Nom : Cavazza Laetitia mais connue sous le surnom de Mademoiselle Charme.

Âge : 24 années.

Sexe : Femelle.

Race : Humaine.

Classe envisagée : Rôdeuse (spécialisation armes de jet), Voleuse, ou Arlequine. Cela dépendra de ses aventures et de sa spécialisation au fur et à mesure de ses rencontres. Il y a tout de même plus de chance qu'elle devienne Arlequine !

Métier envisagé : Divinatrice par le biais de la cartomancie, la taromancie, la clédomancie, la cristallomancie, l'oniromancie et même la chiromancie. Pour quelques cuivrées, elle conte votre promise destinée. Pourquoi pas tavernière dans un futur lointain, maquerelle, ou encore à braver les routes en caravane avec d'autres artistes.

Capacité magique : Magie de la divination. Est-ce un réel talent ou des paroles de charlatan ?

Mode hardcore : Non.

Langue parlée : Dùralassien.

Une longue et somptueuse chevelure brune déferle sur les épaules de la demoiselle, bouclant subtilement en ses pointes. Elle enveloppe avec douceur l'ovale de sa figure. Les lignes de son visage paraissent dessinées par un artiste à la main experte tant elles sont captivantes. Un nez fin et intouché orne son délicat portrait. L'iris de ses prunelles arbore une couleur émeraude, faisant presque oublier sa silhouette frêle et peu attrayante. Quand il est l'heure de braver la taverne pour obtenir quelques cuivrées, ses sourcils bruns sont sans cesse taillés à la perfection et ses longs cheveux peignés avec dignité. Elle ose même délaisser dans son sillage une agréable odeur fleurie pour envoûter ses clients.

La silhouette gracile de la belle trahit une faiblesse physique flagrante. Malgré son mètre soixante-dix, Charme n'en impose nullement. Chacun de ses pas, pour fuir la disgrâce, se déplacent dans une fausse joie, autant calculés qu'une valse. Ses délicates mains, aux ongles immaculés, ne pourraient s'infliger de lourdes charges. Il serait inconcevable de les voir teintées par le sang tant elles sont frêles et soignées. C'est au travers d'ouvrages finement tissés qu'elle apprécie mettre en valeur ses charmes. Des corsets, des jupes, dans des tons colorés et pastels, voilent d'élégance son corps longiligne. Un éventail rosé et à dentelle, en son extrémité, s'amuse souvent à dissimuler une partie de son visage. Régulièrement, elle l'agite pour s'offrir un brin d'air ou de grands airs. Très souvent, elle porte un masque aux fleurs brodées autour des yeux, parfois en dentelle aussi, pour accentuer la beauté de ses oeillades. Cet accessoire lui permet de voiler un peu plus son portrait lors de ses tirages. Malgré une poitrine inexistante, Charme captive l'attention de ses clients par ses délicieux sourires et jeux de regard mais, également, par sa voix aussi douce qu'une brise.


Néanmoins, quand Laetitia souhaite se faire oublier, c'est en une tresse imparfaite qu'elle attache sa chevelure pour se délivrer de son étreinte. Nul maquillage habille son doux visage, aussi pâle que les nuages. Ce sont des vêtements populaires qui la couvrent dans des teintes discrètes : brunes et d'un blanc écru. Aucune fragrance, aucun artifice, rien qui ne décore son apparence livide. Il n'est pas rare de l'appercevoir encapuchonnée ou masquée quand elle n'est pas en service. Davantage pudique et renfermée, elle ne laisse entrevoir aucun morceau de chair. S'il était possible de l'admirer dans son plus simple appareil, des cicatrices seraient facilement perceptibles. Des entailles ont laissé des marques indélébiles sur son dos, fessier mais aussi son ventre, blanchies par le temps. Malgré tout, Laetitia espère vaincre sa faiblesse physique à travers sa ruse et sa délicate face pour tromper son entourage. Quand sa voix n'est pas travaillée, elle parait plus naturelle, grave et moins chantée.

Charme anime les traits de son visage au gré de ses émotions. Son regard trahit sans cesse ses pensées. Les sourires qui dansent à ses lèvres illuminent ses oeillades discrètes. Avenante, aimable, Charme est d'une gentillesse naturelle qui se refuse d'effleurer l'hypocrisie. Les mots qu'elle prononce de sa douce voix ne peuvent être mensongers tant elle paraît ingénue. Elle n'a de peine à commencer une discussion mais rares sont celles qui captivent véritablement son attention. Mademoiselle Charme maîtrise l'art de la verve pour combler d'amour l'ouïe de ses interlocuteurs. Elle ne se froisse jamais, sait comment tenir la distance avec ceux trop insistants et use de ses atouts pour faire rêver ceux qui paient ses talents de divinatrice. C'est dans la douceur excessive qu'elle se dévoile. Parfois, pour nouer de fausses complicités, elle feinte les taquineries, les familiarités et approches pour obtenir des verres gratuits à la taverne du coin. Vous l'aurez compris, c'est là une opportuniste. Les regards inexpérimentés y voient une colombe à protéger. Ceux lucides, eux, un charognard dont il faut se méfier.

