Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Ven 17 Juil 2020 - 3:22
Garràmerò III
Pour rattraper le retard causé par cette nuit trouble passée et le réveil brutal de ce matin, j’avais finis par accélérer le pas et user de mes qualités de Stryge pour atteindre plus rapidement l’entrée des marais. La distance n’était pas impressionnante et il me suffisait de planer depuis le plus grand des arbres environnant pour parcourir un maximum de distance sans me fatiguer. Les marais en vue, j’avais décidé de mettre tout les moyens en œuvres pour terminer cette chasse mal partie dans les plus brefs délais, faisant appel à ma magie de l’ombre. Dans un premier temps, je fis apparaître la petite roulotte qui m’avait servi la dernière fois et préparai la place prochaine du futur crocodile et de son compagnon très prochain le rhinocéros. La roulotte était suffisamment solide et tenace pour supporter leur poids et assez large pour étaler leur carcasse. Il n’y avait donc plus qu’à les pêcher !
Pourtant, tout ne se passa pas comme prévu. Alors que je venais de faire apparaître la roulotte, le premier croco en profita pour m’attaquer par surprise et tenter de se saisir de l’une de mes jambes sans demander mon reste. Pris par surprise, j’eus le bon réflexe de battre des ailes et échapper aux mâchoires peu ragoutantes de l’écailleux. De ses yeux jaunes se lisaient la frustration et la terrible faim d’un carnassier. Mécontent d’avoir raté son premier croc, il guetta patiemment le museau en l’air ma redescente prochaine pour retenter sa chance. Dans l’urgence et la panique, presque l’entièreté de mon carquois s’était vidée au sol, me laissant qu’une seule flèche pour en finir avec le bestiau. Bien sûr, dans l’extrême, je pouvais me servir des trous noirs pour mettre fin à ses jours, mais en plein jours, l’efficacité de cette magie s’en retrouvait diminué et je n’étais pas sûr d’avoir le gibier en un seul morceau, car rappelez-vous, si un élément venait à se mettre au milieu de la frontière du trou noir, il se voyait proprement coupé en deux. Je voulais de préférence rapporter un morceau entier du crocodile et non pas un vulgaire morceau d’écaille en tranche.
Adoptant le vol stationnaire de l’aigle, je tendis la corde de mon arc et y déposa la dernière flèche de mon carquois. Recouvrant la pointe de la flèche d’une aura ténébreuse, le tranchant de la flèche se teinta d’un noir très sombre à mesure où je me concentrais sur ma proie. Régulant mon souffle tout en atténuant les soubresauts que je provoquais, je continuais à observer le crocodile sous mes pieds avant de relâcher la corde et laisser la flèche s’en aller. Celle-ci vint se planter profondément dans le crâne du bestiau, le clouant au sol avec une force surprenante, comme s’il avait été assommé par un violent coup de marteau. L’impact s’était même dessiné autour de la pointe de la flèche, flèche qui avait même traversée le crâne de l’animal comme si ce n’avait été que du beurre, lui laissant un trou assez large pour y passer le bras d’un enfant.
J’étais resté confus durant quelques instants, continuant d’observer la pointe de la flèche qui était resté d’une noirceur sans pareil, un peu comme la faux que je trimballais régulièrement. L’intensité de ma magie se faisait plus écrasante sur une surface restreinte et cette expérience avait été réalisée au soleil de surcroit, ce qui faisait que je n’avais pas perdu mon temps. Je ne pouvais pas en dire autant pour le reste de la chasse. Alors que je me concentrais dans le ciel à viser ma proie, celle-ci s’était baladé en-dessous de moi, tournant autour de la roulotte et écrasant la plupart de mes flèches par la même occasion. Une juste sentence s’était appliquée, mais je n’avais déjà bientôt plus de flèches pour m’attaquer à ma prochaine cible.
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Le Marchand
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Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Ven 14 Aoû 2020 - 21:28
Rapport de récolte :
Arkos récolte x4 Écaille de crocodile, x2 Cuir de crocodile et x2 Dent de crocodile. Ainsi qu'un os doré. Commentaires sur le RP : Rien de particulier à dire. À bientôt !
Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Jeu 17 Sep 2020 - 3:26
La tournée du chasseur III
Je venais enfin de terminer mon petit tour des petites proies, rapportant mon dernier trophée au chariot que j’avais laissé un peu plus loin en amont de la forêt. Tenant l’aigle par les pattes, je ne pouvais cacher ma satisfaction sur mon visage, la manière dont j’avais cueilli l’emplumé m’avait laissé dans une euphorie grandissante, déjà pressé de pouvoir ressayer cette nouvelle technique sur les prochaines bestioles qui croiseront mon chemin.
La première chose que je fis en arrivant au campement temporaire fut de récupérer les deux sangliers qui pendaient encore, sous le feuillage du pauvre sapin, et de les nettoyer avec l’aigle. Et sans m’en rendre compte, l’après-midi se termina en un rien de temps, le soleil déjà loin sur l’horizon, laissant tout juste ses derniers rayons nous atteindre et me réconforter avant la tombé de la nuit. Comme pour accompagner cette fin de journée ensoleillée, mon ventre se mit à gargouiller, réclamant son due après tant d’effort. Malheureusement, ce que j’avais empoché jusqu’à maintenant ne servirait qu’à la vente à la hutte du village, je ne pouvais donc pas prendre dessus pour me remplir le ventre. Mon premier réflexe fut de fouiller mon sac pour essayer d’y dégotter quelques victuailles … en vain … Mis à part quelques fioles douteuses aux couleurs plus que pas net et quelques plantes et ressources végétales, je n’avais rien pour satisfaire ma faim. Il me fallait donc repartir en chasse, en chasse nocturne.
Une fois mes trophées nettoyés et rangés dans l’espace de conservation du chariot, je poursuivis mon expédition longeant, comme à mon habitude, la rivière qui se jetait dans le delta d’Hukutav. Bien que je m’arrête bien avant le centre des marais, celui-ci démarrait bien en amont du fleuve et l’on pouvait y trouver quelques spécimens de fortes de tailles. La raison ? La rivière provenant de la frontière entre la forêt de Sylfaën et les plaines d’Aran se trouve être particulièrement riche en poisson et autres ressources indispensables pour la nutrition marine. Je n’y connaissais pas grand-chose, mais de ce que j’avais compris, cela expliquerait le nombre important de crocodile à l’entrée des marais et leur taille, plus grande que la moyenne. Ce qui était étrange, c’est que ces derniers paraissaient bien moins agressifs que dans les autres régions des marais. Peut-être que se remplir le ventre les a assagit.
Traînant mon chariot derrière moi, je pouvais sentir que je m’approchais du territoire poisseux et vaseux de l’écailleux. L’humidité se ressentait même dans la respiration, moins rafraichissante, plus étouffante. Je ne comprenais toujours pas comment l’ensorceleur pouvait vivre dans un environnement aussi gras et … et humide ? Au fur et à mesure où je m’engouffrais dans les bois ornant les marais, des mangroves s’enfonçant dans le sol vaseux et dont le feuillage laissait perler quelques gouttelettes chaudes sur le sol, mes plumes s’imbibaient de ce fluide et s’alourdissaient à chacun de mes pas. Se déplacer demandait plus d’effort, plus d’énergie, la sueur perlait sur mon front, brûlant mes yeux par la même occasion. Le sol semblait vouloir m’absorber à mesure où je progressais, recouvrant mes bottes d’une épaisse couche de terre collante à souhait. Bientôt je ne ferai que patiner sur la boue en cherchant désespérément un point d’appui une surface rocheuse ou de terre sèche. Par précaution, j’avais laissé le chariot en terrain dur pour ne pas avoir à le pousser une fois embourbé. De toute manière, j’avais déjà envisagé de transporter la futur marchandise à l’aide d’un trou noir jusqu’au chariot resté en retrait, vu le poids d’un croco, il valait mieux …
Je m’approchai de la rive marécageuse, essayant vainement d’apercevoir un crocodile au beau milieu de la nuit en ayant pour seule lumière la blancheur de la lune. Je pouvais deviner leur présence, la surface de l’eau s’agitait en même temps que le reflet de la lune, quelques remous peu discret pour attirer mon attention d’un côté puis de l’autre. Mais je savais déjà à quoi m’attendre, ce n’était pas la première fois que je traquais de nuit, encore moins des crocos. Alors quand l’un d’eux émergea de l’eau sans crier gare, je pris mon envol en un instant et reproduis la même gestuelle que précédemment contre l’aigle, élargissant un peu plus ma poigne autour du manche imaginaire. Le reptile, confus, resta quelques temps sans bouger, essayant de percevoir sa proie autour d’elle, me laissant le temps de saisir un point important lors la création d’arme ténébreuse. Lorsque je faisais appel à cette magie, je m’efforçais de me concentrer et de me projeter sur la zone affecté par la magie. Equinoxe avait bien précisé qu’il s’agissait d’une magie sombre adoptant quelques similitudes avec la magie spatiale, ce qui expliquait pourquoi je devais me projeter à chaque fois que je faisais apparaître un trou noir. Pour la création d’arme noire, j’avais plutôt la sensation de mimer une arme imaginaire dans ma main, de faire comme si j’en avais réellement une, et au moment où je décide de m’en servir pour attaquer, je canalise ma rage dans celle-ci, colorant mon arme imaginaire invisible jusqu’à lors d’un noir abyssal. Je n’avais pas eu le temps de m’en rendre compte contre l’aigle de tout à l’heure car le jet avait été trop puissant pour que j’aie le temps de prêter attention à mon lancé plutôt qu’à ma cible, mais ici ce n’était pas le cas.
Alors que je me trouvais au-dessus de la tête du croco, je fis apparaître, non pas une dague, mais une lame noire aux courbes disparates. Alors que j’avais réussi à parfaitement me représenter une dague en main, je n’avais pas réussi à faire apparaître une véritable épée. La lame, bien trop fine pour résister au moindre assaut, n’était même pas entière, comme si le forgeron qui l’avait travaillé en avait oublié la moitié. Retombant lourdement sur ma proie pour l’embrocher à la tête, le compagnon de ce dernier, qui m’avait observé de loin m’élancer dans les airs, s’était rapproché à son tour et sortis des eaux troubles pour venir me becter à la retombée. Toutefois, la lame ne fit aucune différence, tranchant tout ce qui se trouva sur son passage avant de se planter dans le sol, clouant la gueule des deux bestiaux. Tout aussi confus que les deux reptiles, je m’étais laissé surprendre par l’étonnante efficacité de la lame noire malgré sa fragile constitution. Je manquais encore un peu de finesse visiblement … Toujours est-il que la troisième tournée se termina ainsi.
Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Mer 2 Déc 2020 - 13:28
Sobek Elpoemer Grey marchait, suivant les les déplacements d'Eregan Cornefine à la trace, flairant son essence dans l'air, en un exercice de regain de ses facultés de traqueur spirituel. D'un pas léger, sautillant, il parcourait la nuit des marais d'Hukutav avec son flegme habituel, et aux passants qu'il croisait il inspirait sourires et insouciance, de voir un étrange squelette en habits colorés arpenter ces terres marécageuses.
Sur la route qui le mènerait à sa victime, un roublard Naga avait tenté de le prendre en filature, serpentant dans ses pas, alors qu'il serpentait lui-même dans ceux d'un autre, pour finir pris au piège dans des sables mouvants. Sobek avait disparu l'espace d'un instant au détour d'un vieil arbre, et au pied de celui-ci il laissait le serpent flairer sa trace un instant avant de le pousser dans le terrain mortel. Il l'avait bien cherché, attaquer des passants qui n'ont rien demandé manquait cruellement de style, surtout si c'était lui la victime. Pour s'assurer que le vil gredin n'en ressortirait pas, il ignorait ses cris de supplication et lui fourrait des orties dans la bouche avant de le frapper à l'aide d'un gros bâton trouvé par là.
Il reprenait la piste du Gardien quand la voix de ce dernier le surpris. Il n'était pas encore tout à fait maître de ses dons comme auparavant, pour se faire piéger de la sorte.
- Par la Couronne, c'est toi le clown ! Oh ! Il y a là-bas un homme qui a besoin d'aide, il se fait avaler par des sables mouvants, viens donc m'aider !
Derrière lui, il laissait l'homme tirer de son piège le Naga puis les rejoignait tous les deux, un peu décontenancé. Si le roublard se réveillait, il raconterait comme Sobek l'avait piégé, ce qui en soi n'était que de la défense légitime. L'assommer et le bâillonner avaient peut-être été de trop au regard de la morale Stellaroise, ceci dit...
Comme Eregan entreprenait d'ôter les orties et de constater la partie gauche du crâne de l'homme où s'écoulait un épais filet de sang, encore frais, Styx sifflait :
- Wow vachement cruel de faire ça à quelqu'un... - Tu l'as dit ! Attends que je mette la main sur l'infâme auteur de ce crime !... Tu... tu n'aurais rien vu par hasard, tu venais de cette direction, non ? - Bien sur que non ! Je l'aurais aidé, enfin ! Là ! Dans les buissons ! Tu entends ?! J'ai peur ! Au secours ! Quelqu'un ! Il y a un psychopathe dans les parages ! Je défaille !
Le vampire tombait de manière exagérée dans les pommes, tandis qu'il laissait le guerrier aller vérifier le périmètre. Une fois celui-ci hors de sa vue, il ouvrait un oeil curieux, puis l'autre, et se redressait promptement. Il devait faire disparaître le Naga inconscient avant qu'il se réveille et révèle ses manigances. Il tentait de le soulever, mais toutes ces écailles et... il ne savait vraiment pas comment décrire ces êtres hideux, tant il était habitué à la beauté de Shakti, et se mis à le pousser à l'aide de coup de pieds de plus en plus en plus violents. Le naga roulait jusqu'aux abords d'un étang par là, et Styx suivait, en le rouant de coups. Comme il allait asséner l'ultime, celui qui le ferait couler dans les eaux noires d'Hukutav, une forme noire jaillie de l'eau pour venir planter une gueule cernée de dents pointues dans le corps inconscient du Naga.
Sobek hurlait de surprise, et bientôt le Gardien accourait.
- Reste derrière-moi, pierrot ! Tu ne crains rien ! Je m'en vais occire ce crocodile mangeur d'hommes ! POUR LE ROI !
Tout d'abord surpris, puis heureux de constater la tournure que la providence donnait aux événements, il laissait le Gardien dégainer son épée pour affronter la bête. Il réussit à blesser le reptile à la patte, mais celui ripostait en bondissant sur lui, faisait voler son arme un peu plus loin dans les roseaux, sous le regard spectateur du vampire qui se demandait quelle décision il devait prendre ; le sauver, ou non ? Hum....
Mais le crocodile avait déjà défait l'armure du Stellarois, pour se repaître de ses intestins, lorsque le Vicomte frappait dans ses mains, heureux de s'être arrêté dans son choix. Oh. Mince. Il ne le sauverait pas visiblement...
Mais il profitait tout de même du fait que le crocodile soit distrait, en plein repas, pour lui enfoncer l'épée du Gardien dans le crâne et le tuer. Trois victimes en un jour, c'était un ratio plus qu'acceptable... à son tour de manger maintenant.
Le Marchand
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Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Sam 5 Déc 2020 - 19:41
Rapport de récolte :
Sobek E. Grey récolte x2 Écaille, x1 Cuir et x1 Dent de crocodile.
Dans une petite tente, aménagée afin que Sobek Elpoemer Grey et Caroline Vancouver puissent discuter avec les mécènes des parutions des Chasses des Cœurs Brisées, le bruit fourmillait, que ce soit Styx qui plaisantait avec une noble d'âge mûr, ou Caroline qui passait en revue le nombre de ventes des épisodes précédents avec un groupe de vampires à l'air sérieux.
La venue du prétendant numéro deux, Laurent on-ne-sait-plus quoi, après la prétendante numéro un avait fait décoller l'intérêt du public. Si la première avait attisé la curiosité, par sa tentative d'assassinat qui s'était soldée en une réconciliation allégorique entre les victimes d'Ishtar et l'ex-Ombre, le second avait carrément permis à Styx de faire le point sur ses problèmes avec l'abus de substances dans une déclaration enflammée. On adorait, à Spelunca la Chasse des Cœurs Brisées se classait dès le lancement de ses livres, cristaux-diffuseurs, en première position des ventes et tous les hameaux désiraient voir le protagoniste du feuilleton. Château-Rouge recevait des dons des quatre coins du pays, si ce n'était pour voir se poursuivre la rédemption du riche héritier, au moins pour faire durer le spectacle assez longtemps pour le voir faillir.
On annonçait bientôt l'ultime révélation qui propulserait une histoire de conquête d'un célibataire de sang royal au rang d'odyssée qui entrerait dans les annales ; Yuli Sibly aussi connue sous le pseudonyme artiste de Yuli Azelea, l'invitée du troisième numéro, était là.
L'abyssale avait bien grandit, et ses airs de petite fille s'était égarés au même endroit que son innocence et son désir pour une vie banale aux côtés de Narcilus. Elle avait plaqué le raté, voyant dans son âge trentenaire un frein à tous ceux qu'elle aurait besoin de séduire pour se hisser au rang de Virtuose légendaire, et avait également délaissé son dieu tentaculaire au profit d'une divinité beaucoup plus matérielle ; l'argent. Rapidement grâce à un timbre suave et des paroles provocatrices (et un physique loin des gueuses avec qui elle partageait les scènes) Yuli Azelea s'était établie en tant que coqueluche des bars Ishtariens, et le fantasme ultime de tout hétérosexuel qui se respecte.
Une coupe au carré, de couleur bleue, et de longues jambes diaphanes annoncèrent la starlette Pirate. Styx s'était levé sur son siège, comme soufflé par la splendeur de la demoiselle. Yuli arborait un long manteau blanc, qui faisait ressortir son teint aqueux de méduse luisant de milles feux, et portait deux traits colorés au niveau des yeux en guise de seul maquillage. Elle avait à présent vingt ans, et semblait conçue pour plaire. Le thaumaturge sifflait ; c'était une femme à présent. Ses talons à semelle rouge paraissaient être la cause du silence qui régnait à présent, ou peut-être était-ce le moment où l'abyssale avait enlevé son manteau pour se dévoiler en robe très (trop ?) courte et rose en dentelles. Elle s'asseyait à côté de son ami vampire, à qui elle tendait un joint qu'elle allumait.
- Salut les suceuses. On aime mon entrée ?
Pour répondre aux airs offusqués de ceux qui n'était pas encore totalement sous le charme naturel de cette sirène fatale, Yuli leur réservait un sourire à la dentition éclatante de santé et aux joues creusées de deux fossettes ravissantes. En riant elle semblait se situer n'importe où entre douze et vingt-cinq ans ; cela excita quelques uns des mécènes présents, et elle le ressentit.
Caroline Vancouver fut la première à prendre la parole, après s'être remis de cette vision de perfection. Styx n'avait pas menti sur son compte ; Sibly était l'une des plus belles femmes qui vivait en Dùralas. L'humaine se dirigeait vers l'abyssale à califourchon sur le rebord du siège où trônait Sobek et lui tendait la main.
- Yuli Sibly... quel honneur ! Je suis Caroline Vancouver, j'ai écouté TOUS vos albums "Abyssale Fatale", "F$ck Me I am Yuli", "Yulia Nakamura". J'adore ! Olala ! Je rougis, quelle honte !
Yuli échangeait un regard amusé avec Elpoemer, puis de sa voix où nageaient un millier de baisers répondait :
- Allons, c'est normal. Ne pas m'aimer est un signe de psychopathie, en fait. Hahaha... je rigole. Bon Styxou, on leur présente notre idée pour le troisième numéro ?
D'un bond le vampire quittait son siège, et exécutait une petite cabriole pour aller écraser la paperasse qui s'était entassée à la table de Vancouver et des associés de Château-Rouge, puis, avant de déclamer d'une voix théâtrale se faisait un petit turbo avec son joint.
- Un numéro MUSICAL, les bébés ! Imaginez un peu...
Il se baissait à une vitesse folle, et tombait à genoux devant l'un des mécènes à qui il caressait le crâne dégarni avec une expression salace au visage.
- On va réinterpréter la chanson iconique de ma chère amie, mon amour Yuli Azelea : "Toxique". Plaines d'arràn, soleil couchant, on arrive dans une voiture des gardiens, menottés. Vous suivez ? Bien. Bam, des danseurs arrivent et on se met à faire nos petits mouvements de fessiers qui vont bien : les gardiens, charmés, nous libèrent et on fait une petite lapdance à celui qui a l'air le plus seul et mal aimé.
