C'est pas "sculptrice" ?

C'est québécois, c'est pour ça !

https://fr.wiktionary.org/wiki/sculpteure

L’elfe noir déambulait en bordure de forêt. La nuit s’installa lentement, laissant le soleil trouver le repos pour quelques heures. Cela faisait de nombreux jours qu’il dormait à même le seul, qu’il subissait les aléas d’une météo un peu trop capricieuse à son goût. Tel était donc le prit de l’exil et d’une certaine forme de liberté. Survire dans ce nouveau milieu n’avait de compliqué, il suffisait de comprendre certains codes, rester discret tout en se débrouillant pour trouver un toit et de la nourriture. Dans ses débuts, Divayth ne se priva pas de faire usage de la force pour obtenir ce qu’il voulait. Un voyageur solitaire était une source de nourriture, enfin indirectement, le plus souvent les voyageurs avaient de l’or ou des vivres sur eux. Lui tombait dessus au bon moment pour en tirer profit n’avait rien de compliqué.

Il se fichait bien du mal qu’il pouvait faire en volant le premier venu, qu’un voyageur puisse mourir de faim, car il lui avait tout dérobé ne le tracassait pas, l’idée ne lui avait d’ailleurs pas traversé l’esprit. Malheureusement les bonnes choses ayant toujours une fin… la rumeur d’un odieux personnage s’en prenant au voyageur solitaire fit son petit chemin. À présent la plupart des péquenauds voyageaient à plusieurs, les plus chanceux allant même jusqu’à se payer des gardes. Dérober le nécessaire devint alors plus difficile qu’auparavant et l’elfe noir dut changer de méthode pour ne pas avoir d’ennuis.

Divayth quitta les chemins pour s’enfoncer dans les bois, un environnement dont il n’avait pas vraiment l’habitude. Buisson après buisson, il trouva finalement les traces d’un animal qui pourrait lui apporter suffisamment de nourriture pour tenir une semaine, si ce n’est plus encore, avec un peu de chance il pourrait revendre ce qu’il avait en trop.


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J'aimerais devenir chasseur (d'humain) !

@Divayth : tu deviens chasseur, à toi les 5 points métier bonus !

En quittant les elfes de glaces qui s'étaient tant occupés de moi, la première rencontre qui m'attendait était celle d'une tribu nordienne, comme il en existait dans cette partie de Dùralas. Là, à la frontière entre les plaines d'Aràn et les montagnes de Kanaan, une petite communauté d'une trentaine de personne tout au plus avait élu domicile, dans un climat plus doux que celui du Grand Nord. Les hommes et les femmes vivaient de la chasse et de la mine, tirant partit des deux régions sur lesquelles ils se trouvaient.

Ils me regardaient, intrigués par mon apparence, par ma présence, et je décidais de venir à leur côté un temps, leur montrant que je n'étais pas une ennemie. J'observais ce qu'il se passait, sans véritablement comprendre en substance les questions qu'ils me posaient ou le fonctionnement de leur société. Quand soudain, le groupe se séparait en trois de manière très précise : les hommes partaient pour les plaines, munis de leurs arcs et de leurs lances, tandis que les femmes allaient dans les montagnes, pioches à la main. Les plus vieux et quelques aguerris restaient dans le campement pour le garder. Suivant incrédule le mouvement, je me retrouvais bien vite au pied de Kanaan, dans la petite mine à ciel ouvert qui constituait l'une des sources vitales de ces gens.

Non seulement attirée par la ferveur des femmes qui chantaient pour se donner courage, je découvris tout un monde qui s'ouvrait à moi : celui de la pierre. Apposant ma main bleue contre la paroi rocheuse, la peau du monde, je sentais battre le coeur de Dùralas à travers la particule minérale. Chaque grain de poussière était là avant moi, depuis la formation de l'univers-même. Tandis que mes doigts discernaient des aspérités plus dures que d'autres dans le gisement, mon oeil glissait le long des motifs marbrés, tombait parfois dans des espaces infinis représentés par la pierre qui se transformait alors soudainement en paysage. Les couleurs se succédaient, j'aurais pu passer des heures à découvrir ces formes et ces textures qui ne me paraissait pas si nouvelle...Avait-je déjà connu la pierre par le passé ?

