Comme prévu, Sobek Elpoemer Grey emmenait aujourd'hui son apprenti, Harris Marcheciel, à la chasse à l'aigle.

Ils étaient parti de bon matin, accompagnés du levé de soleil dans leur voiture tirée par des pur-sang Spelunciens, et ils mirent à profit le temps de voyage jusqu'à une zone de chasse adaptée située un peu plus loin dans le massif afin que Marcheciel ne livre une présentation a propos des stratégies économiques contenues dans les taxes paysannes et leur place dans les sphères régionales et territoriales.

Sans surprise, l'analyse de son élève était de qualité ; il y évoquait le manque à gagner provoqué par deux ans de son absence à la tête de Château-Rouge dans une première partie, en relation directe avec les investissements actuels nécessaire au maintien de l'ordre et des forces armées en territoire lycan, et abordait dans sa seconde partie la place des taxes comme outil du pouvoir en place pour juguler la population.
De qualité, donc.

- C'est bien.
- Bien ? J'y ai passé ma nuit !
- La perfection n'est que répétition, tu y parviendras en temps voulu, et puis tu m'as fait comprendre que le terrain t'intéressait plus que les instances bureaucratiques. Ce n'est pas grave, on a tous nos défauts.

Il faut savoir qu'Harris Marcheciel, non accoutumé à la médiocrité de part sa nature qu'il jugeait lui-même exceptionnelle (c'était vrai, en partie, car il jouissait de dons tout à fait remarquables) vivait assez mal les critiques. Dans l'instant il se renfrognait donc, esquissant une moue contrariée, accrue par le sourire que lui lançait Grey avant de se plonger dans ses décrets et courriers de la journée.

Lorsqu'ils parvenaient à l'endroit de la chasse, le Régent avait terminé ses tâches administratives et s'allumait une pipe d'herbe tandis que son disciple avait probablement passé son temps à ressasser la vengeance qu'il infligerait un jour à celui qui avait osé le rabaisser de la sorte. D'ailleurs, il claquait promptement la porte du carrosse en descendant, soulevant une réprimande de son maître.

- Je n'ai pas le souvenir de t'avoir vu contribuer monétairement à mon empire. Cesse de te comporter en humain.
- Je fais ce que je veux, je suis humain après tout ! Combien d'aigles tu veux ?
- Comme tu le voudras. Un seul, tu as une heure.

Avec une prestance de coq, Harris passait à côté de Styx, exhibant un torse musclé sous des habits taillés à la perfection, et secouant la tête face à pareilles directives pleines d'infantilisation il s'élançait et escaladait le massif de Spelunca à une allure impressionnante. Il pensait sans doute accomplir l'exercice demandé en le quart du temps imposé, et en ramener peut-être deux à Styx.

Ce dernier de son côté le regardait s'élever dans le ciel dégagé, tirant sur sa pipe dont les volutes de fumées allaient danser aux vents. Installé à l'ombre, sur une chaise que la goule conductrice lui apportait, il détendait ses jambes et réfléchissait à ce que son apprenti lui avait dit hier. Peut-être était-ce vrai qu'il se ramollissait un peu, ayant trouvé résolution à ses problèmes de gratification immédiate et goût du sang, mais tout de même, dire qu'il y avait des maîtres plus funs et actifs que lui.
Là le petit avait dépassé les bornes.
Il avait sans doute oublié le temps de quelque réplique adolescente que la règle des deux, maître comme apprenti, va dans les deux sens.

Au bout d'un moment qui lui paraissait interminable (deux minutes, exactement) un cadavre chutait, venait rebondir sur les parois abruptes de Spelunca, et se rompre le cou au sol. Styx levait la tête, intrigué, puis reprenait sa lecture de "Printemps : Dix conseils pour retrouver la forme grâce à la vitamine C", jusqu'à ce qu'une voix vienne le tirer de son magazine :

- Tu m'envois des assassins maintenant ? Vraiment ?
- Hé oh jeune homme, où est donc passée l'excitation guerrière que je t'ai vu témoigner hier ? Hmmmm ? Je croyais te faire plaisir en donnant un coup de fouet à ta morose existence. De rien, donc, et je ne vois toujours pas d'aigle là, alors hop hop, moins de blabla plus de chasse.
- Pffff.. gros traitre.

