Voilà ainsi venu le crépuscule accompagné de sa fraîcheur salvatrice, apaisant les habitants d’une brise légère qui caressait la peau de chacun et emportait avec elle un peu de cette accablante chaleur. Cyrus en profitait particulièrement, il était soulagé de la chaleur incessante des fourneaux qu’il avait pourtant commencé à apprécier. L’odeur rémanente du métal imbibait ses vêtements, aussi bien sa cotte en étoffes que son épais tablier de cuir.

Le jeune homme aux cheveux lisses noirs et mi-longs les avait rabattus en arrière afin d’exposer à la brise, sa nuque bien fatiguée. C’est assailli par la fatigue que le jeune forgeron se dirigea vers une étroite ruelle qu’il n’avait jamais encore arpentée. Son chemin ne l’y avait jamais mené mais il avait toujours été intrigué par le mélange d’odeur qui s’en dégageait au crépuscule.

C’est accompagné du bruit rythmé de ses bottes de cuir frappant l’étroite route pavée qu’il progressait vers un lieu qu’il n’avait encore jamais visité dans cette ville bien grande. L’odeur devenait de plus en plus attrayante et puissante à mesure qu’il avançait, et c’est bien vite qu’il compris pourquoi lorsque se dévoilait à lui un jardin majestueux. Il n’en avait jamais vu de plus beau, un petit coin de nature au milieu de la civilisation, préservé de la vue de tous par les murs des bâtiments qui le jouxtaient. Des murets garnis de barreau de fer forgé gardaient l'entrée du jardin qui possédait en son sein une multitude d’arches qui soutiendraient les plantes grimpantes.

Le jeune homme ne remarqua pas encore la présence d’une jeune dame dans ce petit coin de nature. Il était trop accaparé à s’émerveiller de trouver pareille beauté végétale au milieu d’un environnement aussi rugueux que celui du désert. Les plantes s’élevaient le plus haut possible, laissant le souffle de la nature caresser l’épais feuillage pour produire une douce mélodie, un doux friselis envoûtant. Lui qui avait enduré le martelage constant d’une pièce de métal fut bien reposé à ce bruit et en compris les effets curatifs sur l’esprit.

C’est qu’après être sorti de ses pensées émerveillées qu’il vit enfin qu’il n’était pas seul dans ce jardin. Les quelques secondes qu’il avait passées absorbé dans ce splendide paysage semblaient bien longues lorsque aucun mot n’est échangé. L’homme se tourna vers la jeune dame qu’il avait malgré lui ignorée jusqu’ici. Confus, il prit la parole, rendant audible son léger accent Kastalinnois:

“Pardonnez-moi, madame. Je ne vous avais point remarqué.” Il marqua un court repos avant de reprendre.

“C’est un splendide jardin que nous avons trouvé là. Permettez-vous que je me joigne à vous pour le contempler quelques instants de plus ?”

La voix de cet individu, bien que marquée par un léger accent étrangé, restait douce et bienveillante qu’il accompagne d’un sourire qu’il fait tout aussi chaleureux.

Le jeune homme se tenait là au milieu de l’allée principale du jardin. Des parterres de fleurs et plantes exotiques garnissaient de part et d’autre ce petit chemin pavé qui menait au centre de ce petit coin d’éden. Ses yeux luisant aux derniers reflets du jour d’une lueur ambrée. Son visage était terni par la suie, sa peau claire noircie par le labeur, ses mains étaient marquées par l’effort physique. Les traits de son visage étaient soulignés par une barbe négligée de trois jours.

C’est opinant du chef, un léger sourire encore dessiné sur ses lèvres que Cyrus se saisit de l’invitation de cette jeune inconnue et vient alors s’installer à ses côtés. Lui, étant un plus haut, profitait encore de la chaleur des derniers rayons du soleil qui venaient caresser le sommet de son crâne. Le soleil couchant vient mettre en valeur les plantes les plus hautes. Insufflant dans chaque pétale coloré un peu plus de radieuse lumière, les faisant ressortir dans les ombres des feuillages.

Il s’assied au côté de cette agréable inconnue, laissant échapper un “merci” une fois convenablement installé sur cette roche qui paraissait bien confortable en cette fin de journée de travail. Il penchait sa tête légèrement en arrière, les yeux rivés vers le sommet végétal de diverses plantes. Son esprit apaisé et accaparé par le doux tintement de l’eau caressée par cette jeune dame et par l'arrivée d’eau.
Il ne sortit de cette transe que lorsque la jeune femme reprit la parole pour commenter l’histoire de ce jardin sublime.

