Blessée, meurtris. J’ignorais qu’elle était mon but. Les cicatrices qui parcouraient mon corps et mon âme ne guérirais jamais, et ma seule quête en ce monde était de m’éloigner de la tour noire. De mes geôliers, et de ne plus jamais les laisser me faire de mal. Depuis combien de temps, j’errais sans but ? Seule et démunis face au monde qui s’étendait devant moi.
Épuisée, je me suis arrêtée, m’appuyant contre ce que je savais être désormais un arbre, je me suis assise, les ailes enroulant mon corps gelé dans l’espoir de le réchauffer, le linge dévoré par les insectes contre moi. Et j’ai pleuré. Encore… Et encore, j’étais seule, si seule.
Je me suis éloignées des habitations strygiennes, eux avaient bien trop peur de la monstruosité que j’étais. Eux me voulaient du mal, ou tout simplement me faire fuir. Alors je me suis enfoncé dans la forêt de sapins, mais la fatigue et la fin eurent raison de ma volonté. Je me suis endormis, blottis dans mes ailes de chauve-souris. Combien de temps au juste ? Mon sommeil, agité de cauchemar, était entrecoupé de bref éveil, avant que je ne sombre de nouveau dans les songes disloqués de mon esprit brisé.