J’étais actuellement en train de chevaucher dans les Terres Désolées, en direction d’Ishtar où je devais rejoindre un groupe d’éclaireur Gardiens auquel j’appartenais désormais. Après avoir bataillé avec mon chef de section, j’avais réussi à obtenir le droit de ne pas rester à même Stellaraë, et à devenir éclaireur à la place. Cela me permettait de me balader un peu partout sur Dùralas, et de ce fait de ne pas attirer des ennuis à mes compagnons à cause de ma malédiction. Car en effet, outre le fait que mon esprit voyageait chaque soir dans le Pandémonium, emprisonné jusqu’à mon réveil, j’agissais aussi comme un aimant à démon, et il se passait rarement plus de deux semaines sans que je ne sois confronté à l’un d’eux. Si je restais trop longtemps à Stellaraë, j’étais presque sûr de causer involontairement une catastrophe, et cela ne m’attirerait pas les faveurs du roi avec qui je devais absolument avoir une audience. Sans ça, jamais je ne pourrais avoir des explications quant au fait qu’il m’ait abandonné, ni connaître le comment du pourquoi de ma malédiction. J’avais là peut-être un moyen d’en finir avec cette vie cauchemardesque qui faisait voyager mon esprit aux limites de la folie, alors je n’allais pas briser mes chances sous prétexte que je devais rester à la capitale.

On m’avait prêté un cheval pour le voyage, car de Stellaraë à Ishtar il y avait quand même quelques jours de chevauchée. Ma monture s’appelait « Arwen », et était une jolie jument à la robe unie blanche. Elle était fine et élancée, et le palefrenier m’avait dit « C’est une gentille bête, admirable pour les longs trajets, mais guère taillée pour le combat malheureusement. ».
J’avais donc éperonné la bête et tous deux nous avions filé vers Ishtar, mon arc et ma claymore dans le dos, alors que derrière nous le soleil se levait à peine. Cela faisait maintenant plusieurs heures que nous voyagions, et ma compagne équidée ne semblait pas encore fatiguée. Pour être un cheval de course, c’en était un ! Alors que nous allions bientôt arriver à une des escales de mon périple, je vis au loin une scène qui m’interloqua : une créature humanoïde, dont je n’arrivais pas à percevoir la race d’aussi loin, était en train de se promener toute seule en pleine Terre Désolée. C’était peu commun de rencontrer du monde dans ses contrées. Je restais un petit instant à l’observer, ordonnant à Arwen de ralentir, et je ne regrettais pas ma décision. Sitôt que je me mis à l’épier, je vis une forme bouger dans la petite caverne devant laquelle passait la créature. La forme sortit de l’ombre, et je ne sus exactement ce que c’était, mais je compris immédiatement le danger. La créature humanoïde aussi, car elle sursauta et s’empressa de grimper la falaise alors que la forme se dirigeait vers elle, de façon aggressive. Et bien, on dirait qu’il allait falloir rallonger un peu mon trajet pour aller secourir une pauvre âme en peine. Soupirant, j’éperonnai Arwen tout en dégainant ma claymore. Il fallait agir rapidement avant que la bête ne fasse du hachis de la pauvre créature humanoïde.

A mesure que je me rapprochais, les formes devinrent plus distincte : la créature en détresse ressemblait de plus en plus à une faune, ou à un hybride similaire en tout cas, alors que la créature agressive semblait être… un autre humanoïde se traînant, le teint livide? Des souvenirs refirent surface, à l’époque où je m’étais aventuré non loin de là, en pleine Terre Désolée. Là-bas, de très violentes batailles avaient eu lieu dans un passé lointain, ainsi qu'un sombre pacte avec Kernal lui-même, le démon primordial de la maladie et de la mort. A cette époque, le jeune roi ne voulait que la victoire pour son peuple, et a donc demandé à Kernal de l'aider à gagner la guerre. Mais il fut dupé. Oh bien sûr il gagna la guerre. Mais son armée fut changer en zombies et autres morts vivants, et lui devint le pantin éternel de l'engeance diabolique. Se doutait-il que son royaume deviendrait les Terres Désolées actuelles?

Le temps n’était cependant pas aux questions, et je sautai de mon cheval en pleine course, alors que j’arrivais presque au contact de la bête. Je me souvins à temps des conseils du palefrenier : « C’est une gentille bête […] mais guère taillée pour le combat, malheureusement. »

Espérant être à portée de voix de la faune – qui était visiblement une femme – je lui criai tout en tapant ma claymore contre mon gant pour attirer l’attention de la créature mort-vivante :

« Je suis Gardien. Je viens vous secourir, ma dame. »

C’était une la formule de procédure dans ce genre de cas, même si je trouvais ça un peu trop héroïque à mon goût. Après tout, je n’étais pas un héros.