Je vis alors le visage des ouvrières se crisper sous l'effort laborieux. Sans plus attendre et pour les remercier de leur accueil, je m'emparai de cet étrange objet qu'était la pioche et tentait d'imiter leurs gestes.

[Si c'est ok, je deviens Mineur (et pourtant je suis vieille et grande...)]

@Yọr : tu deviens mineuse. Tu gagnes 5 points métier pour le RP et profiteras de la promotion suivante :
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Yo,
Je viens pour demander à devenir mineur !

Merci beaucoup !

[Adiel (et les autres) demande à devenir Mineur]. (.. et je vois là qu'on est plein de nouveau mineur en fait... XD)

- La costumière Kalalika : aux armures. Nalani le ténor se porte volontaire pour les extractions des roches. Momilani, la musicienne, ira aux cultures d’algues.

Le vieux chef de guerre des abyssaux tient la liste des anciens professionnels de l’amphithéâtre à jour. Chacun doit trouver sa nouvelle voie. Il est secondé par un jeune capitaine qui l’aide dans cette périlleuse mission diplomatique et stratégique.

- Je crois aussi que le décorateur Palani a demandé à rejoindre la fabrique d’armes. Vous l'avez bien dans votre liste ?
- En effet, ainsi que sa conjointe Kahuna. Cela va la changer des chœurs, hein ?  Heureusement qu’ils ont compris que la situation était grave. J’espère qu’ils réussiront à vite apprendre les techniques de leurs nouveaux métiers.

La voix n’est pas bien assurée, cet abyssal ne sait que trop bien que les chanteurs, musiciens et les autres créatifs et artistes vont avoir de belles difficultés à s’intégrer dans leurs nouvelles équipes. Mais le débat n’est plus là, il faut bien avancer et préparer les différentes formations.

- D’ailleurs, vous n’avez pas abordé une des plus épineuses questions… Enfin, un sujet sensible dirais-je.
- Qui ça ? Nous avons bien dit que le vieux Lani irait aux cuisines et surtout aucune tâche complexe pour lui. Il est si vieux qu'il est presque déjà dans les abysses.
- Euh… oui… mais, il y a aussi… la Chanteuse Marania. Elle refuse de choisir une vraie profession. Vous connaissez son mari, il camoufle la chose autant qu’il le peut.
- Ah. Elle. Et donc Tangaroa.

De longues secondes passent dans le plus grand des silences. Marania. La fantasque chanteuse incontrôlable qui, si un miracle se produit, devrait servir l’armée lorsque son don d’aquamancie sera sous contrôle. Il préférait ne même pas songer à la recaser quelque part. Après un long soupir, il réalisa qu’il n’avait pas le choix, il n'existait aucun passe droit possible. Le capitaine poursuit.

- Oui…. Quand je lui ai demandé ce qu’elle imaginait faire après l'amphithéâtre, sa réponse était… très surprenante. Elle a dit vouloir… c’est ridicule. Je ne sais pas si je peux le dire sans gêne.
- Allez-y.
- Décorer les armes des guerriers avec des coraux. Pour que ça soit plus… beau et festif.

Le chef de guerre ferme les yeux et tente de ne pas succomber à un rire nerveux. Sitlantà est en crise, la guerre frappe à la porte et cette diva pense qu’elle sera utile en faisant du loisir créatif.