- Vous avez raison en effet, ce monde peut s’avérer bien cruel avec certains. Particulièrement avec nos aïeux.

Un bref instant, il semblait éprouver un peu de honte et une once de remords. Il se souvenait de sa famille qu’il chérissait et qu’il avait laissée sans un véritable au revoir à Kastalinn. L'image de son père travaillant à la forge familiale lui était revenue avec un mélange amère de sentiments et une douce nostalgie.

- Il aura offert à cette ville un coin de beauté et de verdure plus qu’unique. Une véritable perle rare dans un tel désert. Je vous présente mes condoléances, madame. Et à ce défunt, un profond respect, j’en viens à regretter de ne pas l’avoir connu.


Le jeune homme tique légèrement sur la nostalgie de son interlocutrice, mais également sur un possible ressentiment envers la noblesse. Pourtant la jeune femme semblait posséder la grâce et la sagesse que l’on pourrait trouver chez une caste noble ou aisée. Il garda un bref instant cette question pour lui, attendant le moment opportun pour aborder le sujet.

Tournée vers lui, elle pouvait voir que ses yeux plongeant étaient rivés sur son visage. Il écoutait sagement le récit de cette dernière. Son visage arborait une certaine neutralité qui impliquait sa concentration presque totale sur ses paroles. C’est qu’une fois interrogé qu’il prit à nouveau la parole.

- Perdu ne serait pas exact, j’ai été porté ici par un parfum que je n’avais encore jamais expérimenté. Cela m’a détourné de mon chemin et mené vers cette agréable découverte, comme vous dîtes. Je suis bien au fait des dangers que regorgent les sombres ruelles de cette ville. Mais je me garde de les emprunter, je ne veux pas que mes brefs séjours ici soient marqués par des problèmes et des périls. Et je dois bien avouer qu’un combat serait source de problème, même si je l'emportais.

Il marque une légère pause, encore songeur de la réflexion qu’il s’était faite à lui-même avant de reprendre :

- Malgré notre échange, nous ne connaissons pas le nom de l’autre, je me permets de rectifier cela de mon côté, je vous laisse libre de me dévoiler le vôtre ou de le taire et garder secret. Je me nomme Cyrus. Je n’ai pu m’empêcher de remarquer que vous aviez parlé de la noblesse avec un peu de rancœur. Auriez-vous une mauvaise expérience avec cette dernière ? Si je peux me permettre, vous avez une certaine stature et allure qui n’est pas sans me rappeler celle de la haute. L'êtes-vous ?

Le bruit de l’activité de la ville semblait lointain tant la ville paraît calme. Ses habitants avaient prit l’habitude de sortir à des heures plus tardives pour profiter de la fraîcheur du crépuscule. Le ciel était une nuance de couleur chaude entouré par les couleurs froide de la nuit. Une agréable brise venait souffler dans les cheveux légers des deux individus profitant du spectacle que la nature leur offrait.

Quelques personnes occupées à leurs besogne semblaient disparaître derrière les coin des bâtiments qui jouxtaient le précieux jardin.

Cyrus pour profiter de la douce brise, se pencha légèrement en arrière et usa de ses bras comme appuis sur le rebord intérieur de la fontaine. Son regard oscillait entre le lointain et son interlocutrice, prenant bien soin d’écouter chaque mot qu’elle avait à lui transmettre. Quelques perles d’eau glissèrent du front du jeune homme avant de s'échouer sur son tablier de cuir.

- “Neyrelle”, un bien joli prénom. Je comprends, j’avoue ne pas avoir beaucoup côtoyé la haute noblesse. à vrai dire Seul mon père avait affaire à eux pour prendre des commandes un peu spéciales.

Cyrus leva un bref instant les yeux au ciel pour observer le ciel s’assombrir d’un voile nocturne qui ne saurait tarder à être total. Il inspira profondément pour se laisser emporter par les milles senteurs qui tourbillonnent porté par le vent devant lui.