Malheureusement, ce tableau dépeint par Laetitia n'est qu'illusion. Elle n'est pas sans défaut. Bien trop dans l'analyse et le silence, elle se complait dans le malaise qu'elle engendre. Son regard fixe intensément quiconque ose l'aborder, dans un mutisme gênant, pour mieux contempler ceux qui la dérangent. Désinvolte, parfois nonchalante, Laetitia n'offre pas sa confiance aussi aisément que Charme le laissait croire. C'est en apprenant à la connaître qu'on peut percevoir l'égo et la rancoeur qui la rongent. Susceptible, qui plus est, la belle n'oubliera jamais les mots aiguisés que vous auriez pu dire à son encontre. Encore moins les coups. Sous le joug de sa colère, il n'est pas rare de voir rosir ses joues ni d'entendre sa voix rugir des insultes. Mais là encore faut-il la côtoyer suffisamment longtemps pour être témoin de cette faiblesse d'esprit. Quand on creuse davantage, il serait naturel d'être agacé par sa présence. Elle refuse d'avoir tort et de se remettre en question. Oui, cette demoiselle a toujours raison et ce qu'elle a traversé justifie l'air ronchon et dédaigneux qu'elle reflète. C'est ainsi, il faudra s'y faire.


Voilée par sa capuche et son masque, ses discrets regards sont empreints de dédain pour les habitants d'Ishtar et les pirates. Jamais, ô grand jamais, n'osera-t-elle ouvertement témoigner de son mépris pour eux. Mais son coeur, meurtri, compte bien faire valoir sa dignité volée. Elle a tout l'air d'une enfant capricieuse et sans cesse en colère quand elle ne revêt par son Charmant visage.

Laetitia, depuis quelques heures, s'apaisait de l'oscillation de la proue à la poupe. Sa chair humide et à moitié dénudée reposait à même ce plancher glacial et grinçant. Cette mélodie plaintive se mêlait à la berceuse des vagues brisées par l'énorme coque en bois du navire. Une fine pluie fracassait ses voiles et son pont, au dessus de l'endormie, tandis qu'un orage grondant, au loin, annonçait une tempête en devenir. L'air était frais et agréable mais tout semblait onirique. La lumière peinait à se frayer un chemin en cette fin de journée, surtout dans la cale du bâteau, où la sonnée reposait. Le roi des cieux se mourrait à l'horizon face aux ténèbres et aux nuages grisonnants, prêt à offrir son trône à la reine des nuits. L'ambiance s'assombrissait mais offrait un sentiment paisible à la belle endormie. Sans doute avait-elle compris qu'il valait mieux rêver à moitié, que de réaliser pleinement les conditions dans lesquelles gisait son corps. Il était lourd et peinait à répondre. Tel un oiseau captif, il était entouré de barreaux, dévorés par le sel et l'humidité, mais suffisamment tenace pour un physique aussi frêle et blessé que le sien.

« Réveille-toi la broune. » affirma une voix masculine à l'accent ishtarien prononcé. La douce endormie n'eut le temps de souffler qu'un fracas contre sa cage la tira hors de ses songes. D'un coup de pied véhément, et d'un vacarne résonnant, le pirate ne fut pas patient. « J't'ai dit d'te réveiller, salop'rie ! ». Sans plus tarder, la poigne du rustre s'empara du visage de sa proie, pour la redresser et mieux l'observer, entre les barreaux salis par les périples. Ses doigts étaient noircis par la crasse et l'odeur qui en dégageait, insoutenable. Dans un gémissement douloureux et encore sonné, Laetitia peinait à comprendre ce qui lui était infligé. Instinctivement, ses mains confuses attrapèrent le poignet de leur assaillant, bien qu'elles n'osèrent s'imposer, par crainte d'être davantage chatiées. Sa peau était abîmée ; ses doigts frippés par l'humidité, son corps entaillé et brûlé par endroits. Elle venait de survivre à l'attaque de ces pirates, dont l'un se tenait fièrement devant elle. Les cernes de son agresseur assombrissaient son visage. Il en était morbide de curiosité, détaillant Laetitia sans aucune vergogne, le sourire concupiscent au coin des lèvres. Le navire commerçant qu'elle empruntait pour son voyage fut détruit. Les causes étaient encore floues. Tout fut si rapide. Et, ignorante des codes de la mer, peut-être même qu'elle n'aurait pu comprendre les fautes de son capitaine. De toute évidence, ses assaillants n'étaient là que des pirates ; il n'y avait pas matière à rationaliser leurs actes barbares, encore moins maintenant. « C'est qu'le ciel était d'ton côté ma chère. Ou du mien. » affirma-t-il d'un rire franc et poignant. « Ton visage a été épargné, à mon plous grand bonheur ! T'as bien d'la tchance qu'le capitaine nous d'mande d'pas jouer 'vec la martchandise. » à ses mots, le pirate relâcha brusquement le visage de sa cible, après s'être assuré de la bonne conservation de celui-ci. Le poids du brigand, au ventre imposant, faisait souffrir le plancher qu'il empruntait, offrant à son départ un air pesant. « Tou vas nous rapporter gros, ma jolie ! » La silhouette de Laetitia se réfugia au fond de sa cage pour se recroqueviller sur elle-même. Ainsi, elle avait encore l'illusion d'avoir le contrôle sur ce qu'elle désirait dévoiler de son corps. Ses épaules furent malmenées par des sanglots et, son souffle, étouffé par sa respiration hasardeuse. Enfin, elle réalisait le poids qui l'écrasait jusqu'alors : ses blessures, à peine soignées, rongeaient de douleur la pauvre fille.

Ce jour là, elle venait de célébrer sa dix-huitième année chaude. Elle s'en souvenait très bien. Un doux mois de Krô. Issue d'une famille bourgeoise, qui sut faire fortune à travers leurs tapisseries de renom, les Cavazza n'étaient guère appréciés des pirates. Ils avaient pour réputation d'aller ouvertement à l'encontre de leur projet puisqu'à leur sens, ils jouissaient d'une liberté injuste et déloyale. Mais cette année là, les pirates gagnèrent en puissance et en reconnaissance après s'être débarassés de la Congrégation de l'Ombre. Les accusations fusillèrent la réputation de cette famille ; des traîtres et des complices de la Congrégation ! Son navire fut dérobé, les chefs de famille furent punis, quant à la fille, elle fut vendue à un navire pirate : "La Bell'envolée". Ce bâteau avait la réputation d'être un bordel ambulant bien qu'il passait ses mois chauds accosté au port d'Ishtar, pour profiter des beaux jours et de l'afflux commercial. Depuis ce jour, les Cavazza n'étaient plus. La beauté de Laetitia lui valut nombre convoitises mais elle n'incarnait pas la simple prostituée du coin. Non, sa maquerelle se servait de son doux visage pour faire monter les prix. Plus noble qu'une câtin de bas étage, elle était nommée "courtisane". C'est ici qu'elle façonna son personnage, Mademoiselle Charme, pour, à jamais, faire oublier son nom. Mais « une poute reste une poute », comme disaient les ishtariens. Sa pudeur fut abusée, bravée et même brisée au fil des années. Lors de ses rebellions, elle fut châtiée, à coups de fouets, sur le corps uniquement, car, à la Bell'envolée, nous punissions, certes, mais veillions à ne pas abîmer la marchandise. Et c'est incroyable ô combien le temps pouvait passer vite malgré une envie de vivre épuisée. La voilà qui était écrasée. Au fur et à mesure de ses services, Laetitia s'était armée de ruse pour échapper à la luxure effroyable de ses clients. Parfois, elle glissait différentes substances dans leurs boissons pour qu'ils s'endorment ou les indisposer. À d'autres moments, elle volait subtilement quelques pièces à ceux qui prétendaient avoir de quoi louer ses talents : soudainement, ils n'avaient plus assez et devaient se rabattre sur une autre fille de joie. Elle faisait preuve d'ingénieuses idées pour détourner l'attention. Bien qu'elle ne rapportait pas toujours de pièces, la maquerelle en était tout de même fière. Il faut dire que certains curieux se déplaçaient juste pour la contempler, comme l'on observerait un trophée impossible à s'offrir. Ainsi, ils consommaient d'autres plaisirs sur le navire. Charme en était satisfaite, profitant du calme avant la tempête. Mais un jour, alors qu'aucun client n'avait les bourses suffisamment remplies pour s'offrir ses services -sans mauvais jeux de mots-, l'un d'entre eux se faisait plus bruyant que les autres. Il venait d'aligner le nécessaire pour emporter la belle avec lui et la bougresse n'avait rien vu venir. Son visage lui était familier. Bien trop. Dès lors la porte refermée, elle comprit. Sa voix la frappa à nouveau, comme ce premier jour où elle fut captive. C'était lui, membre du "Voile de la Nuit". Cet équipage connu pour ses excursions nocturnes, ses pillages lorsque le soleil se couche et, surtout, leur chasse à l'Hommes. Kirek était son nom. Elle l'avait oublié après ces trois années écoulées. Néanmoins, sa présence fit remonter tout ce qu'elle avait tenté d'étouffer. Sa comédie disparut aussitôt ; voilà qu'il lui était impossible de mimer quelconque émotion. Seule la peur habitait son visage. Il l'avait remarquée, cette terreur. Elle se lisait aisément dans ses yeux. Et il s'en nourrissait. Un sourire pervers, comme elle n'en avait jamais vu jusqu'alors, semblait ouvertement se moquer d'elle. Davantage marqué physiquement par ses aventures perilleuses, ce pirate là ne s'embellissait pas au fil des âges, bien au contraire.