Ils échangèrent un rire amusé, puis le fainéant finissait par lui ramener son aigle à une minute de la fin du temps accordé. Pour lui prouver quelque chose, apparemment, sans doute qu'il était demeuré au point d'ignorer que si un autre assassin avait figuré dans les plans il aurait échoué son exercice. Mais le jeune Harris Marcheciel demandait à ce que Styx soit plus actif, et il serait servi. Il y avait après tout encore deux zones de chasse à visiter sur leur itinéraire.

Sobek Elpoemer Grey, une pipe de tabac en main, son col balayé par les vents glaciaux des hauteurs Spelunciennes sur lesquelles il se tenait, observait une mer de nuages un sourire aux lèvres. Il s'interrogeait : devait-il tuer immédiatement Harris Marcheciel, son apprenti, avant que celui-ci ne devienne trop difficile à gérer ? Ses progrès se mesuraient en jours, voire heures après leur dernier entraînement, et pour une créature qui évoluait au rythme de Styx, cela avait quelque chose de profondément inquiétant. Lui avait appris à se nourrir, à chasser, au gré de l'éternité, mais les fils d'hommes, aussi vampirisés soient-ils, semblaient souffrir d'une qualité de recherche frénétique de la force.
Il recrachait sa fumée en de petits ronds, parfaitement maîtrisés, tandis qu'il cogitait.

Les plus faibles des mortels ne l'intéressaient jamais, et il ne les prenait en compte que rarement dans ses considérations, mais ceux de la trempe d'Harris Marcheciel étaient formidables d'évolution. Comme ces singularités spatiales qu'observaient les astrologues dans la nuit noire du Massif, ces trous noirs qui engloutissaient tout autour d'eux pour croitre, une évolution chaotique de vitesse et non maîtrisable, en une cadence sempiternelle.
Cette fois, il fronçait les sourcils en scrutant plus intensément les volutes blanches qui allaient se perdre aux vents, détachées du voile laiteux qui recouvrait les montagnes. La règle des deux commandait à ce que tout apprenti cherche à acquérir le pouvoir en l'arrachant à son maître, au nom de la progression constante des forces des sorciers noirs. Une tradition millénaire. Mais cela voulait également dire que lui-même devait rester sur ses gardes et acquérir plus de pouvoir encore, car si Harris ne s'avérait pas être celui qui lui ôterait la vie, un autre surgirait, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il soit inexorablement dépassé.
Nulle illusion ne parcourait l'esprit du Dévoreur, on ne restait jamais longtemps en haut de la chaîne alimentaire, et il ne faisait pas exception à la règle.

Un bruit derrière lui, attira son attention.
L'entraînement ne commençait que dans une heure, qui cela pouvait-il donc bien être ?
Des bottes, un pas à peine emprunt de furtivité, un corps musculeux et une hauteur impressionnante. Un tintement métallique aussi.
Un instant il restait là, à laisser la fumée sortir de son nez, ralentissant sa respiration au maximum en se focalisant sur la démarche de celui, ou celle (même s'il doutait qu'une femelle mortelle puisse jouir de pareilles caractéristiques physiques) qui s'approchait de lui.

Lorsque les pas ne furent qu'à quelques mètres, il se levait, redressait son col, époussetait ses plis et vérifiait ses manches.
Une tête anguleuse, une mâchoire carrée, et des cheveux cendrés levaient une voix forte, mais calme, sur lui :

- Joli coin.
- Habits en cuir souple doublés de mailles, deux épées dont l'une en argent, et un collier de l'école des Chasseurs. Qui a donc bien pu placer ma tête à prix ?
- Tu sais autant que moi que la clé d'une affaire qui marche implique souvent une grande discrétion.
- Oh, ça oui. Je sais beaucoup de choses à vrai dire, notamment que le secret de la longévité monétaire se situe également dans la capacité à rester en vie. Prendre des risques n'est toujours pas fructueux quand la perte se solde par la mort... Chasseur.

Styx avait posé sa pipe au sol, déboutonné la cape qui couvrait ses vêtements, et tant la fumée que le tissu s'étaient envolés pour aller se perdre dans la mer de nuages en contrebas. Seuls restaient le Chasseur et le Vampire, le premier raffermissant ses appuis, le second portant sur son bourreau un regard où nageait une candeur presque crédible. Les lèvres fines de Sobek creusaient des fossettes dans ses joues de porcelaine, et il se passait une main mal assurée dans les cheveux.