Désormais, Styx se laissait rouler sur la table et prenait des poses lascives sur le rythme d'une musique que lui seul entendait. Mais Yuli semblait elle aussi y prendre goût, car elle se dandinait sur son siège en lâchant des "oui vas-y Styx !". Ou peut-être était-ce l'herbe qui les rendait aussi enthousiastes. Bientôt des sourires peignaient les visages tout autour de la tente, voire même des rires franchement enjoués. On pouvait décrier le Vicomte de ce qu'on voulait, il gardait un naturel très charismatique et drôle qui savait vendre la moindre de ses idées farfelues.
- Vos gueules, j'ai pas fini ! Bon, hahahaha, arrêtez. Les danseurs nous rejoignent, on fait une petite choré, Yuli envoûte tout le monde avec ses pouvoirs, et on finit sur nous qui faisons de la pole-dance sur une reproduction miniature de la Tour Stellaroise. Plutôt classe, non ?
Bien qu'étant une idée fort peu aboutie, et dont la signification était très peu royale-friendly, on applaudissait le vampire dont les mouvements avaient jusqu'ici été irréprochables, et son sourire méchamment angélique ne pouvait qu'encourager autre chose. De toute évidence, les deux complices avaient travaillé leur idée, et avoir Yuli "Sibly" Azelea aux côtés du Vicomte ne pouvait être qu'une bonne chose.
Caroline Vancouver pensait même à leur donner leur propre spin-off.
Puis Styx après une marée de compliment annonçait devoir aller chasser avec son amie. Une fois seuls, sans surveillance, et un crocodile éventré à leurs pieds Yuli se tournait vers Styx, absolument hilare.
- On pourrait danser habillés en Teebans qu'ils trouveraient ça génial hahaha ! J'en peux plus ! T'as vu la tête de l'autre gros ?!! Il arrêtait pas de mater mes seins ! T'es entouré de porcs !
Grey se laissait tomber sur le dos, un autre joint à la bouche, plein de sang de reptile.
- L'autre jour y'en a un il voulait acheter mes chaussettes pour 100 PO, soeur ! Hahahahaha ! Bon on y retourne, j'ai vu genre dix bouteilles de champagne destinées aux mécènes mais bas les couilles tant que j'aurais ces abdos et ce petit cul ils me soutiendront... donc... go boire biaaaatch
Sobek E. Grey
Styxus Cerberus ♦ Saint Sobek de Spelunca
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Politique : 258
Titres:
Vicomte de Spelunca - Massif ouest (Noblesse)
Chasseur religieux (Spécialisation)
Faveur des vampires (Artefact)
Pâques-Man (Event)
Pourfendeur de Skarniens (Event)
Roi Vampire (Event)
Saint Sobek (Event)
Hommage de FrörHeim (Event)
Le meilleur écrivain (Event 10 ans)
Le membre le plus imaginatif (Event 10 ans)
Lassé des spécimens rencontrés jusqu'ici dans ses chasses, prétendus elfes écologistes et vieux hommes conservateurs, et autres imbéciles qui lui pompaient franchement sa zenitude déjà très bancale en temps normal, Sobek Elpoemer Grey avait envoyé un corbeau à Château-Rouge pour inviter ses amis à venir le rejoindre aux Marais pour une petite soirée qui lui permettrait de reprendre foi en le monde qu'il habitait.
C'était décidément très difficile pour lui de ne pas sombrer à nouveau dans ses anciens travers, et même s'il était loin de l'alignement Bon qu'avaient d'autres, il s'estimait à un degré de Mauvais bien moindre qu'auparavant. Il essayait, au moins. Mais la population Dùralassienne ne lui facilitait pas la tâche, peut-être était-ce là qu'on distinguait les bons des mauvais. Ceux qui étaient assez forts pour transcender les différences pour garder l'esprit ouvert et ne pas céder à la méchanceté... ahahah non, ramassis de conneries, pardon.
Yuli conduisait la voiture, en petite robe blanche à dentelle, aux côtés d'un Alphonse en haut sans manches et lunettes de soleil. Derrière eux, les deux nouveaux venus à leur petit groupe familial ; Sylvain De Tour, un noble aristocrate aussi riche qu'il n'était hypnotisé par Sobek à la moindre de ses paroles, et Camula Zieg qui avait toujours la meilleure poudre qu'on pouvait trouver à Spelunca en plus de danser comme une faune. Ils arrivèrent en début d'après-midi, tandis que Styx alimentait un feu de grande taille autour duquel il avait disposé des bûches qu'il avait sectionnées d'un coup de griffe rapide, puis, voyant son groupe débarquer, il avait jeté un des cristaux diffuseurs qui faisaient la renommée de Spelunca afin qu'il ne joue l'album "Deraborne To Die" de Yuli Azelea Sibly.
Leurs retrouvailles se passèrent donc sur fond musical doux et poétique. Tandis qu'Alphonse étreignait le régent et que Sylvain leur jetait un regard plein d'une gentillette jalousie (Styx se demandait quand est-ce qu'ivre, le bougre lui avouerait ses sentiments. Moment auquel il donnerait suite avec un coït de plusieurs jours, voire semaines.) pendant ce temps Yuli et Camula préparaient une assiette sur laquelle elles ne déposaient pas une trace blanche pour chacun mais une sorte de bout de carton. Quand Styx les interrogeait sur ce qu'était donc cette chose, Camula gloussait gentiment en lui déposant un baiser sur la joue, lui murmurant que c'était encore mieux que de la poudre et qu'il suffisait de le mettre sur sa langue. Après une rapide concertation mutuelle, tous se regardèrent en haussant les épaules, et suivirent les consignes de Zieg sans se poser plus de questions. Leurs séances d'expérimentations psychotropes avaient toujours constitué à Château-Rouge un grand divertissement pour le Thaumaturge qui avait vécu ses plus grands fous rires à ces occasions, se remémorant notamment la fois où lui et Camula avaient déboulé dans les rues sans vêtements, hurlant à sa propre garde de les rattraper pendant qu'ils étaient encore bons à baiser, avant de s'immiscer chez quelque noble qui disposait d'une piscine privée et de rire aux éclats tandis qu'ils se faisaient arrêter et raccompagner au château. Ce fut l'absinthe ce jour là. Une autre fois, tous s'étaient retrouvé invités chez un jeune aristocrate à qui ils avaient fait découvrir les champignons, et la fête avait duré cinq jours.
Alors que Sylvain allait déposer son buvard enduit d'acide sur sa langue, Styx l'arrêtait en déposant sa main sur son épaule et lui donnait le sien, l'invitant à faire de même, et ils croisaient leur came, les yeux dans les yeux, tandis que le régent adoptait sciemment un regard plein d'un défi osé. Il devait avouer aimer jouir d'yeux amoureux dans les parages, sachant pertinemment qu'Alphonse pourrait les jalouser, mais la présence d'un autre qu'Alphonse dont il savait la passion indéfectible rendait le moment des plus excitants. Après que chacun eut ingéré sa dose, Camula plaçait un cadran solaire au milieu de leur petit coin de paradis au milieu des marais et annonçait qu'on devait attendre entre une demi-heure et une heure pour voir apparaître les premiers effets. Alors Sobek Grey s'allongeait sur les genoux d'Alphonse, tandis que Yuli servait une dose de rhum mélangée à du jus de coca à chacun d'entre eux.
On papotait alors, sans plus prêter attention au cadran solaire. Sobek enlevait son manteau et déboutonnait sa chemise, buvant couché (renversant quelquefois sa boisson sur son torse nu, sous les rires étouffés du blond Chevalier) et se prêtant à des jeux divers et variés tels que le "J'ai déjà" ou "Bravo" ou il fallait énumérer plusieurs réponses à une question donnée en cinq secondes. Yuli l'interrogeait d'ailleurs :
- Ok, Styx, trois choses auxquelles un nain peut servir ? - Le commerce d'esclaves, hahahaha, euh... rien, et rien ? - T'es une grosse pute, bois. - Alphonse, cinq choses qu'on peut trouver dans une piaule de la Garde Zéphyr ? - De la bonne beuh, des flèches, des glands, une pute aux oreilles pointues, et... un bonzai ? - Bravo ! Distribue !
Et au chevalier de lui verser une rasade directement dans la bouche, et à eux de continuer leur amusement des heures durant. Des heures pendant lesquelles le monde se courbait, les lignes d'horizon se fondaient aux couleurs évanescentes du coucher de soleil et aux reflets irisées des feux follets sur la brume éphémère des eaux troubles. Des moments où l'acide rendait chaque forme ultra dessinée et si vaste à la fois, où chaque toucher sur le pantalon en cuir d'Alphonse laissait entrevoir des nuits fauves et des soupirs endiablés, où chaque regard porté dans les yeux bleus de Yuli le faisaient plonger dans des océans de contemplation.
Leur cercle de discussions enjouées et rigolades fut interrompu brièvement par le passage d'un binôme assassin en patrouille, ils reconnurent Yuli, Alphonse et Styx, mais à leur grand étonnement Sylvain aussi qui était apparemment habitué de leurs soirées, et l'un d'entre eux visiblement très intéressé par Camula restait muet à contempler le tissu fin de sa robe. Les garçons, deux humains, Evan et Nathan, restèrent donc.
Lorsque la nuit tombait, et que Grey, s'étant déplacé sans s'en rendre compte au bord du marais pour tremper ses pieds dans l'eau et en caresser la lisière du bout des doigts. L'eau était si douce, si profonde et opaque... si pleine de mystères et pourtant si simple à comprendre. Et quand on y réfléchissait bien, l'eau n'était-elle pas aussi vieille que le monde ? Ne savait-elle pas plein de choses, plus qu'eux ne pourraient jamais prétendre à connaître, dans sa quête perpétuelle de changement d'état, de circulation à travers chaque particule Dùralassienne ? En ce moment, Styx voyait chaque petite poussière, sentait l'air et la chaleur au milieu de l'hiver comme on sent la lourdeur de l'air avant une tempête. Ses doigts avaient fusionné avec l'eau, et son corps (qu'il découvrait dévêtu en grande partie, tiens...) se prélassait du contact chatouilleux des herbes du rivage. Il entendit la voix de Sylvain et d'Alphonse de très loin, avant qu'une main sur ses cheveux ne le fasse ronronner avant de le tirer de nouveau vers la réalité.
