La gymnastique artistique est une épreuve où la rédaction sera récompensée plutôt que les actions. Il vous suffira de rédiger un RP d'au minimum 5 lignes (possible avec tous vos comptes). Une seule participation par personne et possibilité de l'étoffer au fur et à mesure du concours. A partir du 10e message posté sur le sujet vous aurez la possibilité de voter pour le RP que vous préférez en sachant que vous ne pourrez pas voter pour l'un de vos comptes, et que si vous avez plusieurs comptes participants alors vous devrez accorder vos votes à différents personnages. Possibilité de changer une seule fois de vote/compte.

Plusieurs choses à savoir :

- Vous devez voter si vous participez, sinon les points reçus ne seront pas comptabilisés.

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- Si vous avez plusieurs comptes participants, vous devez subdiviser vos votes en plusieurs candidats (qui ne sont pas vos comptes).

- Le classement se fera à la fin en fonction des votes reçus.

- Les votes sont à envoyer par MP à @Père Tungstène.

Bon courage... Et que le meilleur gymnaste brille !     

Gabriel s’étirait, assis sur le sol, en attendant qu’arrive son tour. Une épreuve de gymnastique artistique le mettait dans une position hybride : ce qui était demandé était à la fois très proche du cirque et paradoxalement très éloigné. Il y avait beaucoup moins de place - si ce n’est aucune - à la narration, à la mise en place d’un personnage... En face de lui était un jury et non un public et c’était là toute la différence.

Il avait choisit de se produire aux anneaux : deux anneaux de bois suspendus dans les airs par deux longues sangles. Il n’avait eu que peu de temps pour s’entraîner et il s’était vite rendu compte que c’était ces derniers qu’il allait avoir le plus de transfert de compétences. Cela lui rappelait les sangles aériennes.

Un tonnerre d’applaudissement retentit pour célébrer le candidat qui précédait le jeune thérian. Il se releva prestement et se joignit de bon coeur aux acclamations avant de s’avancer d’un pas souple vers la scène. Il s’arrêta juste devant, ferma un instant les yeux, respira doucement. Le circassien avait opté pour une tenu sobre : un pantalon bleuté assez large maintenue par une ceinture noire à sa taille. Ses pieds et son torse était nus.

- Gabriel Caelether ! appela l’un des membres du jury. Gabriel avait bien entendu donné un faux nom. Il ne tenait pas plus que ça à que sa performance atteigne les oreilles de son père.

Il ouvrit les yeux, releva doucement la tête, étirant le cou pour se grandir, avoir une stature gracieuse et digne. Une musique mélancolique s’éleva. Suivant non-chalament le rythme, Gabriel s’avança tranquillement vers les anneaux, le regard fixé sur eux.

Il s’arrête en dessous et tends son bras droit vers le ciel, comme s’il cherchait à s’aggriper à l’un des anneaux - qu’il sait pertinemment être hors de porté. Ses doigts dansent dans l’air, ses pieds s’archent, la distance s’amenuie mais ne s’annule pas.
Un ralenti de la musique concorde avec son bras qui redescend, son regard qui se baisse et son corps qui s’affaisse, on le croirait prêt à s’effondrer et que le musicien va finir sa phrase par un silence, mais c’est un sursaut, une note piquée, qui arrive ! Suivit d’un autre. A chaque son, le corps Gabriel se raidit, semble se gonfler de détermination.

Et soudain la tête de Gabriel se relève et il bondit, suffisamment haut pour que ses deux mains saisissent les anneaux.
La musique reprend un rythme plus régulier, sur un air aérien.

Un sourire illumine le visage de Gabriel. Il est dans son élément. Son numéro peut commencer.

[à suivre, probablement ^^]

Les rives du sud et leurs vastes étendues de sable fin connaissent depuis quelques jours une grande effervescence alors que les jeux dùralassiens battent leur plein. Sous un ciel azur où trône fièrement un soleil brûlant qu'aucun nuage n'a eu la hardiesse de déranger ne serait-ce qu'un instant, une petite troupe d'hommes et de femmes s'est échinée à préparer une portion de plage pour une prestation gymnique à venir.