- Très bien. Elle veut décorer des armes ? Inscrivez là avec les sculpteurs. Au moins, elle pourra faire de la décoration, ou que sais-je, avec les coraux et les algues. Surtout, ne prévenez pas Tangaroa. Je vous conseille de lui faire une note simple et efficace, directement adressée à Marania.
- D’accord. Je vais aussi prévenir le responsable des sculpteurs, qu’il ne soit pas surpris lorsqu’elle va se présenter.
- Dites-lui bien que nous n’attendons pas grand-chose de Marania. Qu’elle fasse ce qu’elle peut et qu’il soit courtois quelque soit le résultat qu'elle pourra bien obtenir. Je ne veux pas de problème avec elle.
- Ce sera chose faite. Je ne sais pas si j'ai hâte ou peur de la voir à l'ouvrage.

Le capitaine sourit et inscrit la note sur une tablette qu'il va directement déposer devant la grande demeure de la Diva.

[Marania devient décoratrice officielle des armes de Sitlantà sculptrice malgré elle.]

@Camillia : tu deviens mineuse. Tu profiteras de la promotion suivante :
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@Adiel Van Cullen : tu deviens mineuse. Tu gagnes 5 points métier pour le RP et profiteras de la promotion suivante :
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@Marania : tu deviens sculptrice. Tu gagnes 5 points métier pour le RP et profiteras de la promotion suivante :
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Je veux sculpter s'il vous plait !

@Yharnam : tu deviens sculptrice. Tu profiteras de la promotion suivante :
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J'aimerais devenir chasseur, cordialement

@Sagnashor : tu deviens chasseur ! Tu peux désormais exercer ton métier ici.

Salut, Kaïna voudrait rendre son marteau de forgeronne d'armure et se munir d'une pioche afin de devenir mineuse.

Changement de métier OK !

Je voudrai devenir chasseur.

@Dugroth Dushnik : tu deviens chasseur ! Tu peux désormais exercer ton métier ici.

Un nouveau jour.

Nath'rae s'était levée silencieusement du seul lit qu'ils avaient à disposition, cherchant surtout à ne pas réveiller son fils qui dormait dans les bras de son compagnon. Elle avait pris une minute pour regarder les deux hommes de sa vie avant de se diriger vers l'un des coins de la chambre. Un coin tout particulier qu'elle avait aménagé pour qu'il devienne un petit autel. Rien de très extravagant, mais si important pour elle. C'est à cet endroit qu'elle adresse ses prières à Nydrine ainsi que ses offrandes. Depuis presque deux ans, l'offrande est la même et à ses yeux, elle est digne de sens. Quelques gouttes de lait maternel dans un petit bol, sculpté de ses mains. Suivi de ses prières. Toujours dans cet ordre.
 
Hier, avant de s'endormir, elle avait pris une décision importante. Il était grand temps qu'elle se fasse connaître en tant que sculptrice. Que sa passion devienne un métier et que celui-ci lui rapporte de quoi vivre plus décemment. Pas du jour au lendemain, mais s'inscrire sur le registre serait un pas dans la bonne direction.

Après ce moment de communion avec sa Déesse, elle viendra écrire quelques mots, d'une écriture très féminine, sur un morceau de parchemin. Elle prend ce parchemin ainsi que sa plus belle création, dont elle tirait une certaine fierté personnelle, pour sortir et se rendre jusqu'à ce fameux atelier. Cet atelier qu'elle espérait pouvoir utiliser prochainement pour s'exercer.

Elle pousse la porte, il n'y avait personne. Tant mieux, cela l'arrangeait. Elle dépose sur un des établis, le parchemin ainsi que sa création en signe de preuve.

"Je me nomme Nath'rae Glannath, j'aimerais pouvoir utiliser cet atelier afin de m'exercer en tant que sculptrice. Comme vous pouvez le voir, j'ai déjà quelques notions.
Je reviendrai chercher votre réponse ainsi que cette sculpture demain sans faute. En vous remerciant par avance."

Création:

@Nath'rae Glannath : tu deviens sculptrice. Tu profiteras de la promotion suivante :
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Tu gagnes également 5 points métier pour un bon RP

« Tu es sûr que c'est une bonne idée, Elenar ?