- Pourquoi donc devrions-nous chercher la mort l'un de l'autre ? Quel monde cruel où ceux qui nous craignent nous poussent à ces belliqueux dénouements... Fut un temps où les miens n'auraient jamais été pris en grippe par aucun d'entre vous.
- Les temps changent, Dévoreur, les gens n'ont plus peur des tiens, les miens non plus.
- J'espère déclencher chez toi d'autres sentiments que la peur, en effet. Sauf si... c'est ce que tu aimes ?

Le coup était parti sans prévenir, Styx avait un instant été là puis celui d'après il était derrière le Chasseur et volait son épée d'argent pour tenter de le frapper avec.

Le Chasseur esquivait, et ripostait d'une droite parfaite dans la mâchoire du vampire qui se mettait à cracher, les yeux rendus à l'état de fentes assassines. L'humain esquissait quelques moulinets avec sa lame, face au régent qui ressemblait momentanément plus à un félin acculé qu'à un être doué de conscience.
De nouveau, le vampire disparaissait dans les airs, cette fois pour rompre la distance entre eux, ses griffes paraient un coup d'estoc et se refermaient sur la lame de fer, tandis que la lame dérobée quelques instants auparavant se plantait dans le bas-ventre du Chasseur. Loin d'en rester là, le monstre achevait son action d'un coup de griffes destiné à énucléer son ennemi, mais le combattant, rompu aux assauts des créatures de la nuit, fortifiait sa peau en usant rapidement de magie de renforcement.

Les serres de Styx rebondissait sur la surface du visage de son adversaire, et il battait en retraite en soustrayant son épée au ventre du mercenaire.
Le Chasseur lâchait un râle de douleur, mais buvait tout aussitôt une potion de sa confection et recouvrait une mine de dur à cuire. Tout aussi rapidement, il projetait une salve d'éclairs sur Sobek qui parvenait difficilement à tout dévier, pris de court par la capacité de récupération de l'humain. Il hurlait et ses yeux autrefois d'un calme serein s'emplissaient de couleurs étrangement organiques d'un orange poisseux.

Cette fois, les paroles de Sobek avaient perdu toute trace de séduction, tout effort de diction, pour gagner une hargne primale et crachée en des feulements menaçants :

- Tu aurais mieux fait de rester chez toi, c'est une horrible journée pour perdre la vie, pourceau. Je vais me tailler un costume dans ta peau !

De nouveau, les fers s'affrontaient, les épées s'entrechoquaient plusieurs fois sans qu'aucun d'entre ne prenne l'avantage. Styx frappait vite, en usant de sa vitesse, tandis que le Chasseur parait et ripostait par des coups d'une précision militaire.
Un instant plus tard, cependant, le Chasseur utilisait une grenade contenant des traces de vif-argent, et si l'explosion n'endommageait pas directement Sobek, la fumée qui s'immisçait dans ses poumons était un poison âcre qui le faisait perdre son agilité naturelle. Le vampire grognait et feulait, puis entreprenait de gagner la fuite, à quatre patte sur la surface de Spelunca qu'il escaladait de ses griffes acérées.

Mais le Chasseur avait visiblement prédit pareil comportement et dégainait une arbalète.
Le carreau arrachait un cri de douleur à Styx, qui retombait aux pieds du mur escaladé, couché sur le dos.

Le Chasseur, blessé, la main sur sa plaie -profonde, probablement mortelle si non traitée- au ventre, avançait péniblement vers Sobek, qui lui aussi meurtri -handicapé, plutôt, le vif-argent affaiblissait beaucoup les Dévoreurs- tentait de se remettre debout.

Sa peau s'était ridée, et avait pris des teintes grises tirant sur le noir. Ses traits jadis virils et dessinés étaient à présent creusés et monstrueux. On aurait dit un cadavre aux griffes de chat.

- C'est fini pour toi, vampire.
- Jamais, chaton.