[Début du combat]

L'équipe des joueurs commence le combat

Vitesse de la première équipe : 141

Equipe joueurs :

Brendan : 496
Vitesse : 1
Dégâts : 965
Bonus : Mental d'acier : Les dégâts reçus sont divisés par deux.
Concentration acérée : Le manieur peut décider lors d'un tour de frapper la lame de sa claymore contre le sol plutôt que d'attaquer. En cas de réussite, ses dégâts augmentent de 10% (coup critique : 15%) et il reçoit une réduction de dégâts sur la prochaine attaque subie de 15% (coup critique : 20%))
Découpeur en série : Effet : À chaque lancer de dé, vous devez aussi lancer le dé "Citrouillage". Votre attaque ne réussit que lors d'une correspondance. À savoir que :
* Échec critique + échec critique => Coup réussi à 25%.
* Coup réussi + coup réussi => Coup réussi normal.
* Coup critique + coup critique => Coup critique +50%.
Dissipation : Sortir victorieux d'un combat contre une abomination.
Morsure du vampire : Effet : Vous commencez vos combats avec -10% de vitalité et êtes considéré comme un vampire (vous utiliserez le dé "vampire", mais les dés de classe sont toujours autorisés à condition de lancer au moins un dé vampire).
Dissipation : Sortir victorieux d'un combat contre un vampire.

Tifawt : 165
Vitesse : 140
Dégâts : 35
Bonus : /

Vitesse cumulée de l'équipe adverse : 70

Zombie : 150
Vitesse : 70
Dégâts : 90
Bonus : Rapidité : Peut attaquer deux fois Brendan.
Infestation : 1% de chance d'infecter la personne attaquée.
Intuable : Pour tuer un zombie, une seule solution : lui couper la tête... Si le premier Coup Réussi ou effet subi par le zombie doit l'achever, il lui reste en réalité 1 point de vie. L'effet ne fonctionne pas avec un Coup Critique.

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'Attaque - Hybride' :

La demoiselle en détresse – qui, maintenant que j’étais plus près, ressemblait à une hybride femme-chèvre – me remarqua enfin et sembla hésiter à fuir ou à venir m’aider. Elle ne m’adressa pas un mot et, une fois son dilemme fini, dégainai une dague avant de se mettre en position pour la lancer. Grâce à ma vision aiguisée, je parvins à distinguer quelque chose d’assez troublant : ce n’était pas du tout une dague de lancer qu’elle avait en main. Comptait-elle sauter de son promontoire pour attaquer ? Ou, comme je le pressentais, elle n’avait aucune compétence martiale et pensait que sa dague allait atteindre sa cible ? Je restais à distance alors que le zombie s’approchait de moi, à pas lent. Je ne voulais pas me prendre une dague perdue, car ce n’était jamais agréable, d’expérience.
A ma grande surprise, quand la jeune hybride lança sa dague, la dague parvint à écorcher le torse de la créature, sans pour autant se planter dedans. Et bien, elle semblait avoir l’acuité visuelle qui palliait à son incompétence dans le domaine du combat !

Le zombie, visiblement pas très content qu’on le charcute de cette façon, sembla devenir plus aggressif, et il s’approcha de moi plus rapidement. Bah, ce n’était pas un mort-vivant qui allait m’impressioner. J’en avais vu d’autres, et je me battais régulièrement contre des démons qui était des adversaires autrement plus retors qu’un simple zombie. Me mettant en position de combat, je fléchis légèrement les genoux, claymore au clair, et attendit que le cadavre soit suffisament près pour attaquer. D’un coup de lame vertical, je le tranchais en deux avec autant de facilité qu’on coupe du beurre, et surpris par le manque de résistance de sa chair en putréfaction, je trébuchai sur quelques pas, emporté par l’élan de mon épée géante.
Je me retournais alors vers la demoiselle en détresse, et lui lançai avec mon air neutre naturel :

« Vous n’avez plus rien à craindre, ma dame. La situation est sous… »

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que je sentis quelque chose m’aggriper la jambe. Baissant mon regard je vis alors le demi-zombie, coupé au niveau de la taille, me saisir la cheville, déterminé à se battre jusqu’au bout. Ah, j’avais oublié la règle concernant les zombies. « Toujours viser la tête ». Malgré ses maigres tentatives pour me faire tomber, je parvins à me mettre hors d’atteinte et préparai ma lame. Ce n’est pas un demi-cadavre qui allait me résister, après tout.

