3 ans auparavant, dans les profondeurs de Dùralas II...

INTÉGRITÉ CELLULAIRE... 80%.

*Qu’est-ce que c’est que cette voix ?*  

INTÉGRITÉ CELLULAIRE... 90%.

*Mais bordel, d’où vient-elle ? Pourquoi fait-il si sombre ici aussi ?...*  

INTÉGRITÉ CELLULAIRE... 100%. RECONSTRUCTION DE LA STRUCTURE CÉRÉBRALE... RÉUSSIE. RECONSTRUCTION MÉMORIELLE... PARTIELLE. ASSIMILATION NEURO-CYBERNÉTIQUE... APPRÉCIABLE. RESYNCHRONISATION SENSORIELLE... RÉUSSIE.

“Mais, ferme ta gueule !” disais-je en écrasant mon poing sur la structure vitreuse qui vola en éclat.  

C’est à ce moment que ma vue revint... avec un changement déconcertant. J’avançais ma main devant ce qui était autrefois mon œil droit et un changement s’opérait. Ce qui était fort étonnant sachant que j’étais borgne depuis ma naissance. Loin d’être la seule variation, ma main droite semblait quelque peu différente, elle aussi.  

“Qu’est-ce-... Attends, c’est ma voix ça ? Qu'est-ce que c'est que ces conneries, encore ?!”  

Un individu s’approcha de la pénombre et posa un genou au sol avant de prononcer ces mots :  

“Mon seigneur, je- je sais bien que vous devez être décontenancé par votre état, mais laissez-moi vous expliquer.”  

L’individu m’expliqua alors qu’après une course poursuite spatiale, mes ennemis avaient fait exploser mon vaisseau alors que j’étais toujours à bord et que mon corps fut fortement affecté par cette explosion ainsi que le temps passé à voguer cul nu dans le vide spatial. Je baissais mon regard pour observer ce qui était donc devenu mon nouveau corps et remarquais un fait :  

“Plus de pénis ?” disais-je en tournant mon regard vers le scientifique.  

Ce dernier détourna le regard et répéta mes paroles :  

“Plus de pénis...”  

Une brève réflexion me fit conclure en haussant les épaules :  

“Pour ce que j’en faisais, de toute façon.”  

J’exigeais un miroir afin d’observer plus en détail le travail de l’humain et évaluer la qualité cybernétique mise en place... On pouvait dire qu’il avait pas mal investi en crédits pour m’obtenir de pareilles pièces. J’observais la présence de croc sur ma dentition :  

“Ces crocs ?...”  

“Oh oui, c’est ma touche personnelle ! J’ai pensé que ça vous plairait !”

La structure de mon visage se tendit dans ce qui pourrait être traduit par un sourire par moi et je lui dis :  

“Tu as bien pensé. J’apprécie l’idée.”  

Il accepta la flatterie et tenta de se présenter avant que je le coupe :  

“Voyons, tu penses vraiment que je ne te reconnaitrais pas ?"  

"Vous-... Oh, merci mon Seigneur !” dit-il en se mettant en se penchant solennellement.  

Je vérifiais le bon fonctionnement de tout ce petit bijou de technologie quand il évoqua l’impression d’un visage synthétique en cours. Quelle idée saugrenue ! Je refusais ce simulacre de tentative d’humanisation avant de lui demander s’il m’était possible d’absorber du sang d’humanoïde. Le scientifique répondit avec fierté que c’était évidemment possible.  

Je l’attrapais par le col et le soulevais à un bras avec une force très appréciable tandis qu’il me demandait ce que je fais avant de comprendre et de me supplier par ces mots “Tout, mais pas ça”. J’ouvrais la bouche et écrasais ma mâchoire métallique dans sa nuque avant de le presser tel un citron en observant chaque goutte de sang que son corps contenait. La pression de ma mémoire finit par décrocher sa tête du reste de son corps tandis que je profitais du picotement de plaisir qui traversait l’entièreté de mon corps face à la saveur du sang.  

“Ouf, cette sensation est toujours là ! Merci de ton travail... euh... c’était quoi déjà son nom déjà ?... Boarf, tant pis.”  

Je laissais sa dépouille sur place tandis que je me permettais de fouiller et récupérer tout ce qui pourrait m’être utile dans ce laboratoire, après tout, il n’en aurait plus besoin.  

*Mais au fait, si je suis en partie robot, il s’évacue comme le sang ? J’aurais peut-être dû lui demander tout ça avant. On verra plus tard, je suppose. *  

Je quittais le laboratoire après l’avoir pillé et partais profiter de cette seconde vie dans le premier bar que je croiserai.