Voici la liste en anglais:

et la liste traduite pour les non bilingues:

Passport:

Marche:

Nomade:

Sous le ciel infini du désert, la jeune Eyara, alors adolescente, marchait aux côtés de son chameau, le sable glissant sous ses pieds. Son clan était nomade, héritier d’une longue lignée de voyageurs qui ne s'attachaient à aucun lieu, mais à la liberté que leur offrait l'horizon. Le vent chaud soufflait autour de l’harenienne, emportant les grains de sable comme les souvenirs d’anciennes étapes.

Chaque nuit, le campement des siens se dressait sous les étoiles, et la thérianthrope écoutait avec fascination les histoires que racontaient les anciens. Ils parlaient des oasis cachées, des marchés où se croisaient marchands et aventuriers, et des montagnes de lointains royaumes. Pourtant, ce qui fascinait le plus la jeune femme, c'était le mystère des étoiles elles-mêmes, ces lumières suspendues au-dessus du monde, comme une carte céleste guidant leur errance.

Un soir, alors que le feu crépitait doucement et que le reste de la caravane dormait, Eyara leva les yeux vers le ciel. La rouquine se demanda si les étoiles savaient où menait leur voyage, ou si, comme elle, elles se contentaient de suivre une route invisible, sans jamais s'arrêter. Soudain, un son perça la nuit. Un vieil homme, son grand-père, enroulé dans une couverture, tendit la main vers l’horizon.

« Le vent murmure une nouvelle route, Eyara, » dit-il. « Nous allons là où les étoiles sont les plus brillantes. Là-bas, une oasis encore inconnue nous attend. »

La renarde ressentit un frisson d'excitation. Pour les nomades, chaque destination, même inconnue, portait une promesse. Sans poser de question, la thérianthrope fit un signe de la tête. L’horizon n’était qu’un autre point de départ. Ainsi, sous la lueur argentée des étoiles, l’harenienne s'apprêta à suivre son destin. Peu importait où le chemin le mènerait, tant qu’il y aurait toujours un autre horizon à découvrir.

Inktober "Snacks"

Personne n'a été blessé dans la conception du gâteau

Bien, une petite histoire de cuisine alors. Parfait. Il s'avère que Cyrus est rentré chez lui plus tôt que prévu. Il se fit accueillir par ses deux sœurs qui l'attendaient et l'odeur du four à bois qui crépite dans la cuisine. À peine avait-il ouvert la bouche que la plus âgée deux sœurs lui lança un tablier de cuisine terne déjà couvert de farine pour l'investir de la mission sacrée de l’aider à confectionner une petite douceur pour le soir. La troisième, plus jeune, repartie dans sa chambre vaquer à ses occupations. Un sourire se dessina alors sur son visage avant qu'il ne vienne rejoindre sa fratrie derrière les fourneaux. Une bien mauvaise idée si l'on souhaitait garder la maison propre, car à peine le projet avait-il commencé que le capharnaüm commença. Pour commencer, le duo fraternel que représentaient Cyrus et Sierra, sa sœur, était assez chaotique. La recette indiquait qu'il fallait faire fondre du chocolat avec du beurre, une tâche qui s'avéra plus compliquée que prévu car trouvant que le four était trop petit pour leurs projets, ils prirent l'initiative absurde de procéder à la fonte dans une forge.

Fondu, le chocolat le fu ! Mais au prix d’une casserole en cuivre de bonne qualité qui se déforma rapidement sous la chaleur.  C’était Cyrus, effaré de sa propre idée qui avait un peu trop fonctionné, qui s’empara du manche, lui aussi en métal, pour sortir le récipient des flammes ajoutant ainsi nouvelle brûlure sur sa main et à son palmarès. Bien sûr, sous les éclats de rire de sa cadette.
Le gâteau était pourtant sauvé, la préparation pouvait continuer. La seconde étape, ajouter des œufs et de la vanille. Facile, si ce n'est qu'encouragé par son frère, Sierra remua si fort le mélange qu'une partie chaude du chocolat l'éclaboussa. Tâchant son tablier et sa main droite. C'est poussée par une vive douleur qu'elle lâcha aussi tôt son ustensile, et avec une telle vigueur qu'il disparut de leur champ de vision, à jamais perdu dans la cuisine. On dit qu'il est toujours quelque part, mais nul ne l'a encore retrouvé.

Enfin, il fallait ajouter la farine. Après un changement d'ustensile, étrangement rien d'hasardeux ne se passa. Par précaution, Cyrus avait fait usage d'un couvercle en bois comme d'un bouclier et s'y abritait judicieusement derrière, au cas où sa sœur avait eu l'envie de transformer un nouvel outil ou ustensile en projectile, quantique ou magique, capable de disparaître de la réalité.