Parmi tous les talentueux athlètes et artistes de haut niveau qui participent à la compétition, un certain Nordique semble avoir vu les choses en grand, et s'être décidé à offrir au public et aux juges une représentation digne de ce nom. C'est ainsi qu'il a demandé à sa chère Mildred, ancienne courtisane et désormais amie et partenaire de travail, de l'aider à mettre en scène les idées qui dansent et chahutent dans son esprit créatif.

En attendant l'heure venue, on répète les gestes maintes et maintes fois exécutés, on récite, on synchronise, et on laisse le stress retomber quelque peu en échangeant des banalités face aux cieux qui s'embrasent au soleil couchant. C'est aux ultimes lueurs de l'astre diurne, qui achève de s'abandonner à l'horizon, que l'on voit çà et là torches et bougies s'allumer pour dérober quelques heures encore la plage aux ténèbres nocturnes.

Lentement mais sûrement, la lune monte à son tour dans le ciel jusqu'à s'y hisser suffisamment haut, et alors qu'elle se présente telle une lanterne à la lumière tamisée dans la nuit, au milieu du scintillement des étoiles qui y foisonnent, les derniers préparatifs arrivent à leur terme. Le cycle naturel du monde termine ainsi de mettre en place le décor de l'arrière-plan imaginé.

La scène enfin prête, Mildred monte sur l'estrade. La belle brune, toujours aussi époustouflante malgré le temps qui passe, a revêtu les courbes exquises de son corps d'une somptueuse robe de soie blanche. Révélant un décolleté audacieux, l'habit luxueux laisse apparaître sur le cou de la Stellaroise un collier d'argent raffiné orné d'un pendentif en forme de croissant de lune. Derrière elle, les falaises qui enserrent les lieux et se projettent jusqu'à la mer fournissent une acoustique adaptée à son rôle à venir.

Les longs cheveux aux reflets acajou de la brunette, flattés par le vent, subliment un visage fin et élégamment hâlé tandis qu'elle pose le gris délicat de son iris sur le gymnaste qui fait son apparition sur la plage. C'est ainsi que les traits de Shae Elendris se détachent de l'obscurité à la lueur des feux qui parsèment les alentours.

Pour sa performance artistique, l'Arànien s'est vêtu d'un pantalon et d'une tunique de soie ample d'un blanc immaculé, reflétant au mieux les quelques sources de lumière disponibles. Parée d'une ceinture de cuir finement décorée de motifs aux croissants de lune entrelacés, son harmonieuse tenue présente, sur les manches et à la taille, d'étincelantes broderies argentées.

Le Nordique se place à l’extrémité droite du terrain aménagé. Derrière lui, sur une seconde estrade, une harpe, portant elle aussi de chatoyantes nuances d'argent, et son virtuose, également vêtu de blanc, attendent son signal pour déposer leur douce mélodie sur les embruns du large et laisser leurs notes subjuguer l'assemblée. Shae plonge un dernier instant dans les méandres de son esprit pour étouffer ses derniers doutes, s’imprégnant du cadre sublime qui l’entoure.

Sur les eaux calmes miroite la brillance généreusement prodiguée par la lune, le ciel clair dévoilant ces diamants incandescents qui enrichissent le charme de l'une des plus belles voûtes célestes que ses yeux aient jamais contemplées. Au son des flots qui bercent ses idées, le gymnaste entame sa danse, allongeant ses bras en direction de l'estrade opposée comme pour étreindre Mildred. La harpe murmurant de lentes notes douces et mélancoliques à mesure que Shae exécute ses premiers pas, la Stellaroise pose les mots initiaux du poème qui va rythmer leur performance.

- L'océan, noyé dans la pénombre, s'est paré des reflets d'argent du croissant qui glisse lentement au cœur du voile somptueux que la nuit a posé sur les cieux où resplendissent d'innombrables astres magnifiques. Semblables aux pensées qui flottent vers le lointain et reviennent accompagnées de leur cortège de souvenirs chéris, les vagues fluent et refluent, venant abandonner leur écume sur le bord de mer dans un grondement sourd et apaisant.

