi.

Le lendemain, Lattisner se réveilla, allongé sur le seuil de sa cabane. Il voulut se lever, mais abandonna bien vite, pris d'une atroce nausée. Au bout d'une longue demi-heure, il finit par se trainer vers l'auberge du coin, où l'attendaient ses compagnons et la petite Axe, une gamine improbable qu'on leur avait refilé pour qu'elle apprenne le métier.
Il fit son entrée d'un pas chancelant, mais refusa l'aide de Strak, qui se proposa immédiatement pour l'appuyer. Tous avaient l'air reposés, sauf la fillette, qui dont les yeux étaient cernés de grosses bandes violacées, témoignage d'un sommeil difficile.
"Mal dormi, petite ?
- ...peu, disons, répondit-elle d'une voix écorchée.
- Tu es malade ? C'est pas bon d'attraper froid par ici.
- Non, non...j'ai juste la voix...fatiguée. Ça arrive. Vous n'avez pas l'air bien, vous non plus.
- Une bête qui m'a empêchée de dormir, elle a hurlé toute la nuit. Lattisner passa sous silence son expédition. Tu viendras la traquer avec moi, demain, il doit y avoir moyen de la retrouver."

La jeune fille ne répondit pas, fixant l'infusion chaude entre ses mains d'un air étrange. Lattisner demanda à ses compagnons de se presser, et les informa de la présence du rhinocéros - en mentant une fois de plus, assurant qu'il l'avait vu en chemin. La jeune Axe insista pour la dépouiller elle-même, avançant qu'elle avait les avait vu faire lors de leur cession précédente ; Lattisner accepta, et partit seller son cheval et celui de la petite, pendant qu'elle s'échinait à dépecer l'énorme animal. Elle apprenait vite, il devait le lui reconnaître.

Rapport de récolte :

Axe gagne 2 cornes de rhinocéros, 2 peaux cuirassées, 5 points de métier et 5 points supplémentaires.

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L'orc et la chasseuse sortirent de Cashlippe pour chasser le rhinocéros puisqu'il y avait peu de chance d'en trouver dans la forêt. De plus, il serait beaucoup plus difficile de s'en occuper alors que de nombreux arbres gênaient les mouvements. D'un autre côté, ces arbres pouvaient aussi handicaper la bête cornue. Cependant, le peau-verte décida de ne pas tenter le diable et préféra jouer la carte de la sûreté. Maddy aurait pu mieux s'illustrer en forêt, mais son compagnon de chasse n'obtiendrait pas les réponses qu'il désirait de cette façon. De toute manière, la jeune fille n'avait pas rechignée et l'avait suivi.
Ils ne firent aucune mauvaise rencontre sur le chemin. En fait, malgré l'atmosphère démoniaque de la zone, peu de créatures du Comte Motch'Hollow déambulaient dans cette région. Elles étaient plutôt présentes aux abords de son château ou dans la Tribu Perracks - logique. Le vampire se faisait vraiment discret en réalité, lui qui avait pourtant été considéré comme une menace horrible pour Dùralas n'était en fait qu'un murmure. Mais peut-être était-ce ce qu'il désirait ? Peut-être souhait-il se faire oublier quelques temps le temps de rassembler ses forces et frapper un grand coup. L'orc était surtout venu en Perracie pour mesurer l'activité du Comte. Lui et le géant thérianthrope Beldorn faisaient parti des rares personnes à s'en soucier et à surveiller les agissements de cet être infâme. Il leur faudrait de nouveaux alliés très bientôt car un nouveau vent semblait souffler en leur défaveur sur Dùralas. Quelque chose qui semblait les dépasser. Le guérisseur aux grandes dents acérées devait se rendre à la bibliothèque de Stellaraë et à l'Institut de Magie pour obtenir des réponses. Tout ceci semblait être le calme avant la tempête...

