Elduin Xarcis est né dans un petit village se trouvant au Nord des Plaines d’Aràn, durant l’escale de la caravane marchande de ses parents. Il fut accueilli dans la famille avec joie et bonheur.
Lorsque le Clan Xarcis fuyait leurs terres natales, ils comptaient plus de deux cents personnes. Dix ans après, ils n’étaient plus qu’une cinquantaine à porter ce nom dans toutes les terres de Dùralas. Et maintenant, avec la naissance du jeune Elduin, ils étaient moins d’une dizaine à travers le monde.
Du fait que la caravane Xarcis voyageait de village en bourg, ils n’avaient pas vraiment accès à des marchandises de luxe, qui leur auraient permis de s’assurer une meilleure vie. Mais ils n’arrivaient qu'à avoir des peaux et de la viande auprès des chasseurs et des graines auprès des paysans des colonies qu’ils visitent.
Cela leur permettait d’avoir toujours un peu d’argent sur eux et quand ils allaient dans une ville ou une cité, une fois par an, c'est quelques pièces leur permettaient de se payer une bonne chambre dans une auberge au centre-ville et de se payer de nouveaux vêtements en cas de besoins.
Si la caravane Xarcis était toujours la bienvenue dans les villages et bourgs lorsqu’ils venaient vendre ou acheter auprès des villageois. Cela ne les protégeait pas des regards noirs et méfiants que leurs donnaient les villageois et les habitants des bourgs. On pouvait lire la crainte sur leurs visages et certains les appelaient "Sang du Démon" dans leurs dos au vue de leurs morphologies. Mais les membres de la caravanes Xarcis tentaient de ne pas écouter ou de ne pas se laisser affecter par les actions blessantes des personnes qu'ils croisaient.
Durant les cinq premières années de vie d'Elduin, ses parents étaient au petit soin pour lui. Il était dorloté, principalement par sa mère. Mais cela ne les empêchait pas de l'instruire. Son père et sa mère commencèrent à lui apprendre à lire, écrire et compter après son cinquième hiver. Lui disant que c'était des compétences basiques les plus importantes et que cela lui servira durant le restant de sa vie.
Sa mère lui apprit l'importance de la "Trinité Divine" Djöllfulin. Elle lui apprit que s'il avait le moindre doute ou crainte, il devrait se tourner vers Urgaal'Mar, Dieu de la Ruse; Kar'Magûl; Dieu de l'Erudition et Lagmùra Dieu de la Force. Son grand-père, Arrdak Xarcis, lui expliqua que sans la bienveillance des trois Dieux, aucuns de Djöllfulin auraient pu fuire leur Terre Natal lorsque le "Grand Cataclysme" frappa leur Royaume.
Arrdak ne parlait pas de "Grand Cataclysme" ou du temps où il vivait encore sur leurs terres natales. Les quelques fois qu'il évoquait cette partie de son passé, c'était quand il se noyait dans une bouteille d'alcool. Et les quelques briques d'informations qu'on pouvait comprendre, c'était ce qui avait frappé leur Ancien Royaume était arrivé sans signe avant-coureur, pour le commun des citoyens et du jour en lendemain, ils fuyaient les régions qui les avaient vu naître et prospérer depuis des générations.
En plus de cela, son grand-père lui apprenait le Nordien. Il expliqua que c'était la première langue que parlaient les Djöllfulin avant de venir s'installer en Dùralas. Arrdak se plaignait aussi que les parents d'Elduin ne l'avaient pas appris et qu'il n'allait pas laisser sans savoir cela. Le Nordien, selon les dires de Arrdak, faisait partie de la Culture du Peuple. Et il allait tout faire pour que son petit-fils soit au courant le plus possible de ses origines et de ses us et coutumes.
Alors qu'Elduin était instruit par sa famille. Il apprit qu'il allait devenir grand-frère d'ici quelques lunes. sa mère attendait un heureux événement. Il fut au ange et le vieux Arrdak l'était aussi. Le clan Xarcis allait compter un nouveau membre d'ici quelques temps.
Les lunes passèrent et quand le jour de naissance du petit-frère ou petite-soeurs d'Elduin arriva; la caravane était dans les plaines glacées de la Toundra. C'était déjà mauvais signe. Mais quand sa mère commença à avoir mal au ventre et à perdre du sang, c'était le signal d'alerte pour la caravane. Arrdak s'arrêta où il pouvait installer un campement et demanda à Elduin de lui donner un coup de main le temps que sa mère donne naissance avec l'aide de son père.
