Alrun avait quitté Tempérence il y a de cela déjà plusieurs mois, tout autant de jours qui la séparaient de sa dernière visite à la demeure familiale. Elle avait vérifié l’évolution des affaires et constaté à sa grande joie que petit à petit, les dettes s’effaçaient et la maisonnée se repeuplait. Quant à son corbeau, eh bien, la bête gagnait du poil. Elle avait profité de son retour pour le récupérer et l’amener avec elle : il se montrerait utile pour son entreprise.
Son travail au sein de la congrégation lui avait offert de nouvelles possibilités. Elle gardait ainsi l’espoir qu’un jour, le prestige de la famille serait enfin restauré… Et cela ne se comptait plus en "peut-être" mais en "bientôt".
La vampire laissa transparaitre un sourire alors qu’elle rebouchait sa gourde. Le sang frais lui éclaircit l’esprit. Les effluves maritimes gagnèrent en nuances, entre sel et douce âcreté, ainsi que les odeurs contenues dans ces caissons en bordure de quai : le poisson pourri lui arracha une grimace. Elle se leva donc et marcha vers le bateau le plus proche.

Il s’agissait d’un petit navire de pêche, parfait pour aller chasser le thon non loin de la côte. Mais en aucun cas son propriétaire ne s’était attendu à l’objectif de la vampire : rallier les mers maudites... et chasser le Kelpi.
A vrai dire, bien peu de gens étaient assez téméraires pour s’aventurer dans ce coin dangereux réputé pour sa forte activité de piraterie. Toutefois, Alrun avait depuis longtemps affronté ses peurs –ce qui s’était passé dans la caverne mystérieuse en était la pure preuve- aussi ne reculait-elle pas devant la perspective d’obtenir une écaille de Kelpi. Ces choses là valaient leur pesant d’or.
Le seul problème aurait été de trouver un capitaine moitié moins fou qu’elle pour l’accompagner ou simplement lui prêter son vaisseau : fort heureusement, ses relations avec la congrégation avaient résolu ce souci. Certes, le débiteur n’était pas le capitaine d’un fringuant galion mais elle se contenterait de ce petit navire de fortune.

Elle monta à bord et commença à préparer le bateau pour le voyage. Elle avait fait les achats nécessaires la veille pour tenir quelques semaines : venaisons, biscuits secs, eau potable mais surtout, une grande quantité de sang frais. Pour le reste, sa magie suffirait.
Alors qu’elle s’apprêtait à partir, son regard tomba sur une silhouette ailée. Un stryge noir qui semblait chercher un navire sur lequel embarquer… Alrun aurait fait face aux mêmes refus si elle n’avait eu ces contacts-là. Alors, elle lui fit signe de s’approcher et l’astropha sans préambule :

« Voyage vers les Mers maudites ? »

Ça s'appelle du sable, ces petits grains de poussière serrés les uns contre les autres, venant s'étaler à moitié au vu de mon poids. C'est amusant, mais énervant un peu. Le sol n'est pas exactement là ou le pense, il est un peut plus bas, c'est tout.

Bon, ça commence à me lasser. Deux heures que je marche dans ce sable, et toujours rien. C'est vide, et épuisant. On m'a parlé d'une île mystérieuse au sud, comment ne pas être attiré par ça lorsque qu'on ne connait rien du monde ? J'en ai marre, marre, marre, marre, marre ! Je fais une pause, et je reprendrai dans dix minutes. Ça a quelque chose de relaxant ici quand même. Le sable me réchauffant, tandis que le son de mer vient apaiser mes pensées. Cette immense étendue d'eau, plus que mille fois supérieure au lac. Comment ne pas succomber aux appels reposant de la nature après une ballade épuisante ?
Après quelques dizaines de minutes, j'en eus assez de me prélasser sur ces grains voletants ici et là. Le sable avait investi mes ailes, et venait patiemment envahir mon corps afin de m'engloutir dans l'immensité vide se présentant autour de mon être.