Dans un ultime effort, Styx dévoilait à ses pieds un cadavre d'aigle dans lequel il plantait deux canines, de véritables surins, tandis que d'une main il enchantait un portail sur l'amas rocheux qui se trouvait derrière lui.
Le Chasseur eut à peine le temps de se propulser en avant qu'il se heurtait à la pierre en pestant.

Styx de son côté se retrouvait dans les marais d'Hukutav, haletant et livide, décharné, faible, les yeux cernés de noir. Il boîtait, mais au moins était-il parvenu à s'arracher ce foutu carreau enduit de vif-argent lui aussi. Encore un peu et il aurait à nouveau dû préparer une résurrection.
Le Chasseur reviendrait, dès qu'il aurait pansé ses blessures, il faudrait se préparer, se disait le Dévoreur qui disparaissait dans la mangrove d'Hukutav.

Rapport de récolte :

Sobek E. Grey récolte x8 Plume d'aigle, x4 Bec d'aigle et x4 Serre d'aigle.
Sobek E. Grey gagne aussi x1 Dard de reine guêpe.

Informations complémentaires : « Un petit dard »

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Rapport de récolte :

Saigo récolte x2 Plume d'aigle et 5 points métier.

Informations complémentaires : Un marcassin pour 10 ? #GANGBANG #LuiToo

Chasser un animal terrestre était une chose. Il fallait connaître sa proie, être en mesure de la pister sur de longues distances. La patience était une qualité des plus essentielles, car il fallait parfois attendre un certain temps avant d’avoir l’opportunité parfaite pour ne pas rater le gibier.

Dranosh chassait depuis son plus jeune âge, c’était l’activité principale de son clan. L’orc était accoutumé à voir des animaux détallés à toute hâte, mais c’était bien la première fois qu’il se retrouvait fasse à une adversaire capable de s’échapper par les cieux. Bien entendu, ce n’était pas la première fois que le peau-verte croisait des oiseaux, mais c’était bien la première fois qu’il tentait d’en capturer un.

Son loup, bien que très agile n’était pas parvenu à attraper le moindre aigle, dans le meilleur des cas sa puissante mâchoire claquait dans le vide sous les griffes du rapace. L’Orc quant à lui… eh bien autant dire qu’au vu de sa stature la discrétion n’était pas son fort…
Il était tout bonnement impensable pour Dranosh de parvenir à toucher un aigle en vol. L’Orc était doué avec une lance, mais cette arme se révélait fort peu utile contre un oiseau. L’arc aurait pu être une bonne alternative, mais Dranosh ne maîtrisait pas vraiment cette arme de jet. En utilisant un arc, il avait plus de chance de blesser Fork que de toucher un de ces maudits rapaces.

Pour l’Orc la solution était simple ; s’il ne pouvait les avoir en l’air, il fallait empêcher l’oiseau de s’en voler.

Le filet devint alors un outil redoutable. L’Orc s’élança à toute allure, faisant fuir une bonne partie des aigles présents. Le peau verte jeta le filet dans les airs, un des rapaces ratant de peu son envole se  retrouva bloqué dans les mailles et il retomba lourdement sur le sol.

N’écoutant que son instinct, Dranosh s’était mis en tête d’escalader un pan rocheux pour prendre de la hauteur. Même si Fork avait déjà fait preuve d’une certaine adresse pour escalader certaines surfaces, il était impossible pour lui de suivre son maître, le loup allait donc devoir attendre ou trouver un autre chemin.

Le manque d’agilité de l’Orc était compensé par sa grande force, malgré son poids il parvenait à progresser sans difficulté, s’assurant simplement de prendre appui au bon endroit, car la roche semblait friable à certains endroits. Après une dizaine de minutes, Dranosh parvint à attendre un rebord suffisamment large pour qu’il puisse s’y hisser. Le peau-verte se redressa sur ce qui semblait être un petit sentier serpentant contre le flanc de la montagne. Bien que visible d’origine naturelle, le petit passage permettait de progresser sur une certaine distance avant d’atteindre un nouveau rebord.

Au fil de ses observations, l’Orc était parvenu à voir plusieurs groupes d’aigles se diriger toujours vers le même endroit, en s’y rendant il s’imaginait tout naturellement tomber sur un nid. Ayant appris de ses anciennes tentatives, Dranosh tenait déjà son filet bien en main, prêt à le jeter aux premiers signes de la présence d’un ou de plusieurs rapaces. Un pas après l’autre, l’Orc progressait aussi discrètement que possible, bien qu’au vu de sa taille, la discrétion n’était qu’une question de point de vue.

