Les sangliers ça pullule, les sangliers, il faut réguler, les sangliers, ça fait beaucoup de dégâts, les sangliers, c'est une plaie, même si on n'aime pas tuer pour le plaisir. Sans cela, ils entrent dans les villages, détruisent les jardins, et cela, en toute impunité, n'ayant pas beaucoup de prédateur si ce ne sont les humanoïdes. Cléo et Melhyndil font partie de ceux qui prennent part aux chasses, afin de parfaire aussi leurs précisions à l'arc, dans un territoire pas très propice qu'est une forêt. Il est toujours plus facile quand c'est plat, et sans obstacle. Sylfaën est donc parfaite pour s'améliorer encore et toujours, ce que l'elfe essaie avec beaucoup d'assiduité. Son mentor fonde de grands espoirs en lui, alors il doit lui rendre hommage, et ne pas lui faire honte. Devenir bien plus fort qu'il ne l'est actuellement n'est pas négociable, et Melhyndil fait toujours de gros efforts pour parvenir à ses fins, et être à la hauteur des attentes fondées en lui. Il n'y parvient pas forcément tout le temps, les défis étant nombreux, et n'étant pas infaillibles, mais au moins, il essaie.

Le duo s'est donc rendu au sein de la forêt pour en revenir avec le tribut du jour, à savoir deux sangliers qui vont servir de revenu pour le couple de chasseurs. Cet argent servira à coup sûr pour s'équiper encore mieux qu'il ne le sont actuellement.

Foulant silencieusement les herbes hautes des plaines d'Aran, Varnas avançait avec prudence. Rien ne semblait perturber la tranquillité matinale, sauf les traces fraîches qu'il suivait depuis l’aube. Ereinté par des heures de marche, il savait pourtant que le sanglier qu’il traquait n’était plus très loin. Remontant une légère pente, il sentit un frisson le parcourir, un signe qu’il ne pouvait ignorer. Enfin, il aperçut la bête, imposante, son pelage sombre se détachant dans la lumière dorée.

Oubliant un instant la fatigue, Varnas arma son arc, le regard fixé sur sa proie. Un grognement sourd s’échappa du sanglier, une menace silencieuse. En tension maximale, il attendit le moment idéal, sachant que chaque erreur pouvait lui coûter cher. Serrant les dents, il inspira profondément, prêt à décocher sa flèche. Tout était une question de précision et de rapidité. Une seconde passa, puis une autre... avant que Varnas ne relâche la corde de son arc.

Melhyndil s'entraîne avec son griffon et sa manticore en plus de Cléo pour les chasses qu'il effectue depuis peu. Pourtant, au sein même de la forêt, voler n'est pas ce qui est le plus facile, à part être un insecte ou un petit oiseau. Les montures de l'elfe sont bien trop imposantes afin de pouvoir se mouvoir comme elles le veulent dans cet environnement.

Cléo et Melhyndil se dirigent donc seuls vers l'endroit ou de nombreux sangliers sont recensés, nuisibles en raison de leur surpopulation. Les dégâts qu'ils occasionnent sont trop nombreux sur la faune et la flore, rendant nécessaire de réguler leur population.

La chasse est ouverte, et c'est avec leurs arcs que le duo se retrouve au bon endroit, l'elfe passant par les arbres pendant que l'abyssale, moins adroite, préfère continuer au sol. Ils choisissent naturellement une cible éloignée, afin de ne pas se prendre une harde sur le coin de la figure. L'affaire est vite réglée, l'animal mort, et ce qui est récupérable prit, la carcasse laissée sur place pour nourrir les charognards.

Melhyndil s'équipe dernièrement, suivant les conseils qu'il a recu, et il faut bien avouer qu'il est drôlement plus efficace depuis qu'il a commencé. Mais tout cela coûte cher, alors il lui faut de l'argent. Il est en train d'entrer dans un nouveau monde, ayant franchi un grand palier dernièrement. Il sent qu'il peut maintenant aller affronter des adversaires plus coriaces sans craindre pour sa vie. Il sait aussi qu'on attend beaucoup de lui, son mentor comme ses camarades ou Hilda. Et s'il veut être a la hauteur de leurs espérances, il va falloir encore plus d'équipements, de meilleurs qualités afin d'en trouver d'autres encore mieux. Il a entendu parler de certaines pièces qui le font rêver, et il doit se donner les moyens de les récupérer avant d'autres personnes. Alors il traque un sanglier pour le coup et il ne lui faut pas longtemps pour en trouver un, l'abattre et récupérer tout ce qui lui est utile pour ne pas gaspiller sa chasse.

La manticore de Melhyndil se déplace dans la forêt, seule, l'elfe n'ayant pas besoin d'elle pour l'instant. Il n'aime pas brider ses compagnons, et malgré l'apparence de la manticore, il l'a dompté, et il la considère comme tel. Celle-ci se trouve donc au sein de Sylfaën, humant de ci, de là, quand il tombe sans même le vouloir sur un sanglier. D'instinct, il sait que cet animal est chassé par son "maître", alors un combat s'engage entre les deux. Le cochon sauvage charge, essayant de planter ses défenses dans l'animal monstrueux qui lui fait face, fier, mais conscient du danger tout de même. L'instinct est bien présent chez les animaux, et il sait donc très bien le danger que représente la manticore.

Coup de griffe ou de croc, et aussi le dard vicieux qui vient lorsqu'on ne s'y attend pas. Au bout d'une lutte qui a duré un certain temps, la manticore se défait naturellement du sanglier qui n'a que peu d'armes à mettre en avant. Elle le prend entre ses crocs et le ramène à Melhyndil qui la gratifie d'une caresse et d'une friandise pour la récompenser.

Partant à l’aube, Varnas s’enfonce encore plus loin dans les vastes plaines d’Aran, ses sens en éveil. Entouré de silence, seules les herbes ondulantes accompagnent ses pas, balayant doucement ses jambes. Rien ne bouge à l’horizon, mais il sait que le sanglier qu’il traque est proche, caché quelque part. Dans cette immensité verte, il se sent petit, presque englouti par le paysage. Une empreinte fraîche, imprimée dans le sol humide, lui redonne espoir. Déterminé, il suit la piste ses yeux scrutant chaque détail, chaque indice. Avançant, en essayant d’être le plus discret possible. Nimbé d’une légère brume matinale, il se fond dans le décor, ses mouvements presque invisibles. Serein, il avance de plus en plus dans la plaine d’Aran.

Certaines parties des plaines étaient plus denses avec des fourrés épais masquent la vue, du jeune chasseur mais il avance sans hésiter.En tendant l’oreille, il perçoit enfin un bruit, faible mais distinct, un grognement sourd. Maintenant, à l'affût, il ralentit, prenant soin de ne pas briser le silence. Ombres et lumières joue autour de lui, déformant les formes à mesure que le soleil monte. Ne pouvant se permettre une erreur, il tend son arc, prêt à décocher une flèche. Dans la pénombre d’un bosquet, il aperçoit finalement sa cible, massive et immobile. En inspirant profondément, il attend le bon moment et lâche sa corde laissant s’échapper sa flèche vers le porcin