À la lueur de torches placées sur le sable fin, les broderies argentées et les motifs de la ceinture du Nordique brillent et scintillent alors qu'il exécute une danse élégante et fluide. Ses jambes, dévoilant une souplesse insoupçonnée, montent à tour de rôle haut vers le ciel tandis qu'il progresse sur la plage, ses bras et son corps ondulant gracieusement pour imiter le mouvement des vagues. La voix douce et cristalline de Mildred poursuit son récit au son délicat des cordes de l’envoûtant instrument.

- Une enfant présente sa frêle silhouette aux majestueuses déferlantes, ses longs cheveux blonds caressés par le vent du large sont engloutis par les ombres. Dans les songes de la fillette, les souvenirs de l'étreinte rassurante de la main de ses parents qui enveloppe affectueusement ses fragiles petits doigts, se mêlent à ceux de ces regards bienveillants emplis de tout l'amour du monde, et à celui de ces rires qui exaltent un bonheur si pur que son éclat éclipserait celui des étoiles.

Le danseur continue en enchaînant roues et pirouettes lentes et gracieuses, puis il accélère ses mouvements de manière synchronisée avec les notes de la harpe, qui se hâtent à leur tour pour retranscrire le bien-être et la joie qui imprègnent les réminiscences de la fillette. Shae enchaîne deux saltos avant suivis d'une roulade, puis quitte la lumière pour s'abandonner davantage aux bras accueillants de la nuit. Là, l'instrument de musique marque un bref temps d'arrêt, avant de reprendre un rythme plus contemplatif.

L'homme du Nord cédant les contours de son corps à la radiance de l'astre nocturne et aux myriades d'étoiles qui le surplombent, seules de grandes toiles de lin blanches, qui réfléchissent une partie de la clarté ambiante, assurent désormais que ses mouvements restent suffisamment visibles pendant qu'il rejoint des barres parallèles.

- Aujourd'hui, sa mère chérie la regarde d'au-delà des nuées. Lentement chue hors des pensées de tant de gens qu'elle côtoya, elle continue pourtant à être le centre de l'univers de sa fille adorée. Lorsque l'obscurité recouvre l'horizon et que la tristesse et la solitude enserrent son cœur, les larmes noient ses mirettes et viennent se perdre au sein de l'oreiller dans lequel elle étouffe ses sanglots.

Les cordes de la harpe pleurant un air empli de chagrin, le Nordique agrippe fermement les barres de bois et balance son corps avec élan, élevant ses pieds vers les constellations à la force de ses bras et des muscles de son corps entraîné. Se maintenant un bref instant en position de poirier, il poursuit en réalisant un tour complet vers l'avant d'un audacieux salto qui le ramène à sa posture initiale. Il accomplit ensuite un second salto, puis tente la manœuvre en sens inverse, avec brio. Finalement, l'Arànien effectue un dernier saut périlleux avant d'abandonner la structure de bois pour se recroqueviller au sol, cachant au creux de ses mains un visage assombri et en proie à l’abattement.

- Phare illuminant ses ténèbres, source de chaleur et de réconfort inébranlable, son père pour qui elle est toute chose, pourtant, n'est pas là pour lui offrir ses bras protecteurs et le puits intarissable de son amour où abandonner sa peine. Les arbres ont beau avoir vu leurs feuilles mourir et ressurgir, il n'y eut point de retour du marin parti quérir de quoi la mettre à l'abri du besoin, et toutes les prières adressées aux cieux et aux océans, pour que, cléments, ils le ramènent jusqu'à elle, semblent s'être perdues aux confins du silence.

Reprenant ses enchaînements aux côtés du harpiste dont les accords se font maintenant plus généreux et harmonieux, Shae exécute un autre saut rotatif vers l'avant qu'il enchaîne d'une roulade. Atteignant un flambeau qui baigne les environs de sa lumière bienveillante, il tournoie autour, s'adonnant à quelques exercices au sol en l'utilisant comme point de centre, avant de regagner les ombres de la plage tandis que la harpe se fait plus morne et languissante.

- Dans le cœur de la jeune enfant brûle pourtant toujours l'espoir de tendres retrouvailles lorsque les jours auront atteint leur apogée et que les flots se feront plus placides. Elle le sent au plus profond de son être : ils se reverront enfin, et cette fois-ci aura été la dernière, il lui a promis ! Lorsque finalement il lui reviendra, ils oublieront ce que fut la faim et jamais plus ils ne seront ainsi séparés.