- Bien sûr, j'ai besoin de pièces d'or pour terminer mon projet, et ça permettra de tester en condition réelle mes autres créations !

- Je sais que tu tiens énormément à ce fameux projet... Mais je ne veux pas que tu te blesses.

- Bah, je suis le mieux placé pour connaître mes limites, ne t'en fais pas. »

Assis sur son lit, dans sa chambre lui servant tout autant d'atelier, le jeune Dahicë débattait avec sa sœur de son nouveau plan, tout en installant ses jambières technophiles. Il était quasiment arrivé au bout de l'argent mis de côté à l'insu de son père, et cela ne suffisait pas pour payer les dernières parties qui manquaient à son armure de combat. Il avait donc décidé de travailler rapidement pour compenser ce déficit, comme ses parents lui avaient coupé l'accès à leur fortune.

« Je pourrais te donner l'or qu'il te manque, je possède toujours l'accès, moi.

- C'est gentil, sœurette, mais je t'ai déjà dit non. Je vais me débrouiller tout seul, comme prévu. Surtout que tu pourrais aussi finir comme moi, au pire des cas.

- Ça, je m'en moque, ta sécurité prime avant tout. »

Il sourit. Elle n'avait pas fini de s'inquiéter dans le futur, maintenant qu'il s'apprêtait à plonger dans les combats, mais cela le touchait. Un cliquetis retentit, un léger nuage de vapeur s’échappa alors dans un souffle d'un des mécanismes de sa jambière, tandis qu'il libérait l'énergie bleue contenue dans une fiole intégrée, la laissant s'écouler à travers les tubes et tuyaux prévus à cet effet, et activer l'ensemble. Il fit la même chose sur la deuxième protection, puis se leva, et alla chercher cette fois-ci des équipements pour ses bras et ses mains, posés sur son bureau. Son attitude détendue tira un soupire de la part de Fanya, elle connaissait bien son frère.

« Quoi que je dise, tu n'en feras qu'à ta tête, tu es tellement têtu. Mais... Pourquoi bûcheron ? Tu ne pourrais pas faire... Mieux que ça ? »

Elenar rit légèrement, alors qu'il activait ses dernières pièces. Il devinait aisément que sa sœur voulait faire comprendre par là '' un travail plus de sa stature '', et en soit, elle avait tout à fait raison. Il attrapa doucement son verre de Lière blanc encore à moitié plein, veillant à ne pas le briser avec la nouvelle force de sa poigne, et se retourna vers sa meilleure amie, sirotant tranquillement appuyé sur son meuble et souriant en coin.

« J'ai deux raisons pour ce choix qui pourrait paraître, je le concède, dégradant. La première n'est que temporaire : l'or. Je coupe du bois, j'empoche les pièces, j'achète mes parties manquantes, le tour est joué et on en parle plus ! Mais c'est la deuxième la plus intéressante et importante. »

Il but une nouvelle gorgée de sa boisson favorite, prenant tout le temps de la savourer avant de continuer, faisant languir exprès Fanya, croisant les bras en réponse.

« Je l'ai justement cité plus tôt. Un véritable test me permettant de voir leurs points faibles, de me rendre compte de leurs limites et de leurs résistances, ce qu'il faudrait améliorer ou retoucher. Pour cela, dans le coin, il n'y a rien de tel que de travailler comme bûcheron, tu ne penses pas ?

- Peut-être bien... »

Elle faisait la moue, toujours sceptique quant à ce choix douteux, mais la seule réponse du technophile en herbe fut un clin d’œil, alors qu'il posait son verre vide et avançait vers la sortie.

« Ne compte pas sur moi si tu te retrouves en situation délicate, tu ne pourras t'en prendre qu'à toi !