Au loin, il y a quelques fabrication en bois je dirais, qui au fur et à mesure prend la forme d'un port. Mon enthousiasme bat son plein, jusqu'au moment ou je m'aperçois que chaque embarcation est déjà pleine, ou sur le point de partir. Déçu, je passai mon chemin, du moins jusqu'au moment ou une femme me dit fis signe d'approcher : "Voyage vers les Mers maudites ?"

Les Mers maudites ? C’est effectivement la première étape pour aller sur l'île. Lorsque j'ai entendu les rumeurs de sur cette île, je m'empressai de récolter toutes les informations possibles. Les seules choses que j'ai pu tirer c'est seulement le trajet. J’espérais trouver par ici un matelot capable de naviguer avec un inconnu.

-C'est exact, j’aimerais me rendre sur l'île plus au sud. Puis-je vous demander si vous acceptez un passager ?

La demande est osée, je ne sais même pas si cette femme veut aller sur l'île. Et encore moins, si elle veut un passager avec elle. Mais dans un même temps, elle n'a pas le profil d'un voyageur des mers. Elle porte une longue robe, qui lui empêcherait de bien manoeuvrer, et auquel cas, si elle tombe à l'eau, lui serait bien lourd pour l'épaisseur qu'elle doit faire. Peut-être ai-je ma chance.

Alrun considéra l'étranger tandis qu'il lui faisait face. Ce stryge semblait bien bâti, de ce genre qui pourrait lui être plus qu'utile en mer : de plus, il devait sans doute savoir se battre. Sinon pour entreprendre un voyage si dangereux ? Mais elle prit néanmoins la peine de préciser :

"J'accepte volontiers si vous avez vos propres vivres avec vous. Toutefois sachez que les mers maudites ne mènent pas à Wystéria. Pour peu que vous en avez les moyens, Wystéria se trouve au delà de la mer Van Hallen, à l'Est."

Elle lui décocha un sourire.

"A moins que vous ne chassiez aussi le Kelpi ?"

S'il répondait par l'affirmative, elle se trouverait bien en présence d'un guerrier -capable de voler qui plus est. Elle ne pensait pas avoir de grand mal à mener la chasse seule, cependant prudence était mère de sûreté.
Pour ce qui était des manœuvres, Alrun avait quelques connaissances grâce à Altair. Ils avaient par de nombreuses fois fait le voyage et elle avait pu s'initier à force de l'observer. Elle restait néanmoins novice en la matière et un esprit de plus ne serait que plus bienvenu.

Elle à l'air sûr d'elle, malgré sa jeunesse, et ses habits, elle voulait partir seule à la chasse d'une bête. Par conséquent, elle n'est pas à prendre à la légère. Ma foi, ça peut être intéressant.

Je lui rends son sourire.
-Je sais tuer et dépecer une bête depuis l'âge de sept ans. Les grizzlys rôdent beaucoup autour du lac. Et je ne me balade jamais sans de la viande séchée, ça se conserve bien, et c'est nutritif.

C'est vrai, tout ce que je dis est vrai, ce que je ne lui dis pas, c'est que j'ai tué des ours seulement avec mon père. Je ne connais que la théorie. J'ai bien dû en combattre un et le tuer pour éviter de rentrer sans sang sur les mains, mais c'est la seule fois que j'ai vraiment tout fait moi même.

L'odeur est infecte ici. Différente, mais du même degré que la cuisine de l'auberge. Je ne peux m’empêcher de grimacer. Même si je dois me plier aux exigences de cette femme, je n'ai pas très envie de rester dans le coin très longtemps. Je déteste le poisson, mais je demandai quand même :
-Quand voulez-vous partir ?