- Du coup je crois que Camula et Nathan sont en train de baiser juste à côté du feu, Evan propose qu'on aille se balader. - Ton don de parole me surprend, ami Sylvain. Oh je peux parler moi aussi... je ne suis donc pas l'eau... et si on préparait une gourde de rhum pour la route ? Le rhum c'est délicieux.
Tout à coup, il était seul avec Ethan au milieu de l'eau des marécages. Leurs mains jointes en une étreinte pleine de douceur, leurs visages se scrutant avec la pudeur, le barrage à la sauvagerie des nouveaux amants, et tandis qu'ils s'enfonçaient dans la chaleur morne des eaux, Sobek sentait tout autour d'eux la danse des crocodiles.
Ils n'attaqueraient pas, son esprit était supérieur au leur, et il jurait être capable de leur commander.
Les lèvres d'Evan frôlèrent les siennes, et il rétorquait avec plus de passion encore. Ils ne faisaient plus qu'un, leurs peaux trouvant l'une dans l'autre une parfaite imbrication, un contact plein d'électricité au milieu de la nuit, des étincelles dans le noir. Ce fut à ce moment que les crocs de Styx apparurent, pour aller mordre le cou fin d'Ethan. Il déchirait les tendons, brisait les chaires, avec élégance et respect, ses griffes arrachaient des râles de plaisir à celui qui tombait à la renverse, et leur étreinte amoureuse était bientôt rejointe par les reptiles qui autour d'eux bondissaient de joie, tournoyaient de plaisir, à l'unisson avec Styx qui alternait baisers et griffures.
Lorsqu'il revenait au feu, sans savoir comment il s'était orienté, il portait pour seul vêtement la peau d'un crocodile et allait s'allonger aux côtés d'un Alphonse endormi près du brasier.
- Camula a fait pareil avec le sien. T'aurais trop aimé être là quand Yuli a fait parler les poissons-chats c'était hypnotique. - J'adore l'acide.
Ainsi se déroulaient les soirées de leur groupe, et tandis que Styx plongeait dans un profond sommeil, il se disait que ces conneries d'alignement n'avaient aucun sens. Là, dans l'étreinte chaude et rassurante d'Alphonse aux odeurs familières, il se disait qu'ils ne pouvaient rien à leur nature de vampires. Pour eux, et au delà des frontières de leur amitié, il n'y avait que des êtres qui s'assujettissaient aux aléas de côtoyer leurs prédateurs naturels. Et au fond ne recherchaient-ils pas tous dans le visage aguicheur et les yeux pleins d'une fausse innocence de chacun d'entre eux l'appel du danger propre à chaque proie ? Comme des rats charmés par les anneaux du serpent. Grey s'enfonçait dans les bras d'Alphonse en l'embrassant. Il était bien avec les siens.
Le Marchand
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Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Mar 26 Jan 2021 - 22:19
Rapport de récolte :
Sobek E. Grey récolte x4 Écaille, x2 Cuir et x2 Dent de crocodile.
Commentaires sur le RP : Quelle prestance se dégage de ces RP quand même ! C'est vraiment dingue.
Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Ven 12 Fév 2021 - 21:26
Les yeux verts de Sobek Elpoemer Grey, parfois très rouges en des nuits où la Lune lui intimait de bien laides idées, guettaient en cette soirée un fil d'éther qui traversait l'immensité des Marais d'Hukutav.
Jadis il n'aurait jamais imaginé que cet endroit deviendrait son terrain de jeu préféré, une fois en dehors des murs de Château-Rouge. Assis sur une branche de palétuvier, haut perché sur la cime de son tronc blanc, aux couleurs d'albâtre réhaussées par les lueurs lunaires, Styx tenait au bout de sa main le fil d'arcane et le regardait d'une mine pensive. Il aimait l'Immatériel, c'était sa maison, son foyer, le fleuve même qui l'avait recraché il y a si longtemps que lui-même en oubliait parfois les circonstances. S'il fallait être honnête, un Dévoreur ne se souvient pas de sa naissance, pas plus qu'une graine ne se souvient le jour où elle est tombée de sa fleur. Mais il avait mangé pas mal de ceux qui l'avaient vu naître, et il avait regardé son reflet dans les lumières incompréhensibles du lac par delà le voile, celui qui recèle toute la magie du monde.
Là n'était pas la question néanmoins. Il se questionnait présentement, comme il remontait doucement son attache, enroulant ses courbes invisibles autour de son index, sur les choses qui se tramaient en Dùralas. Dans la globalité des événements, aussi chaotiques soient-ils, Grey, Styx, Phisto, Pandor, Jésubelle, et bien d'autres, avaient toujours su tirer profit des géopolitiques qui régissaient les relations interraciales, les guerres intestines, et même les désirs qui abritaient chaque homme. Certains étaient doués avec les épées, d'autres avec la magie, lui l'était avec les autres.
Au sein de la grande famille des Dévoreurs, aussi variée que franchement nulle -ses frères aimaient à se dissimuler, sans jamais se revêtir de couleurs ou de sentiments, et certains s'étaient même rapprochés des.. beurk... démons- Styx était plutôt nul, il fallait l'avouer. Il était né sans griffes, sans crocs, ou même pouvoirs extraordinaires. Ici, il en avait acquis, mais dans son essence, il était faible. Alors il avait appris à lire les hommes, à les mimer, et à leur parler, et au fil des siècles, comme coulaient les millénaires et défilaient les réalités, ses costumes de funérailles avaient pleuré nombre de ses paires. Des diables féroces, des belligérants voraces, des entités défiant l'idée même du temps et de l'espace. Tous avaient connu leur heure de gloire, s'étaient emparés de précieux événements de l'Histoire, mais imperceptiblement leur fin avait été amorcée par leur climax. Toutes les étoiles finissent un jour par flamber, et le Soleil lui-même un jour implosera, entraînant dans son sillage l'Humanité. Mais pas la Vie, et tant que la vie subsisterait, Styx suivrait, la targuant d'ironies amusantes, de blagues tranchantes, sans jamais la blesser trop sérieusement.
Styx ne désirait pas être un requin, un lion, ou même un ours, il aimait être un moustique. Rester un moustique. Voilà pourquoi lorsque le vent semblait tourner en sa faveur, il aimait à se laisser dépérir pour renaître dans un vivier moins florissant mais mieux abrité des oiseaux. Les moustiques vont et viennent sur tous les autres animaux, les plus forts comme les plus rapides, et voient toutes les carcasses comme des terriers fertiles. Bien sur, ils étaient idiots et parfois on les écrasait. Le fil semblait lui opposer une résistance momentanée, mais il tirait un coup sec dessus, et reprenait son tissage.
Patience, ruse, et surtout, ne pas trop se prendre au sérieux. N'est-ce pas le crocodile ?
D'un ongle acéré il donnait une pichenette sur l'animal qu'il tenait au bout de la main, au regard vide et la bouche pleine de salive; quoique fut son hameçon, Styx avait ôté toute conscience à la créature. Il ne s'agit jamais de meurtrir un corps après tout, il s'agit de nécroser un esprit, c'était bien plus efficace et durable.
D'un coup de griffes rapide, les boyaux du reptile allaient chuter au sol en un fracas poisseux. Aaaah, qu'il aimait réfléchir après une bonne dose d'herbe.
Sobek E. Grey
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Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Jeu 18 Fév 2021 - 12:33
Répondant au besoin tout justifié d'exercice de son apprenti, ce cher et dynamique Harris Marcheciel (Styx regrettant presque de ne pas l'avoir nommé Neville, ou quelque chose du genre), et ayant constaté sa survie à la petite embuscade qu'il lui avait tendue lors de leur chasse à l'aigle, Sobek Elpoemer Grey avait décidé pour cette partie de pistage au crocodile de relever lui-même la difficulté des exercices.
Pendant leur trajet, véhiculés par le gracieux travail d'une goule rémunérée par l'honneur de transporter les illustres personnages qu'ils étaient, le régent vampire décidait d'attribuer un petit exercice d'analyse des structures factionnaires (Zéphyriennes) à Harris et de son côté, tandis qu'il s'adonnait à la relecture de contrats marchands et décrets claniques -en constatant avec humour que les Wyrmuts augmentaient le prix de leur cidre, en réponse à la hausse des pommes du clan Celst- Styx en profitait pour conjurer un corbeau qu'il envoyait à ses troupes éclaireuses en la région d'Hukutav.
- Tu planifies encore ma mort ? - Par Adam que tu es égocentrique, quel maître ferais-je si j'essayais d'abattre mon apprenti ? M'en prendre à un enfant, franchement ! Quelle insulte à mon code d'honneur ! - Tu planifies encore ma mort.
Bien sur qu'il orchestrait sa mort. La règle des deux impose que la relation d'apprentissage qui lie un sorcier et son disciple s'achève inexorablement en la mort de l'un d'entre eux. Soit le maître est défait par plus puissant que lui, soit le jeune padawan est trop fragile pour ses leçons et périt en d'atroces souffrances. Dans les deux cas la magie noire est gagnante, la faiblesse n'a pas sa place en Spelunca. Ni ailleurs en Dùralas, mais il laissait aux autres races le soin d'inculquer les valeurs qu'elles jugeaient nécessaires à leur population.
Une fois arrivés à destination, dans une petite mare au cœur de la mangrove où les palétuviers laissaient filtrer les murmures du Srathen de leurs pâles écorces, en plein milieu de la nuit, la goule, prestigieuse servante bénévole au service de la grandeur de son souverain, allumait une bougie et guidait les deux hommes jusqu'à un cromlech de monolithes noirs et luisants. L'endroit, cerné d'eau boueuse et quenouilles, était l'habitat naturel des crocodiles locaux.
- Aller, vas petit colibri impatient qui a eu l'audace de me comparer aux êtres inférieurs qui peuplent ce monde, vas dans la paix et sérénité de savoir que nul piège t'attend ici ! Un crocodile, une demi-heure, top c'est parti ! - Si je m'excuse, tu vas arrêter de me soumettre à des morts potentielles ? - Tu perds du temps, c'est pas comme ça que tu auras une grosse épée à en compenser ton appareil reproducteur de taille moyenne basse... tic tac, tic tac. - Et dire que dans les livres les dévoreurs sont décrits comme des esprits sages qui utilisent leurs connaissances pour chasser les hommes... t'es d'une susceptibilité et d'une méchanceté. - Bouhouhouhou..Ouin ouin mon maître vampire/assassin/sociopathe chaotique mauvais est mauvais.