Lorsque Elduin et son grand-père reviennent une heure plus tard avec du bois et de l’eau pour le camp, ils virent le père d’Elduin avachi devant une tente en train de se tenir sa tête. Si Arrdak comprit instantanément ce que cela signifiait. Elduin courut dans la tente et avant qu’il ne put être arrêté, il rentra. Il vit un drap ensanglanté posé sur sa mère et cette dernière avait les yeux fermés. Avant même qu’il ne puisse dire quelque chose, Arrdak le prit et le sortit de la tente. Après quelque secondes de silence, qui parurent une éternité, il annonça à son petit-fils que sa mère et son petit-frère/petite-soeur les avaient quittés et qu’elle était dans le Royaume de leurs Dieux. Maintenant, elle veillerait sur lui depuis les Cieux Divins.
Elduin s'effondra en larmes hurlant et réclamant le retour de sa mère. Ne comprenant pas pourquoi ils l’avaient quittés et pourquoi ils ne pouvaient revenir des Cieux Divins.
Depuis ce jour tragique, l’atmosphère au sein de la caravane Xarcis avait changé. Elle était plus froide. Même si le père d’Elduin continuait à lui enseigner, il était plus distant avec son fils qu’avant. Elduin, lui, était devenu plus calme. Il pouvait passer des heures, voir des jours sans dire le moindre mot. Il avait aussi pris l’habitude de regarder la Nature qui l'entoure et quand son grand-père lui demandait pourquoi il faisait cela, il lui disait que cela lui apportait un sentiment de sérénité.
A partir des sept ans d’Elduin, celui-ci fut introduit à la chasse par son grand-père. Il lui apprit à suivre les animaux dans la nature et reconnaître les traces de pattes pour savoir ce qu’il chassait. Si durant ces premières tentatives il revenait sans rien, cela commença à changer au bout de trois mois de chasse. Il commençait à revenir de plus en plus souvent avec du petit gibier comme des lièvres ou des faisans. Les proies n’étaient pas suffisamment grandes pour qu’ils puissent vendre les peaux, mais elles étaient suffisamment grosses pour nourrir la petite caravane en pot-au-feu avec quelques légumes achetés dans les villages qu’ils visitent.
Si Elduin et Arrdak tentaient de reprendre le cours de leurs vies depuis deux ans, ce ne fut pas le cas du père du plus jeune Xarcis. Il semblait plonger de plus en plus dans la mélancolie et il buvait presque tous les soirs pour noyer son chagrin. Oubliant presque qu’il avait encore son père et son fils avec lui.
Quelques jours après son huitième anniversaire, Elduin sortit de sa tente en hurlant de peur. Alors qu’il venait juste de se réveiller et qu’il allait se passer de l’eau sur le visage, il se rendit compte qu’il avait des marques rouges sang sur le visage et sur son bras droit. Il montra cela à son grand-père et son père, si ce dernier semblait être une nouvelle fois sous l’emprise de l’alcool dès les premier rayons de lumières; Arrdak examina Elduin sous toutes les coutures. Il lui demanda s’il avait tenté de faire de la magie. S’il avait voulu pactiser avec des entités sombres. Ou s’il avait senti comme si son corps le brûler. A toutes les questions, Elduin répondit non. Il n’avait rien fait de spécial hier soir et Arrdak lui dit qu’il n’avait aucune idée d’où pouvaient bien venir ces marques écarlates.
Cinq lunes après le huitième anniversaire d’Elduin, alors que la caravane Xarcis se trouvait dans la Cité de Kastalinn pour honorer un contrat de livraison de fourrures d’un des tanneurs. Le père d’Elduin, qui se noyait encore dans l’alcool, se retrouva mélée à une bagarre dans la taverne où il buvait. Avant même que la garde de la Cité puisse venir pour remettre de l’ordre dans cette histoire, le Djöllfulin avait reçu un coups de couteau dans le dos, le tuant sur le coups.
Après une enquête rapide de la part de la Garde, il allèrent voir Arrdak et Elduin pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. Le ton de leurs voix laissaient entendre qu’il ne se souciait pas vraiment de la mort de leur proche. Ils leur donnèrent une bourse pour compenser la perte d’un des leurs et ils leur dirent que le corps de leur parent se trouvait à la caserne de la Garde. S’ils ne venaient pas le prendre dans les deux jours, ils le mettraient dans une des fosses communes de la cité.
Après avoir récupéré le corps de son père et de lui avoir donné les derniers sacrements, Elduin erra quelques heures dans les rues de la Cité. A chaque fois qu’il touchait les quelques pièces qu’il avait eu pour la mort de son père, il avait l’impression que ces dernières lui brûlaient les mains. Alors qu’il se demandait ce qu’il allait bien pouvoir faire de cet argent taché du sang de son père, il vit un groupe d’enfants quémander à un des boulangers de la rue du pain. L’homme tentait de faire fuir ses enfants qui avaient presque le même âge qu’Elduin, en leur hurlant dessus. Elduin s’approcha de l’homme et il demanda deux douzaines de miches de pain. L’homme regarda le jeune Djöllfulin avec méfiance, mais quand ce dernier lui tendit les pièces, il le servit avec un petit sourire. Alors qu’il venait de finir de donner le pain à Elduin, ce dernier les donna aux enfants des rues au plus grand étonnement des enfants et du marchand.
