Le Monde de Dùralas
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Bonjour Invité, et bonne visite sur Dùralas ! Nous sommes actuellement en l'An 811 du Ve Âge. Bienvenue à notre dernier membre : ibrahim Le Monde de Dùralas a précisément 4040 jours ! Contribuez en aidant et en faisant part de vos idées pour le forum ici Dùralas, le Jeu 21 Nov 2024 - 13:54 La Spécialisation de classe s'obtient à Wystéria. Pour être à l’affût des dernières nouveautés, c'est ici qu'il faut aller ! |
| | Bise Nordique [PW Hakkon et Shae] | |
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RedakaNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Bise Nordique [PW Hakkon et Shae] Mer 22 Mai 2024 - 17:40 | | | Les couleurs qui revenaient aux paysages de Duralas par l'avancée du printemps comptaient une histoire.
Redaka à qui le séjour en la cité royale de Stellarae commençait à lasser, prêta un matin oreille aux signes portés par les pollens. Comme il s'accoudait à la fenêtre de sa garçonnière d'auberge, tirant sur une pipe d'herbe, le Djöllfulin à la toge immaculée laissait divaguer son esprit aux horizons. Le soleil décrivait des stries d'or sur un tapis nuageux grisâtre, et du Nord montaient des vents froids, autant d'augures d'un changement encore incertain.
Changement néanmoins, comprenait le démon, et la terre appelait aux anciens rites. Tirant un livre de langue infernale de sa poche, il en reprit la lecture en laissant le soleil le couvrir.
D'après les écrits qui s'échangeaient entre les dévots discrets de la Mère des Merveilles, titan primordial du cœur des Enfers, il était possible d'alchimies splendides en cette saison. Il ne fallait pas longtemps à Redaka pour comprendre pourquoi ; les oiseaux migraient, et les bourgeons répandaient leurs premières senteurs. Aussi, tout près de lui, un chat errant vint se faufiler le long des toitures pour demander caresser.
Il s'exécuta promptement, et plongeait son regard d'azur dans celui du félin. - Où irais-tu toi, pour changer d'air, le chat ? Peut-être quelque chose dans les ronronnements ou l'agitation satisfaite de l'animal répondit à Redaka, en tout cas, l'instant d'après il se jetait sur son sac de voyage. Kastalinn me semble tout à fait de circonstance, la bise est redoutable ces derniers temps. Vas, désormais, trouve de quoi manger je laisserais la fenêtre entrouverte si jamais tu désires loger ici en mon absence.- Meow !Et ainsi les deux compères débutaient leur voyage. Celui du chat n'est pas pertinent, pour l'instant, mais Redaka, lui, suivit les lueurs de la journée jusqu'à trouver un chariot dont le propriétaire, un homme dont l'âme esseulée se raviva à la vue des courbes élancées du démon, fut suffisamment généreux pour lui permettre de voyager gratuitement. Le Djöllfulin à qui le sens de l'éthique ne faisait pas défaut le remercia d'une étreinte drapée dans la douceur de la Lune. La peau bleue de Redaka se mêla un instant aux rides et aux tâches, son parfum subtile épousa momentanément la crasse, et ses mains aussi douces que le velours qu'il portait enserraient un cuir dur.
L'homme en eut le souffle coupé.
Le voyage se passa comme on peut l'espérer pour un voyageur sans grande aptitude physique ; en cas d'attaque de roublards, risque peu probable en les terres des Gardiens et de la Milice mais jamais absent, Redaka se demandait ce qu'il ferait. En réalité, comme ses pupilles rendues billes de saphir par les drogues se fermaient, lui qui était bercé par le trajet, il rêvait à devenir aventurier. Dans son sommeil, il entendait son fouet claquer comme il délivrait à l'Humanité les joies du cadeau de la Mère des Merveilles. L'ultime extase.
Il s'éveillait quelques heures plus tard à proximité de Kastalinn lui indiquait un passager, comme ils s'arrêtaient aux abords de la ville de la Järl Selsya. Ils n'iraient pas plus loin, selon le conducteur, et Redaka hochait simplement la tête en levant les yeux vers l'immense cité Nordique.
Des mémoires de l'exil lui revinrent en tête, mécaniquement, la traversée difficile et sa propre mort lors de son excursion avec son groupe. Les enfers qui l'acceptèrent et sa nouvelle forme. Redaka, fils de la lune gelée des Fjörds.
Souriant gaiement à un marchand de brochettes qui cuisait là ses produits il agitait la main gentiment en lui parlant: - Monsieur, je n'ai pas le sous, mais suis néanmoins affamé. Pourrions-nous trouver entente ? L'homme vit dans les yeux du Djöllfulin des astres incandescents et une éclipse totale. Il lui sembla se trouver un instant face à une apparition fabuleuse issue d'un conte de fée. Un cornu à la peau bleue, dont la toge de soie blanche évoquait le mercure des alchimistes, et les cheveux le vif-argent. Déglutissant faiblement, il tendait une brochette à l'intéressé. C'était finalement le vendeur qui avait la bave aux lèvres. - C'est très gentil merci.Aussitôt la nourriture acquise, Redaka la portait à ses lèvres, ses doigts tenant fermement le bâton tandis qu'il avalait d'une traite la viande. S'étant tourné vers Kastalinn, dont les formes au loin laissaient retentir un brouhaha certain, il se fit la réflexion qu'un repas n'en était pas vraiment un sans alcool, et la fumée d'une petite auberge du faux bourg attira son attention.
Les couleurs qui teintaient la boue de l'endroit, illuminée par les rayons ternes du soleil timide du Nord racontaient une histoire. Celle d'un Djöllfulin à la peau bleue et aux yeux dont la froideur n'était égalée que par les blizzards draconiens d'où il s'était un jour extirpé, laissant derrière lui son enveloppe de scribe placide. L'embrasement éternel de son âme et son reflet, parfait, dans la glace éclaboussée de sang. Même en simple toge au milieu des abords de Kastalinn, Redaka, Narcisse d'Urgaal'Mar, n'aurait plus jamais froid.
Attablé un peu en retrait pour lui procurer autant d'intimité qu'une taverne le permettait, il avait entrepris de sortir de son sac un ouvrage intitulé De l'usage des plaisirs dont ses doigts parcouraient les lignes avec facétie. Usant d'une discrète pyromancie, sa main alla porter à ses lèvres une pipe d'herbe elfique. Là, perdu au milieu d'un territoire inconnu, sans argent ni réelle motivation, il se sentait exactement là où il devait être.
Il ricanait joyeusement, s'étirait de tout son long en baillant de contentement plutôt que de fatigue et repoussait sa tignasse de cheveux argentés sur un côté. Autour de son visage penché sur l'ouvrage, reposé sur deux mains à la manucure soignée croisées sur son menton, de brumeuses volutes épicées conféraient à sa silhouette une beauté occulte. Rajoutant à l'esthétique, involontairement, ou non, il tira de son sac une pomme qu'il croquait à peine.
Bien que la théorisation d'une histoire de la sexualité, et les multiples concepts narrés dans le livre qu'il lisait fervemment le fascinaient, une question plus fondamentale persistait : qu'allait-il boire, et qui payerait ?