Les deux chasseurs trouvèrent un beau spécimen à chasser. Maddy voulut s'empresser de lui faire la peau, mais l'orc lui attrapa le bras pour la retenir. Elle tenta de se débattre, mais l'entrave était trop oppressante pour elle et elle ne put que rouspeter :
- Lâchez-moi !
- Pour que tu ailles te faire déchiqueter par cette créature ? Certainement pas ! Je ne suis pas venu avec toi pour assister à ton étripement, gamine. Tiens-toi tranquille et agit comme te l'a enseigné ton mentor.
- Quelle importance ? Il est mort !
- Peut-être pas ! Et Beldorn est aussi ton mentor, aux dernières nouvelles. Je ne pense pas qu'il t'ait enseigné à te faire éventrer par un rhinocéros ! À moins que tu ne caches toutes sortes de cicatrices sous ton veston.

La jeune femme fit la moue et retroussa sa lèvre supérieure sous l'inférieure. Un vrai comportement d'une enfant. L'orc soupira intérieurement et lui donna une tape dans le dos qui la fit tomber par terre. Il aurait peut-être dû mieux ajuster sa force. La jeunette se releva furieuse mais fut assez intelligente pour ne pas hurler et alerter leur proie. C'était bon signe.
- Eh ! Pourquoi vous m'avez fait ça ? le questionna-t-elle tout en tapant des poings sur son torse massif.
- Pour t'encourager , il lui bloqua ses mains ce qui l'énerva encore plus. Allez, on a un rhinocéros à tuer. Montre-moi un peu ce que tu vaux. Beldorn a vanté tes prouesses, mais de ce que j'ai vu avec le crocodile, ce n'est pas vraiment ça.

La jeune chasseuse baissa les yeux, honteuse. Ceci aussi était encourageant.
Maddy revint au sujet principal et observa les environs. Il n'y avait pas vraiment d'obstacles puisqu'ils se trouvait d'une une large plaine. Ça n'allait pas être de tout repos cette histoire, mais elle avait peut-être un plan. Avec son arc, elle n'était d'aucune utilité car elle n'avait pas les capacités d'archer de Dougal. Ses traits touchèrent la carapace renforcée du rhinocéros et non ses points sensibles comme son cou ou ses yeux. Elle ne pouvait que compter sur sa forme de louve pour attraper la bête à la gorge et la lui serrer jusqu'à ce que son sang s'écoule sur le sol.
- Vous pourriez vous placer par là-bas et l'attirer ? Je serai sous ma forme de louve juste à côté, dans les hautes herbes. Quand il sera à portée, je lui sauterai au cou. Il faudra juste que vous esquiviez à la dernière minute son assaut.
- Humpf. Un jeu d'enfant, ironisa-t-il.
- Parfait ! s'exclama-t-elle enjouée avant de se changer en louve.

L'animal se glissa furtivement pour rejoindre sa cache et l'orc l'imita ensuite. Il se plaça à côté d'elle, mais assez loin pour ne pas attirer la créature à corne sur la chasseuse. Quand ils furent en position, il fit du bruit, de grands gestes et finit par jeter des cailloux en direction de la bête. Mais le rhinocéros se contentait de la regarder l'air dubitatif tout mâchant de façon nonchalente les herbes qu'il avait en bouche. L'orc n'abandonna pas et s'approcha de l'animal. Maddy voulut protester, mais elle ne devait pas trahir sa présence. Le peau-verte continua à lancer de la caillasse, sans succès. Ils avaient affaire à un lourdeau borné. Pas de chance !
Le grand gaillard grogna en cherchant une solution. Soudain, une louve sauta sur le dos de l'animal. Elle planta ses crocs et ses griffes dans sa peau carapaçonnée, mais ne lui fit guère de dégâts. La bête se cabra et dégeaga son agresseuse. Maddy roula sur le sol un peu plus loin mais s'éloigna de sa position pour éviter la charge de la bête. L'orc soupira, mais il avait obtenu ce qu'il voulait. Sa main droite s'illumina d'une lueur brune jaunie et un trait magique atteint la créature et la transperça. Aucune plaie apparente, mais des flammes brunes encerclèrent les pates de la bête. Elle fut immobilisée durant un moment. La lycanthrope en profita pour lui sauter à la gorge et faire s'écouler son sang. Le rhinocéros émit un faible cri de douleur et s'écroula l'instant d'après. Peu à peu, son sang le quittait et la vie en faisait de même. La chasse était terminée.
- Vous avez été impressionnant ! Quel était donc ce pouvoir ?
- Un don de pyromancie, rien de plus.
- Pourquoi ne pas l'avoir utilisé plus tôt ? Vous pouviez crâmer le rhino, pas vrai ?
- Ce n'était pas la chose à faire.