L'Arànien rejoint la portion de plage bien éclairée près des barres parallèles pour atteindre une poutre légèrement surélevée par des rochers. Le virtuose à la harpe s'engage dans une prestation rythmée alors que Shae se projette d'un pas puissant. Atterrissant sur l'obstacle, il aligne quelques pas chassés suivis d'un jeté de jambe, toujours accompagné par l'habile musicien dont les arpèges rapides célèbrent la fluidité du gymnaste. Arrivé au bout de la poutre, il la quitte d'un saut périlleux suivi d'une ample rotation sur lui-même, affichant un sourire des plus radieux.

- Les océans donnent et les océans prennent, aussi parfois sur les chaudes rives de plages idylliques viennent-ils déposer les ouvrages des hommes qu'ils ont abîmés de leurs tumultes. Le bois brisé de l'habile artisan, partiellement recouvert de sable, les lambeaux de voiles qui ont lutté contre les éléments et qui continuent de se battre avec le vent, et s'ils se montrent généreux, les enveloppes charnelles de ceux que l'on va enfin pouvoir pleurer.

Sur des accords désormais teintés de tristesse qui se font par moments dissonants, le Nordique allonge de nouveaux pas chassés et des lancers de jambe qui le ramènent vers le milieu de la zone aménagée, où gisent divers morceaux de bois, certains étant enflammés afin de faire office de torches. Agrippant un bout de tissu blanc taché de rouge, il l'emporte dans son sillage à travers une succession de tournoiements et saltos qui le font serpenter au travers des débris qui jonchent le sol, jusqu'à un échafaudage dont il entame l'escalade.

- Les rêves et les espoirs sont aussi puissants que fragiles, tandis que les siens chutent au cœur de terribles abîmes de souffrance et que son monde sombre dans une noirceur infinie, la fillette touche de son âme meurtrie le sens de ce qu'est le véritable désespoir. Son père ayant rejoint sa mère au firmament, le chagrin enserre ses entrailles si fort qu'elle aimerait mourir.

Arrivé au sommet de la structure de bois, au son des derniers mots de Mildred et de quelques notes de harpe moroses qui laissent brutalement place à un silence accablant, l'acrobate improvisé se laisse tomber dans le vide. S'offrant aux bras de la mort en tournoyant sur lui-même, il disparaît derrière un opaque voile noir qui cache son point de chute aux yeux des spectateurs choqués.

Recouvrant le discret clapotis des flots tout proches de son chant, la harpe argentée chuchote à la quiétude qui a enveloppé la scène les prémices d'une mélodie renaissante aux notes ascendantes.

- Les rêves et les espoirs sont aussi fragiles que merveilleux, car même au tréfonds de la plus tenace des obscurités, d'une infime étincelle ils peuvent naître et, de leurs propres cendres, renaître, plus flamboyants et grandioses que jamais. Les océans donnent et les océans prennent, et parfois savent-ils se faire miséricordieux. Parmi tant d'âmes emportées en leurs abysses insondables, certaines sont ainsi rendues à leurs aimés, portées jusqu'aux rives de leur salut par l'onde généreuse.

De la partie la plus délaissée par la brillance des divers feux qui brûlent çà et là, réapparaît la silhouette de Shae, son visage baigné par le pâle éclat de la lune revenant à son public. S'élançant dans une ultime succession de pas chassés, de pirouettes et de roues sur des notes dynamiques et triomphantes, l'Arànien file jusqu'à Mildred qui achèvera bientôt de réciter leur poème.

- Des glaciales lamentations de la perte irrémédiable de son père aux chaleureux épanchements de leur si précieuse et inespérée réunion, tant d'eau a coulé jusqu'à ce moment béni où leurs cœurs se retrouvent pour accorder leurs battements dans la profondeur infinie de leur affection. Et il lui a promis : jamais plus ils ne seront séparés.

Bondissant et s'agrippant à l'estrade, le gymnaste s'y hisse et rejoint la poétesse en effectuant un saut périlleux précis qui le dépose à ses côtés, puis, il l'enlace amicalement, leurs corps bercés par les douces et sublimes notes finales que le harpiste leur offre. Abandonnant leur tendre embrassade alors que l'habile musicien laisse ses mains quitter son instrument, les deux artistes saluent leur auditoire sous un tonnerre d'applaudissements.