- Bien sûr que si, je compterais sur toi, tu m'aimes trop pour ne rien faire, Fanya ! »

Ils rirent en cœur, même si elle avait de temps en temps juste envie de l’assommer, comme en ce moment.

« Mais tout ira bien, tu verras !

- Je compte sur toi, Elenar. »

Peu de temps après, il quittait le bâtiment familial et se dirigeait vers un bois proche, où un camp de bûcherons s'était établi.

@Elenar : Tu deviens bûcheron et profiteras de la promotion suivante :
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Tu gagnes également 5 points métier pour ton RP.

- Ecout' bien Elvor, c'est très simple, mais faut pas s'louper - commença à dire le paternel du Nain, alors que celui-ci l'accompagnait à la mine.
- Tu vois ce sceau ? Tu vas t'le met' sur la tête ! L'Galapiat s'montre pas si tu l'regardes. Y' va vouloir t'copier, alors c'que tu vas faire, c'est prendre ta pioche et t'cogner l'crâne ! C'est qu'un bestiau, y' verra pas l'subterfuge ! -
Le jeune Nain, faisant confiance à son père, était très excité à l'idée de pouvoir participer à la fameuse chasse au Galapiat, petite créature des tunnels. Elvor plaça tant bien que mal le lourd sceau sur sa tête, et empoigna sa pioche, imaginant déjà la fierté de ses parents une fois la chasse arrivée à ton terme ...

Elvor repensait à cette histoire ridicule de Galapiat des tunnels, et la façon dont il était tombé dans le panneau des années auparavant, alors qu'un spectacle similaire se déroulait sous ses yeux. Il échangea un regard entendu avec les autres mineurs, et se remit au travail, un léger sourire au lèvres. Bientôt, le bruit des pioches frappant la roche fut rejoint par le son sourd des coups portés contre le sceau, alors que le pauvre adolescent s'éloignait.

Elvor et les autres Nains se retenaient de rire du mieux qu'ils le pouvaient, tout en exploitant un large filon qu'ils avaient réussi à dégager. La veine lumineuse, courant tout le long de la paroi de la galerie, promettait d'être riche en minéraux, nécessaires à l'économie naine, et leur demanderait de longues heures de travail avant d'être complètement épuisé.

Totalement plongés dans l'effort, telle une transe, la concentration des mineurs ne fut troublée que quant le valeureux chasseur de Galapiat revint vers eux en se frappant de plus belle, provoquant le fou rire collectif du groupe de Nains, qui ne pouvaient plus se contenir.

@Elvor : tu deviens mineur. Tu profiteras de la promotion suivante :
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Tu remportes également 5 points métier pour le RP.

Errant à proximité de la cité sous-marine, K'illa observait les individus vaquer à leur quotidien. Les jours passant, il était stupéfait de la quantité de spécimens vivant dans un environnement aussi restreint. Comment pouvaient-ils tous se nourrir ? Alors même que jamais il n'en voyait chasser ? Lui-même revenait d'une chasse au frétillant à une distance considérable, la majorité des bancs de poissons gardant leurs distances. De plus, il ne comprenait pas pourquoi ici ces bipèdes sans queues - du moins ceux ayant cette morphologie - n'avait pas besoin de protubérance de chitine pour rester sous l'eau. Tous ceux qu'il avait rencontré auparavant en utilisait et mourraient sans se défendre lorsqu'il les leur retirait. Raison pour laquelle ils représentaient des proies de choix, si facile à tuer. L'absence de ces excroissances faciales était la seule raison pour laquelle K'illa n'avait pas tenté de dévorer l'un d'eux. Pas encore. Après tout ils étaient différents des habitants de la surface et, s'il ne doutait pas être leur prédateur plutôt que leur proie, quelqu'instinct lui intimait de ne pas nager tête baissée à leur rencontre. De plus, il était seul désormais. Le poids du nombre conféré par ses frères et sœurs ne pourrait plus compenser une menace mal interprétée.