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#1 'Attaque - Humain' :


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#2 'Citrouillage' :

C'était un dé de vampire Brendan

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'Attaque - Vampire' :

Le demi-zombie ne fit pas long feu sous l’assaut – unique mais précis – de ma botte contre sa face de mort-vivant. Vérifiant bien que tout danger était écarté, la demoiselle en détresse finit par descendre de son promontoire, glissant sur la roche avec une agilité déconcertante. Je n’étais pas particulièrement lourd ou lent moi-même, mais ma claymore handicapait énormément mon agilité. Mais, même sans claymore, il ne faisait aucun doute que cette jeune hybride caprine me battrait à plat de couture question dextérité et lesteté du mouvement.
Elle finit par arriver à ma hauteur, et je me rendis alors compte de quelque chose que je n’avais pas remarqué jusqu’alors : elle était petite. Comparé à moi, en tout cas. Rien de très important, mais le détail me frappa quand je la vis lever les yeux vers moi et me dire :

« Je vous remercie, mon Seigneur. »

Je haussai les deux sourcils, l’air perplexe. Moi, seigneur ? Pfuh, c’était la première fois qu’on m’appelait ainsi. J’aurais été moins choqué qu’elle m’appelle « le Maudit ». Je fis un rapide examen de ma personne : rejetais-je tant de prestance qu’on me prenait pour un noble ? Ma foi, j’avais toujours fait en sorte de bien présenter, de faire régulièrement ma toilette, de tailler ma barbe, mais de là à ressembler à un seigneur…
Alors que j’allais relever l’absurdité de son sobriquet, elle me dit, prenant tout à coup un air plus prudent :

« Ve… Venez-vous de Stellaraë ? »

Je fronçai les sourcils, toujours aussi perplexe. C’était donc là la première question qu’elle se posait en me voyant ? Mon instinct d’enquêteur – courser les démons, ça vous forge une solide base d’analyste – me disait qu’elle avait quelque chose à cacher, probablement lié à Stellaraë. J’aurais même pu supposer, si je voulais aller plus loin, que c’était en lien avec les autorités, et qu’elle avait donc peur de se faire attraper par les Gardiens vu la prudence dans sa voix à la vue de mon blason. Mais ça, c’était de la surinterprétation. Peut-être était-elle seulement encore secouée par sa fuite du zombie ? Ou bien légèrement intimidé par celui qui avait fait de son agresseur de la nourriture pour les rapaces des Terres Désolées ? Je n’en savais rien et, pour ne rien cacher, cela ne m’intéressait pas. Elle ne m’avait pas l’air très dangereuse – quoi que sa dague avait eu la chance inouïe de se planter dans le mort-vivant, alors que la distance jouait en sa défaveur – donc je doutais fort qu’elle fasse partie des criminels recherchés. Et puis, une hybride caprine recherchée, ça ne courrait pas les rues et j’aurais donc sûrement aperçu son visage dans les affiches de primes. Non, définitivement, ce qu’elle cherchait supposément à fuir ne me concernait pas du tout.
Je finis par lui répondre, le ton calme :

« Et bien et bien, je ne mérite pas un surnom si avantageux. Je ne suis pas seigneur, loin de là. Appelez-moi simplement Brendan. »

Je lui tendis la main en signe de bienveillance, puis enchaînai :

« Et en effet, je viens bien de Stellaraë. Je suis en train de rallier Ishtar afin de rejoindre une patrouille d’éclaireurs. Et vous, demoiselle ? Vous venez de Stelleraë aussi ? »

La dernière question était en bonus, mais après tout la curiosité n’avait jamais tué personne. Il ne me coûtait rien d’en savoir plus sur cette jeune hybride.