L’orc pencha lentement la tête pour voir au-delà de l’escarpement. Comme il s’y attendait, il y avait là plusieurs groupes d’aigles. L’Orc se cacha presque aussitôt, craignant qu’un rapace ne reparte sa trogne. Dranosh savait que les aigles étaient très agiles et surtout à l’affût du moindre mouvement étrange., dès qu’il commencerait à agiter le filet, il n’aurait pas droit à un second tir. Il devait viser juste et bien pour capturer au moins un rapace, bien qu’il espérait en avoir plus cette fois.

Le peau-verte prit une grande inspiration et remonta doucement le filet dans sa main pour avoir une meilleure prise. Lentement, il commença à le déplier pour gagner du temps. Toujours avec une grande précaution dont on aurait cru un Orc peu capable, il fit légèrement tourner le filet sur lui-même pour lui donner de la vitesse. L’Orc sauta en dehors de l’escarpement, presque aussitôt une nuée de rapaces s’envola, certains ayant même l’audace de lui foncer dedans. Dranosh jeta son filet qu’il tira à lui aussitôt qu’il sentit une résistance. Deux aigles s’étaient coincé une patte ou un bout d’aile dans les mailles. Une dizaine de secondes avaient suffi pour que tous les rapaces quittent la plateforme rocheuse, Dranosh se retrouva alors seul avec sa récompense.

Rapport de récolte :

Sobek E. Grey récolte x2 Plume d'aigle, x1 Bec d'aigle et x1 Serre d'aigle.

Informations complémentaires : R.A.S

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Rapport de récolte :

Dranosh récolte x6 plumes d'aigle, x3 bec d'aigle, x3 serre d'aigle et 15 points métier.

Informations complémentaires : Tu finis la première récolte d'apprenti. Tu gagnes 1 plume d'aigle + 10 points d'expérience. Et tu passes Compagnon.

Une fois les deux aigles rangés dans sa large besace qu’il portait en bandoulière, l’Orc récupéra son filet et passa plusieurs minutes à l’enrouler convenablement. Le plier correctement était d’une importance capable. Par le passé, Dranosh avait déjà fait l’erreur de négliger cette étape, et lorsqu’il avait eu besoin de son « outils », il s’était tout simplement retrouvé avec un sac de nœuds. Heureusement pour lui, personne n’avait été spectateur de sa première tentative avec le filer, l’honneur était donc sauf.

À présent il ne lui restait plus qu’à emprunter le chemin inverse, et quitter l’escarpement pour de bon. Fork quant à lui ne devait pas être loin, du moins c’est ce que Dranosh imaginait puisqu’il ne le voyait pas. Le grand loup avait sans doute tenté de trouver un autre chemin, car il était tout bonnement incapable d’escalader la paroi comme l’avait fait son maître. Lentement mais sûrement, le peau-verte parvint à désescalade l’endroit, bien qu’il manqua à deux reprises de finir en bas, car un point d’appuis s’effrita au dernier moment sous son poids.

Arrivé sur la terre ferme, l’Orc souffla un bon coup, il n’était clairement pas fait pour la hauteur et préférait largement un sol qui ne se dérobe pas sous ses pas. Fork ne donnant toujours pas de signe de vie, Dranosh le siffla une fois, puis deux…

Fork se son côté avait eu l’idée de faire le tour de la paroi rocheuse, imaginant qu’il devait bien y avoir un passage secondaire quelque part, une petite route tranquille en mesure de la conduire sur les hauteurs avec son maître. Rester en bas à attendre n’avait rien de très intéressant pour l’animal qui souhaitait participer lui aussi à la chasse. Après plusieurs minutes, le grand loup n’eut pas d’autre choix que de reconnaître qu’il n’y avait aucun passage et qu’il ne pouvait tout simplement pas grimper. Cette constatation de l’empêcha pas de prendre de l’élan pour essayer de compenser son incapacité à escalader par sa vitesse. Sauter sur la paroi fut simple, parcourir un bon mètre aussi, mais une fois son élan disparu le loup glissa et se retrouva bien vite à son point de départ.

