Déjà? La petite humaine abandonnait déjà un débat à peine lancé? L’intérêt de Carmina pour cette fragile créature commençait à décroître. Déçue, qu’elle n’ait pas plus de verve dans l’expression de ses idées. Qu’elle n’ait aucun contre argument à apporter à une conversation somme toute cordiale, qui aurait pu s’avérer intéressante quant à l’opposition des points de vues. Mais il n’en fut rien. Elle rendait simplement les armes à la première mise en difficulté. Soit… tans pis. Elle mûrirait sans doute. Et apprendrait sûrement à s’exprimer par ses idées plutôt qu’en aboyant pour se faire entendre. Avec le temps peut être. Un temps qui lui était compté contrairement à la vampire. Si bien que Carmina haussa simplement les épaules en soupirant. Habituée à mieux de la part de ses interlocuteurs souvent bien plus âgés il faut le dire.
« Je ne faisais qu’énoncer des faits ma chère enfant…le monde est ainsi fait. Depuis des millénaires. Les humains peuvent se complaire dans des croyances fausses, ou bien encore chercher du beau dans la réalité de la vie. Qui leur en voudrait? Après tout, la vie si courte soit elle pour vous vaut tout de même la peine d’être vécue n’est ce pas? »
Dit elle en tendant sa coupe à côté d’elle, alors qu’une petite poupée s’empressait de lui remplir de liquide carmin. Elle la regarda de façon maternelle avec un sourire doux et la remercia silencieusement d’un « merci » lisible sur ses lèvres. Puis portant la coupe à son nez elle en humait le parfum avant d’en boire une gorgée, puis de reposer ses petits yeux rouges sur l’humaine avec un sourire.
« Je dois reconnaître que vous, humains, m’avez toujours fasciné…vous courrez après le temps sans cesse, et pourtant vous n’hésitez pas à mettre votre vie en péril pour, par exemple, venir chasser un vampire sur son domaine qui ne vous a rien fait… »
Disant cela elle tourne son regard vers le vampire lui servant de garde du corps, toujours debout à côté du trône.
« Comme le Prince Alcot il y’a quelques siècles… »