La jeune hybride qui me faisait face paraissait fébrile, et je surpris son regard se baladait frénétiquement à droite à gauche, comme si elle recherchait une issue. Cela ne faisait que confirmer mes doutes qu’elle avait quelque chose à cacher, mais je ne m’en formalisai pas. Cela ne me regardait pas, après tout, et si sa tête avait été mise à prix je m’en serais sûrement souvenu. Au bout de quelques secondes, elle sembla se calmer peu à peu, et finit par me répondre en faisant une petite courbette, comme si elle se rendait compte pour la première fois de ma présence :

« Et bien, enchantée, Sieur Brendan. Je m’appelle Tifawt. »

Je fis une rapide recherche dans mes souvenirs sur une certaine Tifawt qui aurait été recherchée par mes collègues, mais rien ne me venait. Non, définitivement cette personne ne faisait pas partie des têtes mises à prix, ou alors c’était extrêmement récent, mais dans ce cas-là elle avait été plus rapide pour fuir de la capitale humaine à pied que moi à cheval. Et ça, ce n’était pas cohérent. Je finis donc par choisir de ne pas m’impliquer plus, car cette jeune hybride me semblait en règle si ce n’était son comportement étrange. Elle enchaîna finalement :

« Et je viens également de Stellaraë et… Je suis moi aussi sur la route d’Ishtar. »

Je haussai les sourcils, surpris de la coïncidence. Ainsi donc nous avions la même destination ? Je jetais un coup d’œil aux alentours, scrutant l’horizon désertique à la recherche d’un signe de vie. Rien à signaler. Par chance, aucun démon n’était à mes trousses actuellement, mais je savais que cela n’allait pas durer. Cela ne durait jamais, de toute façon. J’hésitai donc à lui proposer de l’accompagner. Cela pouvait être risqué pour elle, compte tenu de ma malédiction. Mais vu les circonstances de notre rencontre, cela pouvait aussi être risqué pour elle de faire cavalier seul. Je finis par conclure qu’un peu de compagnie ne me ferait pas de mal non plus, et lui demandai tout en commençant à nettoyer ma lame distraitement, habitué à l’entretien des armes :

« Enchanté également, Tifawt. Et bien, il semblerait qu’on ait tous les deux pour objectif Ishtar, si je ne m’abuse. Autant faire route ensemble, qu’en pensez-vous ? »

Je finis mon bref nettoyage et sortit alors un fusil dans le but d’aiguiser ma lame. Cela allait prendre quelques temps, et il aurait été inconvenant que cela se fasse dans le silence. Je demandai donc, sur le ton de la conversation :

« Et vous, qu’est-ce qui vous attends à Ishtar ? Un amant ? De la famille ? Des affaires ? Si vous me permettez la curiosité. »

En dépit de ses craintes, elle réalisa qu’elle n’avait même pas pensée à lui donner un faux nom. Mais elle avait eut bien de la chance, car l’homme ne semblait absolument pas la connaître. Fort bien, voilà qui était particulièrement rassurant. D’autant plus qu’il lui proposa de faire route ensemble.
Tifawt analysa la proposition, mais en soit l’évidence de la réponse s’imposa d’ores et déja d’elle même. Il y avait assez peu de chances pour qu’il s’agisse d’un traquenard : le dénommé Brendan aurait déja pu aisément s’en prendre à elle ou l’arrêté pour la ramener à Stellaraë. S’il ne l’avait pas fait, il n’aurait aucune raison pour qu’il agisse ainsi à l’avenir. La faune jugea que la probabilité qu’il lui attire davantage d’ennuis était bien faible. En réalité, elle estimait que ses chances de se sortir de situations désespérées seraient bien plus hautes en la présence d’un guerrier tel que lui. Pour cette raison, elle accueillit la proposition avec joie, un sourire illuminant ses traits.

« Avec plaisir, il faudrait que je sois bien stupide pour refuser pareille offre, Monsieur. »

Malgré tout, elle s’exprimait à lui comme si son titre était supérieur au sien. Ce qui était le cas d’une certaine façon, il était un Gardien après tout non ? Cependant, son ton et sa façon de forger ses phrases pouvait également sembler particulièrement enfantin. Cette impression était d’autant plus renforcée si on prenait en compte sa taille davantage caprine qu’humaine et son corps qui ne semblait pas encore formé.

Et enfin, la question tant redouté par la faune arriva.
Qu’allait-elle bien faire à Ishtar ? Heureusement, l’homme lui proposa un panel de réponses toutes prêtes dans lesquelles elle n’avait qu’à piocher ce qui l’arrangeait le plus. Elle hocha donc là tête lorsqu’il prononça ce qui était le plus proche de la vérité.

« De la famille, oui tout à fait. Et… Et vous, avez-vous l’habitude de rallier Ishtar depuis Stellaraë ? Vous connaissez bien l’itinéraire ? »

Subtil changement de sujet.
Elle déviait nonchalamment la conversation vers quelque chose qui ne la mettait pas directement en situation d’interlocutrice. Elle était bien plus à l’aise dans le rôle de l’auditrice, d’autant plus lorsque le sujet commençait à devenir délicat. Et puis, en général, les gens aimaient bien parler d’eux.