Dernière édition par Redaka le Sam 25 Mai 2024 - 11:10, édité 3 fois |
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| Sujet: Bise Nordique Jeu 23 Mai 2024 - 0:34 | | | Bise nordique Les couleurs se font de plus en plus chaudes, la flore redessine les forêts et les passages de terres, la flore se fait de plus en plus entendre avec ses chants, et la froide étreinte des vents se dissipe peu à peu. Plus je marche en direction du sud, et plus le paysage change, la vie y est de plus en plus développé, et bien que c’est un régal pour l’œil, c’est tout de même un peu ignorant de tous ces concepts, ces nouvelles plantes aux teints plus vives les unes que les autres, ces arbres plus bas mais plus majestueux, et ce ciel qui dessine de plus un plus une simple toile entièrement faite de bleu, que je continue de marcher inlassablement. C’est comme dans un conte d’ ann’ba, tout semble trop beau, mais néanmoins réel cette fois-ci. Plus je vais en direction de cette imposante structure au loin, et plus je rencontre de passants, des voyageurs, des marchants, des familles qui déménagent, et même des personnes malhonnêtes. Le sang séché par endroit sur l’un de mes cestres en témoigne, celui-ci ne fera plus de mal un temps. De là, à dire “à vie”, cela dépend de sa chance, j’imagine. À l’heure qu’il est, il doit encore en train d’agoniser néanmoins. Sa rencontre m’a en tout cas assuré d’une chose, même si beaucoup d'espèces me ressemblent en de nombreux points, les mentalités elles, se rejoignent bien plus. Et maintenant que j’y pense, il vaudrait mieux que je nettoie tout cela avant de continuer plus en avant, je n’ai pas envie de donner fausses impressions. J'arrive le crépuscule dans le dos à la dernière colline menant en face de cette imposante structure qui n’est rien de moins qu’un village si grand, si… Ou plutôt une ville, j’imagine. Je crois que c’est comme ça qu’on les nomme, ces villages si grand qu’une fois à l'intérieur, ils cachent le monde extérieur, si ce n’est le ciel lui-même. Sur les terres froides, désertes, dangereuses et hostiles d’où je viens, il m’est aisément facile de trouver de quoi remplir un estomac criant famine, mais dans cette contrée, le gibier est différent de ce dont j’ai l’habitude de chasser, et mes tentatives ont été infructueuses. Quant aux plantes, les baies, les fruits, ils ont tous une couleur différente ! Impossible de discerner ce qui est adapté ou non. Mon œil fait des va et viens à mesure que je croise de plus en plus de passage sur cette route, ils tiennent tous quelque chose, et parfois de la nourriture, et subtilement, je tente de discerner ce que c’est. S’il m’arrive de reconnaître quoi que ce soit que j’ai déjà croisé, alors j’obtiendrai une précieuse information. Mais c’est sans compter sur cette senteur nouvellement venue. En quelques secondes, elle gagna l’approbation de mon ventre, et dans ces circonstances donc, de mon esprit, qui guiderent tous les deux, d’une volonté décidée, mes jambes. Plus je m’approche, et plus l’odeur est appétissante, enivrante… Puis je reconnais ce crépitement, le son d’une lente cuisson à même le feu, j’en souris déjà, l’imagination débordante de mets en tête. J’arrive alors devant ce qui ne peut être qu’une bénédiction. Un homme tient un stand de divines, de somptueuses, de merveilleuses brochettes. Je m’imagine déjà les mangers, toutes s’il le faut… J'acoure presque devant le stand, avec ma main un sous qui frappe contre le métal du bord du stand, je le regarde lui, et surtout sa brochette, qu'il tiens encore dans les mains, le regard agar et un léger filet de bave au coin de la bouche. Malgré mes sollicitations, le marchant réagi assez peu, comme perdu dans ses pensés, et quelles pensés, quand j'aperçois son entrejambe grandir au sein de son bas. Bien qu'une pointe intrigué de mon être se demande la raison de cette réaction, le rester lui n'en a cure et préfère continuer sa route, quitte a continuer le ventre affamé, et l'énergie manquant. - Ishk'tak d'humain... Je récupère mon argent, avant de le glisser dans le sac que je porte au dos, le crépuscule de plus en plus noir à mesure que j’avance le long de ce chemin vers cette énorme structure qui devient de plus en plus impressionnante. Me vint alors une subtile réflexion, si une telle construction possède de si imposants murs, pourquoi il y a-t-il autant de bâtiments à l'extérieur ? Je commence à pénétrer au cœur de cet agencement, dont la cacophonie doit se faire entendre depuis le Grand Nord, maintenant que j’y prête attention. Les odeurs, elles, sont bien différentes d’un coin à l’autre du chemin. Parfois des épices, d’autres, celle d’un linge lavé, et enfin… Cette odeur âcre, désagréable, je n’ai même pas envie de savoir ce que c’est. Enfin, c’est mon ventre, grondant, qui choisit la dernière direction, les douces émanations d’une auberge au nez, remplaçant toutes les autres jusqu'à là. Je ne sais qui sourit le plus en cet instant, moi, ou bien mon estomac, mais ce qui est sûr, c’est qu’enfin, nous allons prendre du plaisir et être rassasié, après cette longue traversée. Certains sortent déjà complétement lessivés par l’alcool, et peu entrent encore, sans doute est-ce là l’heure à laquelle l’endroit est à son apogée en termes de fréquentation. À mon tour alors je me présente à l'intérieur, un peu d'appréhension derrière cette faim en moi, puis j’inspecte lentement l’endroit de mon œil, malgré le passage incessant des gens, et leurs... Obsession pour pousser tant que vous êtes sur le passage. Je me présente rapidement au comptoir, qui malgré l’ambiance et le brouhaha arrive à communiquer entre le tenancier et les serveuses. J’attends mon tour, et jette un autre coup d'œil tout autour, il y a tellement de différences parmi ceux qui boivent, mangent, discutent, et chahutent ici, comme un petit village cosmopolite. Mais ça me fait néanmoins assez plaisir pour que je m’en aperçoive, le fait que même des Djöllfulins se mêlent à cet ensemble chaotique. Mais un problème n’est toujours pas résolu, et mon impatience grandit à mesure que la faim me dévore, avec les cuisines qui rejettent ces arômes, mon nez les dévores presque à mesure qu’ils me parviennent. Je tape alors du point, et enfin l’on me remarque. Je souris brièvement, avant de demander ce que ce genre d’auberge propose, la dévorante envie de savoir quels mets me réserve l’endroit, avec sa culture et surtout ses habitudes. Je retire le gant de mon avant-bras sain, et le dépose en même temps que mon sac, qui me semble peser aussi lourd qu'une trentaine de peau d'Okapal sur l'instant maintenant que je ne l'ai plus sur le dos, au niveau de mes pieds contre le bois du comptoir. |
| | | Shae ElendrisHabitant(e)
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| Sujet: Re: Bise Nordique [PW Hakkon et Shae] Mer 29 Mai 2024 - 23:36 | | | Ce matin, aux toutes premières lueurs du jour, comme à chaque nouvelle aube depuis son retour en ses terres natales paisiblement caressées par les ombres des nuées qui glissent dans ces cieux familiers, Shae Elendris a récité ses mantras au cœur des parfums d'encens et des figures géométriques tracées à même le sol et parsemées de ces glyphes que son esprit dessine désormais presque instinctivement.
Entre chien et loup, alors que l'astre chaleureux se blottissait au creux des courbes agréables des plaines d'Aràn et que ses derniers rayons cédaient lentement aux ténèbres rampantes du crépuscule, comme chaque soir, l'écho de ses incantations a subtilement fait vibrer les fils de la trame intangible qui le sépare de l'autre monde.
Alors qu'aujourd'hui encore il a scruté les tréfonds de son âme à la recherche du moindre mouvement de ses peurs intérieures, il n'y a rien distingué, juste ces ombres insondables au travers desquelles il n'a entrevu que le reflet du néant et d'où il n'a ouï que les échos du silence... Voilà des semaines que sa vie a revêtu les aspects d'une certaine normalité, la nuit passée, comme souvent ces temps-ci, c'est Eleanor qui est venue visiter ses songes pour apposer sur sa peau quelques tendres caresses auxquelles il a rendu un affectueux baiser. Rêve banal et sans intérêt produit par ce subconscient qui se plaît encore à se contenter de telles sottises.
Pour le lubrique Moineau de Kastalinn, être versé dans la chasteté et la sobriété depuis des mois semble lui avoir redonné un certain goût pour la tendresse et l'attachement, quand bien même le moment s'y prête-t-il moins que jamais.
Le retour du fils prodigue, de l'aventurier assoiffé d'expériences et de connaissances à la demeure familiale a été accueilli par une large et colorée palette d'émotions, variant de la surprise à l'enthousiasme le plus cordial pour certains, et du scepticisme à la franche hostilité pour d'autres. Shae s'était montré bien avare de nouvelles et de visites lors de ses années stellaroises, et si ses parents parlaient en général de lui avec fierté en mettant en avant ses réussites à la capitale, pour une partie de la famille élargie, des domestiques et des métayers, il restait ce gamin égoïste qui avait préféré courir après ses rêves plutôt que de contribuer aux efforts des siens. Pour beaucoup ici, la famille était une valeur centrale et immuable qu'il avait largement bafouée, ou au mieux, mésestimée, et on se demandait ce qu'il pouvait bien être venu chercher ici.
Parmi les développements inattendus qui l'avaient accueilli à son retour dans son village natal, l'un des plus marquants s'avéra être l'absence de son frère cadet dont on n'avait plus de nouvelles depuis des mois. Aux derniers faits connus, Astnord Elendris avait rejoint un culte dont les prédications s'étaient discrètement répandues dans la région au fil des années, mais son départ pour s'adonner entièrement à sa foi n'en restait pas moins surprenant, au point que l'aîné se demanda si la main du destin n'était pas à l’œuvre tant les événements semblaient bien davantage dessiner les contours d'un dessein méticuleusement planifié par quelqu'un plutôt que ceux, bien plus nébuleux, des aléas du hasard.
Pour l'heure, dans les plaines d'Aràn comme à Stellaraë, on manquait d'héritiers pour faire perdurer l'héritage familial qu'on aurait aimé voir survivre à travers lui et sa descendance, et le retour de Shae Elendris suscita bien vite de l'intérêt à mesure que la nouvelle de sa réapparition se répandait dans les chaumières.