Et pour finir enfourner et attendre. Les deux héros de la cuisine, qui semblait ne tenir qu’à un fil, se dressaient fièrement devant le four qui accueillait leur prodigieux exploit, un simple fondant au chocolat. Un silence s’empara de la pièce quelques instants avant que leurs regards malicieux ne se croisent. Un défi avait été lancé et c’est à celui qui pouvait être le plus emmerdant pour l’autre. Ainsi débuta 15 minutes de terrible chamaillerie joueuse. Frappe sur le bras jusqu’à former un bleu, mise au sol expresse avec de subtils mouvements d’art martiaux maison, coup de tête redoutable, taillade des côtes, jurons créatifs et audacieux, rire aux éclats. Un énième défi, un énième jeu, un énième vacarme. Le défi prit fin lorsque Cyrus dévoila sa technique secrète apprise auprès d’un ami mercenaire travaillant dans la sécurité d’une grande guilde. Attraper le poignet et le maîtriser pour forcer son adversaire à glisser ses mains dans le dos. Utile d'ordinaire pour mettre les fers à un homme, mais ici, particulièrement efficace pour assurer une victoire sur ce défi, tandis que Sierra maudit le nom de ce fameux ami.

Pile à l’heure pour savourer ce délicieux fondant.

Le fondant en question::

La nuit tombait doucement sur Sylfaën, et Hilda était plongée dans son travail depuis l’aube. Ses doigts noircissaient le parchemin de symboles anciens, à la lumière vacillante d’une bougie. Les textes qu'elle déchiffrait étaient d’une importance capitale pour la bibliothèque de l’Institut, mais au fil des heures, sa concentration s'étiolait, et la fatigue s’infiltrait dans ses muscles. Ses paupières se faisaient lourdes, et elle n'avait guère pris le temps de manger. Un gargouillis discret retentit dans le silence studieux de son bureau, et la nordienne soupira. Son ventre réclamait un répit, que son esprit n’osait pas encore s’offrir. Résistante à quitter son poste, elle posa finalement sa plume et se leva, jetant un dernier regard aux piles de parchemins non terminés. ”Encore un peu”, se promit-elle intérieurement. Mais la jeune femme savait que pour continuer efficacement, elle devait manger.

La demi-elfe quitta son bureau, descendant les escaliers de bois en colimaçon qui la menèrent à la cuisine de l’établissement. L’endroit était toujours animé, bien que la lumière faiblissante du jour annonçait la fin de la journée. Les fours des cuisiniers fonctionnaient encore, et des effluves de pain frais, de fruits mûrs et de viande rôtie emplissaient l’air. Attirée par une douce odeur de miel et d’épices, Hilda se dirigea vers l’un des ouvriers des cuisines, un vieil homme jovial qui saluait les élèves et le personnel tout en sortant une fournée de galettes dorées du four. Leurs surfaces étaient parsemées de graines de sésame, et le miel qui les recouvrait brillait à la lumière des lanternes.

La nordienne se permit un sourire fatigué et glissa quelques pièces dans la main de l’ouvrier, qui lui tendit une galette encore tiède.

- Prenez soin de vous, mademoiselle Hilda, lui lança-t-il d’un ton bienveillant.

Elle hocha la tête, appréciant ce moment de répit. Cherchant un endroit tranquille, la demi-elfe s’assit sous un grand chêne qui bordait la cour. La galette dans ses mains dégageait une douce chaleur. La völva mordit lentement dedans, et le goût sucré du miel fondit sur sa langue, suivi d'une légère pointe de cannelle. L’épice chatouilla agréablement ses papilles, éveillant son esprit fatigué. Chaque bouchée semblait lui redonner un peu de vie, comme si cette simple galette renfermait un pouvoir secret de réconfort.

Ce n’était pas qu’un en-cas, se rendit-elle compte. C'était une pause nécessaire, une parenthèse enchantée dans son monde de textes et d’obligations. Sous les branches imposantes du chêne, avec la brise nocturne caressant doucement son visage, Hilda se sentit soudain plus légère. Le poids des responsabilités, des travaux inachevés, s’éloignait l’espace d’un instant.

Alors que la dernière bouchée de galette fondait dans sa bouche, elle observa la salle à manger qui se vidait lentement. Les étoiles commençaient à percer le ciel sombre au travers de la fenêtre, et les bruits extérieurs s’éteignaient peu à peu. La demi-elfe se sentait ragaillardie, non seulement physiquement, mais mentalement, comme si cette pause lui avait permis de retrouver son équilibre. La nordienne se redressa, la tête plus claire, prête à retourner à ses parchemins. Avec ce regain d'énergie, la völva était certaine de terminer rapidement, désormais.

 [Dessin: