Je sens sa vie diminuer, je sens son âme se consumer. La gueule du monstre ne cesse de hurler au désespoir tandis que mes crocs lui déchirent chaque partie du visage, chaque parcelle d'espoir.
La peau ne masque plus la chair enflammée du Balrog, la lumière qui s'en dégage faiblit au contact de mes ombres. J'aspire sa vie.
Dans un dernier espoir, le monstre balaie le chemin de son bras gauche, mais rencontre une puissante résistance à mon contact. Je sens l'air vibrer, le sol trembler. Mais son dernier coup n'a pas suffi à passer outre ma corruption : je me délecte de l'essence vitale de cette pauvre créature, de ce Balrog qui, je pense, se trouvait effrayant. Un rire malsain s'échappe sans prévenir de mes entrailles.
Mes ténèbres agrippent ce qui était son dernier espoir et le broie , le déchiquette, le dépèce et remonte pour entendre de nouveau les son d'os brisés, de peaux déchiré, les hurlements d'un démon ne pouvant plus rien !
Et je continue, continue, j'aime ces bruits, j'aime cette puissance, des os se brises encore, il ne crie plus, mais sa peau se déchire, encore, ses flammes s'éteignent, plus rien ne reste de lui, mais je continue, j'aime ces sons, cette symphonie.
Je continue jusqu'au moment ou un seul et unique son résonne dans la caverne, le plus doux, le plus mélodieux de tous, le son de la mort.
Je lève la tête au ciel, même si je ne le vois pas, et respire une bouffée d'air. Seul le soufre vient me brûler la gorge. Ce même soufre qui m'accompagne depuis quelques instants. Cette odeur ne semble pas vouloir partir. Et le plafond de la caverne voit de nouveau une lueur jaunâtre se poser sur lui. Je regarde la dépouille du monstre : celui-ci n'est pas mort. Curieux me dis-je. Il se place difficilement sur son dernier bras valide et du peu de force qu'il lui reste, me hurle un dernier cri de rage.
Voix Rekhan : #006600 / Voix Elrïa(Sphinx) : #335CAD