Que ce soit au sein des membres de la gent féminine toujours célibataires ou des filles plus jeunes dont les parents les auraient bien vues épouser cet homme accompli de trente-six ans qu'on prétendait à nouveau sur le marché, l'Arànien n'avait que l'embarras du choix. Et pourtant, lui dont jadis les pensées se plaisaient tant à imaginer amourettes, douces caresses et baisers enflammés racontant une nouvelle romance chaque fois que son cœur s'éprenait d'une autre de ces créatures somptueuses qu'on appelle femmes, semblait aujourd'hui repousser chaque entrevue avec un certain désintérêt.
Du jeune Nordique qui s'était tant émerveillé de ces exotiques beautés stellaroises, il ne semblait aujourd'hui rester qu'un homme aigri et lassé par l'échec de son union avec celle qu'il considérait toujours affectueusement comme l'amour de sa vie. Son cœur autrefois si prompt à s'enflammer et à chanter maintes sérénades à son élu restait désormais terne et muet, préférant dissimuler sa tristesse derrière le cortège d'indécences et de débauches qui avaient souvent rythmé son existence depuis.
Le jour viendra néanmoins assurément où Shae Elendris laissera à nouveau la chaleur d'un sentiment naissant émerveiller son être et rallumer l'âtre où resplendira encore une fois la flamme de l'amour... En attendant ce jour, il pose les derniers mots du rituel de contention qui visent à maintenir l'entité dans un état dormant.
Après une journée passée à cogiter sur un parchemin dont il peine à percer les secrets, il a besoin de laisser ses pensées s'évader un instant et de les laisser gambader librement au gré de leurs envies... Mais, au vu de la vitesse à laquelle elles reviennent vers lui avec toute cette ribambelle de suggestions de mets délicieux à déguster, il va d'abord devoir se sustenter.
Dans la demeure des Elendris ce n'est pas la nourriture qui manque, et quand bien même ses parents s'étaient déjà nourris, il n'aurait eu qu'à commander à un domestique pour être servi dans l'heure. Mais pour ce soir, Shae se sentit d'humeur à jouer avec son appétit, comme s'il désirait punir ce corps fragile pour la perte de temps occasionnée par ces soi-disant besoins vitaux tels que la faim et le sommeil. C'est ainsi qu'il choisit de porter ses pas jusqu'à l'une de ces auberges proches de Kastalinn qu'il fréquentait parfois pendant sa jeunesse et qui offraient habituellement des services jusqu'à des heures bien tardives. Quitte à abandonner ses études, autant en profiter pour vraiment se changer les idées.
Avant d'abandonner le foyer familial, l'érudit troqua sa robe contre une tunique beige et des braies de laine brune plus adaptées aux températures encore parfois peu clémentes de ces débuts de soirée, auxquelles il ajouta surcot brun et cape bleue de guède. La nuit ayant alors déjà bien entamé de laisser ses ombres recouvrir les chemins environnants, le Nordique qui ressemblait désormais enfin à l'un des siens, s'équipa d'une lampe à huile avant d'entamer son court voyage jusqu'à l'un des lieux les plus animés du coin.
À mesure qu'il s'éloignait de la radiance de la demeure de ses parents et qu'il se blottissait de plus en plus profondément au sein des sombres mais accueillants draps de la nuit tombante, le baguenaudeur sentit le calme et la sérénité doucement l'étreindre. Kastallin toute proche illuminait les cieux des lueurs de ces myriades de doux foyers où l'on discute, s'aime, se hait, se réconcilie selon ces schémas millénaires que l'on reproduit inlassablement. D'humeur contemplative, Shae s'arrêta un instant et laissa le vent du Nord lui mordre affectueusement le visage, savourant ce contact avec ce vieil ami qui lui avait tant manqué lorsqu'il vivait à Stellaraë.
L'Arànien presse son pas jusqu'à ce qu'il se mue en une course véloce, extériorisation de sa joie de vivre. Car il est juste heureux d'être ici malgré ces circonstances qui savent alors se laisser glisser un instant hors de ses pensées. Approchant des sentiers plus fréquentés et la flamme de sa lampe à huile ayant succombé au vent et aux balancements incessants de sa foulée, Shae reprend une allure plus modérée en apercevant les quelques silhouettes qui les parcourent, se contentant désormais d'afficher un large sourire, reflet de celui qui se dessine en son cœur.
Achevant le cheminement qui déjà le mène devant la porte de l'auberge, il aurait bien poursuivi sa balade nocturne des heures durant, mais il était temps de donner à cet estomac sa pitance. L'endroit était bondé, bien davantage que dans ses souvenirs où une poignée de soûlards s'amusaient à refaire le monde jusqu'à point d'heure. Ce dernier est ainsi fait de ces changements infimes à l'impact dérisoire sur l'univers mais pourtant si tenace dans le cœur de l'individu. Alors qu'il passe la porte d'entrée, une étrange sensation étreint les entrailles de celui qui a touché l'Intangible, dans l'air flotte un subtil parfum à la fois familier et étranger, une de ces fragrances aux notes envoûtantes qui possèdent les clés des verrous de l'âme.
Guidé par les sens aiguisés de ses abîmes intérieurs, il se glisse à travers la foule, se dirigeant vers le comptoir tout en cherchant discrètement du regard cette merveille, ou cette horreur, qui avait ainsi réussi à capter son attention. Le destin d'humeur taquine vint déposer l'homme du Nord aux côtés d'un Djöllfulin qui devait avoisiner les deux mètres de haut malgré une apparence somme toute plutôt frêle.
Un souffle léger glisse dans l'air et vient quémander encore une fois l'attention de Shae, l'invitant à promener son regard sur l'assemblée ici présente... Alors, il le vit, attablé seul et légèrement en retrait, un autre Djöllfulin dont l'épiderme généreusement dévoilé présente toute la tendresse de sa douce et pastelle teinte lilas. Que ce soit son apparence, sa posture ou les volutes de parfums oniriques qu'il semble répandre dans son sillage, ce spécimen a quelque chose de profondément perturbant et d'anormal qui attire son regard de manière semblable à la flamme de la bougie qui tente l'innocent papillon jusqu'à ce qu'il se love en son ardente chaleur pour s'y faire consumer.
Préférant étudier cet intrigant sujet de loin pour le moment et en revenant à son idée initiale d'offrir à son estomac quelque chose qui saurait le satisfaire pour la nuit, il bouscule maladroitement le Djöllfulin qui se tient à ses côtés.
- Veuillez m'excuser, j'ai été distrait un bref instant.
Il pose ainsi ces mots sur un ton doux et amical...
Dernière édition par Shae Elendris le Ven 2 Aoû 2024 - 14:56, édité 7 fois |
| | | RedakaNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Bise Nordique [PW Hakkon et Shae] Ven 31 Mai 2024 - 10:39 | | | Redaka était il y a longtemps venu à Kastalinn, ou peut-être s'agissait-il là d'une mémoire d'une vie passée, pour y connaître un barde. Il ressentait à nouveau les airs du pollen de printemps dans l'immensité du Nord, la bise et le renouveau, l'abondance dans le blizzard, et humait une fois de plus le parfum des lèvres de son amant. Un mélange de whiskey et de ces drogues synthétiques dont les vampires, formidables alchimistes, ont le secret. Perdu dans ses pensées, se jouaient les accords d'une guitare mélancolique, la poésie d'un artiste freiné par l'oisiveté et le cynisme, et son corps se mouvait à nouveau aux rythmes d'une mélodie dont il avait été seul public. Une histoire écrite dans la migration des oiseaux et le brame des cerfs ; l'insouciance d'un amour de voyage et le sérieux des conversations tardives carburant aux paradis artificiels. Le plus grand régal du diable.
Comme l'un de ses ongles délicatement pointus allait racler l'espace d'une pensée -motivée par ses plaisirs narcotiques- la table, Redaka s'arquait un peu plus sur son tabouret. L'endroit commençait à se remplir, avait-il constaté pendant sa lecture à la montée d'une agréable cohue composée de rires, murmures et pas. Instinctivement, comme il tirait du bout des lèvres sur sa pipe, il se laissa aller à une oisiveté d'esprit à peine simulée. Les incubes, disciples de la Mère des merveilles, n'étaient détachés sur la terre des Hommes que s'ils disposaient d'attributs que les démons supérieurs jugeaient suffisantes ; Redaka, Narcisse des jardins suspendus d'Elphaël, avait dans sa promotion démontré un talent certain pour les Daemonos Arcanae.
Les Arcanes Démoniaques.