Parlant de menace, il remarqua une silhouette progressant sur le fond marin, à la lisière de la lumière arrivant de la surface de par sa profondeur. La chose ne nageait pas mais marchait dans la boue en soulevant des nuages de poussière, peu discrète dans sa progression. Gardant ses distances, K'illa suivit de son retard éternellement attentif l'approche de la créature. Trapue et pourvue de davantage de membres que lui, ses écailles roulant sur des muscles noueux, il s'agissait de toute évidence d'un adversaire conséquent. Et il avançait droit sur la cité. Comment allaient réagir les bipèdes sans excroissances de chitine ? Il s'agissait d'une bonne occasion d'observer ce à quoi il pourrait être confronté dut-il approcher.

Son attente ne fut pas longue et son initiative fructueuse. Très vite, plus de bipèdes des eaux qu'il ne pouvait en décompter se présentèrent, nageant vers la créature depuis les alentours de la ville. Plus vifs, ils lui tournèrent autour tout en restant hors de portée de son allonge. Cette chose était capable de nager, ce qui était assez prévisible en soit, mais elle se révélait bien trop pataude. Trop lente. Trop maladroite. Les serres puissantes terminant ses membres ne lui étaient d'aucune utilité si elle ne parvenait pas à attraper ses proies. Proies qui brusquement firent quelque chose que K'illa n'avait jamais vu auparavant.

Brandissant des objets qu'il ne pouvait qu'apercevoir avec la distance, les habitants du récif géant engendraient des tourbillons de bulles qui frappèrent la créature pataude. Ils le submergèrent de bulles tandis qu'elle gesticulait, apparemment en proie à une vive douleur. Très vite ses tentatives pour les attraper entre ses griffes se firent risibles et elle se protégea la tête de ses bras. Puis s'efforça de faire demi-tour, reprenant le chemin des ténèbres comme elle pouvait. Mais les habitants du récif ne la laissèrent pas fuir, continuant à la harceler des bulles projetées par leurs bâtons. Elle finit par s'effondrer dans le sable, se recroquevillant dans une vaine tentative de se protéger des courants de bulles.

Les habitants du récif continuèrent un long moment à faire pleuvoir les bulles crachées par leurs bâtons - quoi que ce soit. Ils ne laissèrent que le corps inerte de la créature, gisante là où elle s'était effondrée. De la distance prudente où il avait observé, K'illa vit les nageurs refluer vers la ville, se dispersant comme si rien n'était arrivé. S'assurant de ne pas attirer leur attention, K'illa nagea dans la direction du corps, gardant à l'œil la cité et ses étranges résidents. Aussi près du cadavre, l'eau avait une odeur différente. Étrange. Appétissante. K'illa avait beau s'être gavé il y a peu, son estomac grinça en percevant ces effluves portés par le courant du fond marin. Cette chose que jamais il n'avait vu auparavant près de son lagon ou durant son long voyage jusqu'ici devait être particulièrement savoureuse. Elle devait être... bouillante. Surprit, K'illa eut un mouvement de recul. La carcasse était brûlante, l'eau à proximité étant bien plus chaude que le froid des profondeurs alentours. Quelle pouvait être cet animal pour posséder une chair et une carapace aussi chaude, plus encore que des entrailles de... K'illa interrompit ses réflexions, le regard rivé sur le corps roussi. Il n'avait jamais croisé de proies, qu'elles soient de l'eau ou de la surface, avec un corps aussi chaud. Si lui n'aurait pas pu la supporter, comment elle l'aurait pu ? Tournant autour en continuant de l'observer et réfléchir, il repensa aux tourbillons de bulles crachés par les habitants du récif. Etait-ce eux qui avaient produit cette chaleur ? Qui avaient tué ce monstre des abysses en l'inondant de bulles bouillonnantes ? Cela lui paraissait plus plausible. Mais comment ? Comment avait-il créé cette chaleur mortelle ? S'agissait-il des bâtons qu'ils brandissaient tout en harcelant leur victime ?