Avant que les enfants ne puissent lui dire merci et que le commerçant lui demande pourquoi il avait fait cela, Elduin avait disparu dans une des ruelles du la Cité et il se dirigeait vers le point de rendez-vous avec son grand-père. Il ne parla pas à son grand-père du fait qu’il avait donné quelques miches de pain à des enfants des rues.
Les semaines passèrent et elles devinrent des mois. Ce qu’avait fait Elduin à Kastalinn devient une habitude pour le jeune Djöllfulin. Presque à chaque fois qu’il le pouvait, il donnait du pain aux enfants des rues. Si dans les premiers temps, ces derniers semblaient méfiants envers Elduin, ils apprirent qu’il n’avait pas de mauvaise intention. Et les enfants des rues lui était reconnaissant.
Lorsque Arrdak eut vent de la nouvelle manie de son petit-fils, il lui demanda pourquoi il faisait cela. Elduin lui répondit qu’il trouvait cela normal et logique d’aider les personnes moins bien lotis que lui et ses enfants des rues n’avaient personne pour les aider.
Les mois devinrent des années et Elduin semblait ne jamais vouloir s’arrêter de grandir. Dès ses douze ans, il faisait une tête de plus que tout autre enfant de son âge. Il dominait facilement quelques enfants plus âgés que lui. En plus de sa grande taille, il avait développé des muscles à force de chasser dans la nature et d’aider son grand-père au bon fonctionnement de la caravane marchande familiale.
Il avait aussi continué à donner de la nourriture aux enfants des rues et ses derniers connaissaient tous le fameux bienfaiteur Djöllfulin. Ils venaient vers lui dès son arrivée dans les villages et les bourg où sa caravane s’arrêter pour commercer. Il arrivait, dans des cas très rares, qu’un des enfants des rues lui transmet une rumeur qu’il avait entendu en passant devant les marchands. Si la majorité du temps ces rumeurs n’étaient pas utiles au jeune Djöllfulin, il arrivait qu’elle soit utile quand un marchand tenta d’arnaquer son grand-père.
Les rares fois où cela arrivait, Elduin le signalait à la milice ou au représentant local mais il se rendit compte que ces derniers soutenaient le plus souvent le marchand, même s’il était en tort que l’ancien Djöllfulin. Après quelques déboires de ce style, Elduin comprit que pour une grande partie de la population, il était plus facile de se lier contre eux que de les soutenir. Après tout, ils étaient la race du “Sang du Démon” et cela fit naître, petit à petit, un sentiment qu’il devait protéger ses frères et sœurs Djöllfulins car les autres ne le feraient pas. Elduin était bien conscient que tout le monde n’était pas aussi méfiant envers eux mais pour le moment, ce type de personne était plutôt rare dans ses voyages.
Les années passèrent et il était clair qu’Elduin était un colosse de la Nature. Mesurant plus de 2m20 pour 130 Kg, il était devenu une personne qui ne fallait pas venir chatouiller. Au fils des années de pratiques, il était devenu assez doué dans la chasse pour rapporter des gros gibiers, permettant d’avoir de beau morceau de viande dans leurs assiettes et des fourrures en plus à vendre dans les différents villages et bourgs qu’ils visitent avec son grand-père.
Les affaires de la Caravane Xarcis allaient bien. Il fallut plus d’une année après la mort du père d’Elduin pour revenir à un fonctionnement normal. Elduin prend les fonctions de ses parents pour aider son grand-père, au plus grand soulagement Arrdak. Ce dernier était bien conscient que son choix de vie pesait sur les épaules de son petit-fils et plus d’une fois il avait voulu arrêter. Il avait plus d’une fois eu envie d’aller dans les sombres montagnes de Kanaan pour s’installer dans le village Djöllfulin.
Plus d’une fois, durant les années qui suivirent, Elduin et Arrdak eurent à faire à des tempêtes de neiges lorsqu’ils étaient dans les terres enneigées de la Toundra. Suite à cela Arrdak fait promettre à son petit-fils que s’ils venaient à être séparés, ils devraient se retrouver au Village Djöllfulin. Il lui disait aussi d’avoir toujours quelques pièces dans ses poches pour pouvoir se payer le voyage vers les sombres montagnes de Kanaan.
La caravane de la famille Xarcis commença à s'agrandir une décennie après la tragédie de Kastalinn. Un des enfants qu’Elduin avait aidé, lors d’un de leurs arrêts commerciaux vient les voir et demande à partir avec eux. Cette jeune fille était une jeune Stryge noire. Elle était la seule dans le groupe des enfants des rues et elle se sentait exclu par les autres enfants qui l’appelait “AIle Noir” au lieu de son nom.