Comme son dos s'étirait, sa chevelure volait un court instant, suspendue dans le temps, parmi la fumée et l'air lourd de sueur, alcool et frénésie naissante. Ses muscles, discrets, brillèrent à l'ombre des bougies, ilots de groseilles en le réel. Sa main, aux bordures des pages de l'ouvrage qu'il avait refermé, traçaient silencieusement les formes diaboliques des arithmétiques qu'on lui avait enseigné dans le calme électrique suivant les orgies sauvages d'Elphaël, cité des Démons.
Certaines bougies frémirent, d'autres s'allongèrent de quelques millimètres, et soudainement une armée de fauves se déversa dans chaque ombre de l'endroit. Chaque lucarne fut parcourue des caresses de coussinets tandis que sous les chaises des félins ronronnaient ; il semblait aussi que l'atmosphère gagnait une senteur âcre et musquée autour du Djölfulin. L'odeur du cuir et des combats, de la terre et de l'effort, d'une indécente proposition de nuit d'été.
Devant lui, endroit où un miroir mural habillait le haut de la seule cheminée, un éclair déchira d'une déflagration son reflet. Des tigres feulaient entre ses pectoraux, et ses iris se rétrécirent imperceptiblement pour mieux voir ceux qui s'entassaient autour de lui. Même de dos, il percevait les échos de la marée humaine comme les fleurs sont de nuit irradiées de l'étreinte du satellite lunaire.
Un océan où nageaient peines et douleurs, des espoirs et des rêves, venait parfois jeter ses vagues sur le dos du Djölfulin, lui qui était une proie si facile. Le démon ignorait pourquoi il s'était senti de conjurer, mais pour lui, la liberté résidait dans le fait de ne jamais s'encombrer de raisons ni motifs, et ainsi il rayonnait, feignant lecture, dans l'attente qu'on ne vienne réclamer l'agneau docile qu'il était.
Ce fut alors qu'un champ d'éclairs fracassa ses sens.
Parmi la foule indiscernable de destins, deux yeux d'azur. La tragédie et le pouvoir qu'on s'accapare, le divin et l'animal, un tableau grandiose de complexité aux saveurs tout à fait uniques.
Un coup de foudre frappa Redaka comme il rendait son regard à celui dont il ignorait tout. Son âme se perdit, dispersée aux quatre vents et colportée jusqu'aux confins de la galaxie par les volutes de fumée qu'il exhalait fébrilement. Redaka, l'Amant, celui pour qui la Beauté était l'unique raison, oublia l'existence, les guerres et ses ambitions, et son cœur manqua un battement face à l'objet que tout démon convoite ; une âme héroïque.
Dans les ténèbres, les félins firent dos rond, se frottaient en ronronnements frénétiques. Leurs pattes allaient gratter malicieusement le bois miteux de l'endroit, et leurs queues déchiraient l'air, comme Redaka détournait soudainement le regard. Feignant le désintérêt total.
Lui qui connaissait la télépathie préféra s'adonner au jeu des mortels.
Disparaissant un instant dans la foule, il réapparut aux côtés de l'inconnu. Y'avait-il seulement eut assez de place pour qu'il ne s'insère ainsi dans l'espace ? Non loin d'eux un Djölfulin, bien plus grand que lui, semblait lui aussi posséder une âme de grande qualité. Le démon bleu qui à présent regardait fixement devant lui, accoudé au comptoir, lança en direction du tavernier : - Trois bières, je vous prie. J'aimerais me faire des amis, ce soir.Cette fois-ci, il s'adressa directement aux deux inconnus. Les flux du monde qui se jetaient en lui hurlaient de joie ; Redaka était là où il devait être. - Je m'appelle Redaka, danseur Stellarois de la Queue de phénix, pour vous servir, Messieurs. Fit-il en tendant une main ferme vers chacun d'eux.
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| Sujet: Re: Bise Nordique [PW Hakkon et Shae] Mar 4 Juin 2024 - 18:36 | | | Bise nordique C’est une certitude, un endroit aussi bondé de gens, d'arômes et de senteurs, de mets et de saveurs, que celui-ci, il y a bien un demi-siècle que je n’en ai pas croisé, et encore moins visité. Malgré les voix fragmentées entremêlées au brouhaha ambiant auquel s’ajoute cette désespérée tentative d’accomplir l'exploit, s’il en est, de jouer d’un instrument de la part de cette artiste loin dans la salle, assuré d’avoir le derrière réchauffé, positionné juste devant le feu de la cheminé de la taverne, oui malgré tout ça, j’arrive à me faire entendre du tenancier des lieux. J’imagine que frapper des poings sur le comptoir fait toujours son effet. Il m'explique néanmoins vaguement, et rapidement, avec sa voix roque, ce qu’il propose dans son établissement entre ses boissons dont certaines semblent venues tout droit des quatre coins du monde au vu de leurs noms, ses plats composés essentiellement de poissons, de viandes et de verdures, ainsi que... des services ? À peine compris-je la fin de sa phrase qu’il s’en va sous un autre appel d’une âme aussi en quête d'étancher sa soif, et satisfaire sa faim. Je tente, vainement, de le rappeler, mais alors que le comptoir se vide, je m’interroge, quel genre de service un tel endroit propose ? Je jette un rapide coup d'œil en me retournant, dans la salle, l’air interrogateur, à scruter le moindre signe de ces “services”, avant de me convaincre que cela doit faire référence à des chambres et des bains, sans doute à l’étage. Cependant, encore et toujours, l’endroit est si bondé que tout le monde se frôle avec maladresse, se colle sans gêne, et se pousse sans excuses, et cette fois-ci, c’est bien la dernière fois que je le supporte. Et de plus, comme des dominos, j’en viens à mon tour à percuter mon voisin, j’ai le sang qui boue, le regard qui se creuse et les sourcils qui se froncent, il va m’entendre celui qu- - Veuillez m'excuser, j'ai été distrait un bref instant. Je le regarde, avec sa tenue simple et au ton arrangée, son crâne presque nu et ses yeux bleus, à l’expression amicale. Je me fin d’un léger sourire, un léger rictus en coin, je me retiens pour lui rendre la pareille, et le bousculer à mon tour, avant de simplement rependre mes appuis, m’assurant d'être bien fixé au cas où cela viendrait - et ça viendra - à encore avoir l'indécence de me pousser. Mais pour autant, mon visage se crispe avec cette tension qui monte de plus en plus en moi, et malgré ma volonté, je ne m'empêche de lui poser un regard de composé de dédain et d'une subtile colère, mais c'est par la voix que je réussis à exprimer ces sentiments. - Ishkt’tak, ce n’est pas un lieu pour les distraits et enc- Encore une fois, me voilà interrompu cette fois par une voix mielleuse et douce, et des plus simplement du monde, enfin, simplement… Il se présente, tel un enfant de la haute société, habitué à répéter la même et incessante phrase à chacune de ses apparitions. - Je m'appelle Redaka, danseur Stellarois de la Queue de phénix, pour vous servir, Messieurs Je détourne alors mon œil de l’homme chauve, et le dirige vers cette présence qui ne peut être ignorée. C’est jusqu’à aujourd’hui le corps le plus nu que n’ai vu depuis des lustres, et quel corps dois-je dire. Et même s’il est légèrement vêtu, ce qu’il cache n’est pas véritablement caché, tant l’imagination fait le reste du travail, avec tous les détails subtils dont il se pare… Je me perds presque dans les méandres de mon esprit et de ses pensées de plus en plus lubriques, avant que sa main tendue devant moi ne me ramène à la situation. Là, mon œil s’écarquille, et j’en viens presque à rire, tant la situation est comique. Pourquoi, et de quel droit, ce Djöllfulin à la plastique parfaite vient ainsi se présenter devant nous, comme si de rien n’était. Sa main, là, devant moi, attendant chaleureusement réciprocité de ma part, et de celle de crâne chauve, comme une supplique à la recherche d’amitié. Je détourne cette fois le regard de la situation, avant de m'accouder contre le comptoir, repoussant au passage avec mes hanches sa main qui m’est présenté, le rictus en coin se transforme dans l’ombre en un sourire, exprimant une explosion émotionnelle intense, composée de différents sentiments, entre mon exaspération face à la situation, le mépris qui l’accompagne, mais aussi cette once de joie à la vue d’un autre Djöllfulin, aussi loin dans le sud. J’abaisse légèrement la tête, à regarder le comptoir et ses tâches de breuvages diverses, ses marques par le passage de couteau et de canif d’hommes et femmes de tout horizon, puis ses fêlures et fissures, expression du temps et de l’environnement qui agit sur le bois depuis sans doute des générations. - Redaka le danseur, avec la queue d’un phénix, pour nous servir ? Tu viens demander un sou pour une prestation ou bien ? Enfin, peu importe, car je m'en contrefout... Redaka. Mon ton est ferme, est s'accompagne de cette façon de finir une phrase qui signifie aussi la fin de la conversation. Pourtant... Puis j’y repense, à ce mot qui résonne soudainement dans mon esprit. “Services”. Je tourne soudainement la tête, l’œil fixe vers les siens, à l’expression presque de défi. - Ou alors, avec un corps pareil et cet accoutrement, c’est une autre type de danse que tu recherches ? Pendant un instant, aussi bref que volatile, la pensée de son corps avec le mien me parvient, avant qu’elle ne s’envole, continuant alors sur ma lancée. - Tu ressembles plus à un fantasme, qu’à une personne réelle, les clients doivent pleuvoir, surtout dans ce genre de lieu. Pourquoi nous ? Nous ? Pourquoi nous ? J’inclus sans le vouloir l’humain aux yeux bleus à côté de moi, comme si nous étions à présent ensemble, camarades de beuverie et de mangeaille. |
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| Sujet: Re: Bise Nordique [PW Hakkon et Shae] Dim 9 Juin 2024 - 23:24 | | | À l'envers des eaux amicales que présente l'azur de l'homme du Nord au Djöllfulin qui se tient à ses côtés, les pensées dansent et tourbillonnent, s'apprêtant à s'assembler pour se faire le miroir de ce qu'il exprimera. En l'occurrence, du dédain teinté d'une subtile once de condescendance. Bien qu'il n'apprécie guère lui-même être rudoyé de la sorte, ce genre de regard a le don de se faire ouïr par ses instincts primaires comme une cordiale invitation à ces futiles rixes qui rythment souvent les soirées animées de ce genre d'établissements.