- En effet je ne réside pas vraiment ici. Je crèche dans une petite auberge plus loin au nord de la ville. Je viens régulièrement à Stellaraë pour faire valoir mes compétences de forgeron afin de gagner de quoi alimenter mes efforts de survie et mon envie de voyager. Durant mes pérégrinations, je dors le plus souvent à la belle étoile. Parfois j’ai la chance d’être hébergé par une âme charitable. Je n’ai pas vraiment de “chez moi” encore, l’aventure laisse peu de place à cela après tout.

Son regard ambré retomba pour apprécier les courbes du délicat visage de la jeune femme. Plongés dans ses yeux on y voyait des couleurs très pure aux reflets presque mystiques dégageant une certaine animalité.

- Quitter la ville ? je ne sais guère si une tel chose vous est recommandée si vous n’avez aucune expérience en survie ou combat. j’espère que tel n’est pas votre cas. ou que voyagerez entouré. Ma première recommandation sera donc de voyager accompagné.

il marqua une courte pause pour réfléchir à la demande.

- Un lieu que je devrais vous conseiller ? et bien, les elfes dans la forêt Syflaën pourrait s’avérer instructif et intéressant pour vous. On dit qu’ils ont beaucoup à apprendre. Les nains de l’est, à BaldorHeim, seront tout aussi intéressants, mais plus d’un point de vu terre à terre et matériel. En revanche je vous déconseille fortement le sud et les cavernes de Spelunca. Spelunca abrite beaucoup de thérianthrope et de vampire. L’un deux peut s'avérer très perfide et pourrait ne pas accepter votre passage.

Quelques lucioles se dévoilent alors pour former une constellation de points lumineux scintillant très discrêt. Ensemble, elles viennent se poster sur quelques fleurs pour former un nuage de point bioluminescent sur la verdure du feuillage.

Dans un réflexe acquis depuis l’enfance, Cyrus regarda la lune avec un soupçon d'appréhension. Il serait dommage que sa nature lycanthrope vienne mettre un terme à cette plaisante conversation dans un malheureux accident. Ses craintes s’évanouirent rapidement lorsqu’il vit la silhouette arquée d’un croissant de lune. Sa lueur froide illumine faiblement la ville et le désert aride qui borde la cité.

- Vous avez deviné avec justesse. En effet, mon métier est celui du travail du métal. Pour certains, ce serait un métier bien moins prestigieux que nombre de métiers, mais j’y trouve satisfaction et fierté.

Il regarda alors un temps le ciel pour admirer les plus brillantes étoiles se dévoiler en premier. Un plaisir simple de la vie qui nourrissait un cyrus, une fascination inquantifiable et un grand émerveillement.

- Mon histoire n’a rien d'extraordinaire, j’en ai peur. Un mélange subtil de lassitude de mon quotidien et un désir d’explorer ce que ce monde avait à offrir. Parfois, il n’y a pas besoin de plus. Ne pensez pas cependant que l’idée avait germé du jour au lendemain, elle a été longuement réfléchie, tout comme vous.

Le jeune homme rétorqua un sourire à son interlocutrice, la rejoignant sur l’amusante réaction au premier “conseil”. Un peu de joie qui adoucissait d’autant plus cette agréable conversation. A la question rhétorique de la jeune femme, Cyrus ne délivra qu’un simple : “non”. Elle ne lui paraissait pas inconsciente ni imprudente. Mais il se dit qu’il valait mieux prévenir que guérir.

- Ishtar vous dîtes. Je n’ai encore jamais voyagé jusque là, cette ville reste parfaitement inconnue tout comme la voie qui y mène. Que voulez-vous y faire, si je peux me permettre de demander bien sûr. Voyez là que l’expression de ma curiosité

attendant la réponse de son interlocutrice, le jeune forgeron s’étira brièvement avant de fermer les yeux quelques instants, s’imprégnant de la chaleur douce du soir. Enfin pouvait-il respirer sans l’oppressante chaleur du jour et des forges. Une fraîcheur qui se mêle parfaitement au cadre splendide et reposant qu’offre ce jardin. Rarement s'était-il senti aussi apaisé, aussi détendu. Ses mains, toujours derrière lui, posées sur le rebord de la fontaine, ne semblent nullement souffrir d'inconvénient liés aux aspérités et la rugosité de la pierre. Son attention retomba sur Neyrelle pour répondre à sa dernière interrogation.