L'orc s'approcha du cadavre pour retirer les flammes qu'il avaient lancées. Il fit signe à la jeune fille de commencer à le dépecer pour récupérer son cuir et ses défenses. Lorsque la tâche macabre fut terminée, le peau-verte lui demanda de découper deux larges entrecôtes. Pendant ce temps, il s'attela à allumer un petit feu.
- Voilà, s'exclama-t-elle en lui tendant les pièces de viande rouge.
- Tu préfères ta viande cuite ou crue ?
- Cuite.
- Quelle cuisson ? (Vu qu'elle ne semblait pas comprendre la question, l'orc apporta des précisions) Bleue ? Saignante ? À point ? Bien cuite ?
- Saigante.

La jeune fille ne savait pas ce que signifiait les autres termes, mais "saignante" semblait être une bonne chose. Elle s'en contenterait.
Pendant qu'il s'occupait de la cuisson, l'orc posa quelques questions à la jeune fille :
- Comment s'appelait ton mentor ?
- Dougal Keane.
- Hum... Je m'en doutais.
- Comment ça ? Vous le connaissez ? Est-ce qu'il va bien ?
- Le Commandant des forces de la Garde Royale durant la Bataille d'Ishtar. Il faisait parti des derniers combattants. Il est finalement tombé, mais s'est relevé. La mort ne semblait pas vouloir de lui. Je l'ai rencontré dans les Terres Désolées du Sud deux mois après. Nous avons rôti toutes sortes de créatures trépassées ensemble. Enfin, j'ai rôti les créatures ; il ne sait pas faire de feu avec ses mains lui.
- Mais... Que fait-il ? Pourquoi ne vient-il pas me chercher ? demanda-t-elle, les larmes coulantes sur ses joues.
- Il partait pour Wystéria. Il reviendra différent. Il sera prêt pour endosser son rôle de chef de la Garde. Il ne pourra malheureusement pas te garder avec lui.

La jeunette était heureuse et triste. Au moins, son mentor était en vie. Par contre, elle ne le reverrait sans doute pas avant un très long moment. Elle allait devoir vivre sa propre vie. Elle était furieuse contre lui qu'elle l'abandonne ainsi. L'orc comprenait bien sa colère mais il comprenait aussi les raisons qui avaient poussé le Gardien à ne pas revenir vers elle. La politique de ce monde était branlante et il n'avait pas trop de temps devant lui. Tout s'enchaînait très rapidement pour lui. Et puis, Beldorn lui avait déjà fait une offre à propos de Maddy ; il comptait la garder avec lui pour surveiller la Perracie. L'ours-garou avec besoin d'alliés dans cette zone. Il faudrait qu'il en parle avec elle lorsqu'ils rentreraient après leur petit festin à la viande de rhinocéros.

Rapport de récolte :

Dougal gagne 2 cornes de rhinocéros, 3 peaux cuirassées et 1 os doré.

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On pourra dire ce que l'on voudra, l'être humain est un prédateur. Nous possédons tous, caché, enfoui au fond de nous, cet instinct pour la chasse. Certains le renient, d'autres l’embrasse. Les premiers luttent contre leur vraie nature, dissimulant leur pulsion, en allant se terrer dans les villes, se réfugiant derrière leur soi-disant « civilisation ». Parqués dans leurs cités délimitées par d'épaisses murailles, ils se croient au chaud, à l'abri de tout danger…. Tsss. Des couards. Mais que deviennent-ils une fois perdus en pleine nature, sans aucun repère, sans aucune attache, sans aucun confort ? Hein ? Je vais vous le dire. Deux solutions s'offrent à eux. Soit ils ne changent pas… et deviennent la proie, se faisant traquer puis dévorer par Dame nature. Soit ils changent, s’adaptent, et réveillent le prédateur qui sommeille en eux.