Il n'aurait, après tout, été qu'un idiot de plus à prendre ombrage d'un détail anodin. La violence tend à lui paraître aussi laide qu'attirante, elle est cette amante qu'il étreint avec fougue alors qu'elle porte sa force et son honneur en triomphe en lui en contant les éloges, mais dans la flamboyance apparente de ces aspects qui le tentent tant, dès qu'il y prête attention, il ne distingue qu'impuissance et fragilité dans son reflet qui miroite en son regard. Car si elle sait se faire attirante, si elle l'accueille chaque fois en ses draps grands ouverts, chacun de ses baisers, chacune de ses caresses consenties n'est qu'un nouvel aveu de faiblesse et une abdication face à la facilité... Et ce n'est pas la voie qu'il a choisie.
Une terreur glaçante foudroie les sens de l'Arànien et porte à son esprit les réminiscences de ces rêves qui dessinent ces scènes du quotidien où tout semble baigner dans la plus grande des normalités jusqu'à ce qu'il l’aperçoive : l'ignominie, la créature malfaisante qui guette dans un recoin du décor imaginé par son subconscient. Dans ces songes, alors que son regard explore les traits de l'avatar de ses peurs, elles galopent vers lui et s'enroulent autour de son cœur. Plus son attention se porte sur le croque-mitaine, plus la peur distord la trame onirique tissée par ses pensées, jusqu'à ce que la scène se résume à eux deux, une proie et son prédateur, la traque ne cessant qu’une fois que son esprit s'extirpe de son cauchemar.
Cette impression malaisante est ce qui se rapproche le plus de ce qu'il ressent alors que le Djöllfulin à la chevelure argentée dévoile les traits de son doux minois à ses côtés, la sensation d'avoir attiré l'attention du monstre caché dans l'armoire, de cette chose qui allait bouleverser sa réalité. L'impact de la présence du démon à la surface de sa psyché se répand en lui pour en propager les échos jusqu'au sein de ses abîmes, où des liens se desserrent et cèdent sous la pression de l'intérêt naissant que porte une autre abomination à cet être fascinant. Un frisson court alors sur l'échine de l'homme du Nord et donne à son organisme les signaux qu'il attendait : son cœur s'accélère et ses battements propulsent l'adrénaline dans ses veines à chaque pulsation. À une infime distance de cette tempête intérieure, l'épiderme hérisse ses poils tandis que les pupilles se dilatent.
- Trois bières, je vous prie. J'aimerais me faire des amis, ce soir.
Ses mots, et le ton doux et agréable sur lequel ils dansent jusqu'à l'ouïe de Shae, semblent irréels à ses instincts hésitants, qui lui chuchotent de plus en plus timidement leurs mises en garde.
- Je m'appelle Redaka, danseur Stellarois de la Queue de phénix, pour vous servir, Messieurs.
Chaque syllabe articulée par ces lèvres exquises semble être enrobée de miel et se faire la douce note d'une berceuse qui endort insidieusement la vigilance de l'Arànien. Son iris azuré se pose sur le visage délicat du Djöllfulin et ramène bientôt à son esprit tout un cortège de pensées qui ne se firent guère avares de compliments concernant son alléchante apparence. Plongeant une première fois brièvement dans l'or en fusion de ses captivantes pupilles, il s'y dérobe de justesse et évite d'y fondre pour s'aventurer sur ces autres contrées merveilleuses qu'il offre si généreusement aux yeux des curieux, impatients d'en dévorer les secrets le temps d'une exploration fugace qui s'étira finalement dans le temps.
Ce corps est un véritable chef-d'œuvre. Atteindre une esthétique aussi sublime est tout un art, et si l'homme du Nord s'évertue à sculpter sa silhouette par ses entraînements réguliers, il doit bien avouer que ce spécimen a quelque chose qui lui semble hors d'atteinte. Ce bel éphèbe aurait fait un si parfait partenaire de travail pour le Moineau de Kastalinn, ensemble, ils auraient probablement pu siphonner avec une aisance ridicule les richesses de cette noblesse stellaroise si dépravée, au point que ni l'un ni l'autre n'auraient plus jamais eu à compter son or.
Son imagination laisse ses mains doucement approcher cette peau mauve qu'il conçoit si délicate. Portées par ses songes, elles s'y posent prudemment et y baladent leurs doigts explorateurs. Ces pectoraux provocants sont-ils aussi agréables à tâter qu'ils le sont à être désirés ? Ces abdominaux apparents oseraient-ils guider ses mains plus en bas si jamais elles venaient à se balader parmi les collines tentatrices qu'ils dessinent ?
Il aurait tant aimé laisser une tendre caresse se perdre sur l'épiderme du Djöllfulin et lui dessiner les contours de son joli minois, mais c'est dans sa main qu'il vint finalement apposer l'étreinte de la sienne, se délectant de ce premier contact de leurs peaux. Sans être imposante, la paluche du Nordique contrastait avec la beauté de sa camarade joliment apprêtée. La main de l'érudit la jalousait, elle qui semblait manucurée et être l'objet de soins précieux de la part de son propriétaire. De son côté, elle devait se contenter d'une attention minimale, au mieux, ses ongles étaient élégants, au pire, on laissait le vent et le froid la dévorer pour la retrouver dans un bien piteux état. Faire partie d'un corps aussi choyé que celui de ce Djöllfulin devait être une véritable bénédiction.
Tandis que le sang qui circule dans leurs extrémités n'est séparé que par la mince épaisseur de leurs peaux et de fines couches de chair, également attiré par l'affriolante aura du démon, quelque chose s'agite davantage dans les obscures sinuosités du monde intérieur de l'Arànien. Une nouvelle appréhension étreint alors soudainement les tripes de Shae et, au cœur de sa rétine subjuguée par l'incube, se posent discrètement les imperceptibles traces de ses ténèbres.
- Redaka le danseur, avec la queue d’un phénix, pour nous servir ? Tu viens demander un sou pour une prestation ou bien ? Enfin, peu importe, car je m'en contrefout... Redaka.
Shae sourit à Redaka en s'amusant du caractère décidément peu commode de l'autre Djöllfulin qui semble bien moins tenté que lui par les courbes séductrices qui s'offrent à eux. Laissant ses mains rompre ce contact qu'il aurait désiré plus long, l'érudit observe le grand cornu à la peau rouge terminer de poser ses remarques plutôt pertinentes malgré leur manque cruel d'élégance et de politesse, avant de finalement se présenter à son tour.
- Enchanté de faire votre connaissance, Redaka. Je me nomme Shae Elendris.
Préférant laisser Redaka répondre à son congénère et les observer avec une certaine prudence, Shae en profite pour accrocher sa lampe à huile près du comptoir, estimant qu'il n'allait pas quitter les lieux de sitôt.
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| Sujet: Re: Bise Nordique [PW Hakkon et Shae] Jeu 13 Juin 2024 - 9:39 | | | Les poésies de la masculinité étaient agréables à Redaka, pour qui l'existence se vouait aux merveilles ; la réponse de son apparenté orna ses traits juvéniles d'un sourire timide qui explosait bientôt en une franche rigolade.
