Il est des nuits où la chasse demande un peu d’ingéniosité. Des villes où il faut savoir jouer les jeunes femmes frêles et effrayées pour attirer sa proie exactement où l’on souhaite. Et Carmina au fil des siècles était devenue experte dans ce domaine… sur le port, elle avait attendue patiemment qu’un pirate aviné ne sorte de la Digue du Fût. Pas un groupe. Il lui fallait juste un homme assez aviné pour ne pas suspecter la supercherie. Et finalement l’un d’eux sortait en titubant, sa bouteille de rhum à la main en chantant. Ses prunelles écarlates se posèrent d’abord sur lui, avant qu’elle ne prenne une mine effrayée lorsque son regard se posait sur elle. Dans la pénombre et vu l’état du pirate, il ne vit même pas que ce n’était même pas une humaine. C’était bien trop facile…
« Alors ma jolie! On cherche un bel homme pour te raccompagner?! »
« No… non! Laissez moi! »
Elle recula de deux pas jouant son rôle à la perfection.
« Viens! N’aies pas peur ma belle! Hahaha! »
Son poisson avait mordus à l’hameçon. Ne lui restait plus qu’à l’attirer plus loin. Alors elle se retournait et se mit à courir, mais pas trop vite, faisant mine de trébucher pour ne pas que sa proie ne la perde de vue. Tout en courant, un sourire carnassier se posait sur ses lèvres. Jusqu’à ce qu’elle tourne dans une ruelle sombre. Le pirate ricanait derrière elle en la suivant. C’était le moment du bouquet final. Le summum de sa pièce de théâtre. Elle se laissait tomber une fois proche d’un mur restant à genou au sol. Le pirate la rattrapait sans mal et posa une main sur son épaule avec un sourire lubrique.
« Je t’ai attrapé ma belle! On va s’amuser un peu maintenant tous les deux… »
« Oh que oui nous allons nous amuser… »
Dit elle de sa voix mélodieuse en tournant sa tête vers lui avec son sourire carnassier. Le pirate eut un instant de lucidité et un mouvement de recul, mais trop tard… Carmina se jetait à sa gorge et planta ses crocs buvant son sang jusqu’à ce qu’il soit exsangue. Puis lorsqu’il ne bougeait plus sa bouteille se brisant en tombant sur le pavé répandant le rhum qui restait à l’intérieur ses bras pendant contre son corps, elle le lâchait doucement avant de passer sa langue sur ses lèvres doucement, satisfaite de son repas. Elle le laissait là au beau milieu de la ruelle et faisait apparaître son portail magique afin de retourner dans son château repue.