Spoiler:

Ce chapitre fit échos dans la Bell'envolée et les alentours puisque Kirek se vantait de ce qu'il jugeait être un "exploit". S'il le pouvait, et s'il croyait au mariage, peut-être bien qu'il aurait demandé la main à cette femme fougueuse qui osait se révolter face à l'oppresseur. Mais, l'homme ici, c'est lui, et il adorait le préciser à la fin de son récit. Dans les tavernes, sur le navire où il travaillait, pire encore, à la Bell'envolée, il narguait celle qu'il avait salie jusqu'à ce qu'il disparut, à nouveau, sur les mers. Afin de tout même protéger l'un de ses meilleurs éléments, la maquerelle prit plus sérieusement Laetitia sous son aile pour la couver.

Trois années s'écoulèrent à nouveau où elle jouissait des faveurs de sa maîtresse qui la protégeait bien trop depuis cet incident. Elle échappait à son devoir en échange de quelques services : elle récoltait des informations pour certains pirates, amadouait d'autres dans des traquenards pour partager leurs primes avec certains équipages ou animait de sa divination la maison close ambulante. La jeune femme se plaisait dans la fourberie, n'ayant plus à sacrifier sa dignité, et entraînait ses lancers de couteaux, ses ruses, son charme et sa discrétion pour paraître innocente. Telle la bourrasque qui chasse feuilles mortes, cet incident fut oublié, avec le temps, par les clients.

Néanmoins, la Bell'envolée devenait plus ambitieuse. Elle décida de lever l'ancre pour braver les mers et quérir l'exotisme d'innocentes étrangères. C'est ici que la maquerelle décida de se séparer de Charme pour lui rendre sa liberté après tant d'années de service. Peur-être s'était-elle trop prise d'affection pour cette fille de joie, et que le favoritisme n'était pas bon pour les affaires. Avec un peu d'argent dans les poches et quelques affaires personnelles, Laetitia, ou plutôt, Mademoiselle Charme, joncha les sols d'Ishtar pour la première fois de sa vie.

La jeune femme saura-t-elle rester lucide, au cours de ses aventures, pour briser ce cycle éternelle de la violence ? ou succombera-t-elle à ce désir facile de recréer ce qui l'a fait souffrir pour en tirer profit, cette fois-ci ? Peut-être qu'elle se révoltera contre la révolte déjà présente à Ishtar ? Peut-être désirera-t-elle devenir maquerelle pour s'enrichir au détriment d'innocentes ? Ou bien disparaîtra-t-elle en compagnie d'individus de confiance pour se créer une toute nouvelle vie ? Pourquoi ne pas devenir tavernière à Ishtar si la vie ne lui offre aucune ambition ? Ou même s'engager sur les mers au sein d'un équipage, pour s'oublier totalement ? Ses talents de divinatrice réveilleront-ils un talent caché ou ne seront-ils que des mensonges ? Elle l'ignore. Pour une divinatrice, elle n'a jamais souhaité tiré son propre jeu, par peur de détester ce qu'elle pourrait y voir. Elle n'a jamais compris ceux qui appréciaient ses services ; connaître à l'avance son avenir est une malédiction plus qu'une bénédiction. Voilà une source d'anxiété qu'elle tente d'oublier, ignorant elle-même si ce qu'elle raconte à travers ses tirages provient d'une magie insoupçonnée ou d'une fourberie qui sommeillait en elle.

En réalité, Laetitia pourrait devenir qui elle souhaite. Encore faut-il croiser les bonnes personnes pour ne pas se perdre dans ces innombrables possibilités. Au vu de son quotidien à Ishtar, tout porte à croire qu'elle survit plus qu'elle ne vit réellement.