Roulant des yeux mais somme toute assez effrayé de l'évolution grandissante de la colère de Sobek au fil des jours à cause d'une simple confession innocente d'un adolescent de 19 ans que la soif d'aventure taraudait, Harris Marcheciel s'engageait dans l'obscurité d'Hukutav.
Lorsqu'il franchissait les premières racines noueuses des arbres squelettiques qu'étaient les palétuviers, il jetait un dernier regard en arrière et la flamme de la bougie qui illuminait son maître au centre du cromlech, assis sur un monolithe à lire "Fin des vacances de Février : Votre ex pense-t-il toujours à vous ? Dix signes qui ne trompent pas !" et soupirait longuement pour calmer une crainte naissante. Jusqu'ici leurs entraînements avaient été de nature plutôt académique, même si les travaux pratiques d'alchimie et magie lui avaient permis d'exercer ses talents (Harris était de la classe des "magiciens") il n'avait jamais mis les pieds à Hukutav, hormis les fois où ils allaient méditer au centre du cromlech noir des kabbalistes, et cet endroit le terrifiait. Il y avait toujours dans l'air, surtout par les nuits comme celles-ci, des voix étranges, murmurées, tantôt rauques tantôt aigües, qui semblaient instiller à l'âme de s'abandonner au détour des fougères. De venir nager dans l'eau croupissante et se laisser choir au fond de la vase. Rien n'importait aux demeurants d'Hukutav, ici attendait une sérénité éternelle...
Chassant ces pensées de son esprit, Marcheciel embrasait l'obscurité en mettant feu aux arbres sur son passage. Styx lui avait moult fois recommandé la discrétion, mais au diable ses manières de serpent, Harris préférait la brutalité à la finesse. Une erreur qui lui coûtait de se retrouver à user de beaucoup trop de mana, car si les premiers palétuviers brûlèrent intensément, vers le dixième le jeune sorcier constatait produire de moins en moins de feu et du se résigner à avancer accompagné d'un maigre feu follet. Autour de lui, le silence s'installait dans les ultimes crépitements des victimes de ses flammes, et aucun crocodile n'était encore apparu à ses sens. Il pestait mentalement, sachant pertinemment que quelque part, Sobek Elpoemer Grey jouait de ses dons pour le plonger dans quelque fourberie de sa conception, et il n'était en état que de livrer un combat expéditif, misant tout sur le burst de dégâts qu'il pourrait produire que sur un affrontement en longueur. Mais prévoyait-il de lui envoyer un assassin comme la dernière fois ? Il avait aussi lu quelque part que Styx était un adepte des confusions mentales, des jeux d'esprit... d'autant que ce putain de marais commençait à vraiment l'effrayer avec cette voix sourde et bourdonnante en fond sonore... merde ! Il était déjà passé par ici !
Un arbre dont l'écorce allait se perdre en des poussières calcinées, cible de ses sorts de pyromancie, le fit frissonner. Il était perdu ? Impossible il avait filé droit...
Au même moment qu'un malin génie empoisonnait ses pensées, ce même malin génie qui s'immisce en chacun aux pires moments pour déverser ses toxines à base de murmures sardoniques et moqueurs comme "tu aurais dû marquer les arbres au lieu de les brûler, débilos, tu vas mourir" ou "tu aurais du rester au cromlech et attirer à toi un crocodile, tu vas mourir", un hurlement dans la nuit achevait de le paniquer. Il hurlait à son tour, embrasait ses avants bras en tentant de prendre appui pour un combat imminent, mais finissait par se prendre les pieds dans des racines et chutait dans l'eau poisseuse qui lui rongeait les mollets. Il eut à peine le temps de distinguer la mâchoire géante d'un crocodile noir comme l'ébène qui s'était approché de lui. Il projetait une salve de flammes composée de ses derniers restes de magie.
Autour de lui, l'obscurité mourrait dans un clair-obscur violent, et la déflagration allait exploser plusieurs troncs blancs. Le crocodile était repoussé, crachait en sa direction avant de s'écraser un peu plus loin, immobile, sans doute mort. Mais cette absence de certitude, agrémentée des cris qui allaient crescendo autour de lui, comme des complaintes des défunts, le paralysait totalement.
Il restait là, recroquevillé dans son palétuvier, à regarder d'yeux exorbités le cadavre du reptile et l'obscurité ambiante, en compagnie de sa flammèche à présent presque éteinte, et commençait à avoir envie de rire. Harris Marcheciel regrettait présentement d'avoir été assez sot pour se croire prêt à affronter le monde en dehors de la cage dorée de Château-Rouge, mais pire encore, il savait que ce n'était pas terminé et qu'au milieu de cette masse de ténèbres aux cris spectraux l'attendait le piège de son maître. Alors il commençait à rire, se prenant la tête à deux mains, et joignait son désespoir oral à ceux du Marais.
Au bout d'une éternité, et comme il s'était mis à enlacer le palétuvier calciné qui lui servait d'abri, une figure émergea des ombres. La faucheuse peut-être, ou bien le Srathen qui venait l'accueillir parmi les âmes qu'il mangeait goulûment … ça n'avait plus d'importance.
- Alors là, échec total. La honte, vraiment. Tu as passé trois heures ici à chialer comme une Stellaroise ? Allez viens, j'ai décidé de te pardonner. Arrête de rire, tu me fais flipper Harris. - Je l'ai vu... dans la gueule du crocodile... il était là... avec des lumières toutes brillantes et magnifiques... incompréhensibles aussi... hahaha t'aurais du les voir toi aussi... hahaha... - Tiens, bois ça. En entier.
Il y était peut-être allé un peu fort, mais au moins ça lui passerait ses envies de quêtes ridicules. Alors qu'il ramassait le cadavre du crocodile, Styx jetait un coup d'œil à son apprenti qui pleurait, riait, et glapissait. Que les humains étaient dégoutants quand même.
Sobek E. Grey
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Styx haletait, en proie à une forme d'anémie sévère, ses bras rachitiques raclant les troncs sur lesquels prenaient appui des griffes désespérées. Le vif-argent coulait encore dans son organisme malgré la distance qu'il était parvenu à mettre entre lui et son némésis, un Chasseur plus doué que les autres, comme on en comptait les légendes dans l'au-delà.
Des humains qui juraient leur vie au nom d'une morale à peu près aussi solide que leur estime de soi et de leur capacités à évoluer en société. Il crachait au sol une sorte de sang, noir et corrosif, tandis que des raclements dangereux lui lançaient les poumons et qu'il enjambait un massif de quenouilles. Des sacs à merde dépourvus de toute autre capacité pour briller que de pourchasser des monstres légendaires en espérant que le nom de leur proie d'un soir servirait à compenser leur inexpérience. Des enfants de putain qui évoluaient dans l'ombre des autres, rendus braves par le nombre et non la qualité des leurs. Cette fois le Dévoreur titubait, trébuchait sur une branche pourtant bien petite, et s'étalait au sol, le visage à moitié dans la boue. Son costume ruiné, il restait immobile un long moment, à respirer lourdement, tel un poisson hors de l'eau.
Jusqu'à ce qu'un crocodile passe par là, alors il ouvrit les yeux. Son cou s'allongea à la manière d'un serpent et ses dents dévoilèrent une glotte parcourue de brillances surnaturelles comme il déchiquetait les écailles d'acier de l'animal. Il survirerait.
Le Chasseur était parti presque aussi tôt le vampire disparu dans son portail. Si le sort avait permis à Styx d'échapper de justesse à la justice de son épée il fallait immédiatement se lancer à sa poursuite, sans quoi il se régénérerait totalement en l'espace de quelques heures. Les Dévoreurs étaient une caste à part, loin des méthodes grandiloquentes des Démons, ou des prédations sanguinaires des vampires. Les Dévoreurs ne laissaient pas de traces, et n'étaient pas particulièrement regardant sur la qualité de leurs repas, surtout lorsque ceux-ci s'avéraient salutaires, le poursuivre serait déjà assez difficile sans qu'il ne soit à nouveau en pleine possession de ses moyens et au courant qu'on désirait le tuer.
Le Chasseur grognait, tandis qu'il ôtait fébrilement la main de son flanc presque en charpie. Un seul coup porté par ce satané vampire avait failli lui coûter la vie, en dépit des précautions et de son entraînement. Après avoir chauffé à blanc à l'aide de pyrokinésie basique sa lame, il l'apposait sur son bas-ventre, serrait les dents en se contenant d'hurler de douleur, et décidait de reprendre sa route. Sans oublier de mettre quelques gouttes du sang du dévoreur dans une fiole, bien entendu, les limiers de son genre fonctionnaient mieux à l'odeur putride des monstres. Une longue chasse s'annonçait.
Grâce à un pégase, six heures suffirent au Chasseur pour parvenir jusqu'à Hukutav où après avoir attaché sa monture aux entrées de l'endroit, il préférait s'aventurer en solitaire. Avec deux épées, des grenades, potions, et désormais revigoré par des décoctions alchimiques. Pendant le vol, le Chasseur avait lu un recueil a propos du dénommé Styx, et honteusement appris qu'il avait officié pour la congrégation durant un long moment. S'il l'avait su avant, il aurait évité de l'attaquer de front. Il avait sous-estimé son ennemi, mais cette fois il avait assez de vif-argent pour tuer une armée de Dévoreurs, et ne comptait pas échouer. Le prix de son contrat avait après tout déjà été payé, et sa guilde ne faillait jamais à une promesse.
Pendant que l'humain dont l'odeur de sang cramé, coagulé par la chaleur de quelque lame, venait à Styx, des crocodiles disparaissaient, entraînés un par un au fond des eaux noires des marais. Là brillait alors une lumière furieuse et inexistante, nouvelle aux iris humaines, qui digérait chaires et os sans distinction. Une lumière-morte qui singeait l'organique.
Le Chasseur arrivait finalement à une clairière cernée de palétuviers squelettiques, fleurs mornes et odeurs à en faire vomir un nain. Guidé par la senteur distincte du sang de Dévoreur, il sut être au bon endroit en dépit du calme apparent. L'eau des petits marécages était lisse, parfaite dans sa stagnante laideur, et la lune brillait doucement sur les quelques lucioles qui parcouraient les lieux. Une magnifique mise en scène, il devait l'avouer. En dégainant son épée, il l'enduisait d'un mouchoir trempé de vif-argent et s'écriait :
- Reprenons où on en était, tu veux bien Styx ? C'est bien ça ton nom ? Dis-moi, ça fait quoi d'avoir peur d'un mortel de mon espèce hein ?