Ayant le cœur sur la main, Elduin réussit à convaincre son grand-père de dire oui. Elle n’avait que huit ans lorsqu’elle est devenue membre de la Caravane commerciale, de ce fait elle fut affectée à des tâches simples, comme ranger le chariot ou le campement. Plus tard, elle est affectée à la cuisine lorsqu’elle démontra un certain talent pour cela.
Durant la décennie suivante, la caravane accueillir un jeune couple humain qui fuient leur village. Leurs parents respectifs étaient contre leurs unions et ils voulaient qu’ils épousent les prétendants qu’ils avaient choisi, sans prendre en compte les sentiments du couple. Encore une fois, Elduin émut par la situation les firent entrer dans la caravane, sous le regard amusé de la jeune Stryge Noir et le regard dépiter de son grand-père.
La jeune femme venait d’une famille d’agriculteur et elle s’y connaissait aussi bien dans les plantations que dans les animaux de la ferme. Elle aida lors des transactions avec certains clients peu heureux de faire affaire avec Arrdak, permettant de faire affaire avec plus de personnes.
Le jeune homme était un bon combattant et il voulait à l’origine rejoindre, avec son jeune époux, la cité de Stellaraë pour devenir un soldat. C’est tout naturellement qu’il est devenu le garde de la caravane.
Lors du premier arrêt dans la cité de Kastalinn, Arrdak laissa le choix au jeune couple humain de rester avec eux ou de prendre un caravane en direction de Stellaraë. Alors que les deux Djöllfulins et le jeune Stryge pensaient qu’ils allaient partie, le jeune femme leurs annonça qu’ils préféraient reser avec eux. Même si leur groupe était le plus étrange de tout ce qu’ils avaient eux, ils se sentaient en famille avec eux-trois.
Arrdak détourna le regard pour laisser couler une larme solitaire. Depuis la mort de son fils, il n’avait plus jamais pleuré. Mais pour la première fois depuis la naissance d’Elduin, il ressentit du bonheur.
La caravane du Clan Xarcis s'agrandit lorsque Arrdak acheta un second chariot, avec son cheval, pour le jeune couple, afin qu’ils puissent avoir un “endroit” pour eux selon ses propres mots. En plus d’un nouveau chariot, la caravane fit l’acquisition de plusieurs têtes des bétails. Quelques vaches pour toujours avoir du lait frais, pour le plus grand bonheur de la jeune Stryge Noir. Quelques poules pour des œufs, permettant aux deux dames de faire quelques pâtisseries et gâteaux. Un couple de chevaux supplémentaires pour tirer les deux chariots et pouvoir tirer de plus grosses cargaisons être deux colonies. Et un chaton pour le bonheur absolu de la jeune Stryge, qui passait leurs heures de voyage à faire des câlins à la boule de poil qui dormait sur ses genoux.
Les années passèrent et la caravane du Clan Xarcis avait une vie agréable. Il se faisait plus d’argent et ils s’entendaient bien tous les cinq. Arrdak ne le dirait jamais à haute voix, mais il était reconnaissant envers son petit-fils pour avoir fait venir la jeune Stryge Noir et ce jeune couple humain. Arrdak souriait plus et il rigolait même des fois aux idioties de leur jeune ami aux ailes noires.
Trois-quatre semaines après le trente-huitième anniversaire d’Elduin, une violente tempête de neige les frappa alors qu’ils étaient dans les plaines de la Toundra. Nul ne sait comment, mais en quelques heures seulement, ils ne pouvaient plus voir à deux mètres devant eux. Alors qu’ils voulaient faire une halte, pour se protéger, Elduin fut séparé du groupe et il lui fut impossible de retrouver la caravane.
Quelques heures après la tempête, Elduin tenta de trouver la moindre de la caravane mais rien n’était visible. Il regarda même dans le ciel, voir s’il ne pouvait pas voir la jeune Stryge Noir. Mais elle n’était même pas à portée de vue.
Durant les jours qui suivirent, Elduin survécut en chassant les animaux qu’il croisait dans les plaines d’Aràn tout en se dirigeant vers la Cité de Kastakinn. Certes son grand-père lui avait dit qu’ils devraient se retrouver au village Djöllfulin mais il savait au fond de lui-même qu’il ne survivrait pas à ce voyage s’il prenait cette direction maintenant.
Après des jours de marche, Elduin vit les portes de la Cité de Kastalinn. Il fouilla ses poches pour voir combien il avait d’argent sur lui et il réajusta son arme pour pas qu’elle ne le dérange lorsqu’il serait dans la Cité. Une nouvelle aventure s’ouvrait à lui.
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