K'illa mit ces pensées de côté, sachant pertinemment qu'il ne les oubliait pas. En attendant, tant que les habitants du récif ne lui prêtaient pas attention, il avait une autre priorité. S'approchant malgré la chaleur, il ouvrit la gueule. Les effluves étaient bien trop appétissants pour ne pas se repaître...


Bien plus tard, nageant loin de la cité et de ses étranges résidents, K'illa resongea aux bâtons cracheurs de bulles bouillantes. Essuyer pareil traitement serait certainement douloureux, voire dangereux. Si néanmoins cela provenait bien des bâtons qu'ils avaient brandi, pouvait-il faire de même ? S'il parvenait à dévorer l'un des résidents et lui subtiliser son bâton, il pourrait alors lui-aussi produire des bulles mortelles. Toutefois, cela impliquait l'affronter. Donc subir les bulles, s'il ne parvenait pas à réaliser une embuscade.

Ce dilemme en tête, il nagea vers un fond de vallée sous-marin qu'il avait repéré durant son trajet. Au fond de celle-ci gisait un cadavre énorme, celui d'un des béhémoths des résidents de la surface flottant à la surface. Ses flancs étaient tombés en morceaux, mais son squelette restait solide. D'énormes cotes saillaient de la boue, rattachées à une colonne vertébrale d'une longueur effarante. Quel que soit l'animal ayant envoyé par le fond le monstre de la surface, K'illa n'était pas pressé de le croiser. Néanmoins à cet instant, il en tirait profit. Il nagea jusqu'à l'une des côtes massives, dévorée par les éponges, algues et bernacles. L'aspect de ces os était similaire aux bâtons des assaillants venus du grand récif. En toute logique, s'il se fabriquait lui-même un bâton dans cet os, il serait capable de créer des courants de bulles brûlantes.

Mettant son idée en pratique, il frappa à grands coups de griffes "l'os", arrachant les parasites sous-marins à leurs supports et creusant la matière plus molle qu'il l'aurait d'abord pensé. Très vite, des copeaux de matière flottèrent tout autour de K'illa et un goût particulier commença à flotter dans les eaux alentour. Aussi lorsqu'il eut sectionné son butin du squelette, il l'emporta plus à l'écart pour le travailler plus au calme. Revenant plus près du rivage et de sa lumière, sur un haut-fond, il s'attaqua à la masse d'os qu'il avait laborieusement traîné derrière lui, alternant les coups maladroits de ses griffes avec d'allègres morsures. Lorsqu'enfin, à force d'arracher de la matière à cet os étrange, il obtint un manche grossier de la forme des bâtons cracheurs de bulles, il s'écarta du nouveau nuage de copeaux qu'il venait d'engendrer. Enfin, sans attendre davantage et mû par une forme d'excitation, il brandit son arme.

L'objet ne cracha nul panache de bulles, ardent ou non. Rien ne se produisit. Malgré ses efforts pour reproduire les gestes qu'il avait pu observer, leurs mouvements précisément ancrés dans sa mémoire, il n'obtint nul résultat. Si ce n'est de la frustration. Grognant, il serra davantage des griffes sur la poignée de son bâton, lequel se brisa sous sa poigne. Hébété, il observa les morceaux retomber sur le sable. De nombreuses vagues, il resta immobile, ballotté par les vagues, à essayer de comprendre la raison de son échec. Quelque chose lui échappait. Les résidents du grand récif possédaient un secret. Un secret qu'il devrait percer s'il voulait posséder une arme cracheuse de bulles brûlantes. Pour cela, il faudrait de nouveau approcher et les observer. Apprendre.

Mais pas maintenant. Travailler l'avait remit en appétit, tant et si bien qu'il tourna sur lui-même pour s'orienter vers le large où, il le savait, il trouverait bien de quoi se sustenter.

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