Il savait dangereux de provoquer un monstre capable de pensées élaborées, mais devait le pousser dans un premier temps à perdre l'avantage de la surprise, et s'il pouvait également le rendre assez furieux pour l'empêcher d'user de stratagèmes retords ça pourrait lui sauver la peau.
Mais pendant plusieurs longues minutes sa seule réponse furent les bourdonnements des moustiques, les succions molles des liches, et des mouvements mystérieux dans des eaux plus profondes, plus loin dans la mangrove d'arbres osseux. Son cœur s'accélérait malgré lui. Le Chasseur avait affronté des manticores, des géants, et même des Stryges, mais...
- Mais jamais un Dévoreur ? Hihihi, on est plutôt rares, t'en fais pas. Enfin, on était plus nombreux avant, mais j'ai développé un appétit certain pour mes frères... un par un... j'ai fait ce que tu fais toi dans ce monde... je n'en suis pas devenu plus fort ou plus fier. Seulement plus unique. Hahaha...
L'air lui-même délivrait le discours du monstre, en un souffle sournois et sifflant, rieur et retord, parfois assez véhément pour faire se retourner le Chasseur en une direction où il ne découvrait rien que l'immobilité des quenouilles. Toujours à l'affût, la lame prête à un nouvel affrontement, il se mit à canaliser un sortilège anti-illusions qui se propageait vite au travers de la clairière.
- Oh, quelle déception. Tu crois que j'en suis encore à lancer mes petits tour de passe passe depuis les ombres ? Pourceau ignorant. Tu as bu mon sang pour me traquer... je suis en toi.
Quelque chose dans sa bouche s'était mis à bouger. Lentement une masse vibrante et moite avait gagné son œsophage, et comme sa gorge se serrait, le Chasseur crachait pour découvrir une larve pleine de pus s'agiter au sol. Bientôt la sensation recommençait et il se hâtait de boire du vif-argent.
Mais il lui semblait déjà être fiévreux, son corps s'engourdissait assez pour qu'il oscille et perde l'équilibre. Quelque chose n'allait pas, et il ne parlait pas de la mystérieuse emprise qui s'abattait sur son corps, cela pouvait en effet être le sang du dévoreur qu'il avait ingurgité pour le traquer, il y survivrait. Hukutav était demeuré inchangé à sa magie révélatrice, et pourtant Styx demeurait dissimulé à ses yeux. Tout d'un coup, il le remarquait, vouté, à quelques mètres de lui, le costume en lambeaux, nu à trois quart, les jambes courbées en une position de grenouille. Son large sourire laissait apparaître une dentition de requin, et un amusement hargneux dansait dans ses yeux. Que voyait-il ?
- Bah alors, on parle plus ? Je vais parler tkt j'adore ça. Tu te souviens de la fois où t'étais déchiré et tu t'es déclaré à... Jenny... Monny... Silvie ? Oui, Sylvie t'a tej comme la grosse victime que tu es. Ou encore la fois où ton pote Marc a vu ta pitite saucisse et tu t'es rendu compte que t'étais largement en-dessous de la moyenne... hahaha ! Oh mon dieu t'es encore vierge ! Des fois tu t'endors en câlinant ton coussin n'est-ce pas ? HAHAHAHA ! TU ME FAIS DE LA PEINE, VERMINE !
Malgré le vif-argent dans son sang les larves semblaient s'être immiscées partout, sous son palais, sous sa peau, dans son crâne, à l'intérieur même de son cerveau, et il commençait à avoir envie de vomir. Toutes les remarques avaient frappé juste, et il ne savait à présent plus s'il s'agissait de magie car la honte lui commandait d'abandonner. Il se sentait mis à nu, et lorsque Styx se relevait, exhibant son corps frêle, sec, à la manière d'un chat des rues, les griffes déployées prêtes à rompre son cou, le Chasseur pleurait même.
- Je crois aussi que tes camarades se sont toujours ri de toi, crois-moi tu auras beaucoup plus de dignité mort.
Sobek Elpoemer Grey faisait rouler le crâne de son ennemi plusieurs mètres plus loin et en profitait pour lui piquer ses fringues. Crasseux et puant la transpi, mais au moins il n'était plus en costume déchiqueté et plein de boue.
Honnêtement, il avait eu beaucoup de chance que cet enfoiré décide de boire son sang, sinon il aurait eut bien plus de mal à le tuer. Mais bon, ainsi va la vida disait absolument personne. En de petits bonds satisfaits le vampire quittait Hukutav en emportant avec lui quelques restes de crocodiles. Fallait que tout ça lui rapporte quelque chose, tout de même.
Sobek E. Grey
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Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Dim 4 Avr 2021 - 14:13
Tournage de "J'aime les Dùralachiens"
(2/4)
La première partie de leur superproduction musicale tournée, en une ultime provocation à destination des hybrides et des elfes, mais surtout de Selsya Asa avec les miliciens en culotte qui se trémoussaient à ses pieds, il était à présent l'heure d'énerver d'autres contrées. L'esprit tourmenté de Sobek Elpoemer Grey avait longtemps supputé sur la meilleure façon de parvenir à cette fin, et son dévolu s'était donc jeté sur les Stryges Blancs pour cette séquence.
Bien sur aucun Stryge Blanc ne l'aurait aidé de son plein gré pour sa courte-métrage de cristaux-diffuseurs, il avait donc rusé. Profitant de ses relations plutôt bonnes avec les assassins Stryges Noirs, il en avait invité une dizaine et avait ordonné qu'on peigne leurs ailes, qu'on les enchante, ou que sais-je c'est ton putain de taf Félicia alors fais-le stp.
Désormais au milieu des marais d'Hukutav, couché sur le dos sur une embarcation portée par les bras musclés et mouillés de ses Stryges Blancs, le Régent vampire exécutait une nouvelle chorégraphie qui tenait plus du simple balancement de fesses et expressions hautaines que de la dance, mais bon, allez lui dire ça sans perdre votre nationalité, femme, enfants, et âme.
Il y aurait également une séquence où Styx se tiendrait au milieu de crocodiles hypnotisés, en noir et blanc, tandis qu'il feignait la fornication avec un Stryge, avant que ce dernier ne sois réduit en quartiers par les reptiles (calmez-vous c'est que des effets spéciaux).
Les couplets qui accompagneraient ces images étaient les suivants ;
"J'aime les Dùralachiens, Les Stryges Noirs, les Blancs, Tu m'accuse d'être chiromancien, un brin béotien, Mais vraiment, tout ce que je veux c'est tes aboiements, Purifie-moi ça mon gars, J'allume ton feu, ta grosse torche, ton brasier Commence à prier ton Dragon, (à genoux pour moi) Quand j'arrive à Fresha je vous entend déjà crier (*HAHAHAHAHA*)
J'aime les Dùralachiens, Pas besoin de tes ailes pour atteindre le septième ciel, Saint Sobek de Spelunca d'humeur excessivement fraternelle, Avec Yuli on débarque pour prendre ta Tour, Ebranler ton gros faubourg (hmmm) On s'immisce dans ton lore, bien profond, Respire, révise tes Purifications, gentil garçon, Bon Dùralachien"
Caroline Vancouver, sa réalisatrice, qui n'avait découvert le texte de l'extrait que le jour même eut une mine décomposée face à autant de... créativité. Toutefois, en dépit de la superficialité de la prose de Yuli et Styx (ils s'étaient mis à deux pour écrire ça ?!), leur habitude physique et professionnalisme sur le plateau leur permis de quitter Hukutav de bonne heure, des images plein les cristaux. De nouveau, on commandait l'abattage de tous les crocodiles utilisés pour les scènes, parce que faut pas déconner tout Sobek mérite son salaire.
Sobek E. Grey récolte x8 Écaille, x4 Cuir et x4 Dent de crocodile. Sobek E. Grey gagne aussi x1 Collerette de cobra.
Informations complémentaires : ♪ À la pêche aux rep-ti-ti-les, j'ai rencontré la Shakti ♪ ♪ Elle m'a fait pleins de petit-tit-tits trous, en plein dans mon cœur maman ♪
Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Dim 18 Avr 2021 - 15:37
Sobek Elpoemer désireux d'affiner ses compétences d'arbalétrier, continuait sa pérégrination sanguinaire au travers de Dùralas -il réussit, à un carrefour de Sylfaën, à atteindre un elfe un peu trop curieux alors qu'il sautait d'arbre en arbre- et décidait d'ordonner à son cocher de faire halte à Hukutav.
Après les rhinocéros, les crocodiles étaient la cible de chasse qui lui semblait la plus facile à occire. Les aigles étaient selon lui les plus vifs et à même d'esquiver les carreaux qu'il lançait, et les sangliers courraient bien plus vite que les lézards amphibiens.
Il prenait donc son arme d'entraînement, caressant les cordes de l'instrument avec soin (y'avait-il plus élégante façon d'oblitérer une jugulaire ?) et disparaissait dans les ombres du Marais.
Une fois arrivé à bonne hauteur dans les palétuviers, et après avoir attendu une bonne heure que l'occasion se présente, il repérait un crocodile de taille moyenne paressant sur le rivage boueux d'un ilot. Lentement, il armait son outil, tandis que ses yeux nyctalopes perçaient l'obscurité pour verrouiller mentalement sa cible. Et dire que le vendeur lui avait assuré qu'apprendre l'arbalète serait difficile pour un non initié ; visiblement les humains ignoraient tout des prouesses physiques dont les vampires étaient capables, puisque selon Elpoemer ils se rapprochaient d'avantage des elfes que n'importe quel autre peuple, et les armes de tir ne leurs posaient aucun problème. Qui plus est, l'aristocratie était bien habituée des chasses à courre. Fussent-elles pour mettre à mort un cerf, ou un homme.
Le tir partait, filant à une vitesse impressionnante au travers l'obscurité. L'animal n'eut pas le temps de comprendre que son museau volait en éclats. L'instant d'après, alors qu'il crachait et se tordait, Styx était sur lui pour lui infliger le coup de grâce à l'aide de ses griffes extensibles.
Il faudrait user soit d'une arbalète plus puissante, soit de carreaux pénétrants la prochaine fois. Les écailles et le cuir de ces reptiles sont redoutables.