Elle lui fit pour toute réponse un signe de la main qu'il embarque et quelques minutes plus tard, le navire quitta le port. Le temps était calme. Petit à petit, la côte ne devint plus qu'un tracé sombre dans le paysage alors que leur environnement se teintait de bleus : au décor venaient s'ajouter le blanc des embruns et de quelques mouettes en quête de nourriture décrivaient de larges cercles au-dessus de leur tête.
Alun inspira la quiétude du moment. Elle regretta un instant de ne pas avoir choisi de faire le voyage seule mais les circonstances finiront sans doute par lui donner raison. Donnant de temps à autre un coup dans le gouvernail, elle rectifiait doucement leur trajectoire. Son regard ne quittait l'horizon où elle guettait le moindre mouvement autre que les vagues... Dans ces eaux dangereuses, les monstres n'étaient pas les seuls à craindre. A vrai dire, elle était plus inquiète à propos des pirates que des créatures marines.

"Avez-vous un nom, stryge ?" s'enquit-elle.

La mer fait un bruit différent que sur la plage. Et le bateau tangue un peu trop à mon gout. Je me sens petit dans cette immensité marine. Ah, pourquoi mes ailes ne me permettent pas de voler comme bon me semble comme ces mouettes !
Nous n'avons pas dit un mot depuis notre départ. Pas très bavarde la petite, mais ça me va. Je n'ai pas envie de parler. Surtout avec tous ces remous. Je me demande quelle sorte de créature vit dans ces eaux.

"Avez-vous un nom, stryge ?"

-Oui, mes parents m’ont affublé d'un nom.

Ma réponse est fluide, sans aucun ton en particulier, presque amicale, la peur doit me rendre plus gentil que je ne le suis. Je n'aime décidément pas naviguer dans un bateau au milieu de la mer.

-Et vous, quel est le votre ?

Avec un peu de chance, elle fais partie d'une grande famille. Avec son visage, et sa robe, elle m'a l'air d'une fille rebelle qui veut réaliser de grandes choses, mais à l'inverse des ordres de sa famille. Je pourrais peut-être en tirer quelque chose.

Elle haussa un sourcil, le gratifiant d'un regard dédaigneux et ne prit la peine de lui répondre à l'instant. La Fortune semblait prendre un malin plaisir à lui faire rencontrer des personnes à la personnalité bien téméraire. Elle éloigna sa pensée.

"Alrun" fit-elle froidement.

Ce stryge alignait décidément les mauvaises manières. Ni remerciement, ni bienséance. Ah les hommes de la trempe d'Altair se faisaient bien rares de nos jours... Mais le supporter ne serait l'affaire que de quelques temps si la chance leur souriait : chasser le kelpi n'était point une mince affaire, cependant, se payer les services d'un homme expérimenté aurait été plus que malvenu.
Elle fronça les sourcils, le regard fixant l'horizon. Les nuages s'accumulaient par là-bas.
Espérons que ce ne soit une tempête...

Elle répondit à ma question, sans chercher à connaitre mon nom en premier. Je ne m'attendais pas à ça. Ça m'a surpris, je la regardai, et lui fit un sourire en même temps qu'un léger soupire. Sait-elle s'y prendre avec les gens méfiants ? Où est-ce naturel ?
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas envie de donner mon nom. Je ne sais pas ce que je ferais par la suite, et je n'ai pas envie que des gens utilisent mon nom.

Je sortis de mon sac un morceau de viande séchée, j'ai faim. Et en tendis la moitié à cette femme, Alrun.
-Vous voulez un bout ?

Au loin, le ciel se fait sombre, inquiétant. Je n'ai pas envie de voir une vague trois fois plus grande que moi me foncer dessus. Surtout, si une tempête se prépare, mes ailes ne vont pas aimer. Bien qu'elles pourraient me servir de protection, à condition que je m’accroche à quelque chose. Elles sont puissantes, la peau plus solide que celle parcourant mon corps. D'autant plus des os venant crée leur structure, sont des os. Ça ne se brise pas comme ça des os. J'espère...