Ceux qui choisissent d'accepter leur vraie nature, ceux qui décident de devenir le traqueur, ceux-là s’en sortiront toujours avec les honneurs, car ils se voueront corps et âme à leur tâche afin d’obtenir ce qu’ils veulent.
Prenez cette femme tatouée, parcourant énergiquement la brousse, armes en mains. Elle, a fait son choix : celui d’être au sommet de la chaîne alimentaire. Voilà pourquoi elle ne vit ni dans la peur, ni dans l’attente. Elle embrasse sa vraie nature, existe au jour le jour, ne compte que sur elle-même afin de traquer sa pitance du jour, un massif rhinocéros tentant d’échapper à son destin.

Son souffle haletant est au service de ses muscles, puissants et élancés. Un atout lui permettant de poursuivre ses proies à une vitesse folle. Vous pouvez essayer de lui échapper… Mais votre manque d’exercice flagrant vous sera très certainement fatal. Elle, est habituée à traquer son gibier pendant des heures et sur de longues distances. Vous serez mort d’épuisement avant que l’idée de ralentir la cadence de sa course ne lui ait ne serait-ce qu’effleuré l’esprit. Ooooh… Vous pouvez également tenter de vous cacher, mais ses sens sont au moins aussi affûtés que ses muscles. Elle vous débusquera à coup sûr.

La leurrer afin de mieux s’enfuir ou même contre-attaquer (pour les plus fous d’entre vous) peux s’avérer être une stratégique payante. Mais avec des années de chasse à son actif, cette jeune prédatrice a exercé son esprit à deviner et devancer vos stratégies les plus élaborées. Elle connaît les options dont vous disposer lorsqu’elle vous traque et s’adapte en conséquence afin de vous prendre perpétuellement de court. Enfin, vous pouvez tenter de l’affronter… Mais c’est un jeu mortel auquel vous vous adonnerez… et elle n’est pas habituée à perdre. Ce rhinocéros par exemple, aurait mieux fait de poursuivre sa course au lieu de faire lui faire subitement face, car ses maigres chances de survie se sont immédiatement envolées en même temps que sa tête.

En fait… Le mieux que je puisse vous conseiller est de ne pas devenir la proie de cette femme. Mais je peux encore moins vous inciter à vous terrer dans vos chaumières, car les sensations fortes sont l’épice de la vie. L’esprit de la chasse relève le fade goût de l’existence. Alors prenez vos arcs, vos flèches, épées, dagues, lances, haches, bâtons ou que sais-je encore… Sortez ! Et respirez ! Humez les mille senteurs de la traque et laissez-les emplir votre corps et votre esprit !

Rapport de récolte :

Hevoria gagne 2 cornes de rhinocéros, 3 peaux cuirassées et 1 os doré.

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Rapport de récolte :

Dougal gagne 2 cornes de rhinocéros, 3 peaux cuirassées et 1 os doré.

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On aurait pu entendre une mouche voler s'il y en avait une dans les parages tellement c'était calme. En fait, c'était monnaie courante dans cette zone puisqu'il s'agissait d'une région désolée avec peu de vie au kilomètre carré. Pourtant, il y avait un peu d'activité, voire même un prélude d'une belle activité. En plein milieu du paysage se tenait un rhinocéros qui mâchait machinalement le nopal qu'il avait en bouche. La bête semblait observer l'horizon d'un air blasé. C'était une journée des plus normales pour la créature, du moins c'est ce qu'elle croyait. Posté à plusieurs mètres sur son flan, un chasseur embusqué se tenait prêt à lui en faire voir de toutes les couleurs. Il attendait patiemment une opportunité pour frapper. En attendant, sa flèche était posée sur son doigt, contre son bras tendu. Dans quelques instants, le trait serait propulsé et envoyé en direction du rhinocéros pour le faire chuter. L'archer savait que le moment propice était très proche, ce n'était l'histoire que de quelques secondes, mais...
Mais au moment où la flèche aurait pu atteindre un point vital chez le rhinocéros, le chasseur éternua. Non seulement cela brisa complètement sa posture, mais en plus il alerta l'animal de sa présence. Ça, Dougal ne l'avait pas vu venir ; l'éternuement était venu d'un seul coup sans prévenir. Il enrageait intérieurement d'avoir si bien foiré son coup magistral. Le rhinocéros, quant à lui, ne permit pas à l'impétueux chasseur de rester tranquillement dans son coin à fomenter un autre plan pour le tuer. Il se décida alors à charger. Le Gardien se mit tranquillement en position et banda de nouveau son arc. Il attendit patiemment et lorsqu'il jugea l'opportunité présente, le rôdeur relâcha la corde et laissa la flèche atteindre la carotide de la bête. L'animal chutta et glissa jusqu'à Dougal. Il était mort.
- Une flèche un mort, je fais honneur aux rôdeurs.