Sobek E. Grey
Styxus Cerberus ♦ Saint Sobek de Spelunca
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Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Ven 30 Avr 2021 - 16:00
L'air des marais était calme, comme à son habitude, parcouru d'une douce mélopée de vrombissements carnassiers de la part des moustiques, mouches, et autres délicieux insectes qui peuplaient ces terres.
Au milieu d'un dédale de palétuviers, roseaux, et ilots poisseux, Sobek Elpoemer Grey, une arbalète sanglée en son dos, fendait la cime des arbres avec une agilité sauvage. De tronc en tronc, ses griffes creusaient les appuis tandis que ses jambes le portaient élégamment au travers des airs.
Il avait à l'instinct abattu un crocodile, d'un tir décoché à une distance raisonnable, mais, fait le plus digne d'être mentionné ce soir, il avait utilisé surtout utilisé un carreau conçu par ses équipes de technomages qui avait traversé le cuir de crocodile et ses écailles comme un couteau dans la rétine d'une vierge Stellaroise. Cela lui plut beaucoup. En règle générale, tout ce qui se passait avec finesse, précision, et efficacité lui arrachait un sourire, en opposition avec son caractère chaotique du passé, ou la foire aux illusions et distractions était sa marotte, le Dévoreur aimait aujourd'hui à accomplir ses violences avec perfection uniquement ; à quoi bon tromper ses ennemis inutilement, quand un trait bien placé suffisait à couper court à l'affrontement ?
Ah l'élégance des meurtres à l'arbalète, ça aussi, ça lui arrachait un sourire.
Il allait d'ailleurs bientôt avoir l'occasion de constater la satisfaction d'une vie ôtée par des outils de tir, car, pour continuer sa chasse au crocodile, un Naga avait bondit de nulle part pour lui dérober son trophée de chasse. Pendant quelques minutes, Sobek Elpoemer Grey était resté à observer la scène surréaliste en battant des paupières, ses cils allongés faisant briller ses pupilles d'émeraude à la lueur lunaire, avant de se fendre d'une mine mauvaise. C'était peut-être ce dont il avait besoin, après tout, d'une opportunité de tester sa plus récente lubie d'arbalétrier sur une cible mouvante.
Styx allait donc d'arbre en arbre, humant l'odeur de sa nouvelle proie comme il exécutait à la perfection ses acrobaties vampires, dans le noir total, dissimulé par des habits de cuir sombre, jusqu'à ce qu'il ne rattrape son retard. Les Nagas se pensaient maîtres des lieux, et sans doute celui-là ne vit pas que l'objet qu'il dérobait lui appartenait, et il ne devait donc pas se penser pourchassé ; première erreur.
Sa seconde erreur fut de construire sa tanière de serpent à découvert pour qui se tenait en position surélevée. Une leçon que l'on apprenait aux jeunes aristocrates dès leurs douze ans ; toujours prendre l'avantage du terrain dans la construction d'un domaine, cabane, ou simple trou à rats.
Sa troisième erreur fut de tourner le dos à l'entrée pour suspendre le crocodile mort à crochet de sa grotte. Il n'y eut pas de quatrième erreur, seulement un sifflement rapide et intransigeant dans la nuit, dissimulé sous le vrombissement des moustiques, et les mornes bruit de sauts des sangsues dans l'eau. Lorsque le carreau terminait sa course, il transperçait la gueule du Naga pour le clouer à la terre du mur de sa tanière, en une expression comique pleine d'ironie.
Tel est chassé celui qui croit chasser, se dit Styx en bondissant hors de son arbre.
Sobek E. Grey
Styxus Cerberus ♦ Saint Sobek de Spelunca
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Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Ven 7 Mai 2021 - 12:10
Sobek Elpoemer Grey et Alphonse Galhaad avaient traversé les plaines d'Aràn, où Styx s'était rendu compte écrire depuis toujours "Arràn" et non "Aràn" ce qu'il corrigea avec grand intérêt (un pas de plus vers la perfection), pour atteindre les Marais d'Hukutav où ils prévoyaient de chasser le crocodile.
Ils étaient resté une journée entière à se remettre de leur entraînement, et le trou dans l'abdomen de Sobek était presque guéri (le vampirisme avait réduit la plaie ouverte à un mélange de chaire brûlée et noire) lorsqu'ils tombèrent, à l'entrée du marais, sur une patrouille d'elfes qui les arrêtèrent. Déroulement normal d'un contrôle d'identité, on leur demanda de décliner leur identité. Alphonse et Styx, loin d'être inquiets qu'on les reconnaisse -Dùralas ayant constamment une floppé de nouveaux héros prêts à faire parler d'eux pour oublier les antagonistes d'hier- donnèrent leurs noms exacts et on les laissa passer sans problèmes.
Toutefois, alors qu'ils avaient déjà tourné le dos aux oreilles pointues, l'un d'entre eux, aux longs cheveux argentés, à se demander s'il existait un coiffeur unique chez cette race de sodomites, éleva la voix.
- Halte, vous deux ! Pas vraiment préoccupés, les deux compères tournèrent ensemble la tête, et Alphonse nota que l'expression de Grey virait au blasé. Mauvais signe. On dit qu'à Spelunca une famille de vampires s'est accaparée le pouvoir et y fait régner la tyrannie. Je suis certain que leur nom ressemble fort au votre, Sire Grey. - Et si vous continuiez à écouter parler les saules pleureurs, plutôt que les commérages de village... Elduin ? Anduin ? Elthimor ? Je ne sais pas votre nom, mais les vôtres ressemblent toujours soit à un charabia mystique soit à des antidépresseur... Xantaluin peut-être ? La remarque arrachait un rire aux deux compagnons de l'elfe, qui, a en juger par le moment où ils ricanèrent, devait en effet s'appeler Xantaluin. Antidépresseur, donc. Il rougit, ses oreilles frétillant de rage, et tira un arc de son dos. Archer, évidemment. - Ah oui, la verve légendaire de nos confrères d'immortalité. Autant d'éloquence que de suffisance, une race tournée vers l'égoïsme et le nihilisme... vous ne manquerez à personne si vous veniez à être victimes de nos flèches.
Styx soupirait, esquissait un hennissement désabusé, et haussait les épaules, que déjà une salve de flèches sifflait au-dessus de leurs têtes. Une salve d'éclairs, trouvant origine dans la lame technophile de Galhaad, suffit à les protéger, mais déjà l'un des elfes (un mage, évidemment, ils étaient tous soit mages soit archers) récitait des paroles qui firent hurler de rire Sobek.
"Vaniss, Magnésie al'tar bassani !"
- Il a dit tarba ! Mais mdrrrrr, Alphonse t'a entendu ? Avec la réverbération dans sa voix et tout... Hahahah, mais je pleurs, stoooop. La terre se soulevait autour des deux vampires, ondulant et produisant des craquement menaçants, lorsque d'un claquement de doigts Styx faisait cesser le sortilège. Comme dans les plaines d'Arràn, il retourna contre eux leur magie, et bientôt les elfes en armure de lierre (...) surpris, lâchaient des "ohhhh" en exécutant des mouvements d'agilité pour se soustraire au mini séisme qui menaçait de briser leurs jambes à chaque nouvelle ondulation. Mourrez, vermines.
Comme si le début de ce déchaînement sismologique n'avait été qu'un temps d'adaptation à ses nouveaux pouvoirs, Sobek Elpoemer dirigeait sa magie vers les arbres où s'était réfugié la patrouille elfique et aussitôt les arbres implosaient, avalés par la terre elle-même, tandis que les rires forcenés de Styx étaient autant, si ce n'est plus, perturbant que sa soudaine maîtrise géomancienne ; de son côté Alphonse n'avait pas perdu de temps. Il s'était élancé, sachant que son binôme était assez compétent en sortilèges pour éviter de le prendre dans ses assauts telluriques, et alors que les oreilles pointues au nom d'antidépresseurs bondissaient d'arbre en arbre, il frotta un de ses gants serti de rouages à sa vibrolame-3000. Instantanément, comme il courrait parmi la flore d'Hukutav (encore assez peu marécageuse aux abords du marais) un déluge électrique baigna son épée, et il la pointait vers le trio qui n'avait pas eu l'intelligence de se séparer.
Son premier trait électrique faucha l'un d'entre eux en plein vol, le foudroyant immédiatement, tandis qu'il rebondissait sur les autres, mais plus faiblement car les armures végétales étaient trop peu conductrices pour lui permettre un triple K.O. Dommage, c'eut été beau.
Alors que leur camarade, fumant, s'écrasait contre un tronc avec un bruit poisseux et des réflexes inexistants qui indiquait à Alphonse avoir bel et bien tué sa cible, les deux autres, pleins d'une colère froide (les elfes étaient pas mal effrayants lorsqu'énervés, il fallait le reconnaître) cessèrent leur fuite pour planter un regard furieux sur le chevalier bleu en armure technophile. Le prénommé Xantaluin se multipliait soudainement en une dizaine d'images rémanentes, tandis que l'autre, arc bandé, disparaissait dans l'air à l'aide d'un sortilège d'invisibilité. Bientôt Alphonse Galhaad était encerclé par des clones elfiques qui courraient à toute allure autour de lui, une dague dans chaque main, et alors qu'il prenait une posture défensive, déployant son bouclier intégré dans la Vibrolame-3000, une flèche enchanté de magie le projeta en arrière, dans un déluge de flammes noires ; son dos heurtait un tronc, et il eut à peine le temps de se reprendre, qu'il voyait Xantaluin sur lui, son couteau dansant entre ses doigts, prêt à l'égorger.
Mais l'elfe fut repoussé par un carreau d'arbalète qui lui épingla l'épaule, arrachant une bonne portion de sa chaire au passage, et au loin il entendit Styx hurler de joie.
- Coup critique au moment opportun ! Accueillez votre psychopathe préféré comme il se doit messieurs dames ! Hahahaha ! Mourrez ! Mourrez !
Heureusement qu'Alphonse, dans sa perte d'équilibre s'était retrouvé acculé contre un arbre, car bientôt, tout autour de lui, une dizaine de tirs faisaient exploser à peu près tous ce qu'ils touchaient, les projectiles achevant leur trajectoire en même temps que les rires du vampire se faisaient entendre. Xantaluin avait battu en retraite, son épaule pendant gravement, comme si elle n'était plus attachée à son corps, mais Alphonse savait qu'il restait le tireur invisible à débusquer ; se saisissant de sa vibrolame à nouveau, il canalisait l'électricité statique dans l'air ambiant pour révéler sa présence. Mais les feuilles et fougères, herbes et troncs, rendaient le camouflage de l'archer trop efficace, et au final, il décidait de lancer une grenade sur Xantaluin qui s'enfuyait à toute vitesse.