Plus tard, nos inquiétudes se confirment, la tempête fait rage. Le navire passe de la verticale, à... l'autre verticale en peut de temps, la mer vient nous éclabousser violemment, le vent me clou presque sur le sol, la pluie fracasse mes membres sans interruption. Alrun au gouvernail, ne tiens plus la barre, la force naturelle de la mer la surpassant sans encombre. Nous suivons les vagues du corps, en manquant de nous assommer à plusieurs reprises sur les bords du bateau. Bien que la petite arrive plus à tenir que moi. Je replis mes ailes, afin de pouvoir me mouvoir, avança vers la femme, m’accrocha aussi solidement que mes bras le pouvaient à la structure de l'embarcation, et entoura sans prévenir Alrun de mes ailes, lui donnant un lit de cuir, et d'os, et lui bloquant ainsi la tête et le corps.

-Je suis désolé, mais c'est plus sur pour vous comme pour moi. Et si vous pouvez m'aider à rester dans ce rafiot, je vous en serai reconnaissant.
Je serre les dents, et m'agrippe de toutes mes forces, le bout de mes ailes venant recouvrir mon dos, je ne sens plus la pluie, du moins, sur mes habits. Mais j’entends encore les plaintes du navire, et le sens taguer dans tout les sens.

Au moins avait-il la franchise de ne pas lui mentir. Elle le regarda avec un mélange de perplexité et d'agacement. Il était de toute évidence sûr qu'il ne souhaitait donner son nom : pourquoi ne pas mentir au final ? Cela attirait bien moins l'attention d'un stryge noir de son acabit. Les ailes de chauves souris étaient plus rares. Quoiqu'il en soit, cela ne la regardait pas. De son coté, elle s'en fichait comme neige en hiver de donner le sien : tant que son nom de famille n'était pas en lien avec ses activités, peu lui importait. Une vampire arlequine... Tôt où tard, celui qui la cherchait l'aurait trouvée avec cette simple description, prénom ou pas.
La tempête pendant ce temps, gagnait en puissance : les flots se fracassaient avec une violence nouvelle contre la coque, la faisant osciller dangereusement. Par de nombreuses fois, elle manqua de passer par dessus bord. Mais elle tenait ferme le gouvernail.
La pluie qui tombait en averses trempait ses affaires et plus particulièrement sa longue robe... Si jamais elle tombait à l'eau, le poids de ses habits risquaient de rendre la remontée plus difficile encore. Comme si les éléments déchaînés n'y suffisaient pas...

Puis bientôt, au coeur de toute cette rage, les bras de la vampire ne purent maintenir leur poigne. Elle cèda, et devenue simple colis, fut ballottée de droite à gauche. O combien maintes fois elle crut que le navire chavirerait ! Combien de fois elle pensa ne plus pouvoir tenir ! Blanchis sous l'effort, ses mains agrippaient avec force le rebord trempé.
Puis soudain, la tempête ne devint plus qu'un bruit sourd.
Surprise, elle leva la tête pour constater que le stryge était venu la couvrir de ses ailes. Alrun haussa un sourcil interrogateur tandis que les paroles de l'homme se perdaient dans le déchainement. Une histoire de sûreté apparemment

C'en était sans doute trop.
Elle qui avait su rester digne et fière depuis la mort d'Altair ne supporterait pas qu'une foutue tempête crée le prétexte parfait pour se faire ainsi embrasser -dans le sens littéral- par un inconnu. Mais au fond, elle se savait impuissante. Invoquer sa magie serait une pure folie. Elle était loin de pouvoir calmer une tempête pareille et encore plus de pouvoir protéger un bateau entier. Damnation. Il lui faudrait supporter cette situation, le temps que cela devienne plus gérable : aussitôt qu'un pan de ciel clair sera visible, elle usera de toute sa magie du vent pour les propulser loin de cet enfer bleu...

La vampire essorait le bas de sa robe force de grands mouvements plein d'humeur. Voilà que la quasi totalité de ses sorts de vent avaient été avalés par une tempête de trois jours (ou plus ?) et que le kelpi n'avait toujours pas été trouvé ni tué. Foutue Fortune ! Elle inspira longuement pour reprendre contenance. Puis se tourna vers le stryge.

"Nous nous trouvons donc quelque part au milieu des mers maudites. Cette bagatelle mise de coté, tout va bien."