De son propre point de vue, Ceinwynn était taillée comme un buffet et avait la grâce d'un geoland prit dans une flaque de naphte. Elle s'était inscrite plus par curiosité et par défi que en espérant une réelle performance, pour s'amuser en somme.
Elle regarda les autres concurrents défiler, admirative et impressionnée de leur grâce et de leur agilité, mais aussi de leur créativité, qui n'était pas non plus le point fort de Ceinwynn. Mais elle restait une elfe et à l'image d'elle même dégradée et elle était capable de bien plus qu'elle ne le pensait dans ce domaine. Son entrainement personnel et militaire favorisait se mélange de force et de souplesse qu'elle possèdait. Le brio des autres candidats lui donna même certaines idées de dernières minutes.

"Ceinwynn Brotaigh " annonça une juge alors qu'elle s'avança devant la tablée du jury, inclinant le buste, sans sourire.

Elle avait choisi le cheval d'arçons, qui représentait ce mélange de puissance et d'agilité pour elle.

Elle empoigna alors les deux anneaux, entamant une série de passage autour de l'appareil, jambes jointes, puis jambes écartées de part et d'autres, l'appui de ses mains se décallant peu à peu jusqu'à être à l'extrémité de l'appareil, ou elle fit plusieurs tours à grande vitesse avant de s'élancer dans les airs, se rattrapant à un des anneaux pour maintenir un poirier. Si la figure manquait un peu de grâce, tout juste ne l'entendait t on pas grogner sous l'effort, elle était acrobatique et physiquement maitrisée. Elle resta ainsi à la verticale, ses mains changeant leurs appuis pour pivoter, de dos, puis de face avant d'une poussée s'éjecter du cheval par un salto et une réception maitrisée, pieds joints et bras écartés.

Si le numéro manquait un peu de fluidité et de grâce et d'originalité, il était techniquement parfait et les puristes parmi le jury apprécieraient.
Elle ne regrettait pas ses longues heures d'entrainements pour les compétitions militaires.

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@Gabriel Aethery
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A vous.

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@Carmina Von Darken
@Gabriel Aethery
@Eyara Kilab
@Shae Elendris
@Hilda Alfdóttir
@Ceinwynn
@Melhyndil
@Ashaisha

A ce jour, il me manque les votes de :

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@Adiel Van Cullen

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A vous.

    Il s’était entraîné durement, presque tous les jours depuis l’annonce des jeux Dùralassiens. La plupart des épreuves ne demandaient que des efforts physiques dont il était accoutumé. Mais ici, il fallait faire preuve d’une concentration, d’une précision, d’un souplesse et d’une maîtrise hors du commun s’il voulait se démarquer des autres concurrents.

    Les participants avaient tous le droit à une petite loge où ils pouvaient se préparer. L’homme lézard regarda son costume coloré mais élégant. Il était taillé droit, sur mesure, en cuir fin et agrémenté de plusieurs plumes et motifs typiques de l’art naga et de celui des hommes lézards de la caverne mystérieuse. La tenue était légère, couvrante et en même temps permettait à l’homme lézard de ne pas être gêné dans ses mouvements. Elle était peut-être un peu trop ajustée au goût de Sslozmek et soulignait ses muscles saillants.  Ses pupilles se rétrécirent lorsqu’il se regarda dans le miroir. « Bientôt quarante ans» pensa-t-il avec nostalgie. Pourtant, il n’avait jamais été autant actif ni sportif de toute sa vie. Il était au plus haut sommet de sa forme. Une forme Olympique. Il comptait bien faire mordre la poussière à ceux, plus jeunes, qui se prétendaient plus performants et leur montrer que l’âge ne faisait aucune différence. Seuls l’entrainement, l’expérience et la détermination comptaient.

    Une pointe se forma dans sa poitrine alors que l’heure de l’épreuve approchait. Si la prestation n’était pas à la hauteur, ce n’était pas seulement lui qui serait couvert de déshonneur mais toute son espèce. Il était l’un des rares qui la représentait et il comptait bien ne pas lui faire défaut.