3.
Nouveau rire forcené de Styx. Nouveau carreau qui atteignait sa cible, au mollet cette fois.
2.
Le vampire se trouvait à ses côtés, et, ayant vu sa grenade prête à exploser, décidait de s'allumer une cigarette en observant le spectacle.
1.
Xantaluin vola en éclats, sous les applaudissements de Grey et la fierté d'Alphonse.
Ils restèrent encore un moment en position de garde, les muscles tendus, prêts à se prémunir contre l'assaut du dernier elfe qui devait se trouver quelque part, les épiant, lorsque Styx rangea son arbalète, se disant las de ce combat de toute façon déjà remporté. Comme il s'était écoulé une dizaine de minutes, Alphonse opina de la tête, et ensemble ils s'enfoncèrent dans les maris où ils chassèrent deux crocodiles de bonne taille.
Ce voyage plein d'affrontements coolos était plutôt cool. Cool, cool, cool.
Le Marchand
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Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Sam 8 Mai 2021 - 23:17
Rapport de récolte :
Sobek E. Grey récolte x6 Écaille, x3 Cuir et x3 Dent de crocodile. Sobek E. Grey gagne aussi x1 Os doré.
Sujet: Re: Chasse aux crocodiles Dim 16 Mai 2021 - 18:18
Après avoir chassé le rhinocéros, et en prenant soin de redéfinir son ordre de passage dans les zones de chasse afin de rentabiliser au maximum son temps, Sobek Elpoemer Grey prenait la route des marais d'Hukutav -ou plutôt un portail- et se trouvait très vite loin des routes, où il avait précédemment appris à ses dépends que les elfes aux noms d'antidépresseurs pouvaient très bien faire preuve d'un peu de virilité en l'expression d'animosités belliqueuses.
Ses bottes noires, brodées de fil d'or et aux lacets assortis planaient au-dessus de la boue (pas question de se salir) et ses pensées allaient et venaient au gré des vents qui agitaient paisiblement les quenouilles lorsqu'une déferlante de puissance alertait tous ses sens. En un instant ses muscles se bandaient, ses iris se rétrécissaient en deux fentes assassines, et il bondissait sur un tronc de palétuvier pour se dissimuler dans ses hauteurs. Quoi que cela fut, ça venait à pleine vitesse et un peu trop ciblé sur lui afin de ne pas être suspect. Mais pas assez vite, heureusement.
Quelques secondes après que Styx fut à l'abri derrière les branches (au vu de la magie détectée il jugeait inutile, voire dangereux de manifester sa propre énergie, l'individu pourrait très bien être plus doué que lui aux jeux des magies) une figure habillée de milles couleurs et au maquillage facial bariolé faisait irruption au milieu d'une flaque bientôt réduite à néant parla déflagration arcanique qui suivait cette téléportation. Quelle puissance étrangement familière... là, lové dans des ombres des cimes d'un arbre squelettique, le Dévoreur ne se sentait plus à l'abri, la magie qui saturait l'atmosphère et accompagnait cet énergumène lui remémorait quelque chose...
Virgil ?!
- Styx ? Tu es là, mon chou ? M'oblige pas à réduire en cendres la moitié d'Hukutav pour te retrouver. Parce que je vais le faire avec grand plaisir. Hihihihi.
L'arlequin qu'il était devenu, étrangement similaire à sa version précédente, faisait apparaître une carte incandescente au milieu de deux doigts longilignes, puis jouait avec tandis qu'il scrutait l'environnement. Il reniflait plusieurs fois, et Sobek eut la nette impression d'être découvert, mais également, dans le même temps, une révélation ; aussi clairement qu'il voyait ces lignes s'écrire, comme il en avait toujours été capable, il devinait d'où provenait la soudaine puissance et l'usurpation de style de Virgil. Dame Fortune, cette salope qu'il aurait mieux fait de tuer lorsque l'occasion s'était présentée, avait un nouveau champion.
La carte de Virgil filait au travers des arbres à l'opposé de la position d'Elpoemer, et, sur sa route, des déflagration arc-en-ciel annihilaient toute vie jusqu'à ce qu'une trainée de cendres ne se substitue à la végétation locale. Rayon approximatif de l'explosion ; 5 mètres, puissance nettement supérieure à la sienne, mais vitesse probablement inférieure. Mais surtout ; Virgil n'avait jamais eu l'instinct du tueur, c'était un forcené, guidé par des idéaux, une véritable antithèse de Dévoreur. A ne pas sous-estimer, mais rien qui ne le fasse paniquer, il avait tué plus intelligent.
D'un bond Styx décidait donc de se montrer, et volait sans effort la capacité de cartes explosives à Virgil-l'arlequin. Curieux, il l'avait épargné il y a de cela plusieurs siècles car il ne l'avait jamais pensé dangereux ou du genre à pactiser avec des demi-déesses obscures, mais aujourd'hui le destin semblait lui adresser un beau majeur levé. Soit. Ce ne serait pas le premier qu'il amputait à la main de la vie, ni le dernier.
- Te voilà, je me demandais combien de temps tu allais mettre à te montrer. Tu étais dans ce palétuvier là hein ? Ne réponds pas, je le savais, je voulais juste que tu saches qui m'envois. Mais n'ais crainte, on ne se battra pas aujourd'hui. En fait, on pourrait ne pas avoir à s'affronter du tout, toi et moi.
Styx avait arrêté sa lévitation à quelques mètres en face de Virgil, et le toisait d'un regard totalement neutre. S'il fallait deviner, il dirait que la Déesse qui lui avait garanti l'éternité souhaitait récupérer son cadeau, et que Virgil y avait tout à gagner.
- J'imagine aussi que tu sais de quoi il s'agit. On aimerait ravoir ce joli cadeau qui t'as déjà servi cette année... l'éternité par delà le vampirisme, la chose qui fait que même une putain de bombe arcanique ne saurait t'effacer de l'histoire. Mais ! Maiiiiis ! Mais ! Mais ! Mais ! Nous avons veillé à ce que tu y trouves ton compte aussi ! Bien entendu ! On sait que tu es pas du tout stupide, bien au contraire ! Hihihi !
Là tout de suite il se sentait soudainement très épuisé et avait mal au crâne, la voix nasillarde et grinçante de Virgil y était peut-être pour quelque chose, ou alors c'était le fait qu'il soit un copié-collé textuel et visuel de lui-même il y a un siècle qui le rebutait, en tout cas, loin d'avoir envie de répondre il s'allumait une cigarette, sans relâcher son corps face à une éventuelle attaque surprise, et levait les sourcils pour inviter son fou d'interlocuteur à continuer.
- Le don du Champion de la Dame, en échange d'un souhait. N'importe lequel. Sauf ravoir le don du Champion, bien sur, ça ne ferait aucun sens comme échange sinon. Qu'est-ce qu'on en dit Styxou ? - Tu veux pas te trouver une identité propre, Virgil ? Tiens ça ferait un bon souhait non ?
Virgil sembla réellement réfléchir, puis poursuivi :
- C'est ça ton souhait ? C'est un peu de la merde, non ? Moi j'aurais demandé au moins quarante pizzas ! Mais bon si c'est ce que tu veux... - Non, ça c'est une recommandation. Mon souhait serait plutôt de savoir ce que tu manigances aux côtés de Dame Fortune ; que je sache tu t'es toujours vanté d'être un Dévoreur "humain" quoi que cela veuille dire.
La remarque arrachait un rire forcené à l'arlequin, qui frappait dans ses mains en lâchant des "excellent" à la chaîne.
- Tout juste Auguste, absolument Nathan ! Mais tu sais, on fait pas de steaks sans tuer une poule, ou je sais plus quoi. J'ai besoin de ses pouvoirs, et c'est pas pour me venger de toi, promis. Dantes est en Enfer, j'ai besoin d'aller le récupérer.
Dantes était le petit ami de Virgil, Styx l'avait rencontré à l'époque. Ils formaient à eux deux une sorte de couple maniaco-dépressif amateurs d'art, ce qui donnait à Styx l'envie de gerber, mais des deux Dantes était le plus supportable, et à cette évocation il redevenait certain que la nature faiblarde et émotive de Virgil ne l'avait jamais quitté. Savait-il ce que cela représentait de devenir le champion de la Dame ? D'arborer le don du Champion ? S'en fichait-il ? ... Styx en tout cas oui, mais il fit mine de compatir.
- Je vois. - Non tu vois pas. Donne-le moi, maintenant. - Et si je te disais qu'on peut aller chercher Dantes, et que toi, lui, et moi, pouvons vivre éternellement sans avoir à servir qui que ce soit ?
L'insinuation fit mouche, mais ce fut la proposition tacite d'alliance qui sembla le plus affecter Virgil. Il ouvrit la bouche, la referma, réfléchit, et finalement, se prononça :
- C'est impossible... Elle... Tu... Tu n'es pas digne de confiance, et elle non plus. Alors servir à l'un pour tuer l'autre c'est un non, je lui ai dis non à elle, c'est pas pour te dire oui à toi. - C'est comme tu veux Virgil, mais je trouverais assez satisfaisant de me débarrasser d'elle pour tenir ma promesse envers toi et Dantes. Et puis je ne suis pas une entité aux abois, moi. Si tu as arrêté ta décision battons-nous tout de suite et maintenant, sinon retrouve-moi dans trois jours à Château-Rouge. Pas d'entourloupe. Les sorcières de Yuli à mon service sauront nous ouvrir le chemin jusqu'aux Enfers, j'y ai moi-même des contacts, c'est un endroit de merde, mais on peut le ramener en moins d'une demi-journée si tout se passe bien. Ensuite, on tue une Déesse, et le jeu est fini entre toi et moi. Tu repars avec ton mec, et moi avec rien d'autre que de la savoir morte. - Si elle meurt, son Don disparaît avec elle non ? - Je suis mort, est-ce que mon château s'est écroulé avec moi ?
Après l'avoir jaugé pendant plusieurs minutes qui lui semblaient interminables, Virgil disparaissait dans un éclat beaucoup plus pacifique que celui qui l'avait transporté ici, et Styx s'en allait de son côté tirer sur un crocodile pour se détendre. Stupide Virgil ; il manquait toujours de l'instinct du tueur...