Il resta de longue minute sur son séant à contempler la roche comme s’il espérait trouver une solution, mais il dû finalement se résoudre à abandonner cette idée. C’est alors qu’il entendit le sifflement caractéristique de son maître, Fork se redressa et rebroussa chemin.

- Te voilà mon ami.

L’Orc posa un genou au sol et caressa la tête de son compagnon. Le pelage du loup était recouvert de poussière et de petit morceau de roche effritée, il était évident qu’il avait tenté sa chance un plus loin sur le chemin. Au fond de lui, Dranosh préférait que son ami de toujours n’ait pas été en mesure de grimper, là-haut c’était... disons que le moindre faux pas serait fatal à l’un comme l’autre.

- Je sais que tu aimes la chasse, mais cet endroit n’est pas approprié, et les proies non plus.  

L’Orc hocha la tête vers la besace qu’il portait à sa ceinture.  

- Vol, très agile, et peu de viande.

Pour Dranosh les aigles étaient moins rentables que les sangliers, ou que n’importe quel autre animal terrestre. Les escarpements rocheux étaient le domaine des oiseaux, pas des Orcs.  

- Rentrons mon ami, voyons ce que cela rapporte.

Accroupi contre la roche, l’Orc repensait à la dernière fois où il était venu.
« Ce n’est pas le domaine des Orcs ».
Et pourtant voilà qu’il se retrouvait bien sur un escarpement moins large que lui, et à une hauteur qui aurait fait pâlir les Anciens. Coincé là, il avait eu tout le temps nécessaire pour repenser à la folie qui l’avait conduit jusqu’ici. C’était sa fierté qui l’avait poussé à revenir ici, un chasseur tel que lui ne pouvait pas s'avouer vaincu face à de fichus volatiles. Cependant ce n'était pas tout, il fallait aussi avouer que les ressources provenant des aigles se vendaient à meilleur prix que celles des sangliers. Loin de chez lui, Dranosh n’avait pas d’autre choix que de vendre tout ce qu’il pouvait chasser pour vivre. Chez lui, parmi les siens l’on pouvait toujours se débrouiller avec le troc, mais les humains étaient surtout obnubilés par les pièces d’Or. Ici, personne n’irait lui échanger une bonne arme ou ne serait-ce qu'une pierre à aiguiser contre du cuir brut et encore moins pour de la viande fraîche encore sanguinolente.  

Pourtant, l’Orc aurait bien aimé rentrer chez lui, retrouver les siens, ceux qu’il pouvait considérer comme sa famille. Ici il n’avait personne si ce n’est Fork, le loup était son meilleur ami. Il avait pu croiser quelques congénères, mais il s’agissait majoritairement de lame à louer ou de représentant de Clans différent, sur ce point il était préférable de ne tenter aucun contact.

Dranosh se redressa lentement en se saisissant de son filet, il se demandait durant combien de temps il allait devoir jouer à ce petit jeu pour mettre la main sur des aigles. L’Orc était maintenant mieux préparé à l’escalade, mais c’était loin d’être devenu une routine pour lui.

Rapport de récolte :

Dranosh récolte x6 Plume d'aigle, x3 Bec d'aigle, x3 Serre d'aigle et 15 points métier.
Dranosh gagne aussi 10 points métier.

Informations complémentaires : Félicitations, tu passes au niveau Compagnon (en vrai c'est pendant ta récolte de sangligli, mais j'ai le droit de mettre un peu de désordre dans ces zones bas-niveau pour toi) !
Après tout ce temps, il faudra peut-être songer à des proies d'envergure pour un nork !

Rentrés depuis quelques heures, les deux minotaures avaient rapporté une simple lapine d'Aran. Une juvénile, d'approximativement un mètre de haut. Ahab était aux anges, contrairement au vieux chasseur des Moj'Hauks qui décocha un regard noir à Doebroksh. Celui-ci se contenta de hausser les épaules et d'accepter la remontrance silencieuse.

Le jeune minotaure avait toutefois appris à approcher et capturer un lapin d'Aran sauvage. Seul. Certes, sous surveillance du chasseur dont l'arc n'était pas loin, les mâles reproducteurs pouvant se révéler particulièrement retords. Néanmoins l'expérience c'était bien déroulé et rien de fâcheux n'était à signaler.