    Il sursauta lorsque quelqu’un frappa à sa porte. Son angoisse grandit aussitôt mais il se rendit jusqu’à la petite porte pour l’ouvrir doucement. Il tomba nez à museau avec Srishti, l’une des plus grandes et éminentes prêtresse du Temple. Ses cheveux bruns étaient attachés en une longue tresse qui descendait en dessous de son épaule. Elle s’était maquillée pour l’occasion avec des couleurs bien plus vives que d’habitude alors que ses vêtements étaient coordonnés à ceux  de l’homme lézard. Un cuir souple mais résistant qui soulignait ses courbes gracieuses, des plumes colorées attachées à son costume ainsi que quelques faux crânes de créatures imaginaires ressemblant à des dinosaures. Sa tenue paraissait bien plus tribale que celle du disciple. L’un était un homme lézard civilisé, mais arborant tout de même les symboles de ses ancêtres, l’autre était une naga qui avait grandi hors de la civilisation et était restée à un état presque sauvage.  Ce serait cela, le sujet de leur prestation qui, ils l’espéraient tous deux, allait charmer le public.

    Sslozmek se blotti contre elle et immédiatement son angoisse disparu. Son ouïe était plaquée contre son torse. Il écouta alors les battements des cœurs de sa bien-aimée. Le premier organe était puissant et rapide alors que le second, légèrement désynchronisé était à peine perceptible. Puis, sans un mot, ils évoluèrent dans le corridor main dans la main. Chacun se préparait mentalement à l’épreuve qui les attendait. Ils savaient quoi faire, ils avaient répétés pendant des semaines et des semaines pour réaliser un spectacle que ni l’un ni l’autre allaient oublier.

    Ils entrèrent enfin dans l’immense arène décorée pour l’occasion et recouverte d’un voile sombre illuminé par un ciel étoilé créé grâce à la magie. Des braseros de diverses couleurs mettaient en valeur les vieux piliers de pierre et s’adaptaient aux prestations de chacun selon leur demande. Lorsque les premières notes de la musique spécialement composée pour l’évènement se firent entendre, leur couleur vacilla lentement du bleu au vert puis jaune et enfin orange. Le ciel, quant à lui, se brouilla pour se transformer en longs arbres effilés si hauts qu’ils semblaient toucher les nuages. Cela marqua le début de la prestation.



    L’homme lézard jeta un coup d’oeil vers l’orchestre qui commença les premières notes. Il était composé de tous les peuples de Dùralas : une naga était assise sur un petit tabouret et jouait de la harpe avec ses longs doigts fins, un stryge noir et un stryge blanc formaient un duo de basson et se lançaient des regards complices. Elfes, nains, orcs étaient assis au premier rang et jouaient du violon à l’unisson. Derrière, un thériantrope sous sa véritable forme de loup frappait avec deux immenses baguettes sur un xylophone tandis qu’un abyssal monstrueux, à côté de lui, agitait lentement un bâton de pluie. Puis, tous entendirent le son d’une flûte tribale construite en bois de baobab, pur et puissant. Beaucoup se levèrent et applaudirent pour accueillir l’une des meilleures joueuses de flûtes de tout Dùralas. La géante aux cheveux bruns ondulés fit son apparition sur une petite plateforme qui s’éleva devant l’estrade de l’orchestre. De nombreuses plumes ornaient ses cheveux alors qu’elle était vêtue d’une longue robe blanche brodée de branchages et de fleurs exotiques. Ses grands pieds bleus nus l’emmenèrent jusqu’à une seconde estrade, plus basse, qui permettait de la voir ainsi que l’orchestre. C’était cela l’esprit des jeux Dùralassien. Des peuples, des races aux nombreux griefs dont les représentants formaient une seule et même nation durant les jeux, prouvant à tous ceux qui en doutaient que la paix entre les communautés était possible. Tous étaient réunis sous une seule et même bannière : celle du sport et de la compétition.