Après avoir accepté mon offre, la dénommée Tifawt répondit évasivement à ma question :

« De la famille, oui tout à fait. Et… Et vous, avez-vous l’habitude de rallier Ishtar depuis Stellaraë ? Vous connaissez bien l’itinéraire ? »


Je ne savais si elle était gênée, impressionné ou effrayé par mon statut de Gardien, mais la jeune femme-chèvre ne semblait pas encline à me révéler précisément le but de son voyage. Cela m’arrivait fréquemment depuis que j’avais endossé l’armure de garde, cependant, et je décidai donc de mettre ça sur le compte de l’uniforme. Moi-même, avant de rentrer chez les Gardiens, préférais éviter de côtoyer les gardes. Il devait en être de même pour la jeune Tifawt. Je répondis à sa question tout en continuant à polir ma lame, habitué à entretenir mes armes :

« On peut dire que j’ai passé ma vie à voyager, donc oui je connais bien l’itinéraire. Vous étiez sur la bonne route, si vous êtes parti de Stellaraë, vu que je vous ai croisé sur le chemin. Et vous, vous voyagez beaucoup ? D’ailleurs, savez-vous monter à cheval ? »

La deuxième question n’était pas anodine, car il n’était pas question de faire la route à pied, et je comptais bien que Tifawt monte sur ma jument avec moi. Je finis d’aiguiser la lame de mon arme tout en écoutant la réponse de Tifawt. Quand elle eut finit, je sifflai à l’encontre de mon cheval, qui comprenant le message se rapprocha de moi, étant resté en retrait pendant l’échauffourée avec le zombie.
Je dis à l’hybride avec un léger sourire que l’on ne voyait pas souvent sur mon visage :

« Belle bête, cette jument. Elle s’appelle Arwen, et je dois avouer qu’elle est attachante. Vous vous y connaissez en bête, ma chère ? »

La jeune faune me rassura en me confiant qu’elle savait monter à cheval. Je crus remarquer une sorte d’étincelle dans ses yeux au moment où elle l’avait dit, comme si l’on touchait là à un sujet qui la passionnait. Peut-être avait-elle beaucoup voyagé en cheval, quoi que son doute quant au chemin pour arriver à Ishtar dénotait d’un certain manque d’expérience. Ishtar était la grosse ville la plus proche de Stellaraë après tout.
Elle confirma mes doutes quand elle m’avoua qu’elle n’avait jamais quitté Stellaraë. Ainsi, ce n’était pas sur la route qu’elle avait développé cet amour des bêtes et son présumé talent en équitation. Décidant que ça n’avait aucune importance, je mis mes interrogations – avouons-le, assez peu importantes – de côté pour me focaliser sur le polissage de mon arme.

Tifawt finit par me demander avec curiosité :

« Elle est magnifique, en effet ! Je connais les bêtes oui… Vous semblez très complices. La possédez-vous depuis longtemps, Monsieur ? »

Je caressai brièvement l’encolure d’Arwen avant de lui répondre, un léger sourire sur le visage :

« Oh non, ça fait à peine quelques semaines. Et je ne la possède pas, non, elle appartient au palefrenier royal qui me la prête dans le cadre de mes missions. Cependant, elle a accouché il y a peu, donnant naissance à un jeune poulain que j’ai acheté, lui, pour le coup. Mais sinon, en effet, nous commençons à devenir complice elle et moi. Il faut dire que mon travail d’éclaireur ne me laisse ni le temps ni l’occasion de sympathiser avec autrui. Sa présence m’aide à me sentir un peu mieux. Même si la solitude ne me dérange pas. »

Je finis d’affûter ma claymore et la rangeai donc dans mon dos, rapidement suivi du fusil à affûter. Bon, et bien il n’y avait plus rien pour nous empêcher de partir désormais. Je posai ma main sur la croupe d’Arwen et la montai en prenant appui sur l’étrier. Puis, parceque Léana m’avait bien éduqué, je tendis ma main vers Tifawt en lui lançant :

« En avant alors, demoiselle. Vous pourrez me raconter d’où vous vient cette passion pour les chevaux sur la route si vous voulez. »

Comme dit plus tôt, l’interrogation n’était pas si importante mais au moins aurait-elle le mérite d’assouvir ma curiosité.