- J'attends deux gigues pour demain, lui indiqua Orekary en emportant Ahab et la lapine dont son loup géant ne s'éloignait pas. Et du cochon, tant qu'à faire.

Ce que Doebroksh ne put qu'accepter en tournant les sabots.

Il s'éloigna du camp principal avec l'intention de rejoindre sa clairière cachée lorsqu'un mouvement attira son regard. Un rapace passa non loin, se laissant planer en direction de la rivière plus loin. Il reconnut un griffon-pygargue à la forme de ses ailes plus qu'à son plumage. Ce même animal représentant son totem gardien.

- La rivière hein, murmura le chasseur à mi-voix.

Finalement, sa clairière pourrait attendre. Orekary devait bien avoir une canne à pêche de trop dans son tipi...

Rapport de récolte :

Doebroksh récolte x2 Plume d'aigle, x1 Bec d'aigle, x2 Serre d'aigle.

Informations complémentaires : « l'expérience s'était bien déroulée ». Je suis tatillon, mais tu as osé attaque un lapin.
Pis en plus, tu vas tuer ton animal totem

Dans les baldors, un géant avait déclaré un problème avec une colonie d'aigle qui nuisait à son troupeau de chèvranes, enlevant les agneaux et osant même attaquer et blesser régulièrement des adultes. Comme il vivait en ermite dans un coin assez reculé des monts et qu'il avait la réputation d'être un peu anthropophage, la demande avait été ignorée, mais l'histoire parvint jusqu'aux oreilles d'Axe au moment où elle cherchait justement à se remettre au travail, ses finances tournant pratiquement à vide depuis un peu trop longtemps à son goût. Une colonie d'aigles entière ? Pas mal. Comme elle possédait une manticore, le voyage vers les montagnes ne fut pas trop long.

Suivant les indications qu'elle avait obtenues, elle trouva le géant adossé à un arbre qui ployait un peu sous son poids. Il gardait son troupeau clairsemé avec un œil placide, un bâton de berger devant bien faire la taille d'Axe appuyé contre une de ses épaules.

- Je viens pour les aigles. Vous savez d'où ils arrivent quand ils attaquent le troupeau ?

Le géant eut un instant de réflexion.

- Du ciel.

D'accord...Axe allait devoir trouver seule l'endroit où ils nichaient. Elle observa son environnement. Une silhouette de rapace tournoyait dans le ciel à une hauteur effarante, ne lui apprenant rien sur le potentiel emplacement de la colonie, mais elle voyait des falaises à l'Est qui auraient pu abriter des nids. La lycanthrope sauta sur sa manticore et décida d'aller investiguer les lieux.

Bingo ! Protégés par d'étroites corniches, des tas de brindilles et de plumes attendaient le retour de leurs propriétaires. Axe n'avait plus qu'à attendre la fin de la journée pour tirer un à un les oiseaux meurtriers.

À l'aube, la louve revint auprès du géant, ayant chargé sur le dos de sa manticore les cadavres de plusieurs aigles adultes dont elle pourrait tirer un bon prix sur n'importe quel marché. Ce régime à base de chèvranes leur avait plutôt bien réussi.

- Vous ne devriez plus avoir de problèmes.

Le géant leva un pouce approbateur. La louve lui rendit son geste et fit décoller sa monture, s'éloignant rapidement dans l'air froid des baldors. Quand elle fut hors de vue, le colosse récupéra le tibia qu'il avait caché dans ses hardes en la voyant arriver et se remit à le grignoter avec gourmandise. Précaution inutile : la lycanthrope était capable de reconnaître l'odeur de la chair humaine entre mille et l'avait sentie à l'instant où elle avait posé sa manticore devant lui.

Rapport de récolte :

Axe récolte x2 Plume d'aigle, x2 Bec d'aigle, x1 Serre d'aigle.

Informations complémentaires : Rien à en dire, comme d'habitude.

Rapport de récolte :

Dougal récolte x2 Plume d'aigle, x1 Bec d'aigle, x2 Serre d'aigle.

Informations complémentaires : /

Rapport de récolte :

Sobek E. Grey récolte x2 Plume d'aigle, x1 Bec d'aigle, x2 Serre d'aigle.