- Mon prochain voyage ? Je ne sais guère. J’envisageais de partir chez les elfes un jour. Mais je ne prévois pas ce voyage de sitôt. Je dois bien avouer ne pas avoir réfléchi plus que cela de la prochaine étape de mon périple. Je pourrais me décider à aller à Ishtar également, découvrir ce que cette ville a à offrir. Spelunca pourrait s’avérer très intéressant également, bien que dangereux.

Une question qui l’aurait prit au dépourvu, le voilà à réfléchir à voix haute. Il frotta sa barbe de trois jours, légèrement songeur. Après tout, pourquoi pas. l’idée d’aller à spelunca semblait avoir éveillé chez lui un certain intérêt.

- Qui sait, nous pourrions finir par nous croiser sur la route d’Ishtar ou de Spelunca finalement.

Un sourire aux lèvres, amusé de se rendre compte que son chemin pourrait finir par le mener au même endroit.

Il imite son compagnon de conversation, penchant son buste en arrière pour changer son point de vue sur le ciel et le rendre bien plus facile à savourer. A mesure que les ténèbres s'emparent du ciel, les étoiles les plus discrètes se dévoilent. Un magnifique nuage de lueur enchanteresse présentant la nuit sous sa plus belle forme. En réponse au compliment généreux de la jeune femme sur la forge, Cyrus esquisse un sourire en coin, satisfait.

La lune, sous cette forme de croissant, laissant le ciel libre aux étoiles, n’étouffant aucune de ces faibles et lointaines lumières.

- Je comprends mieux pourquoi vous désirez dans cette ville. Une reconnexion avec vos racines avant le grand voyage. Un point de repère de vos origines avant le saut vers l’inconnu. Je vous comprends.

Une faible lueur orangée commençait à s'éveiller dans la ville, les flammes des illuminations publiques irradiaient de leurs chaleureuses lueurs les routes principales. Notre jardin, à l’écart dans une allée plus discrète, est épargné de cette pollution lumineuse. Un ajout à cette idyllique scène qui ajouta un lointain côté chaleureux qui contraste avec la fraîcheur nouvelle de la nuit.

- Non, je n'ai jamais vu la mer. Ce n’est pas exactement ma priorité. J'ai ouïe dire que c’était magnifique et que ça avait un pouvoir apaisant sur l’esprit. Je n’ai jamais vraiment trouvé le temps de m’y rendre.

Inspiration après inspiration, l’odeur du soir emplissait l’air, un parfum des plus délectable que Cyrus appréciait depuis longtemps. Il semblait si familier et pourtant si différent. On aurait dit le parfum des forêts distantes de kastalinn, mais il manquait un je ne sais quoi. Ou était-ce l’air chaud du désert qui changeait la perception de ce souvenir.


- Intrépide. Hahaha Rigola-t-il après s’être tourné vers son interlocutrice, un rire chaleureux, riant de sa propre dissonance et accompagnant le rire de sa camarade; Ses yeux, alors illuminés de flanc par le lune semblaient soudainement luire tel un chat au milieu de la nuit. Il serait peu avisé de ne pas les craindre. Il me faudra tâcher d’éviter ces cavernes maudites. Mais j’ai bien peur d’avoir certaines personnes à rencontrer là-bas. Quant à ses plantes.

**Il semblait soudainement bien mal à l’aise, il devait bien avouer que s’il tombait sur pareil prédateur, il ne saurait pas quoi faire. Et l’idée de finir dévoré par une plante ne le plaisait guère. Cependant, d’un air joueur, il regarda Neyrelle avant de mimer un regard inquiet vers la fontaine. Une petite plaisanterie pour accompagner cette joyeuse atmosphère.**

- Il faudra sûrement avoir l'œil vif.

Il poussa un rire amusé, un rire enjoué mais bas afin de ne pas dénaturer le calme nocturne qui va si bien à ce cadre.

Cyrus était bien heureux de voir sa compagnie nocturne s’amuser de son humour. Lorsque les rires laissèrent place au silence, il en profita pour savourer la brise et continuer de contempler la voûte céleste et également sur l’astre lunaire qui paraissait en cette nuit plus proche que jamais.

- N’est-elle pas magnifique ? Laissa échapper Cyrus, à moitié perdu dans sa contemplation. Son regard savourait les détails infimes de l’objet céleste, il l’avait très souvent observé mais rarement lui avait-elle évoqué la sérénité.