Sa voix était claire et sans une once d'émotion. Elle regarda le ciel. Il leur faudra attendre que la nuit ne tombe pour pouvoir de nouveau s'orienter : à combien de lieues avaient-ils dérivés ? Quant aux pertes... Elles concernaient un peu moins de la moitié du chargement, ce qui représentait accessoirement une semaine de vivres. Sachant que pour atteindre le coin le plus peuplé en kelpi depuis la plage il fallait compter une demi-semaine au minimum... Le reste risquait de ne pas suffire.
Elle fronça les sourcils et observa calmement la quantité de sang disponible. Une semaine et demie. Par Spelunca...

Ce stryge l'intriguait d'ailleurs. Il avait dit avoir assez de quoi se nourrir sur lui, toutefois à moins d'avoir quelque contenant aussi grand que le désert de Harena mais de la taille d'un poing, elle voyait mal comment ce bout d'oiseau pourrait ne sustenter convenablement. Bah ! Ce n'était son problème. Le sien était d'un ordre bien différent ou plutôt, ses conséquences seraient plus embêtantes.
En manque de sang, elle finirait par tuer la chauve souris avant de perdre la raison au point de ne plus pouvoir rejoindre la côte.

Au dessus de leur tête, le soleil brillait allègrement.

La tempête m'a volé mon sac de viande. Je vais avoir des problèmes d'estomacs bientôt. Heureusement qu'elle a tout de même renversé quelques morceaux sur le plancher de l'embarcation. Il doit me rester peut-être une journée de viande. Je vais devoir faire attention, et ne pas manger à ma faim, sauf si Alrun partage avec moi ses provisions. D'ailleurs, quelles sont-elles ? Je lui demanderais en cas de nécessité. Déjà que je ne suis pas très agréable, lui demander de me donner de SA nourriture ne devrait pas lui plaire.

Une voile a été déchirée par la tempête. Et je n'ai aucune idée d’où nous sommes. Et encore moins peu se trouver son Kelpi. D'ailleurs c'est quoi un Kelpi ? J'en ai jamais entendu parler, que ce soit dans les villages côtiers, ou dans les livres de la tour.

La mer s’est énormément calmée depuis. Aucun oiseau ne nous tourne autour, et le vent c'est caché de toute humeur. Je pourrais battre des ailes, mais l'expérience ne serait que très épuisante.
Toujours aussi bavarde l'un l'autre, nous attendons patiemment que le vent se lève. Nous patientons longtemps. Le soleil commence à s’atténuer, et les vagues stagnent toujours. À un moment j'ai cru voir une ombre sous l'eau. C'était très bref, mon imagination a dû me jouer un tour. Après tout, j'ai faim et soif. Je ne pense pas mourir ici, mais quelques kilomètres plus loin. Au grès du courant.

Quelque chose percute le bateau et le fait tanguer un moment. De nouveau une tempête ? Nan, le ciel est clair. Alors, pourquoi le navire tangue continuellement ?
Je regarde Alrun d'un air interrogatif, celle-ci semble intéressée par l'évènement. Si c'est un gros animal, on pourrait peut-être l'attacher à notre véhicule, afin ce faire tracter je ne sais où, mais plus loin.
Un jet d'eau vient m'éclabousser le visage, je me recroqueville par réflexe, et arrive à distinguer une forme équestre passer au-dessus de moi.

-Un Kelpi ! Clame Alrun.

C'est donc ça un Kelpi ? Très bien, nous voilà en présence de notre proie. Mais une question m'assaille : est-il seul ?

-Peut-être est-il avec son troupeau ?

Alrun observait les alentours, à la recherche du moindre indice qui aurait pu les renseigner sur leur localisation actuelle -mais hormis les étoiles, elle n'était assez bonne navigatrice pour trouver d'autres éléments sur lesquels s'appuyer...
Chose étant, alors que son regard s'attardait sur le saphir de l'eau, une ombre attira son attention. Massive, longiligne... Un vague espoir raviva son énergie. Avaient-ils eu la foutue chance d'avoir dérivé jusqu'au lieu où résidaient les kelpi ? Si c'était le cas... ce serait un bien grand tour de la fortune. Atteindre en trois jours un endroit qui aurait demandé près d'une semaine...