Il aimait la rudesse des guerriers, les cicatrices des chevaliers, les railleries des poètes, et tant d'autres traits associés à la figure de l'homme. Les femmes présentaient à ses yeux des intérêts différents, plus subtils, dont il convenait d'apprécier les usages en des circonstances qui n'étaient pas celle d'une taverne miteuse Kastalinnoise. Tandis qu'il riait en direction du Djöllfulin -dont il se fit la remarque qu'il n'avait pas appris le nom- il lui lança un regard de braises ; trop habitué aux ivrognes et à leurs humeurs pour s'offenser d'une simple apostrophe, et parce qu'il estimait aussi que le confrère n'avait pas tort, son acte était d'une décadente intrusion, il terminait de rire : - Saa'am, frère. fit-il solennellement, l'air enjoué. Avant que tu n'évoques à nouveau mes attributs, peut-être aurais-je l'honneur de connaître le nom qui est le tien ? Je cherche simplement compagnie, mais ne suis jamais fermé à des occupations d'ordre plus intimes, si tel est ton souhait. Y'a-t-il meilleur moyen pour favoriser fraternité ? Cette dernière question fut posée avec une gravité dans la voix qui ne laissait pas de place au doute sur le sérieux de ses dires. Redaka était certes cannelle sur un parterre de fleurs, crépuscule d'été sur une plage secrète, mais il aimait montrer, pour quelques secondes seulement, une volonté adamantine et une force tranquille ; son essence toute entière délivrée dans un regard qui ne flanchait pas. Comme si seul n'existait ce Djöllfulin grand, bien plus que lui, il se laissa aller à la foudre de ses charmes. Il goûtait l'acidité de ses paroles, citron et sang dans l'air, et envisageait ses blessures, dissimulées parmi son visage, comme des dons du temps ; son histoire à fleur de peau. Alors sans flancher, comme s'il formulait là une pensée intrusive, il ajoutait de manière naïve : - Tu es très beau, toi aussi.Certains hommes -beaucoup, par sa nature de démon de luxure- éveillaient en lui une curiosité presque scientifique. C'était ainsi, et jamais il ne commettrait le péché de contrarier son appétit, et le Narcisse d'Urgaal'Mar avait appris au fil du temps à aimer leur virilité mais c'était toujours leurs tares et imperfections qui le faisait s'embraser d'amour. Les peaux abîmés des courageux, les doigts calleux des travailleurs, et l'odeur de musc étaient paradis artificiels à ses sens. Redaka n'avait jamais contenu ses émotions, pas plus qu'il ne restait aux portes de la courtoisie, démontrant une vie aux périphéries de la civilisation. Un enfant sauvage à l'âme féline pour qui les politesses excessives étaient freins aux rapprochements ; en d'autres termes la spontanéité blasée lui plaisait beaucoup. En cela, son frère racial, fut gratifié d'un ultime sourire éclatant de joie avant que le démon ne tourne légèrement sa tête vers Shae Elendris dont il ne put soutenir longtemps le regard.
Il l'avait soufflé dès son entrée ici. Foudroyé.
Redaka, bourgeon de lune, vit les mouvements de foule et le brouhaha s'atténuer un instant. Lorsqu'enfin il associait physique à cette énergie qu'il n'avait jusqu'ici qu'osé deviner, ses joues s'empourprèrent et son corps s'embrasa de réactions dont il parvint grâce à l'évitement d'un regard soutenu à contrôler les mécaniques. Shae Elendris avait fait rougir l'enfant de Nox. Tandis que leur poigne durait, il n'eut de cesse de voyager dans le temps, de mourir avant de se recomposer dans la bise nordique.
Une fourrure déversée au sol d'une cabane montagnarde, un foyer dont les bûches négligées éclairaient des lunes fauves, des récits de poésie et sacrilèges au visage des Dieux. Brûlons ensemble.
Il se remémora la fois où son maître scribe lui montra, par télescope, alors qu'il n'était qu'un adolescent, une éclipse solaire. Lorsqu'il lui avait remis une copie où il avait insufflé tout le soin dont il était capable, Redaka fut félicité d'une explication astrologique sur le mouvement des étoiles, de comment parfois les satellites coïncidaient avec leur soleil pour former un phénomène si visuellement troublant qu'il convenait user de sortilèges pour ne pas s'aveugler. Shae Elendris était une éclipse, alignement astral dont la Mère des ombres de Némée avait orné son ciel en cette nuit. Et Redaka, démon au cœur de panthère, fit pour la première fois l'expérience de la sidération ; il était instruit aux philosophies, et conservait envers les sentiments une distance académique, scientifique, mais aucune page ne l'avait préparé à ça. Aucune relation, et nombreuses avaient été les siennes, n'avait jamais engendré pareille rosée sur son cœur.
Des gorilles s'avançaient dans les brumes, et ses arcanes démoniaques elles-mêmes cessèrent de feuler dans les ombres. À la place de leur crachat, on plaça des ventres exposés dans l'attente d'une caresse. Le Soleil face à la Lune.
Il balbutiait : - Je.Frôlant la gêne, le danseur pourtant vivant d'interactions manquait de se laisser détruire par cet événement céleste. Peut-être en avait-il envie. Porté par un corps danseur, entraîné aux agilités, il perdait son hésitation verbale dans un mouvement où il saisissait les bières commandées et payait dans le même temps. Il avait menti sur ne pas avoir le sous, et ces deux là méritaient autant de bière qu'ils ne pourraient en avaler, car face à la vérité de l'instant il était en extase.
Aucune magie démoniaque n'aurait pu le gratifier d'une occasion plus parfaite, aucune prophétie n'aurait su le manifester exactement là où il devait être. L'heure était la fête ! - Je trinque à notre rencontre alors, frère inconnu et Shae Elendris ! Qu'est-ce qui vous amène ici ?Ivre du crime qu'était prononcer ce nom, il levait son verre après avoir fait glisser sa choppe à Hakkon, et tendu la sienne, cette fois sans vaciller, à l'humain qu'il regardait d'un air malicieux, aussi défiant que sympathique. La promesse de découvrir chaque secret qu'il recelait.
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| Sujet: Re: Bise Nordique [PW Hakkon et Shae] Mar 30 Juil 2024 - 4:46 | | | Bise nordique Un noble. Ce type est un noble. Ce type à l’allure d’un homme, les manières d’un noble, la décence d’un noble, et pourtant… Quelque chose m’échappe. Ce Shae Elendris - C’est son nom ou bien un prénom bien trop long ? - Il me dérange. D’une certaine manière, et c’est bien gros que de penser cela, mais il me perturbe encore plus que ce Redaka. D’un coté un simple regard sur l’étre qu’est le djôllfulin, et c’est autant d'extase, que l’apothéose de milles sensations qui se succède au compte goute dans ma chair, au point de léviter en permanence, mais toujours devant les portes d’une transe exaltante, euphorique, au abord vertigineuse d’une béatitude, les pieds branlant d’avant en arriére sur une corniche, attiré par cette félicité induite par son regard et son apparence, et pourtant néanmoins retenu par le coeur au travers de son parfum, de sa voix… Je m’enfonce. Plus j’y pense et plus je m’abandonne. À lui, à ce qu’il est, question aussi énigmatique qu’intrigante, qu’est-il ? Non. Cela doit être une de ses ruses. Plus il y a de réflexion sur sa personne, plus les pensés s’aventurent vers ce cornu blanc, et plus on en oublie le reste. Est-ce là, sa stratégie ? Et malgré tout ça, une nouvelle fois, tout cela me semble bien moindre, comparé à ce…ce… ce noble d’apparence. Cet ishk’tak d’humain. Quand je le regarde d’haut en bas, il ne dégage pas plus que le reste de la plèbe de cet endroit, loin d'être un défaut, au vu de l’odeur contrariante et agaçante que dégages certains de ces plébéiens, pourtant, il suffit que je plonge l’œil au sein de ses pupilles, et l’impression de voir au travers d’un miroir, une trame tissé, ondulante le long d’un schème aussi irréaliste, irrationnel, et éphémère que permet l'esprit de concevoir le tout. Et ce qu’il y a derrière. C’est invisible, furtif, presque indécelable, mais pourtant indélébile. Ça rôde… Ou bien, j’hallucine. Cependant, dû à ce qu’il me présente, la ou le fantasme incarné semble jouer de par lui-même, ce crâne chauve lui… Il, y a-t-il un mot qui mélange l’inquiétude, l'appréhension, le ressenti qu’une étincelle suffirait à ce que le volcan entre en éruption ? Pour le moment, le volcan est éclairé, que dis-je, ébloui par cette lune juste à côté de nous. Une lune, qui maintenant que j’y prête à nouveau attention, bien que la nuit se présente généralement douce et calme, est faite de braises et d’envie. Elle se nomme Redaka. Son regard est bien plus facile à