Aujourd'hui, nous sommes allés nous occuper de cibles mouvantes et agiles. Le sanglier, c'est trop facile. C'est trop immobile, ce n'est pas intéressant. Les aigles des Baldor en revanche, c'est nettement plus amusant.
On a un coin fréquenté par quelques aigles juste à côté. Ça tombait bien pour nous !

Ce fut un peu compliqué au début de lui assurer que c'était un jeu d'enfant. C'était un peu plus compliqué que les sangliers, mais ça restait simple et élémentaire de faire s'écraser des aigles majestueux.
- Ce n'est pas en répétant des tâches faciles que l'on s'améliore. C'est le principe de la difficulté, il faut agir crescendo, sinon on s'ennuie, lui avais-je rétorqué.

Je ne sais pas ce qu'a fait son ancien mentor, mais ses enseignements manquent de de rigueur. À croire qu'il s'est contenté de quelques petits objectifs très faciles. Ça m'étonne quand même de lui. J'aurais bien aimé lui dire deux mots, mais c'est impossible malheureusement...

Le début de la chasse fut compliqué. Les flèches n'atteignaient pas leur cible. Elles en étaient loin même ! Pire, l'une d'elle a failli lui retomber dessus. Qu'est-ce que j'aurais fait ? Ça n'aurait pas été bien malin, ça je peux vous l'assurer !
Heureusement, tout ça s'est rapidement arrangé. Les flèches ont fini par se rapprocher des plumes de ces piafs et leur ont même fait un peu peur.  Ils ont bien failli s'enfuir ces bougres, heureusement qu'ils sont pas bien malins et qu'ils ont pensé être complètement à l'abri. Ce n'était pas entièrement faux puisque le stock de flèches était quasiment épuisé et que la quasi-totalité d'entre-elles s'étaient perdues dans les environs. Je suis bien content de savoir faire des flèches, sinon j'aurais bien râlé.
Et puis finalement, ce qui devait arriver arriva. Un p'tit se fit plumé par une flèche. Et il tomba juste à côté de nous. On ne pouvait pas être plus chanceux ! Mais y'a encore du boulot, un sacré boulot. On verra bien ce que ça donnera.

Un peu d'escalade ne ferait pas de mal. Pas de tir à l'aveuglette dans les airs pour espérer faire chuter l'un de ces aigles majestueux. Non, on irait les cueillir directement dans leurs nids. Je savais exactement où aller pour ne pas trop galérer, mais l'escalade ne serait pas bien facile. Tant pis, de toute façon un loup doit aussi apprendre à gravir des montagnes et sauter de rocher en rocher.

Quand nous fûmes arrivés, elle crût à une mauvaise blague de ma part. Je lui expliquais bien assez vite que ce n'en était pas une et qu'elle n'aurait rien à manger tant qu'elle n'aurait pas récolté quelques trophées des aigles vivant là-haut. Bien entendu, je lui interdis sa forme humaine pour les raisons évoquées plus haut. J'en profitai aussi pour l'avertir que nous reviendrions pour qu'elle s'exerce en tant qu'humaine. Il en fallait pour tous les goûts, n'est-ce pas ?
La montée fut au début très marrante. La pauvre peinait à atteindre les hauteurs souhaitées. Quelques glissades et de lourdes retombées sur le derrière, mais aucune blessure. N'essayant pas de la rattraper lorsqu'elle dégringolait, je lui intimai l'ordre de faire encore plus attention. Si une chute mortelle devait arriver, alors elle arriverait.

Cela nous prit du temps, mais la p'tiote finit par atteindre les premiers nids. Elle récolta quelques plumes et des œufs pour se faire une petite omelette. Mais aucun signe des aigles. C'est normal, ils étaient nichés un peu plus haut. On avait encore de la route à faire, surtout que les plumes récoltées n'étaient pas bien belles...

Arrivés enfin à hauteur d'une colonie conséquente, la louve put passer ses nerfs à courir après les aigles et leur faire regretter cette ascension. Ce n'était pas bien de la laisser jouer avec ses proies, mais tant pis. Je lui accordais ce plaisir pour une fois.