Ses soupçons se confirmèrent lorsqu'elle pu voir l'animal dans son intégralité. Comme le stryge semblait dans ses pensées, elle crut avisé de le prévenir ; et quelques secondes plus tard, la créature les attaquait. Le navire tanguait sous ses assauts maritimes, manquant de se renverser sous la force de la collision. Elle n'avait gardé le souvenir qu'un kelpi puisse être si puissant...
Un sombre sourire naquit sur ses lèvres. Un adversaire de valeur se présentait enfin à elle !

"Espérons-le !" répondit-elle au stryge noir avec un air joyeusement belliqueux.

Elle se porta sur l'avant du bateau, et deux cartes obsidienne se logèrent dans sa main.

Les joueurs commencent !

Vitesse des joueurs : 574

Alrun : 1955
Vitesse: 467
Dégâts: 630
Bonus : Régénération si < 25% | -30 stats/ tour

Rekhan : 125
Vitesse: 107
Dégâts: 40

Vitesse des ennemis : 500

Kelpi des mers : 1100
Vitesse : 500
Dégâts : 200

Alrun se déporta d'un bout à l'autre du navire, et sortie des cartes. Elle veut jouer à la belote avec cet animal ? Je ne suis pas sur que ce dernier connaisse les règles.
Quoi qu'il en soit, il nous attaque, et ça, je n'aime pas trop. Je sors ma dague, et essaie de regarder aux alentours si d'autres ombres rôdent dans les tréfonds. Il n'y a rien, du moins, je ne vois rien. On ce croirait de nouveau en pleine tempête, l'animal fais des vas et viens en frôlant le bateau, comme pour tester sa résistance. Là, je n'aime pas ça du tout, s'il perfore la coque, nous voilà pour un face à face maritime. Ce qui en est est très désavantageux pour nous. La petite coulera à pique avec ses habits, et l'eau retiendra mes ailes sous la surface. Avec un peu de force, je pourrais nager plus rapidement qu'un homme, en m'aidant de mes ailes, mais seulement pour une minute ou deux.

L'animal surgit devant moi, me surprenant. Par réflexe, je me retourne, lui donnant un coup d'aile, et le déviant de sa trajectoire initial.

-AH ! C'est lourd ce machin ! Il a failli me démonter l'aile !

J'ai mal, ça me fait comme une crampe à l'aile droite. Il faut dire que ce truc est aussi gros qu'un cheval, j'ai de la chance d'avoir réussi à le pousser.

[Attaque : Kelpi des mers]

Le membre 'Rekhan' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Stryge N' :

Alrun écarta un peu les jambes, afin d'assurer son équilibre. Passer par dessus bord n'était pas envisageable. Elle guetta le bon moment, contrairement au stryge qui lui parut bien... téméraire. Etait-il ainsi de nature ou bien était-ce le manque d'expérience...? Son doute se confirma lorsqu'elle le vit affronter le kelpi avec son aile. Il avait eu de la chance de ne pas se l'être brisée lors de la collision : cet animal avait la force pour faire tanguer dangereusement le navire tout de même !

Elle profita néanmoins du Stryge pour place sa première attaque : une carte noire, tranchante comme la plus affûtée des dagues, fila vers la queue du kelpi encore en l'air tandis que la vampire préparait un sort plus conséquent. Sa main se nimbait d'un halo vert clair. Le prochain coup, si elle le touchait devrait leur donner un avantage conséquent. Elle ne semblait pas pouvoir se reposer sur le stryge noir après tout...

Le membre 'Alrun' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Vampire' :

Kelpi attaque Alrun


Les joueurs poursuivent !