soutenir, tant il demande de l’attention. C’est l'esprit ici qui y joue. Autant que de savoir à quel point il est possible d’approcher sa main d’un feu, rougeoyant de plus belle à chaque fois qu’il est ravivé par les coups d'œil qu’on lui prête. - Saa’aam, frére. D’un seul geste de la main, par réaction et réflexe, je la lève légèrement au-dessus de ma personne, comme pour balayer ces deux mots de l’air qui nous entoure. - Avant que tu n'évoques à nouveau mes attributs, peut-être aurais-je l'honneur de connaître le nom qui est le tien ? Je cherche simplement compagnie, mais ne suis jamais fermé à des occupations d'ordre plus intimes, si tel est ton souhait. Y'a-t-il meilleur moyen pour favoriser fraternité ? Mon œil prit l’apparence la plus sceptique qu'il n’a jamais eue l’occasion de prendre dans ma vie, si ce n’est même, bien plus que mon ressentiment à l’égard du Casanova. Je le sais, mais cela m’interpelle toujours, il joue. Ça se voit. Il aime jouer, il veut jouer, il souhaite… Gagner ? Gagner quoi ? Une partie de jambe en l- Cette idée s’en va aussi vite qu’elle est venue dans mon esprit, et je m’en vais pour lui rétorquer encore une fois moult algarades, avant de n’être pris de court par sa dernière, si ce n’est subtil, phrase. - Tu es très beau, toi aussi. Je suffoque intérieurement. Mes pensées s’embrument, les mots dans mon esprit disparaissent, rien ne me viens plus, tout me semble blanc. Puis l’écho de cette phrase se fait de plus entendre en moi. Je suis comme apathique, amorphe, d’apparence aussi inerte et passif devant ces quelques mots emplis de légèreté et d’élégance, tandis que pourtant, je ressens maintenant tant de choses… La sueur qui se forme sur mon corps, le cœur qui palpite et ne cesse de battre de plus en plus vite, la mélodie de mes battements conjugués à mon souffle de plus en plus lourd, et enfin du frisson de mes paupières qui ne cessent de s'ouvrir et de se fermer à mes dépens. Comment fait-il ? Je le sais qu’il se joue de moi, mais même en connaissance de cause, j’ai envie… J’ai envie de jouer avec lui. Ma main maintenant moite, tremblante, je la sens à peine, mais se lève lentement en sa direction, j'appréhende ce qu’elle va toucher, ce qu’elle va rencontrer, ce qu’il va en penser… Et aussi soudainement que c’est apparut, l’ensemble disparaît dès lors qu’il détourne le regard vers l’humain. Je retiens ma main subtilement, avant de reprendre une pose plus accommodante, et n’en démord pas pour me reprendre. Ce soulagement, aucune magie, aucun rituel, ne pourraient le procurer. J’en deviens même content, de ne pas avoir à lui répondre. Même si ce n’est là que temporaire. Un instant, alors, en les regardant interagir, j’eus l’impression que la lune devint timide, à balbutier, mais mes pensées se déplacent vers tout autre chose, lorsqu’il nous présente à chacun une chope, et à la douce voix du frère djôllfulin, mes lèvres se prennent d’affection à ce que je viens d’entendre, et n’en déplaise à mon caractère, elles me soumettent afin de se fendre d’un léger sourire. Une bière ? Gratuite, qui plus est, semble-t-il !… Une… Bière ? Pour être franc, j’en ai oublié le goût et la saveur que cette boisson amène au palais et à la gorge lorsqu'elle s’écoule de la pinte au gosier. Un mot que je n’ai pas entendu depuis des lustres, si ce n’est depuis mon enfance au village… De mémoire, mes papilles gustatives ont déjà eu rencontre avec ce liquide, mais de la à dire ce qu’il s’est passé ce jour-la… Je doute que même Urgaal’Mar ne sache ce qu’il se cache derrière ces souvenirs embrumés, tel un trou oublié emplis de brouillard, là ou niche les pensées aberrantes, les décousues, et les innommables. Enfin, j’en oublie cependant l’essentiel. Ce don de bière n’est pas immotivé. Je ne cesse me le répété, afin de me le rentré dans le crâne, mais il joue, et je ne cesse de rentrer dans son jeu. Accepter sa bière n’est qu’une étape de plus… Malgré tout, j’attrape la chope à pleine main, et la lève bien haut, comme un souvenir désastreux et bref de mon enfance, avant d’en prendre une gorgée. Je ne m’étais pas trompé, cette saveur, ce goût, ce n’est pas identiquement le même, mais cet arôme, je le connais déjà, et comme un nuage de poussière qui se soulève jusqu’à mon visage, c’est le cœur léger que je sais que j'apprécie grandement cette boisson. Pendant un tic, un tac. Un bref moment. De simples secondes s’écoulent en l’occasion de cette scène qui paraît pourtant durer. Longtemps. Aussi longtemps, qu’il n’y a de minutes, d’heures, de jours, de mois, d’années et de décennies, afin qu’un siècle ne s’écoule. Mon œil bifurque de droite à gauche afin de soutenir le regard des deux camarades de beuverie. Je pose ma chope d’un geste sec sur le comptoir, un léger sourire narquois au coin de la bouche. - Redaka, tu es aussi demandeur de compliments que généreux à les donner. Mais ne pense pas qu’ils aient un quelconque... Involontairement, je marque une légère et subtile pause, avant de reprendre....Effet sur moi. Ce n’est pas la flatterie qui m’a maintenu en vie jusqu'ici. D’haut en bas, une nouvelle fois, je l’admire, lui et sa décadence apparente. La où j’imagine que pour d’autres… Je me fends d’un léger sourire, manquant alors presque de frapper de mon coude Shae, j’attrape ma chope pour reprendre de ce nectar si longtemps oublié, tête pensive et le regard hagard dans le liquide jaunâtre. - Tu n’es pas de cet avis, le nobl- Erhm. Elendris ? Ce n’est ni à la recherche de son approbation, ni même en fait à sa quelconque réponse, que je lui pose la question. Mais le sentiment que d’arriver à le titiller, pourrait détourner Redaka de ma personne, et donc plus important encore, ma personne de Redaka. |
| | | Shae ElendrisHabitant(e)
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| Sujet: Re: Bise Nordique [PW Hakkon et Shae] Ven 2 Aoû 2024 - 14:33 | | | L'ardeur de ses désirs intérieurs se posant et s'envolant au rythme où ses mirettes, curieuses et affamées, s'attachent et se libèrent des contours appétissants de Redaka, l’intellect de l'érudit, peu enclin à se laisser ainsi subjuguer, commence à remuer en tous sens et cherche à se défaire des envies de cette enveloppe charnelle, déjà fautive de l'avoir emmené jusqu'ici pour satisfaire ses autres besoins primaires.
Néanmoins, un regard plus tard, déjà, son esprit se laisse aveugler à nouveau par l'aura éclatante de ce Djöllfulin, étoile magnifique illuminant son monde, qu'il trouve si attirante pour des raisons qui semblent défier la logique.
- Je trinque à notre rencontre alors, frère inconnu et Shae Elendris ! Qu'est-ce qui vous amène ici ?
Pour l'ancien négociant assoiffé de connaissances, les échanges avec autrui sont vus comme un partage d'informations, futiles ou non, qui dessinent, à mesure de leurs révélations, les forces, les faiblesses et les intérêts de chacun. Converser est un art qui se doit d'être exercé avec prudence et maîtrise. Ainsi, seul le sot s'exposera à un inconnu en lui tendant naïvement sa confiance, au risque qu'on l'attache ou l'étrangle avec. Si cet être sublime sait jouer habilement des appétits de Shae pour les étreintes torrides, son magnétisme puissant et presque organique se confronte peu à peu à la psyché froide et mécanique de l'érudit.
- Je suis de...
L'intellect de l'Arànien empoigne brutalement le flux de ses mots qui, jusque-là, semblaient gaiement se promener, innocents et imprudents, de pensée en pensée, en comptant bientôt franchir le seuil de ses lèvres dans un élan de douce naïveté. La volonté de Shae, imprégnée de toute sa hargne, s'évertue désormais à se maintenir à flot dans l'océan de tentations qui cherche à la happer en ses attrayantes profondeurs.
- L'envie de goûter à la cuisine locale principalement. Je ne m'attendais néanmoins pas à trouver cet endroit aussi fréquenté.
L'homme du Nord, bien décidé à apprivoiser et soumettre la sauvage harde de ses envies qui galopent au sein des plaines de son être, s'élance à nouveau, conquérant, dans une nouvelle exploration de l'iris doré de l'enfant de Nox tandis qu'il laisse sa main se saisir de la chope si gracieusement offerte. Plus Shae plonge dans les envoûtantes profondeurs des pupilles de Redaka, plus il se sent choir au sein de ses propres abysses. Désormais curieux bien davantage qu'effrayé, l'érudit se meurt de comprendre la fascination qu'il porte à ce Djöllfulin, peinant à se remémorer la dernière fois où quelque chose parvint ainsi à susciter un tel engouement chez lui.