Rapport de récolte :

Dougal gagne 3 cornes de rhinocéros, 2 peaux cuirassées.

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Une âme perdue errait à travers les vastes contrées arides de Dùralas, arc dans la main gauche, cheveux lâchés au gré des vents secs. Des mèches argentées lui tombaient parfois dans les yeux, du revers de la main elle les repoussaient, cherchant à s'orienter dans cette savane impétueuse. La chaleur était encore supportable à ce moment de la journée, le soleil se couchait, l'air se rafraîchissait. Sous un arbre à moitié déraciné, se reposait une imposante créature, un animal à la peau robuste et aux cornes proéminentes. Avachi sur le côté, il mâchait mollement le foin séché naturellement par les rayons du soleil couchant.

Aryana s'approcha de cette créature, restant à couvert derrière des monticules terreux craquelés. Elle n'avait encore jamais chassé de créature avec une telle masse de muscle et une telle résistance. Sa carapace de peau ne semblait pas si facile que ça à transpercer, le ventre contre le sol, les ailes rabattue, elle réfléchissait à comment se mesurer à ce mastodonte cornu. Un simple lancé de dagues de givre ne marcherait sûrement pas, pas assez de puissance ou de vitesse pour percer réellement la peau.

Les bras croisés contre le sol, elle posa son menton sur le dos de ses mains empilées, faisant vagabonder ses yeux de droite à gauche, quand soudain, une idée lui traversa l'esprit. La stryge dégaina son arc lentement, essayant de faire le moins de bruit possible, attrapant une flèche qu'elle encocha, fixant toujours sa cible des yeux à chaque mouvement. L'animal semblait paisible pour le moment, quelques virevoltants passèrent devant la motte à cause du vent, mais il n'y fit pas attention.

Redressant d'abord le bas de son corps, s'asseyant sur ses mollets, elle étira la corde en même temps que son dos, inspirant et bloquant sa respiration par la suite pour se concentrer. Un quart de seconde à peine pour viser une cible immobile, elle lâcha sa flèche qui partit saluer le rhinocéros au niveau du museau. Cela ne le tua pas, mais l'énerva, il se redressa sur ses quatre pattes, apercevant la chasseuse qu'il chargea sans réflexion. Fuir ? Pas vraiment non. Aryana continua d'enchaîner les flèches, visant toujours l'animal qui s'en prit une deuxième dans l'épaule, une troisième au niveau des antérieurs.

Ces assauts piquants répétés finirent l'animal qui tomba dans sa charge, ressemblant maintenant à un immense porc-épic de flèches. De petits ruisseaux de sang dégoulinaient à chaque endroit où une flèche s'était planté, Aryana se leva, allant vers sa proie. La stryge prit bien un bon quart d'heure à retirer toutes ses flèches du corps du mastodonte, elle en avait tiré bien plus qu'elle ne pensait.
Une fois cette tâche accomplie, il lui restait à savoir comment elle allait transporter cette créature trois fois plus imposante qu'elle.

Rapport de récolte :

Aryana gagne 2 cornes de rhinocéros, 1 peau cuirassée et 5 points de métier. Elle gagne aussi 1 os doré.

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