Vitesse des joueurs : 574

Alrun : 1785
Vitesse: 467
Dégâts: 630
Bonus : Régénération si < 25% | -30 stats/ tour

Rekhan : 125
Vitesse: 107
Dégâts: 40

Vitesse des ennemis : 470

Kelpi des mers : 1030
Vitesse : 470
Dégâts : 170

Le Kelpi replonge, et recommence sa danse agressive. Il tourne encore autour de nous en effleurant le bateau de temps à autre. Je ne le quitte pas des yeux, j'observe attentivement l'ombre se mouvoir dangereusement. Elle s'éloigne légèrement. Elle va retenter de nous bousculer. L'ombre ne sait pas exactement ou nous nous trouvons. Elle fonce vers le centre, sans doute parce qu’elle croit que j'y suis encore.

Je me recule un peu vers l'avant, prépare ma dague et mes ailes. Malgré mon mal, je compte sur mon autre aile pour la bousculer sur le navire, de là on aura plus de chance de la tuer. Dès qu'elle sort de l'eau, je fonce sur elle, essayant de la bousculer dans les airs. Si ça fonctionne, mon poids devrait contrebalancer le sien lors de ma chute.
Effectivement, le bateau tangue un peu, mais ne bascule pas. Je suis tombé sur le dos, et je sens que ma deuxième aile a été écrasé, mais rien d’insupportable. Une chose est sûre, je ne ferais plus ça à l'avenir.

[TAYO ! Attaque Kelpi des mers]

Le membre 'Rekhan' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Stryge N' :

La carte fila dans le vide, avant de se perdre quelque part dans les vagues, au loin. Alrun grimaça. C'était la première fois qu'elle ratait une cible aussi facile mais également la première fois qu'elle combattait ainsi en mer... Prendre en considération l'oscillation irrégulière, l'aisance de mouvement du kelpi, la présence du stryge. Tout autant de paramètres qui s'ajoutaient à la question de chance.
Elle n'aimait pas cela. Qu'un combat dépende non pas de ses capacités mais des bons vouloir de la Fortune. Mais malgré tout, elle finirait par réussi : les Siegfried n'avaient-ils pas pour trait de caractère la ténacité ?

Alors deux nouvelles cartes virent se glisser dans sa main avant d'aussitôt se nimber de vert et de bleu. Alrun essuya une attaque du kelpi, venu l'assaillir par le coté du bateau ; mais sans faiblir, elle profita de cet instant pour lancer une nouvelle offensive : et un long pieu de glace fila vers sa cible.

Le membre 'Alrun' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Vampire' :

Kelpi attaque Alrun


Les joueurs poursuivent !

Vitesse des joueurs : 574

Alrun : 1645
Vitesse: 467
Dégâts: 630
Bonus : Régénération si < 25% | -30 stats/ tour

Rekhan : 125
Vitesse: 107
Dégâts: 40

Vitesse des ennemis : 440

Kelpi des mers : 15
Vitesse : 440
Dégâts : 140

Un éclair de glace vient de passer à quelques centimètres de moi et se figer dans la bête. Les yeux écarquillés, je me retourne vers Alrun. Elle a failli me tuer ! Cette femme détient un puissant pouvoir. Je me méfierais encore plus à l'avenir.
M'enfin, je ne suis pas mort et le Kelpi agonise sur la poupe de l'embarcation. Il ne reste plus qu'à l'achever. Pauvre bête. Si elle ne nous avait pas attaqués, elle ne serait pas morte. Mais bon, ça remplacera ma viande, donc finalement c'est bénéfique. J'aime bien la nature : elle me donne à manger quand j'ai faim.

La créature se débat un instant. Elle renverse presque le bateau. Alrun est projetée en avant, et son bras s'érafle sur le bord. Moi plus au centre, je ne subis pas beaucoup les effets de la secousse.
Je m'approche de la bête, et ma dague toujours en main lui enfonce ma dague dans le cou.

[Kill steal le Kelpi des mers]

Le membre 'Rekhan' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Stryge N' :

Les joueurs reçoivent 30 or, 25 xp et une écaille de Kelpi des mers chacun.

Le RP peut continuer.