La voix du jeune homme était faible, ne voulant trancher avec l’ambiance froide et calme de la nuit.  Sans détourner le regard, il songeait un instant à la question. Que répondre sans avouer haut et fort sa nature.

- Disons qu’on dit pouvoir trouver en Spelunca quelques personnes avec un certain savoir que je recherche. Navré, je ne peux en dire plus.

Une réponse bien évasive délivrée sans la moindre hostilité, mais elle devra suffire. Sans nul doute cela ne suffirait pas à étancher sa curiosité, mais cela a le mérite d'au moins gagner un peu de temps.


Le jeune homme repensa au compliment et sourit à ce dernier, laissant au passage échapper un ricanement amusé.

- On ne me le dit pas souvent, non. Vos mots me font plaisir à entendre, si les yeux sont le reflet de l'âme, peut-être que la mienne n'est pas si mal. D'une voix légèrement taquine, n'ayant pas de croyance particulière en l'âme. Son ton change néanmoins pour une sonorité plus douce et sérieuse à l'approche de la suite de sa phrase. La vôtre en tout cas est à n'en pas douter resplendissante.

Le jardin était plongé dans le voile nocturne, délestant les couleurs de leurs éclats, ne laissant subsister que les faibles lueurs des lucioles batifolant dans la végétation. Pour Cyrus, il en était autrement, l'obscurité ne lui retirait que le plaisir de l'appréciation des couleurs. Son monde, de nuit, se dévoile sous des nuances de gris. Le son de la brise caressant les feuilles siffle un friselis envoûtant avant que le forgeron au repos ne reprenne.


- Non, ça devrait aller, je n'ai pas peur de l'obscurité. Et vous ? Je présume que vos escapades dans ce jardin ont parfois  été tardives. L'obscurité de la ville ne doit certainement plus être un frein pour vous, si elle l’était déjà un jour.

Cyrus, comme à son habitude, laissait se dessiner sur son visage un sourire amical. Et cela sera l'unique réponse qu'il pouvait donner en retour. En cet instant, le jeune homme se laissait transporter par l'air pur du désert qui ampli ses poumons d'une fraîcheur revivifiante. Cet air si frais était un véritable plaisir pour ses poumons qui avaient enduré les affres de l'air chaud des creusets toute la journée. Sa tête suivit un instant les mouvements de son amie qui se levait pour se dégourdir les pattes, c'était bien normal après tout, notre discussion avait duré assez longtemps pour voir le soleil se coucher et l'air frais nocturne prendre place, il pouvait en comprendre le besoin bien qu'il ne le partageait pas encore.

- L'humain est ainsi fait qu'il sait faire bon usage de sa détermination et résilience. Une ville au milieu du désert représente, à n'en point douter, un excellent message de survie, succès et prospérité. Malgré, comme vous le soulignez, ses conditions climatiques peu avantageuses. Il laisse échapper un rire discret Je pense aussi que c'est au matin que le fondateur de cette ville en eut l'idée.

Il marque une courte pause, les températures commençant peu à peu décliner au gré de leur conversation le laissait songeur sur le bien-être de la jeune femme qui l'accompagnait.

- Auriez-vous froid ? Je n'ai hélas rien à vous proposer pour vous couvrir. Je peux vous proposer de vous raccompagner chez vous si le froid devient trop insupportable.

Son regard s'était bien sûr porté à son interlocutrice qui avait perdu ses ravissantes couleurs pour des nuances de gris et de clair que la nyctalopie lui laissait encore apprécier malgré la luminosité réduite offerte par la lune. Il profitait de ce calme moment pour lutter contre les raideurs de ses muscles et articulations en s'étirant, passant ses mains au-dessus de sa tête pour les étendre le plus loin possible, ce qui ne manqua pas de faire retentir le craquement de quelques articulations notamment celle de sa colonne vertébrale. Il reprit alors la conversation après avoir soulagé ses articulations.

- hmmurff . . . dîtes, je suis curieux de savoir jusqu'où s'étendent vos connaissances de ce monde. Que savez-vous des dangers qui rôdent autour de Stellaraë ? Si vous êtes femmes de lettres, peut-être avez-vous également des connaissances ou anecdotes sur vos clients ? Je serais ravi d'en connaître quelques-unes amusantes. Si vous souhaitez partager de telles informations et que ça ne compromette pas votre travail, bien sûr, je ne voudrais pas vous mettre dans l'embarras même si vous allez bientôt partir.