    L’homme lézard espéra que la célébrité n’allait pas éclipser leur propre performance. Ils étaient tous les deux inconnus et représentaient une nation qui était loin d’être la plus aimée. L’angoisse réapparut à nouveau jusqu’à ce que ses yeux se plongent dans ceux de sa bien-aimée. Elle lui redonna confiance en lui. Ils commencèrent alors leur spectacle en s’éloignant l’un de l’autre. Sslozmek sauta, effectua plusieurs pirouettes sur lui-même en retombant sur une jambe avant d’effectuer un triple salto arrière. Srishti, de l’autre côté, faisait onduler son long corps avec une grâce divine avant de s’arc bouter et de lever lentement sa longue queue jusqu’à former un cercle. La figure était loin d’être simple pour une naga et demandait de solliciter des muscles qu’elle n’avait pas pour habitude d’utiliser. Elle continua en s’élançant comme un serpent le ferait sur une proie tout en tournoyant sur elle-même. Pendant quelques secondes, elle s’éleva au-dessus du sol avant d’atterrir avec grâce à sa position d’origine. Pendant leurs prestations en solo, Sslozmek et Srishti se lançaient quelques regards complices et commençaient à se rapprocher l’un l’autre, illustrant la rencontre entre les deux êtres. Tous deux, sur les traces de la même proie, étaient voués, malgré eux, à se rejoindre.

    L’homme lézard, avec une précision surprenante, enchaîna diverses figures tout en se rapprochant petit à petit de la prêtresse. Parfaitement synchronisé avec la musique et plus concentré que jamais, il réalisa un saut de l’ange : Sautant presque horizontalement par rapport au sol, il se réceptionna sur ses deux mains. Ses bras se plièrent et d’un mouvement fluide il termina la figure par une roulade. Il avait répété cet enchainement un nombre incalculable de fois et était fier de l’avoir réussi. Il espérait que la prêtresse le soit également. Le couple s’était rapproché, illustrant la première rencontre entre l’homme lézard civilisé et la naga sauvage. Ils commencèrent à faire un duel de figures, toutes plus techniques les unes que les autres, avant, que, timidement, ils en effectuent une ensemble. Ils s’éloignèrent ensuite à nouveau, se jaugèrent, se lançaient des regards complices jusqu’à finalement se réunir. Si de pars les écarts de leurs deux corps ils ne pouvaient effectuer les mêmes acrobaties, ils avaient néanmoins trouvé le moyen de rester tous deux parfaitement synchronisés et de terminer leurs figures en même temps.

    Les écailles de la prêtresse, lustrée pour l’occasion, captaient la lumière et renvoyaient des reflets émeraude sur l’homme lézard. Elle se saisit de son corps musclé par les hanches et s’éleva dans les airs, debout sur sa queue. Elle l’emmena à un mètre, deux mètres, quatre mètres, huit mètres et tourna sur elle-même. Ses muscles se tendirent un a un. L’homme lézard crut lire de la détresse dans son visage mais également de la détermination. Pour que ce soit parfait il fallait tenir juste quelques tours de plus. Une fois les précieuses secondes écoulées, elle glissa lentement pour rejoindre la terre ferme. Sslozmek entama une dernière figure alors que Srishti s’enroula autour de lui, dansa et créa des formes fascinantes avec son corps long et hypnotisant. Ils terminèrent une dernière fois leur mouvements pour former une entité unique, comme deux êtres qui n’en formaient qu’un. Ils s’élevèrent une nouvelle fois vers les cieux avec élégance et restèrent figés, les yeux rivés sur le jury qu’ils finirent par saluer.

    La foule leur déversa un torrent d’applaudissements lorsque la musique se tut exactement à la fin de leur prestation. Peut-être avaient ils faits des erreurs mais au moins leur originalité restera probablement dans les mémoires. Naga ou non, tous ces gens étaient venus pour la beauté du sport qu’importait la race, qu’importait la nation.  Srishti afficha un sourire de soulagement alors que l’homme lézard fut ému aux larmes. Il avait l’habitude des représentations, il avait l’habitude de se montrer dans l’arène mais c’était toujours pour se battre et non pour montrer son talent artistique. Son émotion était d’autant plus grande puisqu’il avait accompli tout cela avec celle qu’il aimait. Il espérait de tout son cœur que la foule et le jury étaient tombés sous le charme de leur couple et qu’il allait récompenser leur dur la beur à sa juste valeur.