- Merci pour cette bière, Redaka. Qu'est-ce qui vous a mené de la merveilleuse Stellaraë jusque par ici ?
Dans leurs regards d'or et de saphir qui s'entremêlent resplendit l'éclat de l’attraction mutuelle de deux destins qui semblent s'être trouvés au milieu des ténèbres nocturnes ayant englouti le pays d'Aràn. L'espace d'un instant, l'érudit en aurait presque oublié qu'ils n'étaient pas seuls, il choisit donc de se faire violence et d’abandonner pour un temps l'indécent Djöllfulin si plaisant à dévorer de tous ses sens, pour reporter son attention sur son congénère qui s'empare également de la chope qui lui fut offerte.
Ce cornu-ci donnait l'impression d'être à l’opposé de son semblable si avenant, se montrant bien plus prudent et réservé. À l'instar de l'homme du Nord, il paraissait apprécier de ne pas s'exposer inutilement, pourtant, en scrutant sa posture et en s'attardant sur les reflets de ses émotions, si bien gardées de l'autre côté du pâle voile bleuté de son œil, l'érudit décelait les empreintes de ces mêmes envies qui l'habitaient lui-même concernant Redaka.
Sa curiosité s'ouvrant comme une fleur bercée par la radiance matinale, le Nordique promène ses mirettes aux alentours et remarque qu'en dehors d'eux, bon nombre de clients, hommes comme femmes, semblent porter un intérêt particulier à leur camarade décidément bien plaisant à contempler. Certes, Redaka est un être factuellement beau et désirable, mais l'est-il réellement à ce point ?
L'attention de Shae revient se poser sur le grand Djöllfulin qu'il observe méticuleusement.
- Redaka, tu es aussi demandeur de compliments que généreux à les donner. Mais ne pense pas qu’ils aient un quelconque... Effet sur moi. Ce n’est pas la flatterie qui m’a maintenu en vie jusqu'ici. La où j’imagine que pour d’autres…
Un coude frôlant nonchalamment le flanc du Nordique plus tard, il retourne à sa bière.
- Tu n’es pas de cet avis, le nobl- Erhm. Elendris ?
Ce frêle géant semble décidément avoir le don d'agacer l'érudit. Si ce n'est la flatterie qui l'a maintenue en vie jusqu'ici, ce ne sont vraisemblablement pas non plus ses bonnes manières. Néanmoins, ayant vécu de nombreuses années à Stellaraë, y ayant côtoyé toutes ses classes sociales et s'étant paré de tant de masques pour y faire sa place, l'homme du Nord ne peut qu'apprécier ce caractère brut et indomptable qui ne fait guère semblant d'être ce qu'il n'est pas. Mais qu'est-il au juste ?
Plus il s'attarde sur lui, plus il se sent investi du sentiment que ce n'est pas un Djöllfulin comme les autres. Certes, il n'est pas aussi tape-à-l'œil que Redaka, mais si la présence de ce dernier n'était pas si aveuglante, c'est probablement à lui que sa curiosité se serait attachée avec ferveur.
Le Nordique porte la chope à sa bouche et, préférant l’entrouvrir pour que l'alcool y flue plutôt que de laisser un quelconque son s'en échapper, il en profite pour réorganiser ses pensées. Tandis que ses lèvres abandonnent le verre après avoir savouré quelques gorgées de bière, il dépose finalement ces mots sur un ton qui se veut cordial :
- Probablement... Et vous, cher Djöllfulin avec qui j'ai l'honneur de partager une bière, puis-je connaître votre nom ? |
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| Sujet: Re: Bise Nordique [PW Hakkon et Shae] Lun 5 Aoû 2024 - 11:54 | | | Redaka se redressait sur son tabouret avec entrain ; choppe en main, il laissait choir la cascade de vif-argent qu'étaient ses cheveux comme la bière venait caresser de malt houblonné son gosier. D'un œil malicieux, il écoutait la réponse du Djöllfulin réticent à livrer son identité sans trop s'en formaliser.
L'enfant du Blizzard, démon né de l'appel d'un égaré aux Cercles au-delà des mondes, n'était que merveilles. Naturellement étranger à des états qui entacheraient son plaisir du moment et les délices de l'existence, celui qui voyait le beau en toute chose selon la voie d'Elphaël et de la Mère se riait toujours de la méfiance qu'on lui prêtait. Comme le goût de la bière invitait à une association plus enivrante encore, l'incube sortait des pans de sa toge en soie délicate une pipe qu'il bourrait d'herbe en ricanant. Son cousin était une bête sauvage. Partout en lui des manifestations d'une nature ardente d'épreuves et combativité détonaient ; dans le voile de ses yeux, les marques de son visage et ses paroles défensives brûlaient une histoire qu'il aimerait intensément connaître.
Il se laissait aller à rêver les plages luxuriantes d'Ishtar et leurs palmiers bordés de sable blanc, sur lequel étincèlerait son corps de saphirs ruisselant d'eau saline libre de tissus, comme celui qui aujourd'hui lui résistait dévoilerait les secrets qu'il gardait si farouchement. Redaka songeait à une nuit d'été et à des baignades paisibles ainsi qu'à confessions incendiées d'étreintes compréhensives. Peut-être aussi à du rhum dans lequel des tranches d'agrumes s'entrechoquaient à des glaçons.
Il levait donc les épaules en direction d'Hakkon, envers lequel il ressentait une tristesse certaine à toujours ignorer le prénom, se rassurant dans l'inéluctabilité des univers de grâce que les incubes promettaient au monde. Eux, contrairement aux démons de la guerre, trouvaient toujours victoire dans le triomphe des sentiments ; l'amour comme l'éclosion printanière des narcisses ne saurait être tenu à distance pendant trop longtemps.
Lorsqu'il eut profité d'assez de fumée, et qu'il jugea suffisante sa consommation, il proposa à ses camarades de partager sa pipe.
Ses cogitations l'avaient raffermit lorsqu'il tournait son attention sur Shae Elendris. Il était rare de croiser deux âmes si prometteuses en un seul endroit, si bien que lui, jeune envoyé des jardins où fleurissent toutes les merveilles, en était profondément nerveux. Certains démons passaient toute l'éternité à la recherche de dénicher les esprits qui leur permettraient de croître, soit en force et en sagesse, et voilà que lui s'apercevaient marcher sur un sentier du destin tout convenablement tracé. Quelle chance merveilleuse. Cerné par les volutes de fumées qui subsistaient, Redaka souriait, faisant tinter ses nombreuses parures, et parlait. Il s'adressait d'abord à son homonyme racial : - Frère, il faut parfois laisser de côté le scepticisme sous peine de voir les joies de la vie s'éteindre par notre faute. Parfois, comme présentement, la nature flegmatique et nonchalante du démon laissaient entrevoir des possibilités de profondeur. Ses yeux rieurs et son air ingénu dévoilaient un sérieux tout solennel dans l'expression de son amour pour la gloire de ce Monde.
Toutefois, lorsqu'il se tournait vers Shae, il était de nouveau félin et joueur dans le regard. Il buvait une nouvelle rasade avec panache, agitait sa toison d'argent qui allait caresser ses bras et son dos nu, et posait un bras sur le comptoir. Dehors, des oiseaux psychopompes chantaient la fin du jour et auguraient la levée de la lune. Dans l'ombre de conifères enneigés, les chouettes ouvraient les yeux, prêtes à ratisser les champs à la recherche de mulots, et le vacarme des voitures marchandes et passage des foules se rarifiait.
Cependant au sein de la taverne l'humeur festive, de laquelle sa présence d'incube accentuait les extases, allait croissante. Comme un barde au talent vocal tout agréable livrait performance certains s'étaient mis à danser, d'autres, jouant aux cartes célébraient manches remportées et frustrations bon enfant. Il doit donc hausser le ton pour répondre à Elendris sur lequel il pose un regard soutenu. Sa première communication est néanmoins non verbale, ne pouvant que supposer que celui-ci maîtrise les arts magiques, il tourne à son encontre une expression télépathe. Visions mentales et pensées éclairs : Je vois une lune couché sur un astre solaire. Des immensités de roses, violettes et cerisiers au confins de la réalité ; des forêts de secrets bestiaux, tendus, prêts à rompre la nuit de leurs griffes. Qu'es-tu, Humain ?Puis en se superposant à la cohue générale : - On fait état à Kastalinn d'une Jarl capable de manier les neiges et commander aux glaces ; je désire voir de mes propres yeux cette magicienne. Avec un peu de chance, je trouverais ici de quoi parfaire mes propres techniques, et qui sait quelles autres grandeurs se dissimulent en le Nord.Redaka sourit, sans lâcher ses interlocuteurs des yeux.
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