Informations complémentaires : Balance ton porc !

Avec beaucoup d’entraînement et quelques ratés, l’Orc était parvenu à maîtriser le filet aussi bien que son marteau, l’on pouvait aisément considérer l’outil comme étant une extension de son bras. Il était aussi bien plus à l’aise avec l’escalade, bien qu’il fallût parfois faire preuve de prudence.
C’est avec un sac contenant trois aigles que l’Orc emprunta le long chemin de retour le long de la paroi. En vérité il connaissait maintenant un chemin plus facile que les autres, avec des prises plus larges et bien plus sécuritaires que lors de sa première grimpée. Alors qu’il changeait d’appuis pour continuer tranquillement sa descente, le sac qu’il avait pourtant bien accroché à sa ceinture, glissa lentement le long de sa jambe avant de disparaître. Dranosh tenta bien de le rattraper en délaissant une de ses prises au risque de chuter lui aussi, mais le sac continua sa course pour aller s’écraser une trentaine de mètres plus bas, créant un nuage de poussière qui s'éleva dans les airs.

L’Orc vociféra d’abord dans sa langue natale, puis il loua les anciens de ne pas l’avoir précipité lui aussi dans le vide. Presque honteux, Dranosh continua son chemin pour aller récupérer ses prises, craignant que la chute ait transformé son butin en bouilli infâme.

Rapport de récolte :

Dranosh récolte x2 Plume d'aigle, x1 Bec d'aigle, x1 Serre d'aigle et 5 points métier.

Informations complémentaires : bouillie infâme/20

Allongé dans l'herbe, ses paluches derrière la tête pour ne pas qu'elle pende dans le vide à cause de sa bosse dorsale, Doebroksh profitait du calme de l'après-midi et observait paisiblement les nuages. Le vent d'Ouest s'intensifiait, chassant les nuages et annonçant de la pluie pour les prochains jours. Il devrait éviter de trimballer des denrées périssables ou sensibles à l'humidité donc. Mais pour le moment, il ne s'en souciait guère. Le forgeron auquel il avait passé commande n'avait pas terminé sa tâche mais ce n'était pas un contretemps. Il avait prévenu, une semaine auparavant, qu'il risquait d'avoir un emploi du temps chargé. De plus, en ce moment même, il travaillait d'arrache-pied pour achever sa production dans la nuit. Doebroksh n'avait donc, jusqu'au lendemain, rien de mieux à faire qu'attendre. Se reposer. Et profiter du beau temps avant qu'il ne change.

Un cri aigu déchira soudain le ciel, attirant son attention comme il tournait doucement la tête vers l'origine de cette distraction. Un rapace le survola, si haut dans le ciel qu'il dut plisser le regard pour le discerner. L'animal en chasse décrivit de lents cercles dans les airs, planant et poussant de nouveaux cris perçant à intervalles réguliers. Immobile, Doebroksh le suivit du regard. Sa méthode de chasse l'avait toujours fasciné, si originale et exploitant des dons si conséquents... Sa vue pour commencer, qu'il lui enviait. Lorsque l'oiseau plongerait, il aurait repéré sa proie depuis sa hauteur de vol équivalant à la portée d'une flèche humaine. Il aurait repéré un mulot, une cible si petite, à une distance colossale. Pour le minotaure ne devant se fier qu'à son flair et son ouïe pour identifier une personne au-delà de la portée d'un jet de pierres, c'était tout bonnement effarant. La vitesse à laquelle il plongerait aussi sur sa victime n'imaginant pas la mort toute proche, ne faisant que fuir ce cri effrayant résonant dans la plaine. Lancé à toute vitesse, le rapace serait en un instant sur sa proie et stopperait net sa chute sans s'écraser au sol. Là encore, le minotaure auquel il fallait plus d'une dizaine de mètres pour s'arrêter une fois lancé à pleine vitesse ne pouvait qu'envier l'oiseau.

Ou pas. Pouvoir pulvériser un charriot ou plaquer un géant d'une charge tonitruante avait aussi du bon.

Rapport de récolte :

Doebroksh récolte x2 Plume d'aigle, x1 Bec d'aigle, x2 Serre d'aigle.

Informations complémentaires : C'est pas faux